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Test du Roland Aira System-1 - Défilé de modèles

8/10

Depuis la Musikmesse 2015, la série AIRA compte désormais un System-1m rackable et modulaire. Mais c’est le System-1 clavier, tout juste enrichi de l’OS1.2 et d’une troisième application de synthèse à modélisation analogique, que nous venons de tester.

Annon­cée au Dance­fair 2014, la série AIRA comp­tait initia­le­ment 4 modèles distincts : TR-8 (boîte à rythmes), TB-3 (séquen­ceur basse), VT-3 (proces­seur vocal) et System-1 (synthé à modé­li­sa­tion avec fonc­tion d’hôte). Nous avions testé les trois premiers modèles à leur sortie. Pour le System-1, nous atten­dions que les appli­ca­tions hôtes soit suffi­sam­ment nombreuses pour les passer en revue en détail. Au NAMM 2015, Roland a présenté un cinquième élément, sous forme de table de mixage : la MX-1. Simul­ta­né­ment, une troi­sième appli­ca­tion pour le System-1 a vu le jour : une modé­li­sa­tion du Promars. Mais ce n’était qu’un début, puisqu’à la Musik­messe 2015, pas moins de neuf nouveaux produits modu­laires viennent d’être présen­tés : un System-1m, 4 effets et une nouvelle gamme de modules analo­giques System-500. Pour couron­ner le tout, l’OS du System-1 est passé en 1.2, avec quelques nouveau­tés bien­ve­nues. Autant de bonnes raisons de se faire prêter un System-1 et toutes ses appli­ca­tions, qui consti­tuent un ensemble à synthèse VA tout à fait allé­chant… alors à nouveau, léchons ! 

Green Piece

Très compact et très léger (47 × 28 × 7 cm pour 2,4 kg), le System-1 embarque un clavier deux octaves entouré par un panneau couvert de commandes. On trouve ainsi 27 potards, 9 sélec­teurs rota­tifs, 10 curseurs linéaires et 25 pous­soirs lumi­neux. La qualité de construc­tion est correcte : façade en alu, coque en plas­tique dur, commandes de bonne résis­tance agréables à manier.

Roland System-1

La prise en main est immé­diate, puisque la plupart des para­mètres est direc­te­ment éditable (seules sont « cachées » quelques fonc­tions exotiques ou globales, telles que les réglages MIDI…). Les commandes sont regrou­pées en sections : LFO, oscil­la­teurs, mixeur, pitch, filtres, ampli, effets… impa­rable ! Juste au-dessus du clavier, on trouve les commandes de jeu (volume, porta­mento, legato, tempo), le mode manuel, le choix de moteur de synthèse et les touches mémoires. Les potards à valeurs bipo­laires ont une détente centrale, sympa.

Le System-1 fait partie d’une famille où le vert sur fond noir règne. Ici, toutes les commandes sont entou­rées d’un filet rétro-éclairé vert. On ne peut pas le désac­ti­ver, mais on peut en couper le mode veille, dans lequel le System-1 se trans­forme en sapin de Noël. Cela ne permet pas d’éco­no­mi­ser les piles, puisque la machine en est dépour­vue ; c’est bien dommage, car elle est faite pour être bala­dée.

Roland System-1

Le clavier a déjà fait couler beau­coup d’encre, nous ne serons pas origi­naux : si la taille des touches est stan­dard comme on peut le voir sur les photos (notam­ment System-1 et JP-8 du studio), leur course se limite en revanche à la moitié d’une course stan­dard (5 mm contre 10 envi­ron), avec une action molle, aller comme retour ; bref, un peu casse-gueule. Qui plus est, le clavier est tota­le­ment statique, donc on oublie le Prélude n°2 de Rach­ma­ni­nov.

Autre point d’aga­ce­ment, le Pitch bend réin­carné en molette Jog / Shut­tle digne de nos bons vieux magné­to­scopes, que les moins de vingt ans… le Jog fait office de Pitch­bend et le Shut­tle d’édi­tion de certaines valeurs. En dessous, on trouve une touche Hold, 2 touches de trans­po­si­tion d’oc­tave (bien vu, là, pour le coup !) et un simple inter­rup­teur pour la modu­la­tion (comme au bon vieux temps des premiers SH et Jupi­ter).

