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Test du Studiologic Sledge - Le grand blond

7/10

Réputée pour ses claviers de commande, la marque italienne vient de mettre sur le marché le Sledge, un synthé couvert de commandes intégrant un moteur sonore signé Waldorf. Forza !

Née en 1956, la société Fatar est le leader du marché des claviers pour instru­ments élec­tro­niques : on en trouve dans la plupart des synthés, arran­geurs, orgues et pianos élec­triques du marché, de toutes gammes. Elle commer­cia­lise égale­ment des pédales et pièces déta­chées pour la luthe­rie élec­tro­nique. Sous la marque Studio­lo­gic, elle propose depuis de nombreuses années une gamme de claviers de commande de toutes dimen­sions et tech­no­lo­gies. Plus récem­ment, elle a présenté la gamme Numa, une nouvelle série de claviers inté­grant des géné­ra­teurs sonores de pianos et d’orgues à roues phoniques modé­li­sés. C’est au NAMM 2012 qu’un grand synthé 5 octaves a fait son appa­ri­tion : impos­sible de manquer le large panneau noir recou­vert de commandes dans une robe jaune canari, qui rendrait jalouse Elisa­beth II à peine remise des frasques d’Har­ry… Nous venons tout juste d’at­tra­per un Sledge pour mettre les doigts partout dessus. Et il y a de quoi bien d’amu­ser !

Panneau garni

Studiologic Sledge

Le Sledge fait partie de ces synthés qui ne laissent pas indif­fé­rents, invi­tant immé­dia­te­ment à la mani­pu­la­tion. Devant un panneau si vaste et si bien garni, on ne peut s’em­pê­cher de penser à certaines machines pres­ti­gieuses d’un autre temps, offrant la même géné­ro­sité en façade : OBX, Prophet-5, Memo­ry­moog, Synthex… à cette époque, il fallait au moins un demi-mètre carré de commandes pour faire sérieux ! D’ailleurs quelques synthés se sont depuis inspi­rés de cette ère bénie, tels que le Wave, le Q+ ou encore l’Andro­meda… que du beau monde ! Le panneau avant de ces 3 synthés a d’ailleurs été conçu par Axcel Hart­man (M. Neuron), à qui on doit juste­ment celui du Sledge. Dommage que ce panneau forme un plan parfai­te­ment hori­zon­tal, on aurait préféré un peu d’in­cli­nai­son…

La machine offre pas moins de 40 boutons pous­soirs pastilles (dont certains lumi­neux), 35 poten­tio­mètres, 3 sélec­teurs à 7 posi­tions et 1 enco­deur/pous­soir. Toutes ces commandes sont bien espa­cées et très logique­ment posi­tion­nées, impos­sible de se perdre sur un Sledge. Tout à gauche se trouve la section navi­ga­tion, surmon­tée par un écran à cris­taux liquides bleu 2 × 16 carac­tères, brillam­ment rétroé­clairé et visible dans toutes les posi­tions. Heureu­se­ment, car le contraste et l’angle sont fixes. Il y a aussi 2 touches de navi­ga­tion, une touche Store (mais pas de Compare) et un pavé numé­rique bien­venu pour sélec­tion­ner en 3 pres­sions l’un des 999 programmes internes ; c’est dans cette section qu’on règle les para­mètres globaux de la machine (Global, Midi) et l’ar­pé­gia­teur (par programme).

Studiologic Sledge

Le reste de la façade est limpide, du style une fonc­tion/un bouton, avec de gauche à droite la section modu­la­tion (LFO), les 3 oscil­la­teurs, le mixeur, le filtre, l’am­pli et les 2 effets. Le mode de jeu/déclen­che­ment des enve­loppes (single/multi) et le glide sont égale­ment direc­te­ment acces­sibles. Les boutons pastilles sont gros et francs du collier, rien à redire de ce côté-là… les potards ont un axe en plas­tique fretté de métal ; l’axe ne présente aucun jeu, la fixa­tion sur la carte élec­tro­nique est parfaite ; le seul petit jeu exis­tant se situe entre l’axe et le bouton plas­tique emman­ché dessus. Les 4 plus gros potards, assi­gnés à des valeurs fines, offrent une résis­tance supé­rieure aux autres plus petits, bien vu !

