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Test de l'interface UAC-232 de Zoom - Comme sur des roulettes !

7/10

Quand Zoom décide de produire une interface qui promet l'élimination de toute possibilité d'écrêtage, cela donne l'UAC-232, premier modèle de ce qui pourrait bien devenir une nouvelle branche dans la production de cette marque quarantenaire. Quarante ans, l'âge des doutes, et l'heure du test !

Test de l'interface UAC-232 de Zoom : Comme sur des roulettes !

Ainsi, il y a à peine plus d’un an, Zoom intro­dui­sait cette nouvelle inter­face qui promet de simpli­fier la vie de beau­coup d’uti­li­sa­teurs novices ou plus chevron­nés, et qui nous appa­raît comme une sorte de réponse person­nelle à la multi­pli­ca­tion des fonc­tions de réglage auto­ma­tique du gain sur les inter­faces de début de gamme.

IMG 20240226 120029En effet, la grande parti­cu­la­rité de cet appa­reil, qui nous paraît être une sorte de réponse aux nombreuses fonc­tions de réglage auto­ma­tique du gain (auto­gain) que l’on voit fleu­rir sur les nouvelles inter­faces produites depuis 1 ou 2 ans, c’est l’ab­sence de réglage de gain analo­gique, et l’im­por­tante plage dyna­mique couverte par l’in­ter­face, permet­tant sur le papier d’en­re­gis­trer des sons du plus pianis­simo au plus fortis­simo sans avoir besoin de cher­cher un réglage préa­lable, en en pouvant seule­ment retou­cher le gain numé­rique, soit depuis le petit logi­ciel mixer four­nit par Zoom, soit dans la STAN. C’est aussi le fonc­tion­ne­ment en 32 bits virgule flot­tante, qui permet poten­tiel­le­ment de récu­pé­rer la forme inté­grale du signal en cas d’écrê­tage numé­rique, option vrai­ment inté­res­sante, mais… il y a un « mais », et on en repar­lera dans l’ar­ticle.

Pour l’ins­tant, passons rapi­de­ment par une présen­ta­tion de la machine en elle-même.

Présen­ta­tion

L’UAC-232 se présente sous la forme d’une boîte légère (355 g), toute faite en plas­tique, et dotée d’ar­ceaux laté­raux permet­tant poten­tiel­le­ment d’ac­cro­cher des câbles pour conso­li­der son instal­la­tion. Cela est expli­cité dans le manuel d’uti­li­sa­teur, en revanche, ce qui n’est pas spéci­fié, et semble donc invo­lon­taire, c’est que les pieds en plas­tiques glis­sés sur ces arceaux tournent, ce qui fait que l’in­ter­face a tendance à rouler de gauche à droite sur le bureau. En cas de session ennuyeuse, on peut même se diver­tir et la pous­ser en faisant « vroum vroum », comme une petite voiture d’en­fant.

  • Capture d’écran 2024-03-13 à 11.30.00
  • IMG 20240226 115914

 

Effet un peu comique et pas très pratique, ni bien pensé d’ailleurs… Cepen­dant, s’il y a bien quelques petits défauts dans sa présen­ta­tion exté­rieure, nous pouvons déjà dire que, dans l’en­semble, l’in­ter­face est plutôt convain­cante.

Ainsi sa faça­de…

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…pré­sente deux entrées sur combo XLR/jack 6,35 mm, avec chacune son bouton pour acti­ver l’ali­men­ta­tion +48V (alim fantôme indé­pen­dante donc, c’est bien !) et l’op­tion d’une impé­dance adap­tée aux instru­ments à cordes élec­triques (Hi-Z) sur l’en­trée 1. Tous les boutons sont rétroé­clai­rés, et la détec­tion du signal à l’en­trée est signa­lée par une LED s’al­lu­mant au-dessus de chaque prise. Seul léger défaut, le bouton « GUITAR/BASS » est peut-être un peu trop serré entre les deux connec­tiques, et pas très facile à atteindre si elles sont employées toutes les deux (même si l’avoir mis un peu plus haut que la zone médiane de la façade doit aider un peu).

Problème un peu simi­laire pour le bouton de réglage du gain de l’am­pli casque, un peu trop proche de la prise 2, et assez petit. Sous lui, la prise casque, sur jack 6,35 TRS. Et à côté, le gros bouton de réglage de l’at­té­nua­tion du signal en sortie. Entre ces deux poten­tio­mètres, un bouton rétroé­clairé pour router le signal direc­te­ment depuis le préam­pli d’en­trée vers la sortie (sans latence, donc) et un indi­ca­teur lumi­neux qui s’af­fiche lorsque la fonc­tion 32 bit virgule flot­tante est active.

