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Test du Montage 6 de Yamaha - La grosse bête qui monte encore plus vite...

9/10
Award Valeur sûre 2019
2019
Valeur sûre
Award

Désormais disponible en OS V3 et en blanc, le Montage ressemble de plus en plus à une station de travail, intégrant toujours plus de fonctionnalités… une bonne raison pour compléter notre test déjà très détaillé de ce monstre numérique !

Le premier Motif date de 2001. Comme toute works­ta­tion de l’époque, le prin­cipe est d’in­té­grer diffé­rents compo­sants sonores, un géné­ra­teur multi­tim­bral, des arpèges, un séquen­ceur et des effets au sein d’une même machine afin de la rendre quasi auto­nome. Le Motif tire son nom des multiples arpèges et mini-séquences qu’il intègre par milliers, permet­tant de créer rapi­de­ment un morceau complet ou de jouer avec un accom­pa­gne­ment ryth­mique fourni en toile de fond. Quatre géné­ra­tions de Motif se sont succé­dées pendant 15 ans, ajou­tant plus de sons, plus de mémoire, plus de canaux, plus d’ef­fets… jusqu’au Motif-XF. Mais au NAMM 2016, nous avons assisté à un tour­nant : fini le Motif, bonjour le Montage ! Au départ posi­tionné comme puis­sant synthé PCM+FM, l’ajout d’un séquen­ceur de motif le rapproche cette fois du concept de station de travail, quoiqu’on en dise. C’est donc sous cet angle que nous analy­se­rons le Montage, venant en concur­rence directe du Kronos (indé­trô­nable en matière de puis­sance), du Forte (passé désor­mais en V4, émulant les algo­rithmes FM du DX7) et du tout nouveau Fantom (doté d’une ergo­no­mie remarquable). Pour des détails précis et précieux sur toutes les mises à jour ou un tour exhaus­tif de la machine, le site Moes­sieurs (https://www.moes­sieurs.com/) de l’ami Joël Borg est devenu un incon­tour­nable, avec l’équi­valent de 100 pages PDF de tutos et astuces suite au passage en V3.

Bien monté

Yamaha Montage 6 : Montage 2tof 002.JPG

Une fois en place, le Montage dégage une impres­sion de sérieux. Entiè­re­ment anthra­cite ou blanc (suivant le modèle), il est soli­de­ment construit avec une coque en métal plié entou­rée de flancs en plas­tique moulé ; les commandes sont fermes, la connec­tique main­te­nue et les ajus­te­ments soignés. On repère tout de suite, sur la partie gauche du panneau, les 8 enco­deurs cerclés de diodes, les 8 curseurs linéaires à échelle de diodes et l’énorme enco­deur multi­co­lore lui aussi cerclé de diodes (toutes rouges). Tout cela faci­lite gran­de­ment le repé­rage des données, les réglages rapides (para­mètres de synthèse, effets, mixage) et l’as­si­gna­tion des multiples modu­la­tions en temps réel, l’un des points forts de la machine sur lequel nous revien­drons. Sous les curseurs, des boutons de scène permette de choi­sir jusqu’à 8 réglages diffé­rents d’un même programme (Perfor­mance en langage Montage), déclen­chant des varia­tions subtiles ou dras­tiques (chan­ge­ment de source / canal sonore, varia­tion d’ef­fets, modu­la­tion alter­na­tives) : incroyable ce qu’on peut déjà faire au sein d’une même Perfor­mance avec toutes ces commandes. Des touches d’ac­cès direct permettent aussi de trans­po­ser (par octave ou demi-ton, merci !), lancer des motifs complexes, enclen­cher des séquences de mouve­ments, jouer sur l’ex­pres­si­vité d’un son…

Yamaha Montage 6 : Montage 2tof 008.JPG

Au centre trône un magni­fique écran tactile couleur haute défi­ni­tion 7 pouces, permet­tant d’édi­ter et visua­li­ser un grand nombre de réglages. Les menus sont très soignés, avec de beaux graphismes, des onglets de page, des zones de sélec­tion… la navi­ga­tion et l’édi­tion peuvent aussi être réali­sées avec des boutons physiques dédiés et un gros enco­deur de données situés à droite de l’écran. Merci d’avoir pensé à tout le monde ! La partie droite de la façade, jonchée de sélec­teurs lumi­neux ambre, est réser­vée au choix des programmes (par favori ou par caté­go­rie), des canaux sonores (1 à 16) et des éléments de chaque canal (1 à 8) : sélec­tion du canal à jouer/éditer, acti­va­tion/isola­tion/coupure des canaux, acti­va­tion d’ar­pèges/de séquences de mouve­ment, etc. La touche Edit/Compare n’a pas été oubliée. En conjonc­tion avec l’écran, l’édi­tion peut être très rapide, pour peu qu’on prenne le temps de bien véri­fier le mode en cours des sélec­teurs lumi­neux. Le bouton Control Assign permet de sélec­tion­ner un para­mètre à l’écran et de l’af­fec­ter direc­te­ment à une commande physique.

A gauche du clavier, on retrouve les molettes de pitch­bend et de modu­la­tion, accom­pa­gnées de 4 boutons de perfor­mance (modi­fi­ca­tion des programmes en temps réel, lance­ment / main­tien des séquences de mouve­ment) et d’un ruban de modu­la­tion hori­zon­tal assi­gnable. Tout cela complète les nombreuses modu­la­tions temps réel déjà décrites, faisant du Montage l’un des synthés les plus expres­sifs que nous ayons eu sous les doigts. La machine est dispo­nible en trois formats : clavier semi-lesté 61 touches FSX (103×40 cm, 15 kg), clavier semi-lesté 76 touches FSX (124×40 cm, 24 kg) et clavier lourd 88 touches Balan­ced Hammer (145×47, 29 kg). Tous sont sensibles à la vélo­cité et à la pres­sion. Le clavier du Montage 6 que nous avons testé s’avère excellent, avec un parfait équi­libre de l’en­fon­ce­ment et du relâ­che­ment, une modu­la­tion de pres­sion bien dosée… l’un des meilleurs que nous ayons joué.