En partie infé­rieure, on trouve les 2 molettes habi­tuelles pour le pitch et la modu­la­tion, cette dernière étant assi­gnable via la section éponyme. Leur réponse est très agréable (le pitch a un ressort costaud !), elles ne bougent pas de leur axe et leur écar­te­ment est pile-poil celui de notre grosse main pleine de doigts. Le clavier Fatar maison TP9S 61 touches sensibles à la vélo­cité et à la pres­sion est de très bonne qualité, dommage qu’il n’y ait aucune fonc­tion spéciale de clavier maître, avec zonage Midi, etc. Avec tout cela, on s’at­tend à une machine lourde, mais la coque tout en résine permet de conte­nir le poids à tout juste 8,3 kg avec une soli­dité exem­plaire. Sur ce point quali­ta­tif, le Sledge nous rappelle un peu les samplers E-mu II, Emax et Emu-III de notre jeunesse. Le panneau noir, quant à lui, est métal­lique, notre petit magnet de test « colle » bien dessus. Le Sledge est donc prédis­posé à aller s’ex­pri­mer sur scène !

Prise en main immé­diate

Studiologic Sledge

Dès qu’on bouge un potard, les valeurs stockées et en cours d’édi­tion du para­mètre sont reflé­tées immé­dia­te­ment à l’écran. Ce n’est pas le cas pour les boutons, mais ce n’est pas néces­saire, puisque soit ils sont lumi­neux, soit ils renvoient à une série de diodes indiquant la valeur en cours. Là où c’est plus gênant, c’est pour les 3 sélec­teurs d’oc­tave (en pieds), dont la mani­pu­la­tion ne produit aucun affi­chage de valeur : à revoir sur ce point dans un futur OS… Les diodes des LFO battent en cadence lorsqu’ils sont sélec­tion­nés, sauf pour le LFO assi­gné à la molette ou la pres­sion, bizarre là aussi. Les potards peuvent fonc­tion­ner en mode seuil (para­mètre modi­fié lorsque le potard passe physique­ment par la valeur stockée) ou saut (entrée en fonc­tion directe). Pour ceux qui veulent partir de zéro, le bouton Panel bascule le son tel que repré­senté par la posi­tion réelle des commandes, comme au bon vieux temps des synthés analo­giques à mémoires. Avec cette excel­lente ergo­no­mie, on n’aura pas trop besoin de se réfé­rer au manuel papier de prise en main (anglais/italien), ni au mode d’em­ploi livré sur CD (mais pas dispo­nible au moment de notre test).

Studiologic Sledge

Toute la connec­tique est rassem­blée sur le flanc gauche, avec un ancrage assez moyen au châs­sis comparé aux potards. Disons-le tout de suite, elle n’est pas aussi géné­reuse que la façade : une prise casque, 2 sorties jack stéréo (l’une pouvant être utili­sée en stéréo et l’autre en mono), 2 prises pour pédales (une de type inter­rup­teur simple et une de type contrô­leur continu), un duo d’en­trée/sortie Midi et un port USB (unique­ment pour les données Midi : émis­sion/récep­tion des commandes, dumps de programmes et mises à jour d’OS). En revanche, pas la moindre entrée audio, dommage ! L’in­ter­rup­teur marche/arrêt et la borne pour cordon secteur (petite fiche à 2 broches) sont situés à l’ar­rière. L’ali­men­ta­tion est interne et univer­selle 100–240V, merci !

