Il y a deux ans, très exactement, Novation prenait tout le monde par surprise en sortant le Circuit. Personne ne s'attendait en effet à l'arrivée de ce petit synthé séquenceur sampler qui a su conquérir un public de plus en plus important, notamment en corrigeant petit à petit les lacunes relevées lors de son entrée sur le marché.
Pour information, rappelons que le Circuit était basé principalement sur le moteur de synthèse issu du Mininova, un synthétiseur numérique de la marque anglaise. Avec le Mono Station, c’est aujourd’hui au tour d’un autre synthétiseur de Novation d’être ainsi « circuité », j’ai nommé la Bass Station 2, l’un des synthétiseurs analogiques plus emblématiques du fabricant. Et le tout pour 479 € en moyenne, soit 90 € de plus que le synthétiseur dont il s’inspire, et environ 200 € de plus que le Circuit d’origine !
Voyons cela !
Tour du propriétaire
Bien, alors comme d’habitude, procédons d’abord par un petit « unboxing » textuel. Outre l’appareil lui-même, on trouve dans la boîte un bloc d’alimentation avec un adaptateur pour les prises britanniques (on reconnaît la nationalité du fabricant…), trois mini-câbles de conversion MIDI DIN/mini-jack, un câble USB standard et un guide de mise en route. Le mode d’emploi complet est à télécharger en PDF sur le site de Novation. L’enregistrement du Mono Station nous donnera également accès à 3Go de samples de chez Loopmasters.
Le Mono Station est un beau petit bébé de 240 × 250 × 54 mm et de 1,19 kg, un poil plus dodu que son grand frère le Circuit. Dès le premier contact, la matrice de pads rappelle que l’on est bien dans la famille Circuit. Toutefois, à la vue des potards, faders d’enveloppe et poussoirs, on comprend que l’on n’est plus dans le côté numérique et il faut bien le dire un peu cryptique du Circuit d’origine. On est déjà visuellement dans un environnement analogique de type : un bouton/une fonction (ou peu s’en faut). Mais entrons plus dans les détails.
La matrice de 8×4 pads est la même que celle du Circuit. On retrouve tout autour d’elle les différents poussoirs permettant d’accéder aux différentes vues et pages de paramètres. C’est au-dessus que nous trouvons tous les éléments relatifs à la partie « synthèse ». À côté du bouton de volume en haut à gauche, nous trouvons tout d’abord le réglage du tempo accompagné d’un bouton de battue (tap tempo). Puis vient la section LFO, les faders d’enveloppe et la matrice de modulation. En dessous, nous trouvons tout d’abord la partie « génération sonore », avec les sections correspondant aux deux oscillateurs (choix des formes d’ondes et accordage) et la section de mixage avec des boutons de volume pour ces mêmes oscillateurs, ainsi que pour le sub-oscillateur, le générateur de bruit, l’entrée audio et le modulateur en anneau. Ensuite, nous avons la partie filtre et enfin la distorsion générale.
On notera que les boutons de volume bénéficient d’un éclairage interne dont le niveau change en fonction de la valeur de volume, laquelle peut varier d’un preset à l’autre. Oui, je parle de presets car le Mono Station a beau être un synthétiseur analogique, il n’en reste pas moins piloté numériquement, ce qui lui permet de mémoriser les états de configuration de tous ses paramètres !
Les autres encodeurs reprennent le mode de fonctionnement de ceux du Circuit d’origine, avec une LED située en-dessous d’eux et dont l’intensité varie en fonction de la valeur du paramètre qu’ils contrôlent. Je reviendrai plus en détail sur tous les aspects de la génération sonore et les possibilités de manipulation associées dans le courant de cet article.
Pour finir ce tour extérieur du propriétaire, saluons la richesse des connectiques situées en face arrière. On y trouve en effet, outre la prise de connexion au secteur et la prise USB, pas moins de 5 connexions CV (Note Out Gate, Note Out CV, Clock In, Clock Out et surtout CV Aux qui permet de piloter n’importe quel paramètre CV), trois prises MIDI au format mini-jack (In, Out et Trough), ainsi qu’une entrée audio et une sortie ligne mono, toutes deux au format jack 6,35 mm. La sortie casque (non indépendante) se trouve quant à elle en face avant, bien vu. Par rapport au Circuit d’origine, on notera toutefois deux grosses disparitions : l’alimentation par piles, et le haut-parleur intégré.