Yamaha Montage 6 : Montage 2tof 012.JPG

Un petit tour à l’ar­rière laisse entre­voir une connec­tique très complète : entrée audio stéréo (avec poten­tio­mètre de volume en façade) pour trai­ter des sources externes (effets, voco­deur, suiveur d’en­ve­loppe, synchro­ni­sa­tion audio auto­ma­tique du séquen­ceur… mais pas d’échan­tillon­nage interne), sortie casque, deux paires de sorties audio stéréo symé­triques, 2 entrées pour pédales-inter­rup­teurs, 2 entrées pour pédales conti­nues (tenue avec posi­tion inter­mé­diaire, assi­gnable), 3 prises Midi (In/Out/Thru), USB To Host (inter­face Midi/audio dont nous repar­le­rons), USB To Device (unités de sauve­garde et tout appa­reil compa­tible depuis la V3), borne IEC 3 broches (alimen­ta­tion interne, merci !) et gros inter­rup­teur secteur. Toutes les prises audio et pédales sont au format jack 6,35. On ne trouve pas de sortie audio numé­rique tradi­tion­nelle (type AES/EBU ou S/P-DIF), mais nous verrons plus tard que la gestion inté­grale de l’au­dio­nu­mé­rique se fait via USB, de fort belle manière d’ailleurs !

Il démé­nage !

Le Montage utilise un proces­seur et une carte audio spéci­fiques. Ce n’est donc pas un PC avec carte mère et carte son bana­li­sées. Résul­tats, il boote en 15 secondes. La machine réunit deux moteurs de synthèse (lecture d’échan­tillons AWM2 et synthèse FM-X). Elle orga­nise tous ses programmes en Perfor­mances de 1 à 16 canaux, capables d’uti­li­ser indif­fé­rem­ment les deux moteurs en paral­lèle, mais sans connexion ou inter­ac­tion entre les deux. Pour chaque canal d’une Perfor­mance, on règle le volume, le pano­ra­mique, les 2 effets d’in­ser­tion, les 2 départs vers les effets maîtres, la tessi­ture, la fenêtre de vélo­cité, la sortie audio (plusieurs sorties analo­giques et USB dispo­nibles), le mode de jeu mono / poly­pho­nie, le pitch, le porta­mento, la gamme micro­to­nale, la zone clavier (canal Midi séparé sur les 8 premiers canaux, cf. para­graphe « Rela­tions exté­rieures ») et les trucs qui bougent (motifs, arpèges, séquences de mouve­ments, modu­la­tions… tout cela sera détaillé en temps voulu). On peut modu­ler de nombreux para­mètres simul­ta­né­ment, à l’aide de trois sources macro (contrô­leurs de mouve­ment), bapti­sées Super Knob, Motion SEQ et Enve­lope Follo­wer (nous y revien­drons aussi) et tous les contrô­leurs physiques. On peut aussi assi­gner rapi­de­ment des para­mètres à des contrô­leurs et les sauve­gar­der immé­dia­te­ment sous forme de scènes. Une fonc­tion d’édi­tion rapide permet de modi­fier sur une même page écran une tren­taine de para­mètres, liés à une ou plusieurs parties sonores.

Yamaha Montage 6 : Montage 2tof 005.JPG

La nouvelle carte de sortie analo­gique déve­lop­pée pour la série Montage apporte une qualité audio excep­tion­nelle : large bande, équi­libre, défi­ni­tion, profon­deur, ce sont les termes qui nous viennent immé­dia­te­ment à l’es­prit. On est encore un cran au-dessus du Motif-XF que nous avions déjà plébis­cité en son temps. Le Montage est livré avec 2707 Perfor­mances (800 nouvelles en V3) et 192 Live Sets (favo­ris) Presets. Il peut par ailleurs mémo­ri­ser 640 Perfor­mances et 256 favo­ris Utili­sa­teur en mémoire interne, ainsi que dans 8 biblio­thèques (soit 5120 Perfor­mances et 2048 favo­ris, de quoi voir venir). Depuis l’OS V3, il est possible de lier un motif ryth­mique, un morceau ou un fichier audio (USB) à chaque favori, très pratique. Parmi le très grand nombre de Perfor­mances Presets simples ou complexes, on retrouve l’en­semble des voix du Motif-XF. Les Perfor­mances font aussi honneur aux nouvelles sono­ri­tés déve­lop­pées pour l’oc­ca­sion : pour la partie AWM2, des multié­chan­tillons d’ins­tru­ments acous­tiques et élec­triques très géné­reux tirant partie d’une nouvelle mémoire Flash de plusieurs Go (7 fois plus que le Motif-XF). La musi­ca­lité est excel­lente, que ce soit le nouveau piano CFX de concert, le CP80, les claviers élec­triques, les orgues, les guitares, les cordes, les instru­ments à vent, les voix ou les kits de percus­sions. Les très nombreux sons de synthèse sont parta­gés entre les échan­tillons passés à travers les filtres et le nouveau moteur FM-X, qui conjugue tous les stan­dards du passé et les nouveaux algo­rithmes à 8 opéra­teurs. Hormis la musi­ca­lité géné­rale présente à tous les niveaux, nous appré­cions parti­cu­liè­re­ment l’ex­pres­si­vité des sons (arti­cu­la­tions, modu­la­tions), la qualité sonore des effets inté­grés (dont ceux à modé­li­sa­tion, superbes) et la puis­sance du mode Perfor­mance, permet­tant des évolu­tions sonores dras­tiques ou subtiles. On sent un gros travail effec­tué par des desi­gners sonores de talent. Un très bon point aussi pour les chan­ge­ments de Perfor­mances sans coupure sonore, possibles lorsque celles-ci ne dépassent pas 8 parties simul­ta­nées. Nouveauté de la V3, le Montage se voit doté du motif ryth­mique du MODX, bien pratique pour s’ac­com­pa­gner en live. En appuyant sur Shift + Control Assign, on assigne un motif et un kit de batte­rie à la Perfor­mance en cours, et c’est parti ! Bref, le Montage nous a réel­le­ment convain­cus sur le plan sonore et audio, nous le plaçons en tête du segment des synthés-works­ta­tions haut de gamme.

