En attendant une série de petits tutoriels vidéo, qui auront pour but de vous aider à détecter et réparer des pannes simples sur vos instruments et vos appareils, AF vous propose cette semaine un guide d'achat du matériel de base nécessaire au musicien qui souhaite effectuer des bricolages simples.
…Et ainsi lutter contre l’obsolescence (programmée ou non) ! En effet, c’est un peu cela l’idée finale : non seulement se faire plaisir en apprenant des gestes nouveaux, prendre de l’assurance en tant que bricoleur, mais surtout permettre à nos appareils favoris de durer un peu plus longtemps.
Ce guide s’adresse donc à tous ceux qui souhaitent devenir plus indépendants pour l’entretien de leur matériel, mais aussi à ceux qui ont un parc de matos utilisé très régulièrement et qui nécessite une maintenance régulière. Ou encore à ceux qui souhaitent se lancer dans la fabrication de pédales en kit… Bref à tous ceux qui ont peut-être encore besoin de s’outiller et qui se posent légitimement la question du matériel à acheter.
Un mot d’introduction
Ce guide d’achat est nécessairement composé d’une manière différente des habituels guides publiés dans nos pages. D’habitude, un guide se compose d’une partie historique, qui permet une remise en contexte du sujet abordé, puis dans un second temps, d’une analyse complète et comparative des différents éléments qui entrent en compte dans le choix de l’acheteur. Exemple, pour la guitare électrique, un comparatif des différentes marques, des différents modèles les plus célèbres de ces marques, et des différents éléments qui composent le son d’une guitare électrique (micro, accastillage…) et sa maniabilité (radius de manche, épaisseur de fret…).
Ici, l’histoire des marques ne nous intéresse pas. De même, comparer un bon fer à souder de tel constructeur allemand à un autre aussi bien de tel constructeur japonais n’aurait pas d’intérêt. Pourquoi ? Certes, ils ont chacun des plus et des moins… Mais il ne s’agit pas d’appareils qui serviront à créer quelque chose d’artistique : un bon fer à souder, qu’il soit fabriqué par JBC ou par Hakko, vous donnera à peu près les mêmes résultats à partir du moment où vous savez vous en servir. Ce n’est donc pas équivalent à la comparaison d’une Telecaster et d’une Les Paul, où vous ne pourrez jamais obtenir de l’un la sonorité de l’autre.
Notre guide sera donc plutôt axé sur le fait de proposer pour chaque acheteur potentiel des références précises d’outils. Il s’agira donc moins de comparer les avantages et désavantages de chaque objet présenté, mais bien plutôt de vous fournir clé en main une sélection d’achats qui vous permettra de vous lancer. Bien évidemment, ce guide ne prétend pas à l’exhaustivité, ni à être LA référence absolue en la matière. Parcourez les forums d’AF et vous trouverez de nombreux sujets sur le choix de son fer à souder, de son étain, de son multimètre… Et pratiquement autant de réponses qu’il y a de contributeurs. Les pratiques et les préférences, en ce domaine, restent diverses et ouvertes. N’hésitez donc pas à proposer d’autres solutions dans les commentaires !
Ainsi, les références proposées dans ce guide correspondent à une sélection personnelle, et sont donc largement subjectives. Mais pas seulement subjective, car un cahier des charges a servi pour guider nos choix. Explications…
Acheter malin
En effet, si notre article s’axe sur une volonté écologique et/ou économique, il va falloir réfléchir pour acheter malin. Par exemple essayer au maximum de limiter les fournisseurs (si l’on achète en ligne), de minimiser les frais de port, de minimiser également les transports par avion par delà les océans. Pour cette raison, nous vous proposerons une sélection restreinte à quelques fournisseurs en ligne (note personnelle : j’ai essayé de trouver tous mes choix chez un seul fournisseur, mais cela s’est révélé impossible, comme souvent…).
