Sortie il y a un an tout juste, la série AMS est présentée par la corporation japonaise comme des interfaces dédiées à la musique ou au podcast avec la particularité d'être très portatives, ce que confirment immédiatement leurs très petites tailles. Passons donc cette AMS-24 sous le microscope...
Comme nous l’indiquions dans le chapeau, cette nouvelle série d’interfaces a été lancée par Zoom il y a bientôt deux ans, à la clôture du NAMM 2022. Elles se distinguent, au sein de la production de la société japonaise, par leur très petite taille ainsi que par leur capacité à l’emploi nomade, en particulier grâce à la possibilité de les alimenter sur piles.
Pour commencer cette présentation, précisons que l’interface qui nous intéresse aujourd’hui représente l’option médiane dans une série qui en contient trois : l’AMS–22 étant la plus petite de la gamme, et l’AMS-44 la plus complète. Toutefois, les retours d’utilisateurs et les critiques semblent à l’heure actuelle indiquer une grande similarité entre les performances de la 24 et de la 44, faisant donc de la 24 un modèle représentatif.
Passons donc immédiatement à la présentation…
Présentation
Puisque nous avons précisé depuis le début de cet article que l’interface est particulièrement facile à transporter, c’est parce qu’elle est non seulement légère (134 g), mais aussi petite (94,5 × 74 × 46 mm), si petite même qu’elle tient aisément dans la paume de la main.
La plupart des contrôles se trouvent sur sa face supérieure, tandis que les entrées sont à l’avant et les sorties à l’arrière.
Ainsi sur le dessus, on trouve deux réglages indépendants de gain, avec la possibilité de les relier en mode stéréo à l’aide d’un bouton central. De plus, un petit bouton à glissière permet de commuter l’impédance et la sensibilité de l’entrée 1 pour l’adapter aux instruments électriques à micros bobinés (guitare, basse…).
À droite, toujours sur la face supérieure, on trouve les deux atténuateurs de sortie, le premier pour régler le niveau des enceintes de monitoring, le second pour la sortie casque. Pour finir, un petit sélecteur à glissière permet de choisir le routage des entrées, vers la STAN et vers les sorties, pour mieux adapter l’interface au travail du musicien ou du streamer.
Les boutons permettant de commuter l’alimentation par pile, de déclencher le +48 V, le monitoring direct (c’est-à-dire le routage direct du signal depuis les entrées vers les sorties) et le loopback se trouvent répartis sur les côtés gauche et droit du boîtier.
À l’avant de l’appareil on trouve deux entrées sur combo XLR-jack 6,35 mm TRS, ainsi que deux sorties casque sur prise jack 3,5 mm TRS. À l’arrière, ce sont deux sorties analogiques sur jack 6,35 mm TRS, ainsi que deux ports USB-C — l’un permettant de relier l’interface à l’ordinateur et gérant l’auto-alimentation, l’autre permettant l’utilisation d’une alimentation externe au cas où l’AMS –24 serait utilisée avec une tablette ou un téléphone ne délivrant pas assez de courant.
En ce qui concerne la qualité de fabrication, force est de constater que l’on est légèrement au-dessus de la moyenne, avec au moins une partie des prises fixées directement sur le châssis plastique, et renforcées par des pièces métalliques. De ce point de vue, Zoom fait légèrement mieux que PreSonus, par exemple, avec sa AudioBox GO, que nous avions précédemment testée. À part cela, pas de surprise, l’interface est presque entièrement réalisée en plastique et il est difficile de se prononcer quant à sa longévité. En revanche, un défaut est clairement apparu dès que nous avons connecté le boîtier à l’ordinateur : son manque de stabilité une fois posé sur le bureau. Même le câble USB-C, un peu raide, car encore neuf, suffisait à nous empêcher de poser l’interface comme nous le voulions et avait tendance à la faire basculer vers l’arrière.
Qui dit petite taille de boîtier dit petits boutons, et c’est vrai qu’il est difficile de régler le gain avec une grande précision, même si les potentiomètres offrent une certaine résistance, juste ce qu’il faut, ce qui améliore malgré tout la sensation de contrôle des réglages.
