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Test du Novation MiniNova - Le p’tit Schtroumpf

9/10

Deux ans après son retour en force, Novation a décidé de frapper très fort avec le MiniNova, sa nouvelle petite bombe synthétique bleue déclinée de l’UltraNova. Quand mini rime avec maxi…

En cette année 2012, la mode synthé­tique est plus que jamais au mini : Mini­Brute, Mini­taur, Mini­Nova. Mais si ces machines partagent le même préfixe, chaque construc­teur a sa propre approche du « mini » pour ce qui est de la tech­no­lo­gie embarquée et du packa­ging : analo­gique pur à clavier stan­dard 2 octaves pour Artu­ria, petit module analo­gique à mémoires chez Moog et synthé numé­rique à mini-clavier 3 octaves pour Nova­tion. On sent toute­fois la volonté des construc­teurs de séduire le plus grand nombre de musi­ciens ou adeptes du son à la souris, avec une orien­ta­tion perfor­mance live, chacun à sa manière, mais avec un concen­tré de tech­no­lo­gie dans un mini­mum d’en­com­bre­ment. Après un retour en force réussi il y a deux ans grâce au très sympa­thique Ultra­Nova, digne héri­tier du Super­nova de 1998, c’est donc un modèle réduit que nous propose aujour­d’hui Nova­tion. Enfin, quand on dit réduit… 

Petit bleu

Novation MiniNova

Certaines marques de synthés ont choisi de s’af­fir­mer autour d’une couleur emblé­ma­tique, le bleu est à Nova­tion ce que le rouge est à Nord. Chez le construc­teur britan­nique, on trouve bien peu d’ex­cep­tions à la règle depuis le véné­rable BassS­ta­tion. Le Mini­Nova arbore ainsi fière­ment une façade bleu foncé dans une robe en plas­tique noire. La construc­tion est robuste, la façade en métal appor­tant une bonne rigi­dité d’en­semble et les flancs bois parti­ci­pant au look réussi de la machine. Les commandes sont bien ancrées, que ce soient les pads, les boutons, les switches inver­seurs, les potards, le sélec­teur multiple rota­tif, le sélec­teur multiple linéaire ou l’en­co­deur « Data ». Pour tout ce qui tourne, l’axe est hyper stable sur le circuit imprimé, seul le capu­chon plas­tique présente un léger jeu.

L’écran LCD, d’un bleu très lisible, se divise en 3 parties : la partie prin­ci­pale est dédiée aux programmes / caté­go­ries / pages menu, sur 2 lignes de 8 carac­tères à points ; en partie supé­rieure, un graphe à barre hori­zon­tale indique le niveau de l’en­trée audio ; en partie droite enfin, l’écran affiche le tempo et des infos diverses. Le clavier 3 octaves à mini-touches est sensible à la vélo­cité mais pas à la pres­sion. Les touches sont petites pour nos grosses mains pleines de doigts, mais jouables pour des perfor­mances simples ou le déclen­che­ment d’ar­pèges, avec une action franche et un retour rapide. Ceci confère au Mini­Nova une taille compacte de 56 × 25 cm et un poids plume de 2,5 kg. Les molettes de pitch et de modu­la­tion sont rétro-éclai­rées en bleu (désac­ti­va­tion possible via le menu Global), avec un ressort de rappel un peu mou sur la molette de pitch.

