Introduite au catalogue de la marque new-yorkaise en 1959, la Wilshire est un des designs iconiques des années soixante. Sa forme très ergonomique garantissant un très bon accès aux aigus et sa conception très simple en ont fait un instrument de choix pour de nombreux musiciens à l’époque.

Comme nous l’avait confié Cesar Gueikian dans l’interview que nous avions réalisée avec lui, Epiphone ressort quelques-uns de ses modèles phares dont la Wilshire que j’ai la chance de tester en avant première.
Toute en acajou
Côté électronique, on retrouve deux micros P-90 SoapBar. Certains modèles originaux offraient cette configuration mais d’autres étaient équipés de mini-humbuckers, à partir de 1963. Ces micros P-90 sont contrôlés par un volume et une tonalité chacun et un sélecteur à trois positions qui dispose de son cerclage en plastique « rhythm/treble » comme sur les Les Paul et SG. Les potentiomètres sont des CTS.
Un son direct et précis ?
On monte encore le volume de notre tête Marshall Plexi qu’on vient même booster avec un Xotic EP Booster pour ce grain bien vintage. La Wilshire est toujours aussi à l’aise bien que le son devienne un peu brouillon. C’est cependant ce qui m’a plu : on a un instrument avec une identité très roots, garage et presque punk dans l’esprit. Bien sûr, la polyvalence n’est pas son point fort mais sa personnalité est sa force. Les grosses saturations prennent une saveur particulière et on reconnaît toujours ce timbre vintage. Le sustain n’est toujours pas là mais ce n’est pas ce qu’on demande à la guitare. J’ai pris beaucoup de plaisir à enchaîner les rythmiques simples et les riffs des premiers albums des Who. Les morceaux Rhythm’n’Blues comme ceux que pouvaient jouer Jimi Hendrix à l’époque sonnent très bien aussi sur cette Wilshire. J’ai poussé un peu la guitare dans ses retranchements en plaçant une fuzz (la Catalinbread Giygas testée dans nos colonnes) et ai été très agréablement surpris. Le côté boueux et baveux de la fuzz s’est très bien marié avec la personnalité directe et roots de la Wilshire.

- Clean – All PU’s02:06
- Crunch – All PU’s + volume tweak02:58
- Lead – All PU’s + volume tweak03:42
- Fuzz – All PU’s02:36
Plutôt réussie !
En parcourant l’histoire du modèle au fil de différents ouvrages consacrés à la marque, j’ai compris qu’Epiphone s’était basé sur les toutes premières Wilshire pour concevoir cette nouvelle version. Seul le badge « bikini » Epiphone qui orne la tête et le cordier StopBar ne sont pas conformes à l’original. À part cela, tout y est ! Les finitions sont impeccables et la lutherie est saine. La guitare m’a beaucoup surpris par sa résonance à vide, surtout pour son gabarit réduit. Design symétrique, micros P-90, placement des contrôles sur la table, plaque « papillon », tout est conforme aux modèles construits entre 1959 et 1963, comme ceux qu’a pu jouer Jimi Hendrix au début de sa carrière. Si le premier contact est un peu décevant, plus on joue cette Wilshire plus on apprend à l’aimer.
Proposée au tarif de 449 €, elle a un rapport qualité/prix assez moyen mais fait voyager dans le temps !