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Test du Nektar Impact LX49 - Deep Impact ?

Fin 2010, la toute jeune société californienne Nektar entrait en grande pompe dans le milieu de la MAO avec le Panorama P4, un magnifique clavier/contrôleur MIDI entièrement dédié à Reason. C’est à l’occasion du MusikMesse 2013 que la marque présenta enfin un modèle plus généraliste, l’Impact LX49.

Contrai­re­ment à ce que nous aurions pu penser, ce dernier se posi­tionne clai­re­ment en entrée de gamme avec un tarif extrê­me­ment agres­sif. La qualité est-elle toujours au rendez-vous ? C’est ce que nous allons voir…

Trai­ler

S’il y a bien un « acces­soire » incon­tour­nable dès que l’on touche un tant soit peu à l’in­for­ma­tique musi­cale, c’est bien le clavier maître/contrô­leur MIDI. Seule­ment voilà, un pianiste de forma­tion n’aura certai­ne­ment pas les mêmes exigences en la matière qu’un « beat maker »… Le premier souhai­tera en premier lieu un clavier 88 touches avec un toucher lourd digne de ce nom, alors que le second se conten­tera d’un petit 25 touches du moment qu’il est pourvu d’un maxi­mum de pads, boutons, faders et autres potards à tritu­rer. Comme souvent, c’est entre ces deux extrêmes que convergent les desi­de­rata du plus grand nombre. De fait, c’est le segment où l’offre des construc­teurs est parti­cu­liè­re­ment char­gée. En effet, lorsque l’on cherche un clavier maître pas trop grand, mais pas trop petit non plus, avec un toucher correct et pourvu de suffi­sam­ment de contrô­leurs, il y a de quoi avoir le vertige ! C’est au beau milieu de cette jungle que Nektar débarque avec L’im­pact LX49.

Nektar Impact LX49

Sur le papier, il s’agit d’un clavier maître/contrô­leur MIDI USB de 49 touches sensibles à la vélo­cité et dispo­sant de 9 faders, 9 boutons de contrôle, 8 poten­tio­mètres, 6 boutons de trans­port, 8 pads sensibles à la vélo­cité, deux molettes pour la modu­la­tion et le pitch, quatre touches pour le chan­ge­ment d’oc­tave et la trans­po­si­tion, et d’une entrée pour foots­witch. Petites parti­cu­la­ri­tés, l’Im­pact LX49 offre un mapping MIDI intel­li­gent pour la plupart des séquen­ceurs ainsi que quelques fonc­tions censées faci­li­ter le pilo­tage de vos instru­ments virtuels. Le programme est plutôt allé­chant, voyons ce qu’il en est dans les faits…

Opening

Dans le carton, nous retrou­vons bien sûr le clavier ainsi qu’un câble USB, une notice papier très complète (en anglais), et enfin un DVD conte­nant les fichiers d’ins­tal­la­tion pour les DAWs compa­tibles. La bonne surprise, c’est que le DVD renferme égale­ment une version complète de Studio One Artist, une décli­nai­son pas si « light » que ça du séquen­ceur de Preso­nus. Cette version Artist vous permet­tra non seule­ment de vous mettre direc­te­ment au travail si vous n’avez pas encore une DAW digne de ce nom, mais elle vous donne égale­ment accès à un tarif préfé­ren­tiel sur les versions plus complètes de ce logi­ciel qui ne manque pas d’atouts. Merci beau­coup !

Nektar Impact LX49

Tout de plas­tique vêtu, le clavier donne tout de même un senti­ment de soli­dité de par son poids. À première vue, le toucher semble semi-lesté et plutôt agréable. Cepen­dant, l’une des touches présente un léger déca­lage par rapport aux autres comme vous pouvez le consta­ter sur cette photo. Dommage, ça gâche un peu la première impres­sion… Pour le reste, les molettes, pads, et potards sont extrê­me­ment agréables à la main et ne présentent aucun jeu, ce qui laisse espé­rer une bonne tenue dans le temps. Les faders, quant à eux, sont un poil en retrait niveau qualité avec une résis­tance inégale de l’un à l’autre.

