Faire de la musique avec son ordinateur quand on n’a pas un rond, c’est possible. La preuve par plus de 150 avec cette sélection de logiciels gratuits dont certains n’ont rien à envier à leurs homologues payants.
Notez qu’en dehors des STANs, tous les logiciels que nous avons sélectionnés dans cet article sont disponibles sur PC ET Mac, et au minimum en 64 bits, ce qui nous a conduit à exclure quantité d’excellents plug-ins qu’on ne trouve que sur une seule et unique plateforme ou en 32 bits uniquement, comme tous les plug-ins développés avec Synthedit/Synthmaker qui ne tournent que sous Windows en 32 bits (et notamment les créations de Variety of Sound, Novakill, ODO, Sleepy-Time DSP, de la Mancha, etc.). Pour tout ce qui manque, on n’hésitera pas à poster suggestions et demandes dans les commentaires de cet article accessibles en bas de page.
Et comme je sens bien que la longueur de cet article force le respect autant qu’elle décourage les grands débutants, nous allons d’abord nous en tenir à un kit minimaliste.
Le kit de base
Pour ceux qui n’ont pas l’envie de fouiner dans l’intégralité de cette page, voici un logiciel et deux bundles qui devraient vous permettre de réaliser un morceau de A à Z dans quelque genre musical que ce soit.
- Waveform Free, qui vous permettra d’enregistrer les différentes pistes de votre morceau et de les mixer.
- Melda Productions MFreeFXBundle, qui couvrira l’écrasante majorité de vos besoins en matière d’effets et d’utilitaires puisqu’il ne comporte pas moins de 37 plug-ins.
- Native Instruments Komplete Start qui constitue un ensemble assez polyvalent de 16 instruments virtuels complétés de deux effets.
En trois liens seulement, vous avez donc de quoi faire, et il ne vous reste qu’à apprendre via tous nos dossiers pédagogiques (dont le guide du mixage) mais Internet a encore bien d’autres choses à vous offrir si vous n’êtes pas entièrement satisfait des trois choix proposés ci-dessus.
À tout seigneur, tout honneur, on commencera par le logiciel le plus important pour produire de la musique : la STAN.
Les meilleures STAN (DAW) gratuites
A quoi ça sert ? A enregistrer, éditer puis mixer les différentes pistes de votre morceau, qu’elles soient audio ou MIDI, avant des les exporter en fichier stéréo sachant que STAN signifie Station de Travail Audio Numérique, ce que les anglais appellent aussi DAW (Digital Audio Workstation).
6 freewares ont particulièrement retenu notre attention :
Le plus attractif, même s’il n’est hélas disponible que sous Windows, c’est assurément Cakewalk by BandLab, un séquenceur ultra complet qui fut longtemps commercialisé sous le nom de Sonar avant son éditeur Cakewalk ne dépose le bilan. C’est clairement, et de très loin, le meilleur plan freeware de cette sélection parce qu’il ne lui manque aucune fonction essentielle et qu’il arrive bardé de plug-ins. Certains débutants pourront lui reprocher son côté touffu, ils seront donc plus à l’aise avec les deux logiciels suivants…
Studio One Prime (PC/Mac) est une version limitée de la STAN de PreSonus qui offre une excellente ergonomie. Son plus gros défaut, mais il est de taille, tient dans l’impossibilité d’utiliser des plug-ins externes comme ceux qui sont présentés sur cette page. Il faudra donc tout faire avec les effets et l’unique instrument (un ROMpler avec 2 Go d’instruments tout de même) proposés par le logiciel, ce qui reste malgré tout bien suffisant pour mettre en boîte un chef d’oeuvre, à plus forte raison si vous comptez pour l’essentiel faire des enregistrements audio.
Complètement illimité pour sa part et compatible avec tous les plug-ins de cette page, Waveform Free (PC/Mac) est une excellente STAN très facile à prendre en main dans la mesure où toutes les opérations se déroulent dans une seule et même fenêtre.
