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Microphones statiques à transistors

vos conseils pour un couple de petites membranes

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Sujet de la discussion vos conseils pour un couple de petites membranes


Bonsoir tout le monde,

J'envisage l'achat d'un couple de petites membranes pour diverses applications: overhead batterie, instruments d'orchestre (dans toute leur diversité), choeurs, piano... J'aimerais donc des micros de qualité, qui si possible ne dépasseraient pas 500 euros. Pour info ils passeront dans les preamps XMAX du digimax d8. Je me suis déjà un peu renseigné, et j'ai mis commes options possibles les couples suivants: rode NT55, se electronics SE 4, 2x shure sm137... mais mon attention est fixée en ce moment sur les Oktava MK012 MSP6, pour deux raisons: le prix qui a l'air TRES intéressant chez thomann: 435 euros VS 550+ chez les autres vendeurs, et les différentes capsules fournies (hypercardio et omni) qui multiplient les usages possibles.

Maintenant, pour moi c'est pas un petit investissement alors je veux être sûr de mon achat... vos conseils?

merci!

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VapoTeux. La vapote, c'est le néologisme pour les "fumeurs" de cigarette électronique. C'est vachement agréable (même si j'était un tout petit fumeur auparavant).
Acoustique vide, donc beaucoup de reverb, qui sera matée par les spectateurs au concert.
Pour nous, chanteurs, c'est toujours traitre : une acoustique vide peut parfois être super agréable, équilibrée et précise, puis se retrouver asséchée et difficile lorsque le public est présent. C'est le cas dans les petites chapelles qui se transforment en "room" au moment du concert.
De même, une acoustique que j'appelle "baignoire" peut devenir absolument parfaite dès que le lieu est rempli, mais dans bien des cas, c'est la loterie. C'est pour ces raisons très variables qu'une balance et si possible une générale complète doivent être réalisées exactement dans la disposition du concert. Les variations sont déjà importantes. Il importe de minimiser au maximum les surprises.
Avec des cardios, et quelques appoints, tu dois pouvoir en tirer quelque chose, non ?
(c'est aussi pour ça que je n'aime pas du tout les omnis en concert. C'est trop hasardeux à mon avis.
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Ah oui d'accord, accoustique vide..!

En effet, pour le coup et pour une fois le public aurait été sûrement d'une aide précieuse... ceci dit, si j'avais enregistré le concert demain, on m'aurait demandé de ne pas mettre de pied au centre (visuel), autrement dit je n'aurais rien pu faire d'intéressant.

Bon ça s'annonce pas trop mal, malheureusement je suis mitigé pour les voix qui ne se détachent pas assez (parfois oui parfois non), il m'a été impossible de mettre des appoints sur les voix étant donné la configuration, j'ai préféré mettre des appoints en priorité sur les instruments... et pour le coup, les pièces instrumentales s'annonçent bien jolies ! à confirmer avec des extraits d'ici fin de ce week-end
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Je veux bien en écouter un extrait si possible...
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Voici un premier extrait instrumental, violon+clavecin+viole de gambe+théorbe
> https://sd-5.archive-host.com/membres/up/131949833442529268/Amusemens_lyriques_270413_-_pt2_extrait.wav
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Au casque, c'est vraiment très beau.
La reverb est en effet présente en arrière plan, mais la définition des instruments reste au premier plan bien soutenue par les appoints. Le pré-délai est suffisant pour que le signal du champs direct ne soit pas troublé. Le lieu devait être assez vaste...
On pourra te dire que le violon est un peu trop latéralisé à gauche (et le théorbe à droite, mais plus discret). En tout cas, j'aime beaucoup. Vraiment bravo.

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Merci ! :)

Tu risques malheureusement d'être moins enthousiaste pour les voix... je finis de mixer ça et je poste des extraits ce soir.
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Pour moi il y a beaucoup trop de reverbération et elle a le mauvais goût d'être très bas médium donc de pas mal empâter.
Des problèmes de résonance dans les notes graves de la viole de gambe ça se résout acoustiquement (quand on peut, via un podium non creux et assez petit pour limiter un peu les réflexions du sol, ici c'est clairement un effet de prox dû au sol et peut-être était-il même carrément dans une petite alcôve ?).
Actuellement la plupart des preneurs de son auprès desquels je me suis formé ont une esthétique beaucoup plus en proximité car ils savent qu'il peuvent toujours rajouter de la réverbération.
Ici tu as une réverbération dont tu ne te serais pas défait quoi qu'il en soit, l'idéal aurait été cardio assez proche + appoint et admettre qu'au mix tu choisi une revérbe assez longue pour contrôler ton espace.
(écouté sérieusement sur mes petites PSI)