01 CFX
00:0001:22
  • 01 CFX 01:22
  • 02 S700 00:30
  • 03 Impe­rial 01:55
  • 04 S6 00:28
  • 05 CP80 01:19
  • 06 Rhodes 01:12
  • 07 Wurly 00:56
  • 08 Clavi­net 00:43
  • 09 Organs 01:16
  • 10 Guitars1 01:00
  • 11 Guitars2 02:17
  • 12 Bass Ac 01:12
  • 13 Bass El 01:24
  • 14 Bass S1 00:56
  • 15 Bass S2 02:00
  • 16 Strings1 01:24
  • 17 Strings2 01:20
  • 18 Choirs 01:57
  • 19 Brass1 01:14
  • 20 Brass2 01:03
  • 21 Brass Synth 01:08
  • 22 Woods1 01:03
  • 23 Woods2 00:54
  • 24 Synth1 01:35
  • 25 Synth2 00:56
  • 26 Synth3 01:07
  • 27 Synth4 01:30
  • 28 Synth5 01:38
  • 29 Synth6 01:43
  • 30 Drums1 01:43
  • 31 Drums2 01:50
  • 32 Drums3 01:30
  • 33 Drums4 01:38

Lecture d’échan­tillons

La synthèse AWM2 n’a guère évolué depuis les premiers Motif de 2001 ; c’est souvent une ques­tion de mémoire et de puis­sance. Sur le Montage, les prin­cipes de base sont les mêmes que sur ses prédé­ces­seurs. La poly­pho­nie pour le moteur AWM2 passe toute­fois à 128 voix stéréo et la mémoire interne équi­vaut à 5,67 Go d’échan­tillons PCM (6347 multié­chan­tillons et échan­tillons). De plus, le Montage offre 1,75 Go de mémoire Flash inté­grée pour les samples utili­sa­teur ou déve­lop­pés par des tierces parties (gratuites ou payantes, cf. enca­dré). Nous en étions restés à la Perfor­mance et ses réglages géné­raux par canal au dernier chapitre. Passons main­te­nant à la synthèse : une partie AWM2 peut conte­nir un multié­chan­tillon (type Normal) ou un kit de percus­sions (type Drum).

Le type Normal offre jusqu’à 8 éléments sonores simul­ta­nés, compo­sés chacun d’un ensemble multié­chan­tillon stéréo –> filtre –> ampli et les modu­la­tions asso­ciées (nous les détaille­rons dans un para­graphe spéci­fique). Chaque élément dispose d’un multié­chan­tillon (interne ou importé) avec sa tessi­ture, sa fenêtre de vélo­cité, son arti­cu­la­tion de jeu (legato, stac­cato, cycle, aléa­toire, effet de relâ­che­ment) permet­tant de rendre les sons « réels » plus expres­sifs, son accor­dage et son routage vers les effets d’in­ser­tion. Le pitch est modu­lable par la vélo­cité, un para­mètre aléa­toire, un suivi de clavier et une enve­loppe 5 temps / 5 niveaux, elle-même modu­lable par la vélo­cité (temps et niveaux) et le suivi de clavier (temps). Plus puis­sant que sur les précé­dents synthés Yamaha, on peut descendre au niveau des zones de multié­chan­tillons (Key Bank) et redé­fi­nir leur tessi­ture et leur vélo­cité.

La forme d’onde est ensuite envoyée dans le filtre réso­nant. On trouve 18 modes distincts, comme sur les précé­dentes works­ta­tions Yamaha : passe-haut, passe-bas, passe-bande ou réjec­tion avec diffé­rentes pentes (1 à 4 pôles) et couleurs (modé­li­sa­tion analo­gique, numé­rique agres­sive à réso­nance élevée, dur, doux) ; il y a même des combi­nai­sons série et paral­lèle. La vélo­cité peut modu­ler la coupure et la réso­nance ; la coupure peut ensuite être modu­lée par le suivi de clavier, une enve­loppe dédiée 5 temps / 5 niveaux et un géné­ra­teur de suivi à 4 points. On termine par la section ampli avec son enve­loppe dédiée 4 temps / 4 niveaux, un géné­ra­teur de suivi à 4 points, une modu­la­tion de pano­ra­mique (suivi de clavier, aléa­toire) et un mode Half Damper (avec temps de Decay, utile pour simu­ler une pédale de piano acous­tique avec une pédale compa­tible, telle que la FC3 maison). Toujours au plan de l’élé­ment, on trouve un LFO à 3 formes d’ondes basiques (dent de scie, triangle, carrée) pouvant agir sur le pitch, le filtre et l’am­pli, suivi d’un EQ simpli­fié (2 bandes semi-para­mé­triques, 1 bande para­mé­trique ou boost de +6 / +12 / +18 dB). Tout ça pour un élément ! Depuis l’OS V3, les LFO béné­fi­cient d’une plage très éten­due, allant de très lent à 1,4 kHz, donc large­ment dans l’au­dio, sympa !

