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Test du JD-08 de Roland - Hyper concentré de JD

7/10

Présenté en même temps que le JX-08, le JD-08 est l’un des premiers modules de la série Boutique embarquant un moteur tournant sur la plateforme Zen-Core. Version bitimbrale ultracompacte du JD-800, a-t-il conservé la palette sonore et la programmation intuitive de son ancêtre ?

Test du JD-08 de Roland : Hyper concentré de JD

JD-08_2tof 02.JPGSorti au début des 90’s, le JD-800 renouait avec les synthés large­ment program­mables, grâce à une façade impres­sion­nante couverte de commandes, essen­tiel­le­ment consti­tuée de curseurs verti­caux. C’était un synthé numé­rique poly­pho­nique 24 voix et multi­tim­bral 6 parties, capable d’em­pi­ler 4 couches par programme, basé sur des ondes numé­riques et des multié­chan­tillons courts trai­tés par synthèse sous­trac­tive. À l’heure actuelle où les synthés qui se programment faci­le­ment ont le vent en poupe, il n’est pas surpre­nant de voir Roland modé­li­ser son ancêtre sous diffé­rentes formes, moteur addi­tion­nel pour works­ta­tion ou synthé, plug-in virtuel ou module spécia­lisé. C’est donc sous le vocable JD-08 et au format Boutique que le JD-800 vient d’être mis en boîte, non sans effort, si l’on en juge par la diffé­rence de format entre les deux machines. Les ques­tions qui nous turlu­pinent les oreilles et les doigts tombent sous le sens : quid du son et de l’in­ter­face utili­sa­teur ? Voyons cela avec un JD-08 équipé du système V1.02.

Commandes bien serrées

Le JD-08 reprend la concep­tion commune aux diffé­rents modèles de la série Boutique. C’est un module ultra compact (300 × 128 × 49 mm pour 840 g), pouvant être monté dans une station d’ac­cueil clavier ou boîtier (voir enca­dré). En dépit de sa petite taille, il n’a rien d’un gadget : la façade et l’ar­rière sont consti­tués d’une même tôle pliée bien solide ; seuls le dessous et les côtés sont en plas­tique. Les commandes sont nombreuses, serrées et micro­sco­piques, ce qui rend les réglages déli­cats : 25 curseurs de 10 mm, 4 curseurs de 20 mm, 37 pous­soirs (petits et tout petits), 2 poten­tio­mètres et 2 enco­deurs-pous­soirs. Bien que toute la place dispo­nible soit utili­sée, force est de consta­ter que le format Boutique n’est pas adapté à un synthé autant doté en commandes directes que le JD-800.
JD-08_2tof 01.JPGLeur dispo­si­tion reste toute­fois logique et assez claire : les fonc­tions Patch (couches sonores, effets, arpé­gia­teur, séquen­ceur) occupent une colonne oblique à gauche. À l’ho­ri­zon­tale, en partie supé­rieure, on accède à la palette sonore, les 2 LFO et les 3 enve­loppes ; la partie inter­mé­diaire est dédiée à la chaîne sonore : formes d’ondes, filtre et ampli ; enfin la partie infé­rieure est compo­sée de pous­soirs permet­tant de gérer les programmes, les séquences et les menus (para­mètres programme addi­tion­nels, effets, fonc­tions système). Quand on appuie sur la touche NOTE, la rangée infé­rieure fait office de clavier d’une octave avec trans­po­si­tion directe (-3 à +3 octaves), de bascule poly/solo (= mono) et d’ac­ti­va­tion du porta­mento (unique­ment en mono). L’af­fi­cheur numé­rique, doté de 4 diodes 7 segments avec point, permet de visua­li­ser le numéro de banque/programme, les valeurs des para­mètres en édition directe (merci !), le tempo, ainsi que les para­mètres addi­tion­nels des diffé­rents modes d’édi­tion, en abrégé.

