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Kurzweil Forte 7
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Test du Forte V3 de Kurzweil

Workstation de la marque Kurzweil appartenant à la série Forte

Test écrit
49 réactions
La métamorphose !
9/10
Award Valeur sûre 2018
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Lancé en 2014, le Forte connait une nouvelle évolution système majeure, qui le transforme en une puissante workstation. La troisième et la bonne ?

Test du Forte V3 de Kurzweil : La métamorphose !

Il y a bien­tôt 4 ans, Kurz­weil présen­tait une nouvelle série de pianos de scène, sous le vocable Forte. Au départ en version 88 touches lourdes, le Forte est ensuite décliné en version compacte 76 touches lourdes, plus facile à stocker et à trans­por­ter, avec ses molettes placées au-dessus du clavier. Paral­lè­le­ment, l’OS évolue : d’un simple lecteur de samples, de nouvelles fonc­tions sont ajou­tées, telles que la multi­tim­bra­lité 16 canaux, l’édi­tion complète des modules de synthèse, y compris la modé­li­sa­tion de synthé analo­gique et d’orgue à roues phoniques. Le Forte devient ainsi un synthé à part entière. On accède égale­ment à tous les para­mètres d’ef­fets et à leurs modu­la­tions. Kurz­weil nous grati­fie au passage d’un arpé­gia­teur multi­tim­bral ultra perfor­mant. En 2016, la V2 active une Flash Ram interne permet­tant d’im­por­ter 3,3 Go de samples addi­tion­nels ; le construc­teur en profite alors pour étendre la pano­plie sonore avec plusieurs banques héri­tant des séries précé­dentes : sons orches­traux, guitares & basses élec­triques, percus­sions, cuivres, voix… Mais aussi puis­sant que soit devenu l’ar­pé­gia­teur, il manque toujours un véri­table séquen­ceur pour être complet. C’est désor­mais chose faite avec la V3. Slee­pless avait testé la V1 dans nos colonnes, le moment est donc venu de faire le point sur cette trans­for­ma­tion impres­sion­nan­te… ou comment méta­mor­pho­ser un piano de scène en l’une des plus puis­santes stations de travail. Le tant attendu K3000 serait-il entre nos mains de manière dégui­sée ?

Belle bête

Forte V3 2tof 002.JPG

C’est grâce aux socié­tés Barb and Co (reven­deur spécia­lisé Kurz­weil et déve­lop­peur de banques sons) et Saico (ancien impor­ta­teur Kurz­weil) que nous avons pu tester le Forte 7. Qu’ils en soient sincè­re­ment remer­ciés. Les commandes sont assez proches de ce qu’on trouve aujour­d’hui sur les grosses works­ta­tions concur­rentes. À gauche, on commence par les deux molettes de pitch / modu­la­tion clas­siques et quatre inter­rup­teurs (trans­po­si­tion par demi-ton, Tap tempo, varia­tion sonore, commu­ta­tion Leslie…). Juste après le curseur linéaire de volume vient une section pour régler l’EQ 3 bandes et le compres­seur globaux, ce qui permet d’ajus­ter rapi­de­ment le son en fonc­tion du lieu où l’on se produit. En se rappro­chant du centre, on trouve une section de 9 inter­rup­teurs (4 pour acti­ver/couper les canaux multi­tim­braux) et 5 assi­gnables ; ils font égale­ment office de commandes directes pour le moteur de modé­li­sa­tions d’orgues B3 (acti­va­tion des chorus, vibrato et percus­sions). Au-dessous, 9 curseurs linéaires dotés d’une échelle de diodes, très utile pour repé­rer la posi­tion mémo­ri­sée lorsqu’elle diffère de la posi­tion physique ; selon le mode, ils permettent de contrô­ler des para­mètres de synthèse ou d’ef­fets, les tirettes harmo­niques d’orgues modé­li­sés ou le mixage des canaux multi­tim­braux ; toutes ces commandes sont réas­si­gnables à des para­mètres ou CC via une page dédiée.

Au centre règne un LCD couleur 480 × 272 points non tactile, indis­pen­sable à la navi­ga­tion et à l’édi­tion. Il surplombe 6 touches logi­cielles dont le rôle varie suivant la page en cours. De part et d’autre, on trouve 2 touches pour faire défi­ler les canaux multi­tim­braux, 10 touches pour rappe­ler rapi­de­ment 500 programmes ou Multi favo­ris (idéal pour la scène), 4 flèches en croix pour la navi­ga­tion, un poten­tio­mètre pour ajus­ter le contraste de l’af­fi­cheur, un enco­deur type alpha et des touches incré­men­ta­tion / décré­men­ta­tion. Sans oublier les touches Save et Exit dont on devine à peu près le rôle. Plus à droite, une petite section de modes : Program, Multi, Global, Storage, là aussi très expli­cite. Tota­le­ment à droite enfin, on trouve le pavé de sélec­tion des sons par numéro de programme ou par caté­go­rie, qui fait égale­ment office de clavier alpha­nu­mé­rique pour nommer ou recher­cher des programmes. Très utile pour s’y retrou­ver parmi les 4 096 programmes et 4 096 Multi que peut embarquer la machi­ne…

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Le clavier est un Fatar TP/40L (76 touches pour le Forte 7 et 88 touches pour le Forte), à toucher lourd, qui offre une réponse agréable, de dureté medium donc très poly­va­lente (nous repor­tons le lecteur au test initial de Slee­pless pour les consi­dé­ra­tions de lest et réponse en vélo­cité). Il est égale­ment sensible à la pres­sion, ce qui ne gâche rien. Le Forte (88 touches) est grand : 138,5 × 39,5 × 14 cm et pèse 21,8 kg. Le Forte 7 est bien plus compact, avec 109,7 × 39,7 × 14 cm et 18,8 kg, ce qui en fait un instru­ment plus facile à trans­por­ter. La qualité de construc­tion est excel­lente, lais­sant la part belle au métal, avec des commandes bien ancrées et une réponse très agréable des curseurs et rota­tifs.

