Depuis la Musikmesse 2015, la série AIRA compte désormais un System-1m rackable et modulaire. Mais c’est le System-1 clavier, tout juste enrichi de l’OS1.2 et d’une troisième application de synthèse à modélisation analogique, que nous venons de tester.
Annoncée au Dancefair 2014, la série AIRA comptait initialement 4 modèles distincts : TR-8 (boîte à rythmes), TB-3 (séquenceur basse), VT-3 (processeur vocal) et System-1 (synthé à modélisation avec fonction d’hôte). Nous avions testé les trois premiers modèles à leur sortie. Pour le System-1, nous attendions que les applications hôtes soit suffisamment nombreuses pour les passer en revue en détail. Au NAMM 2015, Roland a présenté un cinquième élément, sous forme de table de mixage : la MX-1. Simultanément, une troisième application pour le System-1 a vu le jour : une modélisation du Promars. Mais ce n’était qu’un début, puisqu’à la Musikmesse 2015, pas moins de neuf nouveaux produits modulaires viennent d’être présentés : un System-1m, 4 effets et une nouvelle gamme de modules analogiques System-500. Pour couronner le tout, l’OS du System-1 est passé en 1.2, avec quelques nouveautés bienvenues. Autant de bonnes raisons de se faire prêter un System-1 et toutes ses applications, qui constituent un ensemble à synthèse VA tout à fait alléchant… alors à nouveau, léchons !
Green Piece
Très compact et très léger (47 × 28 × 7 cm pour 2,4 kg), le System-1 embarque un clavier deux octaves entouré par un panneau couvert de commandes. On trouve ainsi 27 potards, 9 sélecteurs rotatifs, 10 curseurs linéaires et 25 poussoirs lumineux. La qualité de construction est correcte : façade en alu, coque en plastique dur, commandes de bonne résistance agréables à manier.
La prise en main est immédiate, puisque la plupart des paramètres est directement éditable (seules sont « cachées » quelques fonctions exotiques ou globales, telles que les réglages MIDI…). Les commandes sont regroupées en sections : LFO, oscillateurs, mixeur, pitch, filtres, ampli, effets… imparable ! Juste au-dessus du clavier, on trouve les commandes de jeu (volume, portamento, legato, tempo), le mode manuel, le choix de moteur de synthèse et les touches mémoires. Les potards à valeurs bipolaires ont une détente centrale, sympa.
Le System-1 fait partie d’une famille où le vert sur fond noir règne. Ici, toutes les commandes sont entourées d’un filet rétro-éclairé vert. On ne peut pas le désactiver, mais on peut en couper le mode veille, dans lequel le System-1 se transforme en sapin de Noël. Cela ne permet pas d’économiser les piles, puisque la machine en est dépourvue ; c’est bien dommage, car elle est faite pour être baladée.
Le clavier a déjà fait couler beaucoup d’encre, nous ne serons pas originaux : si la taille des touches est standard comme on peut le voir sur les photos (notamment System-1 et JP-8 du studio), leur course se limite en revanche à la moitié d’une course standard (5 mm contre 10 environ), avec une action molle, aller comme retour ; bref, un peu casse-gueule. Qui plus est, le clavier est totalement statique, donc on oublie le Prélude n°2 de Rachmaninov.
Autre point d’agacement, le Pitch bend réincarné en molette Jog / Shuttle digne de nos bons vieux magnétoscopes, que les moins de vingt ans… le Jog fait office de Pitchbend et le Shuttle d’édition de certaines valeurs. En dessous, on trouve une touche Hold, 2 touches de transposition d’octave (bien vu, là, pour le coup !) et un simple interrupteur pour la modulation (comme au bon vieux temps des premiers SH et Jupiter).
À l’arrière, on découvre une connectique classique, mais assez complète : sortie casque, paire de sorties stéréo, prises pédales (continue et interrupteur), entrée/sortie MIDI DIN, prise USB, interrupteur secteur et borne pour alimentation externe (fournie et de type bloc à l’extrémité). L’USB 2.0 fait office d’interface MIDI et audio 24 bits ; une excellente initiative dont on ne pourra bénéficier qu’après avoir installé un driver compatible Windows (Vista/7/8, donc pas XP) et OS X (10.6.8/10.7/10.8/10.9/10.10). Ah si seulement il y a avait eu une entrée audio analogique !
