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Guide d’achat
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Quels outils pour se lancer dans la réparation ?

Guide d'achat du musicien bricoleur

En attendant une série de petits tutoriels vidéo, qui auront pour but de vous aider à détecter et réparer des pannes simples sur vos instruments et vos appareils, AF vous propose cette semaine un guide d'achat du matériel de base nécessaire au musicien qui souhaite effectuer des bricolages simples.

Guide d'achat du musicien bricoleur : Quels outils pour se lancer dans la réparation ?

…Et ainsi lutter contre l’ob­so­les­cence (program­mée ou non) ! En effet, c’est un peu cela l’idée finale : non seule­ment se faire plai­sir en appre­nant des gestes nouveaux, prendre de l’as­su­rance en tant que brico­leur, mais surtout permettre à nos appa­reils favo­ris de durer un peu plus long­temps.

Ce guide s’adresse donc à tous ceux qui souhaitent deve­nir plus indé­pen­dants pour l’en­tre­tien de leur maté­riel, mais aussi à ceux qui ont un parc de matos utilisé très régu­liè­re­ment et qui néces­site une main­te­nance régu­lière. Ou encore à ceux qui souhaitent se lancer dans la fabri­ca­tion de pédales en kit… Bref à tous ceux qui ont peut-être encore besoin de s’ou­tiller et qui se posent légi­ti­me­ment la ques­tion du maté­riel à ache­ter.

Un mot d’in­tro­duc­tion

Ce guide d’achat est néces­sai­re­ment composé d’une manière diffé­rente des habi­tuels guides publiés dans nos pages. D’ha­bi­tude, un guide se compose d’une partie histo­rique, qui permet une remise en contexte du sujet abordé, puis dans un second temps, d’une analyse complète et compa­ra­tive des diffé­rents éléments qui entrent en compte dans le choix de l’ache­teur. Exemple, pour la guitare élec­trique, un compa­ra­tif des diffé­rentes marques, des diffé­rents modèles les plus célèbres de ces marques, et des diffé­rents éléments qui composent le son d’une guitare élec­trique (micro, accas­tilla­ge…) et sa mania­bi­lité (radius de manche, épais­seur de fret…).

Ici, l’his­toire des marques ne nous inté­resse pas. De même, compa­rer un bon fer à souder de tel construc­teur alle­mand à un autre aussi bien de tel construc­teur japo­nais n’au­rait pas d’in­té­rêt. Pourquoi ? Certes, ils ont chacun des plus et des moins… Mais il ne s’agit pas d’ap­pa­reils qui servi­ront à créer quelque chose d’ar­tis­tique : un bon fer à souder, qu’il soit fabriqué par JBC ou par Hakko, vous donnera à peu près les mêmes résul­tats à partir du moment où vous savez vous en servir. Ce n’est donc pas équi­valent à la compa­rai­son d’une Tele­cas­ter et d’une Les Paul, où vous ne pour­rez jamais obte­nir de l’un la sono­rité de l’autre.

Notre guide sera donc plutôt axé sur le fait de propo­ser pour chaque ache­teur poten­tiel des réfé­rences précises d’ou­tils. Il s’agira donc moins de compa­rer les avan­tages et désa­van­tages de chaque objet présenté, mais bien plutôt de vous four­nir clé en main une sélec­tion d’achats qui vous permet­tra de vous lancer. Bien évidem­ment, ce guide ne prétend pas à l’ex­haus­ti­vité, ni à être LA réfé­rence abso­lue en la matière. Parcou­rez les forums d’AF et vous trou­ve­rez de nombreux sujets sur le choix de son fer à souder, de son étain, de son multi­mè­tre… Et pratique­ment autant de réponses qu’il y a de contri­bu­teurs. Les pratiques et les préfé­rences, en ce domaine, restent diverses et ouvertes. N’hé­si­tez donc pas à propo­ser d’autres solu­tions dans les commen­taires !