Côté connec­tique, le Forte fait partie des synthés plutôt géné­reux : alimen­ta­tion interne à détec­tion auto­ma­tique avec connec­teur IEC 3 broches, MIDI In/Out/Thru (Thru commu­table en second Out), 2 paires de sorties stéréo (jack 6,35 TRS, conver­sion DA 24 bits), entrée audio (mini-jack stéréo pour router une source vers des effets dédiés), 5 prises pour pédales (3 inter­rup­teurs dont un Half Damper et 2 pédales conti­nues assi­gnables) et 2 prises USB (MIDI et stockage). La prise casque (jack 6,35) est située à l’avant sur le Forte et à l’ar­rière sur le Forte 7. Compte tenu du niveau de gamme, quelques regrets à formu­ler à ce stade : l’ab­sence de sorties audio­nu­mé­riques, de routage de l’en­trée audio vers les modules de synthèse et de trans­fert audio via USB ; et tant qu’on y est, le nombre restreint de sorties stéréo au regard des 16 canaux multi­tim­braux…

Ergo­no­mie revue

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Un mot sur l’er­go­no­mie, puisqu’on est passé d’un piano de scène où le but était de sélec­tion­ner des sons et ajus­ter quelques para­mètres, à une puis­sante works­ta­tion, avec accès à tous les para­mètres de synthèse, d’ef­fets et de séquences. Et quand on dit tout, c’est tout. Par exemple, imagi­nons qu’on ait appuyé sur Edit pour modi­fier un Multi à 16 canaux ; on se place sur le programme d’un canal, on appuie sur F1 (Edit bis) et hop, on saute dans l’édi­teur de programme ; là, on peut modi­fier l’une des 32 couches sonores, c’est-à-dire chan­ger tous les para­mètres de synthèse, ou encore entrer dans le Keymap (le multi­sample) ; pour ce faire, on appuie une deuxième fois sur la touche F1 pour arran­ger jusqu’à 128 samples stéréo sur toute la tessi­ture du clavier ; en appuyant encore une fois sur F1, on entre dans l’édi­teur de samples, où l’on peut modi­fier les points de lecture et de bouclage du sample. Lorsqu’on a fini, on remonte le courant avec la touche Exit ; si on a fait une modi­fi­ca­tion, le Forte propose de sauve­gar­der l’objet modi­fié en lui attri­buant un numéro par défaut (modi­fiable et nommable). On remonte ainsi jusqu’à notre Multi d’ori­gine, en ayant fait les sauve­gardes néces­saires au fur et à mesure. On peut aussi éditer à l’ho­ri­zon­tale, en passant par les modu­la­tions, les effets, le mixage des canaux. Lorsqu’un niveau d’édi­tion contient plusieurs pages (vu le nombre impres­sion­nant de para­mètres), on navigue entre les pages « en série » avec les touches logi­cielles de gauche et de droite ; lorsqu’un niveau contient plusieurs éléments « en paral­lèle » (genre 16 canaux pour un Multi ou 32 couches pour un Programme), on passe de l’une à l’autre avec les deux touches Chan­nel/Zone… C’est très bien vu et beau­coup plus simple qu’à la concur­rence, même si l’OS ne fait pas toujours la part belle aux éditeurs graphiques, se conten­tant très souvent de textes et chiffres (sauf pour les assi­gna­tions clavier, les enve­loppes et le mixage).

Dans les modes Program et Multi, il existe deux niveaux de complexité d’édi­tion : Regu­lar et Advan­ced. En mode Regu­lar, on accède à l’as­si­gna­tion des contrô­leurs physiques, à certains para­mètres d’ef­fets (chaine, niveau d’en­voi, routage), à l’ar­pé­gia­teur et aux réglages communs (pitch­bend, gain de sortie, caté­go­rie de programme, tempé­ra­ment, mode poly­pho­nique ou mono/legato/porta­mento). On peut faci­le­ment assi­gner un contrô­leur physique à une valeur en se plaçant sur cette valeur dans le menu, puis en action­nant le contrô­leur à assi­gner tout en main­te­nant la touche Enter. En mode Advan­ced, on accède à l’en­semble des para­mètres de synthèse VAST, synthèse KB3, ainsi que la globa­lité des effets. La totale, en somme !

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Une fois les centaines de pages du manuel lues, les synthé­tistes de l’ex­trême pour­ront se taper d’autres centaines de pages que tota­lisent le manuel des algo­rithmes VAST et celui des algo­rithmes d’ef­fets KSP8. Comme toujours chez Kurz­weil, les para­mètres sont expri­més dans leur véri­table unité (fréquences en Hz, temps en secondes, niveaux en dB…). Très pro !