Yamaha Montage 6 : Montage 2tof 007.JPG

Le type Drum AWM2 permet de défi­nir des para­mètres sépa­rés pour les 73 touches assi­gnables et ainsi créer un kit de batte­rie : choix de de l’échan­tillon, sortie audio (analo­gique, USB), tessi­ture, vélo­cité, pitch (modu­lable par la vélo­cité), mode de déclen­che­ment (exclu­sif, note off, tenue), assi­gna­tion aux 2 effets d’in­ser­tion, niveaux de départ vers les 2 effets globaux, coupure du filtre passe-bas (modu­lable par la vélo­cité), réso­nance, coupure du filtre passe-haut, volume (modu­lable par la vélo­cité et une enve­loppe 3 temps / 2 niveaux), pano­ra­mique (fixe, balayage auto­ma­tique, aléa­toire) et EQ. Dommage qu’on n’ac­cède pas aux diffé­rentes couches d’échan­tillons parfois présentes sur certaines note. Dommage aussi que les sons de Drum kits soient limi­tés au moteur AWM, cela aurait été bien de pouvoir leur assi­gner des sons FM… Pour ne pas partir de zéro, le Montage dispose de 174 Drum kits prépro­gram­més dans pas mal de styles (Pop, rock, jazz, latin, EDM, clas­sique, ethnique, FX…).

Synthèse FM

Yamaha Montage 6 : Montage 3diag 1 Signal Flow.JPG

Le second moteur de synthèse du Montage, baptisé FM-X, est dédié à la synthèse FM. Elle s’ap­pa­rente ici à celle déve­lop­pée sur les anciennes machines FM de la marque (DX7, SY77, FS1r) et diffère de celle propo­sée dans le récent Reface DX. La poly­pho­nie de ce moteur est de 128 notes (mono), ce qui est consi­dé­ra­ble­ment plus que tous les synthés FM déve­lop­pés à ce jour. Rappe­lons quelques prin­cipes de base de la FM : les oscil­la­teurs sont des opéra­teurs produi­sant des ondes cycliques, arran­gés en algo­rithmes. Il y a deux types d’opé­ra­teurs : les porteurs (qui produisent le son) et les modu­la­teurs (qui modulent le son). Les opéra­teurs sont reliés suivant diffé­rentes confi­gu­ra­tions prédé­fi­nies appe­lés algo­rithmes : les porteurs sont addi­tion­nés, alors que les modu­la­teurs sont multi­pliés. Il s’agit donc de modu­la­tion de phase plutôt que de fréquence. La FM peut se faire suivant un rapport de fréquence (ratio) ou une fréquence fixe sur toute la tessi­ture (créa­tion de formants). Le Montage propose 88 algo­rithmes de 8 opéra­teurs. Un algo­rithme défi­nit donc la nature de chaque opéra­teur et leur inter­ac­tion (addi­tion ou multi­pli­ca­tion). Ainsi, on peut avoir 8 porteurs addi­tion­nés côte à côte, des porteurs modu­lés par plusieurs branches sépa­rées de modu­la­teurs, des porteurs modu­lés par 1 à 4 modu­la­teurs en casca­de… Certains opéra­teurs peuvent s’auto-modu­ler, seuls ou à plusieurs (c’est la boucle de feed­back). Ce dispo­si­tif permet, à partir d’ondes cycliques basiques, de créer des spectres complexes. Sur le Montage, on a plusieurs ondes possibles pour chaque opéra­teur, ce qui va bien plus loin que les premiers synthés FM comme le DX7, canton­nés aux ondes sinus…

Yamaha Montage 6 : Montage 2tof 009.JPG

Après avoir défini les para­mètres géné­raux et communs comme sur une partie AWM2 (volume, pano­ra­mique, départ effets, sortie audio, tessi­ture, fenêtre de vélo­cité, pitch, enve­loppe de pitch, filtre, enve­loppe de filtre, ampli, enve­loppe d’am­pli, pano­ra­mique, LFO commun, second LFO commun addi­tion­nel…), on choi­sit le fameux algo­rithme. Tout le reste se passe au niveau de l’opé­ra­teur : choix de la forme d’onde (parmi 7, telles que sinus, spectre et réso­nances, mais pas l’onde à formants de voix du FS1r), largeur de la base de l’onde, réso­nance de l’onde, mode de fréquence (ratio/fixe), fréquence (gros­sière/fine/Detune), enve­loppe de pitch (2 temps/2 niveaux), vélo­cité sur le pitch et redé­clen­che­ment (ou pas) du cycle d’onde ; tout cela est bien plus puis­sant que sur un DX7, qui agit sur le pitch global de tous ses opéra­teurs. On passe ensuite à tout ce qui concerne le niveau de l’opé­ra­teur : niveau initial, vélo­cité sur le niveau, enve­loppe 4 temps/4 niveaux, suivi de clavier (temps, niveaux, courbes, point central). Rappe­lons ici qu’un niveau corres­pond à un volume sur un opéra­teur porteur et à une inten­sité de modu­la­tion (timbre) sur un opéra­teur modu­la­teur… Ici aussi, l’OS V3 permet une plage d’os­cil­la­tion des LFO très éten­due, de très lent à 1,4 kHz (audio). On appré­cie l’er­go­no­mie de l’édi­teur FM, très visuel, que ce soit sur le choix de l’al­go­rithme ou les courbes d’en­ve­loppe. Si seule­ment le FS1r avait eu cette ergo­no­mie !

