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Test du pédalier multi-effets nUX Trident - Le multieffets de Poséidon

7/10

Dévoilé au mois d’avril 2023, le Trident de nUX est un pédalier multieffets qui vient compléter l’offre proposée par le Cerberus de la marque. Il lui emprunte d’ailleurs ses boutons de potentiomètres et son code couleurs.

Test du pédalier multi-effets nUX Trident : Le multieffets de Poséidon

All inclu­sive

Si le Cerbe­rus ne propo­sait « que » des effets de satu­ra­tion analo­giques et des effets tempo­rels et de modu­la­tion numé­riques, le Trident intègre des simu­la­tions d’am­plis et des effets numé­riques, une section simu­la­tion de prise de son studio, un looper de 30 secondes et un accor­deur. Le châs­sis du Trident est en une pièce d’alu­mi­nium. Il est recou­vert d’une fini­tion textu­rée assez parti­cu­lière qui n’est pas du meilleur effet. Trident-2Il dispose de 10 foot switches qui permettent l’ac­ti­va­tion des diffé­rents effets (réverbe, délai, modu­la­tion, FX et Boost) en plus de pouvoir accé­der aux diffé­rents présets (A, B et C) et de parcou­rir les diffé­rentes banques à l’aide de flèches direc­tion­nelles. On accède à l’ac­cor­deur en appuyant long­temps sur le foot switch dédié au Boost, et aux fonc­tions du Looper en main­te­nant une pres­sion sur le foot switch FX. Avec le Trident, nUX souhai­tait conce­voir un péda­lier multief­fets dont une grande partie des réglages est acces­sible sur l’ap­pa­reil via des poten­tio­mètres et autres boutons et enco­deurs. Sur le papier c’est une bonne idée, mais dans les faits, c’est un peu plus labo­rieux. L’écran LCD qui équipe l’ap­pa­reil est minus­cule et sa lecture est très compliquée. Il faut être vrai­ment proche du péda­lier pour avoir une chance de lire les petits carac­tères. On est de plus confronté au problème d’er­go­no­mie clas­sique des péda­liers multief­fets, avec les nombreuses pages de réglages. Certes, de nombreux poten­tio­mètres sont dédiés à des fonc­tions basiques, ce qui faci­lite un peu le réglage, mais le bloc Boost par exemple, ne dispose pas de ces poten­tio­mètres. Son ajus­te­ment est donc très labo­rieux sur l’ap­pa­reil. Les nombreux poten­tio­mètres pour­ront être utili­sés pour des ajus­te­ments rapides à la volée, mais c’est tout.

Le Trident est divisé en plusieurs blocs : Delay/Reverb, Modu­la­tion/FX et Amp. Pour le bloc réverbe et délai, on profite de poten­tio­mètres de Level, Time et Repeat pour le délai, et Level et Decay pour la réverbe. Des petits switches permettent de choi­sir le type de délai, de réverbe et de chan­ger l’ordre de ces effets : réverbe-délai, délai-réverbe ou les deux en paral­lèle.Trident-4 Pour le bloc Modu­la­tion/FX, on dispose de réglages de Rate, Depth et Level pour la modu­la­tion, et Sense et Level pour les autres effets. Deux petits switches permettent de choi­sir l’ef­fet de modu­la­tion : Chorus, Tremolo ou Phaser, et Compres­seur, Filtre ou Pitch Shift. On perçoit ici la première limite de ces réglages dans la mesure où ils ne donnent accès qu’à une frac­tion des effets dispo­nibles. Pour le bloc de réglages dédiés à l’am­pli, on peut ajus­ter le gain, le niveau, les basses, les médiums, les aigus et la présence. Sous cette série de réglages, on trouve des boutons qui permettent d’ac­ti­ver/désac­ti­ver le Noise Gate, l’am­pli, la simu­la­tion de prise de son et de l’éga­li­sa­tion. Enfin, de part et d’autre du tout petit écran se trouvent deux enco­deurs rota­tifs avec bouton-pous­soir. Ils permettent de navi­guer dans les menus et de sauve­gar­der des présets. 

À l’ar­rière du châs­sis on trouve dans l’ordre : une entrée pour une pédale d’ex­pres­sion, l’en­trée guitare, la boucle d’ef­fets, l’en­trée auxi­liaire sur mini-jack 3.5 mm, le master volume, les sorties XLR (DI1 et DI2) avec leur switch de mise à la terre, les sorties Jack 6.35 mm (Out1 et Out2), une sortie casque sur Jack 6.35 mm, les ports MIDI sur mini-jack 3.5 mm (adap­ta­teur fourni), la sortie USB-C et la fiche d’ali­men­ta­tion, assez fragile d’ailleurs. Le bouton de mise sous tension de l’ap­pa­reil parachève ce panneau arrière.