Prise en main déli­cate

Le JD-800 ouvrait grand ses curseurs aux amateurs de synthèse. Le JD-08 est clai­re­ment moins avenant en la matière, vu la forte densité et la taille réduite des commandes : régler par exemple la quan­tité de l’en­ve­loppe de filtre sur 5 mm relève de la méca­nique de préci­sion. Les commandes de synthèse agissent sur 1 à 4 couches, acti­vées à l’aide des boutons ABCD, ce qui permet un mélange rapide de diffé­rentes couleurs sonores. Les curseurs de la palette ABCD agissent quant à eux sur le dernier para­mètre sélec­tionné, pratique pour se foca­li­ser sur un aspect spéci­fique du programme. Certaines commandes sont parta­gées (LFO, enve­loppes), ce qui complique la tâche. Enfin, pas mal de para­mètres néces­sitent de passer par les menus. Ce n’est pas trop fasti­dieux, car la navi­ga­tion se fait avec l’en­co­deur-pous­soir et la rangée de 16 touches de pas, permet­tant de choi­sir une page, un sous-menu ou un para­mètre. L’écran affiche une abré­via­tion appro­chée du para­mètre en cours, une pres­sion sur l’en­co­deur-pous­soir le sélec­tionne et le même enco­deur-pous­soir permet de le régler, l’écran affi­chant la valeur. Pour modi­fier certains modules (patch, effets, arpé­gia­teur, séquen­ceur), il suffit de sélec­tion­ner ou main­te­nir leur(s) bouton(s) respec­tif(s) quelques secondes pour passer en menu d’édi­tion, facile. Pour program­mer, on peut repar­tir d’un son en mémoire, l’ini­tia­li­ser, passer en mode manuel ou lancer une rando­mi­sa­tion. En fait, il manque juste une fonc­tion de compa­rai­son.
JD-08_2tof 09.JPGÀ part l’en­trée horloge (permet­tant aussi de faire avan­cer les pas du séquen­ceur) placée en façade, la connec­tique est située à l’ar­rière : inter­rup­teur secteur, port USB C (alimen­ta­tion, Midi et audio, néces­si­tant l’ins­tal­la­tion d’un driver), mini-poten­tio­mètre de volume, sortie casque, sortie ligne, entrée ligne (routée direc­te­ment vers les sorties analo­giques/USB, pour casca­der plusieurs modules ou conver­tir le signal analo­gique entrant en audio­nu­mé­rique) et entrée/sortie Midi au format DIN. Toute la connec­tique audio est au format mini-jack stéréo. En dessous du module, on trouve un petit HP de contrôle (on ne lui en deman­dera pas trop) et une trappe pour insé­rer 4 piles AA-LR6 (four­nies, à défaut d’un cordon USB C et d’une alimen­ta­tion secteur de 500mA mini­mum, qu’il faudra acqué­rir sépa­ré­ment si besoin). Elles offrent 6 heures d’au­to­no­mie, d’après les spéci­fi­ca­tions du construc­teur.

Son of JD

Parmi les programmes four­nis, on trouve les 64 Presets origi­nels du JD-800 et une ving­taine de sons supplé­men­taires, préchar­gés dans une mémoire de 256 programmes. Le niveau de sortie est très correct et il n’y a aucun bruit de fond (ne pas oublier d’al­ler véri­fier dans le menu Part le volume de la partie sélec­tion­née si on trouve qu’il est trop faible). La pano­plie sonore est typique­ment celle du JD-800, avec un son bien typé 90’s, consti­tué de nappes hybrides (mélanges « analo­giques » et numé­riques), des textures spec­trales avec tran­si­toires, des cuivres poly­pho­niques, des voix éthé­rées, des basses dyna­miques et des percus­sions en tout genre. A l’époque, le but était de mélan­ger des sons à attaques franches et des sons planants pour sortir de l’ana­lo­gique pur ou offrir une alter­na­tive au sampling.