Modu­la­tions en mouve­ment

Yamaha Montage 6 : Montage 2tof 010.JPG

Les précé­dents synthés Yamaha tels que le Motif-XF étaient dotés d’une matrice de modu­la­tion à 6 cordons, permet­tant de relier des contrô­leurs physiques à des desti­na­tions (plus de cent para­mètres de synthèse et d’ef­fets). Sur le Montage, les choses se compliquent sérieu­se­ment : en plus des modu­la­tions déjà abor­dées (physiques et logi­cielles), on trouve des modu­la­tions clas­siques (type LFO global par partie, comme sur le Motif-XF), des modu­la­tions auto­ma­tiques géné­rées par un séquen­ceur et des modu­la­tions complexes comman­dées par des contrô­leurs physiques coor­don­nés. Tout ce qui est rapport avec le temps ou presque, dans le Montage, se synchro­nise au tempo global interne/externe. On commence la liste par le Super Knob, ce gros enco­deur trans­lu­cide rétroé­clairé par une LED arc-en-ciel, dont on peut régler l’évo­lu­tion de la couleur et le batte­ment en rythme (on peut même le suppri­mer). Il est capable de pilo­ter les 8 enco­deurs en même temps, eux-mêmes assi­gnés à des desti­na­tions, telles que les para­mètres de synthèse ou d’ef­fets. Pour chaque enco­deur, on règle les valeurs mini (0–127) / maxi (0–127) corres­pon­dant  à la plage d’ac­tion que doit comman­der le Super Knob. Tour­ner le Super Knob peut donc faire agir les enco­deurs entre n’im­porte quelles valeurs et dans n’im­porte quel sens (c’est d’ailleurs très joli, ces mouve­ments coor­don­nés de LED circu­lai­res…). L’ac­tion du Super Knob peut être repro­duite par une pédale de modu­la­tion (type FC7), histoire de garder les deux mains libres, ce qui est une bonne idée pour ceux qui jouent du clavier. On peut même lui assi­gner un CC Midi (depuis l’OS1.2) ou le pilo­ter auto­ma­tique­ment par le séquen­ceur de mouve­ments.

Yamaha Montage 6 : Montage 3diag 2 Motion Control.JPG

On pour­suit la ballade au pays des trucs qui bougent par le séquen­ceur de mouve­ments. Il s’agit d’un géné­ra­teur de modu­la­tions ryth­miques de type séquen­ceur à pas composé de lignes de modu­la­tions, à raison de 4 lignes par partie sonore et 8 lignes maxi­mum pour la Perfor­mance entière. Chaque ligne est consti­tuée de 1 à 8 séquences de 1 à 16 pas. L’édi­teur, très visuel, permet de s’y retrou­ver dans cette pléthore de para­mètres. Une ligne va pouvoir modu­ler une desti­na­tion (à choi­sir parmi des centaines de para­mètres de synthèse ou d’ef­fets, certains par partie, certains globaux) suivant ce qu’on aura entré dans les pas. Et qu’entre-t-on dans les pas ? Grosso modo, une ampli­tude de modu­la­tion (mono ou bipo­laire) et une courbe (diffé­rents types éditables, allant de lisses à très agités). Pour la ligne, on défi­nit la vitesse de lecture, la synchro­ni­sa­tion au tempo, la synchro à la note, la longueur, le bouclage, la fenêtre de vélo­cité d’ac­ti­va­tion, le lissage global entre les pas… Le Montage renferme des lignes Presets et 256 mémoires par banque Utili­sa­teur (interne / biblio­thèque) pour y coller les nôtres. En mode clavier maître, on peut avoir 8 instances de séquen­ceurs de mouve­ments qui tournent en même temps. Enorme !

Toujours au chapitre des modu­la­tions complexes, la matrice de modu­la­tion passe à 16 cordons par partie. Elle s’est consi­dé­ra­ble­ment complexi­fiée depuis les Motif. On dispose de 40 sources poten­tielles : molettes, pres­sion, ruban, inter­rup­teurs, pédales, 8 enco­deurs, 4 lignes du séquen­ceur de mouve­ments et 18 suiveurs d’en­ve­loppe (16 parties sonores, partie A/D, Master). La quan­tité de modu­la­tion est ni plus ni moins qu’une courbe entiè­re­ment para­mé­trable en entrée, sortie, pola­rité, profil… Les desti­na­tions peuvent être communes à chaque partie ou cibler diffé­rents éléments d’une partie. Il y en a plus de 250, certaines dépen­dant du moteur de synthèse utilisé : citons les para­mètres des 2 effets d’in­ser­tion et des 3 effets globaux (réverbe, varia­tion, maître), les départs vers les 2 premiers effets globaux, les para­mètres de synthèse (en descen­dant jusqu’à l’élé­ment ou l’opé­ra­teur suivant le moteur), les 8 enco­deurs assi­gnables par partie… Bref, c’est très balaise !

Yamaha Montage 6 : Montage 3diag 4 Env Follower.JPG

Enfin, signa­lons la fonc­tion Enve­lope Follo­wer, qui trans­forme un signal audio en signal de contrôle, avec fonc­tion Auto Beat Sync (synchro­ni­sa­tion auto­ma­tique du Montage à un signal audio via l’en­trée A/D). Pour créer ce signal, on peut utili­ser plusieurs sources : la sortie de l’une des 16 parties sonores d’une Perfor­mance, la Perfor­mance tout entière ou l’en­trée audio. Le signal créé devient alors une source de modu­la­tions à part entière. Pour une meilleure compré­hen­sion de toutes les possi­bi­li­tés d’in­ter­ac­tion, nous recom­man­dons de jeter un coup d’œil à la capture d’écran du schéma réca­pi­tu­la­tif jointe au présent test.

