Doug Aldrich a tout du guitar hero : le look, l’attitude et bien sûr le jeu. Cerise sur le gâteau, le virtuose est rempli de classe et d’humilité, de quoi gonfler un peu plus son capital sympathie.
Aldrich affiche un CV pour le moins complet en ayant fait partie de nombreuses formations, des plus confidentielles que sont Lion et Bad Moon Rising, jusqu’aux monuments du hard rock et du heavy métal que sont Whitesnake et Dio. Après un bref passage aux côtés de Glenn Hughes en 2015, Aldrich a intégré The Dead Daisies en 2016 en lieu et place de Richard Fortus, contraint de quitter le navire pour se concentrer sur la tournée de la (quasi) reformation du line-up classique de Guns N’ Roses. Depuis, l’artiste semble pleinement épanoui dans ce groupe, aussi fun que rock’n’roll, fondé par le musicien/businessman David Lowy et qui abrite en son sein d’autres grands « mercenaires » du circuit (Brian Tichy, Marco Mendoza, John Corabi) et en a vu passer un bon paquet d’autres (Richard Fortus, Dizzy Reed, John Tempesta, Darryl Jones, Charley Drayton). Après la sortie de Make Some Noise l’année dernière, The Dead Daisies publiera l’excellent enregistrement en public Live & Louder le 19 mai prochain dont plusieurs titres ont été captés lors du concert donné à Paris le 08 décembre 2016. Justement, nous y étions, et nous nous sommes entretenus ce jour-là avec Doug Aldrich au sujet de son parcours et de son matériel, qui inclut entre autres pépites un ampli de légende et des pédales singulières. Un exercice auquel il s’est prêté avec autant d’enthousiasme que de sincérité, le tout saupoudré de bonnes anecdotes !
Bonjour Doug. Tu possèdes un jeu au staccato véloce, rapide et précis et ton legato n’est pas en reste ! Lorsque tu étais en route pour devenir un grand guitariste, y a-t-il eu un moment clé qui t’a permis d’accomplir un saut considérable techniquement ?
Merci pour le compliment ! J’apprends encore aujourd’hui à vrai dire ! Je pense ne jamais avoir progressé drastiquement à aucun moment de mon parcours. Mais, peu avant que je ne me mette à donner des cours de guitare au début des années 80, j’ai appris certaines techniques avec lesquelles je me sentais à l’aise. Et lorsque j’ai commencé à donner ces cours, j’ai porté une attention beaucoup plus particulière aux différentes gammes et aux différentes techniques, comme l’aller-retour au médiator, le legato avec des plans simples médiator/pull-off/hammer-on. Lorsque tu répètes ce genre de choses à longueur de journée avec tes élèves, cela accroit considérablement ton endurance et te donne des bases très solides. Puis je devais également m’assurer d’en savoir toujours plus qu’eux et donc d’apprendre beaucoup de techniques différentes, car parmi mes élèves, certains avaient un très bon niveau et pouvaient être susceptibles d’en savoir plus que moi ! Il fallait que je m’assure d’avoir toujours un temps d’avance sur eux. C’est une période pendant laquelle je me suis considérablement amélioré.
De manière générale, lorsque j’avais 18 ans, je n’avais franchement rien d’autre à faire que de jouer de la guitare. J’en jouais toute la journée ! Je ne pensais même pas à sortir pour aller manger quelque chose, je ne pouvais pas me le permettre à l’époque. C’est une période où je me suis vraiment concentré sur la guitare et cela a été primordial. Sinon, je m’inspire toujours de ce qui se passe autour de moi. Que ce soit la façon dont David Lowy (guitariste rythmique de The Dead Daisies) joue de la guitare ou même quand Brian Tichy (batteur de The Dead Daisies et ex-Whitesnake, Billy Idol, Foreigner, Ozzy Osbourne et beaucoup d’autres) joue de la guitare, car nous en avons tout le temps au moins une qui traine à nos côtés en tournée. Si je t’entendais jouer de la guitare, j’y trouverais probablement une source d’inspiration, car tu as certainement des habitudes de jeu spécifiques et différentes des autres, comme tout le monde. Dès que je remarque une façon de faire différente de la mienne, j’essaie de la reproduire.
Pour moi, le fait de vraiment prendre le temps de s’exercer est primordial pour s’améliorer à la guitare. Je conseille à tout le monde de s’exercer régulièrement et si possible au métronome. Je le dis, car il m’arrive encore de sortir du tempo de temps en temps, on ne travaille donc jamais assez au métronome ! C’est toujours bon d’avoir une bonne horloge et un bon sens du rythme et de bien s’entrainer, aussi bien sur son jeu rythmique que sur ses soli. Et si on n’a pas de métronome sous la main, ne pas oublier de battre la mesure avec son pied. J’imagine que beaucoup d’entre vous qui lisez cet article ont un niveau de jeu avancé, mais c’est toujours un rappel important. Quoi qu’il en soit, et cela est valable pour tout le monde, le principal est d’éprouver du plaisir en jouant de la guitare ! Car plus tu éprouves du plaisir, plus tu vas jouer et plus tu vas jouer, plus tu te sentiras à l’aise et plus tu auras du plaisir.