On va aussi réfléchir à comment se fournir en outils qui sont eux-mêmes durables. Alors va se poser la question du prix. En effet, il ne faut pas se leurrer, qui dit matériel de qualité, dit souvent matériel cher. Pour cette raison pour certaines des solutions proposées, nous vous fournirons plusieurs options qui correspondent à des gammes de prix différentes, vous permettant de faire un choix selon votre compte en banque, mais également selon vos besoins sur la longue durée : souhaitez-vous retaper occasionnellement un jack défaillant sur une guitare ? Ou aurez-vous à entretenir régulièrement toute la backline du home studio que vous utilisez quotidiennement, ou des instruments avec lesquels vous partez en tournée ?
Où se fournir ?
En gros vous avez deux choix : pour tout l’outillage, si vous n’êtes pas trop regardant sur la qualité, vous trouverez absolument tout ce dont vous avez besoin en magasin. Que ça soit la quincaillerie de quartier (là où elles existent encore) ou l’Hyperbricotruc, vous pouvez trouver tout ce dont un débutant, ou un utilisateur un peu plus chevronné mais très occasionnel, auront besoin. Ça ne sera pas toujours des outils de grande qualité, ni manufacturés en Europe, mais cela pourra certainement faire l’affaire si c’est pour un usage ponctuel.
Pour ce qui est des outils plus spécialisés en électronique, pour les produits nettoyants et les solvants, et pour tout ce qui concerne la soudure, vous serez sûrement mieux servi en ligne, ou dans des magasins spécialisés en électronique, magasins qui aujourd’hui en France se comptent pratiquement sur les doigts des deux mains.
Pour ceux qui souhaitent se fournir en ligne, chacune de nos recommandations sera accompagnée d’un lien vers un fournisseur. Nous avons sélectionné autant que possible des fournisseurs ayant des stocks européens et des produits fabriqués en Europe.
Voilà pour l’introduction, passons au vif du sujet !
Les outils
Que vous faut-il AU MINIMUM ?
Rien ne sert, à un bricoleur occasionnel, d’avoir une énorme boîte à outils, 35 tournevis, deux perceuses, un set complet de clefs plates… Tout cela pour resserrer de temps en temps l’écrou d’un potentiomètre. Raisonnablement, vous aurez besoin : d’un petit kit de pinces (coupantes et de préhension), d’un set de tournevis (un kit avec un tournevis et des embouts séparés), quelques clefs à douille (parfaite pour les écrous de potard, justement), une pince à dénuder, et un petit étau.
COUPE ET PRÉHENSION
Pour ce qui est des pinces, il en existe de nombreux type, et les prix vont de moins de 10 euros pour une pince coupante à autour de 300 (pour les pinces Erem, par exemple, excellente marque au demeurant, mais pas pour tous les budgets) ! Une exigence, pour bosser sur du matériel électronique, c’est d’avoir des outils isolés (pas de contact entre le métal et la peau).
Personnellement, dans les fabricants européens, j’aime bien la marque allemande Schmitz, mais leurs sets restent chers (autour de 200 euros), donc je vous orienterais plus volontiers vers ce petit ensemble de trois pinces Knipex qui devrait répondre à la plupart de vos besoins (une pince universelle, une pince à bec de cigogne et une pince coupante). Cela vous fait trois pinces, de plutôt bonne qualité, usinées en Allemagne, à moins de 30 euros l’unité.
En sus, il vous faudra une pince coupante plus petite et plus précise, une pince d’électronicien qui vous permet des coupes précises, dans des espaces réduits. Deux options de prix me semblent intéressantes : vous pouvez vous orienter vers un outil générique comme celui-ci pour un usage occasionnel ou vers une marque plus réputée qui vous coûtera sensiblement plus cher mais aura certainement une durée de vie plus longue.