Ainsi, les réfé­rences propo­sées dans ce guide corres­pondent à une sélec­tion person­nelle, et sont donc large­ment subjec­tives. Mais pas seule­ment subjec­tive, car un cahier des charges a servi pour guider nos choix. Expli­ca­tions…

Ache­ter malin 

En effet, si notre article s’axe sur une volonté écolo­gique et/ou écono­mique, il va falloir réflé­chir pour ache­ter malin. Par exemple essayer au maxi­mum de limi­ter les four­nis­seurs (si l’on achète en ligne), de mini­mi­ser les frais de port, de mini­mi­ser égale­ment les trans­ports par avion par delà les océans. Pour cette raison, nous vous propo­se­rons une sélec­tion restreinte à quelques four­nis­seurs en ligne (note person­nelle : j’ai essayé de trou­ver tous mes choix chez un seul four­nis­seur, mais cela s’est révélé impos­sible, comme souvent…).

On va aussi réflé­chir à comment se four­nir en outils qui sont eux-mêmes durables. Alors va se poser la ques­tion du prix. En effet, il ne faut pas se leur­rer, qui dit maté­riel de qualité, dit souvent maté­riel cher. Pour cette raison pour certaines des solu­tions propo­sées, nous vous four­ni­rons plusieurs options qui corres­pondent à des gammes de prix diffé­rentes, vous permet­tant de faire un choix selon votre compte en banque, mais égale­ment selon vos besoins sur la longue durée : souhai­tez-vous reta­per occa­sion­nel­le­ment un jack défaillant sur une guitare ? Ou aurez-vous à entre­te­nir régu­liè­re­ment toute la back­line du home studio que vous utili­sez quoti­dien­ne­ment, ou des instru­ments avec lesquels vous partez en tour­née ? 

Où se four­nir ? 

En gros vous avez deux choix : pour tout l’ou­tillage, si vous n’êtes pas trop regar­dant sur la qualité, vous trou­ve­rez abso­lu­ment tout ce dont vous avez besoin en maga­sin. Que ça soit la quin­caille­rie de quar­tier (là où elles existent encore) ou l’Hy­per­bri­co­truc, vous pouvez trou­ver tout ce dont un débu­tant, ou un utili­sa­teur un peu plus chevronné mais très occa­sion­nel, auront besoin. Ça ne sera pas toujours des outils de grande qualité, ni manu­fac­tu­rés en Europe, mais cela pourra certai­ne­ment faire l’af­faire si c’est pour un usage ponc­tuel.

Pour ce qui est des outils plus spécia­li­sés en élec­tro­nique, pour les produits nettoyants et les solvants, et pour tout ce qui concerne la soudure, vous serez sûre­ment mieux servi en ligne, ou dans des maga­sins spécia­li­sés en élec­tro­nique, maga­sins qui aujour­d’hui en France se comptent pratique­ment sur les doigts des deux mains. 

Pour ceux qui souhaitent se four­nir en ligne, chacune de nos recom­man­da­tions sera accom­pa­gnée d’un lien vers un four­nis­seur. Nous avons sélec­tionné autant que possible des four­nis­seurs ayant des stocks euro­péens et des produits fabriqués en Europe.

Voilà pour l’in­tro­duc­tion, passons au vif du sujet !

Les outils

Que vous faut-il AU MINI­MUM ?

Rien ne sert, à un brico­leur occa­sion­nel, d’avoir une énorme boîte à outils, 35 tour­ne­vis, deux perceuses, un set complet de clefs plates… Tout cela pour resser­rer de temps en temps l’écrou d’un poten­tio­mètre. Raison­na­ble­ment, vous aurez besoin : d’un petit kit de pinces (coupantes et de préhen­sion), d’un set de tour­ne­vis (un kit avec un tour­ne­vis et des embouts sépa­rés), quelques clefs à douille (parfaite pour les écrous de potard, juste­ment), une pince à dénu­der, et un petit étau.

COUPE ET PRÉHEN­SION

Pour ce qui est des pinces, il en existe de nombreux type, et les prix vont de moins de 10 euros pour une pince coupante à autour de 300 (pour les pinces Erem, par exemple, excel­lente marque au demeu­rant, mais pas pour tous les budgets) ! Une exigence, pour bosser sur du maté­riel élec­tro­nique, c’est d’avoir des outils isolés (pas de contact entre le métal et la peau).

