Se connecter
Se connecter

ou
Créer un compte

ou
Test écrit
61 réactions

Test du Novation Circuit Mono Station - La station debout

9/10
Award Valeur sûre 2017
2017
Valeur sûre
Award

Il y a deux ans, très exactement, Novation prenait tout le monde par surprise en sortant le Circuit. Personne ne s'attendait en effet à l'arrivée de ce petit synthé séquenceur sampler qui a su conquérir un public de plus en plus important, notamment en corrigeant petit à petit les lacunes relevées lors de son entrée sur le marché.


Test du Novation Circuit Mono Station : La station debout

Pour infor­ma­tion, rappe­lons que le Circuit était basé prin­ci­pa­le­ment sur le moteur de synthèse issu du Mini­nova, un synthé­ti­seur numé­rique de la marque anglaise. Avec le Mono  Station, c’est aujour­d’hui au tour d’un autre synthé­ti­seur de Nova­tion d’être ainsi « circuité », j’ai nommé la Bass Station 2, l’un des synthé­ti­seurs analo­giques plus emblé­ma­tiques du fabri­cant. Et le tout pour 479 € en moyenne, soit 90 € de plus que le synthé­ti­seur dont il s’ins­pire, et envi­ron 200 € de plus que le Circuit d’ori­gine !

Voyons cela !

Tour du proprié­taire 

 

général

Bien, alors comme d’ha­bi­tude, procé­dons d’abord par un petit « unboxing » textuel. Outre l’ap­pa­reil lui-même, on trouve dans la boîte un bloc d’ali­men­ta­tion avec un adap­ta­teur pour les prises britan­niques (on recon­naît la natio­na­lité du fabri­cant…), trois mini-câbles de conver­sion MIDI DIN/mini-jack, un câble USB stan­dard et un guide de mise en route. Le mode d’em­ploi complet est à télé­char­ger en PDF sur le site de Nova­tion. L’en­re­gis­tre­ment du Mono Station nous donnera égale­ment accès à 3Go de samples de chez Loop­mas­ters.

Le Mono Station est un beau petit bébé de 240 × 250 × 54 mm et de 1,19 kg, un poil plus dodu que son grand frère le Circuit. Dès le premier contact, la matrice de pads rappelle que l’on est bien dans la famille Circuit. Toute­fois, à la vue des potards, faders d’en­ve­loppe et pous­soirs, on comprend que l’on n’est plus dans le côté numé­rique et il faut bien le dire un peu cryp­tique du Circuit d’ori­gine. On est déjà visuel­le­ment dans un envi­ron­ne­ment analo­gique de type : un bouton/une fonc­tion (ou peu s’en faut). Mais entrons plus dans les détails.

boutons volume

La matrice de 8×4 pads est la même que celle du Circuit. On retrouve tout autour d’elle les diffé­rents pous­soirs permet­tant d’ac­cé­der aux diffé­rentes vues et pages de para­mètres. C’est au-dessus que nous trou­vons tous les éléments rela­tifs à la partie « synthèse ». À côté du bouton de volume en haut à gauche, nous trou­vons tout d’abord le réglage du tempo accom­pa­gné d’un bouton de battue (tap tempo). Puis vient la section LFO, les faders d’en­ve­loppe et la matrice de modu­la­tion. En dessous, nous trou­vons tout d’abord la partie « géné­ra­tion sonore », avec les sections corres­pon­dant aux deux oscil­la­teurs (choix des formes d’ondes et accor­dage) et la section de mixage avec des boutons de volume pour ces mêmes oscil­la­teurs, ainsi que pour le sub-oscil­la­teur, le géné­ra­teur de bruit, l’en­trée audio et le modu­la­teur en anneau. Ensuite, nous avons la partie filtre et enfin la distor­sion géné­rale.

On notera que les boutons de volume béné­fi­cient d’un éclai­rage interne dont le niveau change en fonc­tion de la valeur de volume, laquelle peut varier d’un preset à l’autre. Oui, je parle de presets car le Mono Station a beau être un synthé­ti­seur analo­gique, il n’en reste pas moins piloté numé­rique­ment, ce qui lui permet de mémo­ri­ser les états de confi­gu­ra­tion de tous ses para­mètres !