Mais il est temps maintenant pour nous de plonger dans le vif du sujet, à savoir le fonctionnement de la bête.
Le principe de la paraphonie
Pour bien comprendre comme fonctionne le Circuit Mono Station, il nous faut revoir certaines bases de synthèse. Dans sa communication, Novation parle du Mono Station comme d’un synthétiseur « paraphonique ». Kézako ? Le principe d’un synthétiseur est d’avoir un oscillateur qui produit un signal qui, après moults traitements (ou pas) notamment via des filtres, va rejoindre un étage d’amplification pour devenir audible à l’être humain.
Dans le cas d’un synthé monodique, s’il peut y avoir plusieurs oscillateurs, ils ne peuvent jouer qu’une seule note à la fois, et conjointement (un oscillateur ne peut pas jouer un Sol pendant qu’un autre joue un Mi, sauf si on désaccorde l’un des oscillateurs mais c’est une autre question). Dans le cas d’un synthétiseur polyphonique, les oscillateurs peuvent jouer plusieurs notes à la fois, et chacune de ces notes est indépendante des autres (si on joue un accord, on entendra toutes les notes dans le cadre de la polyphonie maximale autorisée, et une note relâchée n’entraînera pas la disparition des autres). Eh bien, la paraphonie, pour faire simple, c’est un peu un mélange des deux principes précédents. C’est-à-dire que plusieurs notes pourront être jouées simultanément mais qu’une seule note aura la pré-éminence sur les autres. En fait tout cela est lié au nombre de circuits d’amplification et de déclenchement de notes présents sur un synthétiseur, mais pour plus de détails je vous invite à lire cet article et celui-ci.
En ce qui concerne le Mono Station, ce sont les notes jouées par l’oscillateur 1 qui prévalent sur celles jouées par l’oscillateur 2.
Novation a toutefois prévu un mode alternatif qui permet aux notes de l’oscillateur 2 de ne pas être coupées lorsque celles de l’oscillateur 1 le sont, et surtout d’être jouées totalement indépendamment de celles de l’oscillateur 1, ce qui est très bien vu. Mais pour en revenir à la communication de Novation, ce n’est pas anodin si la marque insiste sur la paraphonie de son produit. En effet, cette dernière représente une évolution par rapport au Bass Station 2 dont les deux oscillateurs ne peuvent être activés indépendamment. Sans compter les capacités avancées de séquençage offertes par l’ADN « Circuit » du Mono Station, et sur lesquelles nous reviendrons plus loin, la paraphonie par elle-même offre déjà des possibilités sonores passablement étendues.
La création et la gestion du son
Il est d’ailleurs grand temps de parler du son ! C’est clairement l’un des points forts du Mono Station. Celui-ci est généré principalement par deux oscillateurs analogiques contrôlés numériquement (DCO). Ceux-ci peuvent produire des ondes sinusoïdales, triangulaires, en dent de scie ascendante ou encore à impulsions. Leur hauteur de base peut être réglée via le sélecteur de « Range », nomenclaturé selon les unités de tirettes d’orgue, de 16' pour les fréquences les plus graves à 2' pour les plus élevées. À ce paramètre de hauteur s’ajoutent les deux paramètres d’accordage (fin et grossier), ainsi encore qu’un autre dédié à la manipulation du pitch. Décidément, il y a déjà de quoi faire yototer les fréquences dans tous les sens ! À tout cela, l’on ajoutera encore la possibilité de modifier la largeur d’impulsion pour les ondes pulsées. Enfin, chacun des oscillateurs dispose de son propre contrôle de volume au sein de la section de mixage du synthé.
