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Test des pédales Maestro - Musique Maestro !

7/10

Après l'annonce de la renaissance de la marque Maestro, nous avions bien hâte de tester toute la gamme. C'est donc en toute logique que nous avons répondu présents quand Gibson nous a invités à jouer les cinq pédales.

Test des pédales Maestro : Musique Maestro !

Maes­tro fait partie de l’une des premières marques à avoir produit et commer­cia­lisé des pédales d’ef­fet. Elle a sans aucun doute ouvert la voie à de nombreux fabri­cants avant de deve­nir assez confi­den­tielle avec l’ar­ri­vée des géants comme MXR ou Boss, bien qu’elle ait produit des effets deve­nus de véri­tables clas­siques en plus d’avoir inventé la Fuzz. Mais voilà que cette année, Gibson a décidé de relan­cer cette marque à travers une nouvelle série de pédales : The Origi­nal Collec­tion, qui intègre pour le moment cinq pédales sur lesquelles j’ai eu la chance de poser un bout de bottine au Showroom Gibson de Paris.

Cinq pédales, un châs­sis

Faire renaître une marque n’est pas une chose si simple, même quand il s’agit d’un nom aussi célèbre que Maes­tro. Gibson a dû élabo­rer une stra­té­gie commer­ciale et marke­ting lui permet­tant de ratio­na­li­ser au maxi­mum la produc­tion de ces cinq nouvelles pédales. Elles disposent donc du même châs­sis avec trois poten­tio­mètres, un switch à deux posi­tions et un foot switch d’ac­ti­va­tion. Chaque pédale possède ensuite sa plaque métal­lique encol­lée sur le châs­sis, avec une déco­ra­tion et une couleur spéci­fiques. Il semble­rait d’ailleurs que ces graphiques aient été inspi­rés par le son de chaque pédale. Le desi­gner a analysé les formes d’ondes géné­rées par chaque pédale et en a déduit un motif. Le concept est sympa.Maestros-29 Les connec­tiques sont intel­li­gem­ment placées sur le dessus de la pédale, ce qui permet de gagner de la place sur un pedal­board. Cette première série de pédales Maes­tro (on suppose qu’il y en aura d’autres, on ne fait pas renaître une marque pour ne conce­voir que cinq produits) se compose donc d’une fuzz, une distor­sion, un over­drive, un chorus et un délai. La marque a mis un point d’hon­neur à déve­lop­per des circuits entiè­re­ment analo­giques et toutes les pédales disposent d’un switch True Bypass. Derrière un slogan un peu pompeux qu’on peut traduire litté­ra­le­ment par : « À tous les sculp­teurs de sons, vos nouveaux outils sont là ! », se cache une réelle volonté de se faire une place sur le marché déjà surchargé des pédales d’ef­fets. Les pédales sont fabriquées en Chine et leur tarif est de 150 € (sauf le délai qui affiche un tarif de 160 €). Le châs­sis est de taille rela­ti­ve­ment compacte (12.8 cm x 8.7 cm x 6.3 cm) et les boutons de poten­tio­mètres sont plutôt jolis. La fabri­ca­tion paraît soignée, les poten­tio­mètres et le switch ont l’air assez robustes, bien que le plas­tique des boutons semble fragile. La signa­ture de la marque est bien présente (le fameux logo trico­lore rouge, jaune et bleu s’illu­mine quand on enclenche chacune des pédales). Enfin, chaque pédale possède son petit logo apposé à côté de son nom et certaines ont, en plus des trois contrôles présents en façade, un ou plusieurs trim pot(s) interne(s) permet­tant d’ajus­ter un réglage supplé­men­taire.