Je m'explique pour cette dernière partie. Lorsqu'on se rapproche dans ce type d'acoustique, on récupère quelque chose de plus précis, parfois quand même un peu empâté et là il ne faut pas hésiter à jouer de l'EQ. Ce dont on ne peut se défaire c'est de la réverbe en lointain, (ici pour moi elle n'est pas qu'en second plan, on est bien au-delà de la "distance critique"), donc pour faire le lien entre les appoints, le couple et cette réverbe déjà présente on n'a qu'un solution => utiliser une réverbe assez longue qui passe au dessus et mix l'ensembe. En général j'en utilise au moins 2, une assez courte pour placer les appoints et une plus longue pour la couleur et pour "matcher" l'espace déjà présent si besoin.

Ici (pour une fois) je joins une piste complète, un enregistrement live avec uniquement un couple de km83 (là où j'aurais aimé appointé le piano mais l'esthétique du concert primant je m'en suis passé pour cette fois). C'est la toute fin du concert, après des pièces assez puissantes, on entend que le piano s'est désaccordé de façon significative (particulièrement sensible au début). C'est mixé live (suivi de réverb surtout puisque je n'avais pas d'appoint). Je regrette qu'on entende le public au début, il sortait de l'exaltation de la pièce précédente et n'était pas encore calmé.

Peut-être que je posterai un autre extrait d'un enregistrement un peu plus récent avec appoint (mais sans partition pour le suivi live... :( )

[ Dernière édition du message le 28/04/2013 à 11:31:47 ]

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Cette réverb était clairement envahissante et ce sur tout le spectre, je pense qu'il y avait bien entre 3 et 4 secondes de résonance... Pour la viole de gambe, non elle était au sol comme tous les autres instruments, et l'appoint que j'y ai adjoint était un de mes mbho 410 (donc capsule omni), j'ai choisi volontairement une capsule omni pour pouvoir me rapprocher un maximum de la viole sans écoper d'un effet de proximité (la capsule était à environ 50/70cm de la viole), et parce que la réponse caractéristique de ce micro (bosse en haut) donne de la présence à la source.

Mais tu as raison il aurait été sans doute plus sage de partir sur un couple principal en AB, avec les oktava par exemple..!

Ton lien ne fonctionne pas !
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x
Hors sujet :
lien mis à jour
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Ton commentaire, Potiki, m'incite à écouter tout à l'heure sur mes enceintes. Au casque... C'est toujours plus beau. Les pépins sont passés au tamis de la précision découpée et ne sont pas aussi préoccupants que ce que tu dis.
J'écoute tout à l'heure.
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bonjour !

question aux savants et expérimentés : aurait-on pu imaginer, sur la petite formation instrumentale basée sur les cordes, gagner en précision-proximité avec un couple de rubans en Blumlein ? ( ou des M160 en XY ?).

pour ALEXJANSEN :est-il possible d'avoir une image du dispositif pour se faire une idée du placement imposé des musiciens et voix ?

bon dimanche ensoleillé !:fleche:
Jean-Luc Strasbourg

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Déjà, rien qu'en choisissant un couple cardio... Pourquoi spécialement rubans ? Ils sont généralement considérés comme plus colorés, non ?
688
je pense aux rubans en les associant aux cordes.
689
Pour commencer, les M160 non, je ne les choisirais pas, quiconque a déjà perché avec ces micros à conscience de combien ils sont directifs et détimbrent rapidement hors axe. J'aurais du mal à les envisager en couple principal.
Leur utilisation en couple OH reste une limite (que je ne pratique pas) en matière de captation au couple je pense.

Pour un couple en blumlein j'aime bien la technique parce qu'on garde pas mal d'ambiance en se prémunissant des réflexions latérales, d'un point de vue stéréo ça fonctionne quand même parce que ça reste un couple basé sur la différence d'intensité donc on ne souffre pas trop de la perte des réflexions latérales (dérangeante dans ce genre d'acoustique) en matière de qualité de précision de localisation.
En revanche les rubans (anciens) ont quand même souvent une marque spectrale marquée avec un aigu raboté, ça peut être sympa sur des cordes crincrin, mais à comparer avec la production actuelle l'enregistrement sonnera immanquablement sourd à moins de bosser avec des générateurs d'harmoniques ensuite (là c'est aussi en fonctions des affinités en matière de techniques du son, j'aime faire les choses à la prise). Dans le cas de rubans plus modernes (typiquement le 4081 d'Audio-Technica qui est un must have) ça s'envisage beaucoup plus.