Moteur System-1
Le System-1 est un petit synthé VA, qui d’une part possède son propre moteur, et d’autre part est capable d’héberger une application hôte (un « Plug-out » dans le jargon de Roland, nous y reviendrons plus tard en détail). Le moteur sonore du System-1 offre une polyphonie de 4 voix (monotimbral), basé sur la modélisation analogique. L’architecture est proche de ce que l’on trouvait déjà sur les SH et Jupiter il y a 40 ans, repris depuis sur les plus récents synthés VA de la marque (JP-8000).
On trouve ainsi 2 oscillateurs, 1 Sub-oscillateur, 1 bruit, 1 HPF statique, 1 LPF résonant, 3 enveloppes pré-assignées et 1 LFO assignable au pitch, au filtre et au volume. Commençons par les 2 oscillateurs, en tout point identiques : on peut en régler le pitch grossier (de 2 à 64 pieds) et les désaccorder ; depuis l’OS 1.2, on passe de 6 à 12 formes d’ondes : rampe (dent de scie ascendante), impulsion, triangle, super rampe, super impulsion et super triangle ; s’y ajoutent les ondes Noise Saw, opérations logiques (ondes combinées), FM, FM + synchro, voyelles et CB (sons métalliques). Nous n’avons pas pu tester les 6 dernières, le System-1 étant reparti juste avant l’annonce de la mise à jour. Chaque onde est continuellement variable selon sa nature (contenu harmonique, largeur d’impulsion, désaccordage pour les super ondes, FM…) grâce au paramètre Color. Ce dernier peut être modulé par le LFO, les trois enveloppes, le Sub-oscillateur (bien vu pour ce dernier, la modulation suivant le clavier) ou réglé à la main. L’intermodulation des oscillateurs est ici très généreuse, puisqu’on a Cross Modulation (sorte de double FM), Ring Modulation et synchro, les deux premières étant dosables.
Vient ensuite l’étage de mixage, où le signal des 2 oscillateurs est dosé et mélangé au Sub-oscillateur (onde triangle à 1 ou 2 octaves sous la fondamentale) et à un générateur de bruit (blanc ou rose). Le pitch global dispose d’une enveloppe AD, avec action bipolaire dosable. Le signal ainsi mixé entre alors dans 2 filtres en série, à savoir un HPF statique et un LPF dynamique résonant travaillant en 2 ou 4 pôles. Sa fréquence de coupure peut être modulée par le suivi de clavier ou une enveloppe ADSR séparée (modulations bipolaires). La résonance peut entrer en auto-oscillation. En sortie de filtre, on trouve une section ampli avec enveloppe ADSR séparée, un réglage de Tone et un Crusher (distorsion numérique créant d’horribles contorsions, ce que le marketing maison appelle « un son moderne »). Le niveau global du programme est mémorisable (depuis l’OS 1.12).
Un LFO peut être assigné séparément au pitch, au filtre et à l’ampli (modulations bipolaires), en plus de la modulation du paramètre « Color » des oscillateurs ; il offre 6 formes d’ondes (4 basiques, une S&H et une aléatoire), un délai d’apparition progressive et une synchro à l’horloge interne/MIDI. Son cycle peut être libre ou redéclenché à chaque nouvelle note. Un portamento avec legato et un mode unisson permettent d’ajouter quelques fioritures sonores. En bout de chaîne, une petite section d’effets (réverbe simple à dosage + durée réglables simultanément et délai synchronisable avec dosage séparé) vient habiller le son, sympa. On trouve enfin un arpégiateur avec 6 motifs de base, 6 divisions temporelles et 10 effets Scatter, qui agissent sur le timing et certains paramètres (comme le filtre), de manière plus ou moins prononcée (suivant la position du Jog) et prévisible (suivant le motif/Shuttle).
