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On Refait Le Patch #57 : Test de Logic Pro X 10.3 d'Apple - Logical Song

9/10

Le séquenceur phare d'Apple revient dans une mise à jour d'autant plus appréciable qu'elle est gratuite pour tous les utilisateurs de la version Pro X. L'occasion nous est donc donnée de faire le point et le patch sur l'un des poids lourds du marché, avec tout ce qu'il faut pour tester la bête : iPad Pro et MacBook Pro dernier cri !

Il y a ceux qui pense qui grosse vidéo vaut mieux qu’un long discours et ceux-là seront ravis de faire le tour du monu­ment via notre émis­sion :

 Et puis il y a les litté­raires qui veulent du bon vieux mot Vintage avec des vraies lettres analo­giques. Pour ceux-là, le test de cette version 10.3 se pour­suit donc ci-dessous.

Config de rêve…

Parce qu’une partie des nouveau­tés de cette version 10.3 concerne l’in­té­rac­tion du logi­ciel avec les diffé­rents équi­pe­ment Apple, le firme de Cupper­tino a mis à notre dispo­si­tion ses derniers produits que nous nous sommes empressé de bran­cher à notre inter­face audio Apollo 8 pour nous faire une bonne petite config de luxe.

Et ce serait mentir que de dire qu’on ne s’est pas fait plai­sir avec tout cela. Outre le très agréable iPad Pro, le nouveau MacBook Pro ne déçoit pas de prime abord : sans parler de la fini­tion irré­pro­chable de l’ap­pa­reil, l’écran est splen­dide, le nouveau clavier est très agréable, les nouveaux HP sont plus puis­sants que les anciens, le Track­pad est déme­suré et la Touch bar jouit de toutes les quali­tés qui font le succès des iPhones et iPad depuis leurs débuts, à savoir un excellent affi­chage et une parfaite réac­ti­vité.

Ce concert de louanges n’a toute­fois rien d’une incroyable surprise vu que la machine, si l’on veut béné­fi­cier de la Touch Bar, est vendue à partir de 2000 euros en 13 pouces, passe à 2700 euros en 15 pouces avec un SSD de 256 Go quand la version à 512 Go monte à 3200 euros. En acti­vant toutes les options (Core i7 à 2,9 Ghz, SSD de 2 To et carte graphique Radeon 460 avec 4 Go de RAM), on atteint même le montant astro­no­mique de 5000 euros ! Et disons qu’à ce prix très élevé, Apple aurait pu mieux faire sur les specs que ce soit au niveau de la RAM (16 Go seule­ment sans possi­bi­lité d’avoir plus, ce qui est chiche pour l’au­dio, la vidéo ou l’in­fo­gra­phie), de la carte vidéo (qui sera loin de satis­faire les joueurs et ceux qui s’in­té­ressent de près à la VR), de la Webcam 720p et surtout de la connec­tique. Car si le construc­teur se targue d’avoir fait un appa­reil encore plus fin et léger, c’est parce qu’il l’a amputé de la plupart de ses connec­teurs au grand dam des utili­sa­teurs.

Outre la dispa­ri­tion du connec­teur MagSafe que tout le monde adorait et du port HDMI qui se fait la malle, on pestera sur le retrait du lecteur de cartes SD pour­tant bien pratique dans le domaine de l’au­dio, de la vidéo et de la photo, et les 4 ports thun­der­bolt/USB-C ne rattra­pe­ront certai­ne­ment pas la ridi­cule absence de connec­teurs USB tradi­tion­nels, obli­geant l’uti­li­sa­teur à se fader des adap­ta­teurs, un hub ou à rache­ter des péri­phé­riques compa­ti­bles… quand ils existent. Poussé par Apple, vous aviez acheté une splen­dide carte Thun­der­bolt il y a à peine 6 mois ? Sachez qu’il vous faudra déjà un adap­ta­teur pour l’uti­li­ser sur ces nouveaux MacBook Air. Ne pas pouvoir connec­ter direc­te­ment une clé USB sur une machine label­li­sée Pro, ça fait en outre tâche dans n’im­porte quel domaine profes­sion­nel que je connaisse, et surtout dans celui de l’au­dio qui nous occupe : les deux logi­ciels les plus utili­sés par les pros recourent en effet à des dongles USB… Du coup, même si on est habi­tué au fait qu’Apple malmène genti­ment ses utili­sa­teurs en prenant des virages tech­no­lo­giques violents, ce qui a parfois le béné­fice de faire progres­ser le marché, les choix rete­nus pour cette nouvelle machine donnent l’im­pres­sion d’avoir à faire à un MacBook Geek pour faire fantas­mer les lecteurs de 01net plutôt qu’un MacBook Pro répon­dant au besoin de ses utili­sa­teurs. Et l’ar­gu­ment d’une machine plus fine et légère est balayé par le fait qu’il faudra trim­ba­ler un barda de connec­teurs, d’adap­ta­teur et de lecteurs SD qui, outre le surcoût qu’ils occa­sion­ne­ront, concou­re­ront à faire du nouveau MacBook Pro un ordi­na­teur plus lourd et plus encom­brant que son prédé­ces­seur : un comble !

