En attendant la future workstation Kurzweil, la série PC3 a été déclinée en une version, intégrant une FlashRam pour charger les bibliothèques maison depuis le K2000 ou utilisateur, ainsi qu’une nouvelle mouture d’OS. Coup de projecteur sur cette nouvelle série PC3K.
Cela fait 20 ans tout ronds que le K2000 a été présenté aux musiciens par Kurzweil. Révolution technologique, monstre de synthèse, architecture ouverte, le K2000 prend en 1992 une avance considérable sur les workstations du moment, beaucoup moins performantes. Kurzweil va alors faire évoluer sa technologie et son OS sans véritable rupture. Ainsi, un paquet d’années plus tard, les PC3, jusque-là positionnés comme claviers de scène, héritent de nouveaux VLSI maison, gagnant les galons de véritable workstation, repoussant une nouvelle fois les limites de leurs prédécesseurs : plus de modularité (s’il en était besoin), une modélisation d’oscillateurs analogiques sans aliasing (VA-1), une modélisation d’orgues à roues phoniques améliorée (KB3), un processeur d’effets haut de gamme survitaminé (KSP8 / KDFX). La banque sonore s’est aussi étoffée pendant toutes ces années, sans pour autant renier le passé, chaque nouveau modèle restant plus ou moins compatible avec les précédents.
Mais la série PC3 a déjà 3 ans et manque un peu d’ouverture vers l’extérieur, surtout au plan de la gestion des samples, ne pouvant en importer librement de l’extérieur, en particulier le format maison ; en attendant que Kurzweil ne franchisse une nouvelle barrière technologique, la série PC3K a donc la lourde tâche de rafraichir la gamme. Il s’agit d’une petite évolution, intégrant de la mémoire permanente pour permettre de charger des échantillons compatibles. En parallèle, l’OS de la série PC3 / PC3K a pas mal évolué avec l’arrivée de la V2, apportant son lot de fonctionnalités et de corrections de bugs. La version actuelle est la 2.03 mais nous avons testé un PC3K6 équipé de la 2.10 bêta. Voyons si les atouts de cette évolution sont suffisants pour lutter contre une concurrence, en particulier un certain Kronos (certes plus cher), qui a pris la tête du cortège des synthés-workstations. Une dernière remarque avant de plonger dans la VASTitude : nous sommes repartis du test initial du PC361que nous avons fait évoluer en grande partie, plutôt que s’amuser à pointer les améliorations, dans la mesure où la V2 concerne toute la série.
[Edition de mars 2013 – Nous venons de mettre la main sur la carte Rom d’extension enfin disponible ; une section spécifique lui est dédiée, ainsi que de nouveaux exemples sonores].
Bel objet
La gamme PC3K est déclinée en 3 modèles : le PC3K6 (clavier 61 touches légèrement lestées Fatar TP9), le PC3K7 (clavier 76 touches semi-lestées Fatar TP8) et le PC3K8 (clavier 88 touches lourdes Fatar TP40L). Tous sont dynamiques et répondent à la pression. Le PC3K6 testé reprend en grande partie la solide carcasse métallique classieuse du PC361, cette fois de couleur noire, couverte des mêmes commandes. Les flancs en bois avec aluminium serti renforcent la sensation de haute qualité de construction. La sérigraphie jaune, blanc et bleu est du plus bel effet et facile à lire. Sur la gauche, après le curseur de volume, on trouve 9 longs curseurs et 9 boutons poussoirs dédiés aux commandes en temps réel des paramètres internes ou de modules externes (fonctions clavier maître très poussées), selon des réglages mémorisés avec chaque programme / Setup. Le choix du chiffre 9 se justifie par la modélisation d’orgues à roues phoniques avec tirettes harmoniques, dont nous reparlerons plus tard. Les modes de jeu / édition et le transport du séquenceur se commandent par le pavé situé à gauche de l’écran. Ce dernier, pas des plus modernes, est de type LCD monochrome rétro éclairé bleu fluo 240 × 64 points à contraste et luminosité réglables. À sa droite, 2 pavés totalisant 40 boutons placés autour d’un gros encodeur permettent de naviguer facilement dans les différentes banques sonores par catégorie et numéro de programme, ou encore d’entrer les valeurs numériques du paramètre en cours d’édition. Côté contrôleurs, on trouve 2 molettes et 2 boutons à gauche du clavier, l’un dédié à l’arpégiateur et l’autre assignable à une fonction interne ou CC Midi.
