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Test de l'Apple Logic Pro X - Plaintes contre X ?

8/10

Fin de l’arlésienne à la pomme : la nouvelle version de Logic Pro est arrivée. Quasiment quatre ans sans mise à jour importante, d’aucuns ont douté de sa possible sortie, voire ont conclu à sa disparition. Le logiciel est là. Doit-on en être content ou pas ? Réponses.

Un propos limi­naire : on n’ima­gine pas quel peut parfois être le parcours pour tester un logi­ciel. À l’an­nonce de l’ar­ri­vée de Logic Pro X, toute l’équipe d’Au­dio­fan­zine a réagi, moti­vée par la pers­pec­tive de réali­ser un de ces longs tests dont le site est coutu­mier quand il s’agit de sorties aussi impor­tantes. Immé­dia­te­ment, prise de contact avec le service RP pour obte­nir une version de test, façon de procé­der habi­tuelle. Et là, surprise : pas moyen d’avoir un code pour télé­char­ger le logi­ciel depuis l’App Store (seul moyen d’ac­qué­rir main­te­nant la DAW d’Apple). Pour contour­ner ce qu’im­pose Apple, voyage à Londres tous frais payés, retour avec un iMac (euh, pour les cartes PCI, on fait quoi ?) et un iPad, tous deux à dispo­si­tion «  le temps qu’il faudra », entre­tien avec les spécia­listes maison (lesquels, pas moyen de savoir ?) avant de se voir remettre un code, on prend la déci­sion d’ache­ter le logi­ciel pour le tester, sans passer sous les fourches caudines de la présen­ta­tion offi­cielle et de ses features indis­pen­sa­bles…

Sans avoir besoin d’évoquer certaines raisons de notre refus, évidentes, il n’est que de mention­ner les problèmes de compa­ti­bi­lité, d’ins­tal­la­tion (sur les machines du studio, il y a toutes les banques de son, les instru­ments virtuels, les plugs et leurs auto­ri­sa­tions, les To de vidéo et de projets réali­sés depuis la version 4.5, les pilotes, les cartes d’ex­ten­sion, etc.) et la date de paru­tion repous­sée à fin septembre à cause des agen­das respec­tifs des uns et des autres. Donc, deux minutes après avoir accédé à l’App Store, Logic Pro X est en cours d’ins­tal­la­tion sur le Mac Pro et le MacBook Pro. 

Machines de test

MacPro Xeon 3,2 GHz
MacBook Pro i7 2,3 GHz
OS 10.8.4
Logic Pro X (v. 10.0.0, puis 10.0.1, puis 10.0.2)
Logic Pro 9.1.8
Logic Pro 7.2.1

Les DAW sont en mouve­ment, comme le prouvent les sorties de Live 9 d’Able­ton, Digi­tal Perfor­mer 8 de Motu, Pro Tools 11 d’Avid, Sonar X2 de Cake­walk, Studio One 2 de PreSo­nus, Cubase 7 de Stein­berg, ou encore Reason 7 de Propel­le­rhead. Elles passent par des étapes, si ce n’est révo­lu­tion­naires, du moins impor­tantes, avec des chan­ge­ments d’ar­chi­tec­ture, de compa­ti­bi­lité impliquant des choix pratiques et finan­ciers parfois consé­quents. Et comme le rappelle Mister Yann Coppier dans son récent test de Pro Tools, la plupart des DAW se piquent les fonc­tion­na­li­tés les unes les autres, et toutes permettent de travailler profes­sion­nel­le­ment. Les restric­tions se feront en fonc­tion des compa­ti­bi­li­tés (possi­bi­lité de rajou­ter des instru­ments ou plugs externes à tel ou tel format, fonc­tions de travail à l’image, etc.) et surtout de conti­nuité de work­flow (ergo­no­mie, habi­tude de certaines procé­dures, etc.) et de compa­ti­bi­lité/rétro-compa­ti­bi­lité.

Voyons donc quelles nouveau­tés nous réserve Logic Pro X.

Intro­du­cing Apple Logic Pro X

Apple Logic Pro X

Dixième version du logi­ciel créé par Emagic puis repris par Apple, Logic Pro X n’est donc plus dispo­nible pour les ordi­na­teurs sous Windows depuis la date de son rachat, 2002 et la version 5.5.1. Nouvelle version, vendue seule, pas de pack Logic Studio 3 en vue, il faudra acqué­rir Mains­tage et Compres­sor à part, le premier passant du coup en version 3, le second restant dans sa dernière version en date (du 28 mars de cette année, version 4.0.7). Quant à Wave­Bur­ner et Sound­track Pro, comment dire, ils sont perdus dans les limbes du binaire (ne parlons même du Logic Node)… Les posses­seurs de Sound­track seront néan­moins ravis (?) d’ap­prendre que l’on peut toujours le sélec­tion­ner comme éditeur externe (ainsi que n’im­porte quel autre éditeur audio), via le raccourci dans le menu Edit.

Pour un nouveau venu sur le logi­ciel d’Apple, le tarif est pour le moins inté­res­sant : 179,99 euros, ce qui en fait quasi­ment la DAW la moins chère du marché, compte tenu de son offre logi­cielle et sonore (on y revient). Pour ceux qui ont payé toutes les versions, les mises à jour, les plugs et instru­ments virtuels en version sépa­rée depuis les débuts du logi­ciel, ça donne l’im­pres­sion de payer une nouvelle fois plein tarif. 

Aucune protec­tion via clé ou numéro de série pour cette DAW complète, la possi­bi­lité de l’ins­tal­ler sur plusieurs machines (le télé­char­ge­ment se faisant auto­ma­tique­ment ou non suivant les réglages utili­sa­teur de l’App Store), et un paquet d’échan­tillons, boucles et instru­ments virtuels que l’on télé­char­gera après l’ins­tal­la­tion du logi­ciel lui-même (menu Logic Pro X > Down­load Addi­tio­nal Content). Ce télé­char­ge­ment installe près de 50 Go de contenu, avec recon­nais­sance auto­ma­tique des tags des boucles, compa­ti­bi­lité garan­tie avec les sons et instru­ments de Logic Studio 2 (celui conte­nant Logic Pro 9), des mises à jour des biblio­thèques exis­tantes et du contenu inédit. 

