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Fatar / Studiologic Sledge
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Test du Studiologic Sledge

Test écrit
106 réactions
Le grand blond
7/10
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Réputée pour ses claviers de commande, la marque italienne vient de mettre sur le marché le Sledge, un synthé couvert de commandes intégrant un moteur sonore signé Waldorf. Forza !

Née en 1956, la société Fatar est le leader du marché des claviers pour instru­ments élec­tro­niques : on en trouve dans la plupart des synthés, arran­geurs, orgues et pianos élec­triques du marché, de toutes gammes. Elle commer­cia­lise égale­ment des pédales et pièces déta­chées pour la luthe­rie élec­tro­nique. Sous la marque Studio­lo­gic, elle propose depuis de nombreuses années une gamme de claviers de commande de toutes dimen­sions et tech­no­lo­gies. Plus récem­ment, elle a présenté la gamme Numa, une nouvelle série de claviers inté­grant des géné­ra­teurs sonores de pianos et d’orgues à roues phoniques modé­li­sés. C’est au NAMM 2012 qu’un grand synthé 5 octaves a fait son appa­ri­tion : impos­sible de manquer le large panneau noir recou­vert de commandes dans une robe jaune canari, qui rendrait jalouse Elisa­beth II à peine remise des frasques d’Har­ry… Nous venons tout juste d’at­tra­per un Sledge pour mettre les doigts partout dessus. Et il y a de quoi bien d’amu­ser !

Panneau garni

Studiologic Sledge

Le Sledge fait partie de ces synthés qui ne laissent pas indif­fé­rents, invi­tant immé­dia­te­ment à la mani­pu­la­tion. Devant un panneau si vaste et si bien garni, on ne peut s’em­pê­cher de penser à certaines machines pres­ti­gieuses d’un autre temps, offrant la même géné­ro­sité en façade : OBX, Prophet-5, Memo­ry­moog, Synthex… à cette époque, il fallait au moins un demi-mètre carré de commandes pour faire sérieux ! D’ailleurs quelques synthés se sont depuis inspi­rés de cette ère bénie, tels que le Wave, le Q+ ou encore l’Andro­meda… que du beau monde ! Le panneau avant de ces 3 synthés a d’ailleurs été conçu par Axcel Hart­man (M. Neuron), à qui on doit juste­ment celui du Sledge. Dommage que ce panneau forme un plan parfai­te­ment hori­zon­tal, on aurait préféré un peu d’in­cli­nai­son…

La machine offre pas moins de 40 boutons pous­soirs pastilles (dont certains lumi­neux), 35 poten­tio­mètres, 3 sélec­teurs à 7 posi­tions et 1 enco­deur/pous­soir. Toutes ces commandes sont bien espa­cées et très logique­ment posi­tion­nées, impos­sible de se perdre sur un Sledge. Tout à gauche se trouve la section navi­ga­tion, surmon­tée par un écran à cris­taux liquides bleu 2 × 16 carac­tères, brillam­ment rétroé­clairé et visible dans toutes les posi­tions. Heureu­se­ment, car le contraste et l’angle sont fixes. Il y a aussi 2 touches de navi­ga­tion, une touche Store (mais pas de Compare) et un pavé numé­rique bien­venu pour sélec­tion­ner en 3 pres­sions l’un des 999 programmes internes ; c’est dans cette section qu’on règle les para­mètres globaux de la machine (Global, Midi) et l’ar­pé­gia­teur (par programme).

Studiologic Sledge

Le reste de la façade est limpide, du style une fonc­tion/un bouton, avec de gauche à droite la section modu­la­tion (LFO), les 3 oscil­la­teurs, le mixeur, le filtre, l’am­pli et les 2 effets. Le mode de jeu/déclen­che­ment des enve­loppes (single/multi) et le glide sont égale­ment direc­te­ment acces­sibles. Les boutons pastilles sont gros et francs du collier, rien à redire de ce côté-là… les potards ont un axe en plas­tique fretté de métal ; l’axe ne présente aucun jeu, la fixa­tion sur la carte élec­tro­nique est parfaite ; le seul petit jeu exis­tant se situe entre l’axe et le bouton plas­tique emman­ché dessus. Les 4 plus gros potards, assi­gnés à des valeurs fines, offrent une résis­tance supé­rieure aux autres plus petits, bien vu !

