Présenté en même temps que le JX-08, le JD-08 est l’un des premiers modules de la série Boutique embarquant un moteur tournant sur la plateforme Zen-Core. Version bitimbrale ultracompacte du JD-800, a-t-il conservé la palette sonore et la programmation intuitive de son ancêtre ?
Sorti au début des 90’s, le JD-800 renouait avec les synthés largement programmables, grâce à une façade impressionnante couverte de commandes, essentiellement constituée de curseurs verticaux. C’était un synthé numérique polyphonique 24 voix et multitimbral 6 parties, capable d’empiler 4 couches par programme, basé sur des ondes numériques et des multiéchantillons courts traités par synthèse soustractive. À l’heure actuelle où les synthés qui se programment facilement ont le vent en poupe, il n’est pas surprenant de voir Roland modéliser son ancêtre sous différentes formes, moteur additionnel pour workstation ou synthé, plug-in virtuel ou module spécialisé. C’est donc sous le vocable JD-08 et au format Boutique que le JD-800 vient d’être mis en boîte, non sans effort, si l’on en juge par la différence de format entre les deux machines. Les questions qui nous turlupinent les oreilles et les doigts tombent sous le sens : quid du son et de l’interface utilisateur ? Voyons cela avec un JD-08 équipé du système V1.02.
Commandes bien serrées
Le JD-08 reprend la conception commune aux différents modèles de la série Boutique. C’est un module ultra compact (300 × 128 × 49 mm pour 840 g), pouvant être monté dans une station d’accueil clavier ou boîtier (voir encadré). En dépit de sa petite taille, il n’a rien d’un gadget : la façade et l’arrière sont constitués d’une même tôle pliée bien solide ; seuls le dessous et les côtés sont en plastique. Les commandes sont nombreuses, serrées et microscopiques, ce qui rend les réglages délicats : 25 curseurs de 10 mm, 4 curseurs de 20 mm, 37 poussoirs (petits et tout petits), 2 potentiomètres et 2 encodeurs-poussoirs. Bien que toute la place disponible soit utilisée, force est de constater que le format Boutique n’est pas adapté à un synthé autant doté en commandes directes que le JD-800.
Leur disposition reste toutefois logique et assez claire : les fonctions Patch (couches sonores, effets, arpégiateur, séquenceur) occupent une colonne oblique à gauche. À l’horizontale, en partie supérieure, on accède à la palette sonore, les 2 LFO et les 3 enveloppes ; la partie intermédiaire est dédiée à la chaîne sonore : formes d’ondes, filtre et ampli ; enfin la partie inférieure est composée de poussoirs permettant de gérer les programmes, les séquences et les menus (paramètres programme additionnels, effets, fonctions système). Quand on appuie sur la touche NOTE, la rangée inférieure fait office de clavier d’une octave avec transposition directe (-3 à +3 octaves), de bascule poly/solo (= mono) et d’activation du portamento (uniquement en mono). L’afficheur numérique, doté de 4 diodes 7 segments avec point, permet de visualiser le numéro de banque/programme, les valeurs des paramètres en édition directe (merci !), le tempo, ainsi que les paramètres additionnels des différents modes d’édition, en abrégé.
Prise en main délicate
Le JD-800 ouvrait grand ses curseurs aux amateurs de synthèse. Le JD-08 est clairement moins avenant en la matière, vu la forte densité et la taille réduite des commandes : régler par exemple la quantité de l’enveloppe de filtre sur 5 mm relève de la mécanique de précision. Les commandes de synthèse agissent sur 1 à 4 couches, activées à l’aide des boutons ABCD, ce qui permet un mélange rapide de différentes couleurs sonores. Les curseurs de la palette ABCD agissent quant à eux sur le dernier paramètre sélectionné, pratique pour se focaliser sur un aspect spécifique du programme. Certaines commandes sont partagées (LFO, enveloppes), ce qui complique la tâche. Enfin, pas mal de paramètres nécessitent de passer par les menus. Ce n’est pas trop fastidieux, car la navigation se fait avec l’encodeur-poussoir et la rangée de 16 touches de pas, permettant de choisir une page, un sous-menu ou un paramètre. L’écran affiche une abréviation approchée du paramètre en cours, une pression sur l’encodeur-poussoir le sélectionne et le même encodeur-poussoir permet de le régler, l’écran affichant la valeur. Pour modifier certains modules (patch, effets, arpégiateur, séquenceur), il suffit de sélectionner ou maintenir leur(s) bouton(s) respectif(s) quelques secondes pour passer en menu d’édition, facile. Pour programmer, on peut repartir d’un son en mémoire, l’initialiser, passer en mode manuel ou lancer une randomisation. En fait, il manque juste une fonction de comparaison.
