Le moins que l'on puisse dire, c'est que Native Instruments frappe un grand coup en cette rentrée en présentant simultanément ses deux « monstres », j'ai nommé les nouvelles moutures respectives des claviers-maîtres Komplete Kontrol et, et, et... du contrôleur phare du constructeur : la Maschine !
Cela fait maintenant plus de huit ans déjà que la marque berlinoise jusque-là principalement spécialisée dans l’édition d’instruments virtuels et de banques de samples a lancé son pavé dans la mare en proposant, pour la première fois, un système de production musicale basé sur un ensemble hybride composé d’un logiciel et d’un contrôleur dédié. On ne rappellera pas une énième fois le succès rencontré par la formule, ni l’effet produit sur les autres fabricants et éditeurs du secteur.
La gamme des Maschine s’est étoffée au cours des années et propose aujourd’hui des produits adaptés à différents types d’usage, de la Mikro à la Studio, en passant par la version plutôt alternative Jam sortie l’année dernière. Celle que nous testons aujourd’hui, la mk3 (Mark 3), est la troisième mouture de ce que nous pourrions appeler la version standard de la gamme.
Qu’a donc cette fameuse mk3 à nous proposer pour 589 € ? Saura-t-elle s’opposer à une concurrence qui se montre de plus en plus agressive et audacieuse (on pensera notamment à sa principale rivale, la MPC Touch d’Akai) ? C’est ce que nous allons immédiatement tenter de définir ensemble. Suivez-moi !
Déballage
Dès le déballage on se retrouve devant une belle bête de 320 × 301 × 41 mm pour 2,2 kg, qui inspire confiance ; une tradition chez Native il faut le reconnaître. Le design épuré et « flat » rappelle fortement celui du Push d’Ableton comme le souligne Los Teignos dans son test sur le Komplete Kontrol. Ce qui frappe d’emblée se sont les deux grands écrans empruntés à la Maschine Studio, tout comme une bonne partie des boutons-poussoirs situés à gauche. D’ailleurs en parlant de boutons-poussoirs, on peut constater qu’ils sont beaucoup plus nombreux que sur la version précédente de la Maschine, ce qui laisse augurer un accès plus aisé aux différentes fonctions de la Maschine. Nous verrons cela plus en détail.
Deux autres choses sautent aux yeux : les pads habituels ont d’abord sérieusement pris un bon petit coup d’hormones de croissance. Nous verrons quelles sont les conséquences sur le jeu. Ensuite nous avons droit à un magnifique touch-strip directement hérité de la Maschine Jam : joie !
C’est à peu près tout pour la face principale où l’on retrouve le bloc de transport sur lequel est apparu un bouton Stop et un bouton Follow, ainsi que la mollette rotative et crantée de la Maschine 2.. ah non ! Pas tout à fait, celle-ci s’avérant être également orientable sur les axes horizontal et vertical à la manière d’un joystick ! Voilà qui est intéressant…
Mais c’est la face arrière qui va révéler la plus grosse surprise : outre les traditionnelles prise USB et prise MIDI DIN, on trouve… deux entrées ligne stéréo, une entrée micro, deux sorties stéréo et une prise casque, le tout au format jack 6,35 mm et assorti de contrôles de gain idoines ! Qu’est-ce à dire ? Tout simplement que cette version-là de la Maschine est équipée d’une carte audio : oui oui oui messieurs-dames !
Une prise pour pédale de sustain et/ou d’expression, une pour l’alimentation et un bouton de mise sous tension viennent compléter le tout. On remarquera juste l’absence de fente de sécurité Kensington : à chacun de veiller à la sécurité de son matériel !
Voyons ce que tout cela donne sur le terrain.
Démarrage
Évacuons la question tout de suite : il n’y a pas grand chose à dire de la carte son intégrée, elle est au niveau des autres produits du genre chez Native Instruments, c’est-à-dire tout à fait correcte. Sachez juste qu’elle ne dispose pas d’alimentation fantôme, ce qui fait qu’on ne pourra pas utiliser de micros statiques avec (NDRC : à moins d’utiliser de l’électret alimenté par pile). Je l’ai utilisée pendant toute la durée du test sans décrochage particulier en situation musicale. En termes de qualité, on est probablement sur quelque chose de l’ordre de la petite Traktor Audio mk2, ce que confirmeront probablement nos benchmarks prochainement.