Les autres enco­deurs reprennent le mode de fonc­tion­ne­ment de ceux du Circuit d’ori­gine, avec une LED située en-dessous d’eux et dont l’in­ten­sité varie en fonc­tion de la valeur du para­mètre qu’ils contrôlent. Je revien­drai plus en détail sur tous les aspects de la géné­ra­tion sonore et les possi­bi­li­tés de mani­pu­la­tion asso­ciées dans le courant de cet article.

arrière

Pour finir ce tour exté­rieur du proprié­taire, saluons la richesse des connec­tiques situées en face arrière. On y trouve en effet, outre la prise de connexion au secteur et la prise USB, pas moins de 5 connexions CV (Note Out Gate, Note Out CV, Clock In, Clock Out et surtout CV Aux qui permet de pilo­ter n’im­porte quel para­mètre CV), trois prises MIDI au format mini-jack (In, Out et Trough), ainsi qu’une entrée audio et une sortie ligne mono, toutes deux au format jack 6,35 mm. La sortie casque (non indé­pen­dante) se trouve quant à elle en face avant, bien vu. Par rapport au Circuit d’ori­gine, on notera toute­fois deux grosses dispa­ri­tions : l’ali­men­ta­tion par piles, et le haut-parleur inté­gré. 

Mais il est temps main­te­nant pour nous de plon­ger dans le vif du sujet, à savoir le fonc­tion­ne­ment de la bête.

Le prin­cipe de la para­pho­nie

Pour bien comprendre comme fonc­tionne le Circuit Mono Station, il nous faut revoir certaines bases de synthèse. Dans sa commu­ni­ca­tion, Nova­tion parle du Mono Station comme d’un synthé­ti­seur « para­pho­nique ». Kézako ? Le prin­cipe d’un synthé­ti­seur est d’avoir un oscil­la­teur qui produit un signal qui, après moults trai­te­ments (ou pas) notam­ment via des filtres, va rejoindre un étage d’am­pli­fi­ca­tion pour deve­nir audible à l’être humain.

boutons oscillateurs

Dans le cas d’un synthé mono­dique, s’il peut y avoir plusieurs oscil­la­teurs, ils ne peuvent jouer qu’une seule note à la fois, et conjoin­te­ment (un oscil­la­teur ne peut pas jouer un Sol pendant qu’un autre joue un Mi, sauf si on désac­corde l’un des oscil­la­teurs mais c’est une autre ques­tion). Dans le cas d’un synthé­ti­seur poly­pho­nique, les oscil­la­teurs peuvent jouer plusieurs notes à la fois, et chacune de ces notes est indé­pen­dante des autres (si on joue un accord, on enten­dra toutes les notes dans le cadre de la poly­pho­nie maxi­male auto­ri­sée, et une note relâ­chée n’en­traî­nera pas la dispa­ri­tion des autres). Eh bien, la para­pho­nie, pour faire simple, c’est un peu un mélange des deux prin­cipes précé­dents. C’est-à-dire que plusieurs notes pour­ront être jouées simul­ta­né­ment mais qu’une seule note aura la pré-éminence sur les autres. En fait tout cela est lié au nombre de circuits d’am­pli­fi­ca­tion et de déclen­che­ment de notes présents sur un synthé­ti­seur, mais pour plus de détails je vous invite à lire cet article et celui-ci.

En ce qui concerne le Mono Station, ce sont les notes jouées par l’os­cil­la­teur 1 qui prévalent sur celles jouées par l’os­cil­la­teur 2.

Nova­tion a toute­fois prévu un mode alter­na­tif qui permet aux notes de l’os­cil­la­teur 2 de ne pas être coupées lorsque celles de l’os­cil­la­teur 1 le sont, et surtout d’être jouées tota­le­ment indé­pen­dam­ment de celles de l’os­cil­la­teur 1, ce qui est très bien vu. Mais pour en reve­nir à la commu­ni­ca­tion de Nova­tion, ce n’est pas anodin si la marque insiste sur la para­pho­nie de son produit. En effet, cette dernière repré­sente une évolu­tion par rapport au Bass Station 2 dont les deux oscil­la­teurs ne peuvent être acti­vés indé­pen­dam­ment. Sans comp­ter les capa­ci­tés avan­cées de séquençage offertes par l’ADN « Circuit » du Mono Station, et sur lesquelles nous revien­drons plus loin, la para­pho­nie par elle-même offre déjà des possi­bi­li­tés sonores passa­ble­ment éten­dues.