L’ar­riè­re…

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…est tout aussi simple, avec deux prises jack 6,35 mm, pour les sorties vers enceintes actives, et les prises E/S MIDI sur format DIN 5 broches (cela fera plai­sir aux aficio­na­dos). La connexion à l’or­di­na­teur et l’ali­men­ta­tion se fait sur prise USB-C, avec la possi­bi­lité d’uti­li­ser une alimen­ta­tion 5V externe lorsque l’in­ter­face est employée avec une tablette, par exemple.

Du point de vue de la construc­tion, nous n’avons pas de critique substan­tielle à formu­ler, au-delà des quelques remarques de place­ment des boutons, mais cela est moins dû à un manque de prévoyance dans le dessin géné­ral de l’ap­pa­reil, qu’à un problème très simple de place : la UAC-232 est petite, et pour gagner de la place il faut faire des compro­mis.

Ajou­tons à ce portrait d’en­semble qu’elle ne néces­site l’uti­li­sa­tion d’un driver qu’avec Windows. L’ins­tal­la­tion est simple et rapide, et le logi­ciel atte­nant est très facile à prendre en main (cf. partie suivante).

Pour ce qui est du fonc­tion­ne­ment en réso­lu­tion à 32 bit virgule flot­tante, il faut préci­ser : l’in­ter­face ne peut bien entendu pas le forcer, et la réso­lu­tion n’est donc possible qu’avec les appli­ca­tions ou logi­ciels compa­tibles. Zoom en précise la liste sur son site (la liste date de 2022 et n’est peut-être plus complète), mais il faut aussi remarquer que sous Windows le driver est égale­ment impor­tant, et si l’in­ter­face répond bien à Asio, ce n’est pas le cas avec les drivers spéci­fiques à l’en­vi­ron­ne­ment Windows comme Wasapi. Il y a donc une limite et tout utili­sa­teur devra faire atten­tion à son usage s’il veut pouvoir béné­fi­cier du 32 bits.

Logi­ciel

Et puisque l’on parle de l’en­vi­ron­ne­ment numé­rique, décri­vons rapi­de­ment le logi­ciel : 

Mixer

Comme on le voit immé­dia­te­ment, c’est très simple : le design repré­sente de gauche à droite la chaîne sonore. On a donc les deux entrées (1 et 2, à gauche) dont on peut régler l’af­fi­chage par deux curseurs : il s’agit bien entendu d’un gain numé­rique, et non d’un simple réglage de visua­li­sa­tion. Ensuite viennent deux fenêtres en défi­le­ment constant où s’af­fiche, en temps réel, la forme du signal entrant, et qui permet de visua­li­ser son gain et son possible écrê­tage. Chaque voie est ensuite envoyée vers son entrée numé­rique USB IN 1 et 2.

En gris, opacité moyenne, on voit le trajet du signal depuis les entrées, vers la sortie prin­ci­pale et le circuit casque, en moni­to­ring direct. Chaque voie béné­fi­cie de son sélec­teur de niveau et de son pano­ra­mique, permet­tant par exemple de créer un mix pour le moni­to­ring direct, et un autre au sein de la STAN.

En mode « strea­ming », les contrôles de gain et pano­ra­mique agissent simul­ta­né­ment sur le mix de moni­to­ring direct et les entrées USB.

Pour finir, une fonc­tion loop­back permet de renvoyer un canal de sortie de l’or­di­na­teur vers les entrées et de le mélan­ger avec les programmes de IN 1 et 2.

On le comprend donc, le logi­ciel est fort simple, c’est sa force et son défaut : il est très facile à prendre en main, le plus facile qu’on n’ait jamais vu, je pense, mais il ne contient aucun des éléments utiles (phase, dim, mute, auxi­liaire, effets embarqués…) que l’on rencontre sur de plus grosses inter­faces — au final, cela se contrô­lera depuis le logi­ciel séquen­ceur utilisé.

Pour finir, ce gain, comment se règle-t-il ? Car oui il y a bien un réglage numé­rique interne, qui se fait au niveau du logi­ciel de mix, mais qui est surtout lié au confort de travail lors de la prise, car l’idée prin­ci­pale de cette inter­face est de se passer de la néces­sité d’un réglage au moment de l’en­re­gis­tre­ment, en travaillant en même temps avec un double conver­tis­seur A/N (un à gain fort pour les signaux faibles et, passé un certain seuil, un à gain faible pour les signaux forts), qui permet une très grande plage dyna­mique sans distor­sion, et le l’en­re­gis­tre­ment de fichiers en 32 bit virgule flot­tante, qui permet après coup de trai­ter les ques­tions de niveau du signal dans le mix avec une excel­lente réso­lu­tion (en cas d’aug­men­ta­tion du gain), et une récu­pé­ra­tion des données au-delà des seuils d’écrê­tages numé­riques.

