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Test du Carbon8 de Modal Electronics - Déformations sonores garanties

8/10

Après l’Argon8 basé sur les tables d’ondes et le Cobalt8 basé sur la modélisation analogique, Modal présente le Carbon8, embarquant des oscillateurs à algorithmes haute résolution modulables. Voyons comment il se démarque…

Test du Carbon8 de Modal Electronics : Déformations sonores garanties

Le Carbon8 a été présenté pour la première fois au Super­booth 2023, au moment où la firme britan­nique Modal Elec­tro­nics connais­sait des diffi­cul­tés finan­cières. La sortie du synthé a donc été repous­sée est c’est fin 2024, après la reprise de la marque (et d’une équipe réduite) par WT Tech­no­logy Deve­lop­ment Limi­ted (Hong Kong), que les premiers modèles de Carbon8 ont fait une appa­ri­tion timide sur le marché. Dans l’in­ter­valle, la distri­bu­tion française a été reprise par la société Adagio France. Elle vient de nous envoyer un Carbon8 flam­bant neuf pour l’oc­ca­sion. Il s’agit du modèle doté d’un clavier de 3 octaves. La version module, bapti­sée Carbon8M, est annon­cée, mais nous igno­rons à ce stade si une version 8X à clavier de 5 octaves verra le jour. La série Carbon8 succède donc aux séries Argon (2020 – synthèse à tables d’ondes) et Cobalt (2022 – synthèse à modé­li­sa­tion analo­gique éten­due). Nous avons testé la machine en version 1.1 du micro­lo­gi­ciel.

Copie Carbon : un design fami­lier, mais une puis­sance revue à la hausse

Le Carbon8 reprend le même châs­sis et les mêmes commandes physiques que ses prédé­ces­seurs. Il n’y a que les fonc­tions liées au cœur du moteur sonore (oscil­la­teurs, filtre, LFO notam­ment) qui changent. Le synthé est emballé dans un carton toujours aussi fin, mais il semble bien calé par deux pains laté­raux et une protec­tion sous les touches en mousse haute densité. En plus du synthé, Modal nous grati­fie d’une alimen­ta­tion externe 9V/1,5A/centre+ type bloc extrême un peu cheap, d’un cordon USB A->B et d’une simple feuille A4 carton­née en guise de guide de prise en main rapide (un mode d’em­ploi pas vrai­ment détaillé est télé­char­geable sur le site de Modal Elec­tro­nics). Le synthé pèse 5,6 kg pour une taille de 55,5 × 30 × 10 cm. Plutôt lourd pour son format compact, il est construit comme un tank, avec son épaisse façade en alu anodisé, sa coque en métal peint avec une séri­gra­phie sur fond gris bien lisible et ses flancs en bois épais teinté noir.
Carbon8 2tof 04 TQ droit 2On appré­cie égale­ment le petit écran OLED graphique blanc sur fond noir hyper contrasté et aisé­ment lisible sous tous les angles, le bâton de joie métal à ressort très précis à 4 axes de modu­la­tion et le clavier dyna­mique 3 octaves Fatar TP/9S semi-lesté sensible à la vélo­cité et à la pres­sion mono, très agréable au toucher. La lumi­no­sité de l’écran et celle des LED sont réglables dans le menu System. Sur ces points, on est sur les mêmes stan­dards de qualité que les séries Argon/Cobalt.  Les 29 enco­deurs (27 lisses venti­lés sur la façade et 2 cran­tés situés de part et d’autre de l’écran) semblent plus quali­ta­tifs que sur les précé­dents modèles, d’après notre souve­nir : la résis­tance est correcte, l’axe semble ferme, seuls les capu­chons ont du jeu. Quant à la matière, le plas­tique parait moins désa­gréable au toucher que sur les précé­dents modèles.