Effets colos­saux

S’il y a bien un domaine en constant progrès au fil des années dans les synthés-works­ta­tions, c’est bien la section effets. Le Montage ne déroge pas à la règle. Comme il est en perma­nence en mode multi­tim­bral, cela simpli­fie les choses.

Yamaha Montage 6 : Montage 3diag 3 FXs.JPG

Les effets se décom­posent en effets de partie (propres à chaque canal) et effets globaux (parta­gés par tous les canaux). Certains font appel aux remarquables modé­li­sa­tions VCM déve­lop­pés par Yamaha depuis plusieurs années. Chaque partie (16 parties sonores + entrée audio A/D) dispose d’un ensemble EQ 3 bandes + Inser­tion A + Inser­tion B + EQ 2 bandes, ce qui nous fait 34 EQ et 34 effets pour bien commen­cer dans la vie. Les effets d’in­ser­tion sont en réalité de puis­sants multief­fets compre­nant 79 algo­rithmes complexes (jusqu’à 24 para­mètres) modu­lables en temps réel : réverbes, délais, ensembles, compres­seurs, simu­la­teurs d’am­pli, distor­sions, EQ, effets destruc­teurs de signal, effets Beat et effets en cascade. La V3 apporte de nouveaux algo­rithmes d’ef­fets : on peut ainsi se bala­der au pays de l’oncle Sam, entre la côte Est (modé­li­sa­tion du filtre et du boost d’un synthé du coin commençant par Mini) et la côte Ouest (Wave Folder).

Les effets d’in­ser­tion (A, B) peuvent être placé en série (A -> B ou B -> A) ou en paral­lèle. On peut y connec­ter chaque élément d’une partie sonore. 8 algo­rithmes d’ef­fets disposent d’un Side Chain (à partir d’une partie de 1 à 16, du master ou de l’en­trée audio externe) : compres­seur 376, compres­seur clas­sique, compres­seur multi­bande, modu­la­teur en anneau clas­sique, modu­la­teur en anneau dyna­mique, filtre dyna­mique, Phaser dyna­mique, Flan­ger dyna­mique. Un effet voco­deur permet de trai­ter des sons internes (porteurs) via les entrées audio (modu­la­teur) ; on dispose de 10 bandes, avec compres­sion/Gate à l’en­trée, déca­lage des formants, bruit, HPF et gains sépa­rés pour les bandes. Pour nous faire gagner du temps, Yamaha a doté chaque effet d’un certain nombre de Presets prêt à l’em­ploi, merci les gars !

Les effets globaux sont consti­tués d’un effet de varia­tion (multief­fet doté de 76 algo­rithmes, iden­tiques aux effets d’in­ser­tion), d’une unité de réverbe spécia­li­sée (12 algo­rithmes, parmi lesquels diffé­rentes simu­la­tions de pièces, de plaques et d’am­biances exté­rieures, certains tirés du SPX2000) et d’un effet maître (15 algo­rithmes dédiés à la fina­li­sa­tion du signal, tels que distor­sion, compres­sion modé­li­sée, compres­sion multi­bande, destruc­tion sono­re…). Chaque partie dispose d’un départ vers les deux premiers effets, il existe aussi un départ de l’ef­fet de varia­tion vers l’unité de réverbe. Les retours sont ensuite mélan­gés au signal sec avec niveaux et pano­ra­miques, avant d’at­taquer l’ef­fet maître placé en insert stéréo. En bout de chaîne, il y a encore un EQ maître 5 bandes (Peaking / Shel­ving pour les bandes centrales, Shel­ving pour les bandes extrêmes). On frise donc les 40 multief­fets dans un Montage, avec une qualité de très haut niveau !

Gros arpé­gia­teur, petit séquen­ceur

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Depuis le premier Motif, Yamaha a démon­tré qu’il savait incor­po­rer des éléments ryth­miques dans ses synthés-works­ta­tions. Les arpé­gia­teurs n’ont cessé de progres­ser et on est bien loin aujour­d’hui des modes basiques up & down et Random… Sur le Montage, l’ar­pé­gia­teur offre 10.239 motifs Presets clas­sés par caté­go­rie, suivant leur desti­na­tion ou leur mode de jeu : arpèges géné­rés à partir d’une seule note, motifs ryth­miques pilo­tés par des accords, motifs de batte­rie, modu­la­tions de para­mètres, séquences hybrides, Mega Voices (motifs utili­sant des multié­chan­tillons complexes d’ins­tru­ments très réalistes, injouables à la main). Chaque partie sonore dispose de 8 varia­tions d’ar­pèges que l’on peut choi­sir avec les 8 boutons du pavé de droite. On peut lancer l’ar­pège de diffé­rentes manières : tant que les notes sont main­te­nues, dès que les notes sont jouées ou alter­na­ti­ve­ment.

4 des 8 enco­deurs peuvent modu­ler l’ar­pé­gia­teur en temps réel : swing, signa­ture tempo­relle, temps de Gate et vélo­cité. Les autres para­mètres de repro­duc­tion sont très nombreux : ordre des notes, bouclage, quan­ti­fi­ca­tion, limite de note, octaves de trans­po­si­tion d’ar­pège (-3 à +3), effets aléa­toires (déclen­che­ment de bruits liés au jeu d’un instru­ment, par exemple pour simu­ler les frets d’une guitare). Depuis l’OS 1.2, le Montage permet de créer ses propres arpèges par extrac­tion d’une partie de Song et de les sauve­gar­der au sein de 256 empla­ce­ments Utili­sa­teur (en banque interne ou dans chacune des 8 biblio­thèques). On choi­sit pour cela la portion de Song à expor­ter, le type de notes à géné­rer (suivi, fixe, suivi de la note d’ori­gine) et les pistes de desti­na­tion dans le motif d’ar­pège (4 pistes de 16 notes maxi­mum). L’OS V3 crée cette possi­bi­lité au sein-même du séquen­ceur de motifs, ce qui est plus simple à l’usage. Pour clore ce para­graphe, signa­lons qu’en mode clavier maître, on peut avoir 8 instances d’ar­pèges qui tournent en même temps. Du lourd !

