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réactions au dossier [Bien débuter] Les gammes et les modes

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Sujet de la discussion [Bien débuter] Les gammes et les modes
Les gammes et les modes
Il y a parmi vous, je le sais, des musiciens certes talentueux, mais que l’aspect théorique de la musique a toujours un peu rebuté. Il y en a d’autres qui ont suivi un parcours classique, mais ont laissé tomber le solfège dès qu’ils en avaient appris assez pour pouvoir déchiffrer une partition.

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Accepter qu'on n'sait pas, c'est déjà l'premier pas.

 

MUSICIENS ET PUBLIC, PROTEGEZ VOS OREILLES!

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176
Salut, inscrit depuis un moment à AF mais plutôt "lurker" dans l'âme, je me fend d'un premier post, scandaleux, j'espère.

Ma position est proche de celle de Jimbass: je trouve que l'accent mis sur les 7 notes habituelles est étouffant et nuit à une compréhension du "fondements des choses musicales". Quelque chose comme une épistémologie historique (quel savoir a été trouvé à quel moment et depuis quelles prémisses) est entièrement froissé par l'accent sur le do-ré-mi qu'effectue l'éducation musicale: il a bien d'abord fallut trouver les 12 degrés chromatiques pour pouvoir "y appliquer" la discrimination des 7 notes diatoniques, ou, dans l'autre sens, constater l'écart du coma. Les choses ont bien un ordre à lire si on veut les comprendre.

La meilleure explication que j'ai trouvé a été une suite de textes en ligne (depuis retirés) postés par Richard Lloyd sur son site. Lloyd est le "deuxième guitariste" de Television (le gars méticuleux qui fait pendant au style flamboyant de Tom Verlaine qui joue quasi tout le temps avec un second guitariste), et il commence son cours en racontant comment Pythagore a piqué pas mal de trucs aux égyptiens, dont la croyance que le monde est constitué de vibrations-harmonies. Donc, le bon gars Pythagore construit un monocorde à fret flottante et déplace celle ci pour identifier la "même" note à la moitié de la corde vibrante. Cette équivalence lui permet de "reporter" systématiquement dans cette moitié de corde "les notes qui dépassent" et qu'il trouve ensuite en divisant son manche au tiers, puis au tiers, puis au tiers, etc. Douze fois de suite qui le ramènent à son point de départ (moyennant un micro écart, le coma pythagoricien). C'est l'explication qui donne, à mes yeux, une "assise" à la théorie et qui fait de la guitare un instrument "plus anciens" que le piano ou la trompette.

De là il me semble qu'une bonne partie de la musique revient à faire du "prédictif" / "non-prédictif" dans les douze degrés chromatiques, qu'on les parcours en trois, cinq ou sept "écarts" dont on peut deviner ou déjouer l'attente. Ce qui est aussi marrant, c'est que douze est un nombre sacré (les chapitres de la Bible entre autres), et le nombre de phalanges que compte le pouce lorsqu'il se sert des phalanges pour compter en base douze (et diviser par deux, trois ou quatre). Mais la base 10 prévaut comme le do-ré-mi. Révoltez-vous ;-)
177
En effet, c'est dégueulasse.

Tous chez AF cette après-midi :
http://revolution.cityzencar.com/wp-content/uploads/2011/01/red-megaphone-300x202.gif

[ Dernière édition du message le 04/08/2015 à 14:40:33 ]

178
On se demande bien pourquoi les bases de la musique ne sont pas expliquées dès le démarrage comme le fait granch'.

... ah, si, je sais, parce que c'est beaucoup trop compliqué pour un débutant ! :lol:

"L'Homme est la nature prenant conscience d'elle même." - Elisée Reclus

179
Citation :
C'est l'explication qui donne, à mes yeux, une "assise" à la théorie et qui fait de la guitare un instrument "plus anciens" que le piano ou la trompette.


Euh, il manque quelques passages dans ta démonstration, ou alors j'ai sauté des épsodes...!!