Une inter­face intui­tive avec des contrôles complets

L’or­ga­ni­sa­tion en modules est en tout point iden­tique à celle des Argon/Cobalt : LFO, oscil­la­teurs, filtre, effets, volume, enve­loppes, bâton de joie, mode vintage, trans­po­si­tion (-3/+4 octaves et –12/+24 demi-tons), modes du clavier, édition centrale, arpé­gia­teur et séquen­ceur. On s’y retrouve toute­fois un peu mieux visuel­le­ment grâce à une séri­gra­phie qui vient déli­mi­ter les diffé­rents modules. Il faut bien cher­cher pour poin­ter quelques rares diffé­rences avec les prédé­ces­seurs (oscil­la­teurs, filtres, LFO surtout). Les touches Init et Random (créa­tion de sons aléa­toires) sont bien présentes, mais la fonc­tion Compare est toujours introu­vable. Il n’y a qu’un enco­deur-pous­soir cranté pour navi­guer au sein de 500 programmes (par défi­le­ment ou par banque de 100 programmes), sans clas­se­ment par caté­go­rie. Les mémoires bouclent entre les numé­ros 500 et 1, tant mieux. Pour navi­guer dans les menus, un second enco­deur-pous­soir sert à sélec­tion­ner les pages et choi­sir le para­mètre à éditer dès qu’on appuie dessus.
Carbon8 2tof 03 Top 2On a pas mal de commandes directes sous la main, mais quasi­ment toutes possèdent des fonc­tions multiples (deux ou trois) et certains modules présents en plusieurs exem­plaires partagent leurs commandes, comme les LFO 2/3 et les 3 enve­loppes. Il faut donc jouer de la touche Shift et c’est parfois pénible (par exemple, pour bascu­ler entre les LFO 2/3 et assi­gner une desti­na­tion de modu­la­tion, on se plante toujours autant…). La connec­tique, abso­lu­ment iden­tique à celle des Argon/Cobalt, est regrou­pée sur le panneau arrière. La carte, non vissée, a tendance à bouger un peu. Pas de surprise ni d’ou­bli dans les prises propo­sées : au format jack 6,35, une sortie casque stéréo, deux sorties lignes gauche (mono) / droite TS, deux entrées pour pédales (inter­rup­teur et conti­nue). Au format mini-jack, une entrée audio stéréo (routage vers les effets, mais pas vers le filtre), une entrée synchro et une sortie synchro. Côté numé­rique, une paire Midi DIN (entrée + sortie commu­table en Thru) et une prise USB-B (Midi unique­ment, toujours pas d’au­dio au programme). Près de l’in­ter­rup­teur secteur, la borne pour alimen­ta­tion externe déjà évoquée.

Digi­ta­le­ment vôtre : une archi­tec­ture numé­rique et évolu­tive

Le Carbon8 est un synthé numé­rique mono­tim­bral poly­pho­nique 8 voix. Il offre 500 mémoires utili­sa­teur, dont 300 sons prépro­gram­més d’usine, bien fichus, permet­tant de voir ce que le synthé a dans le ventre tout en étant utiles, direc­te­ment ou comme point de départ à des créa­tions person­nelles. Le Carbon8 est orienté textures numé­riques évolu­tives, même si on peut trou­ver çà et là quelques clas­siques de la synthèse sous­trac­tive (on lui préfé­rera un analo­gique pur dans ce registre, dont il sera un parfait complé­ment). Nous avons été séduits par la qualité audio et la qualité sonore du Carbon8, qui nous a davan­tage convain­cus que ses prédé­ces­seurs dès la première écoute. Déjà, les niveaux de sortie sont élevés, rien à voir avec les premières versions d’Ar­gon/Cobalt que nous avions testées, sans pour autant pous­ser le gain program­mable de manière exces­sive en plus du volume. On ne note aucun bruit de fond, le moteur audio a été parti­cu­liè­re­ment soigné par les déve­lop­peurs.
Carbon8 2tof 14 TQ arrière 2Le Carbon8 a une iden­tité sonore bien à lui, avec de la présence à chaque extré­mité du spectre. En haut, il est capable de produire des sons cris­tal­lins avec des aigus très maîtri­sés, en montant très haut sans bron­cher (sauf si on pousse les oscil­la­teurs à outrance, notam­ment avec les Wave-Folders / Wave-Shapers inté­grés). En bas, les basses sont puis­santes et les infra­basses feront sali­ver ceux pour qui une gamelle sérieuse commence à 38 cm. Il peut aussi produire des sons à réso­lu­tion réduite avec des graves métal­liques, rappe­lant les premiers synthés numé­riques ou les hybrides vintage, PPG, Prophet-VS, un compli­ment ! Les attaques savent être franches, les enve­loppes peuvent être ultra­ra­pides (plusieurs courbes sont dispo­nibles, pour aller de la percus­sion vive à la nappe sans fin). Certains filtres ultras réso­nants découpent litté­ra­le­ment le son en tranches, d’autres permettent de créer des textures guttu­rales (ça sent le filtre Twin Peaks), d’autres enfin apportent de grosses satu­ra­tions. Les effets sont flat­teurs, avec des combi­nai­sons délai stéréo + chorus + réverbe qui apportent du relief aux nappes ou aux sons percus­sifs. Il y a un nouveau chorus stéréo très ample qui semble tout droit descendu d’un Juno-60 et une nouvelle réverbe avec des « couleurs Shim­mé­riques » très agréables. Bref, une excel­lente surprise audi­tive, d’au­tant qu’il est possible de bascu­ler rapi­de­ment entre diffé­rentes couleurs sonores avec quelques para­mètres déter­mi­nants, dont la trans­for­ma­tion conti­nue des oscil­la­teurs et de certains types de filtre.

