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Test de la RME Fireface UCX - Une RME sur mon iPad

8/10

Aujourd’hui, le Winter NAMM commence et RME profite de l’événement pour lancer une nouvelle interface audio : La Fireface UCX, petite sœur de l’UFX. La Fireface UCX, compatible iPad. La Fireface UCX, que nous avons testée en exclusivité.

Après la Fire­face UC et la Fire­face UFX, voici donc venir la Fire­face UCX qui, comme son nom l’in­dique, s’ins­crit dans la conti­nuité de ses fran­gines. De quoi s’agit-il ? D’une inter­face audio hybride Fire­Wire/USB au format demi-rack et propo­sant 18 entrées et 18 sorties audio, 2 entrées/sorties MIDI, 2 préam­plis micros embarqués et… une télé­com­mande pour pilo­ter tout ça ! Sacri­fiant à l’iMode, RME a même pris la peine de rendre sa carte compa­tible iOS, de sorte que vous pour­rez l’uti­li­ser avec un iPad via l’adap­ta­teur Caméra USB vendu par Apple…

Voilà pour les grandes lignes. Inté­res­sons-nous de près à cette nouvelle venue, au look fran­che­ment fami­lier.

Un air de famille

RME Fireface UCX

On ne change pas une formule qui gagne et, côté design, l’UCX nous rappelle les produits phares de la marque alle­mande : d’un côté, la télé­com­mande dépor­tée reprend, dans une version un peu plus courte, la coque de la Baby­Face, avec sa grosse molette grise sur le dessus et ses deux boutons, tandis que, de l’autre, le gaba­rit et l’agen­ce­ment de l’in­ter­face évoquent irré­mé­dia­ble­ment les Fire­face 400 et UC. Ca ne nous empê­chera pas de passer tout ce petit monde en détail, à commen­cer par la face avant qui, de gauche à droite, propose deux entrées hybrides Jack XLR flanquées chacune de LED pour indiquer la présence d’un signal, d’une satu­ra­tion ou encore la mise en fonc­tion de l’ali­men­ta­tion fantôme, et deux entrées Ligne/Instru­ment au format Jack 6,35, assor­ties elles aussi de LED Signal et Clip. Sur la droite, on rentre dans la partie contrôle de la carte, dotée d’un écran à digit 7 segments permet­tant d’af­fi­cher deux chiffres, et d’un sélec­teur rota­tif pouvant aussi bien servir au choix du canal qu’au réglage des niveaux, ce qui inclut la sortie casque. Viennent ensuite deux rangées de 4 LED : la première vous permet­tra de voir ce qu’il se passe du côté des entrées sorties numé­riques de la carte, qu’il s’agisse de l’ADAT, du S/PDIF ou du Word­clock, tandis que la seconde vous permet de voir si les paires d’en­trées/sorties MIDI sont actives ou non. On finit l’aperçu de cette façade avec la sortie casque au format Jack 6,35 qui lorsqu’elle sera utili­sée, pren­dra la main sur les sorties ligne 7/8.

RME Fireface UCX

Passons à présent à l’ar­rière où là encore, à quelques détails près, on se croi­rait face à une Fire­face 400. Sur la gauche, nous dispo­sons ainsi du connec­teur pour l’ali­men­ta­tion élec­trique four­nie, du switch de mise sous tension de la carte et des connec­teurs USB 2 et Fire­Wire 400 car, tout comme l’UFX, il s’agit bien d’une inter­face hybride. A leurs côtés, on trouve deux connec­teurs à broches pour bran­cher et la télé­com­mande et l’éclaté de câbles MIDI (propo­sant 2 entrées et 2 sorties donc, sur prise DIN), et l’en­trée/sortie Word­clock, tout ce petit monde surplom­bant 6 sorties ligne symé­triques au format Jack 6,35. Dans la partie droite, on trou­vera enfin 4 entrées ligne symé­triques au format Jack 6,35, ainsi que les connec­teurs d’en­trée et de sortie pour l’ADAT et le S/PDIF.

Préci­sons aussi que le dessous de la carte accueille quatre patins en caou­tchouc anti­dé­ra­pants, cepen­dant que sa venti­la­tion se fait via deux petites grilles situés sur les flancs droit et gauche. Des poignées bien pratiques pour le rackage-déra­ckage sont égale­ment présentes de part et d’autre de la façade, comme c’était le cas aussi sur la Fire­face.