Resident Evil
Immédiatement, nous avons été surpris par la qualité du moteur de synthèse propre au System-1. Les oscillateurs sonnent gros et ils driftent naturellement, c’est bluffant et tout sauf grossier. Les intermodulations ne laissent apparaître aucune pollution numérique ou quelconque agressivité non souhaitée. Quand on pousse les niveaux du mixeur au-delà des trois quarts de la course, on obtient une belle saturation naturelle. Le filtre est musical, avec un grain gras et chaud, ainsi qu’une résonance agréable jusqu’à l’auto-oscillation. Sur certains réglages, les modes de réponse 2 et 4 pôles sont difficiles à différencier, un peu comme sur un JP-8, d’ailleurs. On aurait aimé plus de diversité dans leurs comportements respectifs, comme sur les gros polyphoniques Oberheim (OB-Xa / OB-8). Dans la section ampli, le paramètre Tone ne se contente pas de changer la brillance du son, il en modifie aussi le grain, pas mal du tout…
Les enveloppes sont rapides et certaines peuvent être inversées. Les effets sont simples, mais joignent l’utile à l’agréable. Très rapidement, on parvient à créer des standards de la synthèse (ainsi que des sons plus barrés, notamment ceux qui abusent de Cross Modulation et de Crusher). Le moteur de base du System-1 se révèle d’une grande polyvalence, de quoi remplir les 64 mémoires disponibles (depuis l’OS 1.2) de basses, nappes, strings, cuivres, leads, percussions et autres effets. On peut aussi dumper le contenu mémoire et utiliser les CC MIDI en émission/réception. Quelques banques gratuites sont d’ailleurs disponibles en téléchargement sur le site du constructeur. Bref, voici une (première) excellente surprise sur le plan purement sonore.
- System 1 01 00:25
- System 1 02 00:28
- System 1 03 01:06
- System 1 04 00:30
- System 1 05 00:47
Plug-out mania
Comme nous l’avons dit précédemment, le System-1 est capable d’héberger, en complément à son propre moteur de synthèse, une application baptisée Plug-out. Charger une telle application dans la machine nécessite plusieurs étapes assez laborieuses : avant toute chose, installer le driver System-1 sur son PC/Mac (avec OS compatible comme déjà dit) ; ensuite, télécharger l’application (version gratuite, version d’essai ou version payante suivant le modèle, nous y reviendrons) ; puis l’installer sur son ordinateur ; ensuite, charger le Plug-in correspondant dans une STAN (compatible VST2.4/3.6 sur PC ; VST3/AU V2 sur Mac) ; après, activer le Plug sur le site Roland (sur 3 ordinateurs simultanés au maximum) ; puis l’acheter le cas échéant, avec numéro de série à enregistrer ; enfin, envoyer l’application vers le System-1 via MIDI/USB (cela prend une petite minute). On aurait franchement préféré se passer d’une STAN, surtout quand on tourne sur des applications ou des OS qui datent un peu et qui ne sont donc pas compatibles (genre notre vénérable Cubase SX2 sous XP). Ceux qui espéraient pouvoir se passer d’informatique seront déçus…
Une fois chargé dans la machine, le Plug-out devient complètement autonome. Les deux moteurs de synthèse peuvent alors être alternés en appuyant sur la touche correspondante, mais ils ne peuvent cohabiter simultanément. Lorsqu’on bascule en mode Plug-out, seules les commandes exploitables sont rétro-éclairées en façade, un bon point d’ergonomie. C’est d’autant plus appréciable que certaines machines émulées n’ont qu’un oscillateur ou un filtre. Bien évidemment, on peut utiliser le Plug-in pour envoyer des sons vers le System-1 (et réciproquement), contrôler le Plug-in depuis le System-1 ou utiliser le System-1 comme interface audio USB (en sortie). Dans ce cas, il n’y a aucune différence sonore entre le Plug-out et le Plug-in. Précisons au passage qu’il n’existe pas de version Standalone de ces applications. Le Plug-out possède ses 64 mémoires propres, c’est-à-dire en plus des 64 mémoires du moteur System-1, ouf !
Plug SH-101 (offert jusqu’au 31 mai 2015)
Le SH-101 est un synthé mono datant de 1982, que l’on pouvait utiliser à plat ou en bandoulière, avec un petit accessoire de contrôle pouvant s’ajouter à main gauche (le fameux Modulation Grip). Il possède un son plastique bien « cheesy » très reconnaissable, avec son VCO, son Sub-oscillateur, son unique filtre, son unique enveloppe et son petit LFO, tout cela animé par un arpégiateur et un séquenceur programmable.