JD-08_2tof 06.JPGLa poly­pho­nie géné­reuse permet d’évi­ter les coupures sur les sons à Release long qui empilent plusieurs couches, contrai­re­ment au JD-800 qui coupe assez vite. La possi­bi­lité d’avoir quatre couches sonores simul­ta­nées à zones distinctes (et même huit si on est malin, on en repar­lera) permet la créa­tion de sons sépa­rés, type basse + nappe ou nappe + lead, voire des petits kits de percus­sions, si on se débrouille bien. On appré­cie au passage certains effets inté­grés (mais pas tous), permet­tant de réchauf­fer le son (satu­ra­tion, Enhan­cer, chorus). On reste cepen­dant sur des textures assez froides, qui impres­sionnent aujour­d’hui beau­coup moins qu’à l’époque, d’au­tant qu’on perd le facteur de forme du JD-800 qui joue énor­mé­ment dans la percep­tion visuelle et tactile du synthé, avant même de l’al­lu­mer.

JD-08_1audio 01 Vader In
00:0001:40
  • JD-08_1audio 01 Vader In01:40
  • JD-08_1audio 02 Mega Pad01:01
  • JD-08_1audio 03 Bass Stack00:35
  • JD-08_1audio 04 Digi Pad00:32
  • JD-08_1audio 05 Sahar Side00:35
  • JD-08_1audio 06 Chil­ling Out01:09
  • JD-08_1audio 07 Power Brass00:22
  • JD-08_1audio 08 Aero Phone00:49
  • JD-08_1audio 09 Organ Stack00:37
  • JD-08_1audio 10 Back Split01:00

 

Petit 800

JD-08_2tof 07.JPGLe JD-08 est un synthé bitim­bral, alors que le JD-800 était multi­tim­bral sur 6 parties. On peut acti­ver l’une ou l’autre partie par combi­nai­son de touches (non séri­gra­phiées, dommage) ou via le menu (plus long). Il n’est pas prévu à ce stade de pouvoir jouer les deux parties simul­ta­nées à partir d’un clavier Midi, mais on peut contour­ner ce point si on aime les empi­lages géné­reux : régler à l’iden­tique les canaux Midi des parties et mettre la récep­tion Midi (globale) sur OFF. C’est aussi étrange que regret­table, car ce réglage est global. Il n’y a pas non plus de mode Split, mais nous allons voir que dans chaque programme, on peut créer des zones clavier pour les diffé­rentes couches sonores (ne pas confondre partie et couche). Pour chaque partie, on peut régler le volume, le pano­ra­mique, le porta­mento et la réponse à la pres­sion. Ces réglages sont mémo­ri­sés dans le mode Séquen­ceur, qui du coup fait office de mode Perfor­mance à deux programmes.

Du coup, pour passer faci­le­ment de Perfor­mances à une ou deux parties, il suffit de faire les réglages Midi décrits précé­dem­ment et mettre à zéro le volume de la partie dont on ne veut pas, bravo ! Il y a 128 mémoires de Séquences (et du coup 128 Perfor­mances) et 256 programmes simples. Le manuel (format PDF et Web) ne mentionne aucune de ces subti­li­tés, Roland ferait bien de le revoir. Au plan global, on peut régler l’ac­cor­dage, le volume de l’en­trée audio, la trans­po­si­tion et la vélo­cité (fixe ou jouée, avec trois courbes de réponse), sachant que la sensi­bi­lité à la pres­sion se règle au niveau des programmes. On trouve aussi quelques réglages Midi : canal global, canal de la partie A, canal de la partie B, synchro, routage DIN/USB, passage de la prise Out en soft Thru. Moins bien loti que le JD-800 dans certains domaines mais loin d’être ridi­cule, ce JD-08, pour un tout petit module à tarif abor­dable.

