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Sujet Les gri-gris en Hi-Fi

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1 Les gri-gris en Hi-Fi
Il s'agit ici de tenter de faire le tri entre les trucs qui peuvent avoir leur importance, et ceux qui sont de l'arnaque / de l'auto-suggestion / de la mode...

Et tout cela suite à quelques discussions entamées dans le pub d'AF.
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19941
Citation :
Le reste, ortho-phonie ou gris-gris, c'est la même obsessionnalité à l’œuvre, différemment, et elle est ennemie de la musique.

ça s'est pas faux.
De là en conclure "on s'en fout des conditions d'écoute", il y a un gouffre énorme.

C'est un peu comme de dire "on n'a pas besoin de 30 000 € de synthé pour faire de la bonne musique" et d'en conclure qu'on peut aussi bien jouer sur un Bontempi que sur un Moog ou un Sequential.
19942
Citation de miconmac :
Citation de Dr :
Citation :
L'audiophile est généralement motivé par une sorte de quête inconsciente qui est en fait très contradictoire : il vise à la fois la Haute-Fidélité ET la "coloration" de son système d'écoute.


Normalement non. Juste la fidélité. La plus haute possible. Et typiquement, les comparaisons entre le son réel, dans la salle, d’un instrument acoustique, avec sa reproduction par un système hifi, comme le faisait Cabasse pour ses fameuses démonstrations, ça illustre bien que ce qui est recherché c’est la pure fidélité. La coloration est une distrosion, donc un défaut.


c'est bien pour ça que je parle de quête inconsciente :clin:


Pourquoi inconsciente ? Qu’est-ce que tu veux dire ?
19943
Dans l'absolu je suis d'accord avec lasieste, ce qui est important c'est d'écouter de la musique (et de préférence celle qu'on apprécie) quelque soit la qualité du système de diffusion. Quand j'aime une chanson ou un morceau ce que je ressens, l'émotion, est la même quelque soit le système d'écoute (hors cas extrêmes cela va de soi). Si j'écoute The Sound of Silence sur un vieux "transistor" sur France Culture en bricolant dans l'atelier de mon père (c'est du vécu) j'aurai la même émotion qu'à chaque fois que j'entends cette chanson : j'aurai la chair de poule et les larmes qui montent aux yeux.
Je me répète mais j'ai un pote qui a une émission de radio qui écoute en permanence sur de la merde : autoradio Lidl dans la bagnole, colonne bluetooth chez lui, écouteurs et mp3 pourris etc. Il s'en fout, tant que ça s'écoute c'est de la musique. Je trouve cette attitude saine, elle privilégie le fond à la forme. Aimer la musique c'est pas forcément dépenser des sommes astronomiques dans du matos.
Ceci-dit moi personnellement je suis à l'opposé :facepalm:

Putain Walter mais qu'est-ce que le Vietnam vient foutre là-dedans ?

19944
Citation :
Il y a une sorte de sérieux dans la dénonciation et le rappel des saints ordres de l'ortho-acoustique technique, qui relève du gris-gris tout pareil,

Bim ! bon retour de manivelle quand même :oo: :diable:

écouter la vie en rose sur n’importe quel système rendra toujours la même émotion , dans un camion aussi :clin: monte le son will :aime: . et en mono aussi au passage ...:?!:

Un bon morceau avec moult instruments aura besoin de plus qualitatif ,soit.
Mais qui reste au garde à vous en plein sweet spot ? dans la vie réelle ...

Cela étant différent quand on la compose ou la crée , de notre point de vue , et nous n’avons pas tort .
Mais a t'on réellement besoin d'une paire de moniteurs à 7 ou 15000 euros pour ça ? ...

(-;  Sois Funk  ;-)

19945
En 1920 ceux qui écoutaient les 78 tours étaient probablement autant submergé d'émotions que kosmix :clin:, mais émotions différentes de ceux qui allaient à un concert symphonique ou à la fanfare du village pour les moins riches, malgré tout toujours aussi surprenante de dynamique et de pureté timbrale des cuivres live, même à notre époque.

On peut essayer d'approcher ces vibrations chez soi, mais seul un bon système encore cher le permet jusqu'à présent.