En partie infé­rieure, on trouve les 2 molettes habi­tuelles pour le pitch et la modu­la­tion, cette dernière étant assi­gnable via la section éponyme. Leur réponse est très agréable (le pitch a un ressort costaud !), elles ne bougent pas de leur axe et leur écar­te­ment est pile-poil celui de notre grosse main pleine de doigts. Le clavier Fatar maison TP9S 61 touches sensibles à la vélo­cité et à la pres­sion est de très bonne qualité, dommage qu’il n’y ait aucune fonc­tion spéciale de clavier maître, avec zonage Midi, etc. Avec tout cela, on s’at­tend à une machine lourde, mais la coque tout en résine permet de conte­nir le poids à tout juste 8,3 kg avec une soli­dité exem­plaire. Sur ce point quali­ta­tif, le Sledge nous rappelle un peu les samplers E-mu II, Emax et Emu-III de notre jeunesse. Le panneau noir, quant à lui, est métal­lique, notre petit magnet de test « colle » bien dessus. Le Sledge est donc prédis­posé à aller s’ex­pri­mer sur scène !

Prise en main immé­diate

Studiologic Sledge

Dès qu’on bouge un potard, les valeurs stockées et en cours d’édi­tion du para­mètre sont reflé­tées immé­dia­te­ment à l’écran. Ce n’est pas le cas pour les boutons, mais ce n’est pas néces­saire, puisque soit ils sont lumi­neux, soit ils renvoient à une série de diodes indiquant la valeur en cours. Là où c’est plus gênant, c’est pour les 3 sélec­teurs d’oc­tave (en pieds), dont la mani­pu­la­tion ne produit aucun affi­chage de valeur : à revoir sur ce point dans un futur OS… Les diodes des LFO battent en cadence lorsqu’ils sont sélec­tion­nés, sauf pour le LFO assi­gné à la molette ou la pres­sion, bizarre là aussi. Les potards peuvent fonc­tion­ner en mode seuil (para­mètre modi­fié lorsque le potard passe physique­ment par la valeur stockée) ou saut (entrée en fonc­tion directe). Pour ceux qui veulent partir de zéro, le bouton Panel bascule le son tel que repré­senté par la posi­tion réelle des commandes, comme au bon vieux temps des synthés analo­giques à mémoires. Avec cette excel­lente ergo­no­mie, on n’aura pas trop besoin de se réfé­rer au manuel papier de prise en main (anglais/italien), ni au mode d’em­ploi livré sur CD (mais pas dispo­nible au moment de notre test).

Studiologic Sledge

Toute la connec­tique est rassem­blée sur le flanc gauche, avec un ancrage assez moyen au châs­sis comparé aux potards. Disons-le tout de suite, elle n’est pas aussi géné­reuse que la façade : une prise casque, 2 sorties jack stéréo (l’une pouvant être utili­sée en stéréo et l’autre en mono), 2 prises pour pédales (une de type inter­rup­teur simple et une de type contrô­leur continu), un duo d’en­trée/sortie Midi et un port USB (unique­ment pour les données Midi : émis­sion/récep­tion des commandes, dumps de programmes et mises à jour d’OS). En revanche, pas la moindre entrée audio, dommage ! L’in­ter­rup­teur marche/arrêt et la borne pour cordon secteur (petite fiche à 2 broches) sont situés à l’ar­rière. L’ali­men­ta­tion est interne et univer­selle 100–240V, merci !

Die Stimme seines Herrn

Studiologic Sledge

La mémoire interne du Sledge renferme 999 programmes, dont 100 remplis d’usine. De quoi faire ! Pour s’y retrou­ver, le Sledge permet la sélec­tion par caté­go­rie en pous­sant sur l’en­co­deur/sélec­teur situé à gauche de l’écran, on ne s’en plain­dra pas. Dommage que les numé­ros ne bouclent pas une fois arrivé à 999… Les programmes d’usine ne nous ont pas telle­ment embal­lés, pas très musi­caux et noyés pour la plupart dans une réverbe un peu enva­his­sante. Heureu­se­ment, on peut les éditer très rapi­de­ment ! À l’écoute, le Sledge a un son moderne, mais on peut s’ap­pro­cher de clas­siques vintage (cf. démo 80’s), avec une variété de timbres tout à fait inté­res­sante. Même s’il est dérivé du moteur du Blofeld, il semble plus pêchu, avec un niveau audio plus élevé et plus homo­gène. Des basses profondes, des nappes envoû­tantes avec table d’ondes, des poly­synths bien claquants, des ouver­tures de filtres géné­reuses et des strings tout à fait corrects. On arrive vite à se faire quelques sons un peu costauds type pianos élec­triques, balayages spec­traux, des voix synthé­tiques FM, des cloches et effets spéciaux avec inter­ac­tions d’os­cil­la­teurs et tables d’ondes. On appré­cie égale­ment la variété des diffé­rents modes du filtre, tant qu’on ne pousse pas trop la réso­nance qui peut satu­rer bruta­le­ment le signal et siffler une fois le filtre entré en auto-oscil­la­tion.