À l’ar­rière de la bête, nous trou­vons un bouton de mise sous tension, une entrée jack 6.35 pour le foots­witch option­nel, ainsi que la prise USB. Ici, pas de prise pour une alimen­ta­tion externe puisque le courant néces­saire sera fourni par le bus USB. Certains y trou­ve­ront leur compte car ça fait une chose de moins à trim­bal­ler, d’autres râle­ront car ça pompera plus sur la batte­rie lors d’une utili­sa­tion avec un ordi­na­teur portable, à vous de voir…

Nektar Impact LX49

En parcou­rant à la va-vite le manuel, nous remarquons plusieurs choses. Tout d’abord, l’Im­pact LX49 est « USB Class Compliant » sous Windows (XP ou supé­rieur) et Mac OS X, ce qui signi­fie qu’il n’y a pas besoin d’ins­tal­ler de pilotes spéci­fiques pour qu’il fonc­tionne correc­te­ment de façon « clas­sique ». Il sera cepen­dant indis­pen­sable d’ins­tal­ler certains fichiers afin de profi­ter de l’in­té­gra­tion avec les DAWs compa­tibles. Ensuite, l’en­trée pour la pédale de sustain présente une singu­la­rité appré­ciable : elle détec­tera la pola­rité de votre pédale pour peu qu’elle soit bran­chée au clavier avant l’al­lu­mage. Cela peut paraître anodin, mais en pratique c’est vrai­ment utile car ça évite à coup sûr de se retrou­ver avec un sustain qui fonc­tionne « à l’en­vers » (ceux qui ont déjà vécu la chose compren­dront). Enfin, à notre grand déses­poir, nous appre­nons que ce clavier ne gère pas l’af­ter­tou­ch… Comme le souli­gnait notre ami Slee­pless lors du test du Laun­ch­key, comment est-il encore possible en 2013 de sortir un clavier sans after­touch ?

Une fois l’af­faire after­touch plus ou moins digé­rée, nous déci­dons tout de même de connec­ter l’en­gin à notre laptop pour voir ce qu’il a réel­le­ment dans le ventre.

The plot

Nektar Impact LX49

Le niveau d’in­té­gra­tion de ce clavier avec votre DAW dépen­dra gran­de­ment de celui que vous utili­sez. À ce jour, l’Im­pact LX49 supporte offi­ciel­le­ment Gara­ge­Band, Logic, Sonar, Digi­tal Perfor­mer, Cubase, Nuendo, Reason, Studio One et Reaper. Cepen­dant, si votre séquen­ceur ne figure pas dans la liste, tout n’est pas perdu. Le site du construc­teur indique en effet comment se débrouiller avec Able­ton Live et Pro Tools. Si vous utili­sez encore autre chose, il sera toujours possible de confi­gu­rer le pilo­tage de votre DAW « à l’an­cienne » via le MIDI Learn de ce dernier et/ou les presets utili­sa­teur de l’Im­pact. Petite paren­thèse avant de conti­nuer, si vous choi­sis­sez d’in­ves­tir dans ce joujou, nous ne saurions trop vous conseiller d’en­re­gis­trer votre produit sur le site de Nektar afin d’être tenu au courant des mises à jour et de pouvoir télé­char­ger les dernières versions des instal­leurs spéci­fiques à votre confi­gu­ra­tion. D’au­tant que l’équipe du construc­teur travaille d’ar­rache-pied au support d’autres séquen­ceurs.

Nous avons testé le LX49 avec Reaper et Studio One qui sont offi­ciel­le­ment suppor­tés, ainsi qu’avec Able­ton Live. Avec les deux premiers, une fois l’ins­tal­la­tion effec­tuée en un clin d’œil grâce à la docu­men­ta­tion four­nie, l’Im­pact se comporte comme attendu. Les fonc­tions de trans­port (arrêt, lecture, enre­gis­tre­ment, boucle, avance et retour rapide) répondent parfai­te­ment. Asso­ciées au bouton « Shift », elles donnent accès à d’autres fonc­tions bien utiles comme l’ac­ti­va­tion du métro­nome, la mise en place des marqueurs gauche et droit, etc.