[ Dernière édition du message le 16/01/2021 à 08:44:17 ]

19946
MMmouais...mon probleme à moi c'est que depuis que je fais de la zic en home studio avec des bons hp un ordi ,a chercher a faire le son le plus propre toussa, j'ai mal quand j'entend du son pas bon..
19947
Je suis d'accord avec Will : C'est quand j'écoute de la musique pendant que le lave-vaisselle tourne que je me rends le mieux compte s'il y a un problème de vidange :mrg:

Sinon perso, si j'écoute une musique que j'apprécie, et bien si le système est pourrit, je préfère ne pas l'écouter du tout.
Et j'irais plus loin en disant qu'il y a très peu de choses qui m'enragent plus que mon système d'écoute qui se met subitement à merder / freezer au moment où je devrais frissonner de plaisir sur un morceau que j'adore.
Je sais pas pour les autres, si vous êtes masochistes (ça se respecte), mais moi je peux pas, j'ai déjà pété un appareil pour cette raison (il y a fort longtemps :mrg:)

PS : je fais de l'hyperacousie (seuil de fatigue-douleur atteint lorsque c'est à peine le seuil d'inconfort chez les autres), je ne saurais dire dans quelle mesure ça influe sur mon appréciation des sons et de la musique, mais je sais que dans mon ancien combi T2, j'ai essayé d'y installer mon autoradio avec mes beaux gros HP, le son était très bof doublé du bruit du moteur omniprésent dans un véhicule de ce genre, j'ai préféré virer l'autoradio tout court. (et je préférais la musique du Flat T4)

[ Dernière édition du message le 16/01/2021 à 09:33:21 ]

19948
Citation de Dr :
Citation de miconmac :
Citation de Dr :
Citation :
L'audiophile est généralement motivé par une sorte de quête inconsciente qui est en fait très contradictoire : il vise à la fois la Haute-Fidélité ET la "coloration" de son système d'écoute.


Normalement non. Juste la fidélité. La plus haute possible. Et typiquement, les comparaisons entre le son réel, dans la salle, d’un instrument acoustique, avec sa reproduction par un système hifi, comme le faisait Cabasse pour ses fameuses démonstrations, ça illustre bien que ce qui est recherché c’est la pure fidélité. La coloration est une distrosion, donc un défaut.


c'est bien pour ça que je parle de quête inconsciente :clin:


Pourquoi inconsciente ? Qu’est-ce que tu veux dire ?

Pour le dire autrement :
l'évidence de la recherche de la fidélité ne me semble pas si évidente que cela quand on creuse un peu la discussion avec un audiophile ( je ne peux pas parler de tous, bien entendu )
Dernièrement , j'ai constaté avec étonnement qu'un ami audiophile - pourtant très raisonnable ;-) - ne peut - en aucun cas - envisager de s'équiper avec des enceintes amplifiées parce qu'il ne veut pas renoncer à la possibilité de trouver lui-même le meilleur assemblage ampli/enceintes. Peu importe si un moniteur amplifié apporte un éventuel gain ( à budget comparable ) en terme de "fidélité" puisque finalement, aucune mesure objective ne permet de complètement l'évaluer et que surtout le but ultime ne pourra jamais être atteint.
:?!:
Et quand on aborde ensuite le thème du traitement acoustique - domaine où il est possible de démontrer "scientifiquement" qu'une pièce non traitée ruine totalement les capacité de la chaine HiFi, alors il finit par "défendre" que la quête de fidélité n'est pas le seul aspect qui l'intéresse. Au bout de la discussion, il en vient presque à élaborer que sa quête de Haute-Fidelité n'a finalement pas grand chose à avoir avec une tentative de mettre au point une chaine qui soit neutre.
Et d'ailleurs quand on lit les "argumentaires" idiophile, on voit rarement que l'argument de neutralité est mis an avant.

Pour faire court : si demain on trouvait un système de reproduction qui soit parfait ( ou nettement moins imparfait que les autres ) il n'est même pas certain que ça 'intéresserait une majorité d' audiophiles

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[ Dernière édition du message le 16/01/2021 à 10:08:47 ]

19949
Bien sûr qu'on peut apprécier de la musique sur un système son pourri, cela dit l'écouter dans d'excellentes conditions permet de décupler le plaisir.
Difficile de revenir en arrière quand on a goûté à un certain niveau de qualité, en tout cas de manière définitive.

Citation de BBmiX :
Mais qui reste au garde à vous en plein sweet spot ? dans la vie réelle ...

Moi :p Je peux rester 10h par jour face à ma chaine hi-fi pour bosser, dans mon salon.
Mais effectivement c'est le cas pour peu de monde.
19950
Citation de Combe :
Bien sûr qu'on peut apprécier de la musique sur un système son pourri, cela dit l'écouter dans d'excellentes conditions permet de décupler le plaisir.
Difficile de revenir en arrière quand on a goûté à un certain niveau de qualité, en tout cas de manière définitive.