Cela étant dit, oui vous pouvez faire satu­rer les préam­plis, mais à des niveaux extrê­me­ment forts, diffi­ci­le­ment attei­gnables dans un contexte d’en­re­gis­tre­ment — ou qu’on ne dési­re­rait pas forcé­ment atteindre car ce serait dérai­son­nable, tout simple­ment. Donc les limi­ta­tions du logi­ciel et de l’in­ter­face elles-mêmes appa­raissent comme décou­lant d’une certaine logique, si l’on consi­dère ce produit comme étant avant tout conçu (il nous semble) pour permettre la mise en place et la diffu­sion du système double converto/32 bit virgule flot­tante.

Bench­mark

Préci­­­sons-le d’abord, l’UAC-232 travaille dans une réso­­­lu­­­tion max de 32 bits/192 kHz. Un petit tour du côté de RTL Utility nous apprend que la latence réelle est la suivante :

Le buffer sur 32 samples en 44,1 kHz, RTL Utility remonte une latence de 5,850 ms

Le buffer sur 64 samples en 44,1 kHz, RTL Utility remonte une latence de 7,619 ms

Le buffer sur 128 samples en 44,1 kHz, RTL Utility remonte une latence de 10,113 ms

Le buffer sur 256 samples en 44,1 kHz, RTL Utility remonte une latence de 16,122 ms

Le buffer sur 32 samples en 96 kHz, RTL Utility remonte une latence de 5,094 ms

Le buffer sur 64 samples en 96 kHz, RTL Utility remonte une latence de 5,427 ms

Le buffer sur 128 samples en 96 kHz, RTL Utility remonte une latence de 7,131 ms

Le buffer sur 256 samples en 96 kHz, RTL Utility remonte une latence de 9,593 ms

Afin de tester l’in­ter­face, nous avons fait un bench­mark avec notre fidèle APx515 d’Au­dio Preci­sion. Comme d’ha­bi­tude, nous publions les résul­tats obte­nus en THD, rapport signal/bruit et dévia­tion des voies, pour les entrées et sorties analo­giques. Pour toutes les confi­gu­ra­tions, je règle le gain pour obte­nir le meilleur résul­tat possible.

Plage dyna­mique : 123 dB

Gain max mesuré : 72 dB

Commençons par les entrées ligne : 

  • Line Relative Level (1,00000 kHz)
  • Line THD+N Ratio
  • Line THD Ratio
  • Line SMPTE Distortion Product Ratio

Dévia­tion : ±0,137 dB

THD+N : 0,02 % THD : 0,01 % (@ 1 kHz)

Rapport signal/bruit : 85 dB.

Distor­sion d’in­ter­mo­du­la­tion : –72,4 dB

Passons aux entrées micro : 

  • Mic Relative Level (1,00000 kHz)
  • Mic THD+N Ratio
  • Mic THD Ratio
  • Mic SMPTE Distortion Product Ratio

 

Dévia­tion : ±0,125 dB

THD+N : 0,02 % THD : 0,009 %

Rapport signal/bruit : 80,9 dB.

Distor­sion d’in­ter­mo­du­la­tion : –72 dB

Qu’en est-il de la sortie casque ?

  • HP Relative Level (1,00000 kHz)
  • HP THD+N Ratio
  • HP THD Ratio
  • HP SMPTE Distortion Product Ratio

En restant sur l’en­trée micro…

Dévia­tion : ±0,102 dB

THD+N : 0,03 % THD : 0,04 %

Rapport signal/bruit : 75 dB

Distor­sion d’in­ter­mo­du­la­tion : –57,6 dB

Conclu­sion

L’UAC-232 nous a paru être une sorte de premier essai réussi : un modèle très inté­res­sant, même si pourvu de quelques défauts, et à partir duquel on imagine sans mal Zoom déve­lop­per des produits plus complets et un peu plus déve­lop­pés. En l’état, on remarquera quand même qu’il s’agit d’une inter­face très attrayante, d’abord pour ses quali­tés tech­no­lo­giques assez inno­vantes, ensuite pour un prix plutôt doux, ce qui en fait un produit que l’on voudrait conseiller à des musi­ciens novices, leur garan­tis­sant qualité sonore et faci­lité d’usage. Et si, à notre sens, le design devrait être partiel­le­ment revu, les résul­tats à la mesure sont tout à fait satis­fai­sants pour cette gamme de prix, et le couple doubles conver­tis­seurs/32 bit devrait appor­ter une aisance d’uti­li­sa­tion ainsi qu’une certaine qualité sonore. En bref, un produit promet­teur et enthou­sias­mant.

Notre avis : 7/10

  • Une interface légère et portable
  • 2 entrées micro / 2 entrées ligne / 1 entrée instrument
  • 1 entrée/sortie MIDI au format DIN
  • Une plage dynamique étendue
  • Un fonctionnement possible en 32 bit virgule flottante
  • Une élimination possible de (presque) tout risque d'écrétage
  • Un logiciel très simple d'usage
  • Une fonction loopback
  • Construction tout plastique
  • Boutons un peu trop serrés en façade
  • Les pieds-roulettes

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