Mais il n’y a pas que les volumes qui soient réglés individuellement pour chaque oscillateur : tous les paramètres que je viens de vous citer le sont. Je vous laisse imaginer déjà ce que cela peut donner ! Enfin, les signaux des deux oscillateurs peuvent être combinés grâce à un modulateur en anneau dont le volume de sortie est également accessible dans la partie dédiée au mixage. Mais ce n’est pas tout ! Car à tout cela viennent s’ajouter d’autres sources sonores. On a ainsi un générateur de fréquences basses (sub-oscillateur), couplé à l’oscillateur 1 mais disposant également de son propre réglage de volume, un générateur de bruit et enfin un circuit acheminant un signal externe. Grâce à ce dernier l’on peut d’ailleurs créer de très intéressants effets de feedback. Et le filtre étant résonant, il peut lui aussi servir de source sonore supplémentaire. Tous les sons avec l’intégralité de leurs paramètres sont sauvegardables dans 32 emplacements physiques. Via le logiciel Components (voir encadré) on peut ensuite libérer lesdits emplacements physiques en transférant leur contenu sur un ordinateur.
La manipulation du son
Dans le Circuit d’origine, les paramètres sont pilotables via des macros. Dans un premier temps à la sortie de l’appareil, on ne disposait pas des informations sur la nature des paramètres pilotés par lesdites macros. Le fabricant arguait à l’époque que cela relevait de la volonté d’obliger les utilisateurs à ne plus se cantonner à la manipulation des paramètres habituels et à expérimenter davantage. Dans mon banc d’essai de l’époque, j’avais relevé la nature potentiellement frustrante d’une telle démarche. Cela a bien évolué depuis, notamment grâce au logiciel de paramétrage « Component » utilisable sur tous les derniers synthétiseurs hardware de la marque (Peak, Circuit et donc bien sûr le Circuit Mono Station ici présent), et sur lequel je reviendrai en fin d’article.
Mais ne nous égarons pas. Sur le Mono Station, plus de macros potentiellement obscures, tous les paramètres sont accessibles directement en façade. Tous sont midifiés – excellente chose – et tous les encodeurs ou faders (mais pas les boutons) peuvent faire l’objet comme je le disais plus haut d’une automation au sein des lignes de séquençage des oscillateurs, à l’instar des encodeurs de macros du Circuit d’origine. Chaque ligne d’automation ainsi créée peut également être supprimée individuellement à tout moment.
Les outils de manipulation sonore dont nous disposons sur le Mono Station sont les suivants : un générateur d’enveloppe, un LFO, un filtre résonant équipé de son propre circuit de distorsion et une distorsion générale. À noter que le filtre peut être passe-bas, passe-haut ou passe-bande, qu’il dispose d’une fonction de key tracking avec un taux d’activation paramétrable, ainsi que deux réglages de pentes – 2 et 4 pôles. On appréciera le fait de pouvoir exclure le deuxième oscillateur et le générateur de bruit du circuit de filtrage.
Pour rester dans la philosophie analogique générale du produit, les effets numériques du Circuit d’origine ont disparu. En revanche, Novation nous gratifie d’une matrice de modulation particulièrement bien pensée. Celle-ci permet d’associer quatre sources (enveloppe, LFO, séquence de modulation et vélocité) à 8 destinations (distorsion, CV aux, étage d’amplification, filtre et, pour chacun des deux oscillos individuellement, le pitch et la largeur d’impulsion des formes d’ondes pulsées). Et ce de manière totalement libre ! On peut en effet affecter plusieurs destinations à une même source et vice versa, plusieurs sources à une même destination. Qui plus est, le taux d’influence de chaque source sur chaque destination peut être réglé individuellement. Et malgré la complexité des interconnexions ainsi créées, le tout est d’une ergonomie parfaite et immédiatement compréhensible. Du grand art !
Mais assez discuté du son, écoutons-le.
- séquence 1 00:10
- séquence 2 00:34
- séquence 3 00:20
- séquence 4 00:50
- séquence 5 00:32
- séquence 6 00:10
Et maintenant le dernier exemple audio précédent reproduit ici avec le feedback cité plus haut dû à la liaison entre la sortie et l’entrée audio :
La matrice de pads et le séquençage
Les exemples présentés ci-dessus nous permettent non seulement de découvrir la nature et la qualité des sons produits par le Mono Station, mais également de nous faire une opinion sur ses capacités de séquençage.