Fuzz Tone FZ-M

Sortie en 1962, la Fuzz-Tone FZ-1 est mondia­le­ment connue pour avoir été utili­sée par Keith Richards pour le riff du morceau (I Can’t Get No) Satis­fac­tion enre­gis­tré en 1965. Avec la nouvelle Fuzz Tone FZ-M, la marque souhaite nous rappe­ler son glorieux héri­tage. On retrouve sans surprise des contrôles de volume, gain (label­lisé « Attack », comme sur la pédale origi­nale) et tona­lité en plus du switch à deux posi­tions qui permet de bascu­ler entre les modes Clas­sic et Modern. Je saisis une belle SG Junior équi­pée d’un unique micro P-90 en posi­tion cheva­let et commence à jouer. Pour ce test, je dispo­sais du très chouette ampli Epiphone Blues Custom, un combo tout lampes de 30 watts, très vintage dans l’es­prit. En mode Clas­sic, le son et les sensa­tions de jeu sont très satis­fai­sants. Le timbre de la pédale fait penser un peu à une Fuzz Face avec un léger côté « velcro » quand on attaque fort, c’est très chouette. En jouant le riff du célèbre morceau des Stones, on s’y croi­rait vrai­ment !Maestros-7 Les réglages sont assez réac­tifs bien que le poten­tio­mètre de tona­lité ne soit, à mon goût, pas très bien ajusté. Sur sa posi­tion maxi­male, le son est très (trop) stri­dent, et quasi-inuti­li­sable, alors que sur sa posi­tion mini­male, on conserve une bonne dose d’ai­gus et un son plutôt chouette. En bais­sant le volume de la guitare, la pédale réagit très bien et encore une fois, le son et les sensa­tions de jeu sont très agréables. J’ac­tionne le petit switch pour passer en mode Modern qui, selon la marque, déve­loppe une sono­rité plus épaisse et plus moderne (je l’au­rais deviné). Je déchante assez vite avec ce mode, le son a quelque chose de « passe-partout » sans grande person­na­lité. Il est même diffi­cile d’iden­ti­fier clai­re­ment une fuzz, on oscille presque entre l’over­drive et la distor­sion selon le taux de satu­ra­tion. Les sensa­tions de jeu sont cepen­dant très agréables. Le son est effec­ti­ve­ment plus épais, mais avec beau­coup moins de person­na­lité qu’en mode Clas­sic. J’ai essayé la pédale sur un son clair et un son crunch et j’ai constaté avec surprise qu’elle fonc­tion­nait mieux sur un son clair. Sur un crunch, le son était très brouillon et peu défini. J’ai donc effec­tué les prises de son en utili­sant le son clair de l’am­pli. Dans l’en­semble, la Fuzz Tone FZ-M est assez sympa ; le mode Clas­sic m’a beau­coup plu, mais j’ai été un peu moins enthou­siasmé par le mode Modern.

FZ1 Over­Clean­Tone – SG Junior – Attack Max – Clas­sic – Tone Twea­king
00:0001:59
  • FZ1 Over­Clean­Tone – SG Junior – Attack Max – Clas­sic – Tone Twea­king01:59
  • FZ1 Over­Clean­Tone – SG Junior – Attack Tweak – Modern02:10

 

Ranger Over­drive : une nième Tube Screa­mer ?

Diffi­cile de ne pas avoir de doute quand une pédale d’over­drive est dévoi­lée. Le slogan de la marque affirme que la Ranger Over­drive est inspi­rée par les sono­ri­tés des amplis à lampes légen­daires. Jusque-là, on est complè­te­ment sur le terri­toire d’une Tube Screa­mer. Je teste la pédale sur le son clair du petit Blues Custom dans un premier temps et découvre avec surprise que la pédale est blin­dée de médiums et pas très trans­pa­rente. Éton­nant, cela rappelle forte­ment une des carac­té­ris­tiques prin­ci­pales de la fameuse Tube Screa­mer. La Ranger Over­drive a cepen­dant une impres­sion­nante réserve de gain, c’est assez chouette. Le réglage de tona­lité est ici, à mon goût, beau­coup mieux cali­bré que sur la fuzz. Sur sa posi­tion médiane, le son est plutôt équi­li­bré (bien que très chargé en médiums… il faut aimer).Maestros-16 La pédale, qui dispose déjà d’un sérieux boost de volume, peut être alimen­tée en 12 volts pour encore plus de headroom. C’est bien pensé. Elle est très réac­tive aux varia­tions d’in­ten­sité de jeu du guita­riste qui l’uti­lise, à la manière d’une bonne TS-808. Les deux modes sont label­li­sés Hi et Lo. Le mode Lo est pensé pour utili­ser la pédale soit en mode « always on » soit pour boos­ter un ampli déjà saturé. Pour cet usage, la Ranger Over­drive fonc­tionne parfai­te­ment, bien que les médiums trop présents aient tendance à faire un peu baver le son. C’est dommage. La Ranger Over­drive reste un over­drive assez sympa, mais comme il en existe des centaines. 