Nektar Impact LX49

Une pres­sion sur la touche « Mixer » fera appa­raître la console virtuelle et assi­gnera auto­ma­tique­ment les 8 premiers faders au volume des 8 premières tranches ainsi que les 8 potards au pano­ra­mique. Les switchs en dessous des faders acti­ve­ront la fonc­tion « mute » ou la mise en solo en combi­nai­son avec le switch du 9e fader. Ce dernier fader contrôle quant à lui la piste actuel­le­ment active dans votre DAW. Il est bien entendu possible de navi­guer entre les pistes par banque de 8 via le bouton « Shift » asso­cié aux boutons des deux premiers faders.

Ces combi­nai­sons de touches sont effi­caces et simples à mettre en œuvre grâce à la séri­gra­phie présente sur le clavier. Une remarque cepen­dant, le seul retour visuel présent sur la bête est l’af­fi­chage LED à 3 carac­tères. Autant dire qu’en condi­tion de faible lumi­no­sité, c’est un peu léger… Dommage pour l’uti­li­sa­tion Live. Mais bon, le tarif plan­cher est à ce prix et dans un envi­ron­ne­ment Home Studio il n’y aura aucun problème.

Nektar Impact LX49

Les faders non moto­ri­sés et les potards n’étant pas sans fin avec couronne de LEDs, le passage d’une banque à une autre utilise un système de « soft takeo­ver » qui évitera les sauts de valeur. Dans les faits, cela se traduira par « Up » ou « dn » sur l’af­fi­cheur LED qui vous indique ainsi s’il faut monter ou descendre le contrô­leur pour reve­nir « accro­cher » la valeur de votre séquen­ceur. À l’usage, ce système fonc­tionne bien, mais par essence il sera forcé­ment impré­cis car au moment de l’ac­croche vous aurez tendance à dépas­ser légè­re­ment la valeur.

Si votre séquen­ceur ne supporte pas le « soft takeo­ver », il est possible d’ac­ti­ver la fonc­tion « Null » via le bouton idoine qui mémo­rise la posi­tion actuelle d’un contrô­leur. Si vous passez à une autre banque puis que vous reve­nez sur la précé­dente, il y aura à nouveau « Up » ou « dn » sur l’af­fi­cheur et le contrô­leur n’en­verra pas de données MIDI tant qu’il ne sera pas revenu à la posi­tion en mémoire. Cela revient au même me direz-vous, sauf que dans ces condi­tions, ça ne fonc­tionne que pour la session active. Si vous fermez votre session et que vous l’ou­vrez plus tard, la fonc­tion « Null » ne pourra rien pour vous.

Lorsqu’une piste instru­ment est active, une pres­sion sur la touche « Inst » affi­chera l’ins­tru­ment virtuel concerné et les faders et poten­tio­mètres seront auto­ma­tique­ment assi­gnés aux para­mètres de ce dernier. De quelle façon ? Eh bien ça dépend… Pour les instru­ments virtuels inté­grés à la DAW, le construc­teur a lui-même choisi les para­mètres qu’il esti­mait être les plus utiles. Et dans le cas de Studio One, il faut bien avouer que c’est très effi­cace. Par contre pour tout autre instru­ment virtuel, l’as­si­gna­tion est faite de façon tota­le­ment anar­chique. Si votre instru­ment virtuel le supporte, un petit coup de MIDI Learn et le problème sera réglé. D’autre part, avec certaines DAWs comme Reaper, l’Im­pact dispose d’une judi­cieuse fonc­tion « Grab » qui permet d’as­si­gner momen­ta­né­ment des contrô­leurs aux para­mètres de votre choix. Cepen­dant, le mapping ainsi obtenu ne sera pas sauve­gardé avec votre session.

Avant de passer à un usage plus « clas­sique » de ce clavier, un petit mot sur l’uti­li­sa­tion avec Able­ton Live qui, rappe­lons-le, n’est pas offi­ciel­le­ment supporté. Une procé­dure décrite sur le site de Nektar permet une semi-inté­gra­tion. Cepen­dant, après deux heures à nous tritu­rer le cerveau afin de faire fonc­tion­ner le bousin, ça ne marchait toujours pas… Un petit message au support tech­nique nous apporta la solu­tion clé en main dans la jour­née. Chapeau bas pour la rapi­dité d’in­ter­ven­tion ! Une fois donc le problème de l’ins­tal­la­tion résolu, l’es­sen­tiel des fonc­tion­na­li­tés étaient acces­sibles sous Live. Pour le reste, le MIDI Learn inté­gré au logi­ciel d’Able­ton fit l’af­faire.