Même si ce parti-pris ergonomique s’écarte pas mal des standards du genre, c’est donc un très bon plan pour débuter, sachant qu’en complétant Tracktion avec les effets et instruments cités ci-après, il y a vraiment de quoi faire un titre de A à Z.
Sur Mac seulement, difficile de ne pas parler de l’excellent Garageband qui propose de nombreuses boucles, effets et instruments prêts à l’emploi et qui, même s’il s’avère plus limité côté mixage que Tracktion 6 ou Studio One Prime, n’en est pas moins pleinement pertinent pour écrire et produire une chanson.
Si vous n’avez jamais fait de MAO et que vous êtes sur Mac, c’est peut-être le logiciel le plus évident vers lequel vous orienter, d’autant qu’il est plutôt bien documenté.
Sur Mac, Windows et Linux, on ira voir aussi du côté de LMMS, un logiciel grandement inspiré de FL Studio et donc à l’aise dans le domaine du beatmaking et plus si affinités.
On portera une attention particulière également à la version gratuite du OhmStudio d’Ohmforce : un séquenceur pleinement fonctionnel qui permet la collaboration via Internet en temps réel et dont la seule limitation est facilement contournable : vous ne disposez que de 10 projets sauvegardables dans le cloud.
Enfin, même si ce n’est pas à proprement parler un freeware, on évoquera le Reaper de Cockos (PC/Mac), l’une des meilleure STAN du marché et dont la version d’évaluation est pleinement fonctionnelle, sachant qu’à la fin de la période d’essai, le logiciel continue de fonctionner : vous avez juste l’obligation morale de l’acheter (et au prix où il est vendu, ça n’a rien d’un scandale).
La richesse fonctionnelle du soft est stupéfiante tout comme les possibilités de personnalisation de ce dernier. Et c’est à la fois ces points forts qui pourront s’avérer des points faibles pour certains : avec tant de richesse et de possibilités, certains débutants pourraient vite se sentir perdus.
A présent que vous êtes équipés d’une STAN, vous voudrez probablement mettre la main sur quelques outils, effets et instruments supplémentaires. Nous allons donc nous intéresser aux différents plug-ins gratuits qu’on trouve sur le marché, à commencer par les utilitaires qui vont éventuellement compléter les lacunes de la STAN que vous aurez choisie.
Si vous ne savez pas ce qu’est un plug-in ni comment on l’installe, n’hésitez pas à faire un tour sur cet article qui vous dira tout sur le sujet.
Les meilleurs utilitaires gratuits pour faire de la musique
A quoi ça sert ? À analyser et visualiser le signal audio la plupart du temps pour mieux comprendre l’action de vos effets, les problèmes qui peuvent survenir au mixage et trouver des pistes pour les résoudre.
Pour visualiser le spectre d’un signal (soit la répartition des niveaux sonores dans toutes les fréquences qui le composent, du grave aux aigus), le SPAN de Voxengo est devenu un vrai classique.
On trouve toutefois sur ce terrain des outils bien plus évolués comme Signalizer ou la version gratuite d’Oscarizor.
Pour gérer les niveaux tout court sans tomber dans l’usine à gaz, on s’équipera plus volontiers d’un vu-mètre comme l’excellent mvMeter2 de TBProAudio qui, au delà de vous indiquer le niveau de votre piste à différentes échelles et à différentes vitesses, permet aussi d’uniformiser le volume de ces dernières grâce à un potard de gain. Indispensable si votre STAN n’offre pas de base ce genre d’outil.
Les utilisateurs avertis qui sont à la recherche d’outils plus complets pourront quant à eux aller voir du côté du HOFA 4U Meter, Fader & MS-Pan et du DMG Audio TrackControl qui rassemblent plusieurs outils très utiles au sein d’une seule et même interface pour contrôler, monitorer et régler le panoramique comme le volume.
Si ces plug-ins suffisent à à garder un oeil sur le niveau de vos pistes, on pourra les compléter avec l’excellent Youlean Loudness Meter qui offre une visualisation du volume perçu (Loudness) suivant différentes normes. Idéal pour s’assurer que le signal n’est ni trop faible ni trop fort au moment de finaliser votre œuvre.