Carbon8_1audio 01 SVF Arp
00:0001:23
  • Carbon8_1audio 01 SVF Arp01:23
  • Carbon8_1audio 02 Digi­tal Ambiance01:19
  • Carbon8_1audio 03 Huge Sync00:48
  • Carbon8_1audio 04 Delayed Saws00:57
  • Carbon8_1audio 05 Evol­ving Bass01:12
  • Carbon8_1audio 06 Termi­nus Day00:38
  • Carbon8_1audio 07 Vocal Art00:46
  • Carbon8_1audio 08 Heart of Asia00:34
  • Carbon8_1audio 09 Vintage Vibe00:40
  • Carbon8_1audio 10 Arp Endings01:10

Haute réso­lu­tion

Le Carbon8 est présenté comme un synthé à oscil­la­teurs deux fois plus complexes que ces prédé­ces­seurs. Qu’en est-il ? Chaque voix est consti­tuée de 2 oscil­la­teurs, un filtre, 3 LFO, 3 enve­loppes et une matrice de modu­la­tion. Chaque oscil­la­teur fait appel à l’un des 56 algo­rithmes d’ondes four­nis, modu­lables en continu (para­mètre « Contour »). Ce para­mètre crucial, desti­na­tion de la matrice de modu­la­tion, varie suivant le type d’al­go­rithme choisi, indiqué à l’écran dès qu’on le modi­fie. Ce même écran affiche égale­ment l’onde obte­nue en temps réel. Parmi les 56 algo­rithmes, on trouve des ondes clas­siques à synchro interne, des ondes passées dans un Wave-Folder, des PWM, des ondes à modu­la­tion de phase, des ondes à distor­sion de phase, des ondes avec réduc­tion de réso­lu­tion, des ondes réso­nantes et des bruits modu­lés en audio. Le cycle des oscil­la­teurs peut être libre ou déclen­ché à chaque note.
Carbon8 2tof 08 Zoom G 2Chaque oscil­la­teur peut être accordé sur +/- 12 demi-tons et par centième, en plus de la trans­po­si­tion globale. Le niveau de chaque oscil­la­teur est égale­ment dosable et modu­lable. On trouve un para­mètre « Drift » simu­lant la dérive d’ac­cord et de phase des oscil­la­teurs des vieux coucous analo­giques, complété par un réglage Vintage simu­lant des incon­sis­tances entre chaque voix (accor­dage, filtrage, enve­lop­pes…). L’os­cil­la­teur 2 peut par la suite être modulé dans l’au­dio par l’os­cil­la­teur 1 ou par un oscil­la­teur fictif. On a pour cela 6 types de modu­la­tion : modu­la­tion en anneau, modu­la­tion d’am­pli­tude, filtrage audio, Shaper (modu­la­tion d’am­pli­tude avec une auto-modu­la­tion supplé­men­taire de l’os­cil­la­teur 2), modu­la­tion en anneau par une onde sinus et modu­la­tion en anneau avec modu­la­tion du contour de l’os­cil­la­teur 2. Bref, de quoi enri­chir la palette d’ondes avant même d’at­taquer le filtre.