Quand as-tu débuté la guitare ?
J’ai commencé lorsque j’étais enfant, à l’âge de 11 ans. Il n’y avait pas encore de jeux vidéo à l’époque. Cela s’est fait pendant les vacances d’été. Je faisais du skateboard et d’autres sports avec mes copains, mais je me suis retrouvé seul pendant un été, car ils étaient tous partis en vacances. Ma sœur avait une guitare classique à cordes en nylon et un livre pour apprendre les techniques et accords de base. Vu que je n’avais rien à faire, mes amis étant tous partis, je m’y suis mis et j’ai vraiment adoré ça ! J’étais impressionné dès lors que je voyais un guitariste, ce qui n’arrivait finalement pas souvent à l’époque. Je ne voyais quasiment pas de programmes musicaux à la télévision, à l’exception peut-être de certaines émissions tard le soir pendant le weekend. Mis à part un mec qui jouait de temps en temps sur une guitare classique, il était vraiment rare de voir des guitaristes à la télévision, mais quand cela se produisait, j’adorais ça !
Tu as souvent intégré des groupes existants et déjà bien établis. Que ce soit avec des grosses cylindrées comme Whitesnake ou Dio, et même avec ton nouveau groupe The Dead Daisies qui avait déjà publié plusieurs albums avant que tu ne les rejoignes. Comment cela se passe en général ? Est-ce que les formations qui te veulent se disent : « nous choisissons Doug Aldrich pour son style, son jeu, et nous allons lui laisser carte blanche » ou, au contraire, est-ce toi qui essaies de t’adapter au contexte en changeant par exemple de matériel et d’approche selon les personnes avec qui tu joues ?
J’essaie toujours de m’adapter un minimum au contexte. Avec Ronnie James Dio, c’était du métal tandis qu’avec David Coverdale, bien qu’il y avait des moments heavy qui lorgnaient parfois vers le métal, ce n’était pas le même style de musique. Je convenais d’ailleurs mieux à Whitesnake je suppose. Mon intégration fut plus naturelle, sans doute grâce au côté blues de la musique de David Coverdale avec lequel je me sentais très à l’aise, car cela ressemblait à la musique de mes premiers groupes comme Lion qui était très influencé par Whitesnake, Thin Lizzy et Deep Purple. Il y avait une parfaite entente entre moi et Coverdale. Il avait entière confiance en moi. Parfois il me suggérait quelques idées quant à la façon d’approcher telle ou telle chose, mais en règle générale, il me faisait confiance et savait que j’allais lui donner satisfaction. C’était un peu différent avec Ronnie James Dio. J’adorais Ronnie et j’adorais sa voix ainsi que sa musique. C’était du métal, mais du métal très mélodique. C’est justement cet aspect mélodique qui me permettait d’avoir ma place dans son groupe et je possédais suffisamment d’agressivité dans mon jeu pour faire l’affaire pour le reste. Mais j’ai volontairement insufflé une saveur un peu plus métal que ce que je fais d’habitude lorsque j’ai joué avec Ronnie.
Pour insuffler cette saveur plus métal, utilisais-tu du matériel différent ou était-ce majoritairement au niveau de ton jeu ?
Un peu des deux je dirais. Puis il y avait également le travail des ingénieurs du son qui était différent entre les deux groupes. Le mec qui s’occupait de l’enregistrement pour Dio avait une certaine façon de placer les micros et nous nous sommes mis d’accord avec lui sur une égalisation bien spécifique. Avec Whitesnake c’était très différent, car nous avons fini par tout faire nous-mêmes, chose que j’apprécie moins au final. C’est un super moyen pour apprendre, mais cela représente tellement d’efforts pour obtenir LE son de guitare ! Je me souviens que je devenais dingue en studio à passer tout mon temps à changer de son sur l’ampli, puis à changer d’ampli, puis à changer de baffle, puis à changer l’emplacement du micro, etc. J’arrivais à des situations où j’obtenais un bon son de guitare. J’opérais un petit changement pour voir, comme le fait de déplacer le micro, et là j’avais un son parfait qui convenait à merveille à la chanson sur laquelle j’étais en train de bosser. Puis je jouais une autre chanson, et là ce son de guitare ne convenait plus. C’était reparti pour une nouvelle recherche ! Avec du recul, je trouve qu’avec Whitesnake le processus d’enregistrement était quelque peu exagéré. Nous en faisions trop selon moi. Nous cherchions sans cesse la perfection et il y avait trop d’overdubs. Mais c’est ce que David voulait et j’essayais d’accomplir son souhait.
