Établie à Los Angeles sous le doux soleil de Californie, la marque Beetronics a su au fil de son développement proposer des pédales d’effets boutique avec une vraie personnalité. La gamme entière de la marque s’articule autour d’une thématique commune : les abeilles.
Une grosse abeille dans un petit châssis
Les jeux de mots autour de cette thématique se retrouvent littéralement partout : du site de la marque à la boîte qui accompagne les pédales. Beetronics a présenté au NAMM la première pédale de la série Babee (encore un jeu de mot, cette fois-ci autour du mot « baby » qui décrit assez bien le format de la pédale), la Fatbee Overdrive.
Dès son annonce sur le salon d’Anaheim, cette dernière a beaucoup fait parler d’elle. La vidéo de présentation de la pédale, réalisée avec beaucoup d’humour y était pour beaucoup. Depuis, de nombreuses vidéos illustrent les qualités de la pédale et surtout son caractère très singulier. C’est maintenant à notre tour de dévoiler notre ressenti sur cette Fatbee Overdrive que nous nous empressons de brancher dès l’ouverture du carton.
Bzzzzzzzzzz Bzzzzzzzz
On découvre tout d’abord une jolie boîte en carton noir sur lequel sont disposés des logos de la marque en doré. Une fois la boîte ouverte, on trouve la pédale enveloppée dans un délicat papier de soie orné des différents motifs propres à la marque. Des coulures de miel viennent décorer l’intérieur de la boîte, tout est dans le détail. Cette expérience de déballage nous plonge immédiatement dans l’univers de la marque.
La pédale est jolie et son châssis très compact par rapport aux autres réalisations de Beetronics est réalisé en acier anodisé rouge. On y retrouve une plaque métallique sculptée qui porte les informations relatives à la Fatbee (le nom, les contrôles et les infos sur fiches d’entrée / sortie / alimentation). Même le circuit imprimé sur lequel sont soudés les éléments électroniques est décoré avec une abeille. Le format assez inhabituel du boîtier avec ses contrôles situés à l’arrière, sa couleur et cette plaque métallique sculptée en relief intègrent directement la Fatbee dans la dynastie des autres pédales de la marque. On retrouve tous les éléments chers à Beetronics et qui ont façonné cette identité si singulière. Les deux LED qui témoignent de la mise en tension sont rouges et elles sont placées sur la plaque métallique, comme le foot switch.
Les fiches d’entrée et sortie ainsi que la fiche d’alimentation sont situées sur les côtés de la pédale, le panneau arrière étant occupé par les contrôles. C’est une bonne idée dans la mesure où cela peut éviter de perdre ses réglages en activant ou désactivant la pédale. Ces contrôles sont au nombre de trois, et comme toujours chez Beetronics, leur appellation est assez particulière. Le potard de volume est ici baptisé Weight, le réglage de tonalité se voit ici appelé Flavor et enfin, le réglage de gain est dénommé Honey. Pas de doutes, on est bien dans le thème « abeilles » et l’identité de la marque est bien respectée.
Butinons !
La Fatbee est donc la première pédale de Beetronics à rejoindre la série Babee. Son circuit est totalement original et il a été réalisé en collaboration avec Howard Davis qui a signé de nombreux circuits de pédales à succès, et continue de proposer ses services de modifications de pédales. Ce circuit s’articule autour d’un transistor unipolaire à effet de champ (JFET). Ce type de transistor offre la particularité de saturer de manière très naturelle, ce qui rappelle les saturations qu’on peut obtenir sur un bon ampli à lampes. C’est d’ailleurs le but de la Fatbee d’après la marque. La pédale consomme 36 mA seulement et on peut l’alimenter avec une tension de 9 volts standard.
Dès le premier accord joué avec la Fatbee branchée sur un ampli en son clair, on reconnaît distinctement le caractère de la marque. Le son de la pédale possède une sorte de buzz dans l’aigu, comme si un essaim d’abeilles était présent dans la pédale. Bizarrement, cela ne rend pas le son plus agressif ou tranchant pour autant. Il s’agit juste d’un grésillement positif qui vient colorer le son. En restant sur un niveau de gain raisonnable (entre zéro à la moitié), on obtient effectivement des sons assez proches de ceux développés par un ampli à lampes. L’overdrive est très dynamique et possède quasiment un caractère vintage. La course du potard de tonalité n’est pas trop large et on peut utiliser tous les réglages, même les plus extrêmes. Dans le réglage le plus bas, le circuit de tonalité confère à l’overdrive un côté presque fuzzy dans la mesure où les basses ne sont pas resserrées du tout et bavent un petit peu. En passant la moitié sur le réglage de gain, on comprend pourquoi la pédale a été baptisée Fatbee. L’overdrive devient vraiment très épais et costaud, toujours avec cette qualité grésillante qui ajoute une touche d’originalité et fait le charme de la pédale. On perd le côté ampli à lampes et on commence à réellement sentir qu’il s’agit d’une pédale. La saturation devient presque nasale et agressive avec un léger côté fuzzy qui augmente à mesure qu’on tourne le potard de gain vers sa position maximale. Une fois cette dernière atteinte, on arrive sur une sonorité assimilable à celle d’une fuzz. Les attaques deviennent moins précises et on dispose d’un énorme sustain. On retrouve ce côté épais et riche de la saturation, comme sur une fuzz, mais on perd en précision.
En passant sur un son crunch, la pédale est tout de suite plus à l’aise. Bien qu’elle ne dispose pas d’un boost de volume énorme, ça reste suffisant pour bien rentrer dans le préampli et le faire saturer davantage. On en attendait un peu plus venant de la Fatbee. Sur un crunch, la pédale apporte sa personnalité au son, sans le dénaturer pour autant, ce qui est très agréable. Elle se contente d’y apporter un côté épais et il faudra passer un peu de temps sur l’égalisation de l’ampli pour trouver le réglage adéquat mais dans l’ensemble, le rendu est plutôt sympa. Sur les réglages de gain les plus bas, la pédale réchauffe un peu le son de manière très musicale. Selon la marque, la Fatbee fonctionne sur de nombreux instruments et permet justement de réchauffer et rendre plus vivant un instrument un peu terne. L’effet se marie bien avec une basse mais l’absence de réglage permettant d’effectuer une balance entre les sons directs et avec effet rend son utilisation très laborieuse. La Fatbee est une pédale d’overdrive avec une personnalité très franche et marquée qui ne plaira pas à tout le monde.
- FATBEE over clean – max volume, min gain00:38
- FATBEE over clean – vintage drive00:49
- FATBEE over clean – max gain00:57
- FATBEE over crunch, all 12oclock01:12
- FATBEE over crunch, all 12oclock, Tone tweaking02:00
- FATBEE over crunch, FAT tone, fuzzy01:35
Quelques rayons de miel et de soleil
Beetronics signe avec la Fatbee Overdrive, une pédale simple d’utilisation et qui dispose de la personnalité très singulière de la marque. Son pari de développer des sonorités classiques d’ampli à lampes est à moitié réussi. On entre quand même très vite sur un territoire assez éloigné d’un overdrive naturel. Cependant, Beetronics reste fidèle à sa philosophie et a su quand même proposer un effet classique mais original. Elle fait un très bon boulot pour réchauffer voire booster un son crunch terne mais elle est beaucoup moins à l’aise sur un son clair.