Sous le capot

JD-08_2tof 08.JPGComme déjà évoqué, il s’agit d’un modèle équipé d’un moteur présent sur la plate­forme Zen-Core, intro­duite sur les Jupi­ter-X/Xm et équi­pant désor­mais bon nombre de produits maté­riels et logi­ciels de la marque. Le JD-08 est bitim­bral et offre une poly­pho­nie totale de 128 voix, très confor­table, qui réduit évidem­ment quand on empile les couches dans les programmes. Un programme peut empi­ler jusqu’à 4 couches avec leurs propres tessi­tures, chacune repré­sen­tant un synthé poly­pho­nique à part entière. Chaque voix est consti­tuée d’une forme d’onde, un filtre, un ampli, 2 LFO et 3 enve­loppes. Les formes d’ondes sont des PCM simples et des multié­chan­tillons, bouclés très court ou joués en coup unique. C’est un brusque retour à la réalité du début des 90’s, avec du buzz dans les graves, de l’alia­sing dans les aigus, des points de tran­si­tion abrupts dans les multi­samples. On retrouve les 108 ondes origi­nelles du JD-800, pas une de plus (rien des cartes option­nelles de l’époque) : ondes simples, mélanges d’ondes, basses, voix, cordes, percus­sions, vents, bruits, effets, attaques courtes. Comme il s’agit de PCM figés, il est impos­sible de créer de la modu­la­tion de largeur d’im­pul­sion ou des fondus entre plusieurs ondes. Pas d’in­ter­mo­du­la­tion non plus entre les diffé­rentes couches, on peut regret­ter que Roland n’ait pas profité de la puis­sance des CPU actuels pour ajou­ter de la synchro ou de la modu­la­tion en anneau, dommage.

On peut juste ajus­ter le pitch (+/-48 demi-tons et par centième) et le modu­ler par diffé­rentes sources (facteur aléa­toire, suivi de clavier, deux LFO simul­ta­nés, enve­loppe dédiée), toutes bipo­laires. Le son passe ensuite dans un filtre numé­rique multi­mode réso­nant (passe-bas, passe-haut, passe-bande), modu­lable par le suivi de clavier, l’en­ve­loppe dédiée et l’un des deux LFO (modu­la­tions bipo­laires là aussi). La réponse en fréquence est très lisse (via le petit curseur), mais le filtre n’a rien à voir avec les modé­li­sa­tions des synthés analo­giques vintage de la marque : peu de carac­tère, une réso­nance criarde, pas d’auto-oscil­la­tion. Vient ensuite l’am­pli, avec réglage de niveau, suivi de clavier (bipo­laire + point d’in­flexion), enve­loppe dédiée et modu­la­tion par l’un des deux LFO. Pour sculp­ter le son avant la sortie, on dispose d’un EQ para­mé­trique à 3 bandes, éditable via le menu, comme quelques autres para­mètres de synthèse. Rien de bien extra­or­di­naire, donc, au plan de la synthèse pure…

Modu­la­tions prédé­fi­nies

JD-08_2tof 05.JPGQuelques modu­la­tions sont dispo­nibles pour chaque voix. Nous avons déjà évoqué le porta­mento, hélas unique­ment dispo­nible en mode mono, avec temps réglable et mode legato. On a égale­ment parlé des deux LFO, qui se partagent les commandes en façade. Ils offrent des ondes triangle, dent de scie, carrée, S&H et aléa­toire. On peut en régler la vitesse (ou les synchro­ni­ser au tempo), le délai, le fondu (posi­tif ou néga­tif), le déca­lage verti­cal d’onde et le type de cycle (libre ou redé­clen­ché). La vitesse d’os­cil­la­tion ne monte pas jusque dans l’au­dio. Les LFO peuvent être assi­gnés au pitch, au filtre et au volume.

On trouve aussi trois enve­loppes multi­seg­ments (temps et niveaux) assi­gnées dans le dur : pitch, filtre et volume. Les temps peuvent être affec­tés par le suivi de clavier (bipo­laire). Ce ne sont pas les enve­loppes les plus claquantes de l’his­toire, mais elles sont fina­le­ment bien adap­tées aux types de sons du JD-08, dont la partie d’at­taque peut être confiée à un PCM de type tran­si­toire. Via le menu, on peut régler, pour chaque enve­loppe, la sensi­bi­lité à la vélo­cité globale et pour le premier segment de temps. Enfin, on y règle aussi l’ac­tion de la pres­sion sur le vibrato, le filtre et le volume. Bref, rien d’ex­tra­or­di­naire là non plus, le JD-08, tout comme le JD-800, fait partie des synthés à modu­la­tions figées et peu nombreuses, pour aller droit au but.