La créa­tion et la gestion du son

Il est d’ailleurs grand temps de parler du son ! C’est clai­re­ment l’un des points forts du Mono StationCelui-ci est généré prin­ci­pa­le­ment par deux oscil­la­teurs analo­giques contrô­lés numé­rique­ment (DCO). Ceux-ci peuvent produire des ondes sinu­soï­dales, trian­gu­laires, en dent de scie ascen­dante ou encore à impul­sions. Leur hauteur de base peut être réglée via le sélec­teur de « Range », nomen­cla­turé selon les unités de tirettes d’orgue, de 16' pour les fréquences les plus graves à 2' pour les plus élevées. À ce para­mètre de hauteur s’ajoutent les deux para­mètres d’ac­cor­dage (fin et gros­sier), ainsi encore qu’un autre dédié à la mani­pu­la­tion du pitch. Déci­dé­ment, il y a déjà de quoi faire yoto­ter les fréquences dans tous les sens ! À tout cela, l’on ajou­tera encore la possi­bi­lité de modi­fier la largeur d’im­pul­sion pour les ondes pulsées. Enfin, chacun des oscil­la­teurs dispose de son propre contrôle de volume au sein de la section de mixage du synthé. 

Mais il n’y a pas que les volumes qui soient réglés indi­vi­duel­le­ment pour chaque oscil­la­teur : tous les para­mètres que je viens de vous citer le sont. Je vous laisse imagi­ner déjà ce que cela peut donner ! Enfin, les signaux des deux oscil­la­teurs peuvent être combi­nés grâce à un modu­la­teur en anneau dont le volume de sortie est égale­ment acces­sible dans la partie dédiée au mixage. Mais ce n’est pas tout ! Car à tout cela  viennent s’ajou­ter d’autres sources sonores. On a ainsi un géné­ra­teur de fréquences basses (sub-oscil­la­teur), couplé à l’os­cil­la­teur 1 mais dispo­sant égale­ment  de son propre réglage de volume, un géné­ra­teur de bruit et enfin un circuit ache­mi­nant un signal externe. Grâce à ce dernier l’on peut d’ailleurs créer de très inté­res­sants effets de feed­back. Et le filtre étant réso­nant, il peut lui aussi servir de source sonore supplé­men­taire. Tous les sons avec l’in­té­gra­lité de leurs para­mètres sont sauve­gar­dables dans 32 empla­ce­ments physiques. Via le logi­ciel Compo­nents (voir enca­dré) on peut ensuite libé­rer lesdits empla­ce­ments physiques en trans­fé­rant leur contenu sur un ordi­na­teur.

La mani­pu­la­tion du son

Dans le Circuit d’ori­gine, les para­mètres sont pilo­tables via des macros. Dans un premier temps à la sortie de l’ap­pa­reil, on ne dispo­sait pas des infor­ma­tions sur la nature des para­mètres pilo­tés par lesdites macros. Le fabri­cant arguait à l’époque que cela rele­vait de la volonté d’obli­ger les utili­sa­teurs à ne plus se canton­ner à la mani­pu­la­tion des para­mètres habi­tuels et à expé­ri­men­ter davan­tage. Dans mon banc d’es­sai de l’époque, j’avais relevé la nature poten­tiel­le­ment frus­trante d’une telle démarche. Cela a bien évolué depuis, notam­ment grâce au logi­ciel de para­mé­trage « Component » utili­sable sur tous les derniers synthé­ti­seurs hard­ware de la marque (Peak, Circuit et donc bien sûr le Circuit Mono Station ici présent), et sur lequel je revien­drai en fin d’ar­ticle.

Mais ne nous égarons pas. Sur le Mono Station, plus de macros poten­tiel­le­ment obscures, tous les para­mètres sont acces­sibles direc­te­ment en façade. Tous sont midi­fiés – excel­lente chose – et tous les enco­deurs ou faders (mais pas les boutons) peuvent faire l’objet comme je le disais plus haut d’une auto­ma­tion au sein des lignes de séquençage des oscil­la­teurs, à l’ins­tar des enco­deurs de macros du Circuit d’ori­gine. Chaque ligne d’au­to­ma­tion ainsi créée peut égale­ment être suppri­mée indi­vi­duel­le­ment à tout moment.

matrice de modulation

Les outils de mani­pu­la­tion sonore dont nous dispo­sons sur le Mono Station sont les suivants : un géné­ra­teur d’en­ve­loppe, un LFO, un filtre réso­nant équipé de son propre circuit de distor­sion et une distor­sion géné­rale. À noter que le filtre peut être passe-bas, passe-haut ou passe-bande, qu’il dispose d’une fonc­tion de key tracking avec un taux d’ac­ti­va­tion para­mé­trable, ainsi que deux réglages de pentes – 2 et 4 pôles. On appré­ciera le fait de pouvoir exclure le deuxième oscil­la­teur et le géné­ra­teur de bruit du circuit de filtrage. 

