Dévoilé il y a peu, le DNAfx GiT de Harley Benton se présente comme le premier multieffet avec pédale d’expression de la marque. S’il se place en concurrence directe avec le Mooer GE150, on se rend vite compte que les deux appareils ne sont pas si différents et partagent la même ergonomie. Suivez le GiT
Ce petit multieffet est très compact et dispose de deux footswitches et d’une pédale d’expression sur laquelle est apposé le logo de la marque. Trois potards équipent le panneau de contrôle, un Master Volume, un potard Mode qui permet de naviguer entre les différents modules (ampli, effets, simulation d’enceinte…) et un potard Value dont la fonction est de basculer d’un réglage à l’autre. Ces deux potards, Mode et Value, sont crantés et servent également de bouton poussoir. Un écran couleur permet de visualiser les réglages en temps réel, le nom du preset et son numéro ainsi que la fonction de la pédale d’expression. À côté de cet écran se trouve une rangée de petits boutons lumineux :
- Play : pour sélectionner le mode « jeu »
- Save : permet de sauvegarder et renommer le preset que l’on est en train d’éditer
- Exp : assigne une fonction à la pédale d’expression
- Rythm : active, désactive et ajuste la boîte à rythmes intégrée
- Tap : permet de taper le tempo du délai et de la boîte à rythmes
- System : donne accès aux différents réglages système comme le niveau d’entrée
Ces boutons étant lumineux, le bouton Tap clignote continuellement en rouge pour indiquer le tempo sur lequel sont synchronisés délai et boîte à rythmes. Enfin, une rangée de diodes bleues donne une visualisation claire sur l’utilisation des différents modules en temps réel. Si la diode est allumée, le module concerné est activé. On trouve dans l’ordre les modules suivants :
- FX : permet de choisir et régler l’effet à insérer avant l’ampli (compresseur, wah…)
- DS : regroupe tous les effets de saturation à placer avant l’ampli (overdrive, fuzz…)
- Amp : permet de choisir et de régler le modèle d’ampli qu’on souhaite utiliser
- CAB : simulation d’enceinte
- NS : Noise Supressor, permet d’éliminer le bruit de fond, plusieurs modèles disponibles
- EQ : plusieurs modèles d’égalisation pour sculpter le son précisément
- MOD : permet de choisir et de régler un effet de modulation à insérer après l’ampli
- DLY : permet de choisir et de régler le délai à insérer après l’ampli
- REV : idem que pour le délai
Le DNAfx GiT est donc plutôt bien équipé pour sa taille. Sur le dessus du boîtier se trouvent les différentes connectiques. On trouve de gauche à droite :
- L’entrée auxiliaire sur mini-jack 3.5mm pour la connexion de sources audio externes
- L’entrée guitare
- La sortie gauche ou mono
- La sortie droite
- La prise casque sur mini-jack 3.5mm
- La sortie USB pour la connexion à un ordinateur
- Le port Micro-USB (OTG) pour la connexion avec un smartphone ou une tablette
- La fiche d’alimentation (9 volts 300mA, centre négatif)
Mais ce n’est pas tout ! Le boîtier dispose également d’un accordeur chromatique dont la visualisation sur l’écran est assez pratique et d’un looper de 80 secondes.
Multi fx
Si le châssis de ce multieffet peut sembler un peu cheap, le nombre d’effets et amplis qui y sont intégrés nous fait oublier ce détail. On peut sembler un peu perdu au départ et surtout un peu déstabilisé devant si peu de contrôles et autant de fonctions. L’ergonomie du DNAfx GiT est en réalité très bien pensée. On peut se concocter un preset très rapidement sans nécessairement avoir besoin de connecter l’appareil à un ordinateur, ce qui donne accès au logiciel (gratuit) d’édition. Bien que la visualisation soit plus claire et la manipulation plus rapide via ce logiciel, il est assez sympa de manipuler le boîtier directement. Les potards crantés semblent assez solides et on comprend rapidement le fonctionnement de la machine.
La pédale d’expression est en métal et inspire quand même davantage de robustesse. Son utilisation est très bien pensée et son assignation se fait facilement. On peut l’attribuer à chaque module et à un réglage très précis du module en question. Nous avons particulièrement aimé ajuster notre niveau de gain au pied. Le côté pratique de cette pédale d’expression réside dans sa double utilisation. On peut en effet l’utiliser comme une pédale de volume de manière permanente en activant simplement le mode « EXP VOL » ; mais en appliquant une (très) forte pression dessus, elle endosse alors le rôle qu’on lui a assigné. Cela permet de maîtriser son volume en toute circonstance tout en jouissant d’une pédale d’expression assignable à tout et n’importe quoi. Bien que sa course ne soit pas très longue, son utilisation pour contrôler l’effet de wah fonctionne relativement bien. Son activation est en revanche un peu fastidieuse, il faut vraiment appuyer très fort sur le bout de la pédale pour l’activer.
Le footswitch de gauche permet de passer au preset précédent, d’activer l’accordeur (si on maintient une longue pression dessus) et d’enregistrer quand on est en mode Looper. Le footswitch de droite permet de passer au preset suivant, d’activer le looper en maintenant une longue pression dessus et d’arrêter la boucle ou de supprimer toutes les boucles (si on maintient une longue pression dessus, une fois le mode Looper activé).
