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Sujet vos conseils pour un couple de petites membranes

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Sujet de la discussion vos conseils pour un couple de petites membranes


Bonsoir tout le monde,

J'envisage l'achat d'un couple de petites membranes pour diverses applications: overhead batterie, instruments d'orchestre (dans toute leur diversité), choeurs, piano... J'aimerais donc des micros de qualité, qui si possible ne dépasseraient pas 500 euros. Pour info ils passeront dans les preamps XMAX du digimax d8. Je me suis déjà un peu renseigné, et j'ai mis commes options possibles les couples suivants: rode NT55, se electronics SE 4, 2x shure sm137... mais mon attention est fixée en ce moment sur les Oktava MK012 MSP6, pour deux raisons: le prix qui a l'air TRES intéressant chez thomann: 435 euros VS 550+ chez les autres vendeurs, et les différentes capsules fournies (hypercardio et omni) qui multiplient les usages possibles.

Maintenant, pour moi c'est pas un petit investissement alors je veux être sûr de mon achat... vos conseils?

merci!

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601
Pour le gain des préamplis, je laisse à présent faire (lors de la balance) la fonction autoset du total mix. Il y a un limiteur auto qui abaisse le gain et conserve une marge de -6 db (je crois). Une fois la balance terminée, je désactive impérativement cette fonction.
Depuis que j'utilise cet outil super pratique, j'ai remarqué qu'au concert, les crêtes qui culminaient à -6 au raccord s'approchent souvent du -3 ou -2 ! (cela ne me surprend pas d'ailleurs, sachant ce qui se passe généralement au raccord).
Mais je trouve cet outil absolument fantastique. un gain de temps et une sécurité qui permettent de peaufiner les placements de micros.
602
Sinon, pour mes prochains enregistrement, j'espère bien pouvoir garder l'intégralité de la dynamique ! J'aime ça... C'est beau sur mes dynaudios !
603
Je passe régulièrement vous lire, sans intervenir.
Néanmoins ce soir je me permets un petit commentaire, du point de vue de la source...
Je suis violoniste pro.
Pour moi la compression est une castration du travail des musiciens.
La diffusion radio sur des stations spécialisées ne se passe pas toujours très bien, même s'il est possible de finalement généraliser entre la qualité de radio France et de radio classique par exemple... Sur cette dernière j'ai vraiment la sensation que les mecs s'éclatent à jouer avec les compresseurs.

Cela dénature totalement notre travail en tant qu'interprète.

Quoi de plus frustrant que de conduire un vrai crescendo, construit avec un point de départ, un parcours et que finalement la compression "nivele " les derniers dbs nécessaires pour arriver à l'aboutissement... Du coup, lorsqu'on écoute à posteriori, le point le plus haut en intensité est déjà atteint au niveau dynamique avant le réel aboutissement musical.
J'en ai vraiment plusieurs exemples et je trouve cela dommage.
Pour moi la musique classique doit bénéficier de la dynamique la plus étendue et son ennemi est la compression.

Salutations.Fred
604
Bien sûr, d'accord avec toi.
D'autant que la compression sévère (type radio classique) ne conserve d'un crescendo que la sensation de tension des timbres sans offrir l'aboutissement d'amplitude auquel la tension est sensée correspondre.
Cependant, je veux croire que nous ne parlons pas ici de compression sévère, mais de compression très transparente et douce, qui peut se faire quasi indécelable. Apporter une belle densité dans les nuances douces et surtout éviter de sous mixer toute une symphonie à cause d'un coup de cymbales ! (ou tout un aria à cause d'un seul contre ut un peu trop balancé)...
605
C'est tout à fait vrai, et nous sommes régulièrement confronté à ce problème (le coup de cymbales, voir un furieux qui s'excite sur les timbales :)...
Néanmoins cela reste un problème de balance.
J'ose dire quand même qu'aussi bien en musique de chambre qu'en travail avec orchestre la gestion de la dynamique est le travail soit du groupe, soit du chef.
Se taper une percu de folie qui va bouffer tout le travail du reste d'un orchestre est un problème de balance, à gérer par le chef.
Cela se gère sans soucis par des personnes compétentes.
Combien de cds en prises studio ou live de symphonies de Mahler de pièces de Strauss ou d'autres avons nous ou cette balance est respectée?
Prendre l'exemple d'un coup de cymbale trop fort ou d'un aria ou le chanteur pousse franchement est pour moi juste une mauvaise gestion de la Musique.
Fort heureusement cela n'est pas toujours le cas et dans cette perspective je continue à penser que la compression est l'ennemi de la musique classique.
La gestion de la dynamique est l'affaire des interprètes, celle du preneur de son est de la restituer.
606
Je ne sais pas si tu as déjà été dans la situation du preneur de son...
Comme toi, je suis avant tout musicien professionnel (c'est mon "vrai" métier... Si tant est que ça puisse être un "métier", dans l'esprit de certains... Mais c'est une autre histoire).
Nous n'avons pas souvent pleinement conscience de la nature de l'énergie dispensée sur un plateau. Aucun système d'écoute ne peut fidèlement retranscrire cette énergie. De plus, comme tu sais, les micros n'entendent pas comme des oreilles. Les questions de champs direct/diffus viennent encore compliquer l'affaire.
Je crois que tu serais surpris de constater qu'un bon enregistrement est rempli de petites concessions et compromis.
Pour reprendre ton exemple de Mahler, qui à mon avis est justement très intéressant :
Citation :
Combien de cds en prises studio ou live de symphonies de Mahler de pièces de Strauss ou d'autres avons nous ou cette balance est respectée?

