Réputée pour ses claviers de commande, la marque italienne vient de mettre sur le marché le Sledge, un synthé couvert de commandes intégrant un moteur sonore signé Waldorf. Forza !
Née en 1956, la société Fatar est le leader du marché des claviers pour instruments électroniques : on en trouve dans la plupart des synthés, arrangeurs, orgues et pianos électriques du marché, de toutes gammes. Elle commercialise également des pédales et pièces détachées pour la lutherie électronique. Sous la marque Studiologic, elle propose depuis de nombreuses années une gamme de claviers de commande de toutes dimensions et technologies. Plus récemment, elle a présenté la gamme Numa, une nouvelle série de claviers intégrant des générateurs sonores de pianos et d’orgues à roues phoniques modélisés. C’est au NAMM 2012 qu’un grand synthé 5 octaves a fait son apparition : impossible de manquer le large panneau noir recouvert de commandes dans une robe jaune canari, qui rendrait jalouse Elisabeth II à peine remise des frasques d’Harry… Nous venons tout juste d’attraper un Sledge pour mettre les doigts partout dessus. Et il y a de quoi bien d’amuser !
Panneau garni
Le Sledge fait partie de ces synthés qui ne laissent pas indifférents, invitant immédiatement à la manipulation. Devant un panneau si vaste et si bien garni, on ne peut s’empêcher de penser à certaines machines prestigieuses d’un autre temps, offrant la même générosité en façade : OBX, Prophet-5, Memorymoog, Synthex… à cette époque, il fallait au moins un demi-mètre carré de commandes pour faire sérieux ! D’ailleurs quelques synthés se sont depuis inspirés de cette ère bénie, tels que le Wave, le Q+ ou encore l’Andromeda… que du beau monde ! Le panneau avant de ces 3 synthés a d’ailleurs été conçu par Axcel Hartman (M. Neuron), à qui on doit justement celui du Sledge. Dommage que ce panneau forme un plan parfaitement horizontal, on aurait préféré un peu d’inclinaison…
La machine offre pas moins de 40 boutons poussoirs pastilles (dont certains lumineux), 35 potentiomètres, 3 sélecteurs à 7 positions et 1 encodeur/poussoir. Toutes ces commandes sont bien espacées et très logiquement positionnées, impossible de se perdre sur un Sledge. Tout à gauche se trouve la section navigation, surmontée par un écran à cristaux liquides bleu 2 × 16 caractères, brillamment rétroéclairé et visible dans toutes les positions. Heureusement, car le contraste et l’angle sont fixes. Il y a aussi 2 touches de navigation, une touche Store (mais pas de Compare) et un pavé numérique bienvenu pour sélectionner en 3 pressions l’un des 999 programmes internes ; c’est dans cette section qu’on règle les paramètres globaux de la machine (Global, Midi) et l’arpégiateur (par programme).
Le reste de la façade est limpide, du style une fonction/un bouton, avec de gauche à droite la section modulation (LFO), les 3 oscillateurs, le mixeur, le filtre, l’ampli et les 2 effets. Le mode de jeu/déclenchement des enveloppes (single/multi) et le glide sont également directement accessibles. Les boutons pastilles sont gros et francs du collier, rien à redire de ce côté-là… les potards ont un axe en plastique fretté de métal ; l’axe ne présente aucun jeu, la fixation sur la carte électronique est parfaite ; le seul petit jeu existant se situe entre l’axe et le bouton plastique emmanché dessus. Les 4 plus gros potards, assignés à des valeurs fines, offrent une résistance supérieure aux autres plus petits, bien vu !
En partie inférieure, on trouve les 2 molettes habituelles pour le pitch et la modulation, cette dernière étant assignable via la section éponyme. Leur réponse est très agréable (le pitch a un ressort costaud !), elles ne bougent pas de leur axe et leur écartement est pile-poil celui de notre grosse main pleine de doigts. Le clavier Fatar maison TP9S 61 touches sensibles à la vélocité et à la pression est de très bonne qualité, dommage qu’il n’y ait aucune fonction spéciale de clavier maître, avec zonage Midi, etc. Avec tout cela, on s’attend à une machine lourde, mais la coque tout en résine permet de contenir le poids à tout juste 8,3 kg avec une solidité exemplaire. Sur ce point qualitatif, le Sledge nous rappelle un peu les samplers E-mu II, Emax et Emu-III de notre jeunesse. Le panneau noir, quant à lui, est métallique, notre petit magnet de test « colle » bien dessus. Le Sledge est donc prédisposé à aller s’exprimer sur scène !