Roland System-1

À l’ar­rière, on découvre une connec­tique clas­sique, mais assez complète : sortie casque, paire de sorties stéréo, prises pédales (conti­nue et inter­rup­teur), entrée/sortie MIDI DIN, prise USB, inter­rup­teur secteur et borne pour alimen­ta­tion externe (four­nie et de type bloc à l’ex­tré­mité). L’USB 2.0 fait office d’in­ter­face MIDI et audio 24 bits ; une excel­lente initia­tive dont on ne pourra béné­fi­cier qu’après avoir installé un driver compa­tible Windows (Vista/7/8, donc pas XP) et OS X (10.6.8/10.7/10.8/10.9/10.10). Ah si seule­ment il y a avait eu une entrée audio analo­gique !

 

 

Moteur System-1

Roland System-1

Le System-1 est un petit synthé VA, qui d’une part possède son propre moteur, et d’autre part est capable d’hé­ber­ger une appli­ca­tion hôte (un « Plug-out » dans le jargon de Roland, nous y revien­drons plus tard en détail). Le moteur sonore du System-1 offre une poly­pho­nie de 4 voix (mono­tim­bral), basé sur la modé­li­sa­tion analo­gique. L’ar­chi­tec­ture est proche de ce que l’on trou­vait déjà sur les SH et Jupi­ter il y a 40 ans, repris depuis sur les plus récents synthés VA de la marque (JP-8000).

On trouve ainsi 2 oscil­la­teurs, 1 Sub-oscil­la­teur, 1 bruit, 1 HPF statique, 1 LPF réso­nant, 3 enve­loppes pré-assi­gnées et 1 LFO assi­gnable au pitch, au filtre et au volume. Commençons par les 2 oscil­la­teurs, en tout point iden­tiques : on peut en régler le pitch gros­sier (de 2 à 64 pieds) et les désac­cor­der ; depuis l’OS 1.2, on passe de 6 à 12 formes d’ondes : rampe (dent de scie ascen­dante), impul­sion, triangle, super rampe, super impul­sion et super triangle ; s’y ajoutent les ondes Noise Saw, opéra­tions logiques (ondes combi­nées), FM, FM + synchro, voyelles et CB (sons métal­liques). Nous n’avons pas pu tester les 6 dernières, le System-1 étant reparti juste avant l’an­nonce de la mise à jour. Chaque onde est conti­nuel­le­ment variable selon sa nature (contenu harmo­nique, largeur d’im­pul­sion, désac­cor­dage pour les super ondes, FM…) grâce au para­mètre Color. Ce dernier peut être modulé par le LFO, les trois enve­loppes, le Sub-oscil­la­teur (bien vu pour ce dernier, la modu­la­tion suivant le clavier) ou réglé à la main. L’in­ter­mo­du­la­tion des oscil­la­teurs est ici très géné­reuse, puisqu’on a Cross Modu­la­tion (sorte de double FM), Ring Modu­la­tion et synchro, les deux premières étant dosables.

Roland System-1

Vient ensuite l’étage de mixage, où le signal des 2 oscil­la­teurs est dosé et mélangé au Sub-oscil­la­teur (onde triangle à 1 ou 2 octaves sous la fonda­men­tale) et à un géné­ra­teur de bruit (blanc ou rose). Le pitch global dispose d’une enve­loppe AD, avec action bipo­laire dosable. Le signal ainsi mixé entre alors dans 2 filtres en série, à savoir un HPF statique et un LPF dyna­mique réso­nant travaillant en 2 ou 4 pôles. Sa fréquence de coupure peut être modu­lée par le suivi de clavier ou une enve­loppe ADSR sépa­rée (modu­la­tions bipo­laires). La réso­nance peut entrer en auto-oscil­la­tion. En sortie de filtre, on trouve une section ampli avec enve­loppe ADSR sépa­rée, un réglage de Tone et un Crusher (distor­sion numé­rique créant d’hor­ribles contor­sions, ce que le marke­ting maison appelle « un son moderne »). Le niveau global du programme est mémo­ri­sable (depuis l’OS 1.12).