En ce qui concerne les pinces à dénuder, il existe deux options principales : les pinces manuelles et les pinces automatiques. Mais en vérité, même dans ces deux catégories, il existe des sous-parties, selon les technologies, le type de fil ou de câble à dénuder… Pour un utilisateur occasionnel, je recommande plutôt l’usage d’une pince manuelle. Même si elle demande un petit temps d’apprentissage pour être bien rodée sur le geste, cela sera plus simple et moins cher qu’une grosse pince automatique… Jusqu’à ce que vous ayez à réaliser un multipaire épanoui ! Et là, la pince automatique apportera un vrai gain de temps. Pas la peine d’aller vers des modèles de grande qualité (chez Weidmuller ou Ideal Industries par exemple, qui produisent des pinces professionnelles à plusieurs centaines d’euros l’unité). Une pince relativement simple de ce type fera tout à fait l’affaire. Il s’agit d’un modèle italien rebadgé, originellement produit par Elcontrol Energy.
Usage et entretien : quel que soit le niveau de robustesse de la petite pince coupante, n’utilisez jamais une pince de ce type-là pour sectionner de gros câbles ! Utilisez-la pour couper des pattes de composants ou des câbles de moins de 1,5 mm de diamètre. Sinon, vous abîmerez définitivement soit les lames, soit l’axe de la pince. Pour toutes les pinces, une petite goutte d’huile (n’importe quelle huile de moteur fera l’affaire) sur l’axe, une fois par an au moins, vous assurera une meilleure durabilité.
MONTAGE ET DÉMONTAGE
Ensuite, pour monter et démonter des appareils, vous aurez besoin de tournevis et de clefs à douille. Si vous avez déjà une petite visseuse/dévisseuse, parfait ! Vous pouvez acheter les pointes et douilles nécessaires. Sinon, je vous recommande ce set très complet, à un prix assez compétitif de la marque Stanley (une marque correcte, sans être exceptionnelle, mais disons que ce sont des outils plutôt bien usinés et solides). Son intérêt ? Elle contient à peu près tous les formats de tournevis qui vous seront nécessaires, mais en plus elle est fournit avec des douilles hexagonales, dont les trois formats importants pour les potards et les jacks : 1/2 pouce, 7/16 de pouce et 12 mm.
À noter : si vous avez déjà des outils de ce type, mais recherchez seulement un outil pour démonter et remonter rapidement les potards, la marque Groovetech propose un outil nommé Jack and Pot Wrench GTJPT1 qui semble très convaincant.
Pour ce qui est des tournevis de petit format, toujours dans la même marque et chez le même fournisseur, un petit jeu de ce genre devrait répondre à la plupart de vos besoins.
Usage et entretien : pour un bon usage, c’est simple, il n’y a vraiment qu’une seule recommandation : toujours respecter la taille et le format de la pièce à visser-dévisser. Donc jamais de tournevis plat dans une vis cruciforme, de torx dans un format hexagonal… Même si ça marche pas trop mal, c’est la façon la plus sûre d’abîmer son matériel. J’ajouterais : un tournevis n’est pas un ciseau à bois… Pas de coup de marteau donc ! (certains tournevis sont faits pour prendre des coups de marteau, mais ce sont des cas exceptionnels).
STABILISATION
Parfois il va falloir stabiliser une pièce ou un circuit pour pouvoir travailler dessus. On utilisera alors soit un « troisième main », soit un étau. Il existe également des petits étaux spécialement conçus pour les circuits imprimés. Passons rapidement en revue vos options.
La troisième main, c’est un système stabilisateur à pince, parfois accompagné d’une loupe. Un produit de ce type-là ne coûte pas trop cher, mais ses applications sont limitées. Difficile de maintenir un potentiomètre, ou toute autre pièce ronde. Une système à quatre pinces vous offrira une plus grande stabilité, et les bras magnétiques peuvent être arrangés selon les nécessités de chaque pièce.
La limite de ce type de produit, c’est qu’il est difficile d’accéder aisément aux deux faces d’un circuit imprimé. Une meilleure solution existe, c’est l’étau spécial CI, proposé par exemple par Aven Tools (très abordable, distribué en Europe par Velleman, mais aussi trouvable chez RS), Weller (nettement plus cher) ou Ideal-Tek (très cher, du vrai matos pro, fait pour monter les CI à la chaîne).
Pour finir, l’option complète étau + support CI existe. Par exemple Panavise propose un petit étau d’établi (avec une base à ventouse, qui nécessite donc un plan de travail bien lisse et propre) plus une mâchoire spéciale pour circuit imprimé qui vient s’installer sur la même base.