Apple Logic Pro X

Un premier bon point, l’ins­tal­leur détecte si besoin est la version précé­dente et son orga­ni­sa­tion (banques dépor­tées sur disques durs externes, alias et lien symbo­lique, fichiers Template, présets et programmes d’ins­tru­ments, d’exs24 maison, etc.) et déplace le tout dans un dossier situé dans User > Library > Audio Music Apps, tout en mélan­geant ses propres fichiers à ceux de la version 9 (par exemple) dans HD > Library > Appli­ca­tion Support > Logic. S’il s’agit d’une première instal­la­tion, elle est auto­ma­tique, et il faudra aller fouiller dans les dossiers si l’on veut dépla­cer du contenu sur des disques durs diffé­rents, selon les routines habi­tuelles. On peut regret­ter que dans un souci de simpli­fi­ca­tion, Apple ne propose pas comme d’autres déve­lop­peurs le choix de la desti­na­tion d’ins­tal­la­tion des diffé­rents conte­nus.

Petite préci­sion : pour le test, Logic sera en anglais, la loca­li­sa­tion française s’avé­rant encore, disons, parti­cu­lière (on aime beau­coup le « Se Connec­ter » à la place de « Joindre les Régions », ou le « Exemple » pour « Sample » dans « Valeur de dépla­ce­ment » !) et plus simple­ment pour des ques­tions d’ha­bi­tude, les précé­dentes versions ayant été du point de vue traduc­tion catas­tro­phiques (remem­ber le « Tempo des Claquettes » pour « Tap Tempo » ?) et d’er­go­no­mie : les noms anglais des fonc­tions étant géné­ra­le­ment moins longs, on peut mettre plus d’ou­tils et de fonc­tions dans la barre d’ou­tils ou de boutons dans celle de trans­port (on y revien­dra). Faisons d’abord le tour des nouveau­tés.

Du neuf avec du vieux, ou du vieux avec du neuf ?

Apple Logic Pro X

La ques­tion se pose, Logic ayant été patché pendant des années, des fonc­tions se rajou­tant sur un moteur ancien, créant bugs et insta­bi­lité que l’on espé­rait et espère corri­gés dans les mises à jour, très rares depuis le passage chez Apple. Qu’on ne me fasse pas dire cepen­dant ce que je ne dis pas : Logic est un logi­ciel tout à fait utili­sable, profes­sion­nel, avec des défauts clai­re­ment iden­ti­fiés, mais qui n’en comporte ni plus ni moins que d’autres logi­ciels équi­va­lents. Si je l’uti­lise depuis presque 15 ans, ce n’est pas par maso­chisme pur et dur, il m’a permis de répondre à toutes les demandes profes­sion­nelles. Et puis, comme pour me faire mentir, Apple a sorti deux mises à jour coup sur coup, offrant une liste assez consé­quente de correc­tifs, les versions 10.0.1 et 10.0.2. Les bugs consta­tés lors des tests et corri­gés par les mises à jour ne seront donc pas (plus) mention­nés dans cet article.

Le premier chan­ge­ment notable concerne l’in­ter­face graphique, que les esprits chagrins quali­fie­ront de gara­ge­ban­desque, et les plus opti­mistes de final­cu­tesque. Ou l’in­verse.

Les couleurs, tout d’abord, à base de nuances de gris beau­coup plus foncées, assez réus­sies, alors que les indi­ca­teurs, boutons et autres adoptent malheu­reu­se­ment une palette de couleurs qui n’offre plus de tons vifs (ni de noir ou blanc), mais des nuances comme recou­vertes d’un voile marron/gris et qui surtout n’offre plus de person­na­li­sa­tion possible, bien que le manuel prétende le contrai­re… Il faut pour cela, si l’on y tient abso­lu­ment, rentrer dans le « paquet » Logic, aller dans les Frame­works et modi­fier un des fichiers .plist.

Apple Logic Pro X

Plus notable est le chan­ge­ment de posi­tion de la Library (biblio­thèque de présets), qui bascule à gauche (pas bête, puisque plus proche des tranches de l’Ins­pec­tor), et celui de la barre de trans­port, qui passe en haut, en prenant la place de la barre d’ou­tils qui appa­raî­tra grâce à une icône (ou un raccourci à défi­nir). Cette barre de trans­port nouveau genre regroupe les écrans, les boutons de trans­port ainsi que diffé­rents raccour­cis sous forme d’icône. Le problème est qu’Apple a revu à la fois les noms et les boutons, en rendant tout plus grand. Ce qui pose de sérieux problèmes sur des écrans de portable, voire de tours (un 24” sur le MacPro), renvoyant les fonc­tions dans des menus, allant ainsi à l’en­contre du but recher­ché (voir la capture d’écran affi­chant les barres de Logic Pro 9 et Logic Pro X).

Apple Logic Pro X

Et c’est la même chose pour la barre d’ou­tils, avec en plus un désa­gré­ment supplé­men­taire, l’im­pos­si­bi­lité de dépla­cer et placer les icônes où on le souhaite. Bref, une idée perti­nente au départ, et malheu­reu­se­ment une mise en œuvre qui handi­cape plus l’uti­li­sa­teur qu’elle ne lui rend service (tout le monde n’a pas un 30”…).