La guitare, comme on la connait aujourd'hui, a des frettes fixes, donc ne s'adapte pas à tous les tempéraments, loin de là!

Si tu veux parler de ses encêtres comme le luth, le théorbe ou autres...là oui, ces instruments ont des frettes que l'on peut "ajuster" au tempérament souhaité.

Piano et guitare sont des instruments avec un seul tempérament...

Clavecin, épinette, clavicorde...sont tempérés en fonction du répertoire choisi.

Et pour revenir un peu plus haut, pour moi, La # et Si b ne sont pas les mêmes notes et n'ont d'ailleurs pas les mêmes fréquences, contrairement à ce que j'ai pu lire...!

Voilou, :bravo:

   moi, j'ai pas d'blé mais j'ai du son...

180
Citation de granch' :
froissé par l'accent sur le do-ré-mi qu'effectue l'éducation musicale: il a bien d'abord fallut trouver les 12 degrés chromatiques pour pouvoir "y appliquer" la discrimination des 7 notes diatoniques

+1
Mais c'est pas la peine de lancer une guérilla pour autant, on peut moderniser/démocratiser la théorie musicale en gentlemen.

Citation de MaiMai :
Et pour revenir un peu plus haut, pour moi, La # et Si b ne sont pas les mêmes notes et n'ont d'ailleurs pas les mêmes fréquences, contrairement à ce que j'ai pu lire...!

C'est déjà assez compliqué comme ca en tempérament égal, merci de ne pas ramener les concepts plus anciens et plus complexes dans le débat, on n'y comprendrait plus rien.
181
Ah, @Jimbass, je comprends que le concept de l'enharmonie (Do # entendu distinct de Ré bémol, etc.) semble à beaucoup une complication pour le plaisir de compliquer... Cependant, renacler devant cette petite difficulté (apparente), c'est un sûr moyen de reculer pour mieux se casser la figure ensuite, et ne rien comprendre en définitive au principe de la tonalité - qui est encore, je crois, le seul sujet de ce forum-là ?
Pour les musiques modales médiévales, les modes de la musique indienne, la gamme pentatonique chinoise, les séries dodecaphoniques, et la gamme par tons de Debussy... (et j'en oublie) on pourrait peut être en parler ailleurs, qu'en penses tu ?

"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... "  (Montaigne / Essais I / chap L)

http://patrickg75.blogspot.fr/

https://patrickg.bandcamp.com/

 

182
Citation :
Citation :

C'est l'explication qui donne, à mes yeux, une "assise" à la théorie et qui fait de la guitare un instrument "plus anciens" que le piano ou la trompette.



Euh, il manque quelques passages dans ta démonstration, ou alors j'ai sauté des épsodes...!!

La guitare, comme on la connait aujourd'hui, a des frettes fixes, donc ne s'adapte pas à tous les tempéraments, loin de là!

Si tu veux parler de ses encêtres comme le luth, le théorbe ou autres...là oui, ces instruments ont des frettes que l'on peut "ajuster" au tempérament souhaité.

Piano et guitare sont des instruments avec un seul tempérament...

Clavecin, épinette, clavicorde...sont tempérés en fonction du répertoire choisi.

Et pour revenir un peu plus haut, pour moi, La # et Si b ne sont pas les mêmes notes et n'ont d'ailleurs pas les mêmes fréquences, contrairement à ce que j'ai pu lire...!


Ben j'ai mis "plus ancien" entre guillemets. Ma perception des choses est plus une petite synthèse qui essaye d'être explicative qu'un tronçon de démonstration exacte. Juste on joue avec ses doigts sur les cordes et c'est plus "sale", archaïque. On peut tordre les cordes avec les doigts de la main qui joue sur le manche et sur ma jazzmaster, il y a un "tremolo" assez cool (dans quel tempérament joue Sonic Youth ou MBV? Neil Young dit qu'il s'en fout que son trémolo désaccorde sa Les Paul puisqu'il continue de le tenir durant tout le morceau.) Le piano, c'est la chaîne hifi du XIXe, la trompette est passée au moule propret d'un l'orchestre qui se promène dans le temps sans vraiment changer (hormis quelques tentatives baroques qui se transforment parfois en fond de commerce: qu'est devenu aujourd'hui le registre de haute-contre redécouvert par Alfred Deller? André Sandale?). Bien sûr le piano peut être préparé et la trompette forcée dans un bar louche.

