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Sony MDR-MV1
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Test du casque MDR-MV1 de Sony

Casque studio de la marque Sony appartenant à la série MDR

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Test écrit
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Sony hautbois, re-Sony musettes !
8/10
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Voilà un casque qui a déjà fait couler pas mal de bits sur la Toile depuis sa sortie : le nouveau venu de la gamme MDR de Sony, j'ai nommé le MDR-MV1, casque pensé et réalisé pour s'adapter au mixage et à l'écoute immersive. Plongeons donc dans ce test...

Test du casque MDR-MV1 de Sony : Sony hautbois, re-Sony musettes !

Nous avions relayé l’in­for­ma­tion en avril dernier : Sony annonçait la sortie d’un nouveau casque dans la série MDR, casque qui devait être parti­cu­liè­re­ment prédis­posé pour le mixage spatia­lisé, grâce à une scène sonore large et précise, et une réponse en fréquence éten­due. Bien sûr, il est pour l’ins­tant impos­sible pour nous (AF) de tester objec­ti­ve­ment les résul­tats d’un casque en utili­sa­tion binau­rale. Nous abor­de­rons donc le MV1 selon notre procé­dure clas­sique de test.

Par ailleurs, nous tenons à rappe­ler, en intro­duc­tion, que l’écoute binau­rale peut se pratiquer sur n’im­porte quel casque : de ce point de vue le MV1 possède surtout la qualité d’avoir été déve­loppé spécia­le­ment pour cette utili­sa­tion (si l’on en croit le construc­teur), mais cela n’em­pêche qu’il s’agit tout aussi bien d’un casque passif à deux voies, bref d’une tech­no­lo­gie large­ment éprou­vée. Cepen­dant, il y a deux aspects très exci­tants dans ce MV1 : premiè­re­ment c’est le premier casque ouvert de la gamme pro de Sony, et deuxiè­me­ment cette marque n’a jamais proposé pléthore de casques profes­sion­nels, et la plupart de ces anciens modèles ne sont aujour­d’hui plus produits. On était donc intri­gué par ce nouveau venu…

Présen­ta­tion/débal­lage

Spéci­fi­ca­tions

IMG 20230601 145937Le MV1 est un casque de type circum-aural, ouvert, avec un trans­duc­teur dyna­mique de 40 mm. 

Les spéci­fi­ca­tions annon­cées par le construc­teur sont les suivantes :

  • Impé­dance : 24 ohms à 1 kHz. On s’at­tend d’ha­bi­tude à une impé­dance nomi­nale, c’est-à-dire une impé­dance moyenne, plutôt que l’im­pé­dance spéci­fique pour une fréquence choi­sie. Cette remarque mise à part, il s’agit d’un casque adapté à des sources de faible puis­sance (télé­phone portable et tablette par exemple).
  • Réponse en fréquence : 5 Hz – 80 kHz 

Le câble déta­chable se connecte à l’écou­teur gauche, comme le veut la norme, grâce à un jack 3,5 mm TRRS, sécu­risé par vis. À son autre extré­mité on trouve un jack 6,35 mm TRS, plus un adap­ta­teur vers jack 3,5 mm. Le câble est d’une longueur de 2,5 m, d’un diamètre assez impor­tant, et couvert d’une gaine côte­lée plutôt origi­nale, et plutôt élégante. D’ailleurs, dans l’en­semble le câble nous a paru être d’une très bonne facture avec des fiches jack 100 % métal­liques, très robustes et textu­rées pour permettre une meilleure prise en main.

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En ce qui concerne la robus­tesse du produit, le câble reste son meilleur atout : nous ne dirons pas que le casque n’a pas l’air solide, mais à part le ressort de l’ar­ceau, toutes les autres pièces sont en plas­tique.

IMG 20230601 150117Les mousses d’écou­teurs sont couvertes d’une matière inté­res­sante (qui rappelle un tissu micro­fibre), très douce, moins chaude que le velours. Si elles sont très épaisses (un peu plus de 2 cm), au toucher, elle semble être remplie d’une simple mousse (pas mémoire de forme) dont on peut craindre qu’elle perde sa forme avec le temps.