RME Fireface UCX

Et la télé­com­mande ? Repre­nant le look de la Baby­face, elle est toute­fois moins longue car dépour­vue des voyants et vumètres de cette dernière, tandis que la connec­tique de l’in­ter­face nomade de RME a été rempla­cée par un simple câble de 5 mètres que vous relie­rez à l’UCX. A noter que cette version s’ap­pelle ‘Basic Remote Control’ car elle se résume à deux boutons (Prog et Recall) et d’une molette cliquable, ce qui la distingue de l’Ad­van­ced Remote Control dispo­nible en option. Sur cette dernière, vous gagne­rez 6 boutons supplé­men­taires, dispo­sant chacun d’une LED, portant à 7 le nombre de contrôles program­mables.

A présent que le tour du proprié­taire est fait, il s’agit d’ins­tal­ler la Schtroump­fette pour voir ce qu’elle a dans le ventre, à commen­cer par son ventre logi­ciel.

Le mix Total

RME Fireface UCX

Côté inter­face de gestion de la carte, c’est le logi­ciel Total­mix FX que l’on retrouve ici, ce qui, pour le coup, rapproche l’UCX de sa grande sœur UFX. Inutile de redire ici tout le bien que l’on pense de ce soft qui vous permet­tra de gérer le mixage et le routing de vos 18 entrées et sorties, tout en béné­fi­ciant de fonc­tion­na­li­tés bien pensées, tant dans leur concep­tion que leur ergo­no­mie : section control room, jusqu’à 9 sous-mixes stéréo et surtout une petite tranche pour chaque canal, compre­nant EQ para­mé­trique 3 bandes, coupe-bas, Auto Leve­ler, Compres­seur, Expan­deur, proces­seur MS et inver­seur de phase. C’est tout ? Non, car on retrouve aussi une réverb et un delay utili­sable en envoi sur chaque canal. Préci­sons que tous ces trai­te­ments sont dispo­nibles à toutes les réso­lu­tions et fréquences d’échan­tillon­nage et qu’ils sont réali­sés par 2 DSP capables de bypas­ser intel­li­gem­ment des effets si les calculs sont trop gour­mands. Vous avez tout de même de la marge puisqu’en 48 kHz, il est possible d’uti­li­ser 36 EQ, 36 coupe-bas et 26 compres­seurs en plus de l’EQ… En ajou­tant la réverb, vous ne dispo­se­rez plus toute­fois à cette fréquence « que » de 16 compres­seurs, ce qui devrait couvrir quand même pas mal de besoins…

Vu que le logi­ciel ne présente aucun chan­ge­ment par rapport à la version livrée avec l’UFX, je vous renvoie au test de Red Led et à la vidéo qui avait été faite à cette occa­sion, détaillant l’er­go­no­mie du logi­ciel, et que vous pouvez revoir ci-dessous :

 

 

A l’usage

RME Fireface UCX

L’UCX reprend pour l’es­sen­tiel toutes les tech­nos de la marque : les préam­plis micros sont iden­tiques à ceux qui équipent l’UFX et la Mics­tasy et, comme sur cette dernière, on retrouve la tech­no­lo­gie Auto­Set, permet­tant de préve­nir une éven­tuelle satu­ra­tion des préamps, non pas en utili­sant un limi­teur qui tordrait le signal, mais en défi­nis­sant un seuil à partir duquel le gain du préamp, contrôlé numé­rique­ment, est auto­ma­tique­ment baissé.

Mais la vraie nouveauté, c’est du côté des conver­tis­seurs A/N et N/A qu’il faut la cher­cher, puisque ces derniers, mis au point en 2011, sont un cran au-dessus, sur le papier, de ceux équi­pant les Fire­Face UC et 400. Avec un échan­tillon­nage pouvant aller jusqu’à 192 kHz, ces derniers présentent une plage dyna­mique de 115 dBa en lecture comme en enre­gis­tre­ment, cepen­dant que la latence a été dimi­nuée à 14 samples pour la conver­sion analo­gique > numé­rique, et à 7 samples pour la conver­sion numé­rique > analo­gique, quelle que soit la fréquence d’échan­tillon­nage utili­sée. On appré­ciera ces chiffres en vis-à-vis des Fire­Face UC/400 qui propo­saient une latence de 43 samples en conver­sion A/ N et de 28 samples en conver­sion N/A.