Le clavier 61 touches plastiques Fatar TP9 de ce PC3K6 est légèrement lesté, sensible à la vitesse de frappe et à la pression. Il offre une réponse assez light mais franche, en tout cas pas de quoi s’user prématurément les doigts. Si on tape très fort, il a assez tendance à émettre un bruit un peu toc. Par ailleurs, on aurait apprécié une série de rotatifs et quelques pads, qui auraient fait du PC3K un clavier de commande exemplaire… À l’arrière, c’est un véritable gruyère : borne pour prise secteur (alimentation interne commutable manuellement en 120 ou 240 V, merci !), prise casque, 2 paires de sorties stéréo symétriques jack TRS (conversion N/A 24 bits), 2 prises pour contrôleurs (Breath et ruban), 5 prises pour pédales (2 de type continu et 3 de type interrupteur), une sortie numérique coaxiale (AES ou S/P-Dif) avec entrée jumelée pour synchro numérique, 2 potards pour le réglage de l’écran (luminosité et contraste), un trio Midi (avec Out/Thru commutable), une prise USB1 To Host (elle fonctionne indifféremment en Midi ou disque virtuel pour le transfert de données) et une interface USB To Device pour clés ou disques pour stocker des données (programmes, séquences et OS) ou importer des samples en FlashRam (nous y reviendrons). Cette prise USB est également capable d’autoalimenter des périphériques nécessitant jusqu’à 100 mA de courant. Pour les données de masse, autant utiliser celui-ci, car le port USB1 To Host est incapable d’échanger des fichiers de plus de 1,6 Mo avec un ordinateur, donc pour tester directement nos propres mégabanques Kurzweil sur CD-Rom, nous avons dû repasser…
Enfin, l’intérieur de la machine offre un slot pour Rom d’extension PCM de 64 Mo, afin d’étendre la panoplie sonore d’échantillons. [Edition de mars 2013 : après 4 ans de développement, la carte Kore 64 est enfin disponible (cf. Hard Kore)]. Par contre côté connectique, pas d’entrée audio pour traiter des sons externes ; dommage, il y avait de quoi faire avec les DSP internes !
Ergonomie maison
Les utilisateurs des précédentes machines Kurzweil des séries K ne seront pas déroutés par la prise en main du PC3K. L’écran, identique à ceux des séries K2500 / K2600, représente certes un progrès par rapport aux précédents claviers de scène Kurzweil type PC2, mais s’avère un peu juste de nos jours ; d’autant que le PC3K est l’un des synthétiseurs les plus profonds du marché… heureusement, l’ergonomie est bonne en regard de la complexité, grâce notamment aux 6 touches de fonction associées à une navigation aisée entre les pages menu, avec défilement et édition type poupées russes (par exemple Setup, puis programme, puis couche, puis multisample, puis zone, puis sample). Lorsqu’on remonte dans la hiérarchie d’édition, la machine avertit si on fait des modifications nécessitant de sauvegarder les données. Les données sauvegardées sont alors mémorisées avec le pointage vers leurs objets dépendants, si nécessaire. De même, des touches spécifiques permettent de changer de couche sonore ou de canal Midi selon le mode. Bien vu !
Comme toujours, les paramètres sont exprimés dans leur véritable unité (fréquences en Hz, temps en secondes, niveaux en dB…). Le mode Quick Access permet d’organiser ses programmes / Setups par 10 pour une visualisation directe et un rappel instantané. Conjuguées aux touches de sélection par catégorie, banque et numéro de programme, on s’y retrouve aisément parmi les 2560 programmes en mémoire. Lorsqu’on choisit un programme, l’écran affiche les couches sonores utilisées ainsi qu’une indication approximative de leur tessiture. Une fonction info permet également de visualiser l’assignation des contrôleurs physiques. Certes, les récentes workstations concurrentes proposent un affichage graphique précis du clavier et des couches utilisées, une représentation des profils de filtrage et des courbes d’enveloppe, des diagrammes des matrices de modulation, ou encore le routage précis des multieffets… reconnaissons que l’interface graphique du Kurzweil commence un peu à dater, c’est un peu le MS-DOS à l’époque de Windows ! Mais quand on a pris l’habitude, c’est beaucoup plus convivial à l’usage qu’il n’y parait de premier abord… et s’il faut, il y a l’éditeur PC/Mac spécifique gratuit développé par la société SoundTower, désormais en V2 (voir photos), compatible avec toute la gamme PC3 (X, K, LE).
Héritage sonore
Ce qui nous a toujours frappés chez Kurzweil, c’est la capacité à faire rentrer au chausse-pied des instruments très consommateurs dans des mémoires ridicules. C’est aussi la qualité des algorithmes de calcul du vol des voix (quand la polyphonie maximale est atteinte), qui donne toujours l’impression qu’il y a beaucoup plus de voix qui jouent en réalité que sur le papier. Le PC3K n’échappe pas à la règle. Les sons proviennent d’une Rom compressée de 64 Mo, identique à celle du PC3. Pour les connaisseurs de la série PC, il s’agit de la Rom du PC2 étendue avec de nouveaux échantillons de cordes stéréo. Pour les familiers de la série K, c’est aussi une compilation des Roms initiales de K2000/K2500/K2600/K2661, Rom Orchestral et Contemporary des K2500/K2600/K2661, Rom Triple Strike Piano et Vintage Electric Piano des K2600/K2661, voix jazzy multisamplées du CD-Rom Take-6… sans oublier les fameuses « nouvelles » sections de cordes stéréo.