Si le logi­ciel a évolué de manière spec­ta­cu­laire depuis quatre bonnes années comme nous venons de le voir, ce n’est en revanche pas le cas du maté­riel, à savoir les commandes physiques et la séri­gra­phie, qui sont restées intactes depuis l’ori­gine. Résul­tat, les nouvelles fonc­tions appor­tées au cours des amélio­ra­tions succes­sives ne sont pas acces­sibles direc­te­ment : ainsi, on ne peut acti­ver/muter direc­te­ment que 4 canaux (et pas 16) dans un Multi, via 4 touches « zone » ; autre exemple, il n’y a pas de commandes de trans­port du séquen­ceur en façade, il faut pour cela passer en mode Global, puis sélec­tion­ner le mode Song et utili­ser les touches logi­cielles situées sous l’écran (c’était d’ailleurs déjà le cas pour lancer un arpège lorsque cette fonc­tion est appa­rue). Ce n’est ni rédhi­bi­toire ni catas­tro­phique, mais c’est à signa­ler. Et pour ceux que la navi­ga­tion physique rebute, il existe un éditeur PC/Mac/iPad gratuit signé Sound­To­wer, qui hélas n’a pas vrai­ment été mis à jour depuis belle lurette.

Nouveau­tés et héri­tages

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Le Forte offre deux grands types de moteurs sonores : la synthèse VAST (lecture d’échan­tillons ou modé­li­sa­tion d’os­cil­la­teurs analo­giques passés dans un tas de modules de trai­te­ment) et la modé­li­sa­tion d’orgues Hammond KB3. Le premier moteur est notam­ment basé sur une grosse Flash Ram PCM de 16 Go, dont envi­ron 12 Go char­gés d’usine, compo­sée de plusieurs pianos acous­tiques (Stein­way D et Yamaha C7, avec modé­li­sa­tion de la réso­nance sympa­thique des cordes, ainsi que le piano de l’Artis et le véné­rable Triple Piano des série K), des pianos élec­triques (Rhodes 73 et 77, Wurlit­zer, Clavi­net D6), un clave­cin français, des percus­sions orches­trales et des sons de cloche (d’au­tres…) ; s’y ajoute une sélec­tion d’échan­tillons des modèles précé­dents de la marque : série PC3 et son exten­sion Kore 64, série K et banques de CD-Rom. Au menu, des cordes et ensembles orches­traux musi­caux, des chœurs clas­siques, des voix jazz expres­sives (enre­gis­trées avec le groupe Take 6), des cuivres passe-partout, des percus­sions (acous­tiques et élec­tro­niques), des guitares (acous­tiques et élec­triques) dont certaines datent un peu, des basses (acous­tiques et élec­triques) fran­che­ment réus­sies et un gros paquet de sons de synthèse extra­or­di­naires, touchant à tous les domaines : synthés vintage analo­giques, FM, tables d’on­des…

Le second moteur KB3 modé­lise le célèbre orgue Hammond B3 et sa cabine Leslie avec beau­coup de réalisme ; grâce aux commandes directes, on accroit ce réalisme en modi­fiant le contenu harmo­nique, en ajou­tant une percus­sion, en agis­sant sur le vibrato et en abusant de la simu­la­tion de Leslie asso­ciée. On appré­cie la musi­ca­lité extra­or­di­naire qui se dégage de la machine, surtout quand on connait la taille limi­tée de la Rom de certains programmes. Cela se fait toute­fois sentir au regard des programmes les mieux lotis, en parti­cu­lier les pianos acous­tiques et élec­triques, nette­ment au-dessus du lot, riva­li­sant avec les meilleurs sons du marché (Kronos, Nord Stage…). On appré­cie égale­ment le soin porté aux modu­la­tions, tous les contrô­leurs étant la plupart du temps assi­gnés à un para­mètre de synthèse ou d’ef­fet. Bref, le son vit, inspire et se place faci­le­ment dans un mix.

