La fin d’année approche et comme à son habitude, le nouveau Sonar pointe le bout de son fader virtuel avec son lot de nouveautés dans le rack.
Premier changement : la disparition du logo Cakewalk by Roland sur la boîte. Oui, le divorce entre Cakewalk, le développeur historique de Sonar, et le groupe Roland est officiel. Oui, cela implique quelques concessions et oui, les développeurs ont profité de leur nouveau célibat pour faire les choses correctement. Voyons comment se comporte le rejeton.
Les premiers pas
Je passe rapidement sur l’installation qui n’a pas changé de procédure, se faisant comme à l’accoutumée à partir d’archives téléchargées ou bien à l’aide des 4 DVD contenus dans la boîte. Toujours pas d’iLok ou autre dongle requis ni de connexion internet obligatoire pour la validation de l’installation, un simple numéro de série suffit. Merci Cakewalk de penser aux honnêtes acheteurs, c’est de plus en plus rare.
Ces formalités terminées, il est temps d’ouvrir un ancien projet créé avec Sonar X2 et de croire qu’à première vue, rien n’a changé. L’interface Skylight présente depuis X1 semble identique et seule une fenêtre pop-up en bas à droite de l’écran nous incite à penser qu’il y a quand même du nouveau là-dessous.
Ce pop-up nous informe que le logiciel scanne en arrière-plan les plug-ins présents dans la station de travail. Bonne idée, cela ne nous oblige plus à rester inactifs devant l’écran en attendant que l’inventaire se termine… Inventaire qui se solde par le manque de quelques plug-ins justement présents dans l’ancien projet créé avec X2. Il fallait s’y attendre, c’est le fruit du divorce.
Alors, rentrons dans le vif du sujet et commençons par les dégâts, la disparition de certains plug-ins et de deux en particulier : exit le multieffet R-Mix ainsi que le correcteur vocal V-Vocal, tous deux labellisés Roland. Ils sont tout simplement passés à la trappe, ce qui induit quelques problèmes de compatibilité avec d’anciens projets.
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Plusieurs solutions : soit on garde X2 installé et les deux plugs manquants se retrouvent alors disponibles dans X3 ; soit pour les aficionados d’installations propres (formatage en bonne et due forme conseillé), il faut « simplement » acheter R-Mix en boutique. Seulement V-Vocal, lui, n’est juste pas proposé à la vente, il faudra s’en passer dans ce cas là.
Une troisième alternative est également possible, je pense d’ailleurs que c’est celle à adopter : avant la désinstallation de l’ancienne version de Sonar, bouncer en audio toutes les pistes utilisant R-Mix et/ou V-Vocal et les réimporter dans de nouveaux projets made in X3. C’est l’occasion de faire un peu de ménage dans le disque dur…
En attendant, plus de R-Mix ni de V-Vocal et il faut bien pallier à ce manque ; alors quelles sont les compensations promises par les développeurs ? Pour le multieffet : aucune, dommage. Par contre, pour le correcteur vocal, nous bénéficions maintenant de l’intégration de Celemony Melodyne en version Essential. Juste énorme.
La mélodie(ne) du bonheur
Tout comme son compère Studio One 2 de Presonus, Sonar X3 bénéficie maintenant de la technologie ARA (Audio Random Access) qui permet l’intégration de Melodyne Essential directement dans l’interface de Sonar.
Son utilisation est enfantine et intuitive : un clic droit sur un clip audio ou une région de clip, menu Region FX et hop, la fenêtre d’édition de Melodyne s’ouvre dans le dock, avec toujours la possibilité de se balader dans la time-line (celle de Sonar comme celle du dock), de zoomer/dé-zoomer dans la région éditée et ainsi de recaler la moindre note sur une échelle chromatique et de temps. C’est en quelque sorte un piano-roll « Melodynisé ». Une basse mal calée ? Une voix légèrement fausse ? Deux ou trois clics et tout rentre dans l’ordre, avec la possibilité de revenir en arrière à tout instant ou de bypasser carrément l’effet pour comparer avec l’original. Je ne parlerais pas de la qualité reconnue des algorithmes de traitement élaborés par Celemony, mais la différence avec l’ex V-Vocal est énorme.