Côté alia­sing, le Sledge s’en sort vrai­ment bien, même très haut. Nous avons fait quelques démos avec des ondes simples et un seul oscil­la­teur, ça monte sans bron­cher. Il n’échappe toute­fois pas à la règle numé­rique, car lorsqu’on utilise les inter­mo­du­la­tions d’os­cil­la­teurs (FM) au-delà d’une certaine limite, ça balance des arte­facts et gargouillis métal­liques en tessi­ture très supé­rieure. Remarque impor­tante, avec l’OS 1.0 initia­le­ment testé, nous avions noté un certain nombre de compor­te­ments étranges des commandes, qui avaient tendance à géné­rer parfois des modu­la­tions inat­ten­dues ou extrêmes, voire des plan­tages : la plupart de ces problèmes ont été réglés en une minute, après instal­la­tion de l’OS 1.1 dispo­nible depuis peu ; ceci dit, en jouant en USB avec des CC, nous l’avons fait plan­ter : les commandes ne répondent plus, ni les chan­ge­ments de programme, le Sledge joue le dernier son édité ; il faut alors le reboo­ter, ce qui prend une secon­de… souhai­tons que le prochain OS règle tout cela !

Synth­wal­ker 80\'s sync
00:0000:30
  • Synth­wal­ker 80\'s sync 00:30
  • Synth­wal­ker 80\'s strings SW+cho­rus 00:26
  • Synth­wal­ker 80\'s strings PWM 00:20
  • Synth­wal­ker 80\'s OB pad 00:14
  • Synth­wal­ker 80\'s filter­pad 00:19
  • Synth­wal­ker 80\'s brass 00:19
  • Synth­wal­ker 80\'s attack 00:19
  • Synth­wal­ker 80\'s 1999 pad 00:19
  • Solo 1SQ 00:39
  • Solo 1SW 00:50
  • Solo 3SQ 00:23
  • Pad WT 00:39
  • Pad LP res 00:40
  • Pad dark 00:33
  • Organ 1WT only 01:07
  • Noise winds HP&LP 01:14
  • Noise Of Art 00:29
  • FM vocal 00:29
  • FM maxi­brute 00:57
  • Bass Q&drive 00:49
  • Bass LP 00:24
  • Bass funk 00:23
 

Moteur bridé

Studiologic Sledge

Nous avons décou­vert une excel­lente nouvelle, la poly­pho­nie du Sledge est de 16 voix et non de 8 comme spéci­fié un peu partout ; contact pris auprès du construc­teur, le code a été opti­misé en cours de déve­lop­pe­ment, on applau­dit des 2 mains ! Pour chacun des 3 oscil­la­teurs, on peut régler l’oc­tave (1 à 64 pieds, très géné­reux) et le demi-ton (+ ou – 12). Les oscil­la­teurs 2 et 3 disposent d’un désac­cord fin, permet­tant d’épais­sir le son. Côté synthèses, on a un mélange de tables d’ondes et de modé­li­sa­tion analo­gique. Le Sledge reprend les 66 tables à 64 ondes 16 bits du Blofeld, mais seul le premier oscil­la­teur peut en faire usage.

Au menu de ces tables, reprises en partie des PPG Wave d’an­tan, on trouve des réso­nances, des impul­sions à largeur variable, des formants de voix, des orgues, des cloches et des balayages spec­traux plus ou moins doux. L’in­dex de lecture est modi­fiable et modu­lable par les LFO, mais pas le carac­tère (notam­ment la quan­tité d’alia­sing produit). Les autres formes d’ondes modé­li­sées, dispo­nibles pour tous les oscil­la­teurs, sont les clas­siques dents de scie, triangle, sinus et impul­sion à largeur variable modu­lable par les LFO.

Seule­ment mono­tim­bral !

Si le Blofeld, dont est tiré le moteur sonore du Sledge, est multi­tim­bral, il n’en est hélas pas du tout le cas pour le Sledge. C’est une grosse décep­tion, un clavier de cette dimen­sion avec cette poly­pho­nie aurait mérité au mini­mum les modes split/dual. Le construc­teur ne se prononce pas sur une éven­tuelle évolu­tion hard­ware/soft­ware dans ce domaine. D’ailleurs la façade ne comprend pas actuel­le­ment de commandes qui pour­raient abon­der dans ce sens, les boutons « Single » et « Multiple » étant dédiés au mode de déclen­che­ment des voix.