Person­nel­le­ment, dans les fabri­cants euro­péens, j’aime bien la marque alle­mande Schmitz, mais leurs sets restent chers (autour de 200 euros), donc je vous orien­te­rais plus volon­tiers vers ce petit ensemble de trois pinces Knipex qui devrait répondre à la plupart de vos besoins (une pince univer­selle, une pince à bec de cigogne et une pince coupante). Cela vous fait trois pinces, de plutôt bonne qualité, usinées en Alle­magne, à moins de 30 euros l’unité.

Kit Knipex

Pince coupante KnipexEn sus, il vous faudra une pince coupante plus petite et plus précise, une pince d’élec­tro­ni­cien qui vous permet des coupes précises, dans des espaces réduits. Deux options de prix me semblent inté­res­santes : vous pouvez vous orien­ter vers un outil géné­rique comme celui-ci pour un usage occa­sion­nel ou vers une marque plus répu­tée qui vous coûtera sensi­ble­ment plus cher mais aura certai­ne­ment une durée de vie plus longue.

En ce qui concerne les pinces à dénu­der, il existe deux options prin­ci­pales : les pinces manuelles et les pinces auto­ma­tiques. Mais en vérité, même dans ces deux caté­go­ries, il existe des sous-parties, selon les tech­no­lo­gies, le type de fil ou de câble à dénu­der… Pour un utili­sa­teur occa­sion­nel, je recom­mande plutôt l’usage d’une pince manuelle. Même si elle demande un petit temps d’ap­pren­tis­sage pour être bien rodée sur le geste, cela sera plus simple et moins cher qu’une grosse pince auto­ma­tique… Jusqu’à ce que vous ayez à réali­ser un multi­paire épanoui ! Et là, la pince auto­ma­tique appor­tera un vrai gain de temps. Pas la peine d’al­ler vers des modèles de grande qualité (chez Weid­mul­ler ou Ideal Indus­tries par exemple, qui produisent des pinces profes­sion­nelles à plusieurs centaines d’eu­ros l’unité). Une pince rela­ti­ve­ment simple de ce type fera tout à fait l’af­faire. Il s’agit d’un modèle italien rebadgé, origi­nel­le­ment produit par Elcon­trol Energy.

Usage et entre­tien : quel que soit le niveau de robus­tesse de la petite pince coupante, n’uti­li­sez jamais une pince de ce type-là pour section­ner de gros câbles ! Utili­sez-la pour couper des pattes de compo­sants ou des câbles de moins de 1,5 mm de diamètre. Sinon, vous abîme­rez défi­ni­ti­ve­ment soit les lames, soit l’axe de la pince. Pour toutes les pinces, une petite goutte d’huile (n’im­porte quelle huile de moteur fera l’af­faire) sur l’axe, une fois par an au moins, vous assu­rera une meilleure dura­bi­lité.

MONTAGE ET DÉMON­TAGE

Ensuite, pour monter et démon­ter des appa­reils, vous aurez besoin de tour­ne­vis et de clefs à douille. Si vous avez déjà une petite visseuse/dévis­seuse, parfait ! Vous pouvez ache­ter les pointes et douilles néces­saires. Sinon, je vous recom­mande ce set très complet, à un prix assez compé­ti­tif de la marque Stan­ley (une marque correcte, sans être excep­tion­nelle, mais disons que ce sont des outils plutôt bien usinés et solides). Son inté­rêt ? Elle contient à peu près tous les formats de tour­ne­vis qui vous seront néces­saires, mais en plus elle est four­nit avec des douilles hexa­go­nales, dont les trois formats impor­tants pour les potards et les jacks : 1/2 pouce, 7/16 de pouce et 12 mm.

Jeu tournevis Stanley

À noter : si vous avez déjà des outils de ce type, mais recher­chez seule­ment un outil pour démon­ter et remon­ter rapi­de­ment les potards, la marque Groo­ve­tech propose un outil nommé Jack and Pot Wrench GTJPT1 qui semble très convain­cant.

Pour ce qui est des tour­ne­vis de petit format, toujours dans la même marque et chez le même four­nis­seur, un petit jeu de ce genre devrait répondre à la plupart de vos besoins.