Des filtres revi­si­tés

À l’ori­gine, l’Ar­gon8 était doté de 4 modèles de filtres 2 pôles de type SEM, alors que le Cobalt8 dispo­sait de 4 modèles de filtres 4 pôles en échelle à variables d’état conti­nues. Depuis les dernières versions du micro­lo­gi­ciel, Modal a amélioré les choses, les deux modèles inté­grant désor­mais 8 et 31 types de filtres. Le Carbon8 pousse quant à lui le bouchon encore plus loin, avec 34 types de filtres, les uns doubles avec morphing, les autres statiques avec satu­ra­tion, incluant au passage certains de ses prédé­ces­seurs. On commence par 2 types de filtres 2 pôles à variables d’état, permet­tant de passer progres­si­ve­ment entre LP/BP/HP et LP/Notch/HP. Viennent ensuite 7 types de filtres doubles 2 pôles avec morphing en continu : LP (x2), BP, HP (x2), Notch (2 pics réso­nants) et Phaser (en échelle). Viennent enfin 25 types de filtres statiques 1–2–3–4 pôles en échelle à satu­ra­tion variable, décli­nés en diffé­rents modes LP/BP/HP/Notch. Bref, une section encore plus musclée que les prédé­ces­seurs du Carbon8.
Carbon8 2tof 09 Zoom C 2On peut direc­te­ment régler la fréquence de coupure du filtre avec un gros enco­deur lisse, la réso­nance et le morphing/la satu­ra­tion en continu (para­mètre « Warp »). L’écran affiche le profil de filtrage en temps réel, bien utile. La modu­la­tion bipo­laire de l’en­ve­loppe de filtre dispose de son propre enco­deur. La réponse en fréquence est parfai­te­ment lisse, tant mieux. On peut aussi régler le suivi de clavier suivant diffé­rentes réponses et dosable via la matrice de modu­la­tion. On appré­cie les diffé­rents types de filtres, vrai­ment complé­men­taires et à valeur ajou­tée pour la palette sonore. En sortie de filtre, on peut régler le volume (et le gain via le menu) et le modu­ler par une enve­loppe dédiée. Il n’y a pas de réglage de pano­ra­mique, seule­ment un para­mètre d’élar­gis­se­ment stéréo, alter­nant les voix, hélas non modu­lable. On trouve aussi diffé­rents modes de voix : poly, mono, unis­son (2–4–8 voix, utile pour faire peser les basses), empi­lage (2 ou 4 voix), accord et accord inversé (ajout d’une ou deux octaves par rapport à l’une des notes d’un accord).