Je suis preneur pour entendre des "exemples vivants" de différences entre La # et Si b qui font la différence. Sinon, je suis assez fasciné par ce qu'à fait Dead Can Dance (en particulier Brendan Perry) avec des instruments anciens ou Sourdure avec presque rien: lisent-ils des partitions durant leurs concerts ou en écrivent-ils au moment de composer? Je suis sûr qu'ils sont probablement assez érudits pour connaître et utiliser cette différence, mais je ne suis pas sûr que ce soit cette connaissance qui leur ouvre de nouvelles perspectives. Je cherchais à souligner le côté un peu asphyxiant de ce genre de notion. A chaque fois on ressort le coma et on oublie l'expérience depuis laquelle il se construit (et qui construit le cercle des quintes en même temps, même si elle est hypothétique, comme la tavoletta de Brunelleschi pour l'invention de la perspective). L'archéologie expérimentale, ça peut marcher.
183
Citation de patrick_g75 :
Ah, @Jimbass, je comprends que le concept de l'enharmonie (Do # entendu distinct de Ré bémol, etc.) semble à beaucoup une complication pour le plaisir de compliquer... Cependant, renacler devant cette petite difficulté (apparente), c'est un sûr moyen de reculer pour mieux se casser la figure ensuite, et ne rien comprendre en définitive au principe de la tonalité

N'empêche que je ne vois toujours pas comment le fait de changer le nom d'une note renseigne sur la fonction qu'elle occupe. D'autant que quand ca tombe sur une note qui est dans la gamme majeure de Do, on ne lui change pas de nom. Un Sol reste un Sol, c'est pas un Lab bémol.

Citation de patrick_g75 :
Pour les musiques modales médiévales, les modes de la musique indienne, la gamme pentatonique chinoise, les séries dodecaphoniques, et la gamme par tons de Debussy... (et j'en oublie) on pourrait peut être en parler ailleurs, qu'en penses tu ?

Ah mais je ne parle justement pas de ca. Je dis juste que j'ai besoin de comprendre le système tonal comme une construction, pas comme une vérité absolue. Et donc je cherche à comprendre pourquoi ca marche, au lieu de m'extasier du fait que ca retombe sur ses pattes comme par magie. Pour moi, la notation classique est un frein, parce qu'elle n'est pas homogène d'une tonalité à l'autre : tant qu'on parle en intervalles et en degrés, je comprends, et je visualise bien sur le manche de ma guitare. Quand on nomme les notes, je ne comprends plus, parce que les noms des notes eux-mêmes sont irrémédiablement liés à la gamme de Do et qu'il arrive, de temps en temps, qu'on joue dans d'autres tonalités.



Faisons un petit exercice de musique-fiction, j'aurai peut-être un déclic en le faisant.
x
Hors sujet :
On prend donc comme référence de la gamme la note Mi. Parce que c'est celle qu'on a mis au milieu du piano, on l'appelle d'ailleurs le Mi serrure. On s'accorde avec un diapason, dont la fréquence est le Di = 277,18 Hz (par convention, même si certains mystiques trouve que le Di 269 ouvre mieux les shakras).

La gamme majeure est évidemment : Mi Sé Lé La Ti Di Ri Mi, tout le monde sait ca, avec deux zblürfs entre chaque note sauf entre le Lé et le La et entre le Ri et le Mi, où il n'y en a qu'un seul. Ce sont les touches roses du piano. Les touches vertes correspondent aux dièses et aux bémols.
Ah oui, parce qu'en fait il n'y a pas 7 notes, mais 12. Parce que dans une octave y'a 12 zblürfs, c'est comme ca. Mais comme on n'a pas donné de nom aux autres notes, eh bien on les nomme comme une altération d'une note voisine. Par exemple entre le Mi et le Sé on a Mi# ou Séb. Attention à ne pas les confondre, même si c'est une seule touche verte, c'est très important mais je ne vous dis pas pourquoi. Bien sûr, le Lé# est un La et le Mib est un Ri ...