Les oscil­la­teurs peuvent inter­agir de diffé­rentes manières, permet­tant d’em­bel­lir le contenu harmo­nique des ondes de base : synchro de l’os­cil­la­teur 2 par l’os­cil­la­teur 3 et modu­la­tion de fréquence des oscil­la­teurs 2 et 3 par l’os­cil­la­teur 1 (type modu­la­tion en anneau). La FM n’est dispo­nible que lorsque les ondes des oscil­la­teurs 2 et 3 sont de type sinus ou triangle ; la quan­tité de FM se règle avec les mêmes potards que ceux assi­gnés à la largeur d’im­pul­sion lorsque les ondes des oscil­la­teurs 2 ou 3 sont de type pulse. Cela veut dire que la quan­tité de FM est modu­lable avec les LFO, cool ! Le signal des 3 oscil­la­teurs passe ensuite dans la section Mixer, où chacun dispose d’une touche d’ac­ti­va­tion et d’un potard de niveau ; c’est là qu’entre en scène le géné­ra­teur de bruit (blanc ou rose), avec ses propres commandes d’ac­ti­va­tion et de niveau. Astuce bien vue, couper un oscil­la­teur l’en­lève certes du signal audio, mais ne l’em­pêche pas d’en modu­ler un autre (très utile en FM, par exemple).

Filtre multi­mode

Studiologic Sledge

Le Sledge est équipé d’un filtre multi­mode réso­nant fonc­tion­nant en 2 ou 4 pôles, avec les modes LP, BP, HP. La fréquence de coupure FC travaille sur une plage de 10 Hz à 18 kHz, d’après la séri­gra­phie. En bas, ça coupe net ! La commande de FC est deve­nue plus fluide avec l’OS 1.1, on entend toute­fois encore un peu la quan­ti­sa­tion à réso­nance élevée, à chacun des 128 pas de réso­lu­tion. De même, la quan­tité de modu­la­tion de l’en­ve­loppe de FC (bipo­laire) est trop discrète, au mauvais sens du terme, c’est-à-dire que la quan­ti­sa­tion est trop audible. Assez agres­sif sur les fréquences élevées, le filtre devient beau­coup plus agréable dès qu’on taille le son plus fran­che­ment, quelle que soit la pente. Il entre en auto-oscil­la­tion quand on approche 80 % de réso­nance. Il est alors criard et instable, les niveaux audio sont mal maîtri­sés, avec un boost trop marqué. Pour modu­ler la FC, on dispose d’un suivi de clavier réglable avec un potard dédié et d’une enve­loppe ADSR à modu­la­tion bipo­laire. Celle-ci est claquante à souhait, bravo ! Le Drive est censé appor­ter de la distor­sion en réinjec­tant le signal sortant du filtre à son entrée. Cette fonc­tion nous a un peu déçus, appor­tant un effet métal­lique plutôt que gras sur la majo­rité des sons. Utili­sable surtout en effets spéciaux…

On perd donc l’ar­chi­tec­ture puis­sante du Blofeld, avec ses deux filtres et ses routages indé­pen­dants des sources. Mais on pleure surtout l’ab­sence de modé­li­sa­tion du filtre PPG (circuit SSM2044), notre préfé­rée sur le Blofeld, avec une musi­ca­lité et une maîtrise de la réso­nance très supé­rieures aux autres. Chose pas trop grave, mais un peu navrante, le manuel de prise en main fait une allu­sion au Comb Filter, repom­pant texto le manuel du Blofeld, qui lui, possède bien ce mode de filtrage, passons… En sortie de filtre, le signal passe par la section Ampli­fier, avec son enve­loppe ADSR dédiée tout aussi percu­tante que sa congé­nère assi­gnée au filtre. Aucun doute, ça peut claquer comme on aime sur le Sledge ! Enfin, un potard dédié permet de régler l’ac­tion de la dyna­mique de frappe sur la quan­tité de modu­la­tion de l’en­ve­loppe de filtre et sur le volume sonore, suivant la courbe program­mée en mode Global. On aurait aimé pouvoir direc­te­ment contrô­ler la FC, qui plus est indé­pen­dam­ment du volume. 