Die Stimme seines Herrn

Studiologic Sledge

La mémoire interne du Sledge renferme 999 programmes, dont 100 remplis d’usine. De quoi faire ! Pour s’y retrou­ver, le Sledge permet la sélec­tion par caté­go­rie en pous­sant sur l’en­co­deur/sélec­teur situé à gauche de l’écran, on ne s’en plain­dra pas. Dommage que les numé­ros ne bouclent pas une fois arrivé à 999… Les programmes d’usine ne nous ont pas telle­ment embal­lés, pas très musi­caux et noyés pour la plupart dans une réverbe un peu enva­his­sante. Heureu­se­ment, on peut les éditer très rapi­de­ment ! À l’écoute, le Sledge a un son moderne, mais on peut s’ap­pro­cher de clas­siques vintage (cf. démo 80’s), avec une variété de timbres tout à fait inté­res­sante. Même s’il est dérivé du moteur du Blofeld, il semble plus pêchu, avec un niveau audio plus élevé et plus homo­gène. Des basses profondes, des nappes envoû­tantes avec table d’ondes, des poly­synths bien claquants, des ouver­tures de filtres géné­reuses et des strings tout à fait corrects. On arrive vite à se faire quelques sons un peu costauds type pianos élec­triques, balayages spec­traux, des voix synthé­tiques FM, des cloches et effets spéciaux avec inter­ac­tions d’os­cil­la­teurs et tables d’ondes. On appré­cie égale­ment la variété des diffé­rents modes du filtre, tant qu’on ne pousse pas trop la réso­nance qui peut satu­rer bruta­le­ment le signal et siffler une fois le filtre entré en auto-oscil­la­tion.

Côté alia­sing, le Sledge s’en sort vrai­ment bien, même très haut. Nous avons fait quelques démos avec des ondes simples et un seul oscil­la­teur, ça monte sans bron­cher. Il n’échappe toute­fois pas à la règle numé­rique, car lorsqu’on utilise les inter­mo­du­la­tions d’os­cil­la­teurs (FM) au-delà d’une certaine limite, ça balance des arte­facts et gargouillis métal­liques en tessi­ture très supé­rieure. Remarque impor­tante, avec l’OS 1.0 initia­le­ment testé, nous avions noté un certain nombre de compor­te­ments étranges des commandes, qui avaient tendance à géné­rer parfois des modu­la­tions inat­ten­dues ou extrêmes, voire des plan­tages : la plupart de ces problèmes ont été réglés en une minute, après instal­la­tion de l’OS 1.1 dispo­nible depuis peu ; ceci dit, en jouant en USB avec des CC, nous l’avons fait plan­ter : les commandes ne répondent plus, ni les chan­ge­ments de programme, le Sledge joue le dernier son édité ; il faut alors le reboo­ter, ce qui prend une secon­de… souhai­tons que le prochain OS règle tout cela !

Synth­wal­ker 80\'s sync
00:0000:30
  • Synth­wal­ker 80\'s sync 00:30
  • Synth­wal­ker 80\'s strings SW+cho­rus 00:26
  • Synth­wal­ker 80\'s strings PWM 00:20
  • Synth­wal­ker 80\'s OB pad 00:14
  • Synth­wal­ker 80\'s filter­pad 00:19
  • Synth­wal­ker 80\'s brass 00:19
  • Synth­wal­ker 80\'s attack 00:19
  • Synth­wal­ker 80\'s 1999 pad 00:19
  • Solo 1SQ 00:39
  • Solo 1SW 00:50
  • Solo 3SQ 00:23
  • Pad WT 00:39
  • Pad LP res 00:40
  • Pad dark 00:33
  • Organ 1WT only 01:07
  • Noise winds HP&LP 01:14
  • Noise Of Art 00:29
  • FM vocal 00:29
  • FM maxi­brute 00:57
  • Bass Q&drive 00:49
  • Bass LP 00:24
  • Bass funk 00:23
 