Le Plug SH-101 est livré de base avec la machine, du moins jusqu’au 31 mai 2015. Lorsqu’il est activé sur le System-1, tous les contrôles non assignés s’éteignent (ou sont réduits). Mais certains n’ont plus les mêmes fonctions : par exemple dans le mixeur, les commandes qui servaient à doser le niveau des oscillateurs ajustent maintenant les formes d’ondes individuelles. Il faudra donc mémoriser ces petits détails pas si anodins.
Au menu, on trouve un oscillateur capable de générer simultanément une rampe et une impulsion à largeur variable. Il est accordable de 2 à 64 pieds. Un Sub-oscillateur vient compléter le tout, à l’octave inférieure (onde carrée) ou à deux octaves inférieures (onde carrée ou rectangle). La largeur d’impulsion peut être modulée par les 2 enveloppes, le LFO ou réglée manuellement. Un générateur de bruit rose s’ajoute au mixeur, avant que tout ce petit monde parte attaquer le filtre passe-bas résonant. La fréquence de coupure est modulable par le suivi de clavier, une enveloppe ADSR dédiée (bipolaire) et le LFO. Ce dernier, qui offre 4 ondes cycliques et une onde aléatoire, peut aussi moduler le pitch ; on peut lui substituer le générateur de bruit. En sortie, l’ampli dispose d’une enveloppe ADSR dédiée (ce que n’a pas le SH-101 originel), redéclenchée par les touches ou le cycle du LFO (uniquement libre). Ici aussi, on conserve la synchro de tout ce qui bouge, le portamento/legato, l’arpégiateur et les effets du System-1 (Tone, Crusher, délai, réverbe). Par contre, on perd le séquenceur du SH-101 originel, qui n’est pas reproduit ici.
Le son obtenu est vraiment caractéristique : les qualificatifs qui viennent à l’esprit sont plastique, aigrelet, acidulé (surtout quand on pousse la résonance du filtre). La réponse des commandes est parfaitement limpide, notamment la fréquence de coupure du filtre qui est très lisse (on pourrait dire lissée). Avec un son très particulier, le Plug SH-101 est donc un bon complément au moteur System-1.
- SH 101 01 00:36
- SH 101 02 00:56
- SH 101 03 00:38
- SH 101 04 00:34
- SH 101 05 00:42
Plug SH-2 (optionnel)
Le SH-2 est un synthé monodique à 2 VCO et 1 Sub-VCO produit à partir de 1978, que l’on entend souvent sur les premiers titres New Wave. Très simple d’emploi, il est caractérisé par de grosses basses épaisses, obtenues lorsqu’on désaccorde les 2 VCO et qu’on active le Sub-VCO.
Le Plug SH-2 est une application payante (110 €, ramenés à 75 € pour les propriétaires de System-1). Tout comme les autres applications, elle peut tourner en Plug-in sur les STAN compatibles ou en Plug-out autonome dans le System-1. Techniquement, il s’agit d’une fidèle modélisation du modèle vintage, enrichie en possibilités de modulations. L’unique voix est constituée de 2 oscillateurs à 3 formes d’ondes (rampe, impulsion ou sinus pour le premier ; rampe, impulsion et bruit blanc pour le second), auxquels on peut ajouter un Sub-oscillateur (onde carrée à –1 octave). La plage d’accordage est étendue de 2 à 64 pieds, avec accordage grossier et fin pour le second oscillateur. La largeur de l’onde impulsion est modulable par un tas de sources (Sub oscillateur, 2 enveloppes, autobend, LFO) ou à la main. Les oscillateurs ne peuvent par contre pas interagir.
Un mixeur permet de doser les 2 oscillateurs et le Sub-oscillateur avant d’attaquer un unique filtre passe-bas résonant, comme sur le SH-2 originel. La fréquence de coupure est modulable par le suivi de clavier, le LFO ou l’enveloppe dédiée (modulations toutes bipolaires). Contrairement au SH-2 vintage, on peut cette fois utiliser 2 enveloppes ADSR distinctes, redéclenchées par le jeu ou le cycle du LFO. Ce dernier possède un délai, 4 formes d’onde basiques et un mode aléatoire ; son cycle est uniquement libre. Ici aussi, on conserve la synchro de tout ce qui bouge, le portamento/legato, l’arpégiateur et les effets du System-1 (Tone, Crusher, délai, réverbe). Le son obtenu est gros, gras, percutant, brut, sur toute la tessiture. On tire rapidement d’excellentes basses grassouillettes avec filtre ouvert, des pads à la quinte évocateurs, avec filtre medium et résonance légère, ainsi que de beaux leads coupant dans le mix, filtre ouvert comme fermé. Le Plug SH-2 complète très bien le SH-101, avec un caractère sonore très différent.