Je crois qu'il faut bien distinguer la création où nous avons tous des exigences pointues (pour les instruments, le matériel en général dont les écoutes, etc.), et pour pouvoir créer la meilleure musique possible, c'est justifié, d'autant que c'est la partie cuisine, la partie qui n'est pas publique. Et de l'autre côté la restitution sonore, où tout le travail a été fait en amont pour que ça passe sur n'importe quel système ou appareil, là c'est la partie publique, tout le monde partage le même fichier musical.
Il y a certainement un minimum syndical pour chacun, chacun ayant un ou des systèmes d'écoute déjà à disposition, des habitudes, une histoire, et donc au fond personne ne part jamais de zéro, sauf les enfants ou les ados peut-être, et encore, le niveau du premier matériel aujourd'hui, vu la baisse des prix généralisée dans ce domaine, est certainement meilleur en moyenne qu'il y a 20 ou 50 ans.
Mais ensuite je pense que la part qui est dévolue à la satisfaction du son, ou à l'écoute du son, ou à l'auto-félicitation sur le son qu'il sonne bien tout ça, est retirée à la musique : on se met à écouter le matériel, ce qui est typiquement ce dont nous cherchons à nous délivrer.
Puis il y a aussi une réalité de terrain, on achète du matériel d'écoute hifi à un moment donné de sa vie, puis ensuite on vit avec, on s'habitue au son qu'il donne, et on cesse de comparer, ou même seulement de s'en préoccuper, pendant bien souvent des dizaines d'années.
Et donc il reste la musique, on en écoute, plus ou moins, et littéralement, la question du son et de la hifi, du système, disparaît devant son usage le plus simple, on tourne un bouton, on met un disque, on lance un streaming, et on n'y pense plus au matériel. En ce sens, un système hifi, neutre, transparent, idéal, c'est celui de tous les jours quel qu'il soit, celui auquel on ne prête plus attention. Et c'est d'ailleurs le cas de la hifi chez la majorité des gens qui écoutent de la musique à travers la planète.

L'audio et l'idio-philie concerne une attitude inverse, on écoute pas mille disques sur un seul systèmes indifférent, on écoute le même disques mille fois sur du matos qu'on espère meilleur, on écoute le matériel, et non la musique, c'est un dévoiement complet du processus normal, une perversion, de nature obsessive, et qui devrait être vécue comme une souffrance, mais comme toutes les perversions, la souffrance qu'elle induit est masquée par la répétition obsessive, retournée en une jouissance ou une exultation morbide.

La vente de la hifi en salon joue exactement sur cette souffrance déguisée en jouissance : "et maintenant nous allons prendre une claque en écoutant cet autre préampli", etc., elle piège le client dans cette boucle maladive, le temps de monter aussi haut que possible dans les tarifs, mais une fois rentré chez lui, le client découvre jour après jour d'une part qu'il s'habitue très vite à son nouveau système, que si c'est sa nature, bien vite il lui faudra encore autre chose, et d'autre part, qu'il n'a pas tout un arsenal pour comparer à domicile, et donc que toute cette quête de comparaison et de choix pointilleux, sont absolument vains. Normalement. Et ceux qui ne le découvrent pas, ou n'acceptent pas ce retour à la réalité, commencent ou continuent une carrière audio- ou idiophile, très loin de la musique la plupart du temps (discothèque réduite mais étagère à hifi pleine de matos en-veux-tu-en-voilà!)

Alors dans ce cas si c'est cette exultation plus ou moins morbide, à l’œuvre des degrés plus ou moins sévères, le "surcroît de plaisir" de l'écoute sur la hifi top-moumoute, il n'est pas lié à la musique, mais à la dérivation de la souffrance obsessionnelle insupportable et changée en jouissance par des mécanismes bien connus de retournement auto-protecteur et auto-congratulatoire.

De sorte que si c'est effectivement excessif et à l'emporte-pièce de dire que "le système d'écoute n'a aucune importance, pourvu qu'on écoute de la musique", c'est pourtant bien le cas normalement dans la pratique chaque fois que l'on n'est pas happé par une boucle obsessionnelle, chaque fois que l'on écoute la musique pour elle-même, et pas pour calmer une pulsion obsessionnelle. Par exemple, lorsque l'on découvre le nouvel album d'un musicien aimé, on écoute principalement la musique ; à l'inverse, quand on se met en boucle à réécouter quinze fois tel passage de tel morceau histoire de voir s'il n'y a pas un chouilla de ceci ou cela qui etc., si ce n'est pas une nécessité professionnelle ou d'art&métier disons, on est dans une pathologie.

C'est de cela qu'il s'agit de nous délivrer, en nous marrant en dénonçant les gris-gris des idiophiles, mais aussi les pratiques audiophiles qui consistent à écouter le matériel, quand il s'agit en réalité des musiques qui sont diffusées dessus, et d'elles seules.

Encore une fois je mets bien à part l'ingénieur du son (et le producteur ou le home-studiste etc.), qui sont obsédés du bon son pour des raisons qui n'ont rien à voir avec cette morbidité (ou seulement accidentellement par déformation professionnelle), mais avec la tambouille de la cuisine où se crée la musique.