Entrons maintenant dans le vif du sujet. On ne va pas se mentir : depuis ses débuts, la Maschine a su imposer une ergonomie particulière à laquelle j’ai personnellement très vite adhéré. J’ai toujours éprouvé un vif plaisir à construire un beat grâce au concours de la belle. On apprécie notamment le fait de pouvoir baigner dans le son non-stop, autorisant la fabrication d’un morceau entier sans jamais interrompre le signal audio, méthode qui s’avère redoutablement efficace en live. J’avais d’ailleurs reproché aux MPC Touch et Live de ne pas permettre cette même continuité sonore alors qu’avec Maschine, c’est rapide, c’est efficace, on se concentre sur la musique et l’on aurait presque l’impression de manipuler un instrument autonome, à quelques détails près. Ces quelques détails se sont encore « détaillifiés » avec le temps et les évolutions des modèles de la gamme, mais il subsiste encore des scories dont nous parlerons plus bas.
En commençant à jouer, ce que l’on remarque immédiatement, ce sont bien entendu les pads plus grands et les deux beaux et grands écrans couleur déjà présentés. Les nouveaux pads sont clairement l’un des points forts les plus marquants de cette nouvelle mouture de la Maschine. Je les adore, voilà ! Leur surface un poil élargie par rapport aux précédents modèles permet notamment de jouer plus facilement des deux mains sur un même pad, pratique pour les roulements de caisse claire par exemple, alors que leur écart plus réduit permet à l’inverse de jouer plus aisément de deux pads à la fois d’une même main. Ils s’avèrent enfin particulièrement sensibles et réactifs. Un simple effleurement à peine appuyé suffit à les déclencher : à nous tous les plaisirs des nuances musicales !
Fonction-déterrage
Mais si les nuances ne sont pas votre fort ou que vous avez simplement besoin d’un niveau sonore constant, pas de souci, la fonction Fixed Velocity s’est extirpée des tréfonds des sous-menus des Maschine précédentes pour s’incarner dans un fier bouton physique qu’il vous suffit d’activer d’un doigt lorsque l’envie vous prend. Et elle est loin d’être la seule fonction à avoir suivi ce chemin-là !
En effet, ses copines Arranger et Mixer ont fait de même ainsi que Keyboard et Chords qui sont allées retrouver Pad Mode, toutes les trois rejointes fort opportunément par Step. Ah oui, j’oubliais : Macro a elle aussi fait surface sous forme d’un bouton, accompagnée d’une sous-fonction Set sur laquelle nous reviendrons, Arp qui vient épauler Note Repeat déjà présent, ainsi que Follow, qui permet enfin d’actionner en direct le suivi de lecture. Ah, le direct !
C’est un vrai bonheur de pouvoir enfin accéder à toutes ces fonctions sans aller les chercher équipé de sa pelle et de sa pioche (et surtout de sa touche Shift, les habitués savent…) au fond des menus. Personnellement mes préférées sont Keyboard, Arranger et Mixer, mais chacun ses goûts, n’est-ce pas ?
D’ailleurs, soyons justes, la mk3 s’est ici contentée par certains aspects de reprendre le layout des boutons situés en haut à gauche de la Studio. Studio à laquelle elle a d’ailleurs emprunté également le troisième élément visuellement frappant après les pads et les boutons, j’ai nommé les deux beaux et grands écrans couleur.
S’ils sont de même taille que ceux de la Maschine Studio, ils réussissent le pari d’être à la fois plus contrastés et moins gourmands en électricité que ces derniers, Native Instruments parlant même d’une réduction de deux tiers de la consommation électrique. On veut bien les croire sur parole, le fait étant que la mk3 ne nécessite plus d’alimentation externe contrairement à la Studio. Quoi qu’il en soit, les écrans en question sont particulièrement agréables et on observe la même qualité d’affichage quel que soit l’angle sous lequel on les contemple : un excellent point !
Jam-héritage
Si la Maschine mk3 a emprunté en les améliorant ses écrans à sa grande sœur la Studio ainsi qu’une partie de sa disposition boutonesque, elle s’est aussi insolemment servie auprès d’un autre membre de la famille, la Jam, en lui ravissant non seulement un de ses touch-strips, mais également deux-trois petites fonctions pas piquées des vers sur lesquelles nous reviendrons.