Avec Ronnie, l’enregistrement était beaucoup plus direct, et avec The Dead Daisies il l’est encore plus ! Lorsque tu écoutes notre dernier album Make Some Noise (2016), et même si tu écoutes celui d’avant Revolucion (2015) avec mon prédécesseur Richard Fortus (Guns N’ Roses) à la guitare, tu peux entendre que c’est très direct comme approche avec d’un côté ma guitare, ou celle de Richard, et de l’autre celle de David Lowy. J’aime ça ! Je trouve cette manière de faire très cool ! C’est l’opposé total de Whitesnake où chaque partie était doublée à l’infini jusqu’à obtenir un gigantesque mur de son. C’était bien aussi, le son était énorme, mais il est bon parfois d’avoir un son plus aéré. Ceci étant, j’aime toutes les différentes façons de faire. Mais, au final, tu joues avec ton cœur, tes doigts et ta tête et c’est sympa de garder une approche où l’on peut toujours reconnaitre celui qui est derrière l’instrument.
Parlons matériel en commençant par ton médiator et tes cordes. Qu’utilises-tu ?
Niveau médiator j’utilise la plupart du temps du 0,88 mm. Parfois du 1 mm, mais je les trouve un poil épais. J’utilise les Dunlop Tortex, car je trouve leur matière très résistante. Tu peux jouer très vite et de manière agressive, et ils tiennent parfaitement le coup, contrairement aux anciens médiators en plastique celluloïde qui avaient vite tendance à être écorchés par les cordes ! Je peux jouer avec les Tortex pendant plusieurs jours d’affilée sans problème.
Niveau cordes je suis habituellement sur du 10–46, mais il m’arrive parfois d’essayer des tirants un peu plus forts, comme en ce moment avec du 10–52. J’essaie ce tirant actuellement pour obtenir un son qui grogne davantage en rythmique. Mais si je devais m’arrêter sur un seul tirant, alors ce serait le 10–46. En tout cas pour jouer en Mi ou en Mi bémol. Accordé plus bas que ça, je passe sur du 11. J’aime les cordes en nickel, car elles ont un son plus chaud, plus sombre. Elles ne sont pas aussi clinquantes que des cordes en acier inoxydable. Je vais souvent dans la direction d’un son sombre. C’est pareil avec les amplis. Je les trouve souvent trop brillants alors j’atténue les aigus, sauf vraiment lorsqu’au contraire je trouve qu’ils sonnent de manière trop terne où là je les remonte. Mais généralement je recherche davantage un son sombre.
Passons maintenant à la guitare !
Évidemment j’adore les Les Paul ! J’en ai un bon paquet et elles sont toutes différentes.
Tu gratouilles justement depuis que nous avons commencé cette interview une Les Paul équipée de mini-humbuckers. Est-ce une Les Paul Deluxe ?
Et non ! C’est un peu bizarre en fait, car il s’agit d’une 1957 Reissue, mais elle est équipée de mini-humbuckers et possède cette couleur custom appelée « Sparkle Red ». Tout ça ne fait pas vraiment penser à une Les Paul de 1957 ! Mais elle vient bien du Custom Shop de Gibson et possède le logo 1957 Reissue. Il s’agit d’un cadeau à vrai dire. C’est un ami qui vit en Italie qui me l’a offerte pour mon anniversaire. Crois-moi, habituellement je ne reçois pas ce genre de cadeau d’anniversaire…
C’est un très bon ami en tout cas !
Oui, un très bon copain ! J’ai déjà eu une guitare du même genre, car j’avais une Goldtop Deluxe dans les années 70. Mais j’avais fini par modifier les cavités pour y insérer des humbuckers à la place des mini-humbuckers. J’y avais installé le Super Distorsion et le P.A.F de DiMarzio. Cette guitare a mal fini d’ailleurs. Elle n’a jamais été cassée, mais je l’ai modifiée au point d’en faire une guitare vraiment moins bonne que ce qu’elle était à l’origine.
Je n’ai jamais joué sur une guitare à mini-humbuckers. Est-ce le même genre de différence qu’entre un haut-parleur de 12" et un haut-parleur de 10" d’une certaine manière ?
Oui, c’est une très bonne analogie que tu viens de faire. Les mini-humbuckers sont indiscutablement plus brillants et ont un niveau de sortie moindre. C’est un son différent. Les mini-humbuckers aboient davantage là où les humbuckers de ma Goldtop rugissent ! Les mini-humbuckers ont un son plus « honky ». J’utilise majoritairement des humbuckers ainsi que des micros simples et des P-90. Je n’avais pas joué sur des mini-humbuckers depuis l’enfance, mais j’aime vraiment ça. C’est un son bien à part.
Tu disais justement que tu aimais avoir un son plutôt sombre. J’imagine que lorsque tu joues avec des mini-humbuckers, les choses ne vont pas dans ce sens, n’est-ce pas ?