À part l’entrée horloge (permettant aussi de faire avancer les pas du séquenceur) placée en façade, la connectique est située à l’arrière : interrupteur secteur, port USB C (alimentation, Midi et audio, nécessitant l’installation d’un driver), mini-potentiomètre de volume, sortie casque, sortie ligne, entrée ligne (routée directement vers les sorties analogiques/USB, pour cascader plusieurs modules ou convertir le signal analogique entrant en audionumérique) et entrée/sortie Midi au format DIN. Toute la connectique audio est au format mini-jack stéréo. En dessous du module, on trouve un petit HP de contrôle (on ne lui en demandera pas trop) et une trappe pour insérer 4 piles AA-LR6 (fournies, à défaut d’un cordon USB C et d’une alimentation secteur de 500mA minimum, qu’il faudra acquérir séparément si besoin). Elles offrent 6 heures d’autonomie, d’après les spécifications du constructeur.
Son of JD
Parmi les programmes fournis, on trouve les 64 Presets originels du JD-800 et une vingtaine de sons supplémentaires, préchargés dans une mémoire de 256 programmes. Le niveau de sortie est très correct et il n’y a aucun bruit de fond (ne pas oublier d’aller vérifier dans le menu Part le volume de la partie sélectionnée si on trouve qu’il est trop faible). La panoplie sonore est typiquement celle du JD-800, avec un son bien typé 90’s, constitué de nappes hybrides (mélanges « analogiques » et numériques), des textures spectrales avec transitoires, des cuivres polyphoniques, des voix éthérées, des basses dynamiques et des percussions en tout genre. A l’époque, le but était de mélanger des sons à attaques franches et des sons planants pour sortir de l’analogique pur ou offrir une alternative au sampling.
La polyphonie généreuse permet d’éviter les coupures sur les sons à Release long qui empilent plusieurs couches, contrairement au JD-800 qui coupe assez vite. La possibilité d’avoir quatre couches sonores simultanées à zones distinctes (et même huit si on est malin, on en reparlera) permet la création de sons séparés, type basse + nappe ou nappe + lead, voire des petits kits de percussions, si on se débrouille bien. On apprécie au passage certains effets intégrés (mais pas tous), permettant de réchauffer le son (saturation, Enhancer, chorus). On reste cependant sur des textures assez froides, qui impressionnent aujourd’hui beaucoup moins qu’à l’époque, d’autant qu’on perd le facteur de forme du JD-800 qui joue énormément dans la perception visuelle et tactile du synthé, avant même de l’allumer.
- JD-08_1audio 01 Vader In01:40
- JD-08_1audio 02 Mega Pad01:01
- JD-08_1audio 03 Bass Stack00:35
- JD-08_1audio 04 Digi Pad00:32
- JD-08_1audio 05 Sahar Side00:35
- JD-08_1audio 06 Chilling Out01:09
- JD-08_1audio 07 Power Brass00:22
- JD-08_1audio 08 Aero Phone00:49
- JD-08_1audio 09 Organ Stack00:37
- JD-08_1audio 10 Back Split01:00
Petit 800
Le JD-08 est un synthé bitimbral, alors que le JD-800 était multitimbral sur 6 parties. On peut activer l’une ou l’autre partie par combinaison de touches (non sérigraphiées, dommage) ou via le menu (plus long). Il n’est pas prévu à ce stade de pouvoir jouer les deux parties simultanées à partir d’un clavier Midi, mais on peut contourner ce point si on aime les empilages généreux : régler à l’identique les canaux Midi des parties et mettre la réception Midi (globale) sur OFF. C’est aussi étrange que regrettable, car ce réglage est global. Il n’y a pas non plus de mode Split, mais nous allons voir que dans chaque programme, on peut créer des zones clavier pour les différentes couches sonores (ne pas confondre partie et couche). Pour chaque partie, on peut régler le volume, le panoramique, le portamento et la réponse à la pression. Ces réglages sont mémorisés dans le mode Séquenceur, qui du coup fait office de mode Performance à deux programmes.