Melodyne, c’est aussi un outil magique pour la prise de notes. Une petite mélodie vous traîne dans la tête ? Un micro, une voix, un enregistrement et un petit cliqué-glissé du clip audio vers une piste MIDI vierge plus tard, vous voilà avec les notes retranscrites sous la main. Il ne reste plus qu’à y router un instrument virtuel pour l’entendre jouer la mélodie fredonnée quelques secondes auparavant. Magique.
Même chose pour retrouver les notes d’un petit riff enregistré à la va-vite, la transposition se fait en un tournemain. Vraiment très pratique. Cette intégration de Melodyne nous fait gagner un temps fou ; c’est même inspirant pour la création de lignes mélodiques dans la mesure où l’on traite du matériel monophonique (monodique pour être exact). Et c’est bien là le seul défaut à cette intégration : la frustration de ne pouvoir faire la même chose sur du matériel polyphonique, version allégée oblige. Ceci dit, rien n’empêche de profiter des tarifs préférentiels pour upgrader vers une version plus complète de Melodyne si le besoin ou l’envie s’en fait sentir… et la tentation est grande.
À noter que si vous possédez déjà une version de Melodyne installée sur votre PC, l’intégration ARA se fera à partir de celle-là. Vous aurez donc Melodyne Editor (par exemple) directement intégré dans Sonar.
Allez, plus vite !
L’optimisation du workflow est primordial dans un logiciel de création musicale et Cakewalk semble l’avoir compris, car après l’intégration de Melodyne, c’est au tour du comping de devenir plus intuitif.
Dans Sonar X2, il fallait compiler les prises manuellement dans des sous-pistes de pistes (appelées take-lanes), couper les parties qui nous intéressaient et réassembler le tout en prenant bien soin de créer des fades entre chaque clip pour une meilleure transition. L’idée était bonne, mais maladroitement exploitée. Dans X3, tout est bien plus simple.
Premier changement, le bouton REC général (dans la barre de commande) permet dorénavant trois modes de prise de son : comping, remplacer et son sur son. Facile à comprendre, le premier mode permet « d’empiler » les enregistrements les uns sur les autres, en les mutant au fur et à mesure afin de n’entendre que la dernière prise ; le second mode efface purement et simplement les prises à chaque nouveau passage tandis que le troisième et dernier mode n’est qu’un classique overdub, chaque nouvel enregistrement se rajoutant donc à ce qui existe déjà.
Ensuite, une fois ces prises de son effectuées et empilées automatiquement dans les take-lanes, il suffit de naviguer à l’intérieur de celles-ci, de pointer le bas d’un clip pour que le curseur de souris passe en mode comping et de surligner un passage pour qu’il change de couleur et soit automatiquement assemblé dans une piste définitive située, elle, tout en haut de ces fameuses take-lanes. Un peu de celle-ci, un peu de celle-là et le puzzle s’assemble automatiquement pour un grand confort d’utilisation.
En complément, un appui sur MAJ+Espace permet de lancer la lecture en boucle du clip sélectionné. Il suffit donc de lancer ce mode de lecture qui solo-ise également le clip en cours (ou atténue les autres, au choix) et ensuite de naviguer d’une prise à l’autre à l’aide des touches directionnelles du clavier. L’écoute comparative est ainsi devenue un jeu d’enfant.
Les développeurs de Cakewalk appellent cette nouvelle méthode le Speed Comping et avouons qu’ils ne se sont pas trompés de nom.
Je vous conseille de jeter un rapide coup d’œil sur cette vidéo pour une meilleure compréhension de ce Speed Comping
Enfin, concernant les améliorations de l’environnement de travail, ajoutons également la possibilité de coloriser les tranches (pistes et bus, avec un air de Pro Tools) que ce soit en vue arrangement ou console de mixage. À noter qu’il est toujours impossible de rapatrier un bus au milieu des pistes, car comme sur une « vraie » console physique, Sonar nous impose son choix : pistes regroupées devant et bus à droite.