Drive – LP 50s – gain & tone Midi – Hi puis Lo
00:0002:48
  • Drive – LP 50s – gain & tone Midi – Hi puis Lo02:48
  • Drive – LP 50s – Over Crunch – Lo – Gain 3:4 – Tone Midi00:54

 

Inva­der Distor­tion

La marque nous présente la pédale comme conçue pour « enva­hir et domi­ner un monde de distor­sion », tout un programme. Comme pour la Ranger Over­drive, je me suis saisi d’une Les Paul Origi­nal 50’s. On retrouve les contrôles de gain, tona­lité et volume. Comme son nom l’in­dique, l’Inva­der Distor­tion est une distor­sion avec une bonne réserve de gain. Le son et les sensa­tions de jeu m’ont immé­dia­te­ment rappelé ma Fried­man BE-OD, en un peu moins bien. On recon­naît une sono­rité d’am­pli Marshall légè­re­ment moder­nisé, plus droit et maîtrisé. C’est assez chouette. Cepen­dant, il manque selon moi un contrôle qui aide­rait à contrô­ler et resser­rer les basses fréquences qui font un peu baver l’en­semble. Le son reste dans l’en­semble bien « tight » si on attaque les cordes ferme­ment.Maestros-12 Sur les réglages de gain les plus bas, le son est assez tran­chant à la manière d’un Marshall Plexi, ce que j’ai bien aimé. La pédale, malgré un niveau de gain assez élevé, reste assez silen­cieuse. Cepen­dant, on dispose d’un noise gate que l’on peut acti­ver via le petit switch à deux posi­tions (ON/OFF en l’oc­cur­rence) et dont on ajuste le seuil par l’in­ter­mé­diaire du trim pot interne. Ce noise gate fonc­tionne bien et il est très réac­tif. Globa­le­ment, l’In­va­der Distor­tion est réus­sie, d’au­tant que le marché des distor­sions hi-gain ne soit pas aussi fourni que celui des over­drives « tube-screa­me­riens ». De plus, elle réagit très bien aux varia­tions de jeu et au poten­tio­mètre de volume de la guitare. Elle génère pas mal d’har­mo­niques. Le son m’a rappelé beau­coup d’al­bums des années 80/90, de Mötley Crüe à Ratt en passant par Vinnie Vincent Inva­sion et Alice in Chains (je me suis même amusé à passer en Drop-D à la toute fin de mon passage au showroom pour un dernier tour de manège avec cette Inva­ders Distor­tion).

Disto – Over Clean Tone – LP 50s – Gain Midi – Tone Twea­king
00:0001:53
  • Disto – Over Clean Tone – LP 50s – Gain Midi – Tone Twea­king01:53
  • Disto – Over Clean Tone – LP 50s – Gain Twea­king – Gate ON:OFF04:50
  • Disto + Delay – LP 50s – Drop D noodling01:20

 