La copie est donc vrai­ment à revoir sur ce point même si, au-delà de ces consi­dé­ra­tions et d’un prix qui en effraiera plus d’un, cette nouvelle machine est toujours aussi perti­nente dans ce qui demeure la grande force d’Apple : l’ex­pé­rience utili­sa­teur.

Apple joue la Touch

Apple Logic Pro X : Touch Bar

Au coeur de cette dernière, la nouvelle Touch Bar amène notam­ment un confort qui contre­ba­lance le côté rudi­men­taire des claviers de portables. Certes, on n’a pas de pavé numé­rique comme sur un ordi­na­teur Desk­top, mais grâce à cette petite barre maligne qui remplace les 14 touches de fonc­tions, on peut faire beau­coup plus de choses. En effet, elle s’avère non seule­ment contex­tuelle et s’adapte à l’objet sélec­tionné à l’écran, mais on peut en outre la person­na­li­ser pour y mettre ce qu’on veut. Et surtout, elle est poly­morphe pouvant aussi bien propo­ser des touches qu’un slider ou une barre de navi­ga­tion, des minia­tures. La chose d’avère donc formi­da­ble­ment pratique quand elle est gérée (Logic et tous ses plug-ins le gère, mais la plupart des déve­lop­peurs de tierce partie n’ont pas implé­menté cette fonc­tion), même si on lui trou­vera deux défauts notables.

Le premier, c’est évidem­ment qu’elle est réser­vée aux plus chers des MacBook Pro et qu’on en profi­tera donc pas sur iMac, MacMini ou sur les autres MacBook. Quant au second, il tient au fait que l’ho­ri­zon­ta­lité et l’étroi­tesse de la barre limite les usages : on ne peut pas pincher pour zoomer dans un projet, et régler un fader à l’ho­ri­zon­tale est autre­ment moins pratique qu’à la verti­cale. Or, dans l’au­dio, on passe son temps à pous­ser des faders et tour­ner des boutons. Bref, si cette Touch Bar apport une confort non négli­geable lorsqu’on utilise le MacBook seul, elle n’est certai­ne­ment pas le game chan­ger qu’on espé­rait au point qu’on a vite fait de ne plus trop l’uti­li­ser dès lors qu’on dispose d’un iPad.

Under Control

Il faut dire qu’au rayon tablette, Apple fait très fort en propo­sant l’une des meilleurs applis de contrôle du marché, encore amélio­rée à l’oc­ca­sion de cette version 10.3. L’ap­pli Logic Control propose bien évidem­ment de quoi pilo­ter la table de mixage, le bloc de lecture et offre des raccour­cis vers les prin­ci­pales commandes d’édi­tions, mais elle comprend aussi des façades pour tous les plug-ins et instru­ments et des inter­faces de saisie aux petits oignons (claviers, pads, manche de guitare, etc. prove­nant pour certains de l’ap­pli Gara­ge­band). Ceri­sier sur la pâtis­se­rie, Logic Control comporte même une aide intel­li­gente qui inter­agit en temps réel avec le logi­ciel : il suffit que votre souris survole un élément dans Logic pour qu’au­to­ma­tique­ment votre iPad affiche le manuel à la page le concer­nant. C’est brillant et on espère que tous les concur­rents propo­se­ront cette fonc­tion qui change la vie lorsqu’on veut prendre en main un soft aussi touffu qu’une STAN. Tant qu’on est au rayon iPad, profi­tons-en aussi pour souli­gner qu’Apple a peau­finé l’in­ter­ac­tion entre Logic et Gara­ge­band via iCloud. Ce que vous faites dans Gara­ge­band peut ainsi être importé dans Logic très simple­ment, et vous pouvez égale­ment envoyer un projet Logic vers Gara­ge­band, même s’il ne s’agit alors que d’un bounce et non d’un éclaté de piste. Voilà en tout cas qui permet de bosser en confi­gu­ra­tion nomade comme séden­taire. Et c’est une très bonne chose.