Démon­table ?

Oui

En premier lieu, il suffit de tirer sur les mousses pour les reti­rer, et l’on accède ensuite à la plaque de support du haut-parleur, main­te­nue en place par 5 vis :

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Une fois les vis reti­rées, on peut atteindre le câblage (qui nous a paru un peu fin, mais bien sécu­risé contre les chocs) ainsi que le trans­duc­teur qui se déclipe en lui appliquant une rota­tion de quelques degrés :

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On découvre au passage que l’in­té­rieur de la cavité des oreillettes est couverte d’un très fin tissu, permet­tant la trans­mis­sion des ondes vers l’ar­rière, mais empê­chant la pous­sière d’en­trer à l’in­té­rieur :

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Pour ce qui est de l’ar­ceau et des axes de pliage, toutes les pièces sont main­te­nues en place par des vis cruci­formes :

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Pour finir, si le casque est encore très récent, il nous a semblé possible de trou­ver, aujour­d’hui, au mini­mum un câble de rempla­ce­ment. Les cous­si­nets d’oreillette sont proba­ble­ment remplaçables par quelques modèles de taille simi­laire.

Confort 

Très bon.

IMG 20230601 150130Au niveau des oreillettes, c’est très bien : assez grand pour vrai­ment faire le tour de l’oreille (et donc s’adap­ter à de nombreuses morpho­lo­gies) avec une force de serrage pas trop impor­tante. Pour ce qui est de l’ar­ceau, la mousse pour­rait être un peu plus ferme : en effet, on a tendance à sentir le poids sur le dessus du crâne lors de longues écoutes. 

Seul défaut véri­table à notre sens : le câble, plutôt long et avec des connec­tiques métal­liques assez lourdes, a un impact (léger) sur l’équi­libre ressenti au niveau de la tête : ça tire un peu du côté gauche, en parti­cu­lier lorsque l’on se tient debout. 

Isola­tion 

Casque ouvert, donc rien à signa­ler. Lors du bench­mark, nous avons trouvé que le casque fuyait moyen­ne­ment.

Trans­port 

Sur ce point, et étant donné le prix du casque (469 €), on pouvait s’at­tendre à beau­coup mieux de la part de Sony : aucune pochette de protec­tion n’est four­nie, et encore moins une véri­table boîte de trans­port. C’est quand même très dommage pour un casque qui ne se plie pas.

Bench­mark

Voici donc le nouveau proto­­­­cole de mesures objec­­­­tives, mené par nos soins afin de complé­­­­ter l’écoute subjec­­­­tive. Avec l’aide précieuse de notre testeur EARS de MiniDSP, nous avons le plai­­­­sir de pouvoir vous four­­­­nir des courbes de réponse en fréquence et distor­­­­sion harmo­­­­nique totale (THD), réali­­­­sées dans notre atelier.

Réponse en fréquence 

RF

Ça faisait long­temps qu’on avait pas vu un profil aussi droit. On remarque donc :

  • 20 Hz à seule­ment – 3 dB
  • Un rendu presque tota­le­ment droit entre 30 Hz et 1 kHz
  • Un très léger creux (-2 dB) juste avant 2 kHz suivi d’une légère accen­tua­tion à 3 kHz (diffé­rence de 3 dB entre ces deux fréquences)
  • Un creux légè­re­ment plus marqué à 5 kHz
  • Une accen­tua­tion géné­rale (avec des creux et des bosses) entre 6 et 17 kHz, mais pas trop marquée (+8 dB par rapport à 1 kHz, pour réfé­rence un DT-770 a un écart de +15 dB).
  • Un bon appai­rage des trans­duc­teurs, malgré une petite diffé­rence gauche-droite

On s’at­tend donc à un casque assez « neutre », peut-être un peu terne si l’on aime les casques qui soulignent les aigus, avec pas mal de graves et de bas-médium.