Des modu­la­tions sérieuses

Comme ses prédé­ces­seurs, le Carbon8 offre d’ex­cel­lentes possi­bi­li­tés de modu­la­tion. On trouve pour commen­cer un porta­mento poly­pho­nique à vitesse variable, dont le déclen­che­ment se fait en perma­nence ou unique­ment sur les notes liées. Viennent ensuite trois LFO (LFO1 global, LFO2 et LFO3 poly­pho­niques) à 15 formes d’ondes modi­fiables en continu (à partir d’ondes sinus, triangle, carré, rampe, dent de scie, S&H, S&H lissée, combi­nai­sons…). La modi­fi­ca­tion est une desti­na­tion de la matrice de modu­la­tion, chouette ! L’onde résul­tante est affi­chée sous forme graphique, sympa. L’os­cil­la­tion peut être libre, redé­clen­chée à chaque note ou jouée sur un seul cycle. La vitesse des LFO peut être réglée à la main (jusque dans les fréquences audio quand on lui fait suivre le clavier) ou synchro­ni­sée au tempo suivant diffé­rentes divi­sions. Il n’y a en revanche ni délai ni fondu. Pour assi­gner un LFO à un para­mètre de synthèse (et d’ef­fets pour le LFO1), on allume le bouton du LFO et on tourne l’en­co­deur de la desti­na­tion ; la quan­tité de modu­la­tion, bipo­laire, est réglée via l’en­co­deur de desti­na­tion ou le poten­tio­mètre de données. On trouve ensuite trois enve­loppes ADSR : deux assi­gnées au filtre et au volume, la troi­sième assi­gnable via la matrice de modu­la­tion. Les quan­ti­tés de modu­la­tion de l’en­ve­loppe de filtre et de l’en­ve­loppe assi­gnable sont bipo­laires. On trouve aussi 8 types de réponse d’en­ve­loppe (courbes), allant des sons percus­sifs très secs aux longs pads évolu­tifs.
Carbon8 2tof 10 Zoom D 2Enfin, la matrice de modu­la­tion intègre 8 cordons permet­tant de relier 12 sources à 58 desti­na­tions, avec modu­la­tions bipo­laires. Les sources sont les 3 LFO, l’en­ve­loppe de modu­la­tion et 8 contrô­leurs physiques : numéro de note, vélo­cité, pres­sion, pédale et les 4 direc­tions du bâton de joie (+X/-X/+Y/-Y). Les desti­na­tions concernent les contour/pitch/volume de chaque oscil­la­teur, les coupure/réso­nance/varia­tion du filtre, le porta­mento, les profon­deur/vitesse/forme d’onde/varia­tion d’onde de chaque LFO, les segments/quan­tité de chaque enve­loppe, tous les para­mètres d’ef­fets et le pitch global. Toutes les combi­nai­sons sources / desti­na­tions ne sont pas possibles, en parti­cu­lier les sources poly­pho­niques vers les desti­na­tions mono, ce qui semble normal. Aux 8 cordons de modu­la­tion assi­gnables s’ajoutent 4 cordons préas­si­gnés, avec modu­la­tion bipo­laire : suivi de clavier sur la coupure du filtre, bâton de joie vers le haut (+Y) assi­gné à la quan­tité du LFO1, pres­sion sur la coupure du filtre et vélo­cité sur l’en­ve­loppe de volume. Il ne manque que la modu­la­tion du pano­ra­mique, nous l’avons déjà signalé.

Des effets rafraî­chis

En sortie de l’étage d’am­pli­fi­ca­tion, le son passe dans trois multief­fets stéréo, à raison d’une seule instance par programme. Ils sont placés en série et inter­ver­sibles. On peut router un signal audio externe vers les effets (ou direc­te­ment en sortie stéréo). Chaque multief­fets est capable de produire 26 algo­rithmes, ce qui corres­pond peu ou prou aux évolu­tions consta­tées du micro­lo­gi­ciel des Argon/Cobalt : chorus, phaser, flan­ger posi­tif, flan­ger néga­tif, trémolo, unis­son, réduc­teur de fidé­lité, haut-parleur tour­nant, délai stéréo, délai ping­pong, délai croisé, réverbe, compres­seur, satu­ra­tion mono et satu­ra­tion stéréo.
Carbon8 2tof 06 Joystick 2Il y a 6 para­mètres dispo­nibles par effet, acces­sibles avec 3 enco­deurs et la touche Shift. Les temps de délai peuvent être synchro­ni­sés à l’hor­loge suivant diffé­rentes divi­sions tempo­relles. Cela permet de les faire tour­ner en synchro avec les LFO, arpèges et séquences. Pour aider l’uti­li­sa­teur, le Carbon8 est livré avec 100 présé­lec­tions d’ef­fets réins­crip­tibles. La qualité des effets est assez variable suivant l’al­go­rithme : délais impec­cables, phaser et flan­ger corrects, mais rotary, chorus et réverbe de base pas terrible. Heureu­se­ment, les nouveaux Chorus 2 et Réverbe 2 sont très bons. La Réverbe 2, tout comme les satu­ra­tions stéréo, consomme deux empla­ce­ments de multief­fets. Sans hési­ter, nous avons sacri­fié un empla­ce­ment dès qu’il s’agis­sait d’uti­li­ser une réverbe longue en optant pour ce nouvel algo­rithme.