[ Dernière édition du message le 28/04/2013 à 13:27:42 ]

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merci pour ce commentaire précis ;)
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Citation de AlexJansen :
Voici un premier extrait instrumental, violon+clavecin+viole de gambe+théorbe
> https://sd-5.archive-host.com/membres/up/131949833442529268/Amusemens_lyriques_270413_-_pt2_extrait.wav

C'est vrai que sur les enceintes, les petits défauts de cette prise estompées par le casque apparaissent plus clairement.
Je souscris pleinement à l'analyse de Poti : une reverb un peu lourde qui semble courir derrière la musique. Quelques "toniques" sur le violoncelle. Et j'ajouterais une impression de piquant un peu trop accentuée sur le violon.
Mais je maintiens que c'est une bonne prise tout de même. On y entend l'essentiel dans la mesure où ça peut donner une idée de l'ambiance acoustique du lieu et les intentions des musiciens ne sont pas dénaturées.
...
Moralité, toujours se fier à ses enceintes. Les casques sont souvent trop beaux pour être honnêtes ! Ce qui passe au casque ne passe pas forcément aux enceintes tandis que souvent l'inverse fonctionne !
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Citation de Potikinawah :

Ici (pour une fois) je joins une piste complète, un enregistrement live avec uniquement un couple de km83 (là où j'aurais aimé appointé le piano mais l'esthétique du concert primant je m'en suis passé pour cette fois). C'est la toute fin du concert, après des pièces assez puissantes, on entend que le piano s'est désaccordé de façon significative (particulièrement sensible au début). C'est mixé live (suivi de réverb surtout puisque je n'avais pas d'appoint). Je regrette qu'on entende le public au début, il sortait de l'exaltation de la pièce précédente et n'était pas encore calmé.

Peut-être que je posterai un autre extrait d'un enregistrement un peu plus récent avec appoint (mais sans partition pour le suivi live... :( )


Ca, c'est magique.
Pas besoin d'appoints sur le piano. L'équilibre naturel des deux participants se fait de lui-même, même si le timbre du violon est plus ciselé que celui du piano. J'aime énormément le plan d'accompagnement justement, nimbé.
Cette prise de son est absolument fantastique. Simple, évidente.
Et forcément, avec ça sous les micros, on ne peut être que modestement au service de la musique. Rien ajouter ni retrancher. Juste humble serviteur, laisser couler ses larmes...
Je crois qu'on n'a même pas envie de parler technique de prise de son. Il y aurait pourtant plein de blabla à faire sur la définition surnaturelle du violon, le juste dosage acoustique, l'utilisation d'une reverb adéquate pour pister au plus près l'ambiance de salle.
Bravo d'avoir sur rester en retrait, Poti. C'est confondant.
(et cette fois, j'ai écouté directement sur mes enceintes).
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+1 pour tout ce qui vient d'être dit sur ces 2 enregistrements.

Pour Alex, ce qui m'a frappé, c'est qu'après une première impression favorable, on se dit qu'il y a quelque chose qui cloche. Je le situe au niveau de l'intégration des appoints très présents avec le couple principal qui doit être noyé dans la réverb. Il n'y a pas de cohérence. C'est intéressant car ça montre qu'on ne peut pas tout corriger avec des appoints. En particulier, on ne réduit pas la présence de la réverbération avec les appoints. Le soin doit d'abord être mis sur le couple principal. Et ici, une fois de plus les omnis n'étaient pas à l'aise.

Pour l'enregistrement de Potikinawah, j'ai moi aussi été immergé dans la musique et c'est seulement en me forçant à une analyse plus poussée que je me dis que j'aurais préféré un peu plus de présence du violon par rapport au piano. Bravo
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Salut JM.
Je me suis aussi dit : "bon sang, que c'est beau ce qu'on peut faire avec des KM83"... (bien mis en oeuvre, hein).
pour ma part, la présence du violon est très satisfaisante. On a même ce que j'adore sur un violon et qui est si rare, cette espèce velouté que j'associe aux grands luthiers comme stradivarius. Je ne suis pas certain que tout les micros puissent révéler cette signature.