Un LFO peut être assi­gné sépa­ré­ment au pitch, au filtre et à l’am­pli (modu­la­tions bipo­laires), en plus de la modu­la­tion du para­mètre « Color » des oscil­la­teurs ; il offre 6 formes d’ondes (4 basiques, une S&H et une aléa­toire), un délai d’ap­pa­ri­tion progres­sive et une synchro à l’hor­loge interne/MIDI. Son cycle peut être libre ou redé­clen­ché à chaque nouvelle note. Un porta­mento avec legato et un mode unis­son permettent d’ajou­ter quelques fiori­tures sonores. En bout de chaîne, une petite section d’ef­fets (réverbe simple à dosage + durée réglables simul­ta­né­ment et délai synchro­ni­sable avec dosage séparé) vient habiller le son, sympa. On trouve enfin un arpé­gia­teur avec 6 motifs de base, 6 divi­sions tempo­relles et 10 effets Scat­ter, qui agissent sur le timing et certains para­mètres (comme le filtre), de manière plus ou moins pronon­cée (suivant la posi­tion du Jog) et prévi­sible (suivant le motif/Shut­tle).

Resident Evil

Roland System-1

Immé­dia­te­ment, nous avons été surpris par la qualité du moteur de synthèse propre au System-1. Les oscil­la­teurs sonnent gros et ils driftent natu­rel­le­ment, c’est bluf­fant et tout sauf gros­sier. Les inter­mo­du­la­tions ne laissent appa­raître aucune pollu­tion numé­rique ou quel­conque agres­si­vité non souhai­tée. Quand on pousse les niveaux du mixeur au-delà des trois quarts de la course, on obtient une belle satu­ra­tion natu­relle. Le filtre est musi­cal, avec un grain gras et chaud, ainsi qu’une réso­nance agréable jusqu’à l’auto-oscil­la­tion. Sur certains réglages, les modes de réponse 2 et 4 pôles sont diffi­ciles à diffé­ren­cier, un peu comme sur un JP-8, d’ailleurs. On aurait aimé plus de diver­sité dans leurs compor­te­ments respec­tifs, comme sur les gros poly­pho­niques Oberheim (OB-Xa / OB-8). Dans la section ampli, le para­mètre Tone ne se contente pas de chan­ger la brillance du son, il en modi­fie aussi le grain, pas mal du tout…

Roland System-1

Les enve­loppes sont rapides et certaines peuvent être inver­sées. Les effets sont simples, mais joignent l’utile à l’agréable. Très rapi­de­ment, on parvient à créer des stan­dards de la synthèse (ainsi que des sons plus barrés, notam­ment ceux qui abusent de Cross Modu­la­tion et de Crusher). Le moteur de base du System-1 se révèle d’une grande poly­va­lence, de quoi remplir les 64 mémoires dispo­nibles (depuis l’OS 1.2) de basses, nappes, strings, cuivres, leads, percus­sions et autres effets. On peut aussi dumper le contenu mémoire et utili­ser les CC MIDI en émis­sion/récep­tion. Quelques banques gratuites sont d’ailleurs dispo­nibles en télé­char­ge­ment sur le site du construc­teur. Bref, voici une (première) excel­lente surprise sur le plan pure­ment sonore.

System 1 01
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  • System 1 01 00:25
  • System 1 02 00:28
  • System 1 03 01:06
  • System 1 04 00:30
  • System 1 05 00:47

Plug-out mania

Roland System-1

Comme nous l’avons dit précé­dem­ment, le System-1 est capable d’hé­ber­ger, en complé­ment à son propre moteur de synthèse, une appli­ca­tion bapti­sée Plug-out. Char­ger une telle appli­ca­tion dans la machine néces­site plusieurs étapes assez labo­rieuses : avant toute chose, instal­ler le driver System-1 sur son PC/Mac (avec OS compa­tible comme déjà dit) ; ensuite, télé­char­ger l’ap­pli­ca­tion (version gratuite, version d’es­sai ou version payante suivant le modèle, nous y revien­drons) ; puis l’ins­tal­ler sur son ordi­na­teur ; ensuite, char­ger le Plug-in corres­pon­dant dans une STAN (compa­tible VST2.4/3.6 sur PC ; VST3/AU V2 sur Mac) ; après, acti­ver le Plug sur le site Roland (sur 3 ordi­na­teurs simul­ta­nés au maxi­mum) ; puis l’ache­ter le cas échéant, avec numéro de série à enre­gis­trer ; enfin, envoyer l’ap­pli­ca­tion vers le System-1 via MIDI/USB (cela prend une petite minute). On aurait fran­che­ment préféré se passer d’une STAN, surtout quand on tourne sur des appli­ca­tions ou des OS qui datent un peu et qui ne sont donc pas compa­tibles (genre notre véné­rable Cubase SX2 sous XP). Ceux qui espé­raient pouvoir se passer d’in­for­ma­tique seront déçus…