Lors de cette étape comme lors du mixage, il peut être enfin utile d’écouter vos pistes ou votre morceau sous des angles précis et c’est précisément l’intérêt d’Isol8, toujours de TBProAudio, qui permet s’isoler ou de rendre muettes les différentes zones du spectre (graves, médiums, aigus) mais aussi les différents canaux stéréo.
Pour visualiser la répartition du signal dans le champ stéréo, on pourra enfin s’équiper du HOFA 4U Goniometer & Korrelator, même si on s’équipera plus volontiers des plug-ins mentionnés plus bas, à la rubrique « traitement spatiaux » car en plus de la partie traitement, ils proposent pour la plupart un visualiseur.
Finissons enfin avec un utilitaire destiné à préserver vos oreilles. En effet, on a vite fait lorsqu’on fait de la musique de se retrouver avec un fort niveau sonore qui va soudainement surgir au risque d’abimer notre audition. C’est pour cela que Cerberus Audio a imaginé Ice9, un limiteur qui coupe automatiquement le son lorsque le son franchit une certaine limite.
Le tour des utilitaires étant fait, on se tournera à présent vers les instruments.
Les meilleurs instruments virtuels gratuits
Tout le monde n’a pas la chance d’avoir un piano à queue, une batterie ou un quatuor à cordes à disposition dans son salon. Et quand bien même ce serait le cas, tout le monde n’a pas le matériel ou les compétences nécessaires pour les enregistrer. C’est pour cette raison précise qu’ont été inventés les instruments virtuels qui vont se programmer comme n’importe quel instrument MIDI et dont nous vous présentons ici une sélection forcément non exhaustive. (si vous avez besoin d’un petit rappel sur la différence entre MIDI et audio, n’hésitez pas à vous reporter à cet article)
Les premiers vers lesquels on se tournera sont appelés ROMplers ou encore expandeurs virtuels, et ils proposent généralement une collection de divers instruments samplés. C’est le meilleur moyen donc de se constituer une biblothèque d’instruments polyvalente, à compéter par des produits spécialisés.
Samplers et ROMplers virtuels
Le premier qu’on ira récupérer, c’est le Kontakt Player de Native Instruments livré avec la Kontakt Factory Selection qui rassemble pas moins de 50 instruments exploitant plus de 500 Mo de samples. On installera d’autant plus Kontakt qu’il permet d’utiliser la batterie virtuelle Sennheiser DrumMic’a dont nous parlons plus bas dans cet article.
Tant qu’on est en Allemagne, on ira visiter le site de Magix où nous attend Independence Free, un autre sampler/rompler virtuel beaucoup plus évolué en termes d’édition/traitement que Kontakt Player, qui s’avère compatible avec des vieux formats de samples (Soundfont, Akai S1000, S3000) et qui est surtout livré avec 2 Go de sons !
Un petit détour par l’italie nous permettra de mettre la main sur Sampletank CS (Custom Shop) d’IK Multimedia, proposant pour sa part une quarantaine d’instruments et des boucles au sein d’une interface simple et offrant pas mal de possibilité d’édition traitement.
Retour en France enfin ou le petit frère de l’incroyable Falcon nous attend. L’UVIworkstation permet en effet de lire les banques au format UVI, au sein d’un logiciel qui permet de faire pas mal de choses en termes de traitements et s’accompagne d’une banque de sons bien sympathique.
En marge de tout ces logiciels qui sont tous proposés à des fins promotionnels, on ne manquera pas d’aller visiter le site de Plogue qui nous offre sforzando, un sampler qui, comme son nom l’indique, est pensé pour lire le format libre de banques de samples SFZ. Compatible avec ce format, le sampler Zampler proposé par le magazine allemand Beat dispose d’une interface plus évoluée de base, et il est surtout fourni avec pas mal de banques très intéressantes à récupérer sur la page du logiciel ou sur la page Facebook du magazine.
On pourra lui préférer le TX16Wx, lui aussi compatible avec le format SFZ et proposant bien plus de fonctions, même dans sa version gratuite.