Distor­sion 

DIST

On remarque deux éléments prin­ci­paux :

  • Une distor­sion parti­cu­liè­re­ment basse entre 150 Hz et 1,5 kHz (0,05 %). Au-dessus de cette fréquence, on avoi­sine en moyenne 0,1 %, ce qui est très clas­sique.
  • Une distor­sion forte, voire très forte en dessous de 100 Hz, augmen­tant jusqu’à pratique­ment 10 % à 20 Hz (distor­sion de seconde harmo­nique prin­ci­pa­le­ment).

Écoute

Richard Hawley – Don’t Get Hung Up In Your Soul (sur True­­lo­­ve’s Gutter)

Une ballade acous­­tique, avec beau­­coup de réverbe et une diffé­­rence de dyna­­mique impor­­tante entre la voix et la guitare. Une des premières choses qui nous frappe c’est que tout en étant assez géné­reux dans l’ai­guë le casque est très loin d’of­frir les niveaux « d’aé­ra­tion » qu’on peut trou­ver, par exemple, sur un DT 990 PRO. La signa­ture sonore du casque ne rappelle plutôt le K371 d’AKG que nous avions testé il y a 3 ans : un casque avec des aigus précis, mais avec une présence égale du médium et du bas médium, qui font que le haut du spectre ne se trouve pas mis en avant par compa­rai­son. Le suivi des queues de réverbe en souffre un peu. En revanche : très belle image stéréo, on en repar­lera plus tard.

Sun Kil Moon – Butch Lulla­­bye (sur Common As Light And Love…)

Sur l’in­­tro, on doit entendre à la fois les notes graves, les harmo­­niques médiums ajou­­tées par la distor­­sion, l’at­­taque légè­­re­­ment piquée des notes, tout en sépa­­rant bien la grosse caisse qui sonne assez sèche et médium. Le casque s’en tire très bien dans le grave, avec une présence dans le mix égal pour toutes les notes du clavier basse, y compris les plus « sub ». À nouveau, on remarque une belle image stéréo, très large, avec un place­ment très précis des instru­ments. La voix, natu­rel­le­ment nasale, gagne à ne pas être accen­tuée dans le haut-médium : on retrouve vrai­ment la tessi­ture bary­ton du chan­teur. Les médiums nous paraissent égale­ment très précis (sur les over­dubs de caisse claire en parti­cu­lier).

IMG 20230601 150001Massive Attack – Tear­­drop (sur Mezza­­nine)

Un titre avec beau­­coup d’ex­­trême grave, mais qui ne doit jamais masquer les nombreux détails dans le haut-médium et l’aigu. Ça se confirme : le casque est très agile pour atteindre certaines notes très graves, et l’on n’a pas l’im­pres­sion que la distor­sion mesu­rée soit parti­cu­liè­re­ment audible, même si l’on sent que le casque est plus détaillé dans le médium que dans le grave. On est égale­ment frappé par une vrai­ment belle image stéréo, large, mais surtout précise. Pour ce qui est des S un peu sifflants sur le premier couplet, pas d’inquié­tude : malgré une exten­sion jusqu’à 17 kHz, les aigus ne sont pas trop arti­fi­ciel­le­ment accen­tués. Une impres­sion critique commence à se déga­ger : le MV1 ne nous paraît pas être un casque pour la recherche de défauts (casque loupe), plutôt un casque utile pour des écoutes d’en­semble (équi­libre du mix). 

Char­­lie Mingus – Solo Dancer (sur The Black Saint And The Sinner Lady)

Voilà un morceau avec beau­­coup de souf­­flants jouant dans des tessi­­tures simi­­laires : c’est très touffu et le but est d’es­­sayer de discer­­ner les timbres. Si parfois certains casques accen­tuent trop les cymbales, ce n’est pas ici le cas. Tant mieux ! Ce qui nous semble le mieux rendu ici, c’est juste­ment la masse des cuivres dans le médium et haut-médium : aussi bien leur place­ment dans le pano­ra­mique stéréo, que leur capa­cité à se déta­cher du groupe ou, juste­ment, à se fondre dans un ensemble. Le trom­bone basse est suivi jusque sur ses notes les plus graves, et l’on ne se souvient pas qu’un casque testé eût jusqu’alors permis cela !