Roland System-1

Une fois chargé dans la machine, le Plug-out devient complè­te­ment auto­nome. Les deux moteurs de synthèse peuvent alors être alter­nés en appuyant sur la touche corres­pon­dante, mais ils ne peuvent coha­bi­ter simul­ta­né­ment. Lorsqu’on bascule en mode Plug-out, seules les commandes exploi­tables sont rétro-éclai­rées en façade, un bon point d’er­go­no­mie. C’est d’au­tant plus appré­ciable que certaines machines émulées n’ont qu’un oscil­la­teur ou un filtre. Bien évidem­ment, on peut utili­ser le Plug-in pour envoyer des sons vers le System-1 (et réci­proque­ment), contrô­ler le Plug-in depuis le System-1 ou utili­ser le System-1 comme inter­face audio USB (en sortie). Dans ce cas, il n’y a aucune diffé­rence sonore entre le Plug-out et le Plug-in. Préci­sons au passage qu’il n’existe pas de version Stan­da­lone de ces appli­ca­tions. Le Plug-out possède ses 64 mémoires propres, c’est-à-dire en plus des 64 mémoires du moteur System-1, ouf ! 

Plug SH-101 (offert jusqu’au 31 mai 2015)

Roland System-1

Le SH-101 est un synthé mono datant de 1982, que l’on pouvait utili­ser à plat ou en bandou­lière, avec un petit acces­soire de contrôle pouvant s’ajou­ter à main gauche (le fameux Modu­la­tion Grip). Il possède un son plas­tique bien « cheesy » très recon­nais­sable, avec son VCO, son Sub-oscil­la­teur, son unique filtre, son unique enve­loppe et son petit LFO, tout cela animé par un arpé­gia­teur et un séquen­ceur program­mable.

Le Plug SH-101 est livré de base avec la machine, du moins jusqu’au 31 mai 2015. Lorsqu’il est activé sur le System-1, tous les contrôles non assi­gnés s’éteignent (ou sont réduits). Mais certains n’ont plus les mêmes fonc­tions : par exemple dans le mixeur, les commandes qui servaient à doser le niveau des oscil­la­teurs ajustent main­te­nant les formes d’ondes indi­vi­duelles. Il faudra donc mémo­ri­ser ces petits détails pas si anodins. 

Au menu, on trouve un oscil­la­teur capable de géné­rer simul­ta­né­ment une rampe et une impul­sion à largeur variable. Il est accor­dable de 2 à 64 pieds. Un Sub-oscil­la­teur vient complé­ter le tout, à l’oc­tave infé­rieure (onde carrée) ou à deux octaves infé­rieures (onde carrée ou rectangle). La largeur d’im­pul­sion peut être modu­lée par les 2 enve­loppes, le LFO ou réglée manuel­le­ment. Un géné­ra­teur de bruit rose s’ajoute au mixeur, avant que tout ce petit monde parte attaquer le filtre passe-bas réso­nant. La fréquence de coupure est modu­lable par le suivi de clavier, une enve­loppe ADSR dédiée (bipo­laire) et le LFO. Ce dernier, qui offre 4 ondes cycliques et une onde aléa­toire, peut aussi modu­ler le pitch ; on peut lui substi­tuer le géné­ra­teur de bruit. En sortie, l’am­pli dispose d’une enve­loppe ADSR dédiée (ce que n’a pas le SH-101 origi­nel), redé­clen­chée par les touches ou le cycle du LFO (unique­ment libre). Ici aussi, on conserve la synchro de tout ce qui bouge, le porta­mento/legato, l’ar­pé­gia­teur et les effets du System-1 (Tone, Crusher, délai, réverbe). Par contre, on perd le séquen­ceur du SH-101 origi­nel, qui n’est pas repro­duit ici.

Le son obtenu est vrai­ment carac­té­ris­tique : les quali­fi­ca­tifs qui viennent à l’es­prit sont plas­tique, aigre­let, acidulé (surtout quand on pousse la réso­nance du filtre). La réponse des commandes est parfai­te­ment limpide, notam­ment la fréquence de coupure du filtre qui est très lisse (on pour­rait dire lissée). Avec un son très parti­cu­lier, le Plug SH-101 est donc un bon complé­ment au moteur System-1.