Une des grandes peurs de certains utili­sa­teurs était de voir dispa­raître l’En­vi­ron­ment, superbe Lego Midi qui permet des choses assez extra­or­di­naires (tel que l’en­vi­ron­ne­ment créé par George Whitty pour Michael Brecker, que l’on peut trou­ver présenté dans cet article du maga­zine Virtual Instru­ments), mais tota­le­ment en oppo­si­tion avec la philo­so­phie Apple, suppo­sant qu’on mette le moins possible les mains dans le cambouis. Il est toujours là, youpi. En revanche, il ne semble pas avoir changé d’un iota (à l’ex­cep­tion de son nom, Midi Envi­ron­ment), à tel point que l’on y retrouve le look et les couleurs des tranches et objets Logic 9, ce qui est assez bizarre, et les divers objets à l’iden­tique depuis, ouh… Autre bizar­re­rie, certains menus ou objets restent en français, ce qui fait un peu peur quant à la stabi­lité de l’en­semble. Les bugs connus seraient donc a priori toujours latents. Il en est un autre plus ennuyeux : l’im­pos­si­bi­lité d’ef­fa­cer un câble en le sélec­tion­nant et en appuyant sur Supp. On est obligé de passer par l’ou­til Gomme ou « remettre » le câble sur lui-même. 

L’im­port d’an­ciens Envi­ron­ments n’est pas non plus sans défaut, les noms, couleurs ou posi­tions des faders et autres outils pouvant dispa­raître voire lais­ser la place à des signes plus ou moins ésoté­riques, tandis que les polices, du fait de leur plus grande taille, se chevauchent systé­ma­tique­ment et que les fonc­tions ne… fonc­tionnent parfois plus du tout.

De la simpli­fi­ca­tion

On le sait, Apple ne jure que par des inter­faces simples, une ergo­no­mie la plus effi­cace et logique possible, afin d’of­frir une utili­sa­tion possible par le néophyte comme par le pro/confirmé. Autant dire que l’usine à gaz Logic ne corres­pond pas aux stan­dards maison. Les peurs étaient d’ailleurs que la DAW perde tout ce qui faisait sa puis­sance au fur et à mesure des mises à jour. La X laisse intacte la bête, mais l’édi­teur y a quand même apporté une fonc­tion signi­fi­ca­tive : dans les Prefe­rences, on peut, en cochant ou déco­chant Show Advan­ced Tools donner accès ou non à toutes les fonc­tions les plus complexes du logi­ciel, permet­tant ainsi de passer de l’ou­til que l’on connaît avec toutes ses nouveau­tés à une sorte de gros Garage Band.

Graphique­ment vôtre

Apple Logic Pro X

Cepen­dant, la nouvelle présen­ta­tion et orga­ni­sa­tion est aussi béné­fique, grâce à de nombreuses petites astuces et aides. Une fois l’ar­chi­tec­ture des tranches accep­tée (les entrées sont main­te­nant situées au-dessus des Sends, un Midi FX est apparu pour les instru­ments), la visua­li­sa­tion de ce qui est en cours est très claire : complé­tant la repré­sen­ta­tion des correc­tions dans la fenêtre EQ, un affi­cheur hori­zon­tal montre le niveau de compres­sion en cours, à condi­tion bien sûr d’avoir inséré soit le Compres­sor, soit le Limi­ter de Logic. Et l’agen­ce­ment des entrées vers la sortie semble plus logique. Le dépla­ce­ment des inserts ou leur copie est bien plus rapide, le Bypass ne néces­site plus d’uti­li­sa­tion du bouton Alt et l’édi­teur a séparé l’af­fi­chage des niveaux, d’un côté celui du fader de la tranche, de l’autre celui du volume atteint. On est moins d’ac­cord sur la couleur d’alerte de satu­ra­tion des pistes (orange), le rouge étant réservé au Master, même si c’est compré­hen­sible dans un sens (il ne s’agit pas réel­le­ment de satu­ra­tion sur les tranches, alors que sur le bus de somma­tion, si). Dommage pour les pistes, on ne peut toujours pas les dépla­cer dans le Mixer (raaah…). 

À propos de pistes, passons par les Global Tracks, pour consta­ter qu’elles sont toutes là, à l’ex­cep­tion de la piste Chord (et pourquoi ?). Les divers boutons ont disparu, leurs fonc­tions étant rendues dispo­nibles dans les menus dérou­lants. Ques­tion préoc­cu­pante : la piste Video (renom­mée Movie) fonc­tionne-t-elle correc­te­ment, alors qu’elle comp­tait un certain nombre de bugs en 64 bits dans Logic 9 ? Présence de la barre de progres­sion ? Affir­ma­tif. Détec­tion correcte des Scenes Cuts ? Affir­ma­tif. La fonc­tion Export Audio To Movie fonc­tionne-t-elle correc­te­ment ? Affir­ma­tif. Retour des petites flèches dans la fenêtre du film permet­tant de se dépla­cer image par image ? Aïe, non. Et toujours pas moyen de dépla­cer le film dans la time­line en même temps que les Markers créés lors de la détec­tion des Scene Cuts. Bref, du mieux, et encore du « à amélio­rer ».

Apple Logic Pro X

On peut aussi contes­ter la modi­fi­ca­tion de certains raccour­cis ou fonc­tions depuis long­temps implé­men­tés : ainsi le Caps Lock Keyboard a disparu pour mieux renaître sous le nom de Musi­cal Typing Keyboard, mais le raccourci Caps Lock n’est plus dispo­nible, et non assi­gnable dans la fenêtre de raccour­cis. On dispose cepen­dant d’un Pitch Bend, de la modu­la­tion, d’un Sustain, d’un réglage de vélo­cité, etc. On peste aussi contre la dispa­ri­tion du Alt-Clic permet­tant de remettre à la valeur par défaut les réglages effec­tués dans l’Ins­pec­tor. Les fonc­tions Set Opti­mal Regions Size ne fonc­tionnent plus correc­te­ment non plus…

Tout aussi problé­ma­tique, le chan­ge­ment apporté à la possi­bi­lité de zoomer en cliquant-tirant de haut en bas la tête de lecture dans la time­line : il faut main­te­nant appuyer sur Alt en même temps. Quelle idée saugre­nue, on perd la rapi­dité de la fonc­tion, qui était pour­tant bien pratique en mode édition inten­sive. Et le bug graphique du passage par une forme d’onde gros­sière lors de zooms très pronon­cés n’est toujours pas corri­gé… Appré­cions en revanche les trois mémoires de zoom offertes par fenêtre, la possi­bi­lité de zoomer verti­ca­le­ment sur la tota­lité de la fenêtre ou via le track­pad. 

