Se connecter
Se connecter

ou
Créer un compte

ou
Test écrit
41 réactions

Test du Magix Samplitude Pro X - 11+1 = X

Vous attendiez tous Samplitude 12, eh bien voici Samplitude Pro X. Magix a fait le ménage dans sa gamme des séquenceurs audio pro pour ne garder au final que Sequoia, le vaisseau amiral, Samplitude Pro X et Samplitude Pro X Suite. C'est aujourd'hui Samplitude Pro X qui retient notre attention et fait l'objet de ce test dans sa version française, s'il vous plait.

Diffi­cile d’être exhaus­tif tant les fonc­tion­na­li­tés sont nombreuses et c’est pourquoi on se foca­li­sera ici sur les prin­ci­pales nouveau­tés appor­tées par cette dernière version. Pour infor­ma­tion, le manuel PDF dans la langue de Molière « pèse » 915 pages.

Il faut quand même rappe­ler que Sampli­tude est l’un des plus anciens séquen­ceurs audio­nu­mé­riques puisqu’il a vu le jour en 1990. D’abord sur Amiga, son déve­lop­pe­ment s’est ensuite orienté vers les systèmes compa­tibles PC. Si Magix tient ses promesses, Sampli­tude est annoncé l’été prochain pour la plate­forme à la pomme. Une petite révo­lu­tion en somme pour qui aime essuyer les plâtres ?

Les concepts de base inau­gu­rés par Sampli­tude sont toujours d’ac­tua­lité et les argu­ments commer­ciaux de certains concur­rents comme Pro Tools 10, tels le volume par segments ou les fades en temps réel, sont le quoti­dien des utili­sa­teurs de Sampli­tude depuis plus de dix ans.

Ajou­tez à ça le très pratique trai­te­ment par lots, la gravure en temps réel depuis le projet multi­piste, le fait d’avoir plusieurs projets virtuels ouverts en même temps avec une seule instance du logi­ciel, les raccour­cis para­mé­trables, la coha­bi­ta­tion de fichiers de diffé­rents formats au sein d’un même projet virtuel… j’en passe et des meilleures. Tout ça pour dire que Sampli­tude dans son approche est un logi­ciel diffé­rent qui ne s’est jamais contenté de copier ses concur­rents.

Ne restait plus à Magix qu’à implé­men­ter les fonc­tions qui faisaient défaut jusqu’alors et comme nous allons le voir, la mission est plutôt réus­sie.

Si vous n’êtes pas fami­lier avec les concepts de cet éditeur et souhai­tez en savoir plus, je vous renvoie vers le test publié lors de la sortie de la version 9.

Instal­la­tion

Magix Samplitude Pro X

Proba­ble­ment pous­sée par la concur­rence, la société berli­noise en a profité pour revoir sa poli­tique tari­faire et propose le soft à un peu plus de 500 € TTC. Grosso modo et à fonc­tion­na­li­tés égales, Sampli­tude coûte deux fois moins cher que du temps de la version 11 Pro. Quelques boulettes cepen­dant au niveau des upgrades qui voient les posses­seurs des versions anté­rieures passer au tiroir-caisse plus que de raison pour jouir à nouveau plei­ne­ment de l’Ana­logue Model­ling Suite. En effet, Pro X Suite propose les mêmes fonc­tion­na­li­tés que sa petite sœur avec en plus, le sampler virtuel Inde­pen­dence Pro et ses 70 Go de données (contre 12 Go dans la version normale), Vandal le simu­la­teur d’am­pli guitare et basse en version full (contre une version bridée) et la Suite Analog Model­ling Plus complète. Bref, les nouveaux acqué­reurs sont gâtés, les anciens un peu moins.

Rien à dire du côté de l’ins­tal­la­tion sous Windows 7. L’ac­ti­va­tion s’ef­fec­tue via dongle ou numéro de série et c’est parti mon kiki.

64-bit ?

Au rayon des nouveau­tés, Sampli­tude Pro X est doré­na­vant 64-bit. L’avan­tage est de pouvoir utili­ser un maxi­mum de mémoire vive (en tout cas plus que 2 Go…). Une passe­relle existe pour utili­ser ses bons vieux plugs 32 bits et il faut avouer que c’est assez trans­pa­rent. À l’ins­tal­la­tion, deux versions sont en réalité instal­lées : une 32-bit, l’autre 64-bit. Disons-le tout de suite, de nombreux utili­sa­teurs rencontrent des problèmes avec la version 64-bit et ont préféré se rabattre sur la 32-bit. Votre servi­teur s’est lui aussi contenté de réali­ser ce test avec la version 32-bit. Une update est vive­ment atten­due et il semble­rait que les déve­lop­peurs aient du pain sur la planche pour détendre le forum offi­ciel. Petit bémol supplé­men­taire concer­nant la version 64-bit : la perte du très pratique Rewire, mais là, Magix n’y est pour rien. Affaire à suivre.

