Deuxième pédale du nom au sein du catalogue du fabricant danois, la Purple Moon version 2019 a rejoint la série Vintage. Inspiré par de nombreux disques des années soixante et soixante-dix, Carl Martin a souhaité recréer ces sonorités aériennes si caractéristiques.
Purple Moon V2
Les idées de nouvelles pédales viennent souvent à Carl Martin quand il écoute ses disques préférés. Lors d’une de ses séances d’écoute, le fabricant s’est particulièrement intéressé aux sonorités rendues célèbres par Jimi Hendrix et David Gilmour, entre autres. Ces deux guitaristes de génie ont très rapidement dans leur carrière forgé un son de guitare immédiatement reconnaissable grâce à l’utilisation de quelques effets emblématiques. Le but de Carl Martin en concevant la Purple Moon était de capturer ces sonorités iconiques au sein d’une pédale pour guitare.
Cette version 2019 est donc la deuxième du nom. La première disposait d’un châssis plus imposant et surtout, de deux réglages de vitesse pour l’univibe entre lesquelles on pouvait basculer grâce à un footswitch dédié. Dans la version 2019, ce second réglage de vitesse a disparu tout comme le second footswitch. La Purple Moon rejoint la série vintage et son circuit est intégré au châssis compact et solide qui accueille également la Panama déjà testée dans nos colonnes.
Fuzz’n’Vibe : Rock’n’Roll
La Purple Moon regroupe deux effets analogiques emblématiques et qui reflètent assez bien le paysage musical et sonore des années soixante et soixante-dix. On dispose en effet d’un univibe et d’une fuzz regroupés dans le même boîtier. Ce dernier reprend le format de la série Vintage de la marque avec sa taille compacte et ses fiches jack d’entrée, de sortie et d’alimentation regroupées derrière la pédale. Son panneau supérieur est recouvert d’une jolie teinte violette métallisée très élégante et en même temps réminiscence des couleurs utilisées par Jimi Hendrix pour ses costumes de scène. Les bords du panneau supérieur sont polis de façon à marquer une délimitation discrète mais jolie en aluminium brossé. La pédale est câblée en true bypass de façon à garantir l’intégrité du signal quand elle est coupée.
L’univibe possède des contrôles de vitesse, profondeur et niveau. Autour de la moitié de la course du potard de niveau (baptisé ici Level), un léger craquement se fait entendre. À partir de ce craquement, on augmente le niveau pour booster légèrement le signal. C’est une touche plutôt bienvenue surtout quand on utilise la pédale avec un ampli à lampes. On peut attaquer l’étage de préamplification de l’ampli avec plus de niveau et donc le faire tordre légèrement. La fuzz quant à elle, possède des contrôles de volume et fuzz. Le réglage fuzz ajuste le niveau de gain. Cette dernière peut vite devenir incontrôlable, le circuit s’engageant dès lors qu’on monte le potard de volume. Même avec le réglage fuzz sur sa position minimum, on obtient des sons de fuzz très francs.
La Purple Moon est équipée d’une LED bleue très puissante qui témoigne de son état de marche. C’est la même LED qu’on trouvait sur la Panama, très visible et bien brillante. Compacte, solide et fiable, la Purple Moon trouvera sa place sur un pédalier déjà bien occupé grâce à ses fiches intelligemment situées derrière la pédale. Cette dernière est très simple à utiliser et les potards offrent un peu de résistance ce qui est rassurant. On n’est agréablement surpris par la qualité de fabrication de la pédale.
Un mot d’ordre : Vintage
Comme son nom l’indique, la Purple Moon respire les années soixante, le LSD et son nom complet, Vintage Fuzz’n’Vibe, annonce tout de suite la couleur. Et on comprend pourquoi dès les premiers accords qui traversent le circuit de la pédale. L’univibe a une couleur effectivement très vintage avec ce tourbillonnement si caractéristique. Malgré ce caractère vintage très assumé, Carl Martin a quand même conçu l’effet en gommant les éventuels défauts du circuit original. Une chose qui frappe en jouant avec les réglages de l’univibe est à quel point il conserve l’intégralité du signal. En général, un effet de type univibe peut avoir tendance à étouffer un peu le son en coupant une bonne partie du spectre dans l’aigu. Ce n’est pas du tout le cas ici. De plus, les potards de profondeur et de vitesse ont des courses très importantes ce qui étend considérablement les possibilités sonores de l’univibe. Le potard Level mentionné plus haut peut booster le signal à partir du milieu de sa course, ce qui rappellera le fonctionnement de nombreux effets vintage. En utilisant l’univibe et la fuzz en même temps, on peut ajuster le niveau de chaque effet si bien qu’en plaçant le potard Level de l’univibe sur sa position maximum, on entendra un son de fuzz avec un son clair teinté de vibe.
La fuzz choisie par Carl Martin dispose d’un transistor au silicium. Ce type de transistor développe un son de fuzz particulièrement épais et très saturé. On obtient alors un sustain énorme. On ne peut pas intervenir sur la réponse en fréquences de la fuzz ce qui est dommage bien qu’elle soit très bien conçue. Ce circuit développe la bonne quantité de grésillement dans le haut du spectre. Toutefois, le caractère vintage de l’univibe se retrouve un peu moins dans la fuzz. Bien qu’elle soit assez typée, la quantité de saturation qu’elle développe est rapidement incontrôlable. En dosant le gain et en veillant à ne pas dépasser la moitié de la course du potard, on reste bel et bien sur un territoire très Hendrixien. Avec une Fender Stratocaster, c’est tout de suite le pied. La pédale fonctionne bien sur son clair, mais pas n’importe lequel. En prenant soin de pousser les fréquences médiums, la fuzz reste maîtrisable et équilibrée. En coupant les médiums en revanche, on fait ressortir ce grésillement dans les hautes fréquences qui devient alors désagréable. Sur un son crunch, la pédale révèle tout son potentiel. L’univibe est ample et très musical et la fuzz réveille le son crunch avec toute sa furie poilue. La Purple Moon sonne bien et la combinaison des deux effets offre des possibilités sonores très originales mais toujours avec ce socle vintage comme base solide.
- Purple Moon Clean – Level Max (boost)01:13
- Purple Moon Clean – Vibe 12 o’clock01:08
- Purple Moon Clean – Vibe, Depth max, Vari speed02:25
- Purple Moon Crunch – Vibe, Depth max, Vari speed01:22
- Purple Moon Clean – Fuzz 12 o’clock01:45
- Purple Moon Clean – Fuzz max gain01:40
- Purple Moon Clean – Vibe’n’Fuzz 12 o’clock01:29
- Purple Moon Crunch – Level max (boost)00:44
- Purple Moon Crunch – Vibe 12 o’clock01:01
- Purple Moon Crunch – Fuzz 12 o’clock01:15
- Purple Moon Crunch – Fuzz’n’Vibe 70's tone00:54
- Purple Moon Crunch – Fuzz’n’vibe 12 o’clock01:36
Hendrix & Gilmour in a box
Conçue pour développer les sonorités classiques des guitaristes des années soixante et soixante-dix, la Purple Moon a gagné son pari. Les effets d’univibe et de fuzz sont de bonne facture et la conjonction des deux est très intéressante. Pouvoir utiliser chaque effet seul est assez sympa également dans la mesure où ils sont tous les deux très bien conçus. On aurait quand même apprécié que chaque effet dispose de son footswitch d’activation. Bien que stabilisés par une base vintage non négligeable, ils trouveront leur utilité dans de nombreuses situations. La pédale sonne, elle est solide et fiable, que demander de plus ? Bien joué Carl Martin !