N’hésitez pas, quel que soit le sampler que vous choisissez, à faire des recherches du type 'free SFZ instruments’ ou 'free SFZ samples’ sur Google, et vous verrez que se cache derrière ces trois lettres une mine de très belles choses.
Ce faisant, vous tomberez très probablement sur le site de Big Cat, qui propose quantité d’instruments gratuits aux formats SFZ ou Kontakt, mais aussi quelques plug-ins VST/AU comme le VSCO 2 Community Editon, un orchestre symphonique au grand complet, sachant que tous les instruments sont disponibles dans des plug-ins séparés.
A ce stade, votre sonothèque fait déjà bonne figure, mais nous allons voir qu’on peut encore agrandire l’aire de jeu en allant voir les instruments spécialisés.
Pianos virtuels
La version d’évaluation d’Addictive Keys est certes limité à 4 octaves et 3 micros mais elle est pour le reste complète et très interessantes- car elle permet de s’aventurer bien loin du piano à queue qui lui sert de base.
Pour le reste, c’est encore chez Big Cat qu’on trouvera des merveilles, sachant qu’on y trouve des pianos à queue comme des droits au format plug-in ou SFZ.
On profitera de l’occasion pour récupérer le Street Bumper Piano, un piano électrique qu’on utilisera en complément du Sweetcase EP de Noiseash.
Orgues virtuels
Il n’y a pas grand chose à se mettre sous la dents qui soit PC/MAC en 32 et 64 bits si ce n’est les anciens instruments de Martinic toujours hébergés par VST4Free, Combo Model F et Combo Model V émulant respectivement des orgues Farfisa et Vox.
Synthés virtuels
C’est indubitablement dans cette catégorie que l’on trouve le plus de choix en instruments virtuels
C’est dans les vieux pots qu’on fait la meilleure soupe et malgré son grand âge, le Synth1 d’Ichiro Toda demeure l’un des meilleurs synthés gratuits du marché grâce à ses sonorités (il est modélisé d’après un Nord Lead 2 de Clavia), sa polyvalence et sa simplicité d’utilisation. Seul bémol : la page sur laquelle vous le récupèrerez est en japonais. Gageons qu’un traducteur en ligne vous aidera même si les liens de téléchargement ne sont pas si durs à repérer, qu’il s’agisse du synthé lui même ou de banques de presets additionnelles.
Au rayon des émulations, on signalera par ailleurs bon nombre de synthés soustractifs à modélisation analogique :l’OBXD (un Oberheim OBX/OBXa/OB8), le PG-8X (un Roland JX8P), le TAL U-NO-60 (un Roland Juno 60), le U-He Tyrell Nexus 6 (encore un Juno 60), le TAL Bassline (un Roland SH-101) et la page de Fullbucket où vous attendent plusieurs recréations de synthés Korg.
Toujours dans le domaine de la synthèse soustractive mais basé sur un design original, le Kairatune de Futurecraft mérite sans conteste sa place sur votre disque dur parce qu’il sonne diablement bien et s’avère, en dépit d’être un synthé monophonique, très polyvalent. On s’intéressera aussi au semi-modulaure
Helm de Matt Tytel,
Incontournable acteur de la synthèse logicielle, U-He propose quelques excellents synthés qui, s’ils ne sont pas forcément complexes, n’en sonnent pas moins très bien et couvrent un beau panorama de sons. On ira donc récupérer chez eux Podolski, Triple Cheese, Zebralette en plus du Tyrell Nexus 6 précédemment cité.