Du coup, pour passer facilement de Performances à une ou deux parties, il suffit de faire les réglages Midi décrits précédemment et mettre à zéro le volume de la partie dont on ne veut pas, bravo ! Il y a 128 mémoires de Séquences (et du coup 128 Performances) et 256 programmes simples. Le manuel (format PDF et Web) ne mentionne aucune de ces subtilités, Roland ferait bien de le revoir. Au plan global, on peut régler l’accordage, le volume de l’entrée audio, la transposition et la vélocité (fixe ou jouée, avec trois courbes de réponse), sachant que la sensibilité à la pression se règle au niveau des programmes. On trouve aussi quelques réglages Midi : canal global, canal de la partie A, canal de la partie B, synchro, routage DIN/USB, passage de la prise Out en soft Thru. Moins bien loti que le JD-800 dans certains domaines mais loin d’être ridicule, ce JD-08, pour un tout petit module à tarif abordable.
Sous le capot
Comme déjà évoqué, il s’agit d’un modèle équipé d’un moteur présent sur la plateforme Zen-Core, introduite sur les Jupiter-X/Xm et équipant désormais bon nombre de produits matériels et logiciels de la marque. Le JD-08 est bitimbral et offre une polyphonie totale de 128 voix, très confortable, qui réduit évidemment quand on empile les couches dans les programmes. Un programme peut empiler jusqu’à 4 couches avec leurs propres tessitures, chacune représentant un synthé polyphonique à part entière. Chaque voix est constituée d’une forme d’onde, un filtre, un ampli, 2 LFO et 3 enveloppes. Les formes d’ondes sont des PCM simples et des multiéchantillons, bouclés très court ou joués en coup unique. C’est un brusque retour à la réalité du début des 90’s, avec du buzz dans les graves, de l’aliasing dans les aigus, des points de transition abrupts dans les multisamples. On retrouve les 108 ondes originelles du JD-800, pas une de plus (rien des cartes optionnelles de l’époque) : ondes simples, mélanges d’ondes, basses, voix, cordes, percussions, vents, bruits, effets, attaques courtes. Comme il s’agit de PCM figés, il est impossible de créer de la modulation de largeur d’impulsion ou des fondus entre plusieurs ondes. Pas d’intermodulation non plus entre les différentes couches, on peut regretter que Roland n’ait pas profité de la puissance des CPU actuels pour ajouter de la synchro ou de la modulation en anneau, dommage.