Voici une illustration de la gamme de Mi sur le clavier du piano (les touches roses) :
:oops::mdr::oops::mdr::oops::oops::mdr::oops::mdr::oops::mdr::oops::oops:
Mi    Sé   Lé La   Ti    Di   Ri Mi
La gamme majeure de Dib se construit de la même manière, et s'écrit ainsi avec 5 bémols : Dib Rib Mi Fib Léb La Ti Dib
Mais on peut aussi l'écrire beaucoup plus simplement en Ti#, ca fait : Ti# Di# Mi Mi# Sé# La Ti Ti#

Dans un accord majeur parfait il y a 3 notes : une fondamentale, une tierce majeure (4 zblürfs plus haut) et une quinte (7 zblürfs plus haut). En Mi, ca fait donc Mi-Lé-Ti.
Ce simple décalage de référence et de vocabulaire vous choque ou vous fait perdre vos repères ? C'est pourtant identique à la démarche de prendre la note Do comme référence. Vous voyez (ou plutôt vous vous souvenez) un peu mieux le genre de difficultés de compréhension que ca engendre chez les débutants ?
184
No, mais arrêtez de dire que les fréquences sont différentes entre un Do# et un Réb ! On est dans un cours débutant, avec des débutants qui sont dans 99.99% des cas sur des instruments qui jouent sur une gamme tempérée, donc laissez ça pour ceux qui veulent s'amuser à faire du baroque avant Bach !
185
Citation de Jimbass :
Citation de patrick_g75 :
Ah, @Jimbass, je comprends que le concept de l'enharmonie (Do # entendu distinct de Ré bémol, etc.) semble à beaucoup une complication pour le plaisir ....

...
N'empêche que je ne vois toujours pas comment le fait de changer le nom d'une note renseigne sur la fonction qu'elle occupe. D'autant que quand ca tombe sur une note qui est dans la gamme majeure de Do, on ne lui change pas de nom. Un Sol reste un Sol,


Sans vouloir faire de mauvais esprit
;) ...
je ne peux pas ne pas faire remarquer que, étant en Do (majeur ou mineur peu importe) un Sol peut être métamorphosé (par un compositeur un peu vicieux, sans doute, je te l'accorde) en Fa ## (oui DOUBLE dièse), de façon à ce qu'il prenne la FONCTION de... par exemple... troisième degré de la tonalité de Ré # mineur ? (relatif mineur de Fa # majeur : avec 6 dièses à la clé, donc)
Oui, c'est assez audacieux, comme modulation... mais c'est pas de la science fiction !
:)



Citation de Jimbass :
Pour moi, la notation classique est un frein, parce qu'elle n'est pas homogène d'une tonalité à l'autre...
[quote/]

Au contraire ! Elle est terriblement, je dirais même despotiquement, homogène, cohérente, dans tous les recoins du système des "tonalités".

"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... "  (Montaigne / Essais I / chap L)

http://patrickg75.blogspot.fr/

https://patrickg.bandcamp.com/

 

186
Citation de miles1981 :
No, mais arrêtez de dire que les fréquences sont différentes entre un Do# et un Réb ! On est dans un cours débutant, avec des débutants qui sont dans 99.99% des cas sur des instruments qui jouent sur une gamme tempérée, donc laissez ça pour ceux qui veulent s'amuser à faire du baroque avant Bach !