La synthèse soustractive, c’est bien, mais c’est quand même loin d’être représentatif de la galaxie de sons issus de la synthèse sonore. Pour changer de planète, on se téléportera en premier lieu à proximité de l’excellent Dexed (un Yamaha DX7 virtuel, soit la légende de la synthèse FM avec les SysEx duquel il est compatible),
Même s’il est frappé de quelques limitations réservées à sa version payante (dont la polyphonie et la possibilité d’importer/éditer/sauvegarder ses propres formes d’ondes), le Fathom Mono demeure un formidable laboratoire à sons pour ceux qui veulent s’amuser avec la synthèse à table d’ondes dans un environnement modulaire. Et comme l’interface est aux petits oignons et que le plug-in est gavé de presets…
Enfin, on pourra s’équiper des instruments suivants :
- Koch, synthé à modélisation physique d’Auburn Sounds
- Digits, synthé à distorsion de phase inspiré des Casio CZ d’Extent of the Jam
- Little Spiral Generator, synthé basé sur un générateur de fractales
- Symptohm Melohman PE, synthé granulaire d’Ohmforce doté d’un gros caractère
- Cognitone Sprike, un synthé additif qui est une évolution du Tunefish 4 de Brain Control
- Crystal de Green Oak Sound, mêlant synthèse FM, granulaire et PCM et qui vaut son pesant de cacahuètes pour faire des sons évolutifs et atmosphériques.
Enfin, si tout cela ne vous suffisait pas, pensez que IK Multimedia propose Syntronik Free, un ROMpler/synthé contenant quelques très bons patches, tandis que chez Native Instruments, le Reaktor Player est livré avec un paquet d’ensembles très recommandables ainsi qu’avec le Mikro Prism.
Batteries virtuelles
La plus incroyable batterie virtuelle du marché s’appelle DrumMic’a, nous provient du fabricant de micros Sennheiser et repose sur 5 gigas de samples, avec la possibilité de jouer sur le mixage comme le choix des différents micros, tandis qu’une collection de grooves prêts à l’emploi est aussi de la partie. Le seul hic, c’est qu’il vous faudra récupérer cet instrument pour Kontakt Player sur une page entièrement en allemand, ce qui demeure relativement jouable malgré tout avec l’aide de Google Trad. Et ça en vaut la peine !
Moins abouti en terme de sampling mais plus léger et simple à prendre en main, le MTPowerDrumkit 2 pourrait aussi trouver grâce à vos yeux vu qu’il propose lui aussi des options de mixage et des grooves MIDI qui n’attendent que vos compos.
Enfin, même si elle est privée de toms et ne propose qu’une charley et une crash en guise de cymbales, la version d’évaluation d’Addictive Drums 2 vaut clairement le détour pour les nombreuses possibilités qu’elle offre en matière de jeu comme de Sound Design. Là encore, des grooves sont de la partie.
Boîtes à rythmes virtuelles
Le meilleur plan à conseiller s’appelle DrumPro parce qu’au sein d’une interface très simple à prendre en main, vous y retrouverez 20 kits de 16 samples chacun, soit une vaste collection de kick, snare, hat et autres percussions utilisables pour tous types de musique et notamment l’électronique ou le hip hop.
Guitares virtuelles
Ample Guitar M Lite est certes limitée aux 4 premières cases de la guitare mais comme les 6 cordes sont bien là et que 4 cases suffisent à jouer tous les accords de base, il est inutile de dire que cette guitare acoustique virtuelle vaut vraiment le détour.
Si seulement Ample Sound avait la bonne idée de nous faire la même chose avec une électrique car dans le domaine, on ne peut pas dire qu’on trouve grand chose d’intéressant en gratuit…
Basses virtuelles
Ample Sound a toutefois la bonne idée de nous proposer une basse gratuite : l’Ample Bass P Lite II est une Precision Bass de Fender qui ne propose pas toutes les articulations et fonctionnalités de l’instrument complet mais qui devrait déjà vous permettre bien des choses vu que la gestion des hammers/pull-off reste de la partie.
Les meilleurs plug-ins d’effets gratuits
A présent que nous avons fait le tour des utilitaires, penchons nous sur les effets en évoquant d’abord quelques bundles.
Premier incontournable : le prolifique éditeur Meldaproduction qui propose MFreeFXBundle, un bundle gratuits de… 34 plug-ins ! Au programme, des outils et des effets qui devraient couvrir l’écrasante majorité de vos besoins, même si ces logiciels sont frappés de certaines limitations (pas de sauvegarde de presets par exemple). Les traitements sont tous excellents même si la philosophie Melda ne conviendra pas forcément à tout le monde, l’éditeur prenant toujours le parti de faire des interfaces assez geek et fournies dont les nombreux paramètres pourront rebuter les grands débutants. A essayer donc, même si nous allons voir qu’il y a de quoi faire au cas par cas chez d’autres éditeurs.