Novation MiniNova

Le panneau présente à sa gauche une prise XLR pour micro dyna­mique, afin de tirer parti du voco­deur et de la nouvelle fonc­tion Vocal­Tune. Le Mini­Nova et livré avec un micro col de cygne, nous l’avons utilisé direc­te­ment pour les exemples audio. Il y a aussi un adap­ta­teur secteur univer­sel avec bloc à l’ex­tré­mité (pas notre genre préféré), un cordon USB et un mode d’em­ploi papier en anglais, la version française étant télé­char­geable sur le site du construc­teur. Sur le même site, on trouve un certain nombre de vidéos sympa­thiques : démos, tuto­riels sur la machine et sur l’édi­teur… À part l’en­trée micro en façade, le reste de la connec­tique est situé à l’ar­rière : port Kensing­ton pour atta­cher un dispo­si­tif anti­vol, entrée audio pour trai­te­ment de sources externes (jack 6,35 TRS qui coupe l’en­trée XLR lorsqu’une prise est connec­tée), paire de sorties audio stéréo en jack 6,35, sortie casque en jack 6,35, prise pour pédale de tenue à détec­tion de pola­rité, entrée / sortie Midi, port USB, sélec­teur d’ali­men­ta­tion à 3 posi­tions (arrêt, secteur ou via USB) et borne d’ali­men­ta­tion. Outre l’ali­men­ta­tion, le port USB permet l’échange de données Midi entre le Mini­Nova et l’or­di­na­teur, mais ne peut pas faire office d’in­ter­face Midi pour l’or­di­na­teur. Contrai­re­ment à l’Ul­tra­Nova, l’USB ne véhi­cule pas de données audio. Voilà une connec­tique un peu chiche, bien en-dessous du grand frère, mais tout de même accep­table dans cette gamme de prix. Les perfor­mers nomades pour­ront regret­ter l’ab­sence d’ali­men­ta­tion par piles, mais un bon char­geur USB et le tour est joué ! 

English touch

Novation MiniNova

La façade du Mini­Nova invite à la mani­pu­la­tion. La partie gauche pilote le volume, l’ar­pé­gia­teur (tempo, mise en route, mode Latch) et la trans­po­si­tion d’oc­tave ; cette dernière se fait sur plus ou moins 4 octaves grâce à 2 pads quadri­co­lores ; par contre, la trans­po­si­tion par demi-ton se fait via le menu. Autour du LCD, on trouve tout ce qu’il faut pour navi­guer dans les pages menu (nous y revien­drons) ou sélec­tion­ner des programmes. On sent déjà quelques astuces bien pensées qui faci­litent la vie : un gros sélec­teur rota­tif permet de trier les programmes par type de son (basse, lead, pad, voco­deur…) ou par genre musi­cal (pop, rock, hip-hop, dubs­tep, house, tech­no…) ; un petit switch permet alors de faire défi­ler les programmes par numéro ou par ordre alpha­bé­tique, au moyen de l’en­co­deur « Data » ou de 2 touches « Patch ». Pres­ser ces touches simul­ta­né­ment place le Mini­Nova en mode Demo ; le terme plus appro­prié serait « Info », puisqu’il s’agit d’un mode spécial où le fait de bouger une commande affiche à l’écran une courte défi­ni­tion de sa fonc­tion, sans alté­rer le son.

Novation MiniNova

À droite du gros sélec­teur rota­tif, on trouve la section d’édi­tion rapide : il s’agit d’un tout aussi gros potard assi­gné à la coupure du (premier) filtre et d’une matrice 6 lignes x 4 colonnes, permet­tant de comman­der en direct 24 para­mètres de synthèse. Ce genre d’édi­tion matri­cielle est courant sur les synthés d’en­trée de gamme, mais habi­tuel­le­ment le choix des lignes se fait avec 1 ou 2 boutons de défi­le­ment ; là, on a un curseur verti­cal cranté qui permet d’al­ler rapi­de­ment à la bonne ligne et d’édi­ter les para­mètres avec les 4 potards ; ces derniers, tout comme le gros potard assi­gné au filtre, répondent en mode seuil ou saut. Sur les 24 para­mètres direc­te­ment éditables, 16 sont figés : synchro interne & densité des 2 premiers oscil­la­teurs, 2 enve­loppes (filtre / volume) et quelques para­mètres addi­tion­nels pour le premier filtre (réso­nance, suivi de clavier, type et drive). Les 2 lignes supé­rieures sont tota­le­ment assi­gnables aux para­mètres de synthèse et d’ef­fets, le tout mémo­risé avec chaque programme. Aucun doute, cette petite section est idéale pour le live, tout comme le sont les 8 pads trico­lores permet­tant de contrô­ler les pas d’ar­pèges, de modu­ler des para­mètres de synthèse ou d’ap­pe­ler nos 8 programmes préfé­rés (nous y revien­drons).