RME Fireface UCX

Si nous n’avons pu hélas réali­ser de compa­ra­tifs entre les anciennes inter­faces RME et l’UCX, voici toute­fois une prise de guitare vous permet­tant de la compa­rer avec une Avid MBox Pro, grâce à laquelle vous pour­rez vous faire votre propre opinion. Notez que ces enre­gis­tre­ments d’une Gibson J200 ont été réali­sés avec un micro Oktava MK012, le gain du préamp de l’UCX étant à un peu moins de la moitié de sa course.

 

J200 – RME UCX
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  • J200 – RME UCX00:39
  • J200 – AVID Mbox Pro00:39

Sur les écoutes dont nous dispo­sons pour ce test (Adam A7X et Focal Solo 6), les diffé­rences nous ont parues minimes (à véri­fier avec de plus gros systèmes d’écoute). Et histoire qu’elles ne soient pas impu­tables aux préam­plis des deux inter­faces, nous nous sommes fendus de deux enre­gis­tre­ments via les entrées ligne. Là encore, si diffé­rence il y a, c’est vrai­ment de l’ordre du subtil sur nos écou­tes…

 

Live Fore­ver – RME UCX
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  • Live Fore­ver – RME UCX00:50
  • Live Fore­ver – AVID Mbox Pro00:50

Exemples audio à télé­char­ger : wav

Et sur iPad !

RME Fireface UCX

Petite grosse nouveauté ou grosse petite nouveauté (à vous de voir) : l’UCX dispose d’un firm­ware alter­na­tif qui permet de l’uti­li­ser en mode Class Compliant. Dans ce dernier, la carte peut, sans instal­ler de drivers au préa­lable, être utili­sée sous OS X, Windows, Linux ou encore iOS, ce que nous ne nous sommes pas privés d’es­sayer avec un iPad 2.

Pour utili­ser l’UCX avec la tablette tactile d’Apple, il faut donc bascu­ler cette dernière en mode Class Compliant en effec­tuant une série de mani­pu­la­tions via le potard prin­ci­pal, puis connec­ter l’in­ter­face à l’iPad en USB via le Camera Connexion Kit d’Apple. Il suffira ensuite de lancer l’ap­pli d’en­re­gis­tre­ment pour béné­fi­cier sur l’iPad des quali­tés d’une inter­face qui vaut deux iPad…

Atten­tion : tous les softs d’en­re­gis­tre­ment de l’App Store ne supportent pas la norme Class Compliant ou la supportent partiel­le­ment pour certains, mais en atten­dant que tous les déve­lop­peurs soient au point sur ce détail, on trouve quand même quelques choses très inté­res­santes, comme le Multi­track DAW d’Har­mo­nic­Dogs qui vous permet­tra sans soucis d’en­re­gis­trer 8 pistes simul­ta­né­ment sur votre tablette. Ah oui quand même…

RME Fireface UCX

Cela va sans dire : l’UCX est à l’heure actuelle la plus profes­sion­nelle des inter­faces audio compa­tibles iPad. Mais il faut bien l’ad­mettre, le mariage n’est pas encore aussi promet­teur qu’on pour­rait l’es­pé­rer : privée du Total­mix FX sur iPad, l’UCX demeure un peu lourde à utili­ser avec des applis qui n’ont pas été conçues spécia­le­ment pour elle. En gros, on se retrouve à gérer énor­mé­ment de para­mètres via l’en­co­deur géné­rique et l’af­fi­cheur prin­ci­pal, comme en mode auto­nome, et on rêve que RME ou un déve­lop­peur motivé nous sorte un multi­piste taillé sur mesure pour la carte, avec un moyen simple de para­mé­trer les effets DSP, les niveaux, pan, routings, etc.