Nettement moins exhaustif mais plus accessible, le bundle Free87 d’EaReckon pourrait plus convenir à ceux que Melda laisse froid : au programme, un EQ, un Noise Gate, un limiteur et un compresseur tous très simples à prendre en main et pleinement satisfaisants côté son.
Enfin, mentionnons l’excellent Blue Cat’s Freeware Plug-ins Pack II qui propose autant des effets à modulation comme des utilitaires de contrôle ou de visualisation.
Égaliseurs et traitements spectraux
À quoi ça sert ? A booster ou atténuer certaines fréquences dans le son, que ce soit pour simplifier leur intégration et leur intelligibilité au sein d’un mixage ou pour modifier leur timbre.
Faisons simple : même s’il existe quantité d’EQ gratuits sur le web, vous trouverez difficilement mieux que le VOS SlickEQ (un EQ paramétrique émulant la caractère de différents EQ matériels) mais surtout Nova de Tokyo Dawn Records. Utilisable comme un simple EQ paramétrique ou comme un EQ dynamique voire un compresseur multibande, il a le bon goût d’être simple à prendre en main et très efficace. S’il n’en fallait qu’un, ce serait donc celui là.
Les amateurs d’EQ graphique pourront enfin pourront aussi se tourner vers le Marvel GEQ de Voxengo et de ses 16 bandes, ou vers son cousin Overtone GEQ fonctionnant sur 7 bandes pour lesquels il génère des harmoniques supplémentaires. Au rayon vintage, on pourra encore aller fouiner du côté du SonEQ de Sonimus, ou des deux excellents EQ offerts par Acoustica.
Même s’il ne s’agit pas à proprement parler d’un EQ, je ne résiste pas à l’envie de vous parler d’un chien fidèle de l’audio freeware. Si vous trouvez en effet que votre kick de batterie manque de bas, n’hésitez pas à lui présenter Bark of dog de Boz Digital Labs, un filtre résonnant spécialisé dans l’invocation du grand méchant sub.
Enfin, du côté des filtres, on ira récupérer le Frohmage des français d’Ohmforce, une vraie référence en la matière.
Traitements dynamiques (compresseurs, limiteurs, etc)
À quoi ça sert ? A contrôler la dynamique d’un signal, soit la différence entre le son le plus faible et le son le plus fort, pour gagner en intelligibilité, rendre le volume d’un instrument plus uniforme ou au contraire prononcer des nuances.
Toujours chez Tokyo Dawn Records, on se ruera volontiers sur le très recommandable Kotlenitov, capable de beaucoup de transparence dans son action, même si ses nombreux paramètres effrayeront peut-être ceux qui débutent.
À ceux-ci, on conseillera d’aller voir du côté de Klanghelm, dont le MJUC jr. et le DC1A font des merveilles avec deux potards et un unique sélecteur. On est toutefois ici face à des compresseurs dont l’identité sonore est plus marquée.
Et tant qu’à parler d’identité, on ne manquera pas d’aller récupérer deux incontrournables chez vladg/sound : Limiter N°6, idéal pour assurer la finition d’un morceau, et Molot, un compresseur au caractère bien trempé.
Pour ce qui est de travailler sur les transitoires en particulier, on ira enfin récupérer le BitterSweet Transient Designer de Flux : un unique bouton pour adoucir ou au contraire accentuer l’attaque des sons. C’est simple et ça marche !
Delay
A quoi ça sert ? A créer une ou plusieurs répétitions du son, pour mimer un phénomène d’écho, réaliser des rythmiques complexes ou encore épaissir une voix, créer une simili-réverb, etc.
Là encore, on trouve pas mal de choses en freeware, même si rien ne nous a paru aussi complet que le Spaceship Delay de Musical Entropy. Ne vous fiez pas à son interface rustique car avec ses modélisations et ses sections de filtrage, modulation et effet, ce petit plug-in en a vraiment sous la capot.