Plus pénible en revanche, l’ac­cès à tous les para­mètres éditables via les pages menu, avec une arbo­res­cence inuti­le­ment profonde (genre « oscil­la­teurs » puis « oscil­la­teur 1 » puis « para­mètres ») ; on aurait préféré un enchaî­ne­ment des pages dans chaque section (« oscil­la­teurs » puis « para­mètres des oscil­la­teurs 1 – 2 – 3 »). Lorsqu’on édite un para­mètre, le LCD affiche 2 flèches selon que l’on se trouve en deçà ou au-delà de la valeur stockée ; moins précis qu’un double affi­chage, mais assez visuel. Voilà qui fait globa­le­ment du Mini­Nova un synthé très simple à prendre en main et à jouer, tant qu’on ne s’éloigne pas de la surface.

Ultra moto­risé

Novation MiniNova

Le Mini­Nova est déjà un instru­ment inté­res­sant à tripo­ter avec ses commandes temps réel, mais il ne s’ar­rête pas là, puisqu’il offre le moteur sonore de l’Ul­tra­Nova, avec lequel il est d’ailleurs compa­tible. Nous avons donc sous la main un puis­sant synthé poly­pho­nique à 18 voix maxi­mum. Côté mémoires, il y a 384 empla­ce­ments pour les programmes dont 256 sont déjà remplis d’usine. Ces derniers sont assez bien fichus, démon­trant le terri­toire sonore étendu d’un moteur utili­sant la modé­li­sa­tion analo­gique, le Wave­sha­ping et les tables d’ondes. Ils sont réso­lu­ment modernes, avec des basses acides à souhait, des Stabs liftés aux Ultra­saw et des leads passés à l’over­drive. Mais la machine ne se contente pas de ce registre typé 21e siècle ; nous avons réussi à créer des nappes sombres, des pianos FM, des basses rondes, des leads typés vintage et des tables d’ondes façon PPG Wave du siècle dernier.

Nous avons parti­cu­liè­re­ment appré­cié la souplesse de la section oscil­la­teurs (très au-delà de la concur­rence), syno­nyme de vastes terri­toires sonores, les diffé­rents arran­ge­ments de filtres et les possi­bi­li­tés de modu­la­tions incroyables. Il n’y a pas d’alia­sing, les enve­loppes sont claquantes, les LFO se synchro­nisent, les effets sont bons, les arpèges évoluent et les commandes temps réel abondent. Le voco­deur n’a rien d’un gadget pour faire des voix de robot. Le nouvel effet Vocal­Tune, toute­fois diffi­cile à domp­ter, permet d’ajou­ter un trai­te­ment origi­nal à la voix (un effet plutôt qu’une correc­tion), pourvu qu’on limite les plosives en amont. C’est à ce stade, en prenant conscience de cette puis­sance et de cette qualité sonore, que l’on commence à comprendre le prix à payer : la mono­tim­bra­lité.

Bass 24db
00:0000:23
  • Bass 24db 00:23
  • Bass acid 00:31
  • Bass anim1 00:26
  • Bass anim2 01:07
  • Bass anim3 01:23
  • Bass cool 00:33
  • Bass phatt 00:48
  • Bass talk 00:26
  • Bass Taurus 00:38
  • Bass TB 00:46
  • Arp animate 00:42
  • Lead ARPish 01:03
  • Lead Moogish 00:44
  • Lead sq arp 00:45
  • LFO mod 00:31
  • Marimba arpchords 00:24
  • Pad CSish 00:20
  • Pad darkish 00:46
  • Pad evol­vish 00:38
  • Pad mello­wish 00:46
  • Pad rosi­nish 00:18
  • Piane­lec 00:42
  • Tcheurtche 00:22
  • Vibes arpchords 01:15
  • Voco­ders 01:36
  • Vocal­tune 00:27
 

Brelan d’os­cil­la­teurs

Novation MiniNova

Le Mini­Nova reprend l’en­semble du moteur sonore de l’Ul­tra­Nova. Chacune des voix est moto­ri­sée par 3 oscil­la­teurs iden­tiques, un géné­ra­teur de bruit (à 4 couleurs) et 2 modu­la­teurs en anneau (multi­pli­ca­tion des oscil­la­teurs 1 × 3 et 2 × 3). Chaque oscil­la­teur est accor­dable par demi-ton sur plus ou moins 4 octaves, avec désac­cord fin par centième de demi-ton. Plutôt que se synchro­ni­ser à un comparse comme c’est le cas à la concur­rence, les synthés Nova­tion proposent depuis le Super­Nova une synchro interne « virtuelle » pour chaque oscil­la­teur, tout cela modu­lable en temps réel et en audio. On peut donc addi­tion­ner 3 oscil­la­teurs synchro­ni­sés dans leur coin, pas mal du tout ! Mieux, un filtre passe-bas interne à l’os­cil­la­teur permet d’en atté­nuer le contenu harmo­nique (et c’est modu­lable !). Encore mieux, on peut accen­tuer la densité d’un oscil­la­teur, par empi­lage de l’onde sur elle-même (jusqu’à 8 couches virtuelles) et Detune program­mable, sans sacri­fier d’os­cil­la­teur ni de poly­pho­nie.