Intéressons-nous tout d’abord à la matrice de pads. Celle-ci fonctionne globalement selon les principes établis par le Circuit d’origine. Les pads en eux-même sont de la même qualité que ceux du Circuit… et ont globalement également le même défaut : ils pourraient être à mon sens davantage sensibles à la vélocité, surtout dans les faibles niveaux de frappe qui sont très mal interprétés.
La matrice permet la navigation entre différentes vues. On peut ainsi alterner notamment entre le « clavier » de jeu, le choix des gammes, le séquenceur, la liste des séquences (sessions), celle des patches sonores et différentes vues de paramétrage. Chaque vue est activable par un bouton dédié. Tout comme sur le Circuit d’origine et le Launchpad Pro, une pression longue sur ce bouton entraîne une activation temporaire de la vue associée, laquelle disparaîtra en relâchant ledit bouton, alors qu’une pression courte entraîne une activation définitive de la vue concernée. Toujours aussi pratique.
Mais intéressons-nous plus particulièrement au séquençage. Le Circuit d’origine permettait de créer quatre lignes de séquences distinctes, deux pour les deux oscillateurs numériques du synthétiseur et deux pour la boîte à rythmes intégrée ou des samples importés. Avec le Mono Station, nous conservons les lignes de séquençage pour les deux oscillateurs (analogiques à contrôle numérique cette fois-ci je le rappelle, et non plus intégralement numériques), et nous perdons celles dédiées à la boîte à rythmes/sampler… faute de boîte à rythme/sampler, c’est logique ! Ces deux dernières lignes sont remplacées par une ligne de séquençage dite de modulation, dédiée au pilotage des huit paramètres de destination de la matrice de modulation du synthétiseur évoquée dans le paragraphe précédent. Cette ligne de séquence dédiée à la modulation apporte un vrai plus, car une judicieuse utilisation de cette dernière vous offrira dans les faits les fonctionnalités d’un second LFO.
Concernant globalement la programmation des séquences, on retrouve la même simplicité que sur le Circuit d’origine, et les habitués de ce dernier ne seront pas perdus. Les lignes de séquences en question se construisent toujours selon le principe de patterns pouvant s’enchaîner les uns aux autres. Toutes les lignes de séquence ainsi que tous les paramètres de son associés sont sauvegardables au sein de 32 emplacements physiques dans l’appareil, appelés « sessions », avec des couleurs différentes si on le souhaite. A l’instar des patches sonores, on peut transférer les sessions complètes sur son ordinateur.
Revenons à la création des séquences elles-mêmes. Contrairement à celles du Circuit d’origine, les lignes de séquence ne disposent plus du même nombre de patterns. L’oscillateur 1 dispose de 16 patterns, l’oscillateur 2 et la modulation de paramètres de huit patterns chacun. Sachant que chaque pattern peut compter jusqu’à seize pas, on aura donc un total possible de 256 pas pour la séquence de l’oscillateur 1 et de 128 pas chacune pour les séquences de l’oscillateur 2 et de la modulation de paramètre. On pourra éventuellement regretter que cette différence de nombre de pas entre les lignes de séquence ne permette pas de créer une séquence commune continue de 256 pas entre les deux oscillateurs et les paramètres modulés par la séquence dédiée. Tant pis.
Bien entendu, les séquences peuvent non seulement être programmées pas à pas, mais également être enregistrées directement. Dans les deux cas, ce sera toujours un bonheur de pouvoir bénéficier de véritables notes piquées, la durée de chaque pas de séquence pouvant être diminuée jusqu’à 1/6e de la durée de pas prévue par défaut. On appréciera aussi fortement de pouvoir choisir des divisions temporelles ternaires pour les pas de séquence, ainsi que de pouvoir bénéficier d’une gestion du swing.