- SH 2 01 00:40
- SH 2 02 00:27
- SH 2 03 00:12
- SH 2 04 00:24
- SH 2 05 00:42
Plug Promars (optionnel)
Le Promars est un synthé monodique à 2 VCO et 2 Sub-VCO produit à partir de 1979, souvent décrit (en partie à tort) comme un JP-4 à une voix. Il est caractérisé par un son puissant et gras, obtenu lorsqu’on désaccorde les 2 VCO. Il bénéficie de 8 emplacements mémoires (valeurs figées une fois sauvegardées), d’où le terme « Compuphonic » sérigraphié en façade.
Le Plug Promars est une application payante (110 €, ramenés à 75 € pour les propriétaires de System-1). Tout comme les autres applications, elle peut tourner en Plug-in sur les STAN compatibles ou en Plug-out autonome dans le System-1. Il s’agit d’une modélisation très fidèle du modèle vintage, avec quelques fonctionnalités additionnelles. L’unique voix est constituée d’un double oscillateur à 2 formes d’ondes (rampe ou impulsion), auxquelles on peut ajouter un double Sub-oscillateur (onde carrée). On peut accorder les oscillateurs sur une plage étendue de 2 à 64 pieds, avec 2 niveaux de Detune programmables pour le second oscillateur (comme sur le Promars originel). Le LFO peut agir sur le pitch ou la largeur de l’onde impulsion, cette dernière étant également réglable manuellement ou pilotable par 2 enveloppes ADSR.
La section mixeur (nouvelle par rapport au Promars originel) permet de mélanger les 2 oscillateurs à un générateur de bruit blanc. Le signal passe alors dans un HPF statique puis un LPF dynamique résonant, dont la fréquence de coupure peut être modulée par le suivi de clavier, un LFO et une enveloppe ADSR dédiée (les modulations du LFO et de l’ADSR sont bipolaires). L’ampli dispose de sa propre enveloppe ADSR. Le LFO possède 4 formes d’onde basiques et un mode aléatoire ; son cycle peut être libre ou redéclenché. Ici encore, on conserve la synchro de tout ce qui bouge, le portamento/legato, l’arpégiateur et les effets du System-1 (Tone, Crusher, délai, réverbe).
Des basses et infrabasses solides, un filtre très efficace, des leads incisifs, une réponse limpide des commandes, peu de fioritures (pas d’intermodulations d’oscillateurs), voilà qui caractérise le son du Promars, là encore bien complémentaire aux autres modélisations. À quand, donc, un Plug polyphonique du JP-4 et son sympathique chorus ?
- ProMars 01 00:41
- ProMars 02 00:36
- ProMars 03 00:36
- ProMars 04 00:14
- ProMars 05 00:33
Système-D
Au final, le System-1 est une bonne surprise : facile à prendre en main grâce aux nombreuses commandes directes bien pensées, c’est un synthé VA qui sonne très bien, avec un drift naturel des oscillateurs, une réponse limpide des commandes, des filtres chauds comme on les aime, des enveloppes claquantes et une parfaite maîtrise du moteur audio. Par ailleurs, c’est une solution évolutive, grâce à sa capacité d’héberger de nouvelles applications (en l’occurrence, à ce stade, trois synthés monodiques, le premier étant inclus dans l’offre de base jusqu’à une certaine date). La machine est suffisamment compacte pour être trimballée un peu partout, avec 128 sons à bord, ce qui suffit en live ; compacte certes, mais pas autonome, car il lui manque une alimentation par piles ; de même, l’ajout de Plug nécessite un ordinateur avec STAN compatible. Enfin le clavier, petit, statique et à course réduite, ne restera pas dans les annales. C’est donc une impression globalement positive qui se dégage de ce quatrième élément de la série Aira, s’intégrant parfaitement à un setup itinérant, tant que l’ordinateur n’est pas trop loin, fût-ce en coulisses.