Ce sont des micros brillants effectivement, mais jette un œil sur mes potards de tonalité et tu vas voir que celui du micro manche est réglé sur 3 tandis que celui du micro chevalet est réglé sur 8. Je me sers systématiquement des potards de tonalité et de volume. Auparavant je laissais tout au maximum comme beaucoup de monde, mais au fil des années, et étant un guitariste de la vieille école, je m’en suis servi de plus en plus jusqu’à m’en servir tout le temps. Je baisse souvent le volume, car je souhaite entendre plus distinctement les notes et je me mets seulement au maximum lors des solos ou des gros accords de quinte. Il y a tellement de sons différents à trouver juste en jouant sur les boutons de tonalité et de volume.
Du coup prêtes-tu attention à la valeur de tes potentiomètres ? Préfères-tu utiliser du 300 kOhms qui laisse passer moins d’aigu ou bien du 500 kOhms ?
Je ne sais pas ce qu’il y a dans cette guitare, mais étant une réédition de 1957, j’imagine que c’est du 500 kOhms. Je vois où tu veux en venir. Il m’est déjà arrivé de ne pas être satisfait du son d’une guitare, car je la trouvais un poil trop brillante et manquant un petit peu de grave, et de l’amener à mon guitar tech car il suffisait de changer un potentiomètre défectueux ou tout simplement de changer la valeur des potentiomètres pour que le son me convienne. Maintenant que tu viens de me parler de ça, tu peux être certain qu’une fois arrivé à la salle de concert je vais aller jeter un œil à l’arrière de la guitare pour voir quelle est la valeur de ces potentiomètres ! Mais il est clair que c’est quelque chose qui a de l’importance. Après, je fais une distinction entre le matériel de scène et le matériel de studio avec lequel je suis plus regardant.
Lorsque j’enregistre, je veux obtenir le signal le plus pur possible entre ma guitare et mon ampli. Tu ne me verras jamais faire passer mon signal dans des pédales qui ne me servent pas sur le moment en studio. Je branche seulement des pédales lorsque j’en ai besoin pour une partie spécifique. Avec The Dead Daisies, j’ai principalement utilisé en studio ma pédale signature Rocket Fuel, fabriquée par une petite compagnie qui s’appelle Majik Box. C’est une pédale qui sert à la fois d’overdrive et de clean boost, les deux canaux sont séparés. J’aime l’utiliser en réglant mon ampli pour un son de rythmique assez propre, et lorsque je veux muscler mon son je me sers de la pédale. Ils l’ont construite pour moi et c’est une super petite pédale !
Une autre pédale que j’ai beaucoup utilisée en studio récemment est la The Schaffer Replica de SoloDallas. Elle reprend le design sonore d’un système sans fil très populaire dans les années 70 que quasiment tout le monde utilisait et qui avait la particularité de booster le signal de l’ampli avec une sorte de compression qui lui donnait une bonne fessée ! Ils ont adapté le son procuré par leur système sans fil d’époque au format pédale, et on peut donc même en profiter avec un câble. Angus Young a toujours utilisé ce système sans fil qui s’appelait le Schaffer Vega pour obtenir ce son caractéristique qui est le sien. Ils produisent d’autres systèmes sans fil aujourd’hui et j’imagine que l’on peut obtenir le son d’AC/DC d’autres manières, mais dès que je me suis branché dans cette pédale, je suis tombé amoureux ! Ce n’est pas une fuzz, ce n’est pas une distorsion, ce n’est pas un overdrive. C’est une sorte de clean boost accompagné d’une pointe de compression. J’adore et ça fonctionne à merveille ! Si tu joues sur un ampli assez propre, qui n’a jamais été modifié, qui n’est pas particulièrement croustillant dans le son, mais qui envoie un fort volume avec beaucoup de punch, ajouter cette pédale dans la chaîne te donnera l’impression d’avoir comme un bonus de 20 % à tout ce que tu fais ! C’est génial.
La plupart du temps, pour la rythmique, je me branche directement dans la tête d’ampli. Mais lorsque je travaillais plus profondément sur mon son, j’utilisais ces deux pédales et c’est pourquoi je les utilise également en concert, car lorsque tu expérimentes en studio pour trouver un certain son, tu as envie d’avoir la possibilité de pouvoir le recréer en live.
Quelles sont les autres pédales de ton rig live ?