Hé, Miles ! On ne dit pas que les "fréquences" sont différentes !
On dit que la même fréquence peut avoir PLUSIEURS sens différents.
(D'ailleurs aucun musicien, préhistorique, baroque, ou super contemporain, ne pense en "fréquence" mais tous pensent en intervalles - autrement dit : en tension et détente entre des sons et ensembles de sons)

"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... "  (Montaigne / Essais I / chap L)

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187
Erratum !
Me suis complètement planté dans mon exemple !!!!
Désolé.
Mais, si mon exemple est à jeter, le principe reste bon !


Citation de patrick_g75 :
Citation de Jimbass[quote=patrick_g75 :
Ah, @Jimbass, je comprends que le concept de l'enharmonie (Do # entendu distinct de Ré bémol, etc.) semble à beaucoup une complication pour le plaisir ....

...
N'empêche que je ne vois toujours pas comment le fait de changer le nom d'une note renseigne sur la fonction qu'elle occupe. D'autant que quand ca tombe sur une note qui est dans la gamme majeure de Do, on ne lui change pas de nom. Un Sol reste un Sol,


Sans vouloir faire de mauvais esprit
;) ...
je ne peux pas ne pas faire remarquer que, étant en Do (majeur ou mineur peu importe) un Sol peut être métamorphosé (par un compositeur un peu vicieux, sans doute, je te l'accorde) en Fa ## (oui DOUBLE dièse), de façon à ce qu'il prenne la FONCTION de... par exemple... troisième degré de la tonalité de Ré # mineur ? (relatif mineur de Fa # majeur : avec 6 dièses à la clé, donc)
Oui, c'est assez audacieux, comme modulation... mais c'est pas de la science fiction !
:)



Citation de Jimbass :
Pour moi, la notation classique est un frein, parce qu'elle n'est pas homogène d'une tonalité à l'autre...
[quote/]

Au contraire ! Elle est terriblement, je dirais même despotiquement, homogène, cohérente, dans tous les recoins du système des "tonalités".

"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... "  (Montaigne / Essais I / chap L)

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[ Dernière édition du message le 04/08/2015 à 22:33:51 ]

188
A "lire" la position des notes sur mon manche de guitare, je suis aussi accablé par ce "nominalisme musical" qui semble imposé par le solfège et le clavier et que pointe la démonstration de Jimbass.

Sinon je m'excuse de vous faire profiter de ma confusion dans mon précédent poste qui part un peu en vrille, je doit confondre "différence" et "aplatissement" du coma pythagoricien entre dièses et bémols: dièses et bémols qui auraient les différences de fréquence dans son aplatissement dans la gamme tempéré et des fréquences identiques à l'intérieur d'une octave allant se décalant lorsque le coma n'est pas tempéré.

Et en plus, si je surmonte cette confusion (probablement bénéfique pour ma pomme si je m'en sort) en suivant les règles du nominalisme musical, je ne peux jouer que dans un cadre tempéré et habituel? Il me faut encore une couche de musicologie pour comprendre si le tympanon de Lisa Gerrard est tempéré ou non (il me semble qu'il l'est) :

ou si la musique de Sourdure l'est ou non (il me semble qu'il y a un écart entre quelque chose de tempéré et autre chose qui ne l'est pas, et que cet autre écart donne une puissance assez incroyable au truc, mais je ne suis pas sûr du tout) :

?

Va falloir que je continue de creuser mon incompréhension.
189
Bon, c'est ridicule, Lisa Gerrard ne joue pas de tympanon dans la vidéo précédente, mais plutôt dans celle-ci:

Désolé.
190
Citation de patrick_g75 :
Fa ## (oui DOUBLE dièse)

Ah, j'apprends un truc, on peut pousser le vice jusqu'à faire des doubles altérations.
Mais je dois être bête, je ne comprends toujours pas le lien entre la fonction de la note dans la gamme, et le fait de modifier son nom. C'est vraiment le mécanisme de nommage qui m'échappe.

Citation de patrick_g75 :
Au contraire ! Elle est terriblement, je dirais même despotiquement, homogène, cohérente, dans tous les recoins du système des "tonalités".