Pour conclure sur ces évolu­tions, souli­gnons qu’en maîtri­sant les aspects maté­riels comme logi­ciels de l’en­vi­ron­ne­ment MAO, Apple propose une expé­rience utili­sa­teur vrai­ment convainquante même si à la croi­sée de cette bonne inté­gra­tion de l’iPad, de la plus grande taille du Track­pad et de la nouvelle Touch Bar, on sent bien, quoi qu’en dise pour l’heure Apple pour se diffé­ren­cier des PC (et ça nous rappelle l’époque où le construc­teur déni­grait les formats phablette avant de se ranger au bon sens commun), que le tactile devra à un moment inves­tir plus fran­che­ment le MacBook. Soit à la manière d’un Trans­for­mer Pad et de son écran ardoise à double OS, ou encore d’une Surface, soit à la manière d’une Nintendo DS dont la firme à la pomme s’est déjà large­ment inspiré pour sa Touch Bar. Si ce n’est pas l’écran qui passe en tactile, il ne serait pas idiot en effet que le clavier entier ne soit plus qu’une ardoise, en misant sur le retour haptique pour assu­rer les sensa­tions de frappe ou un jeu de touches esca­mo­tables. On sent en tous cas que tout cela est en pleine muta­tion et qu’il faudra encore quelques géné­ra­tions avant d’ar­ri­ver à la pleine matu­rité de ce que nous entre­voyons pour l’heure.

Reste à nous concen­trer sur l’objet prin­ci­pale de ce test, à savoir l’évo­lu­tion de la STAN d’Apple en version 10.3, sachant que la mise à jour est gratuite pour tous les utili­sa­teurs de Logic Pro X.

Coup de pein­ture

La première chose qui frappe en instal­lant cette mise à jour, c’est l’évo­lu­tion de l’in­ter­face graphique, plus grise et flat design que jamais. N’ayant jamais été convaincu de la façon dont Apple a refait ses inter­face en Flat Design depuis iOS 7, je ne me répan­drai pas en compli­ments sur les nouvelles icônes mais dois recon­naître que le logi­ciel est diable­ment bien pensé sur ce plan. En dehors de quelques petits défauts (texte noir sur fond gris foncé dans la table de mixage, par exemple, texte blanc sur fond jaune lorsqu’on colore un tranche de cette couleur), il faut admettre que tout est clair, lisible et proposé dans des propor­tions harmo­nieuses : c’est du beau travail. Seul bémol qui n’en est pas vrai­ment un : en voulant garder des textes lisibles et des éléments bien espa­cés, l’in­ter­face prend de la place et l’on a vite fait de se sentir à l’étroit sur l’écran d’un Macbook, si Retina soit-il. Pour ne rien arran­ger, le soft est assez rigide en terme d’or­ga­ni­sa­tion de fenêtres : les panneaux sont certes esca­mo­tables et l’on peut choi­sir les éléments à affi­cher dans les tranches de la console, mais on est loin de pouvoir faire des orga­ni­sa­tions à sa guise comme dans un Reaper, et la table de mixage n’est pas vrai­ment respon­sive : elle sera au choix large ou encore plus large… Tant qu’on y est, on regret­tera que la colo­ra­tion de tranche ne soit toujours pas à l’ordre du jour : on peut certes mettre un petit carré de couleur en bas d’une tranche, mais ça n’a rien de très pratique à l’usage.