On peut juste ajuster le pitch (+/-48 demi-tons et par centième) et le moduler par différentes sources (facteur aléatoire, suivi de clavier, deux LFO simultanés, enveloppe dédiée), toutes bipolaires. Le son passe ensuite dans un filtre numérique multimode résonant (passe-bas, passe-haut, passe-bande), modulable par le suivi de clavier, l’enveloppe dédiée et l’un des deux LFO (modulations bipolaires là aussi). La réponse en fréquence est très lisse (via le petit curseur), mais le filtre n’a rien à voir avec les modélisations des synthés analogiques vintage de la marque : peu de caractère, une résonance criarde, pas d’auto-oscillation. Vient ensuite l’ampli, avec réglage de niveau, suivi de clavier (bipolaire + point d’inflexion), enveloppe dédiée et modulation par l’un des deux LFO. Pour sculpter le son avant la sortie, on dispose d’un EQ paramétrique à 3 bandes, éditable via le menu, comme quelques autres paramètres de synthèse. Rien de bien extraordinaire, donc, au plan de la synthèse pure…
Modulations prédéfinies
Quelques modulations sont disponibles pour chaque voix. Nous avons déjà évoqué le portamento, hélas uniquement disponible en mode mono, avec temps réglable et mode legato. On a également parlé des deux LFO, qui se partagent les commandes en façade. Ils offrent des ondes triangle, dent de scie, carrée, S&H et aléatoire. On peut en régler la vitesse (ou les synchroniser au tempo), le délai, le fondu (positif ou négatif), le décalage vertical d’onde et le type de cycle (libre ou redéclenché). La vitesse d’oscillation ne monte pas jusque dans l’audio. Les LFO peuvent être assignés au pitch, au filtre et au volume.
On trouve aussi trois enveloppes multisegments (temps et niveaux) assignées dans le dur : pitch, filtre et volume. Les temps peuvent être affectés par le suivi de clavier (bipolaire). Ce ne sont pas les enveloppes les plus claquantes de l’histoire, mais elles sont finalement bien adaptées aux types de sons du JD-08, dont la partie d’attaque peut être confiée à un PCM de type transitoire. Via le menu, on peut régler, pour chaque enveloppe, la sensibilité à la vélocité globale et pour le premier segment de temps. Enfin, on y règle aussi l’action de la pression sur le vibrato, le filtre et le volume. Bref, rien d’extraordinaire là non plus, le JD-08, tout comme le JD-800, fait partie des synthés à modulations figées et peu nombreuses, pour aller droit au but.
Effets conformes
Pour embellir le son, le JD-08 possède une section effets composée de deux ensembles : les effets A, disponibles pour chaque partie bitimbrale (A et B), et les effets B, disponibles uniquement pour la partie A. Cela aurait été plus malin de prévoir des départs vers les effets B pour chaque partie. Commençons par les effets A, mono, avec panoramique et volume de sortie ajustables. Ils sont constitués de quatre blocs en série placés en insertion, dont on peut intervertir l’ordre : distorsion (7 types avec drive), phaser, spectre (EQ paramétrique 6 bandes avec réglage global de bande passante) et Enhancer. Les distorsions peuvent être très violentes (à doser !), le Phaser est assez quelconque et le reste se laisse écouter.
Passons aux effets B, stéréo, avec départ et volume dosables. Ils sont constitués de trois bloc en série placés sur un bus avec dosage son sec/mouillé, dont on peut également inverser l’ordre : délai (LCR, avec réglages séparés des 3 temps et possibilité de synchronisation à l’horloge), chorus (vitesse, profondeur, délai, feedback), réverbe (2 pièces, 4 halls, porte, inversée, panoramisée vers la gauche, panoramisée vers la droite, avec réglage des premières réflexions, égalisation, temps, niveau). Nous avons bien apprécié le chorus (il suffit de l’enlever pour vouloir le remettre), en particulier le réglage de feedback permettant de le transformer en Flanger délirant. La réverbe sonne assez métallique sur les pièces courtes, la version douce du hall est déjà plus exploitable et les inversions sont sympa à utiliser sur les percussions. Ces effets restent bien dans l’esprit du JD-800, avec un son d’époque et l’impossibilité de moduler quoi que ce soit.
Arpèges et séquences
Le JD-08 est doté d’un arpégiateur, qui pilote uniquement la partie sonore activée, ce qui rappelle le manque de souplesse en matière de bitimbralité évoqué auparavant. Les différents motifs proposés sont classiques : haut, bas, alterné, aléatoire, comme joué. On peut régler la division temporelle (1/4, 1/8, 1/8T, 1/16, 1/16T, 1/32), ajouter du Shuffle (avance/retard), arpéger sur –3 à +3 octaves, décaler les arpèges de –36 à +36 demi-tons, changer la durée des notes, conserver/fixer la vélocité jouée et maintenir le motif après relâchement. Les notes arpégées sont transmises en Midi, tant mieux !