Usage et entre­tien : pour un bon usage, c’est simple, il n’y a vrai­ment qu’une seule recom­man­da­tion : toujours respec­ter la taille et le format de la pièce à visser-dévis­ser. Donc jamais de tour­ne­vis plat dans une vis cruci­forme, de torx dans un format hexa­go­nal… Même si ça marche pas trop mal, c’est la façon la plus sûre d’abî­mer son maté­riel. J’ajou­te­rais : un tour­ne­vis n’est pas un ciseau à bois… Pas de coup de marteau donc ! (certains tour­ne­vis sont faits pour prendre des coups de marteau, mais ce sont des cas excep­tion­nels).

STABI­LI­SA­TION

Parfois il va falloir stabi­li­ser une pièce ou un circuit pour pouvoir travailler dessus. On utili­sera alors soit un « troi­sième main », soit un étau. Il existe égale­ment des petits étaux spécia­le­ment conçus pour les circuits impri­més. Passons rapi­de­ment en revue vos options.

Support 4 bras WellerLa troi­sième main, c’est un système stabi­li­sa­teur à pince, parfois accom­pa­gné d’une loupe. Un produit de ce type-là ne coûte pas trop cher, mais ses appli­ca­tions sont limi­tées. Diffi­cile de main­te­nir un poten­tio­mètre, ou toute autre pièce ronde. Une système à quatre pinces vous offrira une plus grande stabi­lité, et les bras magné­tiques peuvent être arran­gés selon les néces­si­tés de chaque pièce.

La limite de ce type de produit, c’est qu’il est diffi­cile d’ac­cé­der aisé­ment aux deux faces d’un circuit imprimé. Une meilleure solu­tion existe, c’est l’étau spécial CI, proposé par exemple par Aven Tools (très abor­dable, distri­bué en Europe par Velle­man, mais aussi trou­vable chez RS), Weller (nette­ment plus cher) ou Ideal-Tek (très cher, du vrai matos pro, fait pour monter les CI à la chaîne).

Pour finir, l’op­tion complète étau + support CI existe. Par exemple Pana­vise propose un petit étau d’éta­bli (avec une base à ventouse, qui néces­site donc un plan de travail bien lisse et propre) plus une mâchoire spéciale pour circuit imprimé qui vient s’ins­tal­ler sur la même base.

La brasure

La brasure, c’est le terme tech­nique qui défi­nit la soudure quand il n’y a pas de fusion entre eux des éléments assem­blés. La brasure, c’est donc la jonc­tion de deux éléments métal­liques à l’aide d’un élément d’ap­port, élément que l’on appelle égale­ment « brasure ». Pour faire plus simple, dans cet article j’uti­li­se­rai les termes soudure et brasure de façon indif­fé­rente, comme on le fait couram­ment.

Que vous faut-il AU MINI­MUM ?

Premiè­re­ment il faut déci­der si vous voulez souder avec ou sans plomb. Je dis que c’est la première déci­sion dans le sens où la brasure sans plomb a des exigences que n’a pas la brasure avec plomb, en parti­cu­lier la brasure sans plomb néces­site une chaleur plus impor­tante. Donc on peut diffi­ci­le­ment braser sans plomb avec un fer de 30W. En revanche, pour de la soudure avec plomb, ce sera très suffi­sant.

Si vous souhai­tez dépen­ser moins de 50 euros dans un fer, vous serez proba­ble­ment obligé de souder avec plomb, car vous n’au­rez pas les tempé­ra­tures adéquates pour faire fondre une brasure sans plomb. Je vais donc vous propo­ser plusieurs options…

SOUDER

Si vous souhai­tez une station à tempé­ra­ture contrô­lable à petit prix, je peux vous conseiller pour un prix vrai­ment modique cette station made in china de marque Aoyue. Je peux témoi­gner person­nel­le­ment de la qualité plus que correcte des fers Aoyue pour en avoir utilisé un durant des années. Un de leurs inté­rêts est que, puisqu’ils sont déve­lop­pés comme des copies de fers Hakko, ils sont compa­tibles avec les pannes Hakko, qui sont bien meilleures que leurs pannes d’ori­gine, et bien plus durables. Avec un tel fer, ce sera soudure au plomb obli­ga­toire.

imagen_01Pour de l’élec­tro­nique comme on en trouve dans nos instru­ments, un fer crayon fera égale­ment l’af­faire. Surtout si celui-ci à une tempé­ra­ture réglable ! Le mieux est égale­ment de partir sur du maté­riel pour lequel on trouve faci­le­ment des pointes de rechange (on les appelle aussi des « pannes »). Ici, je sélec­tionne un bon fer de la marque JBC, pour lequel on trouve aisé­ment des pannes de rechanges de tailles diverses, selon la taille et le type de soudure que vous voulez réali­ser. À sa tempé­ra­ture maxi­mum vous devriez pouvoir réali­ser de la soudure sans plomb.