La musicalité de ces Roms, dont une partie est devenue légendaire à travers les années, est unanimement reconnue. Le PC3K embarque plus de 1000 programmes d’usine, dont de très bons pianos acoustiques et électriques, avec un coup de cœur pour les Rhodes, CP80, Wurlitzer et Clavinet. Les orgues modélisés ont encore progressé par rapport au PC3, grâce à une section Leslie retravaillée permettant maintenant de magnifiques Screaming de B3 qui n’ont plus rien à envier à leur concurrence matérielle ou logicielle ; leur édition en temps réel est toujours un régal grâce aux 9 tirettes physiques et aux commandes vibrato / Leslie / percussions sérigraphiées. Déclinées en différentes versions, les basses sont très musicales, rondes et faciles à mixer, avec mention spéciale aux techniques Pull/Slap. Les sons orchestraux ont fait la réputation des machines Kurzweil, le PC3K ne déroge pas à la règle, avec des ensembles prêts à conquérir Hollywood. Les percussions sont au rendez-vous et un grand nombre de nouveaux kits sont proposés dans le PC3K. Franchement en retrait, il y a les guitares, en particulier les versions acoustiques.
Certains utilisateurs avaient reproché à la banque du PC3 de ne pas contenir suffisamment de sons synthétiques élaborés. Kurzweil a donc en partie revu sa copie, en retravaillant une partie de la banque et en offrant des points de départ solides pour approfondir la synthèse. La bonne nouvelle pour les clients achetant en France, c’est que l’importateur livre le PC3K avec des programmes synthétiques additionnels tirés de 2 excellentes banques développées par Stéphane « Barb » Garganigo. La première, baptisée Moose Attack, est orientée synthés analogiques et FM des années 80 ; la seconde, Vortex, est dédiée aux modulaires et au Waveshaping. Les 2 derniers fichiers audio de ce test sont issus de ces banques, le second étant directement pris parmi les 15 programmes offerts. Il s’agit d‘un véritable voyage à travers l’histoire de la synthèse, avec la reprise de sons marquants dont l’inspiration n’échappera à personne (synchro Jarresque au Synthex, Riff Yazzoesque de Pro-One, résonance Kraftwerkienne robotique modulaire, cuivres à la cuisine Italo Disco ou gros effets déjantés à base de DSP…).
Chaque programme est traité avec soin et tire pleinement partie de la synthèse VAST et des contrôleurs temps réel… bref, une belle maîtrise de la bête par Stéphane et des sons directement utiles, bravo et merci ! Au global, l’écoute du PC3K révèle une musicalité incroyable, grâce à une base d’échantillons cuisinés de main de maître par les Sound Designers Kurzweil. Mais il est certain qu’à côté des 8 gigas en streaming réservés aux 2 pianos du Korg Kronos, des sons expressifs SA2 des derniers Yamaha Tyros ou des programmes SuperNatural Acoustic du Roland JP-80, certains instruments de cette Rom sont aujourd’hui largement concurrencés. La FlashRam de 128 Mo prend alors tout son sens (détails ci-après), tout comme l’extension Rom Kore 64 dont nous allons maintenant parler [Edition mars 2013].
- 1newB302:56
- 2newFM01:39
- 3newGuitarE01:25
- 4newPolysynth01:09
- 5newVoices01:20
- 6newDrums04:40
- 7newPads01:26
- 8PianoAc01:30
- 9PianoEl01:06
- 10Wurly01:31
- 11Clavinet00:30
- 12CP8001:36
- 13Brass00:39
- 14Guitars01:10
- 15Basses01:12
- 16Strings01:13
- 17Orchestral02:27
- 18Choirs01:14
- 19Mellotron01:13
- 20Synthlead00:45
- 21Synthbass01:28
- 22MooseFullBank01:52
- 23MooseProg4Saico04:59
Hard Kore [édition mars 2013]
Il aura fallu plusieurs années de travail au R&D de Kurzweil pour mettre au point et finaliser une carte d’extension Rom pour toute la série PC3. Comme son nom le laisse entendre, la Kore 64 embarque 64 Mo d’échantillons acoustiques et électroniques. Ce chiffre peut sembler bas, mais les ingénieurs de chez Kurzweil sont réputés pour avoir fait entrer un orchestre symphonique dans une boîte d’allumettes. L’installation de la Kore 64 est entièrement réalisable par l’utilisateur. Tout commence par une mise à jour de l’OS (2.20 minimum), opération au cours de laquelle les objets sont mis à jour (keymaps, programmes, setups, patterns…). Ensuite, il suffit d’enlever une trappe située sous la machine pour installer la carte comme une vulgaire barrette SIMM. Sur la série K, la FlashRam est déjà présente dans l’un des 2 slots disponibles ; la Kore 64 s’installe juste à côté, après avoir bien pris soin de positionner un petit jumper en fonction de la version du PC (série 3K ou 3) et de nettoyer les connecteurs en or avec l’antioxydant fourni dans le carton. Au bout de quelques minutes, l’opération est réalisée et après vérification que tout s’est bien passé, le PC3K6 est prêt à rugir.
La Kore 64 ajoute aux son de base 337 Presets, ainsi que 50 Setups et 452 Patterns rythmiques. Au menu, des synthés vintage, des cuivres, des guitares électriques et des percussions acoustiques d’excellente qualité et très inspirants. Avec plus de 100 programmes, les sons de synthés occupent une place de choix dans ce nouvel arsenal. Ils sont basés sur des échantillons d’ARP Chroma, de SEM Oberheim, de TX802 Yamaha, de Casio CZ1 et d’ondes de précédentes machines Kurzweil : un judicieux complément de sons issus de synthèses variées : analogique mono et polyphonique, FM et distorsion de phase. Ces sons sont orientés hip-hop, house, trance et électro ; certains programmes sont modifiables en tempo à l’aide des contrôleurs physiques. Viennent ensuite des sons de guitares électriques mythiques, les Stratocaster Fender et Les Paul Gibson. On apprécie les différentes articulations de jeu qui ajoutent un réalisme accru aux instruments et une couverture de style très large ; rien à voir avec les sons de base. Une mandoline et un banjo sont aussi de la partie, surtout utiles pour la country et la variété.