La brasure
La brasure, c’est le terme technique qui définit la soudure quand il n’y a pas de fusion entre eux des éléments assemblés. La brasure, c’est donc la jonction de deux éléments métalliques à l’aide d’un élément d’apport, élément que l’on appelle également « brasure ». Pour faire plus simple, dans cet article j’utiliserai les termes soudure et brasure de façon indifférente, comme on le fait couramment.
Que vous faut-il AU MINIMUM ?
Premièrement il faut décider si vous voulez souder avec ou sans plomb. Je dis que c’est la première décision dans le sens où la brasure sans plomb a des exigences que n’a pas la brasure avec plomb, en particulier la brasure sans plomb nécessite une chaleur plus importante. Donc on peut difficilement braser sans plomb avec un fer de 30W. En revanche, pour de la soudure avec plomb, ce sera très suffisant.
Si vous souhaitez dépenser moins de 50 euros dans un fer, vous serez probablement obligé de souder avec plomb, car vous n’aurez pas les températures adéquates pour faire fondre une brasure sans plomb. Je vais donc vous proposer plusieurs options…
SOUDER
Si vous souhaitez une station à température contrôlable à petit prix, je peux vous conseiller pour un prix vraiment modique cette station made in china de marque Aoyue. Je peux témoigner personnellement de la qualité plus que correcte des fers Aoyue pour en avoir utilisé un durant des années. Un de leurs intérêts est que, puisqu’ils sont développés comme des copies de fers Hakko, ils sont compatibles avec les pannes Hakko, qui sont bien meilleures que leurs pannes d’origine, et bien plus durables. Avec un tel fer, ce sera soudure au plomb obligatoire.
Pour de l’électronique comme on en trouve dans nos instruments, un fer crayon fera également l’affaire. Surtout si celui-ci à une température réglable ! Le mieux est également de partir sur du matériel pour lequel on trouve facilement des pointes de rechange (on les appelle aussi des « pannes »). Ici, je sélectionne un bon fer de la marque JBC, pour lequel on trouve aisément des pannes de rechanges de tailles diverses, selon la taille et le type de soudure que vous voulez réaliser. À sa température maximum vous devriez pouvoir réaliser de la soudure sans plomb.
L’utilisation des formes diverses de panne est souvent une question de préférence personnelle, préférence qui se développe avec la pratique et les essais. Une panne conique est un peu la panne « de base » pour un usage général, et permet en plus d’effectuer des soudures précises de petits composants, ou sur des petites surfaces. Plus le cône est fin, plus la soudure sera précise. Une panne biseautée permet une bonne répartition de la chaleur entre la patte du composant et la trace en cuivre. Elle est également utile pour bien chauffer de larges traces sur les circuits imprimés (traces plus larges pour la masse ou l’alimentation, ou l’électronique de puissance).
Pour finir, si vous souhaitez réaliser un véritable investissement dans du matériel de qualité, cette station JBC offrira de bien meilleures performances et surtout, avec 140 W de puissance maximale, elle vous permettra des variations importantes selon l’étain utilisé et la taille des pièces sur lesquelles vous travaillerez.
DESSOUDER
Parfois, il vous faudra dessouder pour changer un composant ou effectuer une meilleure soudure, si celle d’origine s’est fendue par exemple. Ma préférence va normalement aux fers à dessouder avec système d’aspiration, mais pour un utilisateur occasionnel, un tel achat serait très exagéré. Il existe donc deux solutions, chacune ayant son intérêt :
La pompe est la solution de base pour retirer le gros de la soudure. C’est un dispositif intéressant surtout lorsque l’on doit retirer beaucoup d’étain. On appuie sur le piston, on fait fondre l’étain avec le fer, on place l’embout de la pompe contre l’étain fondu et on relâche le piston en appuyant sur un bouton latéral. L’effet d’aspiration est tel que l’étain liquide est attiré dans le réservoir de la pompe. Ensuite, la tresse vous permettra d’ôter l’étain restant pour obtenir une surface vraiment très propre et sans bavure. La tresse est aussi utile directement sur des petites soudures où il y a peu d’étain à retirer. On fait fondre l’étain avec le fer et on pose le bout de la tresse dans la matière en fusion. Par capillarité, l’étain fondu remonte le long de la tresse. On peut aider cette aspiration en l’accompagnant avec la panne du fer le long de la tresse. Le bout de tresse gorgé d’étain est ensuite sectionné et jeté.