Pour rester dans la philo­so­phie analo­gique géné­rale du produit, les effets numé­riques du Circuit d’ori­gine ont disparu. En revanche, Nova­tion nous grati­fie d’une matrice de modu­la­tion parti­cu­liè­re­ment bien pensée. Celle-ci permet d’as­so­cier quatre sources (enve­loppe, LFO, séquence de modu­la­tion et vélo­cité) à 8 desti­na­tions (distor­sion, CV aux, étage d’am­pli­fi­ca­tion, filtre et, pour chacun des deux oscil­los indi­vi­duel­le­ment, le pitch et la largeur d’im­pul­sion des formes d’ondes pulsées). Et ce de manière tota­le­ment libre ! On peut en effet affec­ter plusieurs desti­na­tions à une même source et vice versa, plusieurs sources à une même desti­na­tion. Qui plus est, le taux d’in­fluence de chaque source sur chaque desti­na­tion peut être réglé indi­vi­duel­le­ment. Et malgré la complexité des inter­con­nexions ainsi créées, le tout est d’une ergo­no­mie parfaite et immé­dia­te­ment compré­hen­sible. Du grand art !

 

Mais assez discuté du son, écou­tons-le.

séquence 1
00:0000:10
  • séquence 1 00:10
  • séquence 2 00:34
  • séquence 3 00:20
  • séquence 4 00:50
  • séquence 5 00:32
  • séquence 6 00:10

Et main­te­nant le dernier exemple audio précé­dent repro­duit ici avec le feed­back cité plus haut dû à la liai­son entre la sortie et l’en­trée audio :

00:0000:00

La matrice de pads et le séquençage

Les exemples présen­tés ci-dessus nous permettent non seule­ment de décou­vrir la nature et la qualité des sons produits par le Mono Station, mais égale­ment de nous faire une opinion sur ses capa­ci­tés de séquençage.

Inté­res­sons-nous tout d’abord à la matrice de pads. Celle-ci fonc­tionne globa­le­ment selon les prin­cipes établis par le Circuit d’ori­gine. Les pads en eux-même sont de la même qualité que ceux du Circuit… et ont globa­le­ment égale­ment le même défaut : ils pour­raient être à mon sens davan­tage sensibles à la vélo­cité, surtout dans les faibles niveaux de frappe qui sont très mal inter­pré­tés.

La matrice permet la navi­ga­tion entre diffé­rentes vues. On peut ainsi alter­ner notam­ment entre le « clavier » de jeu, le choix des gammes, le séquen­ceur, la liste des séquences (sessions), celle des patches sonores et diffé­rentes vues de para­mé­trage. Chaque vue est acti­vable par un bouton dédié. Tout comme sur le Circuit d’ori­gine et le Launch­pad Pro, une pres­sion longue sur ce bouton entraîne une acti­va­tion tempo­raire de la vue asso­ciée, laquelle dispa­raî­tra en relâ­chant ledit bouton, alors qu’une pres­sion courte entraîne une acti­va­tion défi­ni­tive de la vue concer­née. Toujours aussi pratique.

vue sessions

Mais inté­res­sons-nous plus parti­cu­liè­re­ment au séquençage. Le Circuit d’ori­gine permet­tait de créer quatre lignes de séquences distinctes, deux pour les deux oscil­la­teurs numé­riques du synthé­ti­seur et deux pour la boîte à rythmes inté­grée ou des samples impor­tés. Avec le Mono Station, nous conser­vons les lignes de séquençage pour les deux oscil­la­teurs (analo­giques à contrôle numé­rique cette fois-ci je le rappelle, et non plus inté­gra­le­ment numé­riques), et nous perdons celles dédiées à la boîte à rythmes/sampler… faute de boîte à rythme/sampler, c’est logique ! Ces deux dernières lignes sont rempla­cées par une ligne de séquençage dite de modu­la­tion, dédiée au pilo­tage des huit para­mètres de desti­na­tion de la matrice de modu­la­tion du synthé­ti­seur évoquée dans le para­graphe précé­dent. Cette ligne de séquence dédiée à la modu­la­tion apporte un vrai plus, car une judi­cieuse utili­sa­tion de cette dernière vous offrira dans les faits les fonc­tion­na­li­tés d’un second LFO.