Bref, c’est inté­res­sant, mais plus promet­teur à l’heure actuelle qu’autre chose… Et puisqu’on en est à parler de l’er­go­no­mie du mode auto­nome, préci­sons que la diffé­rence entre l’af­fi­cheur de l’UFX (petit écran LCD) et celui de l’UCX (à digits) complique un tanti­net les choses. On ne dispose pas, notam­ment, de vumètres pour contrô­ler les niveaux, ce qui est un peu pénible pour régler les préam­plis. Une bonne solu­tion aurait été de les dépor­ter sur la télé­com­mande, mais hélas, RME n’a pas jugé néces­saire de garder les sympa­thiques vumètres à segments de la Baby­face sur la version Basic comme sur la version Advan­ced de sa commande dépor­tée. Et pour le coup, on souhai­te­rait presque voir débarquer une version Advan­ced Pro Plus Plus Mieux Mieux avec cette fonc­tion…

Conclu­sion

Bien que le construc­teur insiste sur le fait que l’UCX n’est pas la remplaçante de la Fire­face UC main­te­nue au cata­logue, il faut bien admettre qu’entre sa ressem­blance avec cette dernière et les fonc­tion­na­li­tés que l’UCX hérite de l’UFX, il n’est pas évident d’avoir une vision très précise de l’offre de RME. Un bref rappel ne fera donc de mal à personne :

Par rapport aux Fire­face UC/400, l’UCX embarque des effets DSP soute­nus par le logi­ciel Total­Mix FX, de nouveaux conver­tis­seurs à latence réduite, la fonc­tion Auto­set et se montre compa­tible avec les commandes dépor­tées RME (la version basique de cette dernière étant livrée avec le produit). Seul incon­vé­nient de l’UCX par rapport à la Fire­Face 400 : elle néces­site une alimen­ta­tion secteur pour fonc­tion­ner, là où la 400 peut s’ap­pro­vi­sion­ner en élec­tri­cité via le bus Fire­Wire.

Quant aux diffé­rences entre UCX et UFX, elles sont nombreuses : deux fois plus longue, l’UFX gère 30 entrées/sorties contre 18 pour l’UCX, embarque 4 entrées analo­giques supplé­men­taires, une entrée/sortie ADAT de plus, et voit son nombre d’en­trées préam­pli­fiées passer de 2 à 4. L’UFX offre égale­ment une entrée/sortie AES/EBU absente de l’UFX, une sortie casque supplé­men­taire, un connec­teur USB pour faire du Direct-to-Disc en mode auto­nome et surtout, elle troque l’af­fi­cheur à digits de l’UCX pour un petit écran couleur LCD. Notons enfin qu’a priori, l’UCX propose des conver­tis­seurs plus récents que l’UFX. Je dis a priori car les infos commu­niquées par RME ne sont pas claires sur ce point.

Enfin, dernières diffé­rences au crédit de l’UCX : elle est livrée avec une télé­com­mande Basic Remote et se montre compa­tible avec la norme Class Compliant.

Reste à voir l’ar­gu­ment des prix qui, sans surprise, s’éche­lonnent entre les 3 trois inter­faces : l’UCX est en effet annon­cée avec un prix public de 1129 € Hors Taxes ce qui, en appliquant une TVA à 19,6 %, nous amène à un prix public TTC de 1350 euros. C’est donc à mi-chemin d’une Fire­Face UC (850 € en maga­sin) et d’une Fire­face UFX (1880 € en maga­sin), ce qui est assez logique vu qu’en termes de fonc­tion­na­li­tés et de connec­tiques, l’UCX se situe vrai­ment entre les deux.

Si vous êtes décidé à vous payer une RME, votre choix sera donc une ques­tion de budget autant que de besoins, le construc­teur alle­mand dispo­sant désor­mais d’une gamme rela­ti­ve­ment éten­due et à laquelle ne manque véri­ta­ble­ment qu’un produit de tout début de gamme, en amont de la sympa­thique Baby­Fa­ce…

Notre avis : 8/10

  • Qualité des préamps
  • Qualité des convertisseurs
  • Fonction Autoset
  • Totalmix FX : simple et puissant
  • Effets DSP intégrés
  • Mode Class Compliant
  • Connectique hybride USB/FireWire
  • Commande déportée fournie
  • 18 entrées/sorties : il y a de quoi faire…
  • Beaucoup de voyants mais aucun vumètre
  • Afficheur à digits rendant les manipulations fastidieuses en mode autonome ou Class Compliant
  • Compatible iOS certes, sachant qu’aucun soft ne permet d’exploiter pleinement la carte, de façon simple et ergonomique.

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