J’ai toujours été un fervent défenseur du câble, car ça sonne tout simplement mieux ! J’en ai toujours utilisé sauf avec Dio, car Ronnie ne tolérait pas les jacks par peur de trébucher sur scène en pleine action. J’utilisais alors un système sans fil qui générait un peu de bruit et qui grignotait malheureusement une partie de mon son. Ronnie me disait : « monte le son, monte le son ! » alors que j’étais en train de jouer à fond sur six baffles (rires) ! Mais lui me disait : « je n’entends rien, monte le son ! ». Cette situation a fini par devenir frustrante pour moi. Un beau jour, le système sans fil émettait tellement de bruit que j’ai dû momentanément réutiliser un câble. Et là : « Woah ! », le son était tout à coup énorme ! La différence était vraiment significative. À partir de là je lui ai dit : « Ronnie je suis désolé, je te promets de faire attention à ce que mon jack ne soit pas dans tes jambes lorsque tu cours de mon côté de la scène, mais je vais de nouveau utiliser un câble ! ». J’étais vraiment attaché au jack jusqu’à très récemment en fait, où j’ai enfin trouvé un système sans fil qui me convient parfaitement. C’est la société Lectrosonics qui le fabrique. C’est un système haut de gamme, qui n’est clairement pas bon marché, mais il sonne incroyablement bien. Je n’ai pas encore constaté la moindre perte de son. Slash (Guns N’ Roses) et Steve Stevens (Billy Idol) utilisent également ce système sans fil. Ce sont des guitaristes connus pour leur son caractéristique et qui refusent de sacrifier la moindre partie de leur son. Ce sans-fil donne vraiment des résultats aussi satisfaisants que le fait d’être branché avec un câble. J’ai même fait un test comparatif pendant trois heures en passant du sans-fil Lectrosonics au câble, et je ne pouvais pas faire la différence entre les deux. J’ai dépensé une petite fortune pour me le procurer, mais je le conseille à tous ceux qui sont intéressés par le procédé.
Et hormis ce système sans-fil, tu utilises d’autres pédales plus classiques ?
J’ai toujours adoré la wah-wah, mais je ne l’utilise pas tant que ça avec The Dead Daisies. C’est seulement sur quelques chansons, mais il m’en faut toujours une ! J’utilise à nouveau mon Phase 90 de MXR aussi. Sans faire de jeu de mots, je traverse différentes phases avec les pédales ! J’ai ressorti mon Phase 90 juste parce qu’un jour je me suis mis à réécouter Van Halen et que je trouve le son de son Phaser avec un réglage lent vraiment cool !
J’utilise une Fuzz assez singulière et vraiment excellente. Elle n’a pas le côté criard et aigu de certaines Fuzz. Tu vois le « woman tone » sur un micro manche ? Eh bien cette pédale te donne ce son-là en rajoutant l’effet Fuzz par-dessus. Puis il y a un effet Univibe sur l’autre canal de cette pédale qui combine donc Fuzz et Univibe. C’est vraiment une pédale géniale ! Elle est fabriquée par la société australienne DVK et le modèle s’intitule Goldtop…
J’utilise également quelques Delay dont le Flashback X4 de TC Electronics, ainsi qu’une pédale de volume. J’ai une pédale de volume câblée de manière à ce que je puisse utiliser ma Talk Box comme une simple Talk Box ou comme une Talk Box combinée au son direct de la guitare. J’ai retiré mon accordeur et mis ma pédale de volume tout devant à la place. Puis, j’ai mis un splitter derrière. Une partie du signal va vers l’accordeur et l’autre vers la Talk Box. De cette manière, lorsque la pédale de volume est inactive avec le volume baissé à fond, je suis en mode Talk Box seule. Puis lorsque je monte le volume de la pédale d’expression, j’obtiens le son de la Talk Box combiné au son de la guitare. C’est vraiment cool.
Revenons sur tes guitares. Tu utilises souvent une Les Paul Goldtop depuis de nombreuses années. Peux-tu nous en parler ?
Je joue actuellement sur une Gibson Les Paul '57 Reissue Standard. Je prends toujours une Goldtop comme guitare principale. J’utilise la Les Paul rouge au mini-humbucker sur certaines chansons pour avoir un son différent. J’utilise également une Telecaster fabriquée par ESP, avec un micro simple en chevalet et un double en manche. Je l’utilise lorsque je recherche quelque chose de différent, notamment pour les parties en slide. Mais la Goldtop demeure ma guitare préférée. Enfin, je possède beaucoup de Goldtop à vrai dire !
Celle avec laquelle je tournais du temps de Whitesnake, et c’est à celle-ci que tu fais allusion, est à la retraite. Elle ne fera plus jamais de tournée, car la tête s’est cassée à deux reprises. Elle a été réparée et marche toujours très bien, mais je ne veux plus la prendre en tournée avec The Dead Daisies, car si la tête se casse à nouveau, les dégâts seront trop sérieux. Cette Goldtop date de 1990, elle est un peu plus vieille que celle dont je me sers actuellement. J’adore cette guitare ! J’ai plein d’amis et de héros qui ont gravé leurs initiales dessus. J’ai d’ailleurs une autre Les Paul où Jimmy Page a gravé son nom dessus. Sur la Goldtop dont nous parlions, il y a Tony Iommi, Zakk Wylde et Kerry King qui ont gravé leur nom. Mais elle est à la retraite. J’ai donc pris cette autre Goldtop pour en faire ma nouvelle guitare principale. Je l’ai fait refretter et j’ai repris exactement la même configuration que sur l’autre, avec les mêmes micros par exemple.