La théorie est homogène. Elle se base sur des rapports de fréquences (bien cachés).
La notation ne l'est pas du tout ! Si elle l'était, on n'aurait pas besoin d'altérations pour transposer.
191
La théorie dit (entre autres, par exemple) que le premier tetracorde d'une "gamme majeure" doit être une succession /ton - ton - demi ton - ton/
OK ? OK.
Donc, en partant de Do : Do Ré Mi Fa Sol.
Donc (ce qui importe étant de distinguer cinq degrés)
en partant de Mi : Mi Fa # Sol# La Si
OK ? OK.
Etc.
C'est tout. L'utilité des altérations c'est ça.

Quand je "note" par exemple
Mi bémol Fa Sol bémol La bémol Si bémol
ça me dit que le La bémol est ici le IV de la tonalité de Mi bémol
alors que le Sol # de la série précédente était le III de la tonalité de Mi.

"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... "  (Montaigne / Essais I / chap L)

http://patrickg75.blogspot.fr/

https://patrickg.bandcamp.com/

 

192
Citation de patrick_g75 :
La théorie dit (entre autres, par exemple) que le premier tetracorde d'une "gamme majeure" doit être une succession /ton - ton - demi ton - ton/
OK ? OK.

Oui, et ca suffit pour savoir le jouer dans n'importe quelle tonalité sur un instrument à cordes.
Deux cases, deux cases, une case (hop ca fait cinq on peut revenir où on était une corde plus haut), deux cases.

Citation de patrick_g75 :
C'est tout. L'utilité des altérations c'est ça.

L'utilité des altérations, c'est donc de pallier à l'oubli par les Grands Anciens de nommer les autres notes que la gamme majeure de Do.

Citation de patrick_g75 :
Quand je "note" par exemple
Mi bémol Fa Sol bémol La bémol Si bémol
ça me dit que le La bémol est ici le IV de la tonalité de Mi bémol
alors que le Sol# de la série précédente était le III de la tonalité de Mi.

(Euh, le sol ne devrait pas être bémol là, si ? Ca ferait plutôt Mib Fa Sol Lab Sib)
Et si j'écris exactement les mêmes notes en renommant le Mib en Ré#, on est d'accord que ca fait bien :
Ré# Fa Sol Sol# La#
Et là c'est le Sol# qui est le IV, ce qui ne le distingue plus du III de la gamme de Mi.
Ou alors pour garder les noms dans l'ordre il faudrait écrire :
Ré# Mi# Fa## Sol# La# ?
Si c'est ca je deviens officiellement dingue (et en plus ca ne change rien au Sol#).
193
Je ne sais pas si on demande quelque chose pour travailler au Petit Robert ou chez Larousse...
Mais il va de soi qu'on sache lire et écrire...et par conséquent qu'on sache l'alphabet, l'orthographe, la grammaire, les conjugaisons...!
Sinon, on prend du papier calque, on repasse exactement par dessus la graphie d'un autre et on prétend savoir écrire...!

C'est la même chose avec la guitare, on peut reproduire ce que fait un autre ( à l'oreille ou visuellement! ) et on a l'impression de savoir jouer,
Ou on apprend à se débrouiller tout seul comme un grand, et pour comprendre, ben...faut apprendre!

Citation :
Hé, Miles ! On ne dit pas que les "fréquences" sont différentes !


Si, si....moi, je le dis!!

   moi, j'ai pas d'blé mais j'ai du son...

194
Citation :
Citation :
Hé, Miles ! On ne dit pas que les "fréquences" sont différentes !


Si, si....moi, je le dis!!


MaiMai, il s'agit juste de savoir de quoi on parle : du tempérament (égal ou inégal) ?
Pour le tempérament - égal, donc (celui qui dit Do # et Ré bèmol, même fréquence) - c'est la condition nécessaire à la musique tonale "classique", dont il est seulement question ici (Newjazz, dis-nous si je me trompe ?) - musique tonale qui, d'ailleurs, continue de servir, et de sévir, dans la quasi totalité des musiques dites "actuelles"...
Si (si, si...) tu fais, toi, une différence, tu peux, et beaucoup de musiques sont ainsi faites, mais c'est autre chose !