SH 101 01
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  • SH 101 01 00:36
  • SH 101 02 00:56
  • SH 101 03 00:38
  • SH 101 04 00:34
  • SH 101 05 00:42

Plug SH-2 (option­nel)

Le SH-2 est un synthé mono­dique à 2 VCO et 1 Sub-VCO produit à partir de 1978, que l’on entend souvent sur les premiers titres New Wave. Très simple d’em­ploi, il est carac­té­risé par de grosses basses épaisses, obte­nues lorsqu’on désac­corde les 2 VCO et qu’on active le Sub-VCO.

Roland System-1

Le Plug SH-2 est une appli­ca­tion payante (110 €, rame­nés à 75 € pour les proprié­taires de System-1). Tout comme les autres appli­ca­tions, elle peut tour­ner en Plug-in sur les STAN compa­tibles ou en Plug-out auto­nome dans le System-1. Tech­nique­ment, il s’agit d’une fidèle modé­li­sa­tion du modèle vintage, enri­chie en possi­bi­li­tés de modu­la­tions. L’unique voix est consti­tuée de 2 oscil­la­teurs à 3 formes d’ondes (rampe, impul­sion ou sinus pour le premier ; rampe, impul­sion et bruit blanc pour le second), auxquels on peut ajou­ter un Sub-oscil­la­teur (onde carrée à –1 octave). La plage d’ac­cor­dage est éten­due de 2 à 64 pieds, avec accor­dage gros­sier et fin pour le second oscil­la­teur. La largeur de l’onde impul­sion est modu­lable par un tas de sources (Sub oscil­la­teur, 2 enve­loppes, auto­bend, LFO) ou à la main. Les oscil­la­teurs ne peuvent par contre pas inter­agir.

Un mixeur permet de doser les 2 oscil­la­teurs et le Sub-oscil­la­teur avant d’at­taquer un unique filtre passe-bas réso­nant, comme sur le SH-2 origi­nel. La fréquence de coupure est modu­lable par le suivi de clavier, le LFO ou l’en­ve­loppe dédiée (modu­la­tions toutes bipo­laires). Contrai­re­ment au SH-2 vintage, on peut cette fois utili­ser 2 enve­loppes ADSR distinctes, redé­clen­chées par le jeu ou le cycle du LFO. Ce dernier possède un délai, 4 formes d’onde basiques et un mode aléa­toire ; son cycle est unique­ment libre. Ici aussi, on conserve la synchro de tout ce qui bouge, le porta­mento/legato, l’ar­pé­gia­teur et les effets du System-1 (Tone, Crusher, délai, réverbe). Le son obtenu est gros, gras, percu­tant, brut, sur toute la tessi­ture. On tire rapi­de­ment d’ex­cel­lentes basses gras­souillettes avec filtre ouvert, des pads à la quinte évoca­teurs, avec filtre medium et réso­nance légère, ainsi que de beaux leads coupant dans le mix, filtre ouvert comme fermé. Le Plug SH-2 complète très bien le SH-101, avec un carac­tère sonore très diffé­rent.

SH 2 01
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  • SH 2 01 00:40
  • SH 2 02 00:27
  • SH 2 03 00:12
  • SH 2 04 00:24
  • SH 2 05 00:42

Plug Promars (option­nel)

Roland System-1

Le Promars est un synthé mono­dique à 2 VCO et 2 Sub-VCO produit à partir de 1979, souvent décrit (en partie à tort) comme un JP-4 à une voix. Il est carac­té­risé par un son puis­sant et gras, obtenu lorsqu’on désac­corde les 2 VCO. Il béné­fi­cie de 8 empla­ce­ments mémoires (valeurs figées une fois sauve­gar­dées), d’où le terme « Compu­pho­nic » séri­gra­phié en façade.