Edgar Varèse – Ioni­­sa­­tion (New York Phil­­har­­mo­­nic, dir. Pierre Boulez)

Ici on cherche à juger de l’image stéréo et du suivi de la réver­­bé­­ra­­tion natu­­relle de la salle, qui joue sur l’im­­pres­­sion d’es­­pace. L’écoute se fait entre 0:30 et 1:15 min. Pour une part on appré­cie le rendu précis des dyna­miques, ainsi que des impres­sions de proxi­mité ou d’éloi­gne­ment des instru­ments selon l’em­pla­ce­ment dans l’or­chestre. Mais par ailleurs, sur ce genre de programme, on aime­rait une accen­tua­tion légè­re­ment plus impor­tante des aigus, dans le cadre d’une écoute plus analy­tique : on trouve par exemple diffi­cile de bien perce­voir la réso­nance, dans la salle, de la caisse claire, réso­nance dont la longueur varie selon les nuances de jeux. Encore une fois, autant le casque s’en sort très bien pour rendre l’équi­libre d’un ensemble de sons et de timbres, de l’aigu jusqu’au très grave, autant il ne nous semble pas tota­le­ment conve­nir pour fixer son atten­tion sur une plage de fréquence (à part peut-être pour les médiums, qui nous paraissent vrai­ment très détaillés)

Conclu­sion 

C’est l’heure du bilan : reve­nons rapi­de­ment sur les aspects posi­tifs et les aspects néga­tifs du casque. Et pour cela, commençons par ce que nous avons critiqué : une construc­tion qui nous a paru moyen­ne­ment robuste, mis à part le câble, un casque qui ne faci­lite pas le trans­port, et un confort bon au niveau des oreilles, mais moyen au niveau de l’ar­ceau. Vous remarque­rez que dans cette liste, nous ne parlons pas du son…

IMG 20230601 150018En effet, pour ce qui est de sa signa­ture sonore, le MV1 ne met pas en avant un trait accusé et précis (comme, par exemple, certains casques qui sont très large­ment pour­vus dans le grave ou, inver­se­ment, dans l’aigu ou le haut-médium). Cette approche limite natu­rel­le­ment son usage, et si cette neutra­lité sonore nous paraît inté­res­sante dans le cadre d’un mixage immer­sif binau­ral (où l’on va souhai­ter retrou­ver tous les instru­ments dans l’es­pace préci­sé­ment dans un espace à 360°), il ne sera pas toujours adapté à toutes les phases du mixage (en parti­cu­lier au moment des écoutes analy­tiques sur certaines prises, ou certaines plages de fréquence). En revanche comme casque pour contrô­ler l’équi­libre des plages de fréquence, et des timbres des instru­ments les uns par rapport aux autres, le MV1 nous a paru un excellent choix. Et cela d’au­tant plus que son rendu pano­ra­mique nous a paru très précis. Ajou­tons pour finir que, par ce carac­tère équi­li­bré, nous pensons qu’il pour­rait égale­ment s’agir d’un très bon casque d’écoute récréa­tive, ce qui ouvre une pers­pec­tive au-delà de son usage profes­sion­nel.

8/10
Fabrication (?) : Thaïlande
Points forts
  • Démontable et réparable
  • Un câble d'apparence robuste
  • Des connectiques solides
  • Confortable
  • Un caractère sonore neutre
  • Une image stéréo précise
  • Distorsion très basse dans les médiums
  • Des basses bien présentes, et précises
Points faibles
  • Une réalisation (presque) tout plastique
  • Non pliable
  • Pas de sac de protection
Auteur de l'article Pr. Soudure de La Feuille

Venu à la musique par le bruit, j'y retournerai un jour. J'aime les beaux circuits bien propres, les musiques sales et moches. Technicien de jour, la nuit je dors.


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