Du côté des musicos
Impossible de parler d’une nouvelle version de Sonar sans faire le tour des nouveaux instruments virtuels installés. Le but n’est pas d’écrire le mode d’emploi de chaque VSTi, mais quelques explications sont quand même nécessaires, au moins pour savoir si la nouveauté a de l’intérêt.
Le premier instrument à passer sur le billard n’est autre que le très bon Addictive Drums de XLN Audio, et en version complète s’il vous plaît (avec, hélas, une connexion internet indispensable pour son installation, protocole XLN oblige). Rien à redire sur la qualité, il sait tout faire et contient tout ce qu’il faut pour créer l’illusion d’avoir un batteur à disposition : trois bons kits de batterie différents, la possibilité de panacher les différents éléments, des patterns MIDI de tous styles prêts à l’emploi (il suffit de cliquer-glisser le groove de la fenêtre d’AD vers une piste MIDI) et des traitements à gogo. En ajoutant la possibilité de rediriger séparément chaque élément (overhead et room compris) vers autant de pistes que nécessaire dans Sonar, on a sous la main le batteur idéal pour poser une excellente base rythmique et satisfaire tous les besoins (sans compter que le logiciel ne râle jamais, lui). De plus, si le besoin s’en fait sentir, il existe de nombreuses extensions (payantes) disponibles sur le site de l’éditeur.
Applied Acoustics Systems, spécialiste de la modélisation fait aussi son entrée dans Sonar et de belle manière en nous proposant deux instruments virtuels de son cru : le Lounge Lizard SONAR et le Strum Acoustic SONAR. Ce sont en fait les versions Sessions (donc limités sur quelques réglages) proposées à la vente sur le site d’AAS.
Je ne présente pas le premier, dérivé du Lounge Lizard EP-4 spécialisé dans la modélisation de pianos électriques (Rhodes et Wurlitzer principalement) et déjà testé par notre Sleepless national ; par contre nous allons nous attarder un peu plus longuement sur le deuxième.
Le Strum Acoustic SONAR est dédié au comportement et à la reproduction sonore de la guitare acoustique. Pas très courant de proposer ce type d’instrument dans une DAW, pardon, une STAN ; mais pourquoi pas.
Je ne vais pas passer par quatre chemins quant à mon appréciation : je suis dubitatif quant au résultat. Autant, du côté du comportement, le logiciel possède tout ce qu’il faut pour être crédible grâce à différentes fonctionnalités (jeu en picking, en strumming, arpèges, EQ, réverb, etc), mais aussi grâce à une bonne bibliothèque de patterns prêts à l’emploi ; autant sur le plan strictement sonore, ça sonne très (trop) synthétique !
À mes oreilles, il est impossible de remplacer un vrai guitariste s’il doit être mis en avant dans le mixage. Pour maquetter, pourquoi pas, mais pour un rendu déf., pas question.
Cependant, tout n’est pas négatif et si l’objectif est de trouver un petit riff à placer en arrière plan pour boucher un espace sonore, le rendu peut faire illusion après quelques traitements. Mais je le répète, si c’est pour placer un solo au premier plan ou composer un titre à la Gipsy Kings, autant passer une annonce à la recherche d’un vrai six-cordiste.
Une chose quand même : OK, il sonne très synthétique, alors pourquoi ne pas justement exploiter ce défaut pour s’en servir différemment ? Il faut profiter des avantages que nous offrent les DAWs, pardon, les STANs (décidément !) pour tester d’improbables combinaisons : passer un arpège dans un préampli à lampes virtuel ou encore dans un bit-crusher peut aboutir à des résultats intéressants. Tout est permis, mais il est vrai qu’on s’éloigne quelque peu de la fonction de base du logiciel, celle d’avoir un guitariste à disposition 24 h/24 (et qui ne râle pas !).
