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L'EVO nouveau est arrivé
9/10
Award Qualité / Prix 2022
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C'est donc au tour de l'EVO 16, le plus gros modèle de la gamme lancée il y a deux ans par la marque anglaise. La 16 reprend les principes de la série (construction, design, options...) et l'adapte à une interface desktop aux nombreuses entrées et sorties, multipliant donc ses possibilités...

Test de l'EVO16 d'Audient : L'EVO nouveau est arrivé

Et c’est ce point en parti­cu­lier que nous allons mettre en avant dans ce test : le fait que, de facto, l’EVO 16 soit une inter­face qui diffère, par ses carac­té­ris­tiques propres, du projet de départ de la gamme dans laquelle elle s’ins­crit, tel qu’il avait été annoncé au NAMM 2020. En effet, là où la gamme « iD » repré­sente le flanc plus clas­sique de la produc­tion d’Au­dient (de belles desk­tops robustes avec des préam­plis de bonne qualité), la gamme EVO devait être une propo­si­tion plus simple, écono­mique, et axée sur un marché plus grand public, voire spéci­fique­ment pour les créa­teurs numé­riques. Les EVO 4 et 8, jusqu’ici, avait tenu cette promesse grâce à leur faci­lité de prise en main, leur petit format, leur côté un peu « gadget » (sans conno­ta­tion néga­tive)… Cela impliquant des inter­faces avec peu d’en­trées et de sorties, mais plutôt des options comme le bouton de réglage auto­ma­tique du gain.

EVO16 détails2Mais, récem­ment, Audient a commencé à brouiller les pistes ! D’un côté, l’iD44 MKII inclut la fonc­tion Loop­back et, d’un autre côté, l’EVO 16 propose, pour un prix raison­nable (prix construc­teur : 469 euros), une inter­face avec 24 entrées/sorties, dont 8 préam­plis micro, 2 entrées instru­ment, 8 sorties ligne, un écran LCD… Il s’agit donc d’une inter­face qui, au sein même de la produc­tion d’Au­dient, vient faire concur­rence à l’iD44 MKII.

Nous repar­le­rons rapi­de­ment de toutes ces options, mais pour commen­cer procé­dons à notre habi­tuel débal­lage.

Débal­lage

Dans les grandes lignes, l’EVO 16 reprend la plupart des éléments de design des plus petits modèles de la gamme mais en les réadap­tant à un format plus « clas­sique ». L’in­ter­face est d’une taille assez impor­tante (350 × 310 × 50 mm), ce qui la range dans la caté­go­rie des « grandes desk­tops ». Son poids, égale­ment, est plutôt élevé, à 3 kg. On est donc clai­re­ment pas sur une inter­face de voya­ge…

EVO16 entréesOn retrouve le colo­ris noir mat et les angles adou­cis qui font le style de la gamme, avec ses petits boutons ronds et concaves. Cepen­dant, là où l’EVO 4 et 8 ressem­blaient plutôt à des petites boîtes « gadgets », conçues comme un objet numé­rique mobile (on avait même l’im­pres­sion que l’EVO 4 pouvait se glis­ser dans la poche comme un portable), le modèle 16 assoie clai­re­ment son ambi­tion d’être un appa­reil « clas­sique » de (home-)studio : deux entrées à l’avant (pratique pour bran­cher rapi­de­ment un instru­ment), suivies de tous les contrôles, c’est-à-dire :

  • l’ha­bi­tuel enco­deur cliquable qui peut servir à régler les gains d’en­trée (avec 8 boutons de sélec­tion, un par entrée, sur la face avant), où les niveaux de sortie du moni­to­ring enceinte ou casque (un bouton pour les enceintes, deux boutons pour les deux sorties casque, là aussi sur la face avant)
  • Sous les deux boutons de sélec­tion des sorties casques, on trouve les deux jack 6,35 mm TRS des sorties.
  • Juste à côté un bouton « F », dont la fonc­tion est assi­gnable au sein du logi­ciel (nous y revien­drons).
  • À côté des boutons de sélec­tion d’en­trée, on trouve un commu­ta­teur 48 volts
  • Un commu­ta­teur de circuit haute impé­dance pour les entrées 1 et 2
  • Le bouton Smart Gain, présent sur toutes les inter­faces de la gamme
  • Pour finir, juste à côté de l’en­co­deur, un écran LCD couleur permet de contrô­ler le réglage des niveaux de gains et de sortie, ainsi que le niveau des signaux à l’en­trée et à la sortie.

EVO16 face

EVO16 arrière

Sur la face arrière, on trouve les 6 autres entrées micro et ligne, sur combo XLR Jack TRS 6,35 mm, suivi des 8 sorties ligne. Tout à gauche, avant la prise secteur, les 2 entrées et 2 sorties optiques (ADAT ou S/PDIF), ainsi que la sortie Word­Clock.