Concer­nant globa­le­ment la program­ma­tion des séquences, on retrouve la même simpli­cité que sur le Circuit d’ori­gine, et les habi­tués de ce dernier ne seront pas perdus. Les lignes de séquences en ques­tion se construisent toujours selon le prin­cipe de patterns pouvant s’en­chaî­ner les uns aux autres. Toutes les lignes de séquence ainsi que tous les para­mètres de son asso­ciés sont sauve­gar­dables au sein de 32 empla­ce­ments physiques dans l’ap­pa­reil, appe­lés « sessions », avec des couleurs diffé­rentes si on le souhaite. A l’ins­tar des patches sonores, on peut trans­fé­rer les sessions complètes sur son ordi­na­teur. 

Reve­nons à la créa­tion des séquences elles-mêmes. Contrai­re­ment à celles du Circuit d’ori­gine, les lignes de séquence ne disposent plus du même nombre de patterns. L’os­cil­la­teur 1 dispose de 16 patterns, l’os­cil­la­teur 2 et la modu­la­tion de para­mètres de huit patterns chacun. Sachant que chaque pattern peut comp­ter jusqu’à seize pas, on aura donc un total possible de 256 pas pour la séquence de l’os­cil­la­teur 1 et de 128 pas chacune pour les séquences de l’os­cil­la­teur 2 et de la modu­la­tion de para­mètre. On pourra éven­tuel­le­ment regret­ter que cette diffé­rence de nombre de pas entre les lignes de séquence ne permette pas de créer une séquence commune conti­nue de 256 pas entre les deux oscil­la­teurs et les para­mètres modu­lés par la séquence dédiée. Tant pis.

Bien entendu, les séquences peuvent non seule­ment être program­mées pas à pas, mais égale­ment être enre­gis­trées direc­te­ment. Dans les deux cas, ce sera toujours un bonheur de pouvoir béné­fi­cier de véri­tables notes piquées, la durée de chaque pas de séquence pouvant être dimi­nuée jusqu’à 1/6e de la durée de pas prévue par défaut. On appré­ciera aussi forte­ment de pouvoir choi­sir des divi­sions tempo­relles ternaires pour les pas de séquence, ainsi que de pouvoir béné­fi­cier d’une gestion du swing.

lfo enveloppe

Les patterns d’un oscil­la­teur peuvent être copiés dans les empla­ce­ments de patterns de l’autre oscil­la­teur. Si l’on a programmé plusieurs patterns, tous ne sont pas obli­ga­toi­re­ment lus par la séquence en cours. On peut ainsi choi­sir une suite de patterns défi­nie par un pattern de début et un de fin, et lais­ser les autres patterns de la session en dehors de la séquence en cours. Cela peut sembler un peu compliqué dit comme cela, mais c’est très pratique dans plusieurs cas de figure. Tout d’abord, on peut souhai­ter conser­ver certains patterns sans les inté­grer à une séquence parti­cu­lière, parce que l’on trouve qu’ils renferment des idées musi­cales inté­res­santes mais pas forcé­ment compa­tibles avec le reste de la séquence. On peut aussi ne vouloir les déclen­cher que manuel­le­ment, à certains moments précis. Enfin, il peut être inté­res­sant de ne réser­ver certains patterns qu’au jeu en direct, grâce à la possi­bi­lité déjà présente dans le Circuit d’ori­gine de sauve­gar­der indi­vi­duel­le­ment dans chaque pas d’une séquence des confi­gu­ra­tions précises de para­mètres. On peut ainsi, pendant que l’on joue d’une main, déclen­cher de l’autre des confi­gu­ra­tions de para­mètres spéci­fiques et alter­ner entre elles à sa guise en appuyant sur les pas de séquence.