Trident-11

L’édi­teur logi­ciel

Malgré une inter­face passable sur le péda­lier, nUX a mis le paquet en ce qui concerne le logi­ciel d’édi­tion. Ce dernier est très simple à utili­ser et béné­fi­cie d’une inter­face graphique très agréable et lisible. Chaque ampli, pédale, enceinte et micro est très bien repré­senté et on comprend immé­dia­te­ment ce qu’on est en train de faire. Ce n’est pas toujours le cas en passant par le péda­lier et son écran micro­sco­pique. Toutes les fonc­tions dont on a besoin sont litté­ra­le­ment à portée de souris et on ne met pas plus de quelques minutes à confec­tion­ner un préset contre 10 minutes en réali­sant l’opé­ra­tion sans le péda­lier. On accède très rapi­de­ment aux diffé­rentes listes d’ef­fets et d’am­plis et on sélec­tionne aussi vite le modèle dont on a besoin. C’est simple, effi­cace et sympa à mani­pu­ler. Si le péda­lier n’est pas très agréable à utili­ser pour la confec­tion d’un ou plusieurs présets, son utili­sa­tion devient beau­coup plus natu­relle en condi­tions de jeu. Dispo­ser d’un foots­witch pour chaque effet est un vrai plus. Seule la taille trop réduite de l’écran est déran­geante et le nom de présets est à peine lisible, c’est bien dommage. Heureu­se­ment que le numéro de la banque et du préset sont indiqués en plus gros ce qui permet quand même de vague­ment se repé­rer.

AC30 ACBOOST CE1 Chorus
Deluxe Rev Plexi Tube Screamer

Les effets et amplis

Contrai­re­ment à de nombreux péda­liers multief­fets dispo­nibles sur le marché, le Trident n’in­tègre pas une quan­tité astro­no­mique d’am­plis et effets, et c’est un excellent point selon moi. On dispose de 27 amplis, ce qui est large­ment suffi­sant pour couvrir tous les styles possibles et imagi­nables. Des simu­la­tions de Fender, Marshall, Hiwatt, Mesa Boogie, Peavey, Budda, Soldano et même Fried­man sont dispo­nibles. Pour les effets, le prin­cipe est le même et on dispose de : 

  • 7 effets : Red Comp, K-Comp, Studio Comp, Dr.Q, Wah, Pitch Bender et Harmony
  • 11 effets de modu­la­tion : CE-1, Stéréo Chorus, Flan­ger, Chorus+, Rotary SPK, Vibrato, Detune, Tremolo, Phase90, Phase 100 et UniVibe
  • 2 EQ : 7-Band EQ et Para EQ
  • 7 Boosts : Katana, RC Boost, AC Boost, T Screa­mer, Blues Drive, Morning Drive et Red Dirt
  • 3 délais : analog Delay, Tape Delay et Digi Delay
  • 4 réverbes : Spring, Plate, Room et Hall

Les simu­la­tions d’en­ceinte sont, comme les amplis, au nombre de 27. Quand on choi­sit un ampli, le logi­ciel programme auto­ma­tique­ment l’en­ceinte asso­ciée à cet ampli. Les 4 micros modé­li­sés sont les suivants : Shure SM57, Senn­hei­ser E906, Neumann U87 et AKG C414. On ne peut utili­ser qu’un seul micro à la fois, mais on peut choi­sir entre 3 options de place­ment : Center, Middle ou Edge. 

Et le son ?

Le Trident utilise 2 puces DSP (une pour la gestion des effets et l’autre pour celle de l’am­pli) et le procédé « TSAC-4K Amp Mode­ling », deux fois plus puis­sant que le procédé utilisé précé­dem­ment par le fabri­cant. Si on ne dispose « que » de 27 amplis (ce qui encore une fois est large­ment suffi­sant), nUX a eu la bonne idée de modé­li­ser ces amplis en profon­deur. On retrouve en effet toutes les parti­cu­la­ri­tés de chaque ampli dont les 2 ou 4 entrées qu’on peut sélec­tion­ner et relier entre elles, les diffé­rents switches de Voicing, Bright et d’éga­li­sa­tion de tel ou tel ampli ainsi que la présence ou non d’un master volume.Trident-5 D’ailleurs, le réglage Level du bloc ampli posi­tionné sur le Trident ajuste non pas le Master Volume de l’am­pli, s’il en dispose, mais le niveau de sortie de l’am­pli de puis­sance. On peut donc profi­ter d’un ampli avec le Master Volume à fond tout en maîtri­sant le volume d’écoute grâce au réglage Level. Ce dernier est, sur l’édi­teur logi­ciel, situé à côté du réglage Bias qui affecte l’am­pli de puis­sance et qui génère une satu­ra­tion très musi­cale. 