Les touch-strips, cela fait maintenant quelques années que Native s’y intéresse, et ils avaient fait leur première apparition sur les claviers Komplete Kontrol en remplacement des molettes (qui sont d’ailleurs revenues sur les nouveaux modèles en « chassant » l’un des strips en question, cf l’excellent test de Los Teignos). Mais c’est surtout sur la Machine Jam qu’ils sont réellement apparus dans toute leur gloire.
Et j’adore ces trucs-là. Je ne le répéterai jamais assez : c’est un vrai plaisir que de pouvoir bénéficier sur un seul contrôleur soit d’une modulation progressive, soit de l’accès direct à une valeur bien définie selon que l’on fasse glisser son doigt sur la surface ou bien qu’on la touche à un endroit précis. Le bonheur.
Ici, le strip en question permet d’accomplir 4 fonctions : piloter le pitch bend, servir de molette de modulation, jouer des notes (oui madame !) ou piloter l’un des huit Perform FX fournis. Je rappelle rapidement ce que sont les Perform FX que nous avions déjà rencontrés lors du banc d’essai de la Jam. Il s’agit d’effets dont l’ergonomie a été spécialement étudiée pour correspondre à une manipulation via touch-strip, et en conséquence basés sur un minimum de paramètres. Ils visent donc l’efficacité et la simplicité d’utilisation avant tout.
« Et c’est quoi cette histoire de notes jouées avec un strip ? » me direz-vous. Eh bien c’est très simple : dans le mode Notes, le touch-strip permet de jouer toutes les notes correspondant soit à l’intégralité des 16 notes d’une banque de pads, soit aux notes correspondant aux pads enfoncés de l’autre main.
Et les emprunts à la Maschine Jam ne s’arrêtent pas là, loin s’en faut ! En effet, on retrouve sur la Maschine mk3 deux fonctionnalités très appréciées lors de leur apparition sur la Jam, j’ai nommé Variation et Lock. Je rappelle que Variation permet d’appliquer des éléments aléatoires à une performance, que ce soit au niveau de la hauteur des notes, de leur vélocité, de la régularité rythmique, de la durée des notes etc. alors que Lock vous propose ni plus ni moins de sauvegarder instantanément tous les éléments de paramétrage de votre projet à l’instant T, et ce dans 64 emplacements disponibles, emplacements avec lesquels vous pouvez jouer de la même manière que vous le feriez avec les scènes et donc alterner entre eux en temps réel. Pour plus d’info, je vous invite à consulter le banc d’essai de la Jam.
Bouton-touchage
Et je vais terminer maintenant de parler d’ergonomie matérielle avec les 8 encodeurs tous nouveaux tous beaux, et sensibles au toucher ainsi que la fameuse roue crantée-joystick qui fait la fierté de Native Instruments. En ce qui concerne les potards non crantés, il n’y a pas grand chose à dire d’autre que la sensibilité au toucher simplifie bien des choses. Notamment dans la navigation au sein du browser : on touche un bouton en particulier et là s’affichent immédiatement tous les tags par exemple.
Puisqu’on parle du browser, je me permets une aparté pour dire que je partage absolument — pour Maschine — l’avis que mon camarade Los Teignos avait exprimé pour Komplete Kontrol concernant la gestion des tags. Il serait souhaitable, Native Instruments, que vous envisagiez d’adapter définitivement à vos contrôleurs matériels la fonctionnalité pourtant présente aussi bien dans Komplete Kontrol que dans Maschine, j’ai nommé la possibilité d’effectuer un filtrage selon plusieurs tags, et non un seul, voire de proposer carrément une option de filtrage par suppression de tag. En revanche, je m’associe toujours à Los Teignos pour saluer l’initiative de fournir enfin des exemples audio pour tous les produits NI et plus largement pour tous les instruments virtuels compatibles NKS, la norme édictée par Native à la sortie du Komplete Kontrol premier du nom. Toutefois, on pourrait dans certains cas préférer continuer à opérer selon l’ancienne méthode toujours disponible, qui consiste à charger réellement le plug-in au lieu d’un simple fichier d’exemple afin de se faire une meilleure idée de la manière dont le plug se comportera réellement au final.