Pour finir, précisons que l’AMS-24 n’est accompagnée d’aucun logiciel de mixage ni bundle. Son installation requiert l’installation d’un driver seulement sous Windows, et d’une mise à jour du firmware peu importe votre système d’exploitation. Par ailleurs, précisions que l’interface ne nécessite pas d’être reliée à un support numérique pour être utilisée, puisque toutes ses fonctionnalités sont accessibles depuis le boîtier, et que les réglages « direct monitoring » et « music/streaming » vous permettent de contrôler le routage des entrées vers les sorties (même si, à ce propos, nous noterons qui n’est pas possible de réaliser un mix casque indépendant du mix de monitoring). L’alimentation par piles donne une autonomie oscillant entre 3 et 4,5 heures, selon l’emploi de l’alimentation 48 V et selon la qualité des piles utilisées.
Benchmark
Précisons-le d’abord, l’AMS-24 travaille dans une résolution max de 24 bits/96 kHz. Un petit tour du côté de RTL Utility nous apprend que la latence réelle est la suivante :
Le buffer sur 32 samples en 44,1 kHz, RTL Utility remonte une latence de 6,456 ms
Le buffer sur 64 samples en 44,1 kHz, RTL Utility remonte une latence de 8,532 ms
Le buffer sur 128 samples en 44,1 kHz, RTL Utility remonte une latence de 11,023 ms
Le buffer sur 256 samples en 44,1 kHz, RTL Utility remonte une latence de 16,842 ms
Le buffer sur 32 samples en 96 kHz, RTL Utility remonte une latence de 5,764 ms
Le buffer sur 64 samples en 96 kHz, RTL Utility remonte une latence de 5,904 ms
Le buffer sur 128 samples en 96 kHz, RTL Utility remonte une latence de 9,943 ms
Le buffer sur 256 samples en 96 kHz, RTL Utility remonte une latence de 10,784 ms
Afin de tester l’interface, nous avons fait un benchmark avec notre fidèle APx515 d’Audio Precision. Comme d’habitude, nous publions les résultats obtenus en THD, rapport signal/bruit et déviation des voies, pour les entrées et sorties analogiques. Pour toutes les configurations, je règle le gain pour obtenir le meilleur résultat possible.
Gain max mesuré : 61,6 dB
Plage dynamique mesurée : 101,9 dB
Commençons par les entrées ligne :
Déviation : ±0,178 dB
THD+N : 0,02 % THD : 0,015 %
Rapport signal/bruit : 89,7 dB
Distorsion d’intermodulation : –72,23 dB
Passons aux entrées micro :
Déviation : ±0,314 dB
THD+N : 0,022 % THD : 0,020 %
Rapport signal/bruit : 93,5 dB
Distorsion d’intermodulation : –70,1 dB
Qu’en est-il de la sortie casque ?
Déviation : ±0,301 dB
THD+N : 0,2 % THD : 0,2 %
Rapport signal/bruit : 94,1 dB
Distorsion d’intermodulation : –41,45 dB
Conclusion
En conclusion, il nous semble intéressant de comparer cette AMS-24 à deux interfaces que nous avions testées par le passé : l’AudioBox GO de PreSonus, et l’Evo-4 d’Audient, et lorsque l’on aligne les chiffres et les descriptions, on constate facilement ce qui sépare ou au contraire rassemble les appareils. On pourrait donc dire que l’AMS-24 nous convainc à peine plus que l’AudioBox, car s’il s’agit d’un appareil pratique, avec deux entrées micro (c’est mieux), des réglages plus accessibles (mieux aussi), et l’alimentation sur piles (intéressant, cela ouvre des possibilités), l’AMS-24 offre par ailleurs des résultats sonores similaires (voir moins bon sur la sortie casque) et l’absence d’un quelconque bundle.
Par rapport à l’Evo-4 en revanche, l’AMS-24 pâlit plus sévèrement : résultats à la mesure bien moins convaincants, design moins novateur (un seul bouton pour tout régler sur l’Evo-4, cela peut avoir ses défauts — on ne peut pas faire de suivi de niveau sur deux sources en même temps, par exemple — mais d’un point de vue de la prise en main, c’est nettement plus simple, et la précision des réglages est améliorée), pas de gain automatique, et pas Class Compliant… Cela fait une assez grosse différence, et l’on est un peu déçu de voir Zoom proposer une interface relativement similaire, mais généralement moins enthousiasmante, deux ans plus tard, et pour seulement dix euros de moins. Reste donc un appareil qui saura rendre des services — à celui qui a besoin d’un préampli multi-entrées sur pile, par exemple — mais qui, dans le match des interfaces portatives de qualité, ne remportera pas la manche.