Apple Logic Pro X

Autres chan­ge­ments appré­ciables, ceux effec­tués dans le Piano Roll. On dispose main­te­nant d’un espace de réglages supplé­men­taires, incluant Time Quan­tize, avec sélec­tion de la valeur ryth­mique, bouton d’ac­tion, et curseurs de taux d’ap­pli­ca­tion (Strength) et de Swing, puis Scale Quan­tize, un moyen de forcer les notes à se caler sur une petite ving­taine de modes diffé­rents et pour finir un curseur Velo­city, qui évite ainsi de chan­ger d’ou­til. Le tout est bien pensé et effi­cace, dommage qu’il y ait trois bugs, assez pénibles : l’ou­til Pencil ne se change plus en l’es­pèce de crochet (Resize Tool) permet­tant de redi­men­sion­ner une note quand on pointe la souris sur le coin infé­rieur droit de la note (alors que cela fonc­tionne correc­te­ment sur le coin infé­rieur gauche…). Deuxiè­me­ment, le champ affi­chant le nombre de notes sélec­tion­nées n’in­dique le nombre correct que si l’on fait un rafraî­chis­se­ment de la fenêtre. Enfin, quand on cache l’Ins­pec­tor du Piano Roll, la partie droite a un bug graphique, la grille de fond se trans­for­mant en un fond gris clair, dispa­rais­sant après un scroll à droite/gauche.

Les divers chan­ge­ments à la fois graphiques et fonc­tion­nels (qui ne sont pas tous présen­tés ici, faute de place, on peut penser à la gestion des Groups, par exemple) se révèlent après quelques semaines d’uti­li­sa­tion à la fois bien pensés et surtout offrent une rapi­dité et une logique de travail assez éton­nante par rapport aux versions précé­dentes (on est content de voir le retour de l’Auto Save, par exemple, même si présen­ter ça comme une nouveauté est assez gonflé…). 

Adios 32 bits ?

Nouveauté incon­tour­nable, l’aban­don du 32 bits et de l’Au­dio Unit Bridge fait beau­coup jaser. Entre les posses­seurs de plugs non encore portés en 64 bits alors que le passage est quand même annoncé depuis quelques années, et les déten­teurs de cartes, racks ou plugs aban­don­nés par leurs éditeurs, les raisons d’être mécon­tents sont variées et parfois justi­fiées. Diffi­cile de me passer du MD5 et de la VSS3 de TC Elec­tro­nic, liés à la Power­Core qui ne sera jamais en 64 bits.

Apple Logic Pro X

Ce passage en 64 bits complet (sous réserve de bugs non encore rencon­trés, comme certains aspects de l’En­vi­ron­ment pour­raient le lais­ser croire) est pour­tant garant d’une plus grande stabi­lité, et les utili­sa­teurs de grosses biblio­thèques d’échan­tillons (hors exs24, qui pouvait gérer ses propres 4 Go de RAM, même si Logic était en 32 bits) ne peuvent que s’en réjouir.

Il existe pour­tant plusieurs solu­tions pour conti­nuer à utili­ser les plugs 32 bits dans le nouveau Logic 64 bits. L’une d’entre elles consiste en conver­tir les plugs VST dési­rés via jBrid­gerM, et placer ces derniers dans le dossier VST d’Inde­pen­dence Pro (main­te­nant chez Magix). La latence est quasi insi­gni­fiante, mais la stabi­lité est encore aléa­toire, suivant le type de plug employé. Et rien ne dit que cela fonc­tionne encore dans quelques mises à jour de Logic, ou d’OS X. 

Les posses­seurs de Vienna Ensemble Pro seront en revanche plus avan­ta­gés, la commu­ni­ca­tion entre serveurs 32 bits et appli­ca­tion 64 bits ne posant pas de problèmes, et la stabi­lité étant cette fois-ci à toute épreuve, avec compen­sa­tion complète de la latence. Indé­nia­ble­ment, une des solu­tions à rete­nir.

Enfin, une solu­tion aussi très stable, celle propo­sée grâce à la version 2 à venir du MB-7 de Blue Cat Audio. L’édi­teur y a en effet inclus des slots pour effets, et l’on peut donc char­ger, dans Logic X, des VST 32 bits portés en 64 bits via jBridge. Cela fonc­tionne parfai­te­ment, c’est une solu­tion assez légère et tota­le­ment trans­pa­rente pour l’uti­li­sa­teur. Bravo !