On passe au séquenceur : 64 pas, bitimbral, polyphonique 8 voix par partie, du lourd ! Une séquence mémorise, en plus des deux motifs de partie, les deux numéros de programme et les réglages des deux parties (volume, panoramique). On trouve 128 mémoires, qui constituent également le mode Performance. Parmi ces mémoires, 16 sont préchargées. Les motifs des parties A et B peuvent être lus en même temps et mutés à la volée. Il y a différents sens de lecture : avant, arrière, pendulaire, inversion paritaire alternée des pas, aléatoire et « en avant tant que le clavier est joué ». On trouve aussi une fonction Shuffle (avance/retard). L’enregistrement se fait en mode grille (notes et liaisons directement entrées avec les 16 boutons de pas suivant la division temporelle choisie), en mode Step incrémental (avec les 13 boutons de pas formant un clavier ou un clavier externe) ou en mode temps réel (idem). Dans ce dernier mode, on peut entrer les mouvements de commandes à la volée. Il n’est pas possible de les éditer ultérieurement, il faut les supprimer et recommencer en cas d’erreur. On peut ultérieurement entrer la durée et la vélocité de chaque pas en mode grille. Tout comme les notes, les CC des mouvements enregistrés peuvent être transmis en Midi, bien vu ! Pour les moins inspirés, un générateur aléatoire de motifs est inclus. Roland n’a pas oublié les fonctions duplication, copier/coller, effacement (notes, CC, tout) et annulation, sympa…
Midi et audio
Le JD-08 émet et reçoit les CC Midi de ses commandes et paramètres de synthèse (environ 80 par partie) via les prises DIN/USB, ainsi que certains contrôleurs physiques en réception. Cela permet de créer des automations à partir d’une STAN (ou éventuellement de créer un éditeur, ce qui peut être utile, cf. nos remarques sur la taille des commandes). La prise USB permet aussi d’effectuer des Backup/Restore de la mémoire, non pas sous forme de Sysex, mais dans un mode spécial, pas du tout pratique pour gérer ses programmes. Donc pas de compatibilité directe avec le JD-800 ! Également avec la prise USB, le JD-08 se mute en interface audio stéréo. Les sons du module sont envoyés directement en numérique à une STAN. Les sons pris à l’entrée audio sont numérisés et également envoyés à la STAN. Réciproquement, les sons sortant de la STAN sont convertis en analogique et envoyé à la sortie audio du module. Ceci nécessite au préalable d’installer le driver PC/Mac fourni par Roland.
Conclusion
Le JD-08 modélise le son du JD-800 et en reprend une partie des commandes, propulsé par la technologie Zen-Core, équipant désormais les workstations, synthés et logiciels Roland. Il s’agit d’un petit module au format Boutique, avec les qualités de compacité, autonomie, puissance et tarif serré qui font le succès de la série. Le son originel du JD-800 est bien présent, aucun doute là-dessus, pas la peine de disserter sur le sujet, car ce n’est pas un son particulièrement singulier. La polyphonie est passée de 24 à 128 voix et le séquenceur à mouvements est très chouette. En revanche, la multitimbralité a été réduite de 6 à 2 parties, dont la gestion aurait mérité plus de souplesse.
Mais là où le bât blesse surtout, c’est dans le plaisir de programmer. Autant le JD-800 était une invitation aux manipulations sonores, autant le JD-08 est ardu à manier compte tenu de sa taille, impliquant une forte réduction en nombre et en taille des commandes. Bref, le format Boutique n’est pas adapté à un synthé si bien fourni. On aurait par ailleurs aimé que certaines limites de l’ancêtre soient dépassées, telles que les ondes PCM minimalistes, l’absence d’interactions d’oscillateurs ou les modulations figées. On ne bénéficie même pas des formes d’ondes des cartes optionnelles de l’époque. Le JD-08 est avant tout un synthé pour les nostalgiques du son du JD-800, sans l’encombrement et les soucis de maintenance.