Le Plug Promars est une appli­ca­tion payante (110 €, rame­nés à 75 € pour les proprié­taires de System-1). Tout comme les autres appli­ca­tions, elle peut tour­ner en Plug-in sur les STAN compa­tibles ou en Plug-out auto­nome dans le System-1. Il s’agit d’une modé­li­sa­tion très fidèle du modèle vintage, avec quelques fonc­tion­na­li­tés addi­tion­nelles. L’unique voix est consti­tuée d’un double oscil­la­teur à 2 formes d’ondes (rampe ou impul­sion), auxquelles on peut ajou­ter un double Sub-oscil­la­teur (onde carrée). On peut accor­der les oscil­la­teurs sur une plage éten­due de 2 à 64 pieds, avec 2 niveaux de Detune program­mables pour le second oscil­la­teur (comme sur le Promars origi­nel). Le LFO peut agir sur le pitch ou la largeur de l’onde impul­sion, cette dernière étant égale­ment réglable manuel­le­ment ou pilo­table par 2 enve­loppes ADSR.

La section mixeur (nouvelle par rapport au Promars origi­nel) permet de mélan­ger les 2 oscil­la­teurs à un géné­ra­teur de bruit blanc. Le signal passe alors dans un HPF statique puis un LPF dyna­mique réso­nant, dont la fréquence de coupure peut être modu­lée par le suivi de clavier, un LFO et une enve­loppe ADSR dédiée (les modu­la­tions du LFO et de l’ADSR sont bipo­laires). L’am­pli dispose de sa propre enve­loppe ADSR. Le LFO possède 4 formes d’onde basiques et un mode aléa­toire ; son cycle peut être libre ou redé­clen­ché. Ici encore, on conserve la synchro de tout ce qui bouge, le porta­mento/legato, l’ar­pé­gia­teur et les effets du System-1 (Tone, Crusher, délai, réverbe).

Des basses et infra­basses solides, un filtre très effi­cace, des leads inci­sifs, une réponse limpide des commandes, peu de fiori­tures (pas d’in­ter­mo­du­la­tions d’os­cil­la­teurs), voilà qui carac­té­rise le son du Promars, là encore bien complé­men­taire aux autres modé­li­sa­tions. À quand, donc, un Plug poly­pho­nique du JP-4 et son sympa­thique chorus ?

ProMars 01
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  • ProMars 01 00:41
  • ProMars 02 00:36
  • ProMars 03 00:36
  • ProMars 04 00:14
  • ProMars 05 00:33
 

Système-D

Au final, le System-1 est une bonne surprise : facile à prendre en main grâce aux nombreuses commandes directes bien pensées, c’est un synthé VA qui sonne très bien, avec un drift natu­rel des oscil­la­teurs, une réponse limpide des commandes, des filtres chauds comme on les aime, des enve­loppes claquantes et une parfaite maîtrise du moteur audio. Par ailleurs, c’est une solu­tion évolu­tive, grâce à sa capa­cité d’hé­ber­ger de nouvelles appli­ca­tions (en l’oc­cur­rence, à ce stade, trois synthés mono­diques, le premier étant inclus dans l’offre de base jusqu’à une certaine date). La machine est suffi­sam­ment compacte pour être trim­bal­lée un peu partout, avec 128 sons à bord, ce qui suffit en live ; compacte certes, mais pas auto­nome, car il lui manque une alimen­ta­tion par piles ; de même, l’ajout de Plug néces­site un ordi­na­teur avec STAN compa­tible. Enfin le clavier, petit, statique et à course réduite, ne restera pas dans les annales. C’est donc une impres­sion globa­le­ment posi­tive qui se dégage de ce quatrième élément de la série Aira, s’in­té­grant parfai­te­ment à un setup itiné­rant, tant que l’or­di­na­teur n’est pas trop loin, fût-ce en coulisses.

Tarif recom­mandé : 545 €

  • Roland Aira System-1
  • Roland Aira System-1
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  • Roland Aira System-1
  • Roland Aira System-1

 

Notre avis : 8/10

  • Excellente qualité sonore
  • Modélisations très réussies
  • Moteur sonore exempt d’aliasing
  • Commandes nombreuses
  • Prise en main immédiate
  • Section oscillateurs musclée
  • Arpégiateur intégré
  • Petite section effets
  • Emission/réception de CC MIDI
  • Audio et MIDI via USB
  • Tarif assez abordable
  • Fonctionnalités Plug-out/Plug-in
  • Clavier plus que limite
  • Polyphonie limitée à 4 notes (modèle de base)
  • Chargement fastidieux des Plug-out, nécessitant une STAN
  • Mode d’emploi laconique inacceptable
  • Plug-out bornés à des synthés mono (pour le moment ?)

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