Forte V3 1audio 01 D9
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  • Forte V3 1audio 01 D9 01:23
  • Forte V3 1audio 02 C7 00:55
  • Forte V3 1audio 03 Artis 00:46
  • Forte V3 1audio 04 MKI 1 01:21
  • Forte V3 1audio 05 MKI 2 01:28
  • Forte V3 1audio 06 MKI 3 00:58
  • Forte V3 1audio 07 MKII 1 00:49
  • Forte V3 1audio 08 MKII 2 01:20
  • Forte V3 1audio 09 MKII 3 00:43
  • Forte V3 1audio 10 Wrly 1 00:49
  • Forte V3 1audio 11 Wrly 2 01:28
  • Forte V3 1audio 12 Wrly 3 00:58
  • Forte V3 1audio 13 CP80 00:37
  • Forte V3 1audio 14 Clav 01:09
  • Forte V3 1audio 15 B3 1 01:07
  • Forte V3 1audio 16 B3 2 00:57
  • Forte V3 1audio 17 Vox 00:56
  • Forte V3 1audio 18 Strings 1 01:01
  • Forte V3 1audio 19 Strings 2 01:07
  • Forte V3 1audio 20 Orch 00:30
  • Forte V3 1audio 21 Brass 00:47
  • Forte V3 1audio 22 Ww 00:24
  • Forte V3 1audio 23 Strat 01:09
  • Forte V3 1audio 24 Les 01:25
  • Forte V3 1audio 25 AG 00:33
  • Forte V3 1audio 26 EB 01:22
  • Forte V3 1audio 27 AB 00:23
  • Forte V3 1audio 28 Choir 01:04
  • Forte V3 1audio 29 Take6 00:33
  • Forte V3 1audio 30 Drums 02:29
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Chaque programme contient une petite séquence de démons­tra­tion pour en décou­vrir les spéci­fi­ci­tés ; on trouve aussi quelques démons­tra­tions multi­tim­brales (morceaux complets). Au global, la machine propose 3 072 programmes et 3 072 Multi utili­sa­teur (24 banques de 128, d’où l’in­té­rêt du clas­se­ment par caté­go­rie), ce qui est plus que très confor­table (au pire il y a le port USB, mais cela ne devrait pas être néces­sai­re…). En plus de ces programmes, on dispose de 3,3 Go de Flash Ram pour stocker ses propres samples (détails par la suite). Avec la V3, le Forte est livré avec 322 programmes et 186 Multi d’usine (la mémoire max dispo­nible pour les sons d’usine est de 1 024 empla­ce­ments dans chacun des modes). Bon à savoir, les clients de Barb and Co se voient four­nir l’en­semble des banques sonores maison au format Forte : Elec­tro Drome (64 programmes + 1 kit purs VAST), Vortex Attack (100 programmes + 26 Multi déve­lop­pés initia­le­ment pour le PC3), Seventy Three (16 programmes + 26 Mo de samples origi­naux de Rhodes Mark I), Pulsar (221 programmes + 55 Multi + 20 Mo de samples), Nylon Guitars (25 programmes + 2.7 Mo de samples), Cobalt (76 programmes + 14 partiels d’EP + 35 Multi + 24 gaba­rits FM construits à partir de 24 algo­rithmes VAST) et U-Max 101 (76 programmes + 20 Multi + 48 gaba­rits VA basés sur 24 types de filtre). Les exemples sonores du présent test contiennent 25 démos tirées de ces banques de haute qualité, qui complètent parfai­te­ment la pano­plie sonore du Forte, simpli­fie la vie pour la synthèse FM ou VA (grâce aux gaba­rits d’al­go­rithmes prépa­rés pour chaque type de synthèse) et démontrent, s’il en était encore besoin, les grandes quali­tés de desi­gner sonore de Stéphane « Barben­zinc » Garga­nigo, aussi à l’aise dans la synthèse VAST que dans la prépa­ra­tion du café soluble. Bravo !

Forte V3 1demo Barbandco 1VAST Sweet Dreams 2
00:0000:13
  • Forte V3 1demo Barbandco 1VAST Sweet Dreams 2 00:13
  • Forte V3 1demo Barbandco 2VAST Abba Intro 00:16
  • Forte V3 1demo Barbandco 3VAST Gong Syncla­vier 00:19
  • Forte V3 1demo Barbandco 4VAST Synthex Harp 2 00:27
  • Forte V3 1demo Barbandco 5VAST Synthex Ring Mod 00:40
  • Forte V3 1demo Barbandco 73 Willd Tuning ! 00:20
  • Forte V3 1demo Barbandco Cobalt Keysynth 00:36
  • Forte V3 1demo Barbandco Cobalt Noisy Blow 00:16
  • Forte V3 1demo Barbandco Elec­tro­Drome Belze­buth Lead 00:21
  • Forte V3 1demo Barbandco Elec­tro­Drome Ligh Morph 00:28
  • Forte V3 1demo Barbandco Elec­tro­Drome Lizard King 00:20
  • Forte V3 1demo Barbandco Elec­tro­Drome Sweet Harmo­nies 00:31
  • Forte V3 1demo Barbandco Elec­tro­Drome Tetra­gon Pad 00:36
  • Forte V3 1demo Barbandco Pulsar 106 Pad 00:29
  • Forte V3 1demo Barbandco Pulsar Mellow Brass 00:23
  • Forte V3 1demo Barbandco Pulsar Shake Bass 00:16
  • Forte V3 1demo Barbandco Pulsar Smith System 00:25
  • Forte V3 1demo Barbandco Pulsar Sweet memo­ries 00:23
  • Forte V3 1demo Barbandco Pulsar T Peaks 00:17
  • Forte V3 1demo Barbandco Umax Cut Z Crap 00:19
  • Forte V3 1demo Barbandco Vortex Attack Filter Bass 00:16
  • Forte V3 1demo Barbandco Vortex Attack Low Strings 00:29
  • Forte V3 1demo Barbandco Vortex Attack Noisy Stack 00:21
  • Forte V3 1demo Barbandco Vortex Attack Send Me An Angel 00:17
  • Forte V3 1demo Barbandco 73 Bells and Tines 00:25

Deve­nue VAST

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À l’ori­gine, le Forte était un piano de scène avec une édition basique des sons et des effets. Au cours du temps, elle devient un puis­sant synthé modu­laire poly­pho­nique 128 voix sur 16 canaux multi­tim­braux. La partie synthèse repose sur une lecture d’échan­tillons très avan­cée et deux types de modé­li­sa­tion : analo­gique (VA1) et orgues à roues phoniques (KB3), détaillées ci-après. La synthèse VAST a été créée en 1992 pour le K2000. Il s’agit d’une synthèse modu­laire, permet­tant de combi­ner diffé­rents DSP (oscil­la­teurs, filtres, Shapers, distor­sions, synchro… au total plusieurs dizaines de modèles) en algo­rithmes et de les modu­ler avec une liste impres­sion­nante de sources (enve­loppes, LFO, géné­ra­teurs de fonc­tions, CC MIDI, contrô­leurs physiques). La synthèse s’est appro­fon­die sur le K2600, où il est devenu possible de chai­ner trois couches de modules (Triple Mode), chacune consom­mant une ou deux voix de poly­pho­nie (selon que la source sonore de départ est mono ou stéréo). Sur la série PC3, nous sommes passés à 32 couches DSP (Dyna­mic VAST), chacune pouvant utili­ser des algo­rithmes indé­pen­dants en cascade.