Moteur bridé

Studiologic Sledge

Nous avons décou­vert une excel­lente nouvelle, la poly­pho­nie du Sledge est de 16 voix et non de 8 comme spéci­fié un peu partout ; contact pris auprès du construc­teur, le code a été opti­misé en cours de déve­lop­pe­ment, on applau­dit des 2 mains ! Pour chacun des 3 oscil­la­teurs, on peut régler l’oc­tave (1 à 64 pieds, très géné­reux) et le demi-ton (+ ou – 12). Les oscil­la­teurs 2 et 3 disposent d’un désac­cord fin, permet­tant d’épais­sir le son. Côté synthèses, on a un mélange de tables d’ondes et de modé­li­sa­tion analo­gique. Le Sledge reprend les 66 tables à 64 ondes 16 bits du Blofeld, mais seul le premier oscil­la­teur peut en faire usage.

Au menu de ces tables, reprises en partie des PPG Wave d’an­tan, on trouve des réso­nances, des impul­sions à largeur variable, des formants de voix, des orgues, des cloches et des balayages spec­traux plus ou moins doux. L’in­dex de lecture est modi­fiable et modu­lable par les LFO, mais pas le carac­tère (notam­ment la quan­tité d’alia­sing produit). Les autres formes d’ondes modé­li­sées, dispo­nibles pour tous les oscil­la­teurs, sont les clas­siques dents de scie, triangle, sinus et impul­sion à largeur variable modu­lable par les LFO.

Seule­ment mono­tim­bral !

Si le Blofeld, dont est tiré le moteur sonore du Sledge, est multi­tim­bral, il n’en est hélas pas du tout le cas pour le Sledge. C’est une grosse décep­tion, un clavier de cette dimen­sion avec cette poly­pho­nie aurait mérité au mini­mum les modes split/dual. Le construc­teur ne se prononce pas sur une éven­tuelle évolu­tion hard­ware/soft­ware dans ce domaine. D’ailleurs la façade ne comprend pas actuel­le­ment de commandes qui pour­raient abon­der dans ce sens, les boutons « Single » et « Multiple » étant dédiés au mode de déclen­che­ment des voix.

Les oscil­la­teurs peuvent inter­agir de diffé­rentes manières, permet­tant d’em­bel­lir le contenu harmo­nique des ondes de base : synchro de l’os­cil­la­teur 2 par l’os­cil­la­teur 3 et modu­la­tion de fréquence des oscil­la­teurs 2 et 3 par l’os­cil­la­teur 1 (type modu­la­tion en anneau). La FM n’est dispo­nible que lorsque les ondes des oscil­la­teurs 2 et 3 sont de type sinus ou triangle ; la quan­tité de FM se règle avec les mêmes potards que ceux assi­gnés à la largeur d’im­pul­sion lorsque les ondes des oscil­la­teurs 2 ou 3 sont de type pulse. Cela veut dire que la quan­tité de FM est modu­lable avec les LFO, cool ! Le signal des 3 oscil­la­teurs passe ensuite dans la section Mixer, où chacun dispose d’une touche d’ac­ti­va­tion et d’un potard de niveau ; c’est là qu’entre en scène le géné­ra­teur de bruit (blanc ou rose), avec ses propres commandes d’ac­ti­va­tion et de niveau. Astuce bien vue, couper un oscil­la­teur l’en­lève certes du signal audio, mais ne l’em­pêche pas d’en modu­ler un autre (très utile en FM, par exemple).