Du coup, j'ai regardé les courbes de réponses des KM83, ça ne dit pas tout, mais ils étaient compensés pour le champs diffus.
Les successeurs KM183 le sont encore plus : les courbes typiques montent en moyenne 1db plus haut autour de 10K mais sont travaillées d'une façon plus arrondie.
J'ai aussi été écouter ce qui se jouait ici et là avec la famille KM en omni... C'est pas sale du tout. On peut entendre par exemple un extrait d'orgue sur Gearslutz qui décoiffe. C'est un comparatif entre le KM183 et le 183 D. Didier y poste aussi un comparatif de piano. Pour l'orgue, j'ai commencé par écouter le 183 classique, assez somptueux. Puis le D, et là, fichtre !
Quand j'entends ça, je me demande pourquoi ces micros ne sont pas plus souvent vus en couple principal de prise de son classique. Pas assez chers comparés aux DPA ou autres M 50 ?
Il faut en avoir l'usage, c'est tout le problème : trouver une belle salle et de beaux musiciens.

[ Dernière édition du message le 28/04/2013 à 21:26:15 ]

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DPA en classique, c'est sans doute un effet de mode. C'est ce qui est préconisé au CNSM. Autrefois c'était Schoeps. Ca ne veut pas dire que d'autres ne peuvent pas faire aussi bien... lorsqu'ils sont bien mis en oeuvre.
J'ai un certain nombre d'enregistrements d'orgues avec mes anciens MBHO omnis. Certains sont magnifiques... et d'autres minables. C'est assez caractéristique des couples omnis.
J'avais déjà signalé que j'avais discuté avec des preneurs de son de France Musique qui venaient enregistrer à Toulouse. Ils avaient enregistré un très bel orgue dans une acoustique modérément réverbérante. Ils m'avaient surpris en me disant qu'ils avaient utilisé un couple ORTF Schoeps. Pas le temps de trouver l'équilibre adéquat avec leur habituel couple AB DPA. Avec l'ORTF, ils étaient sûr d'obtenir rapidement un résultat très acceptable.
Nos conditions d'enregistrement de concerts sont assez similaires. C'est pour celà que j'ai laissé tomber les omnis.
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Oui. les DPA4006... C'est certainement fabuleux à utiliser. Mais on les voit si souvent qu'on se demande effectivement si l'effet de mode ne joue pas à plein tube. J'attends avec impatience d'écouter le résultat du prochain cd d'acc.en tuss enregistré il y a 2 mois. Le dispositif était impressionnant et pour le coup très original : des Neumann M147 en couple principal. Pas mal de belles choses en appoint, dont des Royers ruban sur un alto. Il y avait aussi des TLM170 sur le piano.
Le disque comprend de très belles oeuvres de musique tchèque.

[ Dernière édition du message le 28/04/2013 à 21:36:52 ]

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Bon du coup je n'ai pas eu le temps ce soir de préparer d'autres extraits et de finir le mixage, je m'en occupe demain et je posterai 2 ou 3 petites photos.

Personnellement, chacun pense ce qu'il veut, mais moi je trouve l'image stéréo d'un couple omni/jecklin vraiment supérieure à un couple AB cardio standard, ce qui fait que je rebute très (trop) facilement à utiliser un tel couple comme couple principal. Ici, c'était visiblement trop facilement, et un peu bêtement; j'aurais dû mettre les oktava en couple principal et utiliser mes omnis en appoints en proximité, car la précision de l'image stéréo n'était pas ici une priorité absolue étant donné la mise en avant indispensable des appoints. C'est aussi que mes MBHO (KH-100LK) sont tellement supérieurs à mes autres micros que ça m'attriste de devoir les reléguer aux rôles d'appoints... :bravo:

Mais d'une manière générale, je rebute à l'idée d'utiliser des reverbs synthétiques sur des prises d'ensembles comme ceux-là. Pour moi, il s'agit de capter une image réelle d'une musique jouée dans un lieu donné, retranscrire le mieux possible l'authenticité d'une performance musicale. Mettre des reverbs par-dessus, c'est selon moi détruire une part de cette authenticité... c'est sûrement une réflexion "vieille école", mais je préfère carrément ne pas enregistrer plutôt que d'avoir recours à du traitement numérique pour sauver les meubles.
Clairement, si j'avais pu assister à une répète avant d'arriver avec le matos, je ne pense pas que j'aurais mené cet enregistrement ! Pour le coup, il aurait fallu enregistrer à la chapelle St Joseph (à Dijon), cette église est dotée d'une accoustique fantastique... claire, assez profonde et vaste mais vraiment pas envahissante. Je vous laisse juger par vous-même avec ce quintette à cordes que j'avais enregistré l'année dernière (alors bien sûr ce n'est pas très en place car les musiciens déchiffraient presque en jouant... et c'était avec les mbho 410 et leur réponse caractéristique, j'aurais fait mieux avec les KH100): https://sd-5.archive-host.com/membres/up/131949833442529268/Le_Depart_-_Kirsten_Harma_extrait.wav


bref, du neuf demain avec des voix, et des formations un petit peu différentes. Peut-être que ça passera mieux dans les morceaux sans viole de gambe..!