"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... "  (Montaigne / Essais I / chap L)

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195
Juste pour le lol

196
La théorie dit (entre autres, par exemple) que le premier tétracorde d'une "gamme majeure" doit être une succession /ton - ton - demi ton - ton/
OK ? OK.

@Jimbass :
Oui, et ca suffit pour savoir le jouer dans n'importe quelle tonalité sur un instrument à cordes.
Deux cases, deux cases, une case (hop ca fait cinq on peut revenir où on était une corde plus haut), deux cases.

Jimbass, passons sur le fait qu'il y a des "instruments à cordes" qui n'ont pas de case - comme les violons, par exemple, celui des violonistes, qui, eux, savent jouer un Do# (pour aller vers Ré) pas à la même place qu'un Ré bémol (pour descendre vers le Do... par exemple.)

Citation de patrick_g75 :
C'est tout. L'utilité des altérations c'est ça.

@Jimbass :L'utilité des altérations, c'est donc de pallier à l'oubli par les Grands Anciens de nommer les autres notes que la gamme majeure de Do.

- Nous voilà dans un noeud du problème : NOMMER.
Justement, et c'est le principe du "diatonique" (dia / DEUX - ton / NOTE): que les NOMS donner à chacune des notes de la série soit distincts, et toujours dans le même ordre de succession : Do Ré Mi Fa Sol etc.
(ou : Do Ré Mi bémol Fa Sol.... ou même, si tu en as assez du majeur/mineur : Do Ré bémol Mi bémol Fa Sol ;
ou bien Do Ré Mi Fa# Sol# ... Ouille ! là c'est le diable dans la musique...)


Citation de patrick_g75 :
Quand je "note" par exemple
Mi bémol Fa Sol bémol La bémol Si bémol
ça me dit que le La bémol est ici le IV de la tonalité de Mi bémol
alors que le Sol# de la série précédente était le III de la tonalité de Mi.

@Jimbass :(Euh, le sol ne devrait pas être bémol là, si ? Ca ferait plutôt Mib Fa Sol Lab Sib)


réponse : parce que je suis passé d'un exemple en majeur à un exemple en mineur - par inadvertance.
Mais ça change rien :
Mi Fa# Sol# La Si (tonalité Mi Majeur) avec le Sol# en III
Mib Fa Sol Lab Sib (tonalité Mi mineur) avec le Lab en IV

........................
@Jimbass : Ou alors pour garder les noms dans l'ordre il faudrait écrire :
Ré# Mi# Fa## Sol# La# ?
Si c'est ca je deviens officiellement dingue (et en plus ca ne change rien au Sol#).[/quote]

réponse : Je me suis un poil plantouillé dans mon exemple (il se faisait tard... et c'est pas naturel d'écrire les notes en toutes lettres alors qu'il y a une procédure géniale pour ça avec les petits ronds sur une portée !)
Ceci dit, Ré# Mi# Fa## Sol# La#... oui, c'est absurde, et c'est pourquoi - dans la pratique, on va écrire (avec la bénédiction du concept de l'enharmonie), pour avoir la même série de fréquences (!)
Mib Fa Sol Lab Sib

Alleluia !

Sur ce, à plus : je vais "faire" un peu de musique aujourd'hui, et de la "tonale" ! (ça me changera)

"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... "  (Montaigne / Essais I / chap L)

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197
ça marche aussi avec les quartes (quintes en sens inverse). Et je rappelle que le cycle des quintes correspond à l'ordre des dièses, et les quartes des bémols.


Pour ceux qui ont du mal pour la notion majeur/mineur, faites vous aider ou écoutez des extraits de musique en essayant de deviner à l'oreille lequel des deux il s'agit. Je fonctionne comme ça avec mes élèves.