Séquen­ceur revi­sité, mais…

Jusqu’à présent, le Montage inté­grait un séquen­ceur Midi basique 16 pistes, capable d’en­re­gis­trer 130.000 notes dans 64 Songs (la Perfor­mance étant liée à la Song), avec enre­gis­tre­ment unique­ment en temps réel au sein d’une Perfor­mance (avec ou sans quan­ti­fi­ca­tion) et suivant trois modes : Over­dub, rempla­ce­ment ou punch in/out. On ne pouvait ni boucler pendant l’en­re­gis­tre­ment, ni éditer la moindre piste une fois enre­gis­trée, ne serait-ce que chan­ger un pain sur une note. On pouvait ensuite expor­ter une Song vers un PC, l’édi­ter puis la réim­por­ter dans le Montage au format SMF0 ou 1, via un logi­ciel faci­li­tant gran­de­ment les échanges de données (cf. chapitre suivant). Bon…

Cette fois-ci, le Montage intègre un Perfor­mance Recor­der ; le choix de ce terme, plutôt que séquen­ceur, nous inter­pelle quelque part et en dit long sur la résis­tance de la marque à four­nir un véri­table séquen­ceur. Bref, qu’avons-nous cette fois ? La capa­cité passe à 520.000 notes pour les motifs et 520.000 pour les Songs. Les séquences sont arran­gées en 8 sections (Scènes) de 16 pistes, chaque piste pouvant tota­li­ser 256 mesures. On peut enre­gis­trer en mode boucle avec super­po­si­tion ou effa­ce­ment, ou encore se placer en mode répé­ti­tion (jouer sans enre­gis­trer). Tout ceci faci­lite l’en­re­gis­tre­ment de motifs de batte­rie ou de pistes enchai­nées les unes après les autres sans inter­rompre le flux créa­tif. Il est aussi possible de quan­ti­fier, trans­po­ser, échan­ger, copier, coller, sépa­rer des pistes, divi­ser des pistes drums… On peut aussi ajou­ter et contrô­ler des effets en live sur chaque piste, tels que Swing, Vélo­cité, Gate, roule­ments. Là où ça se gâte, c’est pour éditer un motif avec un mini­mum de préci­sion : on peut juste suppri­mer une note à la volée et c’est tout. Par le moindre éditeur par grille, clavier ou liste dérou­lante ! Les motifs peuvent ensuite être enchai­nés pour être joués tels quels ou expor­tés vers le mode Song. Nous avons du mal à comprendre pourquoi Yamaha n’est pas allé au bout de la démarche avec un vrai séquen­ceur à complè­te­ment éditable. C’est ce que tout le monde deman­de…


Rela­tions exté­rieures

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Le Montage peut rece­voir sur 16 canaux Midi simul­ta­nés, chaque partie étant assi­gnée au canal du même numéro, de manière hélas fixe. En émis­sion, le Montage trans­met initia­le­ment sur le canal de la partie sélec­tion­née, que ce soit à son géné­ra­teur interne ou en externe (Midi DIN et/ou Midi USB). Mais en acti­vant le mode Master Keyboard, le Montage se trans­forme en puis­sant clavier de commandes 8 zones, capable de pilo­ter indif­fé­rem­ment le géné­ra­teur sonore interne et/ou des modules Midi externes : les 8 premiers canaux d’une Perfor­mance peuvent alors être joués simul­ta­né­ment, en couche, en split, selon la fenêtre de vélo­cité, avec arpèges et séquences de mouve­ment multiples. Chaque zone peut aussi trans­mettre certains messages Midi (numé­ros de banques/programmes, tessi­ture, trans­po­si­tion, commandes physiques), avec filtrage précis des données. La V3 de l’OS amène aussi un mode hybride dans lequel on peut sépa­rer les canaux que l’on veut jouer au clavier et ceux que l’on veut pilo­ter depuis l’ex­té­rieur. Les réglages sont sauve­gar­dés au sein des Perfor­mances. C’est donc bien plus puis­sant que ce qu’on pouvait faire sur un Motif, limité à 4 zones, mais ça n’est pas autant que sur un Kronos, un Forte ou un Fantom, qui gèrent indif­fé­rem­ment les 16 canaux en émis­sion / récep­tion au sein de la même confi­gu­ra­tion multi­tim­brale. Passons main­te­nant à l’échange de données : le logi­ciel Montage Connect permet d’échan­ger les Perfor­mance et Songs entre la machine et un ordi­na­teur, soit en auto­no­mie, soit comme plug (VST3/AU). Dans ce dernier cas, on peut trans­fé­rer direc­te­ment les séquences pour les éditer dans sa STAN, par exemple Cubase AI8 livré avec la machine.