Le Forte reprend cette archi­tec­ture. Chaque couche peut faire appel à un multi­sample qui passe dans un algo­rithme, c’est-à-dire un arran­ge­ment de modules DSP. Par exemple, un ensemble Pitch / Onde Saw / filtre / Shaper / Ampli. On peut se passer du multi­sample, puisqu’il existe des modules oscil­la­teurs. Il y a quelques dizaines d’al­go­rithmes initiaux et un peu plus pour les cascades. Les blocs DSP Pitch et Ampli sont toujours présents au début et à la fin de la chaîne d’un algo­rithme. Le module Pitch gère la hauteur (accor­dage gros­sier et fin), le suivi de clavier et le suivi assi­gné à la vélo­cité ; le module Ampli gère quant à lui les mêmes variables appliquées au volume.

Mais la synthèse Dyna­mic VAST, c’est aussi la possi­bi­lité de créer ses propres algo­rithmes de modules DSP, jusqu’à quatre par couche suivant la complexité des modules utili­sés en plus des modules Pitch et Ampli. Par exemple, un module oscil­la­teur peut occu­per 1 ou 2 unités (suivant qualité) alors qu’un filtre 4 pôles réso­nant avec sépa­ra­tion en consomme 4. Chaque module DSP dispose de 1 ou 2 entrées et 1 ou 2 sorties. On peut donc connec­ter un module vers (ou depuis) 1 ou 2 autres modules. Cette connexion peut se faire avec n’im­porte quel module DSP dans la chaîne, pas forcé­ment avec les modules adja­cents, permet­tant ainsi des combi­nai­sons en série et en paral­lèle. Très fort ! N’ou­blions pas que tout cela, c’est pour une seule couche et qu’un programme peut en comprendre 32, énorme ! Chaque couche dispose d’un mode de jeu (mono / poly avec porta­mento / legato), une fenêtre de tessi­ture et de vélo­cité, un sens de lecture des échan­tillons, un délai, des para­mètres de réponse aux contrô­leurs physiques, des départs effets, un niveau de sortie, un pano­ra­mique, un cross­fa­de… mais ce n’est que le début !

 

Import – export

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Le PC3K inté­grait une Flash Ram de 128 Mo pour impor­ter des samples, le Forte pousse à 3,3 Go ! On peut y char­ger les format WAV, AIFF et Kurz­weil (KRZ, K25, K26, PC3). La conver­sion des samples et Keymaps (multi­samples) des séries K se fait à 100%, mais elle tombe à 80% pour les programmes et Setups (Multi). Certains para­mètres seront ainsi igno­rés : le Sample Skip (permet­tant, sur les K2500/K2600/K2661, de trans­po­ser les samples au-delà d’une octave vers le haut), les programmes KB3 (pour les K2500/K2600/K2661), les programmes Triple Mode (pour les K2600/K2661) et les para­mètres d’ef­fets (pour tous les K). Pour ces derniers, c’est vrai­ment bête, parce qu’il va falloir se taper toute la repro­gram­ma­tion des effets ! Pour ne pas partir de zéro, Kurz­weil offre des banques gratuites télé­char­geables depuis son site. Sans oublier les banques commer­ciales de déve­lop­peurs de tierce partie, dont celles de Barb Anc Co pour ceux qui n’ont pas acquis leur Forte chez lui, à rapport qualité/prix excep­tion­nel. Citons égale­ment le travail de David Weiser, reven­deur Kurz­weil aux US et musi­cien profes­sion­nel, ex-sound desi­gner du R&D Kurz­weil, qui connait la synthèse VAST comme sa poche.

La conver­sion des samples et programmes prend un temps fou, la machine défrag­men­tant la Flash Ram à chaque nouvel import. Il faut donc s’or­ga­ni­ser un peu et prévoir quelques bières… Une fois en mémoire, les samples et programmes sont trai­tés comme des objets Rom, sans aucune diffé­ren­cia­tion ni ralen­tis­se­ment du flux de travail. Le Forte repré­sente donc un gros progrès par rapport à ses prédé­ces­seurs et aussi ses concur­rents… sauf le Kronos, avec son strea­ming à partir de SSD, reste large­ment devant… On peut aussi assem­bler des samples en Keymaps, qu’ils proviennent de la Rom ou de la Flash Ram. Un Keymap possède plusieurs zones clavier, chacune compre­nant un sample avec sa tessi­ture (sans chevau­che­ment possible au sein d’un même Keymap), sa fenêtre de vélo­cité interne (8 couches consé­cu­tives), sa trans­po­si­tion, son accor­dage et son volume. Mais ce n’est pas tout, puisque les samples sont éditables à leur tour : note racine, pitch, volume, point de départ alter­na­tif, déclin, release, bouclage, sens de lecture (avant, arrière, bidi­rec­tion­nel), points de lecture (début, alter­na­tif, fin) et point de bouclage. Tiens, cette fois il n’y a pas d’édi­teur graphique des formes d’onde, pas très pratique… De même, il n’y a pas d’édi­tion destruc­tive des samples, de type chan­ge­ment de pitch, compres­sion / expan­sion tempo­relle, décou­page en tranches, contrai­re­ment aux works­ta­tions de la série K… il faut pour cela utili­ser un éditeur externe (mais pas celui fourni de Sound­To­wer) et impor­ter à nouveau les samples…