Effets conformes

Pour embel­lir le son, le JD-08 possède une section effets compo­sée de deux ensembles : les effets A, dispo­nibles pour chaque partie bitim­brale (A et B), et les effets B, dispo­nibles unique­ment pour la partie A. Cela aurait été plus malin de prévoir des départs vers les effets B pour chaque partie. Commençons par les effets A, mono, avec pano­ra­mique et volume de sortie ajus­tables. Ils sont consti­tués de quatre blocs en série placés en inser­tion, dont on peut inter­ver­tir l’ordre : distor­sion (7 types avec drive), phaser, spectre (EQ para­mé­trique 6 bandes avec réglage global de bande passante) et Enhan­cer. Les distor­sions peuvent être très violentes (à doser !), le Phaser est assez quel­conque et le reste se laisse écou­ter.
JD-08_2tof 03.JPGPassons aux effets B, stéréo, avec départ et volume dosables. Ils sont consti­tués de trois bloc en série placés sur un bus avec dosage son sec/mouillé, dont on peut égale­ment inver­ser l’ordre : délai (LCR, avec réglages sépa­rés des 3 temps et possi­bi­lité de synchro­ni­sa­tion à l’hor­loge), chorus (vitesse, profon­deur, délai, feed­back), réverbe (2 pièces, 4 halls, porte, inver­sée, pano­ra­mi­sée vers la gauche, pano­ra­mi­sée vers la droite, avec réglage des premières réflexions, égali­sa­tion, temps, niveau). Nous avons bien appré­cié le chorus (il suffit de l’en­le­ver pour vouloir le remettre), en parti­cu­lier le réglage de feed­back permet­tant de le trans­for­mer en Flan­ger déli­rant. La réverbe sonne assez métal­lique sur les pièces courtes, la version douce du hall est déjà plus exploi­table et les inver­sions sont sympa à utili­ser sur les percus­sions. Ces effets restent bien dans l’es­prit du JD-800, avec un son d’époque et l’im­pos­si­bi­lité de modu­ler quoi que ce soit.

Arpèges et séquences

Le JD-08 est doté d’un arpé­gia­teur, qui pilote unique­ment la partie sonore acti­vée, ce qui rappelle le manque de souplesse en matière de bitim­bra­lité évoqué aupa­ra­vant. Les diffé­rents motifs propo­sés sont clas­siques : haut, bas, alterné, aléa­toire, comme joué. On peut régler la divi­sion tempo­relle (1/4, 1/8, 1/8T, 1/16, 1/16T, 1/32), ajou­ter du Shuffle (avance/retard), arpé­ger sur –3 à +3 octaves, déca­ler les arpèges de –36 à +36 demi-tons, chan­ger la durée des notes, conser­ver/fixer la vélo­cité jouée et main­te­nir le motif après relâ­che­ment. Les notes arpé­gées sont trans­mises en Midi, tant mieux !

JD-08_2tof 04.JPGOn passe au séquen­ceur : 64 pas, bitim­bral, poly­pho­nique 8 voix par partie, du lourd ! Une séquence mémo­rise, en plus des deux motifs de partie, les deux numé­ros de programme et les réglages des deux parties (volume, pano­ra­mique). On trouve 128 mémoires, qui consti­tuent égale­ment le mode Perfor­mance. Parmi ces mémoires, 16 sont préchar­gées. Les motifs des parties A et B peuvent être lus en même temps et mutés à la volée. Il y a diffé­rents sens de lecture : avant, arrière, pendu­laire, inver­sion pari­taire alter­née des pas, aléa­toire et « en avant tant que le clavier est joué ». On trouve aussi une fonc­tion Shuffle (avance/retard). L’en­re­gis­tre­ment se fait en mode grille (notes et liai­sons direc­te­ment entrées avec les 16 boutons de pas suivant la divi­sion tempo­relle choi­sie), en mode Step incré­men­tal (avec les 13 boutons de pas formant un clavier ou un clavier externe) ou en mode temps réel (idem). Dans ce dernier mode, on peut entrer les mouve­ments de commandes à la volée. Il n’est pas possible de les éditer ulté­rieu­re­ment, il faut les suppri­mer et recom­men­cer en cas d’er­reur. On peut ulté­rieu­re­ment entrer la durée et la vélo­cité de chaque pas en mode grille. Tout comme les notes, les CC des mouve­ments enre­gis­trés peuvent être trans­mis en Midi, bien vu ! Pour les moins inspi­rés, un géné­ra­teur aléa­toire de motifs est inclus. Roland n’a pas oublié les fonc­tions dupli­ca­tion, copier/coller, effa­ce­ment (notes, CC, tout) et annu­la­tion, sympa…