Comme à mon habi­tude, j’ai parcouru quelques présets confec­tion­nés par la marque et ai commencé à faire les miens. Les modé­li­sa­tions d’am­plis sont plutôt satis­fai­santes, surtout les amplis les plus clairs (Deluxe Reverb, Prin­ce­ton, Twin Reverb et Vibro King). nUX met l’ac­cent sur la nostal­gie et les nuances de jeu offertes par ses modé­li­sa­tions et dans les registres clairs et légers crunch, le Trident s’en sort plutôt bien. Les amplis Fender Tweed (Bass­man et Deluxe Tweed) sont égale­ment plutôt bien modé­li­sés, comme les deux Vox repro­duits numé­rique­ment, les fameux AC15 et AC30. Les sons satu­rés m’ont un petit moins convaincu, mais restent cepen­dant tout à fait accep­tables, surtout dans un contexte de groupe. Le son Marshall est bien modé­lisé et nUX a même inté­gré le JCM2000 DSL-100, ampli iconique des années 2000 et qui est souvent laissé de côté. 

1 – Deluxe Reverb – CE1 – TS – Spring Reverb
00:0001:40
  • 1 – Deluxe Reverb – CE1 – TS – Spring Reverb01:40
  • 2 – Tweed Deluxe – Morning Drive – Chorus+ – Spring Reverb01:19
  • 3 – AC30 – ACBoost – Analog Delay – Plate Reverb01:07
  • 4 – JCM800 – TS – Hall Reverb00:57
  • 5 – Dual Rect – TS – Hall Reverb01:20
  • 6 – Vibro King – Hall Reverb01:44
  • 7 – prin­ce­ton à fond – Spring Reverb01:07
  • 8 – Uber­schall – TS – Hall Reverb00:54
  • 9 – SLO100 – Tape Delay – Hall Reverb01:19

 

En ce qui concerne les sons modernes et très satu­rés, on peut affir­mer que ce n’est pas la spécia­lité du Trident dont l’am­pli modé­lisé le plus récent est le Fried­man. Tous les autres modèles d’am­plis remontent aux années 90 au plus tard. On a donc accès à un panel de sono­ri­tés Vintage et un peu plus modernes avec notam­ment les Mesa Boogie Dual Recti­fier et Peavey 5150, très sympas. Quelques présets dédiés au Djent sont inclus dans le Trident, ils sont réali­sés avec une simu­la­tion de Bogner Uber­schall d’un côté et Diezel VH4 de l’autre. Le Trident met donc bien l’ac­cent sur la nostal­gie plus que sur la moder­nité, comme annoncé par le fabri­cant.

Trident-6

Les effets sonnent dans l’en­semble assez bien même si certains comme le Tape Delay sont assez cari­ca­tu­raux. Les diverses modé­li­sa­tions de pédales d’over­drive et Boost sont très convain­cantes, surtout la Morning Drive qui reprend le son de la Morning Glory de JHS Pedals presque à la perfec­tion. 

Verdict

Avec le Trident, nUX signe un péda­lier multief­fets assez poly­va­lent et qui sonne globa­le­ment bien. Si l’édi­tion des présets est labo­rieuse sur l’ap­pa­reil, bien que ce soit norma­le­ment un de ses points forts, elle est cepen­dant très agréable via l’édi­teur logi­ciel qui est bien conçu et facile d’uti­li­sa­tion. Alors qu’il ne se foca­lise abso­lu­ment pas sur les sono­ri­tés modernes, le Trident offre quand même de belles varia­tions sonores construites autour des grands clas­siques de la guitare élec­trique. Les choix d’am­plis et d’ef­fets inté­grés sont intel­li­gents. Ce multief­fet peut servir d’in­ter­face audio, ce qui est très pratique égale­ment. Si vous cher­chez un multief­fet bien construit, qui sonne bien, surtout dans un registre allant des sons clairs aux gros sons crunch, et qui affiche un bon rapport qualité/prix, allez vite essayer le Trident. Il est proposé au tarif moyen de 400 €.

  • Trident-3
  • Trident-7
  • Trident-8
  • Trident-9
  • Trident-10
  • Trident-12
  • Trident-13
  • Uberschall
  • Vibro King

 

Notre avis : 7/10

  • Sons clairs
  • Sons crunch
  • Éditeur logiciel très sympa
  • Châssis d’un seul bloc
  • Entrées/sorties complètes
  • MIDI
  • Sons modernes
  • Ergonomie globale de l’appareil
  • Écran beaucoup trop petit
  • Foot switches un peu légers
Pays de fabrication : Chine

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