Les patterns d’un oscillateur peuvent être copiés dans les emplacements de patterns de l’autre oscillateur. Si l’on a programmé plusieurs patterns, tous ne sont pas obligatoirement lus par la séquence en cours. On peut ainsi choisir une suite de patterns définie par un pattern de début et un de fin, et laisser les autres patterns de la session en dehors de la séquence en cours. Cela peut sembler un peu compliqué dit comme cela, mais c’est très pratique dans plusieurs cas de figure. Tout d’abord, on peut souhaiter conserver certains patterns sans les intégrer à une séquence particulière, parce que l’on trouve qu’ils renferment des idées musicales intéressantes mais pas forcément compatibles avec le reste de la séquence. On peut aussi ne vouloir les déclencher que manuellement, à certains moments précis. Enfin, il peut être intéressant de ne réserver certains patterns qu’au jeu en direct, grâce à la possibilité déjà présente dans le Circuit d’origine de sauvegarder individuellement dans chaque pas d’une séquence des configurations précises de paramètres. On peut ainsi, pendant que l’on joue d’une main, déclencher de l’autre des configurations de paramètres spécifiques et alterner entre elles à sa guise en appuyant sur les pas de séquence.
Chaque pattern peut bénéficier d’options de lecture particulières, avoir sa propre longueur, et commencer et terminer par le pas que l’on souhaite du moment que tous les pas impliqués sont contigus entre eux. On notera que l’on peut même définir directement la longueur des pas via une série de pads symbolisant des durées pré-établies. Un mode « smooth » permet d’adoucir les transitions entre les pas de séquence. Enfin, chaque séquence dispose de son propre tempo. Toutefois, si les séquences sont lues à la suite les unes des autres, elles adopteront toutes le tempo de la séquence d’origine.
Globalement et pour clore ce paragraphe, on peut dire que l’utilisation de la matrice de pads et la création de séquences ne dérogent quasiment pas à l’ergonomie et au workflow initiés par le Circuit premier du nom, toujours aussi agréables. Mais il y a toutefois une chose que je souhaiterais souligner. En effet, je déplore fortement la disparition totalement inexplicable de la fonction « Nudge » présente sur le Circuit d’origine, et qui permet de déplacer une séquence du nombre de pas que l’on souhaite vers la gauche ou vers la droite, particulièrement pratique pour recaler un enregistrement manuel un peu imprécis. Sur le Mono Station, cette fonction-là n’existe tout simplement plus ! Cela rend l’enregistrement manuel d’une séquence d’autant plus risqué que l’appareil ne dispose pas non plus d’une quelconque fonction de métronome (qui peut toutefois toujours être bidouillée par le séquençage d’un son tous les temps, par exemple).
Conclusion
Autant le Circuit premier du nom avait été développé à l’origine autour des concepts d’expérimentation ludique et de tâtonnement fertile rendus possibles par la technologie numérique, autant on assiste avec le Circuit Mono Station ici présent au retour des paramètres clairement identifiés et du principe du « un bouton/une fonction » typiques des synthétiseurs analogiques.
Normal, me direz-vous, si l’on considère que le Mono Station est un héritier du Bass Station 2 du même fabricant. Il en a hérité des principales qualités : le son gras des oscillateurs analogiques, mais également la flexibilité du pilotage numérique avec notamment la midification de tous les paramètres. Si l’on ne s’en tient qu’à la partie synthèse, il va même parfois plus loin que son glorieux prédécesseur, en offrant notamment la paraphonie de deux voix et une matrice de modulation aussi puissante que simple à utiliser.
Mais le Circuit Mono Station, c’est aussi un… Circuit, dont il reprend à peu de choses près toutes les qualités de séquençage. Ergonomie et simplicité s’avèrent être les maîtres mots. Toutefois, on regrettera fortement la disparition de la fonction permettant de recaler à volonté un pattern, ainsi que la non-évolution des pads dont le peu de sensibilité aux vélocités basses traduit toujours aussi mal les frappes douces, ou encore l’asymétrie du nombre de patterns des différentes lignes de séquençage d’une même session qui empèche la progression parallèle et continue des séquences au-delà de 128 pas.