Pour vous donner une idée du rendu audio, j’ai réalisé une petite séquence avec en premier lieu, un très simple arpège du Strum Acoustic SONAR seul, ensuite traité par le ProChannel (le nouveau Tape Emulator + comp + EQ), puis avec réverb et delay et finalement intégré dans un morceau en cours de mixage.
- 01 gtr base 00:20
- 02 gtr prochan 00:20
- 03 gtr prochan revdelay 00:20
- 04 gtr in the mix 00:20
Le reste des instruments virtuels ne change pas par rapport aux précédentes versions de Sonar, aussi je vous recommande de lire les tests des versions antérieures à X3 pour vous faire un avis.
Du côté des ingénieurs
C’est bien beau d’avoir tous ces instruments sous la main, il faut quand même pouvoir les traiter efficacement ; et Sonar X3 est de nouveau généreux de ce côté-là en proposant, notamment, la collection Blue Tubes de Nomad Factory.
Au menu, égaliseurs paramétriques classiques ou Pultec, compresseurs et limiteurs, modulations en tout genre, écho/delay, reverb (oui, encore une…), gate/expandeur, élargisseur de stéréo et même un channel strip si cela ne suffisait pas. Ces 19 plug-ins à modélisation de tubes sont tous très musicaux (à l’exception, peut être, de la BlueVerb que je ne trouve guère convaincante) et permettent des traitements subtils ou « sales » si l’on pousse un peu les réglages. La possibilité d’ajouter une nouvelle « couleur » de traitement est toujours un plus. Sonar était déjà bien fourni en traitements dits transparents, il comble ainsi l’attente de certains « bidouilleurs » amateurs de comportements vintage (le mot est lâché).
Pour plus d’informations sur le contenu du pack, je vous suggère de faire un petit tour sur le site de Nomad Factory.
Voici un extrait de Rhodes (tiré du Lounge Lizard SONAR) d’abord sans traitement, puis passé à travers le channel strip Analog TrackBox.
- 05 rhodes base 00:22
- 06 rhodes trackbox 00:22
Et du vintage, il y en a aussi avec l’ajout du module ProChannel Tape Emulator. Oui, c’est la mode de chercher le rendu « bande » en ce moment et Sonar ne déroge pas à la règle.
Ultra-simple à utiliser, le module ne comporte que 6 boutons : un switch permet de choisir entre 2 vitesses de lecture (15 ou 7 ips, ips = inches per second), un potentiomètre agit sur l’intensité du bruit de fond, un autre sur le niveau d’enregistrement, un troisième sur le niveau du playback, un deuxième switch (bias) permet d’atténuer ou non la distorsion harmonique, et enfin, on peut choisir une lecture des niveaux en peak ou RMS.
Les choix des vitesses a, bien entendu, une incidence sur le traitement du son. Grosso modo, les aigus sont taillés et le bas gonflé à la vitesse plus lente de 7 ips alors que réglé sur 15, il se produit le contraire.
Un petit bouton cadenas supplémentaire et bien pensé, permet de coupler « inversement » l’action des potentiomètres d’enregistrement et de playback : plus on augmente l’un, plus l’autre diminue, ce qui permet de garder un niveau sonore perçu constant et d’éviter ainsi le syndrome du « plus c’est fort, plus c’est bien ». Et bien entendu, plus on pousse le niveau de l’enregistrement, plus l’effet « bande » se fait sentir.
N’ayant jamais travaillé sur Ampex ou autre Studer, je suis incapable de dire si le rendu est réaliste ou non. Ce que je sais par contre, c’est que le son est bien altéré et agréablement « adouci » de manière subtile, que ce soit en insert sur une piste ou sur un bus.
La forme d’onde ci-contre est le résultat d’un Tape Emulator sur un bus de batterie : on voit bien les crêtes retaillées et une dynamique plus facile à maîtriser.
J’ai d’ailleurs pris le réflexe d’insérer ce plug-in en tout début de chaîne pour bénéficier de son « lissage » facilitant ainsi les retouches ultérieures, mais rien n’empêche de le placer en fond de rack pour un ressenti différent.