Prise en main immédiate
Dès qu’on bouge un potard, les valeurs stockées et en cours d’édition du paramètre sont reflétées immédiatement à l’écran. Ce n’est pas le cas pour les boutons, mais ce n’est pas nécessaire, puisque soit ils sont lumineux, soit ils renvoient à une série de diodes indiquant la valeur en cours. Là où c’est plus gênant, c’est pour les 3 sélecteurs d’octave (en pieds), dont la manipulation ne produit aucun affichage de valeur : à revoir sur ce point dans un futur OS… Les diodes des LFO battent en cadence lorsqu’ils sont sélectionnés, sauf pour le LFO assigné à la molette ou la pression, bizarre là aussi. Les potards peuvent fonctionner en mode seuil (paramètre modifié lorsque le potard passe physiquement par la valeur stockée) ou saut (entrée en fonction directe). Pour ceux qui veulent partir de zéro, le bouton Panel bascule le son tel que représenté par la position réelle des commandes, comme au bon vieux temps des synthés analogiques à mémoires. Avec cette excellente ergonomie, on n’aura pas trop besoin de se référer au manuel papier de prise en main (anglais/italien), ni au mode d’emploi livré sur CD (mais pas disponible au moment de notre test).
Toute la connectique est rassemblée sur le flanc gauche, avec un ancrage assez moyen au châssis comparé aux potards. Disons-le tout de suite, elle n’est pas aussi généreuse que la façade : une prise casque, 2 sorties jack stéréo (l’une pouvant être utilisée en stéréo et l’autre en mono), 2 prises pour pédales (une de type interrupteur simple et une de type contrôleur continu), un duo d’entrée/sortie Midi et un port USB (uniquement pour les données Midi : émission/réception des commandes, dumps de programmes et mises à jour d’OS). En revanche, pas la moindre entrée audio, dommage ! L’interrupteur marche/arrêt et la borne pour cordon secteur (petite fiche à 2 broches) sont situés à l’arrière. L’alimentation est interne et universelle 100–240V, merci !
Die Stimme seines Herrn
La mémoire interne du Sledge renferme 999 programmes, dont 100 remplis d’usine. De quoi faire ! Pour s’y retrouver, le Sledge permet la sélection par catégorie en poussant sur l’encodeur/sélecteur situé à gauche de l’écran, on ne s’en plaindra pas. Dommage que les numéros ne bouclent pas une fois arrivé à 999… Les programmes d’usine ne nous ont pas tellement emballés, pas très musicaux et noyés pour la plupart dans une réverbe un peu envahissante. Heureusement, on peut les éditer très rapidement ! À l’écoute, le Sledge a un son moderne, mais on peut s’approcher de classiques vintage (cf. démo 80’s), avec une variété de timbres tout à fait intéressante. Même s’il est dérivé du moteur du Blofeld, il semble plus pêchu, avec un niveau audio plus élevé et plus homogène. Des basses profondes, des nappes envoûtantes avec table d’ondes, des polysynths bien claquants, des ouvertures de filtres généreuses et des strings tout à fait corrects. On arrive vite à se faire quelques sons un peu costauds type pianos électriques, balayages spectraux, des voix synthétiques FM, des cloches et effets spéciaux avec interactions d’oscillateurs et tables d’ondes. On apprécie également la variété des différents modes du filtre, tant qu’on ne pousse pas trop la résonance qui peut saturer brutalement le signal et siffler une fois le filtre entré en auto-oscillation.