Le son !
Sur le nombre d’amplis, effets et simulations d’enceintes, on peut dire que la marque d’outre-Rhin a mis le paquet. On retrouve 55 modèles d’amplis classiques et modernes, 26 réponses impulsionnelles avec la possibilité d’en importer d’autres et 151 effets (overdrives, distorsions, compresseurs, noise gates, chorus, phaser, Pitch shift, égaliseurs, réverbes et délais). On peut sauvegarder jusqu’à 200 presets à l’intérieur de l’appareil ce qui sera largement suffisant pour n’importe quel concert. La boîte à rythmes intégrée possède pas moins de 40 motifs rythmiques différents et 10 rythmes de métronome.
Une fois familiarisé avec l’appareil, je me suis fabriqué quelques presets avec des amplis et effets classiques. La simulation de Marshall Plexi m’a particulièrement plu. Les effets sont globalement de bonne facture et on peut aisément trouver le son qu’on cherche. Ils sont d’office un peu envahissants, mais on peut intervenir sur leur profondeur afin de remédier à cela. Les délais et réverbe sonnent bien et permettent de spatialiser rapidement le son de guitare. Les effets de modulation sont un peu moins convaincants bien qu’on salue l’effort de la marque pour avoir intégré une simulation de haut-parleur rotatif et un Ring Modulator. Le Noise Gate s’est montré particulièrement efficace et Harley Benton donne le choix entre trois versions, ce qui est toujours agréable.
Les simulations d’enceintes (ou réponses impulsionnelles) sonnent bien et l’appareil sélectionne automatiquement l’enceinte avec laquelle l’ampli choisi s’apparie le mieux. Par exemple, en sélectionnant une simulation de Fender Bassman, l’enceinte change automatiquement pour se placer sur le réglage Bassman 4×10. Le module de simulation d’enceinte donne également le choix entre différentes lampes de puissance : EL34, EL84, 6L6 et 6V6. On choisit ensuite le micro qu’on souhaite placer devant l’enceinte (SM57, U87, MD421 parmi d’autres et même le Røde NT1 !) et on ajuste ensuite sa position. Un premier réglage permet d’ajuster la position du micro par rapport au centre du cône du haut-parleur et un second réglage règle la distance du micro par rapport à l’enceinte.
L’outil ultime pour travailler
Un multieffet est un outil très pratique pour tout guitariste. Le fait d’avoir à disposition des centaines de sons différents est très inspirant et développe le potentiel créatif du musicien. Disposer également d’une boîte à rythmes et d’un looper est un vrai plus. On lance la boîte à rythmes au tempo désiré, on enclenche le mode Looper et on peut facilement travailler un solo ou un plan un peu difficile, en boucle. Toutes les manipulations sur ce DNAfx GiT s’effectuent très rapidement et avec beaucoup de facilité. Chaque fonction possède son bouton dédié, l’affichage est clair et facile à lire. On se déplace simplement de module en module avec le potard Mode et la LED correspondante s’illumine d’un bleu électrique assez puissant. Pour activer ou désactiver le module sur lequel on se trouve, on applique une pression sur ce potard Mode et pour se déplacer de réglage en réglage (pour régler son ampli par exemple), on utilise le bouton Value. Quand un module est désactivé, la LED est éteinte, quand il est activé, la LED s’allume.
S’il est simple à utiliser et qu’il sonne globalement bien (avec quelques réserves pour les effets de modulation notamment), le DNAfx GiT a quand même le « syndrome multi-effets ». Je m’explique. Souvent, avec un multieffet numérique, on a l’impression que tous les sons, aussi opposés soient-ils, reposent sur le même socle commun. On a un peu cette impression ici. Qu’on joue une simulation de Marshall Plexi ou de Mesa Boogie Triple Rectifier, on sent quelque chose de commun aux deux sons. C’est le cas sur beaucoup de multieffets numériques, même les plus onéreux. Cela n’enlève en rien au plaisir qu’on a à passer d’un son clair bourré d’effets à un son Glam’Metal bien direct !
La cerise sur le pompon
Pour ceux qui ne seraient pas fans d’éditer leur son directement avec les deux potards présents sur le boîtier, Harley Benton a intégré un port USB au DNAfx GiT. Ce dernier autorise non seulement l’accès au logiciel du même nom qui permet d’éditer les sons via un ordinateur, mais encore d’utiliser le multieffet comme interface audio. C’est un vrai plus pour les musiciens qui souhaitent s’enregistrer simplement avec un bon son et une bonne qualité audio (44.1 kHz / 24 bits). De plus, un port Micro USB dédié à la fonction OTG (On the Go) permet de connecter l’appareil à un smartphone ou une tablette pour un enregistrement audio direct. Enfin, l’entrée auxiliaire autorise le branchement de toute autre source audio externe si on souhaite jouer par-dessus ses morceaux préférés ou simplement travailler à partir de pistes de batterie et basse seules, par exemple.
Conclusion
Proposé au tarif de 138 €, le Harley Benton DNAfx GiT a vraiment un rapport qualité-prix excellent. Il offre un nombre conséquent de fonctionnalités et propose des outils très sympas et bien conçus. Seuls les effets de modulation m’ont moins enthousiasmé que le reste, mais ils restent largement utilisables.