Novation MiniNova

Concer­nant les formes d’ondes, chaque oscil­la­teur peut faire appel à 70 variantes : 14 ondes clas­siques (sinus, triangle, dents de scie, impul­sion à largeur variable, carré, 9 combi­nai­sons dents-de-scie / impul­sion), 20 ondes « numé­riques » cycliques (basses, piano, cordes, cloches, orgues) et 36 tables compo­sées de 9 ondes enchaî­nées (non éditables). Selon la nature de l’onde sélec­tion­née, on peut en modu­ler le contenu harmo­nique, la largeur d’im­pul­sion ou l’in­dex de lecture ; dans une table, la tran­si­tion entre les ondes est para­mé­trable, du plus doux au plus brutal. On peut aussi substi­tuer à un oscil­la­teur l’en­trée audio mono (gain variable de –10 à +65 dB, permet­tant de s’ac­com­mo­der de tous types de signaux). L’en­trée est alors mixée et routée vers les filtres et/ou vers les effets (avec niveau d’en­voi direct program­mable). Si on perd l’en­trée stéréo de l’Ul­tra­Nova, les para­mètres « audio in L / R » sont toute­fois conser­vés afin d’as­su­rer la compa­ti­bi­lité des programmes. Au niveau global des oscil­la­teurs, on trouve un vibrato, un niveau de fluc­tua­tion (Drift) et un réglage de phase (oscil­la­tion libre ou départ de phase program­mable à chaque enfon­ce­ment de touche), pour simu­ler le compor­te­ment des VCO vintage. Diffé­rents modes de déclen­che­ment de voix (poly, mono, unis­son) sont prévus. L’unis­son opère sur 2, 3 ou 4 voix, avec désac­cor­dage permet­tant d’épais­sir le son, ce qui consomme un peu de poly­pho­nie. Signa­lons aussi que le porta­mento (linéaire ou expo­nen­tiel) et le glide n’ont pas été oubliés, super !

Paire de filtres

Novation MiniNova

Les 6 sources (3 oscil­la­teurs + bruit + 2 modu­la­tions en anneau) passent par un mixeur permet­tant de contrô­ler les niveaux sépa­rés. Elles sont ensuite envoyées dans les 2 filtres suivant un algo­rithme à choi­sir parmi 5 types de routage : un seul filtre, 2 filtres en série, 2 filtres en paral­lèle, sépa­ra­tion des sources vers 2 filtres en paral­lèle, sépa­ra­tion des sources vers 2 filtres recom­bi­nés en série + paral­lèle. Au moment du test de l’Ul­tra­Nova, nous avions formulé le vœu d’avoir un routage distinct par source vers les 2 filtres et des combi­nai­sons de filtres indé­pen­dantes, comme sur le Blofeld, mais ce n’est toujours pas le cas.

Novation MiniNova

Les 2 filtres sont de type multi­mode réso­nant, chacun doté des 14 mêmes algo­rithmes : 4 pour les modes passe-bas (1, 2, 3 et 4 pôles), 4 pour les modes passe-haut (1, 2, 3 et 4 pôles) et 6 pour les modes passe-bande (1^1, 2^2, 1^2, 2^1, 1^3 et 3^1 pôles). On retrouve des réglages clas­siques (fréquence de coupure, réso­nance, modu­la­tion bipo­laire par une enve­loppe dédiée, suivi de clavier), pimen­tés par une distor­sion à couleur variable (7 types dont diode, valve, clip­per, réduc­tion de fréquence d’échan­tillon­nage, réduc­tion de réso­lu­tion) et une norma­li­sa­tion. Cette dernière permet d’al­té­rer la bande passante autour de la crête de réso­nance, simu­lant ainsi diffé­rents compor­te­ments de filtres clas­siques plus ou moins écra­sants. Au-delà d’un certain seuil de réso­nance, les filtres entrent en auto-oscil­la­tion. Les fréquences et réso­nances des 2 filtres peuvent être liées pour une édition simul­ta­née. La balance de sortie entre les 2 filtres peut égale­ment être dosée et modu­lée.