L’uti­li­sa­tion des formes diverses de panne est souvent une ques­tion de préfé­rence person­nelle, préfé­rence qui se déve­loppe avec la pratique et les essais. Une panne conique est un peu la panne « de base » pour un usage géné­ral, et permet en plus d’ef­fec­tuer des soudures précises de petits compo­sants, ou sur des petites surfaces. Plus le cône est fin, plus la soudure sera précise. Une panne biseau­tée permet une bonne répar­ti­tion de la chaleur entre la patte du compo­sant et la trace en cuivre. Elle est égale­ment utile pour bien chauf­fer de larges traces sur les circuits impri­més (traces plus larges pour la masse ou l’ali­men­ta­tion, ou l’élec­tro­nique de puis­sance).

Pour finir, si vous souhai­tez réali­ser un véri­table inves­tis­se­ment dans du maté­riel de qualité, cette station JBC offrira de bien meilleures perfor­mances et surtout, avec 140 W de puis­sance maxi­male, elle vous permet­tra des varia­tions impor­tantes selon l’étain utilisé et la taille des pièces sur lesquelles vous travaille­rez.

DESSOU­DER

Parfois, il vous faudra dessou­der pour chan­ger un compo­sant ou effec­tuer une meilleure soudure, si celle d’ori­gine s’est fendue par exemple. Ma préfé­rence va norma­le­ment aux fers à dessou­der avec système d’as­pi­ra­tion, mais pour un utili­sa­teur occa­sion­nel, un tel achat serait très exagéré. Il existe donc deux solu­tions, chacune ayant son inté­rêt : 

La pompe est la solu­tion de base pour reti­rer le gros de la soudure. C’est un dispo­si­tif inté­res­sant surtout lorsque l’on doit reti­rer beau­coup d’étain. On appuie sur le piston, on fait fondre l’étain avec le fer, on place l’em­bout de la pompe contre l’étain fondu et on relâche le piston en appuyant sur un bouton laté­ral. L’ef­fet d’as­pi­ra­tion est tel que l’étain liquide est attiré dans le réser­voir de la pompe. Ensuite, la tresse vous permet­tra d’ôter l’étain restant pour obte­nir une surface vrai­ment très propre et sans bavure. La tresse est aussi utile direc­te­ment sur des petites soudures où il y a peu d’étain à reti­rer. On fait fondre l’étain avec le fer et on pose le bout de la tresse dans la matière en fusion. Par capil­la­rité, l’étain fondu remonte le long de la tresse. On peut aider cette aspi­ra­tion en l’ac­com­pa­gnant avec la panne du fer le long de la tresse. Le bout de tresse gorgé d’étain est ensuite sectionné et jeté.

Entre­tien : l’in­té­rieur du réser­voir d’une pompe à dessou­der peut être couvert d’une légère couche de graisse de sili­cone, pour permettre à l’étain retiré de se déta­cher plus faci­le­ment des parois. Une panne de fer néces­site d’être étamée et nettoyée régu­liè­re­ment. L’éta­mage se fait, dès la première utili­sa­tion, en faisant fondre sur la panne une bonne quan­tité d’étain, de façon à la recou­vrir d’une couche bien brillante. Cette couche d’étain va empê­cher l’oxy­da­tion d’abî­mer progres­si­ve­ment la panne. Il faut penser à renou­ve­ler cette couche d’étain chaque fois que l’on va éteindre son fer. Pour nettoyer la panne entre deux soudures, j’aime person­nel­le­ment utili­ser la laine métal­lique mais certains préfèrent l’éponge légè­re­ment humide. À voir à l’usa­ge…

L’ÉTAIN

J’aime beau­coup l’étain fabriqué en France par MBO (Métaux Blancs Ouvrés) à flux incor­poré (pas besoin d’uti­li­ser du flux en plus pour faci­li­ter la soudure). MBO fait égale­ment du sans plomb. Dans les deux cas, c’est de la très bonne qualité.