Pour ton enregistrement Poti, well done ! C'est clair que là, avec un tel niveau de jeu, la tâche est grandement facilitée... le violon sonne tellement bien (presque "surnaturel" comme disait Kriktop) qu'on dirait le violon samplé de ma banque eastwest ! (et ce n'est pas péjoratif car les sons sont superbes: instruments haut de gamme, musiciens professionnels, salle de concert parfaitement traitée et matériel d'enregistrement ultra-haut de gamme)
Perso, mais je pense qu'ici il n'est question que de préférence, j'aurais enregistré et mixé le piano en tant qu'"instrument seul" pour lui donner une belle image stéréo de gauche à droite, avec un violon venant se greffer au centre. Mais ce n'était peut-être pas possible au vu des conditions et du plaçement des musiciens..?

Pour ce qui est des DPA4006, le peu que j'en ai écouté m'a scotché, c'était un comparatif entre divers micros DPA (je ne sais plus s'il y en avait d'autres marques) et j'ai le souvenir que les 4006 étaient ahurissants, comme si on passait de la 3D avec un statique standard à la 4D avec les 4006...
Ils sont réputés pour leur neutralité absolue. (supérieurs à schoeps dans ce domaine à ce que j'ai lu)
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Merci,

Comme je le disais ma préférence aurait été de pouvoir placer des appoints piano. Le violon me plaît bien tel quel, c'est un stradivarius en effet. Le piano manque une chouille de piqué pour moi.
Pour le reste la balance est magique (normal les 2 musiciens se connaissent mieux que par coeur ils sont mariés), les musiciens étaient particulièrement bons ce soir là.

Les DPA sont une mode qui se justifie, tellement utilisés que leur couleur fait un peu référence puisqu'on en a l'habitude.
J'aime néanmoins vraiment le km83 pour son grave plus généreux. On est dans une esthétique moins respectueuse, plus onctueuse, mais parfois plus musicale.
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Alex, tu avais toi aussi sous la main des musiciens de haut vol ! Les conditions n'étaient pas faciles, mais elles le sont très rarement. J'ajoute qu'il y a plus difficile qu'un petit ensemble. Tu aurais pu avoir un orchestre symphonique avec choeurs et solistes ! Un raccord n'est pas le meilleur moment pour enregistrer... Tout va trop vite, le temps manque, les réglages sont trop urgents pour qu'on puisse garder un coin d'attention aux demandes d'un preneur de son. C'est frustrant pour celui qui enregistre, mais c'est la réalité du métier de musicien.

Qui a dit qu'il fallait ajouter systématiquement de la reverb sur une prise cardio ? C'est une éventualité, mais pas une obligation, puisque on peut justement doser plus facilement la part de champs diffus/direct. La question peut se poser sur les appoints : leur grande proximité les place quasi hors acoustique et une petite recherche de reverb compatible n'est pas inutile.
Je suis curieux d'entendre en tout cas la balance avec les voix.


Concernant l'enregistrement de Poti, pour moi, ne cherchez rien de plus !
Il est magique comme tel. Le piqué du piano, oui, d'accord, mais dans cette trame d'accompagnement, ça ne se justifie pas forcément. J'ai surtout oublié d'insister sur la fantastique qualité des deux musiciens. Elle fait notre unanimité. Et pour le coup, la simplicité (apparente) et le quasi dénuement de cette prise conviennent parfaitement à ce moment en apnée ! J'ai l'impression que toute autre recherche de mixage aurait pu tuer la magie suspendue à un fil... Le mieux est l'ennemi du bien (ce que je suis sentencieux, moi, de beau matin !).