Aucun, bien-sûr ! Et heureusement, dirais-je (même si la légende veut que la 4 et la 5 par Inbal soient enregistrées avec un seul couple... Quand on entend le trafic en post prod sur ces versions, avec un boost inaudible du 10 kHz. Tout ça pour un résultat bien acide et qui pique comme un vieux vinaigre blanc !)
Aucun exemple, donc de prise "naturelle" de symphonies de Mahler à l'ère moderne en tout cas, mais une très belle dynamique dans plusieurs versions (les lives de Bernstein est ébouriffant, non ? Dans la 6, par exemple, on assiste à l'armagedon et on pleure d'effroi).
Mais qui pourrait prétendre faire entrer un orchestre symphonique dans son salon ? Quelles enceintes et quel ampli pourrait transcrire cette masse rutilante que nous percevons en salle ? Quel couple unique de micro pourrait encaisser un tel déferlement ?

Alors, il faut accepter certains compromis, certains plans secrets, une mise en scène sonore subtile et aussi discrète que possible, pour suggérer l'immensité, puisqu'aucun moyen technique ne permet réellement de la montrer telle qu'elle est !
Le disque n'est pas une photo réaliste mais une mise en espace, une mise en onde, une mise en scène. Le travail du preneur de son, à mes yeux et à mes oreilles, doit pouvoir être comparé à celui du "tireur" en photo. Celui qui reçoit l'épreuve brute et sait en faire quelque chose pour lui donner une grandeur plus que nature.
La gestion des dynamiques est bien l'affaire des interprètes, je suis d'accord, mais l'affaire des preneurs de son est de donner une forme audible à tout ça.
607
J'ai été et suis toujours tout à fait conscient de ce qu'est la prise de son, ayant participé à quelques productions en tant qu'interprète ou preneur de son, parfois même les deux en même temps, avec un assistant aux prises et me réservant les montages/masterisations.
J'ai par ailleurs créé une boite ici en Suisse avec laquelle je ne fais que de la prise de son classique, tout en gardant mon activité de violoniste.

Je ne m'étendrai pas dans les considérations techniques des micros, des systèmes de restitution etc. que tu exposes, c'est ton approche et je la respecte.
Je vais dans ton sens, je suis tout à fait d'accord que ce métier n'est affaire que de compromis et que le disque est une mise en espace, entre autre...
Pour moi c'est d'abord un vecteur d'émotion, une recherche d'un message à faire passer; la technique doit servir l'idée. la mise en espace magnifique d'une interprétation insipide ne m'apporte pas grand chose.

Mon intervention a été motivée par l'attaque ( :) ) du sujet compression et j'avoue que j'y suis assez sensible concernant la musique classique. Mais je me suis déjà exprimé là-dessus précédemment.
Ta phrase de conclusion me semble tout à fait correcte.
Et je vais me coucher. :)
608
Citation :
Pour moi la compression est une castration du travail des musiciens

Absolument d'accord. J'ai déjà travaillé pour de grands musiciens en musique classique et lors du montage/mixage, ils me faisaient augmenter la dynamique (le contraire de la compression, donc).
Mais de toute manière, un CD ne rend JAMAIS le réel. Il suffit d'entrer à l'opéra durant la répétition de l'orchestre pour se rendre compte que le CD n'est qu'une pale copie du réel (mais qui dispose d'une salle d'opéra chez lui :D:)?
Cela dit, le mastering n'est jamais qu'un compromis : soit on réduit un peu la dynamique et la musique reste intelligible sur une petite chaine Hi-Fi. Soit on garde le maximum de dynamique et les ppp seront inaudibles alors que les FFF vont casser les oreilles, sauf si l'on dispose d'un très bon système sonore, ce qui hélas devient de plus en plus rare.
Le choix de compresser ou non est finalement celui du directeur artistique. Sur de bons moniteurs, je suis ravi d'écouter de la musique non compressée.
609
Comme prévu, j'ai réalisé samedi soir un comparatif Neumann KM184 / Oktava MK012.
AB large avec 2,5m d'écart et 2,5m de haut et pincement vers le centre de quelques degrés. De chaque coté, les deux micros étaient séparés de quelques centimètres sur une barre de couplage.
Les photos parlent d'elles mêmes.

Voici le résultat en blind test :
https://soundcloud.com/aroumi/test-1
https://soundcloud.com/aroumi/test-2

Ce n'est pas le Choeur de Crimée, ce sont des amateurs mais le résultat est correct sur le plan artistique.

NB : les choristes de la photo ne sont pas ceux des deux pistes de test.

20130420202005.jpg
20130420201850.jpg
20130420192609.jpg


[ Dernière édition du message le 21/04/2013 à 02:40:58 ]

610
En comparant dans les forte puis dans les piano je dirais
Test1 => oktava
Test2 => neumann

La bosse dans le haut pour le test 2 influe beaucoup mon jugement. Le bas un peu plus tenu sur le 1. Globalement je préfère le test1 donc cela ne me surprendrais pas que ce soient les oktava.

 

The only way to do it is to do it. (Merce Cunningham)

[ Dernière édition du message le 21/04/2013 à 10:27:06 ]