Côté aliasing, le Sledge s’en sort vraiment bien, même très haut. Nous avons fait quelques démos avec des ondes simples et un seul oscillateur, ça monte sans broncher. Il n’échappe toutefois pas à la règle numérique, car lorsqu’on utilise les intermodulations d’oscillateurs (FM) au-delà d’une certaine limite, ça balance des artefacts et gargouillis métalliques en tessiture très supérieure. Remarque importante, avec l’OS 1.0 initialement testé, nous avions noté un certain nombre de comportements étranges des commandes, qui avaient tendance à générer parfois des modulations inattendues ou extrêmes, voire des plantages : la plupart de ces problèmes ont été réglés en une minute, après installation de l’OS 1.1 disponible depuis peu ; ceci dit, en jouant en USB avec des CC, nous l’avons fait planter : les commandes ne répondent plus, ni les changements de programme, le Sledge joue le dernier son édité ; il faut alors le rebooter, ce qui prend une seconde… souhaitons que le prochain OS règle tout cela !
- Synthwalker 80\'s sync 00:30
- Synthwalker 80\'s strings SW+chorus 00:26
- Synthwalker 80\'s strings PWM 00:20
- Synthwalker 80\'s OB pad 00:14
- Synthwalker 80\'s filterpad 00:19
- Synthwalker 80\'s brass 00:19
- Synthwalker 80\'s attack 00:19
- Synthwalker 80\'s 1999 pad 00:19
- Solo 1SQ 00:39
- Solo 1SW 00:50
- Solo 3SQ 00:23
- Pad WT 00:39
- Pad LP res 00:40
- Pad dark 00:33
- Organ 1WT only 01:07
- Noise winds HP&LP 01:14
- Noise Of Art 00:29
- FM vocal 00:29
- FM maxibrute 00:57
- Bass Q&drive 00:49
- Bass LP 00:24
- Bass funk 00:23
Moteur bridé
Nous avons découvert une excellente nouvelle, la polyphonie du Sledge est de 16 voix et non de 8 comme spécifié un peu partout ; contact pris auprès du constructeur, le code a été optimisé en cours de développement, on applaudit des 2 mains ! Pour chacun des 3 oscillateurs, on peut régler l’octave (1 à 64 pieds, très généreux) et le demi-ton (+ ou – 12). Les oscillateurs 2 et 3 disposent d’un désaccord fin, permettant d’épaissir le son. Côté synthèses, on a un mélange de tables d’ondes et de modélisation analogique. Le Sledge reprend les 66 tables à 64 ondes 16 bits du Blofeld, mais seul le premier oscillateur peut en faire usage.
Au menu de ces tables, reprises en partie des PPG Wave d’antan, on trouve des résonances, des impulsions à largeur variable, des formants de voix, des orgues, des cloches et des balayages spectraux plus ou moins doux. L’index de lecture est modifiable et modulable par les LFO, mais pas le caractère (notamment la quantité d’aliasing produit). Les autres formes d’ondes modélisées, disponibles pour tous les oscillateurs, sont les classiques dents de scie, triangle, sinus et impulsion à largeur variable modulable par les LFO.
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Les oscillateurs peuvent interagir de différentes manières, permettant d’embellir le contenu harmonique des ondes de base : synchro de l’oscillateur 2 par l’oscillateur 3 et modulation de fréquence des oscillateurs 2 et 3 par l’oscillateur 1 (type modulation en anneau). La FM n’est disponible que lorsque les ondes des oscillateurs 2 et 3 sont de type sinus ou triangle ; la quantité de FM se règle avec les mêmes potards que ceux assignés à la largeur d’impulsion lorsque les ondes des oscillateurs 2 ou 3 sont de type pulse. Cela veut dire que la quantité de FM est modulable avec les LFO, cool ! Le signal des 3 oscillateurs passe ensuite dans la section Mixer, où chacun dispose d’une touche d’activation et d’un potard de niveau ; c’est là qu’entre en scène le générateur de bruit (blanc ou rose), avec ses propres commandes d’activation et de niveau. Astuce bien vue, couper un oscillateur l’enlève certes du signal audio, mais ne l’empêche pas d’en moduler un autre (très utile en FM, par exemple).