Pour finir avec cet aparté ainsi qu’avec les huit boutons sensibles au toucher, sachez que cette caractéristique leur permet d’activer dans cette dernière version de Maschine une fonction tout à fait géniale : on peut maintenant définir les macros de contrôles directement depuis la Maschine, simplement en effleurant le bouton physique correspondant à l’instant T à un paramètre donné que l’on souhaite « macro-ïfier ».
Bouton-poussage
Il est maintenant l’heure de parler du « gros bouton », le mélange de rotatif et de joystick, le rota-stick… le joy-tif… non plus… bon bref restons-en au « gros bouton ». J’ai dit plus haut que Native tirait une certaine fierté de ce bouton. Il faut reconnaître que l’idée est plutôt originale et que l’on peut se féliciter de pouvoir regrouper en une seule commande les déplacements horizontaux et verticaux via la partie « joystick », et le défilement de données, le juste réglage de paramètre ainsi que la sélection/validation d’éléments via la roue crantée cliquable. Seulement voilà… le concept n’est à mon sens pas encore totalement abouti comme nous allons le voir.
L’exemple le plus frappant concerne la navigation au sein du piano-roll et la sélection et l’édition d’événements MIDI. En effet, le déplacement au sein d’un pattern se fait par mouvements du joystick sur l’axe horizontal, événement MIDI par événement MIDI. Sauf que le moindre mouvement sur l’axe vertical vous fait immédiatement sauter du pattern que vous étiez en train d’éditer vers celui du sound suivant ou précédent au sein du même groupe. Alors on finit certes par s’y faire et trouver le bon coup de main, mais ce n’est pas particulièrement ergonomique.
De même, toujours dans le piano roll, s’il existe un moyen via les potards de déplacer et de zoomer rapidement la vue, la sélection des événements MIDI ne se fait toujours que par les mouvements latéraux du joystick, d’un événement à l’autre. Rien ne permet pour l’instant en tous cas d’accélérer le mouvement. Sur des patterns de quatre mesures, c’est déjà pénible alors je vous laisse imaginer ce qu’il en est pour la navigation dans des sections plus grandes. Pourquoi ne pas avoir plutôt utilisé l’axe rotatif du bouton pour faire défiler rapidement les événements à grands coups de roulette, par exemple ? J’en profite pour signaler qu’en plus, les notes MIDI ne sont sélectionnables simultanément que si elles sont contiguës, faisant partie du même accord ou alors situées sur la même ligne. Hors ça, point de salut !
L’utilisation du joystick manque enfin de cohérence générale. Ainsi, dans le browser, quand les deux écrans affichent l’interface globale dudit browser, un certain nombre de potards non-crantés se trouvent affectés à une tâche particulière, mais à tout moment dans ce mode-là, on peut se déplacer via le joystick vers le paramètre souhaité et le modifier au lieu d’utiliser l’un des petits boutons pour cela.
Le fait d’avoir deux, voire trois moyens d’obtenir un même résultat est particulièrement pratique (cf test MPC Live). Et dans le cas présent, se dire qu’on a le choix entre tout faire d’une main, ou bien répartir la navigation entre d’une part le gros rotatif d’une main et les petits rotatifs de l’autre, est une très bonne chose. Sauf que dans un mode sur deux, on perd la possibilité de se déplacer d’un paramètre vers l’autre avec le joystick. Et je ne parle pas non plus de la caractéristique cliquable du bouton qui n’est que très peu mise à contribution. Ainsi, on aurait pu imaginer que certaines fonctions qui nécessitent l’usage d’un bouton on/off auraient pu profiter d’être activées via ce moyen-là. Manque de chance, c’est dans ces cas-là que l’environnement est l’un de ceux où l’on ne peut pas se déplacer vers ladite fonction avec le joystick, et que cette dernière se trouve affectée à l’un des petits rotatifs non-cliquables qu’il faudra alors tourner pour activer ou désactiver la fonction en question.
À l’horizon, les nuages ?
L’utilisation des écrans révèle un autre type d’incohérences. Si ces derniers sont vraiment de bonne qualité, leur mise en application reste encore très perfectible dans bien des cas. On se retrouve ainsi bien souvent avec une toute petite partie de l’écran réellement utilisée, soit que le reste de l’écran soit vide, soit qu’il soit occupé par des informations redondantes ou inutiles.