Audio, Midi et tout le toutim

Apple Logic Pro X

Autre nouveauté, les Track Stacks, qui offrent deux modes de fonc­tion­ne­ment : les Folder et les Summing. Les premiers offrent la possi­bi­lité de combi­ner plusieurs pistes et de les comman­der via une unique tranche, sans que leur routing ne soit modi­fié, la tranche en ques­tion n’of­frant que volume, mute, solo, auto­ma­tion et groupe. On peut consi­dé­rer le prin­cipe comme une évolu­tion des Folders (par ailleurs toujours dispo­nibles), puisqu’on y gagne les réglages susmen­tion­nés. Les seconds permettent de router en un seul clic (avant ou après créa­tion de régions, la fonc­tion pouvant être appe­lée par un raccourci clavier) un ensemble de pistes vers un Aux via un Bus, comme on pouvait le faire précé­dem­ment manuel­le­ment, avec ici une rapi­dité accrue. Dans les deux cas, la possi­bi­lité de ne lais­ser visible à la fois dans la fenêtre Main Window (autre­fois Arrange) et dans le Mixer que la piste « maître », que l’on peut ouvrir grâce à un petit triangle : l’ac­ti­va­tion de la fonc­tion Follow Track Stacks permet d’af­fi­cher/cacher les sub-pistes dans le Mixer. Liberté totale est lais­sée en ce qui concerne le type de pistes, leur réor­ga­ni­sa­tion, les noms et couleurs, etc. Dans Main Window, le fond pren­dra une varia­tion de la couleur de la piste « maître » et le nom de celle-ci sera affi­ché sur ce même fond. Le prin­cipe de Track Stacks, à l’usage et sans être révo­lu­tion­naire, se révèle un ajout fonc­tion­nel bien vu et très utile en termes de work­flow et de rapi­dité.

Apple Logic Pro X

Petit ajout fonc­tion­nel très sympa­thique, les Smart Controls, équi­va­lents de Macros chez d’autres éditeurs (ou chez Logic, dans l’es2, par exemple, même s’ils ne sont pas assi­gnables), la possi­bi­lité de créer plusieurs contrôles d’ac­cès rapide par tranche, en sélec­tion­nant un effet ou un instru­ment virtuel (ou plusieurs, dans la limite appa­rente de douze potards), avec un Learn des para­mètres à assi­gner à un potard ou bouton très rapide (une simpli­fi­ca­tion bien vue de la fenêtre Control­ler Assi­gn­ments, qui s’ouvre quand on double-clique sur un champ d’as­si­gna­tion), la sélec­tion d’in­ter­face et de types de contrô­leurs parmi un large choix (l’hé­ri­tage Mains­tage, peut-être…), une gestion via contrô­leurs externes, un offset des réglages (limites infé­rieures et supé­rieures de la plage d’ac­tion), la possi­bi­lité de réor­ga­ni­ser les para­mètres, sachant que plusieurs para­mètres peuvent être assi­gnés à un seul potard, chacun avec son propre réglage de plage, inver­sion, etc. Bravo, bien vu et encore une fois gain de rapi­dité, avec de plus une ouver­ture supplé­men­taire pour l’uti­li­sa­tion de Logic sur scène.

Grosse nouveauté aussi (enfin, pour ceux qui ne mettaient pas les mains dans l’en­vi­ron­ne­ment…), les plugs Midi (les utili­sa­teurs de Cubase devraient souri­re…). Au menu, Arpeg­gia­tor, Chord Trig­ger, Modi­fier, Modu­la­tor, Note Repea­ter, Rando­mi­zer, Scrip­ter, Trans­po­ser, Velo­city Proces­sor. Insé­rés avant n’im­porte quel instru­ment Midi, ils permet­tront d’y appliquer nombre de fonc­tions leur manquant, en propo­sant des inter­faces claires (un peu grandes, mais on peut les réduire) et intui­tives, et le lot de para­mètres et possi­bi­li­tés que l’on trouve géné­ra­le­ment dans ce type d’ou­tils, ni plus, ni moins. Comme déjà dit, les fami­liers de l’En­vi­ro­ne­ment, des Trans­for­mers (main­te­nant direc­te­ment acces­sibles sous forme de fenêtre flot­tante, Midi Trans­form) et autres objets ne décou­vri­ront rien de parti­cu­lier (à l’ex­cep­tion d’un module Scrip­ter), mais, tout comme les néophytes en la matière seront contents d’évi­ter câblages et para­mé­trages pour utili­ser des modules simples, mais riches de présets bien conçus.

Le Scrip­ter en ques­tion permet de créer ses propres scripts, en utili­sant l’API JavaS­cript, plusieurs exemples et des descrip­tions précises dans le manuel dédié aux effets permet­tront de se lancer. Sans comp­ter que l’on peut espé­rer que les gourous des scripts sous Kontakt de Native se penche­ront certai­ne­ment sur cette oppor­tu­nité, l’exs24m­kII restant toujours le plus opti­misé des échan­tillon­neurs virtuels pour Logic (et pour cause, sachant de plus qu’il est loin de propo­ser toute la puis­sance de ses concur­rents). À ce propos, on regrette de ne pas avoir constaté de chan­ge­ments dans ce sampler, notam­ment dans le domaine de l’édi­tion, alors que le déve­lop­peur de Redma­tica, qui avait créé des outils incroyables pour ce logi­ciel, travaille main­te­nant pour la pomme. Notons aussi à cette occa­sion, que le Mixer de Logic n’af­fiche pas les huitièmes Slots d’in­serts Midi et Send (alors que l’Ins­pec­tor, si), ce qui est quand même un bug assez grave…

Apple Logic Pro X

Saluons aussi l’ap­pa­ri­tion de la Groove Track, une amélio­ra­tion de ce que l’on trouve dans Gara­ge­Band depuis quelques années, qui propose de dési­gner une piste comme la réfé­rence ryth­mique du morceau (une étoile dans la partie gauche de la Track Header, visible seule­ment si on active Groove Track dans Confi­gure Track Header, ce qui évite de cliquer pendant des heures en se deman­dant pourquoi rien ne se passe…), puis en cochant les nouvelles cases appa­rues sur les autres pistes, on « forcera » celles-ci à se caler ryth­mique­ment sur la piste-réfé­rence. On est étonné par la qualité du résul­tat, que ce soit en partant d’une piste Midi ou audio, les unes et les autres se calent assez fidè­le­ment, sans néces­sai­re­ment perdre tout le groove de base. Le résul­tat faisant appel à du stretch via des marqueurs/Slices ou de la quan­ti­sa­tion Midi, rien n’em­pêche d’af­fi­ner le résul­tat après coup. Les habi­tués auront bien entendu reconnu une amélio­ra­tion/simpli­fi­ca­tion du proces­sus asso­ciant Audio To Midi Groove Template et du Make Groove Template du Quan­tize de l’Ins­pec­tor. Recon­nais­sons volon­tiers que c’est éminem­ment simpli­fié (dans le sens très simple à mettre en œuvre), et très, très effi­cace. Une véri­table pépite quand on travaille avec des sources prove­nant d’en­re­gis­tre­ments diffé­rents, tout comme pour expé­ri­men­ter des mixes tota­le­ment incon­grus.