Filtre multimode
Le Sledge est équipé d’un filtre multimode résonant fonctionnant en 2 ou 4 pôles, avec les modes LP, BP, HP. La fréquence de coupure FC travaille sur une plage de 10 Hz à 18 kHz, d’après la sérigraphie. En bas, ça coupe net ! La commande de FC est devenue plus fluide avec l’OS 1.1, on entend toutefois encore un peu la quantisation à résonance élevée, à chacun des 128 pas de résolution. De même, la quantité de modulation de l’enveloppe de FC (bipolaire) est trop discrète, au mauvais sens du terme, c’est-à-dire que la quantisation est trop audible. Assez agressif sur les fréquences élevées, le filtre devient beaucoup plus agréable dès qu’on taille le son plus franchement, quelle que soit la pente. Il entre en auto-oscillation quand on approche 80 % de résonance. Il est alors criard et instable, les niveaux audio sont mal maîtrisés, avec un boost trop marqué. Pour moduler la FC, on dispose d’un suivi de clavier réglable avec un potard dédié et d’une enveloppe ADSR à modulation bipolaire. Celle-ci est claquante à souhait, bravo ! Le Drive est censé apporter de la distorsion en réinjectant le signal sortant du filtre à son entrée. Cette fonction nous a un peu déçus, apportant un effet métallique plutôt que gras sur la majorité des sons. Utilisable surtout en effets spéciaux…
On perd donc l’architecture puissante du Blofeld, avec ses deux filtres et ses routages indépendants des sources. Mais on pleure surtout l’absence de modélisation du filtre PPG (circuit SSM2044), notre préférée sur le Blofeld, avec une musicalité et une maîtrise de la résonance très supérieures aux autres. Chose pas trop grave, mais un peu navrante, le manuel de prise en main fait une allusion au Comb Filter, repompant texto le manuel du Blofeld, qui lui, possède bien ce mode de filtrage, passons… En sortie de filtre, le signal passe par la section Amplifier, avec son enveloppe ADSR dédiée tout aussi percutante que sa congénère assignée au filtre. Aucun doute, ça peut claquer comme on aime sur le Sledge ! Enfin, un potard dédié permet de régler l’action de la dynamique de frappe sur la quantité de modulation de l’enveloppe de filtre et sur le volume sonore, suivant la courbe programmée en mode Global. On aurait aimé pouvoir directement contrôler la FC, qui plus est indépendamment du volume.
Triple LFO
Le Sledge offre une section modulation sous la forme de 3 LFO, dont un est contrôlé par la molette éponyme (comme sur le Prophet-5). Une fois le LFO à éditer choisi, on définit directement sa vitesse, sa profondeur de modulation (bipolaire), sa forme d’onde et sa destination. Cette opération est immédiate, toutes les commandes étant directement accessibles, mais avec un seul jeu pour tous les LFO. Les formes d’onde sont peu nombreuses, mais bien choisies : sinus, triangle, carrée, dent de scie, aléatoire et rampe ; cette dernière permet une modulation linéaire unique (non cyclique) entre 2 valeurs, idéal pour créer des balayages de synchro d’oscillateurs par autobend d’un seul oscillateur, aucune enveloppe ne pouvant leur être assignée (cf. exemple audio 80’s Sync). Pour les ondes périodiques, le cycle est de type free running (il ne redémarre pas à chaque note). La vitesse opère de quasi immobile jusqu’aux niveaux audio, avec des surcharges désagréables (très trash) à vitesse + modulation élevées. Les LFO ne peuvent hélas pas se synchroniser à l’arpégiateur ou à une horloge quelconque, mais le constructeur s’est montré ouvert à une évolution de l’OS en ce sens quand nous l’avons sollicité. Les destinations concernent les oscillateurs (1, 1+2, 1+2+3, 2+3, 3), la largeur d’impulsion des ondes pulse, l’index de table d’ondes du premier oscillateur ou la FM, la coupure du filtre et le volume. Les réglages faits pour le LFO de la molette de modulation sont répercutés tels quels à l’aftertouch de clavier.