Complémentaire bien que nettement moins polyvalent, le Lagrange d’Ursa DSP fait entrer le granulaire dans la danse, ce qui en fait un plug-in intéressant pour les effets spéciaux.
On pourra enfin aussi aller regarder du côté du TAL-Dub 2 de Togu Audio Line, ou du Tempo Delay de Voxengo, plus conventionnels mais très efficaces.
Reverb
A quoi ça sert ? A simuler la réverbération d’une salle dans laquelle on projetterait le son pour le rendre plus naturel et donner l’impression, en conjonction avec le volume, que le son est plus ou moins lointain dans l’espace.
C’est encore vers Melda qu’on se tournera en premier pour récupérer le MConvolutionEZ, une réverb à convolution proposant des réglages simples et livrées avec un bon paquet de réponses impulsionnelles qui vous permettront de simuler des baffles comme des pièces de toutes tailles ou des processeurs de réverbération.
Côté réverb algorithmique, on recommandera toutefois d’aller voir du côté de la TAL-Reverb-2 de Togu Audio Line, de l’OrilRiver de Denis Tihanov, de l’Ambience de Magnus ou encore la Dragonfly Reverb de Michael Willis qui demeurent les plus solides références du secteur.
Traitements Lo-Fi
A quoi ça sert ? A dégrader la qualité sonore pour retrouver le grain de vieux appareils ou imiter le rendu d’appareils défectueux.
Ne passez pas à côté l’excellent Krush de Tritik, un bit crusher doté d’un étage de modulation et d’une interface absolument exemplaire.
Ceux qui veulent encore plus de destruction sonore iront aussi récupérer Regressif d’Inear Display qui combine filtre multimode, disto, downsample et bitcrusher dans une interface elle-aussi très réussie.
Dans la même veine, on fera un détour chez Glitchmachines où nous attendent Fracture et Hysteresis : deux multieffets violents de chez violents pour les amateur de noise, de glitch et de lofi. Il faudra clairement prendre un peu plus de temps pour dompter les sauvageons mais ça en vaut la peine.
Saturation & warmers
A quoi ça sert ? A simuler la distorsion musicale qui émane des vieux équipement (à tubes) ou des vieux supports (bande, vinyle).
Pour les saturations douces, façon ampli à tubes, on recommandera chaudement le Tube Saturator Vintage de Wave Arts comme l’IVGI de Klanghelm ou le SGA1566 de Shatered Glass Audio, deux plug-ins capables d’apporter un petit supplément d’âme à vos pistes.
Amplis guitare
Rayon guitare, un paquets d’amplis virtuels réellement convaincants vous attendent chez LePou, sachant que leur son n’a rien à envier aux logiciels commerciaux du secteur. On pourrait en dire autant des amplis proposé par Ignite Amps, qui propose notamment aussi un ampli basse.
Enfin, on n’oubliera pas d’aller voir du côté des versions d’évaluation d’Amplitube d’IK Multimedia, du Guitar Rig Player de Native Instruments, Revalver de Peavey ou encore du TH3 d’Overloud dont il existe une version Free vendue… gratuitement par Best Service !
Si avec tout ça, vous n’avez pas un son de gratte correct, c’est que le problème se trouve à l’autre bout du médiator. ;-)
Pitch shifting & Time Stretching
A quoi ça sert ? A modifier le temps de fichier audio en conservant leur hauteur tonale (ralentir ou accélérer la musique donc), ou au contraire à modifier la hauteur tonal d’un signal sans modifier son tempo. Mais aussi, suivant les plug-ins, à corriger les fausses notes, générer des harmonies ou encore faire quantité d’effets spéciaux.
Pour corriger la justesse de vos voix et faire des effets spéciaux type Autotune ou autres, en plus du MAutoPitch de Melda, il sera vivement conseillé d’aller essayer le Graillon 2 d’Auburn Sounds dont l’édition gratuite offre les fonctions de corrections comme de transposition tonale dans une jolie interface.