Filtre multi­mode

Studiologic Sledge

Le Sledge est équipé d’un filtre multi­mode réso­nant fonc­tion­nant en 2 ou 4 pôles, avec les modes LP, BP, HP. La fréquence de coupure FC travaille sur une plage de 10 Hz à 18 kHz, d’après la séri­gra­phie. En bas, ça coupe net ! La commande de FC est deve­nue plus fluide avec l’OS 1.1, on entend toute­fois encore un peu la quan­ti­sa­tion à réso­nance élevée, à chacun des 128 pas de réso­lu­tion. De même, la quan­tité de modu­la­tion de l’en­ve­loppe de FC (bipo­laire) est trop discrète, au mauvais sens du terme, c’est-à-dire que la quan­ti­sa­tion est trop audible. Assez agres­sif sur les fréquences élevées, le filtre devient beau­coup plus agréable dès qu’on taille le son plus fran­che­ment, quelle que soit la pente. Il entre en auto-oscil­la­tion quand on approche 80 % de réso­nance. Il est alors criard et instable, les niveaux audio sont mal maîtri­sés, avec un boost trop marqué. Pour modu­ler la FC, on dispose d’un suivi de clavier réglable avec un potard dédié et d’une enve­loppe ADSR à modu­la­tion bipo­laire. Celle-ci est claquante à souhait, bravo ! Le Drive est censé appor­ter de la distor­sion en réinjec­tant le signal sortant du filtre à son entrée. Cette fonc­tion nous a un peu déçus, appor­tant un effet métal­lique plutôt que gras sur la majo­rité des sons. Utili­sable surtout en effets spéciaux…

On perd donc l’ar­chi­tec­ture puis­sante du Blofeld, avec ses deux filtres et ses routages indé­pen­dants des sources. Mais on pleure surtout l’ab­sence de modé­li­sa­tion du filtre PPG (circuit SSM2044), notre préfé­rée sur le Blofeld, avec une musi­ca­lité et une maîtrise de la réso­nance très supé­rieures aux autres. Chose pas trop grave, mais un peu navrante, le manuel de prise en main fait une allu­sion au Comb Filter, repom­pant texto le manuel du Blofeld, qui lui, possède bien ce mode de filtrage, passons… En sortie de filtre, le signal passe par la section Ampli­fier, avec son enve­loppe ADSR dédiée tout aussi percu­tante que sa congé­nère assi­gnée au filtre. Aucun doute, ça peut claquer comme on aime sur le Sledge ! Enfin, un potard dédié permet de régler l’ac­tion de la dyna­mique de frappe sur la quan­tité de modu­la­tion de l’en­ve­loppe de filtre et sur le volume sonore, suivant la courbe program­mée en mode Global. On aurait aimé pouvoir direc­te­ment contrô­ler la FC, qui plus est indé­pen­dam­ment du volume. 

Triple LFO

Studiologic Sledge

Le Sledge offre une section modu­la­tion sous la forme de 3 LFO, dont un est contrôlé par la molette éponyme (comme sur le Prophet-5). Une fois le LFO à éditer choisi, on défi­nit direc­te­ment sa vitesse, sa profon­deur de modu­la­tion (bipo­laire), sa forme d’onde et sa desti­na­tion. Cette opéra­tion est immé­diate, toutes les commandes étant direc­te­ment acces­sibles, mais avec un seul jeu pour tous les LFO. Les formes d’onde sont peu nombreuses, mais bien choi­sies : sinus, triangle, carrée, dent de scie, aléa­toire et rampe ; cette dernière permet une modu­la­tion linéaire unique (non cyclique) entre 2 valeurs, idéal pour créer des balayages de synchro d’os­cil­la­teurs par auto­bend d’un seul oscil­la­teur, aucune enve­loppe ne pouvant leur être assi­gnée (cf. exemple audio 80’s Sync). Pour les ondes pério­diques, le cycle est de type free running (il ne redé­marre pas à chaque note). La vitesse opère de quasi immo­bile jusqu’aux niveaux audio, avec des surcharges désa­gréables (très trash) à vitesse + modu­la­tion élevées. Les LFO ne peuvent hélas pas se synchro­ni­ser à l’ar­pé­gia­teur ou à une horloge quel­conque, mais le construc­teur s’est montré ouvert à une évolu­tion de l’OS en ce sens quand nous l’avons solli­cité. Les desti­na­tions concernent les oscil­la­teurs (1, 1+2, 1+2+3, 2+3, 3), la largeur d’im­pul­sion des ondes pulse, l’in­dex de table d’ondes du premier oscil­la­teur ou la FM, la coupure du filtre et le volume. Les réglages faits pour le LFO de la molette de modu­la­tion sont réper­cu­tés tels quels à l’af­ter­touch de clavier.

