Avec une augmentation constante des forums et des sites web traitant de « DIY », on ne pouvait pas passer à côté de ce phénomène en pleine recrudescence. Quiconque ayant une connexion internet peut récupérer des schémas (effets, amplis...) conçus par des internautes, ou ceux de grandes enseignes, et avoir ainsi la possibilité de réaliser soi-même « ses petits produits ». D’ailleurs certains passionnés bricoleurs se sont fait un nom et ont même lancé leur propre marque, tels que A-Wai, Fxamps, Le Suédois et bien d'autres.
« DIY » : mourir en anglais ?
« DIY » signifie tout simplement « Do It Yourself », que l’on peut traduire littéralement en français « Faites-le vous-même ». Ce mouvement nous vient directement de la pensée anarchiste punk. Ces derniers ne voulaient guère avoir un style de vie dicté par la « bourgeoisie », en achetant dans les grandes surfaces, en suivant la tendance vestimentaire régie par les magazines, etc. Ils ont donc décidé de créer leurs propres produits de la vie courante. Cela dans un but non lucratif, afin de montrer leur opposition à la consommation excessive et par la même occasion de prouver leur autonomie. Dans le milieu guitaristique actuel, il correspond davantage à une communauté de partisans d’électroniques et de bricoleurs qui réalisent, modifient ou tout simplement copient des instruments, pédales d’effets et amplis déjà existants sur le marché.
Un master volume sans démonter son ampli, c’est possible
Notre combo ou stack (tête et baffles) à lampes, quelle que soit sa puissance (au-delà de cinq un watt bien entendu) dégage bien souvent trop de décibels pour pouvoir bénéficier de la saturation des lampes de préamplification, sans déranger notre famille, nos voisins, ou encore nos animaux de compagnie.
Pour cet article, nous allons apprendre à les customiser, en modifiant la boucle d’effet afin de transformer le potentiomètre « Mix » en « Master volume ».
Une boucle d’effet est un point de raccordement entre le préampli et la section puissance, l’entrée « Return » peut être utilisée pour attaquer uniquement la partie puissance. Et réciproquement la partie « Send » peut être connectée à un autre étage d’amplification, vous offrant la possibilité de garder votre préamp préféré sur une partie puissance totalement différente (par exemple le préamp d’un Fender Super Sonic relié à la partie amplification d’un Mesa Boogie). Le bouton de « Mix » quant à lui, permet de déterminer le dosage entre le signal direct (venant du préampli) et le signal traité par l’effet (entrée « Return »).
Un peu de jugeote
Il faut maintenant comprendre comment fonctionne le potentiomètre « Mix » avec sa boucle d’effet. Elle est constituée de deux jacks à coupure (signifie que si un jack mâle est connecté, il y a coupure du signal et le dirige vers la connexion, par exemple coupure des haut-parleurs si présence d’un casque).
Comme nous pouvons le voir sur le schéma 1, nous allons devoir couper la connexion du jack « Send » qui le relie, du préampli à L’amplification et connecter une des pattes du « Mix » à la masse, afin de pouvoir l’utiliser en mode volume. Pour ce faire nous insérerons une embase jack mâle standard dans l’entrée « Send », puis une autre modifiée par nos soins dans le « Return », dans l’idée d’obtenir le schéma ci-dessous :
Passons à la pratique
Réaliser cette opération requiert quelques ustensiles : deux jacks mâles 6,3mm, de l’étain et un fer à souder. Ne pas toucher le premier jack nommé « A », pour le second nommé « B » nous allons souder l’âme à la masse, vous pourrez utiliser un fil, ou tout simplement tordre la patte comme sur la photo ci-dessous si vous n’avez pas de câble sous la main.
Il suffit maintenant de connecter le jack « A » dans l’entrée « Send » et le jack « B » (modifié) dans le « Return ».
L’heure de vérité
Après ce dur labeur (d’une dizaine de minutes) vous possédez enfin un master volume sur votre ampli préféré. En tournant votre nouveau « Mix », vous pourrez augmenter ou diminuer le niveau de sortie de votre arme de guerre. Réglez votre niveau de saturation du préampli comme il vous plaira, le tout en gardant un taux de décibels acceptable pour de l’utilisation en appartement ou maison. Cette modification, aussi peu coûteuse qu’elle soit, comporte quand même deux inconvénients. Le premier, aussi évident soit-il, vous empêchera d’utiliser votre boucle pour y ajouter vos effets à modélisation, comme votre délai par exemple. Le deuxième point noir est la saturation de la partie puissance que vous n’obtiendrez que lorsque vous pousserez votre ampli à donner son maximum de décibels (ce qui vous coûtera en moyenne un divorce et la perte de bonnes relations avec vos voisins), si vous désirez avoir cette saturation vous devrez investir soit dans un atténuateur, soit dans un ampli de petit gabarit de 1 à 5 Watts. À noter que cette modification fonctionnera uniquement si votre ampli dispose d’une boucle d’effet, ainsi que d’un contrôle de « Mix » et ne vous coûtera que quelques euros.