Comme on le comprend, l’in­ter­face en elle-même est déjà très complète, et permet­tra à l’uti­li­sa­teur de choi­sir, selon ses préfé­rences person­nelles, de travailler plus tôt au sein de l’en­vi­ron­ne­ment numé­rique, ou direc­te­ment sur le hard­ware, ou bien entendu un mix des deux. Dans tous les cas nous avons trouvé, lors de ce test, la prise en main de l’in­ter­face très facile, avec une utili­sa­tion instinc­tive qui est gran­de­ment faci­li­tée par un design plutôt spacieux.

Une petite critique ? La connec­tique n’est pas fixée au châs­sis de l’ap­pa­reil. Ainsi, elle sera plus suscep­tible de se « fati­guer » à force d’usage, puisque la contrainte méca­nique vien­dra se repor­ter plus forte­ment sur les soudures et sur le circuit imprimé. Cepen­dant, tout le châs­sis, lui, est faci­le­ment démon­table, donc toute inter­ven­tion qui s’avè­re­rait néces­saire en sera faci­li­tée.

On notera fina­le­ment que l’in­ter­face de 14 pouces peut rece­voir des ailettes de rackage (vendues par Audient, en supplé­ment) pour l’adap­ter au format 19 pouces.

Voyons main­te­nant ce que nous réserve le logi­ciel.

Logi­ciel

Le soft­ware qui accom­pagne l’EVO 16 reprend les grandes lignes habi­tuelles des logi­ciels Audient :

Mixer EVO16

On peut choi­sir de faire appa­raître les entrées analo­giques, optiques et les canaux USB indé­pen­dam­ment. Les voies ont toutes les options habi­tuelles : mute, solo, inver­sion de phase, chaî­nage stéréo… En plus d’un master, on a l’op­tion d’en­voyer les voies sur 4 mix supplé­men­taires.

Audient EVO 16 : MicPres EVO16De plus, le logi­ciel donne constam­ment accès aux contrôles de Talk­back, Master Mono, Dim et Mute, ainsi qu’à la sélec­tion d’une paire d’en­ceintes alter­na­tive. Une barre infé­rieure dérou­lante permet, en plus, pour les entrées analo­giques de faire appa­raître les contrôles de gain, l’ali­men­ta­tion fantôme et, pour les entrées 1 et 2, le circuit haute impé­dance. 

Pour finir, le logi­ciel donne accès aux para­mètres de l’in­ter­face, dans lesquels, en plus des réglages atten­dus (la réso­lu­tion par exemple) vous trou­ver tout le plan de routage des entrées/sorties, ainsi que quelques options supplé­men­taires : format ADAT ou S/PDIF pour les E/S numé­riques, sortie mono droite, gauche ou somma­tion, source pour la sortie Clock, balance pano­ra­mique de la paire d’écoutes alter­na­tive et réglage du niveau d’at­té­nua­tion du bouton Dim.

Pour finir avec les réglages de l’in­ter­face, une pres­sion longue sur l’en­co­deur cliquable vous donne accès, sur l’écran de l’in­ter­face, à un menu « Motion UI » qui vous permet de mettre l’in­ter­face en pause, de sélec­tion­ner la brillance de l’af­fi­chage, d’as­si­gner la fonc­tion du bouton « F », de contrô­ler le taux d’échan­tillon­nage de l’in­ter­face, et le format numé­rique sélec­tionné, et de réini­tia­li­ser les réglages d’usine.

  • Audient EVO 16 : Settings EVO16
  • Audient EVO 16 : EVO16 UIMenu

 

Place au bench­mark !

Bench­mark

Préci­­­sons-le d’abord, l’EVO16 travaille dans une réso­­­lu­­­tion max de 24 bits/96 kHz. Un petit tour du côté de RTL Utility nous apprend que la latence réelle est la suivante : 

En mettant le buffer sur 256 samples en 44 kHz, le logi­­­ciel remonte une latence de 14.626 ms.

En mettant le buffer sur 256 samples en 48 kHz, le logi­­­ciel remonte une latence de 14.125 ms.

En mettant le buffer sur 256 samples en 96 kHz, le logi­­­ciel remonte une latence de 8.323 ms.

En mettant le buffer sur 128 samples en 44 kHz, le logi­­­ciel remonte une latence de 4.979 ms.

En mettant le buffer sur 128 samples en 48 kHz, le logi­­­ciel remonte une latence de 8.458 ms.

En mettant le buffer sur 128 samples en 96 kHz, le logi­­­ciel remonte une latence de 4.979 ms.

En mettant le buffer sur 64 samples en 44 kHz, le logi­­­ciel remonte une latence de 5.306 ms.

En mettant le buffer sur 64 samples en 48 kHz, le logi­­­ciel remonte une latence de  5.125 ms.

En mettant le buffer sur 64 samples en 96 kHz, le logi­­­ciel remonte une latence de 4.323 ms.