Ce n’est pas une nouveauté mais c’est toujours aussi plai­sant : des pans avan­cés de l’in­ter­face ne sont propo­sés que si on les active dans les préfé­rences du logi­ciel. Voici qui permet de simpli­fier l’ac­cès au débu­tants comme de garder un logi­ciel léger et s’adap­tant à l’uti­li­sa­teur : on n’a pas forcé­ment besoin d’avoir des menus bavards concer­nant l’édi­teur de parti­tion lorsqu’on fait de la Tran­ce… Parmi les nouveau­tés, on appré­ciera égale­ment le fait que des info­bulles s’af­fiche lorsqu’on survole les plug-ins dans la table de mixage (indiquant alors la latence induite par chaque plug) ou lorsqu’on survole les envois (indiquant sommai­re­ment le routing) : c’est très pratique.

Apple Logic Pro X : Ghost Wave

Autre bonne idée : lorsqu’on redi­men­sionne un clip audio, le logi­ciel affiche en grisé la forme d’onde complète du clip, rendant les opéra­tions de calage beau­coup plus simples. Si tout n’est pas parfait (il serait temps qu’Apple passe un coup de plumeau sur l’En­vi­ron­ne­ment et déve­loppe l’usage du drag & drop dans son logi­ciel), les quelques nouveau­tés côté inter­face sont donc les bien­ve­nues. Or, elles sont loin d’être le gros morceau de cette mise à jour.

Ce qui est défi­ni­tif… et ce qui ne l’est pas !

La première grosse nouveauté de cette version 10.3 tient dans l’ap­pa­ri­tion de pistes alter­na­tives. Désor­mais, chaque piste peut en effet conte­nir plusieurs version alter­na­tives, qu’elle soit MIDI ou audio. Vous voulez essayer un autre phrasé de guitare, enre­gis­trer des paroles sans gros mots ou tout bête­ment tester diffé­rents réglages d’ef­fets via des auto­ma­tions ? Les pistes alter­na­tives sont la solu­tion et sont très bien inté­grées sur le plan ergo­no­mique : on peut ainsi stocker autant d’al­ter­na­tives d’une piste que l’on veut, et passer de l’une à l’autre, couper/copier/coller ce qu’on veut où on veut, les affi­cher ou les masquer, et les déplier à la façon des Track Stack sur le plan ergo­no­mique.

Apple Logic Pro X : Alternative Tracks

La fonc­tion est très bien faite et s’avère assez puis­sante si l’on consi­dère qu’elle peut être combi­née avec le comping de piste pour stocker diffé­rent comping réali­sés à partir des mêmes prises. Moi je dis chouette, même si la chose peut s’avé­rer piégeuse : l’un des aspects dange­reux de l’in­for­ma­tique musi­cale, c’est en effet que rien n’est jamais éfini­tif, qu’on peut toujours annu­ler ceci ou explo­rer telle ou telle idée. Gare à ceux qui ont du mal à prendre une déci­sion et s’y tenir car avec un outil tel que ces pistes alter­na­tives, la produc­tion d’un titre pour­rait bien tendre vers l’in­fini : si sur un simple power trio, on stocke 8 versions d’une ligne de basse, 8 versions d’une partie de batte­rie, 8 version d’une partie de guitare et 8 version de paroles diffé­rentes, on aura vite fait de se retrou­ver avec 4096 possi­bi­li­tés ! A utili­ser avec modé­ra­tion donc ! :D

Apple Logic Pro X : Traitement de région

Dans une logique inverse, on accueillera avec bonheur la nouvelle fonc­tion de trai­te­ment de sélec­tion. De quoi s’agit-il ? D’opé­rer un trai­te­ment destruc­tif sur toute ou partie d’un clip audio, au moyen d’une inter­face gérant la préécoute de deux chaînes d’ef­fets, et offrant la possi­bi­lité d’en­re­gis­trer des presets. Voilà une très bonne chose pour faire simple­ment des trai­te­ment ponc­tuels comme une satu­ra­tion ou un delay sur une voix à un moment précis de la chan­son. Vous n’au­rez ainsi plus besoin de forcé­ment passer par un insert ou un envoi assor­tis d’une auto­ma­tion pour gérer des choses anec­do­tiques, ce qui allé­gera sensi­ble­ment votre flux de travail.