Quoi de 9 dans la douze ?

Magix Samplitude Pro X

L’er­go­no­mie et l’af­fi­chage sont retra­vaillés. Le concept du Docking mana­ger un peu dérou­tant au début s’avère en réalité fort effi­cace pour orga­ni­ser son espace de travail. D’ici, on a un accès direct à son routing, ses VSTI, ses prises, etc. La zone occupe l’es­pace infé­rieur de l’édi­teur et est redi­men­sion­nable et ajus­table où on le souhaite.

L’édi­teur d’objet possède doré­na­vant 4 snap­shots enre­gis­trables qui permettent de navi­guer entre les réglages. La table de mixage est très fluide et lisible, mais ne peut à ce jour occu­per la tota­lité de l’écran. Toujours pas de mémoire de snap­shots incluant le nom des pistes. Petit bug corrigé visi­ble­ment au prochain update, espé­rons-le !

Magix Samplitude Pro X

Parmi les nouveau­tés, le très attendu import/export OMF fait son appa­ri­tion assu­rant ainsi une compa­ti­bi­lité presque totale avec le reste de l’uni­vers. J’ouvre une petite paren­thèse au passage pour souli­gner que cette version se comporte très bien en post-produc­tion « son à l’image » accep­tant moult types de fichiers vidéo (AVI, DV, Divx, MOV, MPEG, MXV, WMV, BMP, JPEG). Avis aux amateurs.

Toujours au chapitre des nouveau­tés, la piste tempo auto­ma­ti­sable fait enfin son appa­ri­tion et prend aussi en compte la modi­fi­ca­tion de la signa­ture ryth­mique. Est inclus doré­na­vant le sampleur Inde­pen­dence et ses 12 Go de sons. Je vous renvoie vers le test de Slee­pless réalisé en 2008 et qui lui avait attri­bué un award.

J’au­rais pu vous parler de la gestion amélio­rée du surround ou de la compa­ti­bi­lité Eucon, mais ce sont deux autres nouveau­tés qui vont rete­nir notre atten­tion.

Essen­tial FX

Magix Samplitude Pro X

Vous aimez les plugs qui sonnent hard­ware mais vous avez des oursins dans le porte-monnaie ? Alors la suite Essen­tial Fx est faite pour vous. Fort de son expé­rience avec la suite Analog Model­ling, Magix propose désor­mais 10 effets typés analo­gique, du compres­seur au chan­nel strip en passant par le délai stéréo.

C’est une grande réus­site tant au niveau du son qu’au niveau de l’er­go­no­mie. Mention spéciale au gate, compres­seur et au très musi­cal eFX Tubes­tage. Poly­va­lents, musi­caux, para­mé­trables dans tous les sens et très peu gour­mands en ressources, les trai­te­ments de la suite Essen­tial Fx s’ajoutent à la liste déjà longue des plug-ins inté­grés de Sampli­tude. Pour être complet, l’Es­sen­tial Fx comporte aussi, en plus des plugs évoqués, un Tremolo Pan, une réverbe, un Chorus, un Dé-esseur et un Phaser. Bémol cepen­dant, il n’y a pas d’équa­li­seur dans cette nouvelle suite. Il faudra se rabattre sur celui de la console ou le 6 bandes de l’EQ116.

Arrê­tons-nous un instant sur le compres­seur de cette suite qui propose une entrée side-chain para­mé­trable dans son filtrage. Cela peut être par exemple très utile pour compres­ser une basse via le groupe batte­rie, ou le cas échéant juste la grosse caisse de ce groupe batte­rie. L’icône haut-parleur permet d’écou­ter ce signal de commande et de le filtrer. On retrouve ensuite les para­mètres clas­siques d’un compres­seur. Dans l’exemple ci-dessous je suis parti d’une boucle de batte­rie pas forcé­ment équi­li­brée que j’ai compres­sée avec le bien nommé préset « Drum Buss Ambience & Fatness ». La réduc­tion est ici au maxi­mum de 3 dB.