Un arpé­gia­teur et un séquen­ceur perfor­mants, mais perfec­tibles

Le Carbon8 est doté d’un petit arpé­gia­teur simi­laire à celui de ses prédé­ces­seurs. On l’ac­tive en appuyant sur la touche du même nom. La main­te­nir permet d’en­re­gis­trer des notes avec le clavier (ou via Midi) et des silences, à concur­rence de 32 pas. On choi­sit ensuite la divi­sion tempo­relle, puis le mode de lecture (15 motifs trans­po­sables de 1 à 4 octaves, avec les modes pendu­laires, Shuffle, aléa­toire, accords), le swing (bipo­laire, donc avec avance ou retard de note) et la durée de note (Gate). Un mode permet de main­te­nir l’ar­pège au relâ­che­ment de touches, avec possi­bi­lité de main­tien (combi­nai­son de touche). Les notes entrées ne sont évidem­ment pas sauve­gar­dées dans les programmes, seuls les para­mètres décrits ci-avant le sont, rien de choquant…
Carbon8 2tof 07 Oled 2Le Carbon8 intègre le même séquen­ceur que les Argon/Cobalt. Il est capable de fonc­tion­ner en temps réel ou pas à pas, mais atten­tion, ces deux modes sont exclu­sifs : chan­ger de mode initia­lise la séquence, c’est carré­ment frus­trant ! En mode temps réel, on peut enre­gis­trer jusqu’à 512 notes avec quan­ti­fi­ca­tion à l’en­trée et 4 lignes d’au­to­ma­tion de para­mètres. En mode pas à pas, on dispose de 64 pas poly­pho­niques 8 voix ainsi que les mêmes 4 lignes d’au­to­ma­tion. On peut éditer chaque pas, mais il faut jongler avec les combi­nai­sons de touches ou passer par Moda­lApp. On peut aussi éditer les notes et les auto­ma­tions à la volée alors que le séquen­ceur tourne, entre deux points de lecture, par écra­se­ment ou ajout. En lecture, on peut chan­ger les points de bouclage ou boucler sur un seul pas à la volée. On peut aussi trans­po­ser la séquence en main­te­nant le bouton idoine et en jouant au clavier. Il y a 100 mémoires, chaque programme pouvant conser­ver un lien vers un numéro de séquence. Ces mémoires sont préchar­gées d’usine. Signa­lons que les notes arpé­gées et séquen­cées peuvent être trans­mises en Midi. On aurait vrai­ment aimé que Modal améliore la gestion mémoire des deux modes de son séquen­ceur, car il est fréquent de vouloir ajou­ter des notes en pas à pas après avoir programmé une séquence en temps réel. On sent que les efforts de R&D ont été mis ailleurs.

Carac­té­ris­tiques tech­niques

  • Type : Synthé­ti­seur numé­rique
  • Poly­pho­nie : 8 voix
  • Oscil­la­teurs : 2 par voix, 56 algo­rithmes d’ondes modu­lables
  • Filtres : 34 types, morphing et satu­ra­tion inclus
  • LFO : 3 avec 15 formes d’ondes modi­fiables
  • Enve­loppes : 3 (filtre, volume et modu­la­tion)
  • Modu­la­tion : 8 assi­gna­tions person­na­li­sables + 4 préas­si­gnées
  • Effets : 3 multief­fets en série, 26 algo­rithmes dispo­nibles
  • Arpé­gia­teur : 32 pas, 15 modes, swing ajus­table
  • Séquen­ceur : Poly­pho­nique, 64 pas en mode pas-à-pas ou 512 notes en temps réel
  • Écran : OLED blanc sur fond noir
  • Connec­tique : MIDI DIN in/out, USB MIDI, sortie casque, sorties ligne L/R, entrée audio stéréo
  • Dimen­sions : 55,5 × 30 × 10 cm
  • Poids : 5,6 kg
  • Alimen­ta­tion : Bloc externe 9V/1,5A

FAQ

Le Carbon8 est-il adapté aux débu­tants ?

Son inter­face est intui­tive, mais la richesse de ses options de modu­la­tion et de filtrage en fait un instru­ment plus adapté aux utili­sa­teurs ayant déjà une expé­rience en synthèse sonore.

Quelles sont les prin­ci­pales diffé­rences entre le Carbon8 et le Cobalt8 ?