 

Modu­la­tions abys­sales

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Les machines Kurz­weil sont répu­tées pour leurs capa­ci­tés de modu­la­tion hors norme. Le Forte perpé­tue cette belle tradi­tion, un vrai régal pour les aven­tu­riers de la synthèse. Quels que soient les DSP utili­sés dans les algo­rithmes, on peut en modu­ler les para­mètres en temps réel via des sources, des contrô­leurs physiques ou des CC MIDI. Ceci se passe en géné­ral avec deux sources distinctes par desti­na­tion, dont l’une est elle-même contrô­lable par une autre source entre deux extrêmes (wobu­la­tion). La liste des sources est quasi exhaus­tive : 2 LFO, 2 ASR, 4 FUN, 3 enve­loppes (dont une pré-assi­gnée au volume), tous les contrô­leurs physiques, les CC MIDI… Les LFO peuvent se synchro­ni­ser à l’hor­loge MIDI ou oscil­ler entre deux extrêmes contrô­lables (jusqu’à 24 Hz, là on aurait aimé plus, il est temps que Kurz­weil passe à une nouvelle géné­ra­tion de DSP !). Ils offrent 44 formes d’onde plus ou moins complexes et un réglage de phase.

Les ASR sont des enve­loppes à 3 temps (0 à 30 secondes) avec bouclage, qui permettent de modu­ler des desti­na­tions sans mono­po­li­ser les enve­loppes prin­ci­pales. Pour­sui­vons avec les FUN (abré­via­tion de « fonc­tions »), qui combinent deux signaux pour en créer un troi­sième, sur la base de 52 fonc­tions mathé­ma­tiques : addi­tion, sous­trac­tion, moyennes, compa­rai­son, valeurs abso­lues, quan­ti­fi­ca­tion, fonc­tions trigo, fonc­tions booléen­nes… de quoi faire baver les anciens des classes prépa scien­ti­fiques. Comme l’écran du Forte a une plus grande surface que ses prédé­ces­seurs, LFO, ASR et FUN sont regrou­pés sur la même page menu, mais ne béné­fi­cient toujours pas d’édi­tion graphique. Enfin, les 3 enve­loppes possèdent 7 segments de temps et niveaux modu­lables, avec suivi de clavier et nombreuses possi­bi­li­tés de bouclage entre les diffé­rents segments. Un para­mètre « Impact » permet de boos­ter le niveau des vingt premières milli­se­condes de l’en­ve­loppe de volume afin d’ajou­ter du punch sur les tran­si­toires, idéal pour mettre en valeur les attaques…

Effets au sommet

Le PC3K avait plus de puis­sance que le KSP8, fantas­tique multi-effet profes­sion­nel en rack hélas disparu du cata­logue. Ici, c’est encore deux fois plus, puisqu’on peut utili­ser 32 effets simul­ta­nés, quel que soit le mode de jeu. C’est ce qu’on trouve de plus puis­sant sur une works­ta­tion, même le Kronos est cette fois largué ! Les algo­rithmes sont équi­va­lents à ceux du KSP8, si bien que le mode d’em­ploi nous renvoie genti­ment au mode d’em­ploi de ce dernier pour une descrip­tion complète. Chaque programme offre jusqu’à 8 chaînes d’ef­fets d’in­ser­tion et deux chaînes d’ef­fets auxi­liaires, avec départs bus réglables. Les effets d’in­ser­tion s’ap­pliquent soit à tout le programme, soit à certaines couches au choix (à router vers l’une des 8 chaines d’in­ser­tion). Chaque chaîne d’ef­fets auxi­liaire peut être appliquée avant ou après effets d’in­ser­tion, ce qui offre une souplesse incroyable de routage. Une chaîne peut conte­nir jusqu’à 16 boîtes d’ef­fets distinctes et 30 desti­na­tions de modu­la­tion à choi­sir parmi tous les para­mètres d’ef­fets. Parmi les sources, on trouve 2 LFO, 2 ASR et 4 FUN spéci­fiques aux effets, impres­sion­nant ! L’édi­teur permet d’ajou­ter / suppri­mer des blocs d’ef­fets à n’im­porte quel endroit de la chaîne, la seule limite étant la puis­sance totale (32 unités FX), donc la complexité de chaque effet (1 à 8 unités, les plus fréquents consom­mant 1 à 3 unités).