John Suhr fabrique d’excellents micros et nous avons collaboré ensemble pour créer un modèle signature (ndlr : le Suhr Aldrich, disponible en versions chevalet et manche). Il est vraiment super ! Si je devais le comparer à des modèles d’autres marques pour donner une idée, je dirais qu’il sonne comme une version améliorée d’un DiMarzio P.A.F, ou encore comme un Gibson Burstbucker 3. C’est dans ce genre de terrain sonore, bien que le Burstbucker 3 ne soit pas paraffiné tandis que le Suhr Aldrich l’est. Il ne produit pas de larsen du coup. C’est un micro puissant (ndlr : résistance 17.5 kOhms en chevalet et 9 kOhms en manche), beaucoup plus puissant qu’un Burstbucker 3, mais ce n’est pas un micro compressé pour autant, il reste très ouvert. Il est également bien équilibré niveau fréquences et bien large sur le spectre. J’ai mis du temps pour faire mon choix. J’ai fait d’innombrables tests entre cinq versions différentes du micro, et j’ai fini par en éliminer trois. Je ne parvenais pas à départager les deux versions restantes. John m’a dit : « laisse-moi bidouiller à nouveau quelque chose, je pense savoir pourquoi tu ne parviens pas à faire ton choix entre ces deux-là ». Il m’a envoyé une sixième version du micro et j’ai immédiatement adorée ! J’ai tout de suite su que c’était la bonne. Suhr propose un set équilibré pour que l’on ne perçoive pas de différence trop importante de niveau sonore en passant d’un micro à l’autre. C’est drôle d’ailleurs, mais sur la Les Paul à mini-humbuckers, le micro manche est plus fort que le micro chevalet. Cela n’arrive pas souvent !
Pour le refrettage, crois-le ou non, ce sont des frettes en acier inoxydable, c’est le luthier Bruce Nelson, basé à Los Angeles, qui m’a fait ça. Je l’ai rencontré par le biais de Vivian Campbell (Def Leppard, ex-Dio). Bruce travaille également de manière très étroite avec Dean DeLeo de Stone Temple Pilots. Son job principal est d’ailleurs de partir en tournée avec Dean. Ces mecs sont des mordus de guitare et Bruce fait du super boulot pour le refrettage. Je jouais sur des guitares sur lesquelles il avait posé des frettes et j’avais trouvé ça génial. J’adorais ces frettes ! Je l’ai rencontré et je lui ai fait faire le refrettage sur sept guitares, dont cette Goldtop. Son réglage était super aussi. C’était à l’époque de ma tournée avec Glenn Hughes en 2015 et depuis, je lui confie toutes mes guitares.
Pour revenir sur mes Goldtop, je les adore toutes. Elles sont assez similaires, ne serait-ce que du point de vue de leur manche au profil semblable, dans un style 50's dont j’ai l’habitude. Évidemment, le truc ultime pour moi serait d’enfin posséder une véritable Les Paul des années 50 !
Mais ça coûte cher !
Oui, et c’est un pari, car elles ne sonnent pas toutes bien pour autant. Un dicton dit qu’il faut bien regarder le jour de production de la guitare avant de l’acheter. Il vaut mieux éviter celles produites un lundi, car il y avait un risque que la main d’œuvre soit fatiguée du weekend, ou celles produites un vendredi, car les guitares pouvaient être bâclées pour finir la semaine ! C’est ce qu’il se dit en tout cas. J’ai toujours entendu dire que les meilleures Les Paul des années 50 étaient produites un mardi ou un mercredi. Mais tu ne peux jamais en être certain !
Nous parlons de Gibson, mais si je me souviens bien tu jouais davantage sur des Jackson à tes débuts n’est-ce pas ?
En fait au tout début je jouais déjà sur Gibson. Ma première bonne guitare fut une Goldtop. J’ai acheté ensuite une Stratocaster sur laquelle j’ai installé un humbucker. Je voulais rester sur ce genre de micros, mais je voulais profiter du vibrato. Lorsque j’ai déménagé à Los Angeles, j’avais 18 ans et cela faisait sept ans que je jouais de la guitare. J’ai alors découvert Randy Rhoads et, en le voyant jouer en concert, j’ai remarqué que sa guitare était une Jackson. Je ne trouvais aucun endroit où l’on pouvait en acheter, je ne sais même pas si elles étaient distribuées à l’époque. Finalement, j’ai vu un guitariste jouer dans un club avec une guitare qui avait le corps d’une Stratocaster, mais le manche d’une Jackson.