En gros, culturellement: majeur: gai
mineur: triste.
les modes: avant l'époque baroque, voire avant le milieu de la renaissance en musique, En vérité, le majeur et mineurs se sont conçus entre la renaissance et le baroque (avec la preuve des claviers bien tempérés de bach). Un peu comme la différence entre la première voiture à explosion et une automobile de 2015.

Evidemment je réduis, hein.


[ Dernière édition du message le 05/08/2015 à 11:08:05 ]

198
Citation :
Mais je dois être bête, je ne comprends toujours pas le lien entre la fonction de la note dans la gamme, et le fait de modifier son nom. C'est vraiment le mécanisme de nommage qui m'échappe.


Un exemple simple : avec l'orthographe do# mi# sol#, tu comprends tout de suite que tu lis un accord de DO# majeur (do mi sol transposé). Par contre, si ton mi# est noté fa par enharmonie, la compréhension harmonique (do# fa = 4te dim) est moins simple, même si fa est une notation plus simple que mi#

Par ailleurs, le fait que l'étude de la musique occidentale commence par do ré mi fa sol... correspond à une réalité historique : presque toutes les chansons populaires et enfantines sont conçues ainsi (frère jacques, au clair de la lune...). Les dièses et bémols viennent après.
199
Un dernier petit addendum en abandonnant la question du tempérament. J'ai commencé à lire la leçon suivante, et hop, on abandonne la question centrée sur les intervalles et on part sur les gammes qui commencent à une note précise: c'est typiquement "claviéro-centré" et typique du solfège. Beaucoup de théorie, de disciplinaire et de conventions pour finalement assigner des couleurs standardisées (ou alors il faut devenir super bon en théorie et commencer à la briser, mais c'est pas très économique et je suis quand même un gros flemmard). Je commence à comprendre pourquoi plein de jeunes musiciens super éduqués débarquent dans la "musique indé" et produisent des trucs assez ennuyeux, alors que les expérimentations post-punk on put conduire assez loin depuis la débrouille, une certaine ignorance et le DIY.

Je trouve que ça manque de liberté. A mon micro niveau très lent, j'ai d'abord visualisé une progression pentatonique (Ton et demi/Ton/Ton/Ton et demi/Ton) sur quatre cases et six cordes sur mon manche de guitare, puis je l'aie étendue (genre système CAGED) à tous le manche en trouvant deux façons d'y loger de l'heptatonique (Ton/Ton/demi Ton/Ton/Ton/Ton/demi Ton), aussi sur tout le manche. Je continue à lentement mémoriser le tout en essayent de comprendre comment m'y promener, mais je trouve que donner des noms à des petits tronçons de promenade ne me donnera pas tant de liberté que ça. Tout au plus ça m'aidera à jouer de façon attendue. Je comprend aussi pourquoi j'ai du mal à fixer ce que je vais définir comme "un morceau".

L'analogie avec la grammaire est assez bonne. La grammaire est elle aussi conventionnelle, disciplinaire et lourde. D'un côté un linguiste te dira qu'elle ne marche pas puisqu'elle est perclus d'exceptions, de l'autre un enfant apprend à parler par le rythme et l'oreille (on peut observer des tous petits gamins d'abord "chanter" l'espace d'une phrase avant de le remplir); elle est superflue pour tous les deux. Bon, j'imagine qu'elle est essentielle, comme le dictionnaire, pour un traducteur et donc pour quelque-chose comme de "la musique interprétée". Mais est-ce qu'une certaine inertie de la théorie musicale n'entretient pas ce clivage "high" and "low"?

Pour finir, c'est peut-être pour essayer de dépasser cet état de fait que le visionnaire Roger Linn a crée son Linnstrument:
http://www.rogerlinndesign.com/images/linnstrument%20straight%2c%20noaka%208-26-14-crop-u15412.jpg
200
Citation :
. Un peu comme la différence entre la première voiture à explosion et une automobile de 2015.

Evidemment je réduis, hein.



Ben dis donc, même avec un gilet parre-balle, tu nous réduis en bouillie là!! :langue:

   moi, j'ai pas d'blé mais j'ai du son...