Le troisième volet de la Kore 64 est dédié aux bois et aux cuivres ; on y trouve différents types de saxes (alto, ténor, baryton), des trompettes et des trombones, en solo ou en section. Là encore, un soin particulier a été mis dans les différentes articulations et la manière de les contrôler en temps réel, notamment par la pression. Des sons à l’aise dans les styles funk, jazz, R&B et rock. Enfin, une large partie de la Rom est dédiée aux kits de percussions acoustiques, électroniques et ethniques. On trouve des kits dynamiques stéréo complets de marques célèbres de batteries telles que Ludwig, Pearl, Yamaha, DW, Rogers et Gretsch. Au rayon cymbales, c’est un florilège de chez Zildjian, Paiste et Sabian. Forte de ses 70 nouveaux kits contrôlés avec les curseurs situés en façade, cette section est vraiment spectaculaire et vient décupler le volume d’échantillons de percussions d’origine. Bref, cette Rom est un atout de tout premier choix pour les PC3K / PC3, d’autant qu’elle est proposée à un tarif raisonnable.
- PC3KKore64 Bass&Lead 01:02
- PC3KKore64 Brass 00:58
- PC3KKore64 Drums Ac 02:08
- PC3KKore64 Drums El 00:51
- PC3KKore64 Drums Et 01:53
- PC3KKore64 EG Laisse Polo 01:34
- PC3KKore64 EG Strat 01:34
- PC3KKore64 Mando&Banjo 00:37
- PC3KKore64 Marimbas 00:54
- PC3KKore64 Pads classics 01:07
- PC3KKore64 Pads soft 01:18
- PC3KKore64 Stacks 01:23
VAST territoires
Le PC3K est une workstation ultra puissante polyphonique 128 voix sur 16 canaux multitimbraux, dont la partie synthèse repose sur une lecture d’échantillons très avancée et 2 types de modélisations : analogique et orgues à roues phoniques (voir Synthèse VA-1 et Modélisation KB3 ci-après). La synthèse VAST a vu le jour il y a 20 ans sur le K2000. Il s’agit d’une synthèse modulaire, permettant d’utiliser différents DSP audio (oscillateurs, filtres, Shapers, distorsions, synchro… au total 47 DSP différents) combinés en algorithmes et de moduler le tout avec un paquet d’outils (enveloppes, LFO, générateurs de signal, CC Midi, contrôleurs physiques). L’approche VAST s’est encore approfondie sur le K2600, multipliant les possibilités de traitement en utilisant jusqu’à 3 couches de modules. Avec les PC3 / PC3K, nous sommes passés à la Dynamic VAST, capable d’utiliser une cascade de 32 couches de modules DSP, chacune disposant d’algorithmes indépendants. Une couche consomme 1 ou 2 voix de polyphonie (multiéchantillon mono ou stéréo), donc les traitements les plus radicaux font appel à plusieurs couches cascadées, grappillant les voix avec gourmandise. Chaque couche fait ainsi appel à un multisample qui passe dans un algorithme, c’est-à-dire un arrangement de modules DSP. Par exemple, un ensemble Pitch / forme d’onde / filtre / Shaper / Ampli. Il y a 28 algorithmes initiaux et 38 algorithmes pour les cascades. Les blocs DSP Pitch et Ampli sont toujours présents au début et à la fin de la chaîne d’un algorithme. Le Pitch gère la hauteur (accordage grossier et fin), le tracking clavier et le tracking par la vélocité. L’Ampli gère les mêmes variables appliquées au volume.