Puisqu’on parle de stretch et Slices, notons aussi que si le Slice At Tran­sients Markers est toujours limité à 32 mesures, il semble être un peu moins précis que dans la version précé­dente. Ce n’est pas systé­ma­tique, mais les mêmes fichiers décou­pés dans Logic 9 et Logic X ont quelque­fois donné des résul­tats diffé­rents. Mystère.

Anciens projets, Logic Pro X et OS 10.8.4

Il convien­dra de bien véri­fier que tous les anciens projets Logic sont au mini­mum sauve­gar­dés avec la version 7.2.1 de Logic. En effet, depuis Logic 9, impos­sible d’ou­vrir un fichier anté­rieur à cette version. 

Apple Logic Pro X

Les posses­seurs de Logic 7 seront cepen­dant heureux d’ap­prendre qu’on peut l’ins­tal­ler sur un OS 10.8.4 (avec l’aide de Paci­fist suivant le type d’ins­tal­leur dont on dispose), que le logi­ciel fonc­tionne très bien (certains Audio Units tiers ne sont pas utili­sables, mais ils ne sont pas si nombreux, essen­tiel­le­ment, sur la confi­gu­ra­tion de test, les Sonnox pour Power­Core) à condi­tion que le pilote de l’in­ter­face soit géré (ici, SK48 de TC Elec­tro­nic, aucun problème). 

On pourra ainsi impor­ter de vieux projets (jusqu’à la version 4, sans garan­tie pour cause de projets non dispo­nibles en ce qui concerne les versions précé­dentes), et les sauve­gar­der dans un format qui sera lu par Logic Pro X. On peut ainsi se deman­der si, en dehors des apports les plus visibles, tant de choses ont changé dans Logic Pro X.

Mais du moment que cela fonc­tion­ne…

Du groove et de la justesse 

Apple Logic Pro X

Un article tel que celui-ci ne peut abor­der toutes les fonc­tions nouvelles. On se conten­tera avant de dres­ser le bilan de cette nouvelle version de parler de deux dernières, Drum­mer et Flex Pitch. Le premier peut être appelé dès la créa­tion de pistes dans la fenêtre idoine, appa­rais­sant à côté des Sotf­ware Instru­ment, Exter­nal Midi et Audio (notons aussi la nouvelle Guitar or Bass, ouvrant une piste pré-char­gée pour le moni­to­ring avec Noise Gate, Pedal Board, Amp, etc.). Auto­ma­tique­ment, un plug-in Drum Kit Desi­gner et des régions Drum­mer seront ouverts. Si le projet contient une struc­ture d’Ar­ran­ge­ment (des marqueurs spéci­fiant les sections Chorus, Verse, Bridge, Intro, etc.), les régions Drum­mer suivront celle-ci. Si le projet n’en contient pas, Logic n’en char­gera que deux de huit mesures.

Ces régions ont un statut bizarre, puisqu’elles utilisent clai­re­ment des program­ma­tions Midi (ce que confirme l’af­fi­chage du Score), mais ne sont pas direc­te­ment acces­sibles via le Piano Roll ; il faut d’abord les conver­tir en régions Midi pour pouvoir les éditer. La conver­sion vers une région Drum­mer est aussi possible, mais au prix de la perte des modi­fi­ca­tions Midi, et hélas, la conver­sion en piste Midi fait perdre toute la possi­bi­lité d’ac­tion sur le jeu du batteur. Même un fichier Midi programmé indé­pen­dam­ment, puis glissé sur la piste Drum­mer se verra modi­fié pour adop­ter le style de jeu du batteur sélec­tionné, c’est dommage, la person­na­li­sa­tion (en termes de groove créé par l’uti­li­sa­teur) restant donc assez restreinte.

Apple Logic Pro X

La créa­tion d’une piste Drum­mer ouvre donc aussi un Drum­mer Editor, fenêtre spéci­fique qui coha­bi­tera avec le Drum Kit Desi­gner pour créer et para­mé­trer un kit et un compor­te­ment répon­dant aux souhaits de l’uti­li­sa­teur. D’abord, on choi­sit entre quatre styles diffé­rents (Alter­na­tive, Rock, Song­wri­ter et R & B), chacun des styles offrant les choix entre plusieurs batteurs, chacun avec son kit et son style de jeu. En plus du kit spéci­fique, un batteur dispose de plusieurs présets offrant des varia­tions impor­tantes du pattern de base (la région Drum­mer change en même temps). Un pad X-Y permet de complexi­fier/simpli­fier, rendre plus fort/moins fort le pattern en cours. À cela, on ajoute un rota­tif Fills qui règle le nombre de breaks dans le pattern, et un autre Swing qui rend plus ou moins ternaire le jeu du batteur. Au centre, un premier écran permet d’ac­ti­ver ou désac­ti­ver les diffé­rents éléments du kit, en donnant pour chacun plus ou moins de varia­tions grâce aux diffé­rents sliders corres­pon­dants. Un bouton Details fait bascu­ler cet écran sur des réglages Feel (jeu en avant ou au fond du temps, très effi­cace), Ghost Notes (afin d’en régler le volume global) et Hi-Hat, qui permet de choi­sir entre char­ley fermé ou ouvert, avec plusieurs degrés d’ou­ver­ture (ou de lais­ser le plug le gérer via le bouton Auto­ma­tic). On peut déci­der de figer ces réglages afin de chan­ger de batteur (donc de kit) ou de kit (et pas forcé­ment de batteur). 