Chaque pattern peut béné­fi­cier d’op­tions de lecture parti­cu­lières, avoir sa propre longueur, et commen­cer et termi­ner par le pas que l’on souhaite du moment que tous les pas impliqués sont conti­gus entre eux. On notera que l’on peut même défi­nir direc­te­ment la longueur des pas via une série de pads symbo­li­sant des durées pré-établies. Un mode « smooth » permet d’adou­cir les tran­si­tions entre les pas de séquence. Enfin, chaque séquence dispose de son propre tempo. Toute­fois, si les séquences sont lues à la suite les unes des autres, elles adop­te­ront toutes le tempo de la séquence d’ori­gine.

Globa­le­ment et pour clore ce para­graphe, on peut dire que l’uti­li­sa­tion de la matrice de pads et la créa­tion de séquences ne dérogent quasi­ment pas à l’er­go­no­mie et au work­flow initiés par le Circuit premier du nom, toujours aussi agréables. Mais il y a toute­fois une chose que je souhai­te­rais souli­gner. En effet, je déplore forte­ment la dispa­ri­tion tota­le­ment inex­pli­cable de la fonc­tion « Nudge » présente sur le Circuit d’ori­gine, et qui permet de dépla­cer une séquence du nombre de pas que l’on souhaite vers la gauche ou vers la droite, parti­cu­liè­re­ment pratique pour reca­ler un enre­gis­tre­ment manuel un peu impré­cis. Sur le Mono Station, cette fonc­tion-là n’existe tout simple­ment plus ! Cela rend l’en­re­gis­tre­ment manuel d’une séquence d’au­tant plus risqué que l’ap­pa­reil ne dispose pas non plus d’une quel­conque fonc­tion de métro­nome (qui peut toute­fois toujours être bidouillée par le séquençage d’un son tous les temps, par exemple).

 

Conclu­sion

Autant le Circuit premier du nom avait été déve­loppé à l’ori­gine autour des concepts d’ex­pé­ri­men­ta­tion ludique et de tâton­ne­ment fertile rendus possibles par la tech­no­lo­gie numé­rique, autant on assiste avec le Circuit Mono Station ici présent au retour des para­mètres clai­re­ment iden­ti­fiés et du prin­cipe du « un bouton/une fonc­tion » typiques des synthé­ti­seurs analo­giques.

Normal, me direz-vous, si l’on consi­dère que le Mono Station est un héri­tier du Bass Station 2 du même fabri­cant. Il en a hérité des prin­ci­pales quali­tés : le son gras des oscil­la­teurs analo­giques, mais égale­ment la flexi­bi­lité du pilo­tage numé­rique avec notam­ment la midi­fi­ca­tion de tous les para­mètres. Si l’on ne s’en tient qu’à la partie synthèse, il va même parfois plus loin que son glorieux prédé­ces­seur, en offrant notam­ment la para­pho­nie de deux voix et une matrice de modu­la­tion aussi puis­sante que simple à utili­ser.

Mais le Circuit Mono Station, c’est aussi un… Circuit, dont il reprend à peu de choses près toutes les quali­tés de séquençage. Ergo­no­mie et simpli­cité s’avèrent être les maîtres mots. Toute­fois, on regret­tera forte­ment la dispa­ri­tion de la fonc­tion permet­tant de reca­ler à volonté un pattern, ainsi que la non-évolu­tion des pads dont le peu de sensi­bi­lité aux vélo­ci­tés basses traduit toujours aussi mal les frappes douces, ou encore l’asy­mé­trie du nombre de patterns des diffé­rentes lignes de séquençage d’une même session qui empèche la progres­sion paral­lèle et conti­nue des séquences au-delà de 128 pas.

Tarif moyen constaté : 514 €

  • général
  • boutons oscillateurs
  • boutons volume
  • vue sessions
  • matrice de modulation
  • lfo enveloppe
  • arrière

 

Notre avis : 9/10

Award Valeur sûre 2017
2017
Valeur sûre
Award
  • Le son de l’analogique
  • La paraphonie
  • La flexibilité du numérique (presets, midification complète…)
  • La matrice de modulation !!!
  • … et sa ligne de séquençage dédiée
  • La richesse des connexions, avec notamment des CV Clock et Aux
  • Disparition de la fonction « Nudge » de recalage manuel des patterns
  • Pads toujours aussi peu sensibles aux frappes douces
  • Les trois lignes de séquençage qui ne disposent pas du même nombre de patterns

Vous souhaitez réagir à cet article ?

Se connecter
Devenir membre