Triple LFO

Studiologic Sledge

Le Sledge offre une section modu­la­tion sous la forme de 3 LFO, dont un est contrôlé par la molette éponyme (comme sur le Prophet-5). Une fois le LFO à éditer choisi, on défi­nit direc­te­ment sa vitesse, sa profon­deur de modu­la­tion (bipo­laire), sa forme d’onde et sa desti­na­tion. Cette opéra­tion est immé­diate, toutes les commandes étant direc­te­ment acces­sibles, mais avec un seul jeu pour tous les LFO. Les formes d’onde sont peu nombreuses, mais bien choi­sies : sinus, triangle, carrée, dent de scie, aléa­toire et rampe ; cette dernière permet une modu­la­tion linéaire unique (non cyclique) entre 2 valeurs, idéal pour créer des balayages de synchro d’os­cil­la­teurs par auto­bend d’un seul oscil­la­teur, aucune enve­loppe ne pouvant leur être assi­gnée (cf. exemple audio 80’s Sync). Pour les ondes pério­diques, le cycle est de type free running (il ne redé­marre pas à chaque note). La vitesse opère de quasi immo­bile jusqu’aux niveaux audio, avec des surcharges désa­gréables (très trash) à vitesse + modu­la­tion élevées. Les LFO ne peuvent hélas pas se synchro­ni­ser à l’ar­pé­gia­teur ou à une horloge quel­conque, mais le construc­teur s’est montré ouvert à une évolu­tion de l’OS en ce sens quand nous l’avons solli­cité. Les desti­na­tions concernent les oscil­la­teurs (1, 1+2, 1+2+3, 2+3, 3), la largeur d’im­pul­sion des ondes pulse, l’in­dex de table d’ondes du premier oscil­la­teur ou la FM, la coupure du filtre et le volume. Les réglages faits pour le LFO de la molette de modu­la­tion sont réper­cu­tés tels quels à l’af­ter­touch de clavier.

Par rapport au Blofeld, on perd donc un certain nombre de fonc­tions clés des LFO : synchro Midi, départ de cycle, fondu, phase, suivi de clavier… de même, on déplore le fait que les desti­na­tions ne soient pas multiples (hormis les oscil­la­teurs). On a donc globa­le­ment affaire à l’es­sen­tiel concer­nant les modu­la­tions. La superbe matrice de modu­la­tions et les fonc­tions mathé­ma­tiques du Blofeld sont passées à la trappe. Il s’agit bien d’un choix déli­béré de se concen­trer sur l’es­sen­tiel pour main­te­nir la spon­ta­néité, sans menu local pour les para­mètres de synthèse (comme sur les Virus / Super­nova / Q / Andro­meda). Termi­nons ce tour d’ho­ri­zon par la fonc­tion glide, permet­tant une fois acti­vée d’in­tro­duire du porta­mento à vitesse program­mable, entre les notes liées, suivant le mode de jeu (mono ou poly­pho­nique).

Arpé­gia­teur inside

Studiologic Sledge

Les concep­teurs du Sledge ont inté­gré un petit arpé­gia­teur, dérivé de celui du Blofeld. Il peut fonc­tion­ner on mode déclen­ché ou continu (Latch) sur une plage de 1 à 5 octaves, selon 4 direc­tions (haut, bas, alterné haut et alterné bas – mais pas de mode aléa­toire). On peut aussi régler l’ordre de tri des notes (comme joué, inversé, de haut en bas, de bas en haut) et la durée des notes arpé­gées (sorte de Gate). L’ar­pé­gia­teur possède son tempo interne (40–300) ou Midi/USB (option de synchro­ni­sa­tion à défi­nir en mode Global), avec possi­bi­lité de choi­sir diffé­rentes divi­sions tempo­relles (de 1/96 à 64 mesures, en passant par les trio­lets et les notes poin­tées). Les réglages ainsi effec­tués sont mémo­ri­sés avec chaque programme. On souhaite vive­ment qu’une mise à jour d’OS vienne un peu muscler cette section, avec plus de motifs, un mode aléa­toire et pourquoi pas un mode séquen­ceur « façon analo­gique » program­mable.