Yamaha Montage 6 : Montage 2tof 018.JPG

Pour ce qui est de l’au­dio, le Montage fonc­tionne comme une véri­table inter­face audio USB, avec la possi­bi­lité d’en­voyer jusqu’à 16 canaux stéréo à 44 kHz vers une STAN et d’en rece­voir 3 canaux stéréo. On peut même pous­ser la fréquence à 48/92/192 kHz en émis­sion, mais on est alors limité à 4 canaux stéréo au lieu de 16. Tant qu’on parle d’au­dio, le Montage ne peut pas échan­tillon­ner, mais il peut télé­char­ger des fichiers WAV ou AIF, avec relec­ture en 16 ou 24 bit / 44 kHz stéréo. Enfin, pour ce qui est des banques sons, le Montage est direc­te­ment compa­tible avec les voix des MOTIF XF/XS (et tous les synthés Yamaha compa­tibles via l’édi­teur VST du Motif-XF) pour le moteur AWM2. Pour le moteur FM-X, il faut passer par l’uti­li­taire FM Conver­ter, qui permet de conver­tir les fichiers DX7 (toutes géné­ra­tions), TX-802 et TX816 en banques pour Montage. Pour cela, on peut soit utili­ser des fichiers (Sysex ou DXC), soit raccor­der l’un de ces instru­ments pour en extraire les données (Web Midi sous Chrome). Plus d’in­for­ma­tions à ce lien.

Conclu­sion

Le Montage est devenu une station de travail à part entière. Du coup, il est en compa­rai­son directe avec les Kronos, Fantom et Forte. On appré­cie que Yamaha ait ajouté des fonc­tions séquen­ceur Midi à motifs, faute d’au­dio et d’échan­tillon­nage. Cepen­dant, on regrette que Yamaha ne soit pas allé jusqu’au bout, en n’au­to­ri­sant pas l’édi­tion des notes dans les séquences autre­ment que par une méthode globale capil­lo­trac­tée, présu­mant toujours que tout le monde prépa­rait ses Songs et ses samples dans un synthé hard­ware seul. En revanche, le Montage peut impor­ter ces éléments prépa­rés au préa­lable sur ordi­na­teur sans aucune diffi­culté. Il intègre deux moteurs de synthèse : l’AWM2, qui n’a jamais aussi bien sonné, et la FM, qui apporte un complé­ment précieux pour tous les amou­reux de la synthèse et du beau son. Il dispose de nombreux atouts pour l’ex­pres­si­vité, la nuances et le contrôle, que ce soit avec les mains, les pieds, la bouche ou auto­ma­tique­ment. Il démontre égale­ment une très grosse puis­sance de feu aux rayons poly­pho­nie et multi­tim­bra­lité. Sa construc­tion est très soignée, tout comme ses éditeurs graphiques. C’est donc une station de travail haut de gamme et parfois un peu complexe. Le profes­sion­nel ou l’ama­teur averti sauront en tirer la quin­tes­sence en studio comme sur scène, après un peu d’ef­forts et un passage sur le site Moes­sieurs. Compte tenu des amélio­ra­tions appor­tées depuis la première version, nous remon­tons la note, en atten­dant de pied ferme et de doigts tapo­teurs l’édi­tion totale des séquences. Pour toutes ses quali­tés actuelles, nous recon­dui­sons évidem­ment l’Award Audio­fan­zine Valeur Sûre pour 2019 !

Télé­char­gez les extraits sonores (format FLAC)

  • Yamaha Montage 6 : Montage 2tof 001.JPG
  • Yamaha Montage 6 : Montage 2tof 002.JPG
  • Yamaha Montage 6 : Montage 2tof 003.JPG
  • Yamaha Montage 6 : Montage 2tof 004.JPG
  • Yamaha Montage 6 : Montage 2tof 005.JPG
  • Yamaha Montage 6 : Montage 2tof 006.JPG
  • Yamaha Montage 6 : Montage 2tof 007.JPG
  • Yamaha Montage 6 : Montage 2tof 008.JPG
  • Yamaha Montage 6 : Montage 2tof 009.JPG
  • Yamaha Montage 6 : Montage 2tof 010.JPG
  • Yamaha Montage 6 : Montage 2tof 011.JPG
  • Yamaha Montage 6 : Montage 2tof 012.JPG
  • Yamaha Montage 6 : Montage 2tof 013.JPG
  • Yamaha Montage 6 : Montage 2tof 014.JPG
  • Yamaha Montage 6 : Montage 2tof 015.JPG
  • Yamaha Montage 6 : Montage 2tof 016.JPG
  • Yamaha Montage 6 : Montage 2tof 017.JPG
  • Yamaha Montage 6 : Montage 2tof 018.JPG
  • Yamaha Montage 6 : Montage 2tof 019.JPG
  • Yamaha Montage 6 : Montage 2tof 020.JPG
  • Yamaha Montage 6 : Montage 2tof 021.JPG
  • Yamaha Montage 6 : Montage 2tof 022.JPG
  • Yamaha Montage 6 : Montage 3diag 1 Signal Flow.JPG
  • Yamaha Montage 6 : Montage 3diag 2 Motion Control.JPG
  • Yamaha Montage 6 : Montage 3diag 3 FXs.JPG
  • Yamaha Montage 6 : Montage 3diag 4 Env Follower.JPG

 

Notre avis : 9/10

Award Valeur sûre 2019
2019
Valeur sûre
Award
  • Qualité et polyvalence sonores
  • Qualité audio top niveau
  • Éditeurs graphiques soignés
  • Deux moteurs PCM et FM
  • Mémoire globale colossale
  • Mémoire Flash pour les samples utilisateur
  • Polyphonie très confortable
  • Mouvements sonores complexes
  • Section d'effets surpuissante
  • Multitimbralité 16 canaux
  • Arpégiateur multitimbral 8 canaux
  • Fonction clavier de commande
  • Traitement de sources audio externes
  • Interface MIDI et audio USB multicanal
  • Intégration à une STAN via Montage Connect
  • Compatibilité directe avec les Motif XF/XS
  • Très rapide à l’allumage
  • Edition beaucoup trop limitée des séquences
  • Pas de sampling direct intégré
  • Drum kits limités au générateur AWM2
  • Parfois complexe à comprendre
  • Compatibilité DX7 nécessitant un logiciel externe

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