Afin de tester l’in­ter­face, nous avons fait un bench­mark avec notre fidèle APx515 d’Au­dio Preci­sion. Comme d’ha­bi­tude, nous publions les résul­tats obte­nus en THD, rapport signal/bruit et dévia­tion des voies, pour les entrées et sorties analo­giques. Pour toutes les confi­gu­ra­tions, je règle le gain pour obte­nir le meilleur résul­tat possible.

Gain max : nous le mesu­rons à 57,566 dB, c’est assez proche de l’an­nonce du le construc­teur (58 dB).

Commençons par les entrées ligne : 

  • EVO16 Line Relative-Level- 1 00000-kHz
  • EVO16 Line THD-Ratio

Dévia­tion : ±0,097 dB. Excellent.

THD : toujours sous 0,005 % et souvent vers 0,001 %, là aussi c’est très bon.

Rapport signal/bruit : 95,247 dB.

Passons aux entrées micro : 

  • EVO16 Mic Relative-Level- 1 00000-kHz
  • EVO16 Mic THD-Ratio

Dévia­tion : ±0,213 dB. Un peu moins bien que les entrées ligne, cela étant surtout dû à une plus impor­tant dévia­tion dans le haut et bas du spectre. Toute­fois, cela reste vrai­ment très bon !

THD : Prin­ci­pa­le­ment entre 0,001 et 0,002 %. C’est excellent !

Rapport signal/bruit : 95,361 dB.

Qu’en est-il de la sortie casque ?

  • evo16-hp-relative-level-1-00000-khz
  • evo16-hp-thd-ratio

 En restant sur l’en­trée micro…

Dévia­tion : ±0,270 dB, c’est vrai­ment très bien, on est souvent sur des dévia­tions beau­coup plus impor­tantes dans le haut du spectre avec le gain de l’am­pli casque au maxi­mum.

THD : Là aussi, on est majo­ri­tai­re­ment sous 0,002 %, avec à peine plus au-dessus de 3 kHz.

Rapport signal/bruit : 92,483 dB, pour une sortie passant par un étage d’am­pli­fi­ca­tion en plus, c’est très bon.

En conclu­sion, que dire si ce n’est « super » ? Certes, l’on peut aujour­d’hui trou­ver des résul­tats meilleurs, mais pour des prix souvent 3 fois plus élevés. Et, globa­le­ment, l’EVO 16 nous renvoie de meilleurs résul­tats que la récente iD44 MKII ! Dans la gamme où s’ins­crit cette inter­face, ces résul­tats sont très bons, voire excel­lents.

Conclu­sion

Vous l’au­rez compris, on aime beau­coup cette EVO 16.

EVO16 Détail 1En vérité, son premier argu­ment (à notre avis) c’est son prix : cela peut paraître assez prosaïque, même un peu vulgaire mais, fonda­men­ta­le­ment, l’EVO 16 assemble tout ce qu’on peut attendre d’une bonne desk­top d’Au­dient (et même plus !), mais pour moins cher : la qualité des préam­plis, 8 entrées analo­giques, 8 sorties lignes, une inter­face robuste (même si, oui, les connec­tiques ont l’air un peu moins solide que sur la gamme « iD »), avec un logi­ciel pratique et complet… et cela pour 100 € de moins que l’iD44 MKII !

Si l’on ajoute à cela les E/S optiques, le bouton Smart Gain, l’écran LCD, la fonc­tion Loop­ba­ck… On doit bien recon­naître que cette inter­face est, tout simple­ment, très sédui­sante et très convain­cante. Nous avons d’ailleurs trouvé peu à redire tout au long de cet article, et au moment de conclure nous ne pouvons peut-être que noter l’ab­sence d’E/S MIDI (mais ce n’est pas la seule inter­face, de loin, à ne plus inclure ce format), et l’ab­sence d’un deuxième port USB qui permet­trait de chaî­ner faci­le­ment les inter­fa­ces… Bref, l’EVO 16 n’est peut-être pas un game chan­ger, puisque c’est une inter­face assez « simple » (sans effets inté­grés, par exemple), mais dans cette simpli­cité c’est proba­ble­ment aussi une des meilleures inter­faces d’Au­dient.

9/10
Award Qualité / Prix 2022
Fabrication (?) : Chine
Points forts
  • La plus robuste des EVO
  • 8 entrées micro
  • 2 entrées instrument
  • 8 sorties ligne
  • 2 sorties casques indépendantes
  • 2 entrées/2 sorties optiques
  • Un écran LCD très pratique
  • Très bons résultats en test
  • Un logiciel complet et pratique
  • Bundle généreux
Points faibles
  • Pas d'E/S MIDI
  • Pas de possibilité de chaîner les interfaces en USB
Auteur de l'article Pr. Soudure de La Feuille

Venu à la musique par le bruit, j'y retournerai un jour. J'aime les beaux circuits bien propres, les musiques sales et moches. Technicien de jour, la nuit je dors.


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