Modu­la­tions plétho­riques

Novation MiniNova

Le Mini­Nova hérite des formi­dables capa­ci­tés de modu­la­tion de ses ancêtres. Au menu, 6 enve­loppes, 3 LFO et une matrice de modu­la­tions à 20 cordons. Toutes les enve­loppes sont assi­gnables, les deux premières étant pré-affec­tées au filtre et au volume. Elles sont de type ADSR très évolué. Les enve­loppes de volume et de filtre sont en plus pilo­tables par la vélo­cité (modu­la­tion bipo­laire). Toutes peuvent être répé­tées en boucle jusqu’à 126 fois. Elles peuvent égale­ment être redé­clen­chées par les pads et à chaque nouvelle note jouée. La forme des segments AD varie entre linéaire et expo­nen­tielle, suivant 128 valeurs. Mieux, ces 2 segments possèdent un suivi de clavier bipo­laire, permet­tant de faire varier les temps suivant la note jouée. Le segment de Sustain est égale­ment plus sophis­tiqué que dans une enve­loppe ADSR normale, puisqu’il possède un para­mètre de pente et de temps, ce qui revient ni plus ni moins à ajou­ter un segment complet et une durée de main­tien. Les 4 enve­loppes « libres » n’ont pas de para­mètre direct de vélo­cité mais se voient ajou­ter un délai. La souplesse de ces enve­loppes est grande, tant au niveau des para­mètres que des temps, allant du très claquant au très long (20 secondes sur les segments AR). Les 3 LFO sont tout aussi soignés que les enve­loppes : 37 formes d’ondes variées (simples, aléa­toires, séquences), une synchro­ni­sa­tion à tout ce qui bouge avec diffé­rentes signa­tures, une phase variable (avec un mode Free Running), un adou­cis­seur d’angle (permet­tant de lisser les formes d’onde), une synchro à l’en­fon­ce­ment de touche (mono ou poly­pho­nique, bien vu !), un mode one-shot, un délai et un fondu (entrée ou sortie avec mode Gate).

Novation MiniNova

Quant à la matrice de modu­la­tions, elle offre 20 cordons permet­tant de relier 18 sources à 70 desti­na­tions. Chaque cordon fait inter­ve­nir 2 sources qui se multi­plient avant de toucher leur desti­na­tion commune, selon une quan­tité de modu­la­tion bipo­laire. On peut ainsi créer des modu­la­tions de modu­la­tions (par exemple, l’in­ten­sité de modu­la­tion d’un LFO sera contrô­lée par la dyna­mique de frappe). Dans la liste des sources dispo­nibles, on trouve tous les contrô­leurs physiques, la vélo­cité, la pres­sion (reçue depuis l’ex­té­rieur), le suivi de clavier, les LFO, les enve­loppes, ainsi que le suivi d’en­ve­loppe du signal présent à l’en­trée audio. Parmi les desti­na­tions, ce sont les 31 prin­ci­paux para­mètres de synthèse et 39 para­mètres d’ef­fets : citons les fréquences des 3 oscil­la­teurs, les synchros, les indexes des tables d’ondes, les conte­nus harmo­niques (filtrage « Hard­ness »), les 2 modu­la­tions en anneau, les 6 niveaux de mixage, les fréquences de coupure des filtres, leurs réso­nances, leurs distor­sions, leur balance, les vitesses des 3 LFO, les segments d’en­ve­loppe, certains para­mètres d’ef­fets, le pano­ra­mique et les para­mètres du voco­deur / Vocal­Tune (dont le suivi de pitch). Chacun des 8 pads peut être inté­gré à chaque cordon de modu­la­tion, soit pour déclen­cher les sources, soit pour envoyer une valeur directe (cf. certains exemples audio où les pads sont usés et abusés, telle­ment c’est cool !). En dehors de la matrice, on peut assi­gner direc­te­ment les pads au déclen­che­ment des 2 filtres et des 6 enve­loppes. Bref, une section extrê­me­ment puis­sante, qui contri­bue à créer des sono­ri­tés animées et pilo­tables en temps réel.