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Au programme, réverbes (tout type), délais (simples, multiples), EQ (graphiques / para­mé­triques), proces­seurs de dyna­mique (compres­seurs, expan­seurs, portes simples ou multi-bandes), ensembles (chorus, flan­ger), filtres, distor­sions, Leslie / tremolo / Auto­pan, modu­la­teurs en anneau, le tout en mono ou stéréo. Four­nis par le construc­teur comme point de départ, des centaines de chaînes d’ef­fets, d’ef­fets Presets et d’al­go­rithmes, chacun dispo­sant de plusieurs dizaines de para­mètres. Côté son, on est au niveau des meilleurs proces­seurs dédiés de studio, type Lexi­con ou Even­tide, de l’ex­cellent ! Là où le Forte enfonce le clou, c’est dans ses modes multi­tim­braux (Multi ou Song), où chaque canal / piste offre une chaîne indé­pen­dante de multi-effets d’in­ser­tion. Les deux bus auxi­liaires sont, eux, communs au programme souhaité. À noter qu’il est possible d’écra­ser les valeurs de départ et les réglages pré/post stockés dans les programmes, afin d’af­fi­ner les réglages. En sortie, le Forte propose une dernière chaîne de trai­te­ment globale, compo­sée d’un EQ et d’un compres­seur. Enfin, on peut router l’en­trée audio stéréo vers les chaines d’ef­fets, comme si c’était un canal sonore interne. Cela peut se faire de manière globale ou pour chaque programme / Multi. Sympa ! Par contre, on ne peut pas envoyer l’en­trée audio vers la synthèse VAST, ce n’est pas l’éton­nant et regretté Live Mode de la série K qui permet­tait d’uti­li­ser l’en­trée audio comme source de synthèse à part entière.

Arpé­gia­teur multi­tim­bral

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Le Forte est équipé d’un puis­sant arpé­gia­teur, dispo­nible en modes programme et Multi. Dans ce dernier cas, chaque programme possède un arpé­gia­teur indé­pen­dant ! L’ar­pé­gia­teur fonc­tionne selon deux types très sophis­tiqués : clas­sique ou Step Sequen­cer. Commençons par le type clas­sique. On trouve diffé­rents modes de jeu : haut, bas, alterné, ordre joué, aléa­toire, Shuffle, Walking, avec ou sans glis­san­do… la vélo­cité et la pres­sion peuvent modu­ler le son. Après chaque cycle, la hauteur des notes peut être déca­lée. Lorsqu’on relâche les notes, on peut produire diffé­rentes actions : stop­per, conti­nuer, ajou­ter des notes… de quoi se perdre, sans toute­fois jamais s’en­nuyer.

Si on ne veut pas partir de zéro, vu la pléthore de para­mètres (que nous n’avons que très partiel­le­ment couverts), on peut choi­sir un motif Preset. Bien évidem­ment, diffé­rentes signa­tures tempo­relles sont prévues et tout ce beau monde se synchro­nise en MIDI. L’ar­pé­gia­teur peut affec­ter les programmes internes ou les instru­ments reliés en MIDI. Quant au type Step séquen­ceur, il permet de program­mer jusqu’à 48 pas, avec pour chaque pas, un déca­lage de note, un déca­lage de vélo­cité, une durée et une signa­ture tempo­relle. Bref, un gros morceau cet arpé­gia­teur…

Vitesse démul­ti­pliée

Le Forte est (devenu au cours du temps) multi­tim­bral 16 canaux. C’est en mode Multi qu’on gère ces 16 zones MIDI indé­pen­dantes en émis­sion / récep­tion. Les faders permettent de mélan­ger rapi­de­ment les volumes et autres para­mètres program­més dans la matrice de modu­la­tion, les échelles de diodes indiquant les volumes.

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Pour chaque canal, on mémo­rise le programme, le canal MIDI, la desti­na­tion de l’émis­sion (MIDI, USB, interne), la tessi­ture, la fenêtre de vélo­cité, le pano­ra­mique, le niveau, les routages vers les effets (avec écra­se­ment possible des para­mètres réglés en mode Programme). On trouve aussi tout ce qui concerne la réponse aux contrô­leurs physiques : Pitch­bend, molette de modu­la­tion, curseurs linéaires, pédales, pres­sion, contrô­leur de souffle (externe), inter­rup­teur assi­gnable, ruban (externe)… l’édi­teur s’avère à ce stade d’une aide précieuse pour visua­li­ser les diffé­rentes couches sonores ou les mélan­ger (on a même le droit à une repré­sen­ta­tion graphique des couches sur le clavier).

Nous l’avons dit, chaque canal possède son propre arpé­gia­teur, qui peut comman­der les programmes internes ou des modules externes via MIDI. Chaque canal offre aussi un motif ryth­mique indé­pen­dant, baptisé riff. Un riff est importé à partir des pistes du séquen­ceur (cf. ci-après). On peut ainsi choi­sir quelles pistes doivent jouer, les synchro­ni­ser au tempo, les déclen­cher, les trans­po­ser (ou non), voire les déca­ler dans le temps, avec ou sans vélo­cité. Tout cela se fait dans une zone de tessi­ture à défi­nir. Au global, le mode Multi offre 3 072 empla­ce­ments mémoires pour l’uti­li­sa­teur et 1 024 en Rom (186 sont occu­pés à ce stade) ; tout cela pour, rappe­lons-le, jouer 16 canaux sonores internes, les envoyer vers 32 effets distincts, pilo­ter 16 canaux MIDI externes, tout en lançant 16 arpèges et 16 motifs. Du lourd !