Comet Chorus

La Comet Chorus est un chorus analo­gique à deux modes : Earth et Orbit. Le premier corres­pond à un chorus somme toute assez stan­dard et le second est une sorte de vibrato. On a donc une pédale assez poly­va­lente. Les contrôles permettent de doser la quan­tité de modu­la­tion de Pitch (Depth), la quan­tité de signal traité (Mix) et la vitesse de la modu­la­tion (Rate).Maestros-20 Le switch permet de bascu­ler entre les modes Earth et Orbit. On peut obte­nir assez faci­le­ment des sons de haut-parleur rota­tif type Leslie. Cepen­dant, j’ai trouvé la modu­la­tion de Pitch un peu trop ample. Heureu­se­ment qu’on peut doser la profon­deur de l’ef­fet ainsi que la quan­tité de signal traité. Pour de lentes succes­sions d’ac­cords tenus, la pédale fonc­tionne très bien, mais pour des riffs en note à note, l’ef­fet de modu­la­tion étant un poil trop accen­tué, on peut avoir l’im­pres­sion de jouer faux ce qui n’est pas toujours agréable. Le mode Orbit est assez chouette et très poly­va­lent grâce à la très longue course du réglage Depth. On peut obte­nir un effet très subtil et discret ou au contraire un vibrato très haché. Le trim pot interne permet d’ajus­ter le niveau de l’ef­fet du mode Orbit. La Comet Chorus, bien qu’as­sez stan­dard, marque des points par sa poly­va­lence qui lui permet d’at­teindre des sons d’Uni Vibe, de chorus, de vibrato et de haut-parleur rota­tif, le tout dans une pédale. 

Chorus Over Clean Tone – LP 50S – Chorus, rotary, twea­king
00:0002:42
  • Chorus Over Clean Tone – LP 50S – Chorus, rotary, twea­king02:42
  • Chorus Over Clean Tone – LP 50S – Vibrato Twea­king03:20

 

Disco­ve­rer Delay

J’ai terminé le test de ces cinq nouvelles pédales Maes­tro par le Disco­ve­rer Delay, un délai analo­gique qui utilise la tech­no­lo­gie BBD, comme le chorus d’ailleurs. C’est un délai assez stan­dard, mais chaleu­reux et bien conçu. On ajuste le temps du délai grâce au contrôle Delay, le nombre de répé­ti­tions via le réglage Sustain et le volume des répé­ti­tions grâce au poten­tio­mètre Mix. Le switch permet d’ac­ti­ver/désac­ti­ver un effet de modu­la­tion appliqué aux répé­ti­tions. Maestros-26On ajuste les réglages de profon­deur et de vitesse de l’ef­fet par l’in­ter­mé­diaire de deux trim pots internes. D’usine, ces réglages sont posi­tion­nés pour géné­rer un effet de modu­la­tion assez léger, mais ils permettent d’ap­pliquer de fortes varia­tions aux répé­ti­tions, un peu à la manière d’un délai à bande. Comme avec tout bon délai analo­gique, le Disco­ve­rer Delay peut partir en auto-oscil­la­tion quand on tripote un peu les réglages, c’est très chouette. Les répé­ti­tions sont assez chaleu­reuses et habillent joli­ment le son. C’est un bon délai analo­gique, encore une fois, comme il en existe beau­coup sur le marché.

Delay – Over Disto – SG Junior – Mod ON:OFF
00:0001:28
  • Delay – Over Disto – SG Junior – Mod ON:OFF01:28
  • Delay – Over Disto – SG Junior – Twea­king03:17

 

Le mot de la fin

Les pédales Maes­tro sont bien construites et sonnent globa­le­ment bien. Cepen­dant, j’ai trouvé un peu dommage de ne pas profi­ter de l’his­toire de la marque pour propo­ser des ré-éditions des FZ-1, Stage Phaser ou Octave Box. Ces cinq nouvelles créa­tions ne révo­lu­tionnent en aucun cas l’in­dus­trie des pédales d’ef­fets, mais se contentent d’ap­por­ter des varia­tions d’ef­fets et circuits exis­tants. Le chorus est peut-être la plus belle réus­site du lot grâce à sa poly­va­lence. La distor­sion hi-gain et la fuzz m’ont plu égale­ment, mais l’over­drive et le délai restent assez anec­do­tiques. On a hâte de décou­vrir les prochaines pédales de la marque qui, à priori, devrait étof­fer son cata­logue dans les mois à venir.

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Notre avis : 7/10

  • Fuzz assez chouette
  • Disto convaincante
  • Chorus polyvalent
  • Construction robuste
  • Overdrive sans originalité
  • Delay sympa mais trop standard
  • Plaque métallique pas du meilleur goût
  • Tarif un peu élevé

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