Arp filter w DDL
00:0001:32
  • Arp filter w DDL 01:32
  • Arp filter SQ 01:11
  • Arp filter fiesta 01:33

Effets secon­daires

Le Sledge hérite d’une partie des effets du Blofeld : un effet chorus stéréo ou phaser ou flan­ger et un effet délai stéréo ou réverbe stéréo. Disons-le tout de suite, ils sont un peu déce­vants en qualité et quan­tité. Les réglages sont basiques de chez basique : une fois opté pour le chorus, le phaser ou le flan­ger, on en règle la vitesse et la profon­deur ; il n’y a donc pas de feed­back pour les deux derniers. De même une fois choisi le délai ou la réverbe, on para­mètre le temps et le niveau du signal traité et c’est tout ! Acti­ver un effet peut produire un clic désa­gréable et un boost de volume ; et comme il n’y a pas de volume final program­mable par son, il faut tout homo­gé­néi­ser au niveau de la section mixeur.

Studiologic Sledge

Pour ce qui est de la qualité, le son est très métal­lique, que ce soit sur les flan­ger/phaser qui manquent de grain, ou sur la réverbe dont le bouclage est trop marqué ; comme on ne peut pas atté­nuer les hautes fréquences, elle est diffi­cile à utili­ser telle quelle ; de plus, il n’y a qu’un algo­rithme, une pièce avec cross modu­la­tions. Quant au (cross) délai, par ailleurs très utile, le fait de bouger le potard de temps créé des clicks et autres inter­rup­tions désa­gréables dans le son, comme si le proces­seur peinait à recal­cu­ler l’ef­fet. Fina­le­ment, seul le chorus sort du lot, élar­gis­sant le son très utile­ment, mais boos­tant lui aussi les niveaux. Une petite section un peu en deçà, mais parfois utile si on l’uti­lise avec parci­mo­nie.

Expres­sion directe !

En résumé, le Sledge est une incar­na­tion très simpli­fiée du moteur sonore du Blofeld, mais avec un grain somme toute diffé­rent – plus présent et plus inci­sif, dans une présen­ta­tion de luxe. Il est rare d’avoir des commandes aussi larges, aussi logique­ment placées sur une façade aussi géné­reuse dans cette gamme de prix. Voici l’un des synthés les plus agréables à program­mer et à jouer. Ajou­tons à cela une construc­tion soignée et on a là un instru­ment de musique qui invite immé­dia­te­ment à la mani­pu­la­tion dans tous les lieux où on produit de la musique élec­tro­nique. La ques­tion main­te­nant est de savoir si on accepte de renon­cer à la puis­sance du Blofeld, comme les 2 tables d’ondes simul­ta­nées, les 2 filtres routables, la matrice de modu­la­tions surpuis­sante ou l’im­port de samples… sans parler de la multi­tim­bra­lité ! Autre­ment dit, certains ne trou­ve­ront pas leur compte avec ce petit moteur dans cette magni­fique carros­se­rie. Au final, le Sledge s’adresse aux musi­ciens qui mettent la prio­rité abso­lue sur l’ef­fi­ca­cité dans la program­ma­tion, le confort dans le jeu ou la perfor­mance live. Bref, le plai­sir de s’ex­pri­mer !

Télé­char­gez les fichiers sonores.

7/10
Points forts
  • Panneau de commandes hyper confortable
  • Ergonomie exceptionnelle
  • Clavier généreux et très agréable V+AT
  • Instrument solide et léger
  • Polyphonie 16 voix confortable
  • Synthèse mixte tables d’ondes + VA
  • Interactions entre oscillateurs
  • Qualité sonore
  • Variété des timbres
  • Enveloppes qui claquent bien
  • LFO très rapides (niveaux audio)
Points faibles
  • Seulement monotimbral
  • Un seul oscillateur à tables d’ondes
  • Un seul filtre, sans la modélisation PPG
  • Modulations limitées aux LFO
  • Effets simplistes
  • Pas de fonction de clavier de commande
  • Pas d’entrée audio
  • Quelques plantages sur l’OS 1.1
Auteur de l'article synthwalker Passionné de synthés, concepteur produits et rédacteur presse

J'aime tous les synthés, avec une préférence pour les poly vintage à mémoires, qui m'accompagnent depuis le début des 80's. J'écris depuis 25 ans sur les synthés et j'ai contribué au développement de certains d'entre eux. Plusieurs centaines de mes articles ont été publiés sur Audiofanzine et auparavant dans les magazines PlayRecord, Recording, Keyboards, Musicsound et Musiciens.


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J'aime tous les synthés, avec une préférence pour les poly vintage à mémoires, qui m'accompagnent depuis le début des 80's. J'écris depuis 25 ans sur les synthés et j'ai contribué au développement de certains d'entre eux. Plusieurs centaines de mes articles ont été publiés sur Audiofanzine et auparavant dans les magazines PlayRecord, Recording, Keyboards, Musicsound et Musiciens.