Anima­tions garan­ties

Novation MiniNova

Pour ce qui est du temps réel, le Mini­Nova excelle. Tout ce qui bouge se synchro­nise dans le Mini­Nova, l’ar­pé­gia­teur est donc un prétexte de plus de géné­rer des varia­tions de notes en tempo. Même le temps de Gate est réglé en fonc­tion du tempo. Les autres para­mètres dispo­nibles concernent le mode de jeu (haut, bas, accord, alterné, alter­né2, aléa­toire, comme joué), la plage d’évo­lu­tion (de 1 à 4 octaves) et le motif (33 choix). Le premier motif est éditable sur 8 pas : on décide de sa longueur (1 à 8 pas) et du facteur de swing (en pour­cen­tage de mesure) ; placés en mode « Arpe­giate », les pads s’illu­minent en rouge (avec suivi du pas en pourpre) et permettent de couper / enclen­cher chaque pas d’ar­pège en temps réel, créant ainsi des motifs à cycle variable. Les 32 motifs suivants sont des Presets non éditables de plus de 8 pas. À l’ar­pé­gia­teur s’ajoute un géné­ra­teur d’ac­cords travaillant sur 2 à 10 notes ; pour l’ac­tion­ner, on mémo­rise un accord (avec chaque programme), que l’on trans­pose en jouant sur le clavier, la note basse servant de fonda­men­tale. Le géné­ra­teur d’ac­cords et l’ar­pé­gia­teur peuvent fonc­tion­ner en même temps, des accords entiers seront alors arpé­gés.

En mode « Animate », les pads virent au pourpre et bleu ; ils font alors office de modu­la­teurs supplé­men­taires, venant déclen­cher un filtre, une enve­loppe, une modu­la­tion fixe ou un cordon de modu­la­tion ; plusieurs pads peuvent agir simul­ta­né­ment et être tenus via la touche « Hold » (ils virent alors au bleu), ce qui permet d’oc­cu­per ses mains ailleurs. Aucun doute, l’uti­li­sa­tion des pads en mode « Animate » est très addic­tive sur le Mini­Nova.

Effets plus qu’Ul­tra

Novation MiniNova

Après le pano­ra­mique géné­ral modu­lable, la section effets du Mini­Nova permet de trai­ter les signaux audio (internes et externes) via 5 proces­seurs simul­ta­nés, dans lesquels on charge l’un des effets suivants à concur­rence des instances dispo­nibles : 1 pour l’EQ 3 bandes, 2 pour le compres­seur, 2 pour la distor­sion, 2 pour le délai, 4 pour le chorus, 2 pour la réverbe et 1 pour le Gator. Les 5 effets sont alors combi­nés selon 8 algo­rithmes (série, inserts, paral­lèle et diffé­rentes combi­nai­sons avec ou sans feed­back). Selon l’ef­fet, on a entre 2 et 6 para­mètres éditables et modu­lables. Le délai est synchro­ni­sable au tempo, la distor­sion offre diffé­rentes couleurs (diode, valve, clip­per, réduc­tion de fréquence d’échan­tillon­nage, réduc­tion de réso­lu­tion…) et la réverbe dispose de 6 tailles de pièces linéaires. Quant au Gator, il permet de décou­per le signal en tranches suivant des motifs ryth­miques synchro­ni­sés au tempo. Il combine pour cela 2 lignes de 16 pas suivant 6 méthodes de lecture et d’en­chaî­ne­ment en mono ou stéréo. Contrai­re­ment à l’Ul­tra­Nova, les motifs ne sont pas direc­te­ment program­mables, il faut pour cela se rabattre sur l’édi­teur. On peut toute­fois régler les angles et les temps de coupure des Gates. Les résul­tats obte­nus avec cette section effets sont vrai­ment appré­ciables et parfai­te­ment inté­grés aux sons, certains effets étant très créa­tifs, d’autres plus bour­rins et d’autres plus fins.