Entretien : l’intérieur du réservoir d’une pompe à dessouder peut être couvert d’une légère couche de graisse de silicone, pour permettre à l’étain retiré de se détacher plus facilement des parois. Une panne de fer nécessite d’être étamée et nettoyée régulièrement. L’étamage se fait, dès la première utilisation, en faisant fondre sur la panne une bonne quantité d’étain, de façon à la recouvrir d’une couche bien brillante. Cette couche d’étain va empêcher l’oxydation d’abîmer progressivement la panne. Il faut penser à renouveler cette couche d’étain chaque fois que l’on va éteindre son fer. Pour nettoyer la panne entre deux soudures, j’aime personnellement utiliser la laine métallique mais certains préfèrent l’éponge légèrement humide. À voir à l’usage…
L’ÉTAIN
J’aime beaucoup l’étain fabriqué en France par MBO (Métaux Blancs Ouvrés) à flux incorporé (pas besoin d’utiliser du flux en plus pour faciliter la soudure). MBO fait également du sans plomb. Dans les deux cas, c’est de la très bonne qualité.
Les appareils de mesure
Que vous faut-il AU MINIMUM ?
Le seul appareil de mesure nécessaire pour un réparateur occasionnel est un multimètre.
Vous n’en utiliserez probablement pas toutes les fonctionnalités, mais vous aurez au moins besoin de mesurer occasionnellement une tension (assez ou DC), de tester une résistance, une diode ou un transistor, et surtout de vérifier la continuité. Ce qu’on appelle test de continuité, c’est en vérité le test de la bonne conductivité entre un point et un autre. Je prends un exemple : vérifier que ça conduit bien le courant entre les deux extrémités d’un câble. Un testeur de continuité peut ainsi être utilisé pour trouver, avec une approche progressive, l’endroit où le signal (le son) ne passe plus.
Pour cet usage je vous recommande un multimètre peu cher de la marque taïwanaise Brymen. Ce constructeur est connu pour ces multimètres de qualité même dans le bas de sa gamme. Pour un usage vraiment très occasionnel, le BM805s devrait tout à fait vous convenir, mais si vous souhaitez mettre un peu plus d’argent le BM235 vous offrira des performances de qualité. Pour un multimètre à moins de 100 €, il possède une bonne protection des entrées, testeur de résistance, de diode, de condensateur et de continuité, de fréquence et même de température. Une version spéciale a même été réalisée pour EEVblog, un des sites les plus importants d’ingénierie électronique.
Usage et entretien : rien de particulier à noter à part de faire attention à la façon dont on plie ou on roule les câbles (mais ça tous les musiciens et ingénieurs du son connaissent déjà), et à respecter les tensions et intensités maximales de mesure, au risque de faire claquer les fusibles internes. De temps en temps, il faudra une nouvelle pile.
Les produits de nettoyage
Que vous faut-il AU MINIMUM ?
Il y a trois solutions de nettoyage simples qui s’offre au bricoleur occasionnel : la plus simple c’est l’eau tiède et le savon noir, même si dans l’imaginaire populaire électricité et eau ne vont pas ensemble, en vérité sur la plupart des circuits sur lesquels vous pouvez intervenir (électronique d’une guitare, d’une basse, d’une pédale…) si l’on s’est bien assuré que toute source de courant a été retirée (je pense principalement aux piles), il n’y a généralement aucun risque à mouiller, frotter au savon avec une brosse à dents molle, rincer (si possible à l’eau déminéralisée) et bien laisser sécher dans un endroit sec et ventilé.