Séquen­ceur ajouté

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Le propos prin­ci­pal de la V3 est de trans­for­mer le Forte, déjà devenu synthé à part entière, en puis­sante works­ta­tion. C’est chose faite avec le mode Song, qui intègre un puis­sant séquen­ceur MIDI 16 pistes tota­le­ment program­mable. La réso­lu­tion est de 960 bpqn, ce qui permet une grande préci­sion. La mémoire est conser­vée à l’ex­tinc­tion de la machine, Kurz­weil étant la première marque à notre connais­sance à permettre cela, depuis le K2000. Chaque piste offre les réglages clas­siques de volume, pano­ra­mique, tessi­ture, avec filtrage des contrô­leurs physiques. La capa­cité mémoire n’est pas préci­sée, mais on peut sans doute comp­ter sur plusieurs centaines de milliers d’évé­ne­ments, par expé­rience Kurz­weil.

Côté enre­gis­tre­ment et édition, on trouve les clas­siques du genre : punch in et out, mode boucle et Over­dub, quan­ti­fi­ca­tion à l’en­trée et à la sortie, enre­gis­tre­ment multi­ca­nal, édition d’évè­ne­ments détaillée, copie / suppres­sion de parties, compa­rai­son de la séquence initiale / éditée, exten­sion auto­ma­tique de l’en­re­gis­tre­ment sur les pistes déjà bouclées… L’édi­teur graphique a un peu été amélioré, avec visua­li­sa­tion des évène­ment type piano-roll, table de mixa­ge… un effort de design que l’on salue, mais qui reste en deçà du grand écran graphique du Kronos. Nous avons trouvé que le Forte ramait pas mal quand il fallait chan­ger de Song, on sent le proces­seur à bout de souffle pour char­ger tous les para­mètres dispo­nibles. Ceci dit, c’est bien pratique d’avoir cela sous la main, ne serait-ce que pour emme­ner sur scène ses séquences et les retou­cher au besoin. Comme tous les objets en mémoire, le mode Song offre jusqu’à 3 072 empla­ce­ments utili­sa­teur en plus des 1 024 prévus pour les démos / riffs d’usine, ce qui devrait suffire pour une tour­née mondiale de plusieurs années…

Conclu­sion

Avec le Forte V3, Kurz­weil réus­sit un nouveau tour de force. Grâce à ses nouvelles fonc­tion­na­li­tés, sa qualité sonore excep­tion­nelle, son ergo­no­mie revue et corri­gée, sa synthèse toute puis­sante, ses spéci­fi­ca­tions tech­niques pous­sées, sa belle qualité de construc­tion, il ne lui manque guère que le sampling pour en faire un solide concur­rent du Korg Kronos. Mais a-t-on encore besoin de sampler à partir d’un clavier quand on dispose de formi­dables solu­tions logi­cielles et la possi­bi­lité d’im­por­ter des samples dans une Flash Ram de 3,3 Go ? Celle-ci est d’au­tant plus utile pour complé­ter la mémoire d’ori­gine de 12 Go dont la plus grande partie est consa­crée aux pianos acous­tiques et élec­triques. Côté maté­riel, le Forte V3 de 2018 est le même que celui de 2014, d’où un manque de commandes directes pour les fonc­tion­na­li­tés ajou­tées au cours du temps.

Il laisse donc toujours une place pour une works­ta­tion de l’ex­trême, le K3000 tant attendu depuis des années. Il lui faudrait alors le sampling inté­gré (avec éditeur complet des samples et édition en temps réel sur les boucles), une plus grosse banque PCM en strea­ming (le reste des instru­ments acous­tiques aussi géné­reux que les pianos), des pistes audio avec trai­te­ments temps réel synchro­ni­sés au tempo, un écran multi­touch avec édition graphique plus pous­sée, davan­tage de sorties sépa­rées, l’USB audio et pourquoi pas des pads pour déclen­cher des boucles MIDI et audio… Ceci dit, le Forte V3 est une magni­fique works­ta­tion tout en restant un merveilleux instru­ment de musique, à utili­ser sans modé­ra­tion partout où le son prime. Nous lui renou­ve­lons logique­ment notre Award Valeur Sûre 2018 !

Télé­char­gez les extraits sonores (format FLAC)

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9/10
Award Valeur sûre 2018
Points forts
  • Excellente qualité sonore
  • 12 Go de sons PCM intégrés
  • Flash Ram de 3,3 Go pour import de samples
  • Puissance de la synthèse modulaire
  • Rétro-compatibilité (séries K, PC)
  • Modélisation analogique top niveau
  • Modélisation d’orgues convaincante
  • Section effets surpuissante
  • Arpégiateur multitimbral
  • Séquenceur MIDI complet
  • Fonctions clavier de commandes
  • Qualité de construction
  • Réponse du clavier lourd intégré
  • Compacité idéale du Forte 7
  • Éditeur PC/Mac/iPad gratuit
Points faibles
  • Manque de commandes directes adaptées à la V3
  • Latence pendant les changements de Song
  • Certains écrans d’édition un peu datés (texte)
  • Sorties séparées insuffisantes vu la multitimbralité
  • Édition des samples très limitée
  • Pas d’USB audio
  • Éditeur PC/Mac/iPad loin d’être à jour
Auteur de l'article synthwalker Passionné de synthés, concepteur produits et rédacteur presse

J'aime tous les synthés, avec une préférence pour les poly vintage à mémoires, qui m'accompagnent depuis le début des 80's. J'écris depuis 25 ans sur les synthés et j'ai contribué au développement de certains d'entre eux. Plusieurs centaines de mes articles ont été publiés sur Audiofanzine et auparavant dans les magazines PlayRecord, Recording, Keyboards, Musicsound et Musiciens.


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