Ci-dessous, quelques exemples du Tape Emulator sur une boucle de batterie brute d’Addictive Drums, sans traitements de mixage. Le premier extrait propose la batterie d’origine alors que le second contient une instance du plug-in sur chaque élément (kick, snare, hi-hat, overhead et room). Enfin, le troisième reprend la boucle de base, mais avec une seule instance sur le bus batterie (la forme d’onde illustrée précédemment est tirée de cet extrait).
- 07 ad base 00:22
- 08 ad tape pistes 00:22
- 09 ad tape bus 00:22
Tant que nous sommes dans les spécificités du ProChannel, notons l’ajout d’un zoom optionnel bien pratique lors de l’utilisation de l’égaliseur QuadCurve EQ. Un clic sur une double flèche fait apparaître une nouvelle fenêtre comportant tous les outils du module dans des dimensions bien plus confortables. Un niveau d’entrée et de sortie sont aussi présents ainsi qu’un analyseur de spectre FFT (Fast Fourier Transform) post-EQ utile pour une aide visuelle.
Il suffit de recliquer sur la double flèche ou encore d’entreprendre une action hors de cette fenêtre d’égalisation pour qu’elle se referme aussitôt. Un bouton « épingle » est prévu pour garder la fenêtre constamment active en cas de besoin. Bien vu, ces options d’affichage sont des fonctions largement demandées par la communauté.
À signaler au passage la disparition dans Sonar X3 de l’analyseur de spectre Analyst AN-879 au bénéfice de ce nouvel EQ qui peut faire office de support visuel. Personnellement, j’aurais bien gardé les deux.
Pour une raison qui m’échappe, il m’est impossible de capturer l’image du QuadCurve EQ Zoom ; celle-ci est donc tirée du site Cakewalk, mais ne reflète pas la taille réelle de la fenêtre (au moins deux fois plus grande dans Sonar).
Enfin, Cakewalk nous gratifie d’un plug-in spécialisé dans le filtrage : le BiFilter2 de l’éditeur Tone2. Rien à dire de spécial si ce n’est qu’il offre tout un tas de comportements différents (47 !), du filtrage doux typé « analogique » jusqu’au bit-crusher destructif, intensément utilisé en électro. Pas le plug du siècle, mais comme disent les 'djeuns : il fait bien le job et c’est tout ce qu’on lui demande.
Un dernier état des lieux
Divorcer n’est jamais facile. Les parents ne s’entendent plus et les enfants en subissent généralement les conséquences : perte de repères, nouvelles habitudes à prendre, il faut se faire de nouveaux copains et, parfois, gérer l’arriver d’un nouveau membre dans la famille. Pourquoi parler divorce ? Parce que dans cette histoire les enfants, c’est nous, les utilisateurs. Et force est de constater que la séparation avec Roland s’est bien passée et peut même nous paraître bénéfique à certains égards.
Sonar X3 Producer perd donc le V-Vocal, le R-mix et l’analyseur de spectre AN-879. En compensation, nous gagnons l’intégration de Melodyne Essential, l’ajout d’Addictive Drums, du Lounge Lizard SONAR, de l’Accoustric Strum SONAR, d’une nouvelle facette de traitements grâce au pack Blue Tube, un filtrage tout terrain, un Tape Emulator, un comping revu et intuitif, une interface toujours plus personnalisable et un système moins intrusif de par l’introduction de pop-ups. Sans oublier la nouvelle gestion du format VST3, un espace de 25 Go de stockage en ligne chez Gobbler (dont 20 Go offerts pendant 6 mois) et pour finir un export direct vers son compte YouTube en plus de l’habituel SoundCloud.
À cela s’ajoutent toujours les associations avec Overloud (Console Emulator, la réverb Breverb et le simulateur d’ampli TH2 version Cakewalk), iZotope pour les algorithmes de stretching et d’un ensemble d’instruments virtuels et d’effets déjà très complet (à vous de lire les tests des versions précédentes de Sonar).