MBO étain sans plomb

Les appa­reils de mesure

Que vous faut-il AU MINI­MUM ?

Le seul appa­reil de mesure néces­saire pour un répa­ra­teur occa­sion­nel est un multi­mètre.

BM235Vous n’en utili­se­rez proba­ble­ment pas toutes les fonc­tion­na­li­tés, mais vous aurez au moins besoin de mesu­rer occa­sion­nel­le­ment une tension (assez ou DC), de tester une résis­tance, une diode ou un tran­sis­tor, et surtout de véri­fier la conti­nuité. Ce qu’on appelle test de conti­nuité, c’est en vérité le test de la bonne conduc­ti­vité entre un point et un autre. Je prends un exemple : véri­fier que ça conduit bien le courant entre les deux extré­mi­tés d’un câble. Un testeur de conti­nuité peut ainsi être utilisé pour trou­ver, avec une approche progres­sive, l’en­droit où le signal (le son) ne passe plus.

Pour cet usage je vous recom­mande un multi­mètre peu cher de la marque taïwa­naise Brymen. Ce construc­teur est connu pour ces multi­mètres de qualité même dans le bas de sa gamme. Pour un usage vrai­ment très occa­sion­nel, le BM805s devrait tout à fait vous conve­nir, mais si vous souhai­tez mettre un peu plus d’ar­gent le BM235 vous offrira des perfor­mances de qualité. Pour un multi­mètre à moins de 100 €, il possède une bonne protec­tion des entrées, testeur de résis­tance, de diode, de conden­sa­teur et de conti­nuité, de fréquence et même de tempé­ra­ture. Une version spéciale a même été réali­sée pour EEVblog, un des sites les plus impor­tants d’in­gé­nie­rie élec­tro­nique.

Usage et entre­tien : rien de parti­cu­lier à noter à part de faire atten­tion à la façon dont on plie ou on roule les câbles (mais ça tous les musi­ciens et ingé­nieurs du son connaissent déjà), et à respec­ter les tensions et inten­si­tés maxi­males de mesure, au risque de faire claquer les fusibles internes. De temps en temps, il faudra une nouvelle pile. 

Les produits de nettoyage

Que vous faut-il AU MINI­MUM ?

Il y a trois solu­tions de nettoyage simples qui s’offre au brico­leur occa­sion­nel : la plus simple c’est l’eau tiède et le savon noir, même si dans l’ima­gi­naire popu­laire élec­tri­cité et eau ne vont pas ensemble, en vérité sur la plupart des circuits sur lesquels vous pouvez inter­ve­nir (élec­tro­nique d’une guitare, d’une basse, d’une péda­le…) si l’on s’est bien assuré que toute source de courant a été reti­rée (je pense prin­ci­pa­le­ment aux piles), il n’y a géné­ra­le­ment aucun risque à mouiller, frot­ter au savon avec une brosse à dents molle, rincer (si possible à l’eau démi­né­ra­li­sée) et bien lais­ser sécher dans un endroit sec et ventilé.

Nettoyant KF 2 ContactLa deuxième solu­tion c’est l’al­cool, le plus pur possible, donc dans ce cas-là on suggère géné­ra­le­ment l’uti­li­sa­tion d’alcool isopro­py­lique. Appliqué avec des cotons-tiges ou un petit chif­fon micro­fibre, il sera parfait pour ôter la crasse, la graisse, amélio­rer l’état des parties oxydées… Il est vrai­ment utile égale­ment pour nettoyer les circuits impri­més avant d’ef­fec­tuer une soudure, ou pour enle­ver un surplus de flux autour d’une soudure déjà faite.

Pour finir, vous voudrez utili­ser un nettoyant contact pour vos commu­ta­teurs et vos poten­tio­mètres. Le grand clas­sique c’est le nettoyant F2, qui a la qualité de n’être pas trop agres­sif, de s’éva­po­rer rapi­de­ment et de conte­nir un lubri­fiant (très impor­tant pour les potards).