Je suis rentré dans l’univers de Jackson avec les Charvel. J’en ai commandé une et, si je me souviens bien, elle a mis huit mois à être livrée ! Mais j’adorais cette guitare, c’était une Charvel blanche qui a malheureusement fini par être volée. Peu de temps avant qu’elle soit volée, j’avais endommagé la tête. J’avais un ami qui connaissait un guitar tech qui m’a lui-même présenté à Grover Jackson. Nous nous sommes tout de suite entendus à merveille avec Grover ! Il m’a dit que je faisais partie de la famille et qu’il me donnerait tout ce dont j’avais besoin. Il a vraiment été très généreux avec moi. Au bout d’un moment, il a quitté la société et, quelque temps après, je me suis lassé des Jackson et j’ai de nouveau joué sur des Fender. C’était au milieu des années 90.
J’ai toujours eu des Les Paul à la maison pendant toutes ces périodes, et je les utilisais toujours pour les enregistrements. Mais c’est vraiment lorsque j’ai travaillé avec Dio que je me suis remis pour de bon à la Les Paul. Les guitaristes de Ronnie utilisaient toujours des Les Paul et je me suis dit que ce serait l’occasion de revenir dessus en live, tout particulièrement pour jouer les chansons de Black Sabbath. Pour jouer les titres de Rainbow, la Strat est évidemment plus appropriée. Mais c’est d’ailleurs en me voyant jouer sur Les Paul avec Dio que j’ai tapé dans l’œil de David Coverdale et qu’il m’a proposé d’intégrer Whitesnake. David adore les Les Paul, même si dans les années 80, les guitaristes de Whitesnake jouaient souvent sur des Superstrat. Mais David préfère les Les Paul et je suis obligé de reconnaitre que cela convenait parfaitement à Whitesnake. Une Les Paul, c’est la garantie d’un gros son !
Et si le Floyd Rose des Jackson te manque, il y a des Les Paul, comme la série Axcess, qui en sont équipées !
Oui c’est vrai. J’ai eu ma phase avec les Floyd Rose, les Schaller et tout le reste. Je les ai tous essayés ! Mais aujourd’hui, lorsque je veux un chevalet avec vibrato, je préfère utiliser une Fender Stratocaster, car je trouve le procédé beaucoup plus facile et pratique. Ceci étant, j’apprécie quand même le Floyd Rose, car il tient tellement bien l’accordage. Même si tu n’utilises pas le vibrato, c’est utile. Même lorsqu’il est bloqué, l’accordage ne bouge pratiquement pas. Mais plus je vieillis, plus j’aime expérimenter certaines choses, notamment au niveau de l’accordage, et le Floyd Rose est un frein pour cela. Je me mets à la Telecaster depuis quelque temps. Le vibrato me manque, mais j’aime jouer du slide sur ces guitares et changer souvent d’accordage. J’utilise notamment la Tele pour jouer avec l’accordage DADGAD.
Avant ce soir (interview réalisée le jour du concert de The Dead Daisies à Paris le 08 décembre 2016), la dernière fois que tu as joué live sur Paris, c’était avec Glenn Hughes. Tu utilisais deux têtes Marshall avec d’un côté un JCM 2000 DSL et de l’autre un Jubilee il me semble…
Oui, mais ça, ce n’était que pour cette tournée ! Je joue habituellement sur du Marshall, mais pas sur ces deux modèles. C’étaient des amplis qu’on m’avait prêtés pour la tournée. Mes amplis Marshall, et ceux que je préfère en général, sont ceux des années 70. Le tout premier Marshall que j’ai acheté sur Los Angeles était un JMP Super Lead de 1979 et je l’ai justement avec moi sur cette tournée. Il possède un réglage de gain et deux master volumes, ce qui me permet de pouvoir booster mon signal pour les solos. Je possède également un autre exemplaire identique de cet ampli, sauf que l’autre JMP est de 1978. Parfois je prends l’un, parfois je prends l’autre.
John Suhr m’a également construit un ampli signature Doug Aldrich (ndlr : le DA100), qui n’est autre qu’une copie de mes JMP. Je l’ai également avec moi sur cette tournée. Je joue en stéréo avec les deux têtes. Le Suhr et le Marshall sont dans la même veine, mais ils ont malgré tout quelques petites différences. Le son de ce Marshall est vraiment démentiel ! Je ne pousse pas le gain très loin, car j’aime bien avoir un son rythmique où tu entends bien les notes comme celui d’AC/DC. Puis cela te permet d’avoir un son vraiment clean lorsque tu baisses le volume de ta guitare, et d’avoir un son parfait pour les solos lorsque tu le remontes au max. J’ai cramé le transfo de ce JMP à deux reprises et John Suhr s’est mis à essayer plusieurs transformateurs pour le réparer. Il a fini par choisir un transformateur de Custom Audio Electronics et, depuis ce moment, cet ampli sonne d’enfer. À chaque fois qu’un producteur l’entend, il en est fou ! C’est du genre : « Doug, j’enregistre Joe Satriani la semaine prochaine, tu peux me prêter ton ampli ? », et moi : « bien sûr, aucun problème ! ». Mon JMP s’est ainsi retrouvé immortalisé sur des albums de Joe Satriani et de Godsmack par exemple. Je l’ai utilisé sur absolument tous mes albums. Pas en tant qu’ampli unique, mais il apparait clairement sur tous les albums auxquels j’ai participé. C’est un très bon ampli et tu pourras t’en rendre compte ce soir.