Mais la synthèse Dynamic VAST, c’est aussi la possibilité de créer ses propres algorithmes de modules DSP, jusqu’à 4 par couche suivant la complexité des modules que l’on souhaite utiliser, en plus des modules Pitch et Ampli. Un module DSP de forme d’onde classique (avec aliasing) occupe 1 unité, une onde VA-1 (sans aliasing) prend 2 unités, alors qu’un filtre 4 pôles résonant avec séparation en consomme 4. Chaque module DSP dispose de 1 ou 2 entrées et 1 ou 2 sorties. On peut donc connecter un module vers (ou depuis) 1 ou 2 autres modules. Cette connexion peut se faire avec n’importe quel module DSP dans la chaîne, pas forcément avec les modules adjacents, permettant ainsi des combinaisons en série et en parallèle. C’est énorme ! Et n’oublions pas que tout cela est pour une seule couche et qu’un programme peut en comprendre 32, monstrueux ! Chaque couche dispose d’un mode de jeu (mono / poly avec portamento / legato), une fenêtre de tessiture et de vélocité, un sens de lecture des échantillons, un délai, des paramètres de réponse aux contrôleurs physiques, des départs effets, un niveau de sortie, un panoramique, un crossfade… et un riff Midi (séquence assignable, voir ci-après). Mais ce n’est pas tout…
Synthèse VA-1
La synthèse VA-1 hérite du synthé prototype du même nom présenté par Kurzweil en 2004. Hélas, en pleine tourmente financière, la société n’avait pu aller au-delà de cette étape. Au lancement du PC3, le marché des synthés VA purs semblait moribond, ce qui n’avait pas empêché Kurzweil de réintroduire une partie de sa technologie VA dans sa machine. Ce choix prend aujourd’hui tout son sens, alors que l’offre de synthés VA semble repartir et que les nouvelles workstations telles que le Kronos multiplient les moteurs de synthèse. Kurzweil a donc choisi d’intégrer les oscillateurs du VA-1 dans ses blocs d’algorithmes. Ce choix est tout à fait judicieux, pour plusieurs raisons : d’abord parce que la synthèse VAST dispose déjà de tous les algorithmes nécessaires à la synthèse soustractive : filtres résonants ultra sophistiqués, enveloppes pêchues, LFO complexes avec synchro, processeurs mathématiques, générateurs de rampe, matrices de modulation… plus qu’il n’en faut.
Ensuite, parce que les oscillateurs numériques d’origine, qui préfiguraient déjà la synthèse à modélisation analogique au début des années 90 sur le K2000, souffraient d’un gros défaut : l’aliasing ! Impossible d’utiliser ces oscillateurs dans les octaves supérieures sans être envahi d’infâmes gargouillis numériques. Avec les nouveaux modules KVA, Kurzweil a définitivement réglé ses comptes avec l’aliasing : enfin débarrassé de tout artefact audio, le signal est pur jusqu’aux octaves les plus élevées et ça sonne magnifiquement bien !
Le PC3K propose donc 22 types d’oscillateurs KVA : 11 modèles de haute qualité avec anti-aliasing et 11 modèles sans, ces derniers étant moins modulables mais jusqu’à 4 fois moins gourmands en ressources DSP. Les oscillateurs anti-aliasing occupent de 1 à 8 blocs DSP, soit 2 Layers pour certains. Morale de l’histoire, pour créer un synthé « type VA classique » à 2 oscillateurs avec synchro et filtre, il va falloir empiler 3 à 4 couches sonores, dont certaines ne seront pas utilisées à fond. Une approche simili-modulaire un peu complexe, on aurait souhaité avoir des gabarits simplifiés, mais Kurzweil est apparemment resté sourd à nos demandes faites il y a 3 ans en la matière. SoundTower ne fait pas d’ailleurs pas beaucoup mieux avec son éditeur. Certains blocs VA-1 sont capables de générer des ondes Supersaw ou Triple Saw modulées ; d’autres, de la FM par combinaison de blocs ; d’autres encore, de faire de la synchro d’ondes (Hard Sync); d’autres enfin, de réaliser du morphing en temps réel entre une onde dent de scie et une onde sinus ; il s’agit bien là d’un véritable morphing tout en douceur des harmoniques, pas d’un simple crossfade. Une section qui mérite vraiment d’être exploitée à fond !
Import – export
Outre l’interface USB To Device, le principal élément de différenciation de la série PC3K par rapport à la série PC3 est la FlashRam intégrée de 128 Mo, permettant d’importer des échantillons externes (format WAV et AIFF), ainsi que toutes les banques Kurzweil (format KRZ, K25, K26, PC3). La conversion des samples et Keymaps Kurzweil des séries K2000 se fait à 100%, mais elle tombe à 80% pour les programmes et Setups. Certains paramètres seront ainsi ignorés : le Sample Skip (permettant, sur les K2500/K2600, de transposer les samples au-delà de 1 octave vers le haut), les programmes KB3 (pour les K2500/K2600/K2661), les programmes Triple Mode (pour les K2600/K2661) et les paramètres d’effets (pour tous les K). Pour ces derniers, c’est vraiment décevant, parce qu’il va falloir se taper toute la reprogrammation des effets ; le K2600, lui, était capable de convertir automatiquement les effets du DSP Digitech originel des K2000 / K2500 ; on aurait donc aimé qu’il en soit ainsi pour le PC3K vis-à-vis du KDFX !