Au rayon Pitch Shifter, on pourra aussi aller essayer le simplissime Pitchproof d’Aegean Music.
Traitements spatiaux
A quoi ça sert ? A positionner vos pistes dans l’espace stéréo ou à travailler sur la largeur de ce dernier sans compromettre la compatibilité mono.
Pour positionner vos pistes dans l’espace stéréo ou surtout pour travailler sur la largeur de cette dernière, on dispose de plusieurs excellents logiciels gratuits. à commencer par le Panagement d’Auburn Sound qui fait dans la simulation binaurale. Moins évolué mais très efficace, le A1StereoControl d’Alex Hilton offre un vrai bon moyen d’élargir le champ stéréo sans risque de compromettre la compatibilité mono.
Les amateurs de choses belles et simples pourront également se tourner vers le Stereo Tool de Flux ou encore vers l’Imager d’Ozone, dotés l’un et l’autre d’outils de visualisation.
Enfin, pour ce qui est gérer le panoramique des pistes de façon créative, on recommandera chaudement le PanCake de Cableguys d’une redoutable efficacité.
Effets à modulation
Dans les basiques qui sonnent bien, on pourra commencer par s’équiper des Vintage Chorus, Phaser et Flanger de Blue Cat, même si au rayon des chorus, certains préfèreront sans doute l’interface et les possibilité offertes par le Multiply d’Acon Digital : un chorus 6 voies avec la possibilité de gérer la modulation de fréquence comme de volume, la largeur stéréo de l’effet et d’égaliser tout ça.
A l’opposé de cela, on citera aussi l’intéressant Svep de Klevgrand qui, en dépit de son interface minimaliste, permet de faire bien des choses.
Chez Aegean Music, on ne manquera pas de récupérer le Doppler Dome qui, comme son nom l’indique, a été conçu pour reproduire l’effet Doppler, mais qui s’avère capable de bien d’autres choses encore via une interface graphique très bien pensée.
Simple et complet, le Pecheneg Tremolo VST est assurément un bon plan si vous cherchez à donner du mouvement à vos pistes.
Toujours au rayon modulation de volume, on pourra ainsi récupérer l’Autoswell Light du même éditeur pour faire des effets de violoning ou encore SimpleSide, freeware très inspiré des excellents plug-ins de Cableguys.
Multieffets
Combinant un Frequency Shifter de style bode avec une émulation d’écho à bandes, le Valhalla Freq Echo est assurément un petit monstre capable d’une vaste quantité de choses avec quelques boutons : du delay aux effets à modulation en passant par du gloubiboulga sonore toujours intéressant. Un must même s’il faudra apprendre à le dompter !
Nettement plus simple à comprendre mais pas moins riche, le Guitar Gadgets de Musical Entropy rassemble une série d’effets ayant tous leur petite originalité et loin de n’être utilisables qu’avec une guitare.
Et pour aller plus loin
Pensez-y : tandis que d’autres préfèrent introduire des artefacts dans le son, certains développeurs proposent des versions d’évaluation de leurs plug-ins qui, si elles sont limitées dans le temps, n’en sont pas moins pleinement fonctionnelles durant toute une période d’essai généralement fixée à 15 ou 30 jours. C’est ainsi que vous pourrez utiliser les excellents plug-ins Goodheartz pendant un mois, ceux de 112dB pendant deux mois, etc. Les effets et instruments de Stillwell sont même dépourvus de toute limitation, l’éditeur comptant sur votre moralité pour vous acquitter d’une licence en cas d’usage au-delà d’un mois. Vu le rapport qualité/prix, on serait bien ingrat de ne pas jouer le jeu, d’autant que les utilisateurs de Reaper ont droit à une ristourne.
Au-delà de ça, faut-il le rappeler, cela fait bientôt 14 ans qu’Audiofanzine vous propose chaque vendredi son Friday’s Freeware (le gratuit du vendredi en bon français), que vous pourrez retrouver via cette vieille archive ou via cette page qui affiche toutes les news d’Audiofanzine relatives aux freewares.