Tout cela en liai­son avec le plug-in Drum Kit Desi­gner, qui offre la possi­bi­lité, lorsque l’on charge la version de base d’un kit, de choi­sir entre quelques instru­ments au sein d’un kit (par exemple, diffé­rentes caisses claires ou grosses caisses, etc.), et affi­ner leurs réglages (accord, étouf­fe­ment et volume). On peut de plus choi­sir un fonc­tion­ne­ment GM, GM avec molette pour l’ou­ver­ture du char­ley et V-Drums.

Plus inté­res­sant est le choix d’ou­vrir un Produ­cer Kit (le nom reste le même mais est doté d’un suffixe +). Car on dispose là d’un accès à toute la pano­plie d’ins­tru­ments (échan­tillon­nés, bien sûr), qui se révèle fort copieuse. Mais aussi et surtout à un accès total au mixage des pistes, car la piste Drum­mer se trans­forme en Track Stacks de type Summing, où l’on s’aperçoit que Drum Kit Desi­gner offre jusqu’à 13 sorties stéréo sépa­rées (non acces­sibles depuis l’in­ter­face du plug, donc pré-assi­gnées par l’édi­teur, dommage)… On dispose alors de quelques réglages supplé­men­taires, Leak permet­tant d’ac­ti­ver ou non la repisse des micros, Overheads et Room plaçant l’élé­ment sélec­tionné dans les micros aériens et ceux placés pour prendre la réverbe natu­relle de la pièce. On notera que l’édi­teur a fourni un excellent travail de sound design, les Produ­cer Kits offrant souvent au sein des Track Stacks des bus d’ef­fets (compres­sion paral­lèle, distor­sion, trai­te­ment parti­cu­lier d’un élément du kit, etc.). Bravo.

Apple Logic Pro X

Même si l’on ne compte pas se servir des régions Drum­mer (on peut souhai­ter que de futures mises à jour permettent plus de souplesse dans les allées et venues entre Midi et format Drum­mer), on dispose là d’un instru­ment virtuel de batte­rie de grande qualité, c’est une des réus­sites de Logic X.

On termi­nera le tour entre­pris par un apport très attendu par certains, le Flex Pitch. Apple s’aven­ture là sur le terrain jusque-là parfai­te­ment occupé par Melo­dyne, et hélas celui que l’on peut consi­dé­rer comme défi­ni­ti­ve­ment perdu pour la cause logiquienne, le très perfor­mant Radius d’iZo­tope. Bien entendu, le Flex Pitch ici proposé n’est que mono­pho­nique, mais la lecture de quelques brevets dépo­sés par les équipes d’Apple laisse à croire que la détec­tion et la correc­tion poly­pho­niques pour­raient bien faire leur appa­ri­tion à un moment ou à un autre dans Logic…

Apple Logic Pro X

Mais reve­nons à ce dont on dispose déjà : on importe un fichier mono ou stéréo, on active le mode Flex, et l’on choi­sit Flex Pitch. Logic procède dans un premier temps à une analyse du fichier, puis propose dans la fenêtre Main Window une première visua­li­sa­tion de la dérive de justesse des notes. La recon­nais­sance est assez effi­cace, on peut commen­cer à corri­ger en cliquant-tirant vers le haut ou le bas les fines lignes (avec pop-up indiquant la note et la dérive). Mais il sera plus inté­res­sant de passer direc­te­ment dans l’Au­dio Editor, qui en plus du mode de travail habi­tuel sur le fichier (File), gagne un mode Track, celui que nous utili­se­rons. On y visua­lise en effet la forme d’onde et plus impor­tant, des barres hori­zon­tales très proches de celles produites dans Melo­dyne, indiquant la hauteur de la note, complé­tées par des lignes brisées repré­sen­tant la dérive ou le porta­mento entre les notes. Très proche de l’édi­teur de Cele­mony, ça…

Bref. Quand on passe la souris au-dessus d’une des barres/notes, elle affiche aussi­tôt six points, trois au-dessus, repré­sen­tant à gauche (l’at­taque) et à droite (le relâ­che­ment) la dérive de hauteur et au milieu l’ac­cord fin, et trois en-dessous, le gain, le vibrato et l’ajus­te­ment des formants. Il suffit de cliquer-tirer sur les divers points pour corri­ger instan­ta­né­ment les impré­ci­sions, avec une qualité assez éton­nante sur les voix (et les autres instru­ments mono­diques), en cela que les sifflantes, le souffle et les conso­nantes sont beau­coup moins affec­tés que chez le grand concur­rent. Pas de doute, pour un coup d’es­sai, c’est un véri­table coup de maître. D’au­tant qu’un outil de cette qualité vaudrait à lui seul beau­coup plus cher que ce qu’est vendu Logic X. Mais ça, on commence à en avoir l’ha­bi­tude, puisque dans Logic, c’est le dongle qui coûte le plus cher : il s’agit en effet du Mac sur lequel la DAW est héber­gée…

Vintage sound

Parmi toutes les nouveau­tés, Apple nous a concocté un « petit » synthé fort réussi, Retro Synth, donnant accès à plusieurs types de synthèse en partant de deux oscil­la­teurs : Analog, Analog avec Sync, Table (façon PPG) et FM (façon DX2, 33, un hypo­thé­tique DX7 à deux opéra­teurs…). Deux oscil­los à formes d’ondes multiples, donc, modu­la­tion de l’onde via LFO ou Enve­loppe, vibrato, mix entre les oscil­los, réglages fin et gros­sier de l’ac­cord, filtre réso­nant multi­mode et multi­pente avec modu­la­tion (LFO, Env) et suivi de clavier, Glide ou Auto­bend para­mé­trable, Chorus ou Flan­ger para­mé­trable, enve­loppes de filtre et d’am­pli­tude, Synchro, une chouette émula­tion de porteur/modu­la­teur FM, plus une palanquée de présets assez bien conçus, voilà un synthé qui remplit bien son office. 