La deuxième solution c’est l’alcool, le plus pur possible, donc dans ce cas-là on suggère généralement l’utilisation d’alcool isopropylique. Appliqué avec des cotons-tiges ou un petit chiffon microfibre, il sera parfait pour ôter la crasse, la graisse, améliorer l’état des parties oxydées… Il est vraiment utile également pour nettoyer les circuits imprimés avant d’effectuer une soudure, ou pour enlever un surplus de flux autour d’une soudure déjà faite.
Pour finir, vous voudrez utiliser un nettoyant contact pour vos commutateurs et vos potentiomètres. Le grand classique c’est le nettoyant F2, qui a la qualité de n’être pas trop agressif, de s’évaporer rapidement et de contenir un lubrifiant (très important pour les potards).
Usage et entretien : rien de spécifique. Portez des gants, pourquoi pas un masque, travaillez dans un environnement ventilé… Ne mettez pas les bombes aérosol près de sources de chaleur (comme votre fer à souder, par exemple) et tout ira bien.
Pour aller un peu plus loin
Si vous achetez souvent des appareils vintage, vous avez peut-être le problème des vieilles étiquettes, des traces de scotch, etc. Parfois, l’eau chaude et l’alcool ne suffisent pas. Lorsque c’est le cas, un spray décolleur d’étiquette peut vraiment faire des miracles… parfois. Eh oui, tous les solvants n’opèrent pas sur toutes les colles. C’est toujours un peu la loterie.
Les protections
Que vous faut-il AU MINIMUM ?
Il va être bien évidemment important de se protéger lorsque l’on bricole et, en particulier, lorsque l’on soude. Les protections concernent principalement trois parties du corps : les mains, les yeux, et les poumons.
Pour les mains, vous aurez besoin d’une protection souple, qui vous permettra d’effectuer des mouvements précis. Personnellement, j’utilise des gants Ansell HyFlex, qui me semblent offrir un bon compromis robustesse/souplesse, tout en offrant une protection contre les décharges électrostatiques, ce qui est particulièrement important lorsqu’on travaille sur certains composants électroniques. Pour tout ce qui concerne le maniement des produits de nettoyage, cette gamme de gants fabriqués par Mapa vous offrira plus de protection que nécessaire, et seront réutilisables. De toute façon, pour tout produit chimique, pensez à travailler dans un environnement aéré.
Pour les yeux, de simples lunettes de chantier en plastique feront l’affaire. En revanche, pour l’aspiration des émanations dues au flux dans la soudure, plusieurs mesures sont à prendre. La première, travaillez dans un espace aéré. Ouvrez une fenêtre, avant, après ou (mieux) pendant le travail. N’allez pas coller votre nez pile au-dessus de la panne fumante de votre fer… Si vous effectuez une ou deux soudures occasionnelles, cela devrait suffire. Dès que vous commencez à réaliser des soudures en plus grande quantité (là aussi, l’exemple de la réalisation d’un multipaire épanoui me semble parlante) vous pouvez opter pour l’utilisation soit d’un masque jetable de type FFP2 (tout le monde connaît cela maintenant !) mais cela a le souci d’être jetable… Ou alors, d’un extracteur de ce type-là. Attention toutefois, c’est une solution coûteuse…
Conclusion
Ce guide sera bientôt complété par une série de tutoriels vidéo pour apprendre quelques gestes pas trop complexes, et s’essayer à des réparations qui peuvent simplifier la vie de n’importe quels musiciens. En attendant, et comme indiqué au début de cet article, il serait absolument impossible de réaliser un guide totalement exhaustif, ou qui ne corresponde pas, en partie, à des choix très subjectifs, nés de l’expérience personnelle. Je sais que le forum d’AF est animé par de nombreux musiciens et ingénieurs bricoleurs ou même carrément réparateurs pros… De ce point de vue, ce guide d’achat reste donc une proposition modeste, que j’espère vous trouverez toutefois assez complète. Toute proposition venant des membres d’AF sera donc la bienvenue pour compléter ou proposer des alternatives aux outils listés ici.