Difficile de crier au scandale quant au contenu de ce nouveau Sonar.
Avant de conclure le test, je dois quand même rajouter un petit mot du côté des performances.
Même si tout s’est globalement très bien passé, j’ai eu droit, sans surprises, à quelques bugs : un gel du pop-up lors de la toute première ouverture de Sonar, un groupement rapide (CTRL + clic sur une fonction) qui ne voulait pas grouper, la disparition du ProChannel sous un grand rectangle noir, un problème d’export (qui ne voulait pas exporter l’audio d’AD) et un problème de latence avec certains plugs UAD (résolu depuis, j’en parle un peu plus loin).
À chaque fois, le bug a été un « one shot » et ne s’est jamais reproduit depuis ; par contre, je n’ai eu aucun problème de stabilité ou de décrochage audio en travaillant sur des projets complets de 15 à 35 pistes avec une taille de tampons de 128 samples (en 88,2 kHz/64 bits de traitement et 5,5 ms aller/retour pour la latence puisque vous voulez tout savoir). Quant aux pics processeurs (8 cœurs), ils n’ont jamais dépassé les 30 % (environ) de taux d’occupation.
Je n’ai également pas noté d’amélioration ni de dégradation des performances en comparant divers projets entre X2 et X3, les développeurs semblent donc avoir sorti une version globalement « propre », ce qui n’a pas toujours été le cas dans l’historique de Sonar. Il faut admettre que le staff de Cakewalk semble très réactif sur le coup, car après seulement quelques jours de la sortie, un correctif X3b corrigeant les bugs de jeunesse était déjà téléchargeable.
Alors ce Sonar X3, parfait ? Non, car d’autres points restent encore à améliorer comme la gestion des partitions, toujours aussi basique depuis des années (peut être une intégration ARA à venir ?). Les développeurs devraient aussi revoir le travail sur les vidéos, car c’est un domaine qui prend de plus en plus d’ampleur et certains concurrents font bien mieux. Restent aussi l’ajout d’un bon vocoder (pourquoi pas), une meilleure relation avec les surfaces de contrôle, des outils de visualisation du signal dignes de ce nom, du traitement mid/side (EQ et comp) et l’intégration d’un bouton 'talent ON’ (pour votre serviteur en tous cas) pour que Sonar devienne irréprochable.
À noter que je n’ai pu tester les fonctionnalités tactiles, faute d’OS adapté (Windows 8 obligatoire) et de matériel adéquat.
Vient la question des tarifs. Pour un nouvel utilisateur qui réfléchit à l’acquisition de Sonar X3, aucun doute à avoir, le logiciel et tout ce qu’il contient vaut son prix (499 € pour la version Producer au prix fort). Pour celui qui utilise déjà X2 et qui ne possède pas déjà certains des nouveaux plug-ins inclus dans cette nouvelle version, la mise à jour à 134 € n’est vraiment pas chère payée (AD fait déjà 179 € à lui tout seul). Le problème peut se poser pour celui (ou celle) qui posséderait déjà X2 Producer avec « à côté » une version de Melodyne, d’AD Drums, les Nomad Factory, etc. Dans ce cas, seule l’amélioration du workflow est à prendre en compte et ça, c’est à chaque utilisateur de définir l’utilité de l’investissement selon ses priorités.
Conclusion
Sonar X3 n’est clairement pas une plateforme spécialisée comme peuvent l’être (ou ont pu l’être) Live ou encore Reason, mais comme séquenceur généraliste, c’est clairement la STAN la plus complète du marché et elle n’a rien à envier à ses concurrents.
En attendant le rapprochement de Cakewalk avec le groupe Gibson, les développeurs surexcités ces temps-ci ne chôment pas et viennent de mettre en ligne la version X3c qui corrige bon nombre de bugs rapportés par les utilisateurs.
Pour l’instant, pari réussi.
Téléchargez les fichiers sonores (format FLAC)