Par rapport au Blofeld, on perd donc un certain nombre de fonctions clés des LFO : synchro Midi, départ de cycle, fondu, phase, suivi de clavier… de même, on déplore le fait que les destinations ne soient pas multiples (hormis les oscillateurs). On a donc globalement affaire à l’essentiel concernant les modulations. La superbe matrice de modulations et les fonctions mathématiques du Blofeld sont passées à la trappe. Il s’agit bien d’un choix délibéré de se concentrer sur l’essentiel pour maintenir la spontanéité, sans menu local pour les paramètres de synthèse (comme sur les Virus / Supernova / Q / Andromeda). Terminons ce tour d’horizon par la fonction glide, permettant une fois activée d’introduire du portamento à vitesse programmable, entre les notes liées, suivant le mode de jeu (mono ou polyphonique).
Arpégiateur inside
Les concepteurs du Sledge ont intégré un petit arpégiateur, dérivé de celui du Blofeld. Il peut fonctionner on mode déclenché ou continu (Latch) sur une plage de 1 à 5 octaves, selon 4 directions (haut, bas, alterné haut et alterné bas – mais pas de mode aléatoire). On peut aussi régler l’ordre de tri des notes (comme joué, inversé, de haut en bas, de bas en haut) et la durée des notes arpégées (sorte de Gate). L’arpégiateur possède son tempo interne (40–300) ou Midi/USB (option de synchronisation à définir en mode Global), avec possibilité de choisir différentes divisions temporelles (de 1/96 à 64 mesures, en passant par les triolets et les notes pointées). Les réglages ainsi effectués sont mémorisés avec chaque programme. On souhaite vivement qu’une mise à jour d’OS vienne un peu muscler cette section, avec plus de motifs, un mode aléatoire et pourquoi pas un mode séquenceur « façon analogique » programmable.
- Arp filter w DDL 01:32
- Arp filter SQ 01:11
- Arp filter fiesta 01:33
Effets secondaires
Le Sledge hérite d’une partie des effets du Blofeld : un effet chorus stéréo ou phaser ou flanger et un effet délai stéréo ou réverbe stéréo. Disons-le tout de suite, ils sont un peu décevants en qualité et quantité. Les réglages sont basiques de chez basique : une fois opté pour le chorus, le phaser ou le flanger, on en règle la vitesse et la profondeur ; il n’y a donc pas de feedback pour les deux derniers. De même une fois choisi le délai ou la réverbe, on paramètre le temps et le niveau du signal traité et c’est tout ! Activer un effet peut produire un clic désagréable et un boost de volume ; et comme il n’y a pas de volume final programmable par son, il faut tout homogénéiser au niveau de la section mixeur.
Pour ce qui est de la qualité, le son est très métallique, que ce soit sur les flanger/phaser qui manquent de grain, ou sur la réverbe dont le bouclage est trop marqué ; comme on ne peut pas atténuer les hautes fréquences, elle est difficile à utiliser telle quelle ; de plus, il n’y a qu’un algorithme, une pièce avec cross modulations. Quant au (cross) délai, par ailleurs très utile, le fait de bouger le potard de temps créé des clicks et autres interruptions désagréables dans le son, comme si le processeur peinait à recalculer l’effet. Finalement, seul le chorus sort du lot, élargissant le son très utilement, mais boostant lui aussi les niveaux. Une petite section un peu en deçà, mais parfois utile si on l’utilise avec parcimonie.
Expression directe !
En résumé, le Sledge est une incarnation très simplifiée du moteur sonore du Blofeld, mais avec un grain somme toute différent – plus présent et plus incisif, dans une présentation de luxe. Il est rare d’avoir des commandes aussi larges, aussi logiquement placées sur une façade aussi généreuse dans cette gamme de prix. Voici l’un des synthés les plus agréables à programmer et à jouer. Ajoutons à cela une construction soignée et on a là un instrument de musique qui invite immédiatement à la manipulation dans tous les lieux où on produit de la musique électronique. La question maintenant est de savoir si on accepte de renoncer à la puissance du Blofeld, comme les 2 tables d’ondes simultanées, les 2 filtres routables, la matrice de modulations surpuissante ou l’import de samples… sans parler de la multitimbralité ! Autrement dit, certains ne trouveront pas leur compte avec ce petit moteur dans cette magnifique carrosserie. Au final, le Sledge s’adresse aux musiciens qui mettent la priorité absolue sur l’efficacité dans la programmation, le confort dans le jeu ou la performance live. Bref, le plaisir de s’exprimer !