Évidem­ment, on aurait préféré pour ce faire que Logic gère les objets audio comme Sampli­tude, Track­tion, Studio One ou encore Reaper, mais en atten­dant que ce soit le cas, on se satis­faira de cette solu­tion… d’au­tant qu’on pourra stocker plusieurs version alter­na­tives d’un trai­te­ment !

On sera d’au­tant moins dur avec ce petit manque qu’Apple profite de cette version 10.3 pour combler quelques lacunes de son séquen­ceur phare. Et ça se passe dans la table de mixage.

Apple sonne le M/S

Apple Logic Pro X : Plugin IO et gestion du M/S

Avec cette version 10.3 appa­rait en effet un plug-in nommé IO qui permet d’en­co­der/déco­der la stéréo en Mid/Side en place du bon vieux Left/Right, ce qui est une très bonne chose vu que le M/S s’avère souvent très inté­res­sant pour certaines problé­ma­tiques de mixage comme de maste­ring. Allant de paire avec ce nouvel outil, quan­tité de plug-ins disposent désor­mais d’un mode Dual Mono avec la possi­bi­lité donc de défi­nir si la sépa­ra­tion des canaux se fait en L/R ou en M/S. Rien que pour ça, la mise à jour vaut le coup.

Mais ce n’est pas tout car au même rayon de la gestion de la stéréo, Apple a gran­de­ment amélioré la gestion du pano­ra­mique de chaque piste. S’il fallait autre­fois passer par un plug-in dédié pour dispo­ser d’un pano­ra­mique stéréo ou d’un pano­ra­mique binau­ral, un simple clic droit sur le potard permet désor­mais de choi­sir le type de pan retenu pour la tranche. Là encore, c’est très pratique et évite d’avoir à dépor­ter dans des inserts des outils qui ne devraient pas y figu­rer.

Il y a encore quan­tité de petits ajouts à mention­ner comme la possi­bi­lité d’uti­li­ser une piste instru­ment comme piste de réfé­rence d’un side chain, l’ajout de bus supplé­men­taires et le passage du moteur de somma­tion en 64 bits, entre autres nombreuses amélio­ra­tions. Et il y a forcé­ment aussi des manques ou des choses qu’on aime­rait mieux réali­sées comme le Clip Gain qui n’est pas super pratique et ne fonc­tionne pas vrai­ment en temps réel, ou encore les tranches de consoles qu’on ne peut pas colo­rer inté­gra­le­ment, le fait que le logi­ciel ne gère pas les objets audio comme Sampli­tude et de nombreux softs, ou qu’il ne propose pas vrai­ment d’op­tions pour spli­ter les pistes et bâtir des racks virtuels complexes comme dans Track­tion, Reason ou Studio One. Si Logic propose par eilleurs de nombreux presets d’ins­tru­ments prêts à l’em­ploi, on regret­tera aussi que la plupart ouvrent des nouveaux bus d’ef­fets qui tendent à s’ac­cu­mu­ler dans la console, compliquant un peu vaine­ment les choses. Et à l’heure où de nombreux concur­rents proposent de l’édi­tion audio poly­pho­nique, on regret­tera égale­ment qu’Apple n’ait pas songé à inté­grer cela, que ce soit en licen­ciant les tech­no­lo­gies de l’IR­CAM ou en passant par Melo­dyne. Ultime point noir : la non compa­ti­bi­lité VST qui est juste ridi­cule en 2017, un peu comme si Pages refu­sait d’ou­vrir les fichier au format Doc ou qu’iTunes ne lisait pas les MP3. Et évidem­ment, on regret­tera que le logi­ciel soit stric­te­ment réservé au Mac…

Bref, il y a une marge de progrès non négli­geable pour Logic, même si l’es­sen­tiel est là et qu’il faut bien le recon­naître, à 200 euros, le logi­ciel d’Apple est avec Reaper celui qui offre le plus incroyable rapport qualité/pres­ta­tions/prix du marché. Doté d’ex­cel­lents plug-ins d’ef­fets (les delays sont notam­ment excel­lents), le soft étonne surtout par la qualité de ses instru­ments virtuels en regard de son prix : même s’il est vieux et loin de propo­ser les fonc­tions d’un Falcon ou d’un Kontakt, l’EXS24 n’en demeure pas moins un vrai sampler virtuel autre­ment plus inté­res­sant que les romplers qu’on nous fourgue habi­tuel­le­ment, et le synthé Alchemy à lui seul vaut bien 200 euros tant il offre de possi­bi­li­tés en terme de synthèse.