Tu préfères donc ton JMP à ton ampli signature Suhr ?
Le JMP est mon meilleur ampli ! Mais nous sommes tous un peu superstitieux n’est-ce pas ? Là, il me reste huit ou neuf concerts sur cette tournée et je croise les doigts pour qu’il tienne le choc. Je vais le ramener en révision après la tournée de toute manière. Le Suhr est une copie et me permet de pouvoir jouer en stéréo et d’avoir l’assurance de garder ce son si jamais le JMP me lâche en tournée. Ces amplis qui datent des 70's peuvent montrer des signes de faiblesse parfois.
Tu utilises une configuration classique au niveau des lampes sur ton JMP, avec des EL34 ?
Il est effectivement équipé en EL34, mais ce n’était pas le cas lorsque je l’ai acheté. C’étaient des lampes 6550 dessus que j’ai fini par changer. Je me suis souvent demandé comment cela sonnerait si je revenais aux 6550, mais le son de ce JMP est tellement parfait que je ne veux plus vraiment le modifier. Lorsqu’ils ont changé le transformateur, ils ont mis des nouveaux condensateurs de filtrage qui peuvent accepter plus de courant. Cela a quelque peu changé le son. L’ampli a perdu un peu du « sag » caractéristique des Plexi. C’est une composante vraiment cool du son d’un JMP, mais en perdant un peu de cela j’ai gagné en headroom et cela me permet d’avoir plus de graves et plus de punch dans mon son. Ce JMP combine à la fois les qualités d’un ampli vintage tout en possédant certains attributs du voicing d’un ampli moderne.
Niveau baffle quelle est ta préférence ?
Sur cette tournée c’est Marshall qui m’a prêté les baffles. Ils ont toujours été super avec moi dès que j’ai eu besoin de quelque chose. Ils m’ont prêté des baffles montés en Celestion G12T-75, mais je préfère utiliser des baffles montés en Vintage 30 ou en Greenback. C’est ce que j’ai dans mes baffles à la maison. Mais ça va, je me suis ajusté en réglant différemment mes amplis.
Les G12T-75 sont creusés dans les médiums à l’inverse des Vintage 30 et Greenback, et possèdent beaucoup de graves…
Oui c’est vrai, mais c’est principalement leur rendu plus brillant avec lequel je dois composer. Du coup je règle mes amplis de manière encore plus sombre que d’habitude sur cette tournée ! Sur la tournée US, j’avais mes baffles personnels et je me suis acheté un baffle dont j’ai oublié le modèle, mais il était monté avec des Creamback et j’ai trouvé ces haut-parleurs vraiment excellents. Là, sur cette tournée européenne, notre ingé-son a décidé d’utiliser des micros SM57 et ça marche bien, sans doute car c’est un micro qui possède pas mal de médiums. Ca permet de compenser la courbe creusée des G12T-75.
Nous combinons cela avec la simulation de baffle du JDX de Radial. En façade il y a donc le son des deux baffles combiné avec celui de la simulation de baffle de cette DI. Je n’utiliserai pas cette simulation seule, car le son est trop direct, trop « in your face ». Si nous ne mélangions pas cette DI avec la prise micro des deux baffles, nous perdrions assurément beaucoup de profondeur dans le son. Mais je trouve que le mélange des deux sonne vraiment bien. Sinon, mon compère David Lowy joue sur le Brown Eye de Friedman (BE-100) et c’est vraiment un très bon ampli que je tenais à mentionner !
C’est effectivement un ampli boutique très réputé. Il excelle vraiment dans cette veine Marshall selon toi ?
Le Brown Eye de Friedman me rappelle vraiment le travail de José Arredondo. Pour ceux qui ne le connaissent pas, c’est le mec qui a modifié les vieux amplis d’Eddie Van Halen. Tout le monde voulait un ampli modifié par José et beaucoup en ont d’ailleurs ! John Sykes (Thin Lizzy) en a quelques-uns, Mick Mars (Mötley Crüe) aussi, et Eddie Van Halen en a quant à lui beaucoup. J’ai moi-même un ampli qui a été modifié par José. Je lui avais ramené deux têtes dont un ampli de 50 Watts, et il avait insisté pour bosser sur ce dernier. Après sa modification, cet ampli de 50 Watts sonnait de manière incroyable. Malheureusement il a fini par lâcher. Je le gardais bien au chaud dans mon garage pour le faire réparer un jour, mais quelqu’un en a décidé autrement en me le volant. J’ai toujours travaillé avec beaucoup de gens différents au fil des années sur mes amplis. John Suhr, celui avec lequel je travaille actuellement, sort vraiment du lot. C’est un génie du son !
Les photos live illustrant cet article ont été prises par Oliver Halfin.