Pour ne pas partir de zéro, Kurzweil offre des banques gratuites téléchargeables depuis son site : un fichier de compatibilité avec la Rom du K2661 (12 Mo) et deux fichiers tirés de fameuses banques Kurzweil sur CD-Rom : SynthScapes (4 fichiers totalisant 90 Mo) et Take 6 (19 Mo). Cela représente un total 121 Mo de samples, de quoi remplir pratiquement toute la FlashRam, après plusieurs dizaines de minutes, car le chargement et la « reconstitution » des banques prend du temps. Mais une fois en mémoire, ces banques ne ralentissent absolument pas le temps de boot du PC3K, inférieur à 15 secondes ! Quelle que soit la haute qualité de ces banques, on ne peut toutefois s’empêcher de faire la comparaison avec les mégabanques Yamaha pour Motif XF ; et puis, 128 Mo de FlashRam contre les 2 Go du Motif XF, certes optionnels, ça fait un bel écart… sans parler du streaming du Kronos sur des banques de plusieurs Go, certains ayant fait tourner des SSD jusqu’à 128 Go ; le jour où il sera ouvert aux samples utilisateurs, ça fera très mal…
Depuis l’OS 2.03, les PC3 disposent désormais d’un éditeur de Keymap, permettant de créer des multisamples utilisateur, le PC3K étant capable de combiner indifféremment des samples en Rom ou en RAM, avec une limite de transposition de 1 octave vers le haut. Un Keymap possède plusieurs zones clavier, chacune comprenant un sample avec sa tessiture (sans chevauchement possible au sein d’un même Keymap), sa fenêtre de vélocité (8 plages consécutives), sa transposition, son accordage et son volume. Mais ce n’est pas tout, puisque les samples en Rom ou en RAM sont éditables à leur tour, avec 2 pages de paramètres. La première est dédiée aux paramètres généraux : note racine, pitch, volume, point de départ alternatif, déclin, release, bouclage, sens de lecture (avant, arrière, bidirectionnel) ; la seconde est dédiée aux 4 paramètres de Trim : 3 points de lecture (début, alternatif, fin) et 1 point de bouclage. L’édition est de type graphique, avec zoom de temps et d’amplitude immédiatement disponible avec les touches de fonction situées sous l’écran. En revanche, il n’y a pas d’édition poussée des samples utilisateur au cœur de la forme d’onde elle-même, genre changement de pitch, compression / expansion temporelle, découpage en tranches, contrairement aux workstations de la série K2000… il faudra pour cela utiliser un éditeur externe, mais pas celui fourni…
Modélisation KB3
Le mode KB3 est dédié à la modélisation d’orgues à roues phoniques, tels que le B3 Hammond, mais aussi les orgues combo type Vox ou Farfisa. EN KB3, il n’y a pas de couche sonore comme dans un programme classique ; par ailleurs, la polyphonie est totale sur un programme KB3, la polyphonie restante pour les autres programmes étant fonction du nombre de roues phoniques utilisées par le programme KB3 : par exemple, le B3 utilise 91 roues phoniques, dont 12 pour les basses. Sur le PC3K, 2 roues consomment 1 voix de polyphonie, à laquelle on ajoute 1 voix pour le click. Si on utilise 79 roues, on consomme donc (79+1)/2 = 40 voix en permanence. Il en reste alors 128–40 = 88 pour les autres programmes classiques. Bon, finis les maths ! Il y a en fait 2 ensembles de roues (inférieur et supérieur), l’un utilisant des ondes numériques générées, l’autre des échantillons en Rom / FlashRam au choix (le mieux étant d’utiliser des sons bouclés). Ceci permet d’utiliser d’autres sons que des sons d’orgues, ce qui peut donner des résultats intéressants (passer des voix ou des cordes dans des roues phoniques !).
Différents types d’orgues sont possibles, simulant des modèles plus ou moins anciens ou entretenus. Les 9 tirettes harmoniques peuvent être désaccordées, ce qui permet d’aller au-delà des traditionnels pieds (16’, 5 1/3’, 8’, 4’, 2 2/3’, 2’, 1 3/5’, 1 1/3’, 1’). La percussion possède 2 pages d’édition à elle seule : volume, decay, harmonique, tracking clavier, contrôle via 2 tirettes harmoniques, avec contrôles séparés pour la percussion Soft et Loud. Une page supplémentaire est dédiée au click, qui ajoute un bruit caractéristique sur les attaques de notes. On peut là aussi contrôler volume, attaque, déclin, tracking, seuil de redéclenchement et effet aléatoire.
Ce n’est pas tout, puisqu’on va pouvoir paramétrer le Leakage, c’est-à-dire l’effet d’induction de signal entre les roues adjacentes, encore appelée « Bleed ». Cela permet de salir le son de façon bien plus réaliste qu’avec des samples, puisque l’effet ne varie pas linéairement par rapport au tracking clavier. Là encore, différents modèles d’orgues sont reproduits, suivant les composants originellement utilisés. Enfin, on peut vernir le signal avec un vibrato, un chorus et un EQ. Reste alors à envoyer le tout dans le processeur d’effets. Rien de tel qu’une chaîne vibrato + chorus + distorsion + Leslie + simulateur de cabinet avec plus de 40 paramètres éditables !
Côté performance live, le mode KB3 tire pleinement partie de la section de commandes temps réel de la partie gauche du panneau avant : non seulement les 9 faders reproduisent le contrôle du volume des 9 tirettes harmoniques sur 8 ou 128 valeurs, mais les 9 boutons situés juste au-dessus permettent d’introduire des modulations : vitesse de la simulation Leslie, vibrato (lent, rapide, chorus), percussion (marche, volume, decay, harmonique). Des CC Midi permettent de commander ces paramètres, en plus de la pédale d’expression, du niveau de click et du Leakage. Impressionnant ! Côté son, le mode KB3 a fait d’énormes progrès par rapport à sa première apparition il y a 15 ans. La version 2.03 de l’OS a apporté des améliorations remarquables sur la simulation de Leslie, comme en témoignent les nombreux nouveaux programmes développés (cf. exemples audio). Cette fois, le KB3 est largement capable de rivaliser avec la concurrence.