Poti nous avoue avoir injecté une reverb discrète, parfaitement raccordée à celle de la salle. S'il ne nous l'avait pas dit, nous n'aurions rien décelé. La reverb est donc ici un artifice délicat qui vient compenser une légère absence de la salle, probablement assez mate. Elle ne se la joue pas "ehooo, je suis une reverb électronique. Regardez comme je suis beeellleeeee"... Cela peut nous (me) servir d'exemple lorsque je (nous) sommes tentés d'appuyer un peu fort sur le plugin.

Alex, les conditions de placement d'un duo piano violon sont dictées par la nature même des instruments.
Le violon doit être porté de sorte qu'il projette vers la salle. Si on place le violon au centre du piano, le violoniste tourne le dos au pianiste (ici, en l'occurrence, "la" violoniste, je peux me tromper, mais j'ai l'impression que c'est une violoniste... Sais pas pourquoi).
Le violoniste doit donc être décentré sur à jardin, condition impérative pour que les musiciens gardent un contact direct, et l'efficacité est totale dans cet enregistrement : le suivi des moindres inflexions, le rubato commun, tout fonctionne en symbiose parfaite. Qu'ils soient mariés n'est pas étonnant, même si ça n'est pas une raison suffisante pour jouer si bien ensemble.

L'enregistrement respecte parfaitement cette donnée. Il respecte l'équilibre sonore des deux partenaires. Il respecte l'espace acoustique. Il respecte l'ambiance du concert qui n'est ni un disque "studio" (propre comme un sou neuf), ni un concert radio (tueur de dynamique, et où les appoints auraient surlignés les musiciens pour qu'on puisse écouter ça en voiture).
voilà. Poti, si tu as autre chose à mettre entre nos oreilles, je suis fan !

Quand aux DPA 4006, j'ai participé à plusieurs enregistrements où ils étaient utilisés en couple principal, et j'avoue que j'ai été finalement un peu lassé d'avoir l'impression d'entendre toujours la même sonorité qui tend à devenir un standard moderne au disque, comme Steinway D devient un standard pour les pianos de concert, ou comme euh, carambar devient un standard de la blague...icon_facepalm.gif
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Cette fois moins facile.
Esthétique beaucoup plus rapprochée pour sauver les meubles et que les musiciens aient un enregistrement exploitable pour leur promo. Si j'avais pu y mettre les moyen et ramener le gros système j'aurais sans doute reculé mon couple d'1m par rapport à cette prise et joué avec les appoints.

Je le poste en pensant à Alex. C'est un enregistrement live de quatuor, 1er mvt des Quintes de Haydn.
D'un point de vue musical, le quatuor est composé de musiciens encore jeunes, ils jouent ensemble depuis 5 ans sauf le cello qui les avait rejoint depuis 3 semaines je crois, ça s'entend il n'est pas rentré dans le quatuor, en outre il a un tempérament très soliste et il développe un son qui va avec...

Pour la prise, un couple de DPA 4090 en AB qui rentrent dans une fireface400 (setup minimum). Il y a une réverb pour matcher l'espace dont l'acoustique s'imposait beaucoup. Une église pas énorme mais moderne, avec conque en marbre. Une acoustique très réverbérante, les musiciens avaient du mal à s'y faire (normal pour du quatuor) et n'imaginaient pas récupérer quelque chose de l'enregistrement. En revanche l'acoustique reste vraiment plutôt belle, assez claire. J'ai gardé le lieu en tête pour un répertoire qui s'y prêtera plus.


Kriktop, le violoniste était bien "Un". Et pour la réverbe si ça n'était pas mixé live j'aurais aimé vous faire entendre la différence dry/wet, parce que la réverbe est réellement indéniablement audible, c'est une pcm81 dont j'aime beaucoup les algo qui me semblent assez naturels et discret, l'envoi est traité, le retour est traité.
Les appoints piano en réalité ce n'est pas qu'une question de piqué, mais aussi de maîtrise et d'homogénéité vis à vis des nuances. Dans cet espace que je connaît très bien, la dynamique est très importante, il y a une conque acoustique pour les concerts qui ramène clairement plus de son dans les forte que dans les piano, d'où cette dynamique et d'où aussi un placement microphonique qui devrait changer pour être correct en fonction des nuances. Les instruments sonnent tout de suite plus direct dans les forte, pour homogénéiser ça j'aime avoir des appoints, ça me permet de faire ma prise un tout petit peu plus loin et d'être moins sensible à ce phénomène, puis de mixer les appoints pour ramener ce que j'ai perdu en précision, sauf que j'ai le contrôle de cette précision et non la salle.

[ Dernière édition du message le 29/04/2013 à 10:07:21 ]