En plus des effets « stan­dards », le Mini­Nova possède ce qui a contri­bué à la répu­ta­tion de la marque : un voco­deur 12 bandes. Il utilise les entrées audio pour le signal modu­la­teur et le synthé interne pour le signal porteur. On peut régler la balance entre ces diffé­rents signaux et le son traité. Les 12 bandes sont alter­nées dans le spectre stéréo, avec largeur program­mable. Les sifflantes sont soit tirées par le signal d’ori­gine filtré en passe-haut ou le géné­ra­teur de bruit interne ; ceci contri­bue à donner une bonne intel­li­gi­bi­lité au son vocodé quel que soit le type de source. Il existe égale­ment un mode Freeze créant des formants fixes pour simu­ler des chœurs. Mais là où le Mini­Nova va plus loin que l’Ul­tra­Nova, c’est avec l’ef­fet Vocal­Tune, travaillant sur le pitch de la voix en temps réel. Il fonc­tionne suivant 3 modes : correc­tion de tempé­ra­ment, suivi de clavier ou déca­lage de pitch. Appli­ca­tions : le reca­lage de fluc­tua­tions vocales, la trans­po­si­tion, l’ajout de vibrato ou la destruc­tion massive avec les 2 molettes. C’est globa­le­ment plus un effet live qu’un véri­table harmo­ni­seur / correc­teur de studio, on est loin d’un H3000

Rela­tions exté­rieures

Si le Mini­Nova se suffit à lui-même, il n’est pas du tout ridi­cule en société. Pour commen­cer, il émet des CC Midi via ses commandes et en reçoit en retour, bien évidem­ment. En USB, on peut le connec­ter à un PC / Mac après avoir installé le driver idoine, qui lance la mise à jour de l’OS. Mais atten­tion, la compa­ti­bi­lité annon­cée est limi­tée à Windows 7 & 8 et Mac OS 10.7 & 10.8. Nous sommes ainsi passés de la version 989 à la 1004, élimi­nant pas mal de bugs et appor­tant une stabi­lité correcte. Égale­ment dispo­nible en télé­char­ge­ment sur le site construc­teur après enre­gis­tre­ment du Mini­Nova, une suite logi­cielle gratuite, compre­nant Able­ton Live Lite, BassS­ta­tion (synthé VA), des échan­tillons signés Loop­mas­ters et un éditeur dédié (plug-in VST, AU, RTAS). Nous n’avons pas testé cette suite ; en revanche, nous avons télé­chargé et testé le biblio­thé­caire et les 4 Sound­packs gratuits déve­lop­pés par des poin­tures du design sonore pour l’Ul­tra­Nova. Il y a une centaine de sons au global qui couvrent plus de 40 ans de synthèse, allant de la repro­duc­tion de sons vintage aux textures plus contem­po­raines. Pour termi­ner, et ce n’est pas une surprise, le Mini­Nova n’est pas aussi ouvert que l’Ul­tra­Nova : pas d’au­dio over USB ni de mode surface de contrôle « Auto­map ».

Conclu­sion

Avant de commen­cer le test, nous avions un a priori quant au format mini-touches et à la décli­nai­son du moteur sonore. Puis nous avons déballé la machine, le premier contact fut excellent et l’ex­pé­rience s’avéra un vrai bonheur, comme quoi… l’in­ter­face, la qualité sonore, la poly­va­lence et la puis­sance sont tout à fait surpre­nantes dans une machine si petite et si abor­dable. C’est sûr que pour jouer Rach­ma­ni­nov ou Herbie Hancock, ça n’est pas le clavier idéal. Mais si on recherche une machine compacte, maniable, puis­sante, à consom­mer sur place ou à empor­ter sur les scènes du monde entier, le Mini­Nova est une excel­lente solu­tion quand aime un tant soit peu le son élec­tro­nique qui bouge.

Notre avis : 9/10

  • Excellent rapport performances / prix
  • Grain intéressant et variété sonore
  • Profondeur de la synthèse
  • Section oscillateurs très musclée
  • Paire de filtres multimodes résonants
  • Nombreuses possibilités de modulations
  • Section effets bien fournie
  • Entrée audio pour traiter les signaux externes
  • Vocodeur / VocalTune + micro fourni
  • Ergonomie bien pensée
  • Surface de contrôle ludique (pads)
  • Construction fiable
  • Suite logicielle gratuite
  • Uniquement monotimbral
  • Connectique restreinte
  • Pas de fonction d’interface Midi via USB
  • Pas d’audio over USB
  • Mini-clavier limitant l’expressivité

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