Modulations à l’infini
Les machines Kurzweil sont réputées pour leurs capacités de modulations exceptionnelles. Le PC3K n’échappe pas à la règle, un vrai régal pour les spéléologues de la synthèse. Quels que soient les DSP utilisés dans les algorithmes, on peut en moduler les paramètres en temps réel (contrôleurs physiques ou sources de synthèse). Ceci se fait habituellement avec 2 sources distinctes, dont l’une est elle-même contrôlable par une autre source entre 2 valeurs extrêmes. Les destinations sont multiples et absolument exhaustives : 2 LFO, 2 ASR, 4 FUN, 3 enveloppes (dont une attribuée au volume), tous les contrôleurs physiques, les CC Midi… Les LFO peuvent se synchroniser à l’horloge Midi ou osciller entre 2 valeurs extrêmes contrôlables (jusqu’à 24 Hz, là on aurait aimé plus !). Ils offrent 44 formes d’onde plus ou moins complexes et un réglage de phase. Les ASR sont des enveloppes à 3 temps (0 à 30 secondes) qui peuvent se boucler, histoire de moduler des paramètres sans monopoliser les grosses enveloppes.
Poursuivons avec les FUN, qui permettent de mélanger 2 signaux pour en fabriquer un troisième, suivant 52 différentes fonctions mathématiques : addition, soustraction, moyennes, comparaison, valeurs absolues, quantisation, fonctions trigonométriques, fonctions booléennes… de quoi réjouir tous les boutonneux des classes prépa scientifiques. Enfin, les 3 enveloppes offrent 7 segments (temps et niveaux) modulables, avec tracking clavier et de nombreuses possibilités de bouclage entre les différents segments. Un paramètre « Impact » permet de booster les 20 premières millisecondes de l’enveloppe de volume afin d’ajouter du punch au son, idéal pour les attaques rapides. Reprenons notre respiration, parce que ça continue…
KSP8 inside
Le processeur d’effets du PC3K repose sur le KSP8, hérité du DSP KDFX développé à l’origine comme option pour le K2500 et intégré au K2600. Ce processeur dédié était d’une très grande puissance et d’une très haute qualité sonore, à tel point que certains achetaient des K2500R équipés de KDFX pour les utiliser en processeur dédié. Le KSP8 est en gros un double KDFX, le processeur du PC3K étant lui-même un peu plus qu’un KSP8. Mais l’équivalence est telle que le mode d’emploi du PC3K ne se donne même pas la peine de détailler les effets et nous renvoie vers le manuel du KSP8, bon…
En puissance d’effets, seul le Kronos de Korg rivalise à ce jour avec le PC3/PC3K. Sur le PC3K, chaque programme offre une chaîne d’effets d’insertion et deux chaînes d’effets auxiliaires, avec envois réglables. Les effets d’insertion s’appliquent soit à tout le programme, soit à certaines couches au choix, utilisant jusqu’à 11 bus. Chaque chaîne d’effets auxiliaire peut être appliquée avant ou après effets d’insertion, ce qui offre une souplesse incroyable de routage. Une chaîne peut contenir jusqu’à 16 boîtes d’effets distinctes et 15 points de modulation à choisir parmi tous les paramètres d’effets. Parmi les sources de modulation, on trouve 2 LFO, 2 ASR et 4 générateurs de fonctions mathématiques, tout cela spécifique aux effets, impressionnant ! L’éditeur permet d’ajouter / supprimer des blocs d’effets à n’importe quel endroit de la chaîne, la seule limite étant la puissance totale du DSP (16 unités), donc la complexité de chaque effet (1 à 8 unités, les plus fréquents consommant 1 à 3 unités).
Au programme : réverbes, délais (simples, multiples), EQ (graphiques / paramétriques), processeurs de dynamique (compresseurs, expandeurs, gates simples ou multibandes), ensembles (chorus, flanger), filtres, distorsions, Leslie / tremolo / autopan, modulateurs en anneau, le tout en mono ou stéréo. Fournis par le constructeur comme base de départ, 745 chaînes d’effets, 481 effets Presets, 212 algorithmes, chacun disposant de plusieurs dizaines de paramètres. Côté son, on est au niveau des meilleurs processeurs dédiés, genre Lexicon PCM ou DSP Eventide, du très grand art ! Là où le PC3K enfonce le clou, c’est dans ses modes multitimbraux (Setup ou Song). Dans ces modes, chaque piste offre une chaîne indépendante de multieffets d’insertion. À noter que chaque effet consomme une certaine quantité de ressources DSP et qu’il est nécessaire d’arbitrer entre les « gros » et les « petits » effets. Les 2 bus auxiliaires sont, eux, communs au programme spécifié. À noter qu’il est possible d’écraser les valeurs de départ et les réglages pré/post stockés dans les programmes, afin d’affiner les réglages. Enfin, le PC3K propose une dernière chaîne en sortie principale, composée d’un EQ et d’un compresseur, dont l’ordre est paramétrable. Ah si seulement le PC3K avait eu des entrées audio !