L’exemple le plus flagrant de ce cas de figure est celui du browser. L’écran de droite sur lequel s’affichent les résultats du browsing est pour moitié inutilement occupé par un visuel correspondant au nom du plug utilisé, ne laissant que l’autre moitié de l’écran pour les noms des presets dont certains se trouvent alors tronqués. Or, certains de ces noms peuvent être porteurs d’informations précieuses, comme par exemple lorsqu’ils présentent les articulations de jeu reproduites par le preset en question. Et cette occupation de la moitié de l’écran d’affichage des presets par le nom du plug-in chargé est d’autant plus inutile que ledit plug-in est affiché en surbrillance dans le premier écran.
Et puisque l’on parle d’écran, je reconnais que je me suis plusieurs fois durant ce test posé la question de la pertinence du choix de Native de ne pas avoir sauté le pas du tactile. Combien de fois ai-je failli tapoter l’écran pour activer telle ou telle fonction. Je dois dire qu’Akai a fait un bond technologique avec ses MPC touch et Live, bond technologique que Native n’a visiblement pas encore rattrapé. Mais poursuivons.
Les remarques que je m’apprête à faire maintenant concernent essentiellement le soft Maschine 2 et beaucoup moins le contrôleur. Et je tiens à ce que l’on soit bien d’accord : j’apprécie beaucoup la Maschine mk 3. Mais on aurait pu justement imaginer que la sortie d’un nouveau contrôleur eût pu aller de pair avec celle d’une nouvelle mouture du soft qui aurait pu inclure un certain nombre de choses que la communauté des utilisateurs réclame depuis un certain temps. Or ce n’est pas le cas. Ainsi, on n’a toujours pas d’algorithme de time-stretch en temps réel. Les samples ne suivent pas automatiquement les modifications du tempo général du morceau, il faut continuer à les modifier à la main. Rappelons tout de même qu’Ableton gère ça depuis 18 ans maintenant… On ne dispose toujours pas non plus d’outils d’automation par ligne ou par courbes de Gauss au sein du soft, le dessin des automations ne se faisant que selon les contraintes de la grille, ou en mode totalement « main libre ». Et l’on attendra encore avant l’arrivée d’un outil d’analyse du spectre, qui serait pourtant bien utile dans cet environnement dont le principe créatif incite à l’empilement de sons.
On peut également regretter que Maschine soit toujours un peu enfermé dans sa structure basée sur la scène et qui ne permet pas d’avoir par exemple une séquence qui traverserait le morceau sans être affectée par les changements de scène des autres parties. Typiquement : une voix qui tracerait son chemin sans être touchée par les changements de scène de la musique qui l’accompagne. Sans doute les développeurs de chez Native se pencheront-ils sur la question le jour où l’audio fera réellement son entrée dans le monde de Maschine…
Conclusage (salut ORLP…)
Comme je l’ai dit, j’ai toujours apprécié le travail avec les différentes Maschine et le workflow qui en découle. Non seulement la Mark 3 ne déroge pas à la règle, mais qui plus est elle améliore encore grandement la productivité grâce notamment à sa nouvelle configuration de boutons qui donnent enfin un accès direct à certaines des fonctions les plus importantes. On saluera également les fonctionnalités qu’elle emprunte à la Maschine Jam telles que le touch-strip ou les géniales fonctions Variation et Lock.
On saluera également les encodeurs rotatifs sensibles au toucher qui permettent notamment la création de macros directement à partir du contrôleur, ainsi que les deux grands écrans empruntés, tout comme une partie du layout des boutons, à la Maschine Studio, et qui proposent un affichage de grande qualité. Et puis il y a une carte audio, une vraie carte audio !
Je reste toutefois beaucoup plus dubitatif quant à la pertinence des choix d’affichage qui peuvent être faits parfois, tout comme je n’ai que très moyennement adhéré au bouton rotatif joystick, dont j’ai trouvé qu’il était globalement assez mal exploité. Espérons que cela se règle prochainement par une MAJ qui en profitera peut-être également pour combler les vieilles lacunes du logiciel, comme par exemple l’absence de Time-stretch en temps réel. Parce qu’en face, il ne faut pas oublier qu’on a, pour un tarif approchant, la MPC Touch dotée elle-aussi d’une carte audio, mais surtout d’un écran tactile qui permet de faire beaucoup de choses…
Alors même si Maschine conserve à mon sens un workflow plus fluide (et surtout sans interruption audio)… hmmm… mesdames et messieurs de chez Native, c’est pour quand le tactile ?