00:0000:00
00:0000:00

 

Magix Samplitude Pro X

Vous l’au­rez remarqué, le char­ley est un peu « fron­tal ». J’ai dans l’exemple suivant utilisé le filtrage de la commande du side-chain commuté en interne pour que ce soit le char­ley qui déclenche le compres­seur (cloche à 10 kHz) et soit contra­rié par son action. Les réglages du temps d’at­taque et du seuil sont un peu pous­sés et la réduc­tion est alors au maxi­mum de 9 dB.

00:0000:00

 

Magix Samplitude Pro X

Le Tubes­tage est un simu­la­teur de circuit à lampe, un peu à la mode du moment, qui propose deux étages diffé­rents. Le premier corres­pond à un étage à tubes simple et le second à deux étages mis en cascade. Une commande supplé­men­taire permet de sélec­tion­ner la symé­trie de la courbe de l’am­pli­fi­ca­tion. Soit A qui génère à la fois des harmo­niques paires et impaires, soit AB qui ne crée que des harmo­niques impaires. Asso­ciés à deux filtres indé­pen­dants, l’un influant le signal d’en­trée pré-trai­te­ment, l’autre étant dédié à l’équi­libre du signal de sortie, la palette sonore de cet outil varie de très subtil à méchant.

Magix Samplitude Pro X

Le premier exemple propose le préset « Tube console-place on every mixer chan­nel » (qui veut tout dire) appliqué à notre boucle de batte­rie légè­re­ment compres­sée.

00:0000:00

On pousse carré­ment les réglages dans le second exemple pour obte­nir un son bien « crun­chy » avec comme base le préset « Aggre­sive Bass­drum ».

00:0000:00

 

Magix Samplitude Pro X

Mode spec­tral

Magix Samplitude Pro X

L’af­fi­chage en mode spec­tral est une nouvelle fonc­tion qui permet de nettoyer par inter­po­la­tion une pertur­ba­tion dans un signal audio même complexe. Il s’agit d’un spec­tro­gramme où l’on visua­lise le niveau des fréquences via leurs couleurs et inten­si­tés. Un petit outil dénommé « Capture » permet ensuite de sélec­tion­ner la zone à inter­po­ler. Elle est loca­li­sable dans son inten­sité et son spectre.

En guise d’exemple j’ai réalisé une superbe prise de son de ma propre voix. Simul­ta­né­ment, j’ai claqué des doigts pertur­bant ainsi le signal utile. Je vous laisse juger de l’ef­fi­ca­cité du résul­tat dans l’exemple suivant.

00:0000:00
00:0000:00

Il n’y a pas de nouveau­tés à propre­ment parler en ce qui concerne l’édi­tion, qu’elle soit midi ou audio. Rappe­lons cepen­dant l’exis­tence depuis la version 11, du concept de Revol­ver Track et du Compo­si­teur de Prise. Une bonne vidéo valant mieux qu’un long et ennuyeux discours :

Conclu­sion

Les nouveau­tés appor­tées par cette nouvelle mouture sont les bien­ve­nues : les essen­tial Fx et le mode spec­tral sont de franches réus­sites. Si aujour­d’hui on consi­dère que Sampli­tude enre­gistre, mixe, restaure, maste­rise, le tout en stéréo et surround, grave CD et DVD, exporte et importe en OMF, fait du son à l’image, on est en droit de penser que Magix présente là un séquen­ceur arrivé à matu­rité.

Certes, la version 64 bits est encore à éviter et comme toujours avec Magix, les premiers patchs sont atten­dus pour corri­ger les bugs de jeunesse. À la ques­tion: « Sampli­tude Pro X vaut il l’up­grade ? », la réponse est, si vous êtes prêt à vous passer de l’Ana­logue model­ling (seule­ment dispo­nible avec Sampli­tude Pro X), clai­re­ment oui. Pour les nouveaux arri­vants, l’offre est aussi très allé­chante : pour le prix de deux plugs in VST, vous avez là un outil complet et extrê­me­ment poly­va­lent. Sampli­tude Pro X est le couteau suisse de l’au­dio et il est temps que ça se sache !

  • Logiciel très ouvert et polyvalent
  • Qualité des effets embarqués
  • Concept de l'objet
  • Fiabilité et stabilité (avec la version 32 bits)
  • Version 64 bits pas bien finie
  • Logiciel encore confidentiel

Vous souhaitez réagir à cet article ?

Se connecter
Devenir membre