Vitesse démultipliée
Le PC3K est multitimbral 16 canaux. Pour le jeu, c’est le mode Setup qu’il convient d’utiliser pour gérer 16 zones Midi indépendantes en émission / réception. Les faders permettent de mélanger rapidement les volumes et autres paramètres programmés dans la matrice de modulation, tandis que la couleur des diodes de la rangée de 9 boutons indique le statut des canaux (joués / mutés, le neuvième bouton permettant d’alterner entre les canaux 1–8 et 9–16). Pour chaque canal, on mémorise le programme, le canal Midi, la destination de l’émission (Midi, USB, locale), la tessiture, la fenêtre de vélocité, le panoramique, le niveau, les routages vers les effets (avec écrasement possible des paramètres réglés en mode programme). On trouve aussi tout ce qui concerne la réponse aux contrôleurs physiques : Pitchbend, molette de modulation, curseurs linéaires, pédales, pression, contrôleur de souffle, switch assignable, contrôleur à ruban… l’éditeur s’avère à ce stade d’une aide précieuse pour visualiser les différentes couches sonores ou les mélanger.
C’est dans le mode Setup que se règlent les arpégiateurs. Chaque canal a le sien, qui peut commander les programmes internes ou des modules externes via Midi. On trouve différents modes de jeu : haut, bas, alterné, ordre joué, aléatoire, Shuffle, Walking, avec ou sans glissando… la vélocité et la pression peuvent moduler le son. Après chaque cycle, la hauteur des notes peut être décalée. Lorsqu’on relâche les notes, on peut produire différentes actions : stopper, continuer, ajouter des notes… de quoi se perdre, sans toutefois ne jamais s’ennuyer. Bien évidemment, différentes signatures temporelles sont prévues et tout ce beau monde se synchronise en Midi.
Au-delà des arpégiateurs, il est aujourd’hui fréquent de trouver des patterns rythmiques sur les workstations et le PC3K n’échappe pas à la règle. Chaque canal offre un motif rythmique indépendant, baptisé riff. Un riff est importé à partir des pistes du séquenceur. On peut ainsi choisir quelles pistes doivent jouer, les synchroniser au tempo, les déclencher, les transposer (ou non), voire les décaler dans le temps, avec ou sans vélocité. Tout cela se fait dans une zone de tessiture à définir. Au global, le mode Setup offre 2560 emplacements utilisateur dont 150 pré-programmés d’usine, permettant de jouer 16 canaux, de piloter 16 canaux Midi externes, tout en lançant 16 arpèges et 16 motifs. Ça, c’est du lourd !
Séquenceur quasi inchangé
Le Mode Song place le PC3K au centre d’un arsenal Midi et informatique, grâce à sa prise USB. La résolution du séquenceur culmine à 960 bpqn, ce que nous nous sommes empressés de ne toujours pas vérifier ! La mémoire est sauvegardée à l’extinction de la machine, Kurzweil étant la première marque à notre connaissance à permettre cela, depuis le K2000. Nous applaudissons des 2 mains ! La machine travaille sur 16 canaux Midi. Chaque piste offre les réglages classiques de volume, panoramique, tessiture, avec filtrage des contrôleurs physiques.
La capacité maximale est de 220.000 événements, soit 110.000 notes. Côté enregistrement et édition, on trouve les classiques du genre : punch in et out, mode boucle et overdub, quantisation à l’entrée et à la sortie, enregistrement multicanal, édition d’évènements, copie / suppression de parties, comparaison de la séquence initiale / éditée… La version 2.03 de l’OS ajoute le mode Unloop emprunté aux séries K, permettant d’étendre automatiquement l’enregistrement de pistes déjà bouclées quand on enregistre une piste plus longue (sorte d’extension automatique de l’enregistrement), les connaisseurs apprécieront… L’édition a toutefois pas mal vieilli, comparé aux grands écrans graphiques que l’on trouve à la concurrence. À l’usage, on aura même du mal à oublier son séquenceur logiciel préféré. Comme tous les objets en mémoire, le mode Song offre jusqu’à 2560 emplacements utilisateur, de quoi voir venir…
Téléchargez les fichiers sonores : flac.zip
Conclusion
Avec le PC3K et la version 2 de l’OS, Kurzweil apporte une nouvelle touche (finale ?) à sa gamme, avec ce qui lui faisait vraiment défaut : l’ouverture aux échantillons utilisateur grâce à la FlashRam intégrée. La qualité de construction est encore améliorée, avec une très belle finition jusque dans le traitement des flancs. Certains programmes d’usine ont été retravaillés par rapport au PC3, en particulier le mode KB3, devenu très convaincant. La modélisation VA n’est pas en reste, avec des programmes de synthèse revisités, accompagnés d’excellents bonus pour ceux qui ont la bonne idée de se fournir en France. L’édition, toujours aussi abyssale, est plus simple qu’il n’y paraît, même si l’interface date un peu. La qualité sonore, basée sur une Rom loin d’afficher des Giga-octets de sample, reste tout à fait robuste et d’une grande musicalité. D’autant que l’ouverture aux samples utilisateurs et aux banques Kurzweil (même si la conversion est partielle) permet judicieusement d’étendre la panoplie sonore. Au final, le PC3K est un très bel instrument, encore plus workstation que clavier de scène, à l’aise dans tous les environnements où la musicalité doit primer.