Conclu­sion

Gratuite pour les posses­seurs de Logic Pro X, cette version 10.3 n’a rien d’une petite mise à jour et elle apporte des vraies avan­cées au logi­ciel comme les pistes alter­na­tives et quan­tité d’autres choses vrai­ment très inté­res­santes. Quant à se pronon­cer sur Logic Pro de manière géné­rale, disons qu’il s’agit d’une STAN très complète à l’er­go­no­mie éprou­vée et dotée d’un Bundle qui ferait pâlir des concur­rents pour­tant plus de deux fois plus chers. Plus impor­tant à mes yeux : c’est un logi­ciel qui sait se rendre acces­sible et qui regorgent d’ori­gi­na­li­tés inté­res­santes (envi­ron­ne­ment, Stack Tracks, etc.)

La ques­tion du prix est toute­fois déli­cate car on sent bien que le tarif très agres­sif de Logic s’ex­plique par le fait qu’il s’agisse d’un produit d’ap­pel destiné à faire vendre des Mac. Si vous possé­dez déjà un ordi­na­teur Apple ou si vous pensiez en ache­ter un, vous pouvez foncer les yeux fermés sur cette valeur sûre : pour le prix, vous trou­ve­rez diffi­ci­le­ment mieux. Si tel n’est pas votre cas en revanche, le conseil sera moins caté­go­rique : en regard de ce qu’ils proposent au niveau des specs, les Macs demeurent toujours des ordi­na­teurs rela­ti­ve­ment chers et si ce surcoût peut se justi­fier par une fini­tion exem­plaire et un vrai souci de l’ex­pé­rience utili­sa­teur, certains choix réali­sés récem­ment par la Pomme laissent plus dubi­ta­tifs, comme on le voit avec les problèmes de connec­tiques et de limi­ta­tion en RAM des derniers MacBook Pro, que les bonnes idées d’Apple, comme la nouvelle Touch Bar, ne suffisent pas à faire oublier. A voir si ces parti-pris se réper­cu­te­ront sur le reste de la gamme, ce qui serait bien dommage, sachant que pour l’heure, la meilleure affaire à faire pour profi­ter de Logic tient sans doute dans la gamme iMac, voire MacMini pour peu qu’on ait conscience des limi­ta­tions que cela impo­se…

Et malgré ces critiques, on recon­nai­tra à Apple ce talent d’avoir conçu un écosys­tème hard­ware/soft­ware d’une rare perti­nence. On ne s’éton­nera pas du coup que Logic Pro fasse de plus en plus d’émules, et que les ventes de maté­riel Apple, qu’il s’agisse d’or­di­na­teurs ou de tablettes, se portent aussi bien. Bravo donc, en atten­dant la 10.4 ou, soyons fous, Logic Pro XI…

On refait le patch : les tests vidéo d'Audiofanzine Voir tous les épisodes de "On refait le patch : les tests vidéo d'Audiofanzine"

Notre avis : 9/10

  • Tout ce qu’on aime dans Logic : finition générale, Environnement, qualité du time stretch, Groove track, Smart Controls, Stacks Tracks
  • Les pistes alternatives
  • L'arrivée du M/S
  • Le nouveau système de panoramique
  • Le traitement de sélection
  • Logic Remote sur iPad
  • Prix (quand on a déjà un Mac)
  • Quel bundle les amis ! (Alchemy, XS24…)
  • La documentation en ligne complète
  • On trouve ses marques rapidement
  • Compatible avec la touch bar…
  • …même si l’utilité en pratique reste à prouver
  • Quelques ratés ergonomiques : clip gain, présets ouvrant des bus d’effets, Console pas responsive design; pas de vraie coloration de piste
  • Pas de splits de piste
  • Pas d’objets audio
  • Prend de la place à l’écran
  • Pas de support de VST
  • Mac only

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