Il fera diffi­ci­le­ment de l’ombre à l’es2 ou a fortiori à des synthés tiers dédiés pour la créa­tion de sons plus complexes, mais sa qualité enri­chit la palette sonore déjà consé­quente de Logic, et sa simpli­cité d’usage (maître mot de cette version de Logic) permet­tra aux moins calés en synthèse de se faire les mains sur un outil rela­ti­ve­ment poly­va­lent et assu­ré­ment péda­go­gique.

Bilan 

Après un mois de travail soutenu sur la bête, se pose l’heure du bilan. Les premières impres­sions, à prendre en main le logi­ciel, n’étaient pas forcé­ment très bonnes, tant les chan­ge­ments de work­flow pour les utili­sa­teurs de longue date ou les bugs pénibles, nouveaux ou non corri­gés depuis, ouh… sautaient au visage ; notons en plus de ceux déjà cités, le non-affi­chage perma­nent du cade­nas des régions verrouillées sur SMPTE, l’im­pos­si­bi­lité de sauver un Template avec un tempo person­na­lisé (120 BPM par défaut), les chan­ge­ments de signa­ture dans le List Editor pour le moins fantai­sistes, la fonc­tion Increase/Decrease Last Clicked Para­me­ter by 1 ou by 10 qui ne fonc­tionne plus, tout comme la sélec­tion du para­mètre d’Au­to­ma­tion via le menu contex­tuel dans la piste ou le dépla­ce­ment dans Even List et Even Float avec les flèches (qui affiche la région), ou encore l’im­pos­si­bi­lité d’ac­cé­der de façon graphique à la valeur 127 en Hyper Draw (renommé Midi Draw dans LPX), etc. 

Puis au fur et à mesure, le superbe travail de simpli­fi­ca­tion des fonc­tions (résul­tant par exemple en les Smarts Controls, les plugs Midi et la Groove Track), le gain de temps en résul­tant, les petites astuces de raccour­cis, la présence dans les menus de fonc­tions jusque-là acces­sibles plus diffi­ci­le­ment, les Track Stacks, le Flex Pitch, la qualité du Drum­mer, et les diverses correc­tions de bugs anciens (ainsi que la rapi­dité des mises à jour, plutôt un bon signe) prennent le dessus, et si l’on y ajoute une stabi­lité exem­plaire et une consom­ma­tion CPU nette­ment infé­rieure à celle de Logic 9 à projet d’égale complexité, eh bien, il semble diffi­cile de faire marche arrière. 

Bien sûr, rien ne pousse à faire l’up­date pour les utili­sa­teurs de longue date, pour qui tout se passe bien avec la précé­dente version et pour qui le 32 bits peut être encore impor­tant (les solu­tions sont cepen­dant là). Pour les nouveaux venus, l’ap­proche parfois complexe a été gran­de­ment simpli­fiée et le nombre de fonc­tion­na­li­tés, la richesse des conte­nus sonores et la possi­bi­lité de travailler unique­ment avec les outils four­nis sont quasi uniques à ce prix.

On pouvait craindre le passage à la X, pour des tas de raisons. En tout cas, force est de consta­ter que loin de perdre de ses quali­tés (puis­sance, malléa­bi­lité et richesse fonc­tion­nelle impres­sion­nantes), Logic en version X gagne encore en souplesse, auto­no­mie et ergo­no­mie, ce qui n’était pas une mince affaire. Plaintes contre X, alors ? Non.

 

Notre avis : 8/10

  • Le prix !
  • Ergonomie accrue et simplification de nombreuses fonctions
  • Flex Pitch, impressionnant d’efficacité et d’ergonomie
  • Track Stacks
  • Groove Track, améliorée depuis Garage Band
  • Drum Kit Designer et Producer Kits
  • Piste Drummer
  • Workflow très fluide
  • Smart Controls
  • Nouveautés du Piano Roll
  • Gestion des films améliorée
  • Retour de la stabilité globale et plus de plantage dus au 32 bits...
  • Solutions tierces possibles pour l’utilisation de plugs 32 bits si besoin
  • Interface graphique plutôt réussie et redesign des vieux instruments
  • L’AutoSave enfin de retour...
  • Côté pédagogique de Retro Synth (et qualité sonore sympa)
  • Aucun problème avec les surfaces de contrôle (Nocturn, MC Mix et DAW Remote sur iPhone)
  • Contenu sonore (boucles et échantillons) de très bonne qualité
  • Documentation très complète
  • L’environnement est toujours là !
  • L’environnement n’a pas l’air d’avoir changé...
  • Icônes des barres d’outils et de transport trop grosses, empêchant un affichage de toutes les fonctions
  • Impossible de modifier l’ordre des icônes/raccourcis
  • Modification de raccourcis historiques (zoom sur Playhead, Caps Lock Kbd, etc.)
  • Non prise en compte des modifications Midi dans les régions Drummer
  • Toujours pas de possibilité de déplacer les pistes dans le Mixer
  • Impossible d’atteindre de façon graphique la valeur maximale dans Hyper/Midi Draw
  • Impossible d’effacer un câble via Supp dans l’environnement
  • Plus d’Alt-Click pour remettre les fonctions au défaut dans l’Inspector
  • Plus de personnalisation des couleurs
  • Couleurs trop grises
  • Quelques bugs graphiques (Piano Roll, etc.)
  • Outil Pencil ne basculant pas en Resize dans le Piano Roll
  • Import d’anciens Environement capricieux
  • Plusieurs fonctions non opérantes (Optimal Size, Increase/decrease Last Clicked Parameter, etc.)
  • On attendait l’intégration de Keymap Pro
  • Mac only
  • Pas d’offre d’upgrade
  • AppStore only

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