Midi et audio

JD-08_2tof 12.JPGLe JD-08 émet et reçoit les CC Midi de ses commandes et para­mètres de synthèse (envi­ron 80 par partie) via les prises DIN/USB, ainsi que certains contrô­leurs physiques en récep­tion. Cela permet de créer des auto­ma­tions à partir d’une STAN (ou éven­tuel­le­ment de créer un éditeur, ce qui peut être utile, cf. nos remarques sur la taille des commandes). La prise USB permet aussi d’ef­fec­tuer des Backup/Restore de la mémoire, non pas sous forme de Sysex, mais dans un mode spécial, pas du tout pratique pour gérer ses programmes. Donc pas de compa­ti­bi­lité directe avec le JD-800 ! Égale­ment avec la prise USB, le JD-08 se mute en inter­face audio stéréo. Les sons du module sont envoyés direc­te­ment en numé­rique à une STAN. Les sons pris à l’en­trée audio sont numé­ri­sés et égale­ment envoyés à la STAN. Réci­proque­ment, les sons sortant de la STAN sont conver­tis en analo­gique et envoyé à la sortie audio du module. Ceci néces­site au préa­lable d’ins­tal­ler le driver PC/Mac fourni par Roland.

Conclu­sion

Le JD-08 modé­lise le son du JD-800 et en reprend une partie des commandes, propulsé par la tech­no­lo­gie Zen-Core, équi­pant désor­mais les works­ta­tions, synthés et logi­ciels Roland. Il s’agit d’un petit module au format Boutique, avec les quali­tés de compa­cité, auto­no­mie, puis­sance et tarif serré qui font le succès de la série. Le son origi­nel du JD-800 est bien présent, aucun doute là-dessus, pas la peine de disser­ter sur le sujet, car ce n’est pas un son parti­cu­liè­re­ment singu­lier. La poly­pho­nie est passée de 24 à 128 voix et le séquen­ceur à mouve­ments est très chouette. En revanche, la multi­tim­bra­lité a été réduite de 6 à 2 parties, dont la gestion aurait mérité plus de souplesse.

JD-08_2tof 13.JPGMais là où le bât blesse surtout, c’est dans le plai­sir de program­mer. Autant le JD-800 était une invi­ta­tion aux mani­pu­la­tions sonores, autant le JD-08 est ardu à manier compte tenu de sa taille, impliquant une forte réduc­tion en nombre et en taille des commandes. Bref, le format Boutique n’est pas adapté à un synthé si bien fourni. On aurait par ailleurs aimé que certaines limites de l’an­cêtre soient dépas­sées, telles que les ondes PCM mini­ma­listes, l’ab­sence d’in­ter­ac­tions d’os­cil­la­teurs ou les modu­la­tions figées. On ne béné­fi­cie même pas des formes d’ondes des cartes option­nelles de l’époque. Le JD-08 est avant tout un synthé pour les nostal­giques du son du JD-800, sans l’en­com­bre­ment et les soucis de main­te­nance.

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Notre avis : 7/10

  • Modélisation fidèle du JD-800
  • Polyphonie confortable de 128 voix
  • Quatre couches sonores par programme
  • Bitimbralité des programmes
  • Multieffets intégré
  • Petit arpégiateur
  • Séquenceur bitimbral polyphonique à mouvements
  • Mémoire confortable
  • Autonomie et compacité
  • Qualité de construction correcte
  • USB Midi et audio
  • Commandes microscopiques et serrées
  • Pas mal d’édition via les menus
  • Ondes limitées aux 108 ondes internes d’origine
  • Pas de PWM ni d’intermodulations
  • Filtre assez quelconque
  • Modulations prédéfinies et basiques
  • Pas de gestion des programmes par Sysex
  • Connectique audio en mini-jack
  • Un seul petit HP vite saturé
  • Alimentation secteur non fournie

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