Usage et entre­tien :  rien de spéci­fique. Portez des gants, pourquoi pas un masque, travaillez dans un envi­ron­ne­ment venti­lé… Ne mettez pas les bombes aéro­sol près de sources de chaleur (comme votre fer à souder, par exemple) et tout ira bien.

Pour aller un peu plus loin

Si vous ache­tez souvent des appa­reils vintage, vous avez peut-être le problème des vieilles étiquettes, des traces de scotch, etc. Parfois, l’eau chaude et l’al­cool ne suffisent pas. Lorsque c’est le cas, un spray décol­leur d’étiquette peut vrai­ment faire des mira­cles… parfois. Eh oui, tous les solvants n’opèrent pas sur toutes les colles. C’est toujours un peu la lote­rie.

Les protec­tions

Que vous faut-il AU MINI­MUM ?

Il va être bien évidem­ment impor­tant de se proté­ger lorsque l’on bricole et, en parti­cu­lier, lorsque l’on soude. Les protec­tions concernent prin­ci­pa­le­ment trois parties du corps : les mains, les yeux, et les poumons

Gant ansell HyFlexPour les mains, vous aurez besoin d’une protec­tion souple, qui vous permet­tra d’ef­fec­tuer des mouve­ments précis. Person­nel­le­ment, j’uti­lise des gants Ansell HyFlex, qui me semblent offrir un bon compro­mis robus­tesse/souplesse, tout en offrant une protec­tion contre les décharges élec­tro­sta­tiques, ce qui est parti­cu­liè­re­ment impor­tant lorsqu’on travaille sur certains compo­sants élec­tro­niques. Pour tout ce qui concerne le manie­ment des produits de nettoyage, cette gamme de gants fabriqués par Mapa vous offrira plus de protec­tion que néces­saire, et seront réuti­li­sables. De toute façon, pour tout produit chimique, pensez à travailler dans un envi­ron­ne­ment aéré.

Pour les yeux, de simples lunettes de chan­tier en plas­tique feront l’af­faire. En revanche, pour l’as­pi­ra­tion des émana­tions dues au flux dans la soudure, plusieurs mesures sont à prendre. La première, travaillez dans un espace aéré. Ouvrez une fenêtre, avant, après ou (mieux) pendant le travail. N’al­lez pas coller votre nez pile au-dessus de la panne fumante de votre fer… Si vous effec­tuez une ou deux soudures occa­sion­nelles, cela devrait suffire. Dès que vous commen­cez à réali­ser des soudures en plus grande quan­tité (là aussi, l’exemple de la réali­sa­tion d’un multi­paire épanoui me semble parlante) vous pouvez opter pour l’uti­li­sa­tion soit d’un masque jetable de type FFP2 (tout le monde connaît cela main­te­nant !) mais cela a le souci d’être jeta­ble… Ou alors, d’un extrac­teur de ce type-là. Atten­tion toute­fois, c’est une solu­tion coûteu­se…

extracteur de fumée Weller

Conclu­sion

Ce guide sera bien­tôt complété par une série de tuto­riels vidéo pour apprendre quelques gestes pas trop complexes, et s’es­sayer à des répa­ra­tions qui peuvent simpli­fier la vie de n’im­porte quels musi­ciens. En atten­dant, et comme indiqué au début de cet article, il serait abso­lu­ment impos­sible de réali­ser un guide tota­le­ment exhaus­tif, ou qui ne corres­ponde pas, en partie, à des choix très subjec­tifs, nés de l’ex­pé­rience person­nelle. Je sais que le forum d’AF est animé par de nombreux musi­ciens et ingé­nieurs brico­leurs ou même carré­ment répa­ra­teurs pros… De ce point de vue, ce guide d’achat reste donc une propo­si­tion modeste, que j’es­père vous trou­ve­rez toute­fois assez complète. Toute propo­si­tion venant des membres d’AF sera donc la bien­ve­nue pour complé­ter ou propo­ser des alter­na­tives aux outils listés ici.

Auteur de l'article Pr. Soudure de La Feuille

Venu à la musique par le bruit, j'y retournerai un jour. J'aime les beaux circuits bien propres, les musiques sales et moches. Technicien de jour, la nuit je dors.


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