The twist

Nektar Impact LX49

Bien que les fonc­tions de pilo­tage de DAW soient les bien­ve­nues, une machine telle que l’Im­pact sert avant tout à jouer d’un instru­ment virtuel. Sur ce point, le petit dernier de Nektar s’en tire plutôt bien. Le toucher semi-lesté est agréable et il est possible de choi­sir entre 5 courbes de vélo­cité plus 3 vélo­ci­tés fixes pour adap­ter la réponse du clavier à votre style de jeu. Le format 49 touches permet­tra un début de jeu à deux mains et les boutons de trans­po­si­tion par demi-ton et chan­ge­ment d’oc­tave donne­ront un accès rapide à l’en­semble du registre.

Rien à redire concer­nant les molettes de pitch et de modu­la­tion, elles fonc­tionnent parfai­te­ment et se glissent natu­rel­le­ment sous la main. Pour bidouiller le son de votre VSTi préféré, les potards et faders suffi­ront ample­ment même si comme écrit plus haut, la résis­tance des faders laisse à dési­rer. Notez que l’Im­pact LX49 offre 5 presets utili­sa­teur qui permet­tront d’en­re­gis­trer et de rappe­ler 5 mappings diffé­rents. Le para­mé­trage de ces presets s’ef­fec­tue très simple­ment via le bouton « Setup ».

Nektar Impact LX49

En ce qui concerne les 8 pads, le toucher est assez rigide mais une fois encore, il est possible de choi­sir entre 5 courbes de vélo­cité plus 3 vélo­ci­tés fixes, ce qui rend le jeu somme toute agréable. L’en­gin dispose de 4 banques de pads et le passage de l’une à l’autre s’ef­fec­tue aisé­ment via l’as­so­cia­tion du bouton « Shift » avec l’un des 4 pads du bas label­li­sés « Pad Map » 1 à 4.

Pour ce qui est de l’as­si­gna­tion des pads, c’est un véri­table jeu d’en­fant grâce au mode « Pad Learn ». Une fois celui-ci enclen­ché au moyen du bouton idoine, il suffit de toucher un pad puis la note sur le clavier à laquelle vous souhai­tez l’as­si­gner et le tour est joué. Vous pouvez assi­gner autant de pads que vous voulez puis reve­nir au mode de jeu en pres­sant une nouvelle fois la touche « Pad Learn ». Diable­ment effi­cace !

The end

Malgré quelques défauts, il faut bien avouer que l’Im­pact LX49 a plus d’un atout pour séduire le Home Studiste débu­tant, voire confirmé. Cela est d’au­tant plus vrai lorsque l’on possède l’un des séquen­ceurs compa­tibles, le petit inves­tis­se­ment qu’il repré­sente en vaut alors large­ment la chan­delle. Atten­tion cepen­dant, pour une utili­sa­tion orien­tée scène ou si l’af­ter­touch vous est indis­pen­sable, il vous faudra malheu­reu­se­ment cher­cher ailleurs.

  • Livré avec Studio One Artist
  • USB Class Compliant
  • Sentiment de solidité
  • Détection de la polarité de la pédale de sustain
  • Toucher semi-lesté agréable
  • Pads, potentiomètres, switchs et molettes de qualité
  • Plusieurs courbes de vélocité pour le clavier et les pads
  • Intégration logicielle avec les DAWs supportées
  • Section transport complète
  • Fonction « Grab » pour l’assignation temporaire
  • Fonction « Pad Learn » hyper pratique
  • Facilité d’utilisation de façon générale
  • Support technique rapide et efficace
  • Pas d’aftertouch !
  • Utilisation difficile en condition de faible luminosité
  • Décalage d’une des touches du clavier sur le modèle testé
  • Qualité des faders en retrait par rapport au reste
  • Système de recall "soft takeover" et "Null" peu précis

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