Le Carbon8 utilise des oscil­la­teurs à algo­rithmes modu­lables haute réso­lu­tion, offrant une large palette de textures numé­riques, tandis que le Cobalt8 repose sur une modé­li­sa­tion analo­gique éten­due.

Le Carbon8 est-il poly­pho­nique ?

Oui, il propose une poly­pho­nie de 8 voix, avec une large flexi­bi­lité dans la gestion des oscil­la­teurs et des filtres.

Peut-on l’uti­li­ser en studio et en live ?

Oui, grâce à sa construc­tion robuste, ses multiples effets inté­grés et ses mémoires de sons, il est adapté à une utili­sa­tion en studio et sur scène.

Quels sont les prin­ci­paux points faibles du Carbon8 ?

Il est mono­tim­bral (une seule sono­rité à la fois), son séquen­ceur a des modes exclu­sifs qui peuvent être contrai­gnants, et l’ab­sence de réglage de pano­ra­mique peut être un frein pour certains utili­sa­teurs.

Notre avis : 8/10

Après l’Argon8 et le Cobalt8, le Carbon8 vient judicieusement trouver sa place dans la gamme de synthés numériques signés Modal. La machine est capable de produire des textures numériques évolutives très variées, avec une présence avérée de bas en haut du spectre, une pêche certaine, un bon niveau de sortie et la possibilité d’éditer rapidement les sons avec une véritable action, en particulier via les paramètres de transformation continue des oscillateurs et du filtre. Les possibilités de modulation sont nombreuses et la section effets bénéficie des améliorations faites sur les Argon/Cobalt, notamment le chorus et la réverbe. Nous avons aussi apprécié la qualité de construction globale. Là où le synthé aurait pu progresser, c’est au plan du séquenceur, où le fait d’alterner entre les modes temps réel et pas à pas réinitialise la séquence en cours. Le moteur de synthèse est quant à lui mieux travaillé, mais il reste monotimbral. Le Carbon8 est un cran plus cher que ses prédécesseurs, nous lui souhaitons tout le succès qu’il mérite et saluons le retour de Modal Electronics sur le devant de la scène.

  • Modal Electronics Carbon8 : Carbon8 2tof 01 Face 2
  • Modal Electronics Carbon8 : Carbon8 2tof 02 Face 2
  • Modal Electronics Carbon8 : Carbon8 2tof 03 Top 2
  • Modal Electronics Carbon8 : Carbon8 2tof 04 TQ droit 2
  • Modal Electronics Carbon8 : Carbon8 2tof 05 TQ gauche 2
  • Modal Electronics Carbon8 : Carbon8 2tof 06 Joystick 2
  • Modal Electronics Carbon8 : Carbon8 2tof 07 Oled 2
  • Modal Electronics Carbon8 : Carbon8 2tof 08 Zoom G 2
  • Modal Electronics Carbon8 : Carbon8 2tof 09 Zoom C 2
  • Modal Electronics Carbon8 : Carbon8 2tof 10 Zoom D 2
  • Modal Electronics Carbon8 : Carbon8 2tof 11 Arrière 2
  • Modal Electronics Carbon8 : Carbon8 2tof 12 Arrière 2
  • Modal Electronics Carbon8 : Carbon8 2tof 13 Arrière 2
  • Modal Electronics Carbon8 : Carbon8 2tof 14 TQ arrière 2
  • Modal Electronics Carbon8 : Carbon8 2tof 15 TQ arrière 2

 

  • Accès rapide à de nombreux territoires sonores
  • Belle présence sur tout le spectre audio
  • Oscillateurs variables en continu très souples
  • Diverses modulations audio des formes d’onde
  • Nombreux algorithmes de filtrage
  • Matrice de modulation très honnête
  • Arpégiateur 32 notes intégré
  • Séquenceur polyphonique à mouvements
  • Trois multieffets modulables améliorés
  • Mémoires internes confortables
  • Éditeur standalone et VST3/AU fourni
  • Excellent clavier dynamique avec pression mono
  • Construction soignée
  • Moteur monotimbral
  • Pas de réglage de panoramique
  • Modes exclusifs du séquenceur
  • Trop de commandes à rôle multiple
  • Plutôt lourd pour le format
  • Mode d’emploi très succinct
Pays de fabrication : Chine

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