Par rapport au Blofeld, on perd donc un certain nombre de fonc­tions clés des LFO : synchro Midi, départ de cycle, fondu, phase, suivi de clavier… de même, on déplore le fait que les desti­na­tions ne soient pas multiples (hormis les oscil­la­teurs). On a donc globa­le­ment affaire à l’es­sen­tiel concer­nant les modu­la­tions. La superbe matrice de modu­la­tions et les fonc­tions mathé­ma­tiques du Blofeld sont passées à la trappe. Il s’agit bien d’un choix déli­béré de se concen­trer sur l’es­sen­tiel pour main­te­nir la spon­ta­néité, sans menu local pour les para­mètres de synthèse (comme sur les Virus / Super­nova / Q / Andro­meda). Termi­nons ce tour d’ho­ri­zon par la fonc­tion glide, permet­tant une fois acti­vée d’in­tro­duire du porta­mento à vitesse program­mable, entre les notes liées, suivant le mode de jeu (mono ou poly­pho­nique).

Arpé­gia­teur inside

Studiologic Sledge

Les concep­teurs du Sledge ont inté­gré un petit arpé­gia­teur, dérivé de celui du Blofeld. Il peut fonc­tion­ner on mode déclen­ché ou continu (Latch) sur une plage de 1 à 5 octaves, selon 4 direc­tions (haut, bas, alterné haut et alterné bas – mais pas de mode aléa­toire). On peut aussi régler l’ordre de tri des notes (comme joué, inversé, de haut en bas, de bas en haut) et la durée des notes arpé­gées (sorte de Gate). L’ar­pé­gia­teur possède son tempo interne (40–300) ou Midi/USB (option de synchro­ni­sa­tion à défi­nir en mode Global), avec possi­bi­lité de choi­sir diffé­rentes divi­sions tempo­relles (de 1/96 à 64 mesures, en passant par les trio­lets et les notes poin­tées). Les réglages ainsi effec­tués sont mémo­ri­sés avec chaque programme. On souhaite vive­ment qu’une mise à jour d’OS vienne un peu muscler cette section, avec plus de motifs, un mode aléa­toire et pourquoi pas un mode séquen­ceur « façon analo­gique » program­mable.

Arp filter w DDL
00:0001:32
  • Arp filter w DDL 01:32
  • Arp filter SQ 01:11
  • Arp filter fiesta 01:33

Effets secon­daires

Le Sledge hérite d’une partie des effets du Blofeld : un effet chorus stéréo ou phaser ou flan­ger et un effet délai stéréo ou réverbe stéréo. Disons-le tout de suite, ils sont un peu déce­vants en qualité et quan­tité. Les réglages sont basiques de chez basique : une fois opté pour le chorus, le phaser ou le flan­ger, on en règle la vitesse et la profon­deur ; il n’y a donc pas de feed­back pour les deux derniers. De même une fois choisi le délai ou la réverbe, on para­mètre le temps et le niveau du signal traité et c’est tout ! Acti­ver un effet peut produire un clic désa­gréable et un boost de volume ; et comme il n’y a pas de volume final program­mable par son, il faut tout homo­gé­néi­ser au niveau de la section mixeur.

Studiologic Sledge

Pour ce qui est de la qualité, le son est très métal­lique, que ce soit sur les flan­ger/phaser qui manquent de grain, ou sur la réverbe dont le bouclage est trop marqué ; comme on ne peut pas atté­nuer les hautes fréquences, elle est diffi­cile à utili­ser telle quelle ; de plus, il n’y a qu’un algo­rithme, une pièce avec cross modu­la­tions. Quant au (cross) délai, par ailleurs très utile, le fait de bouger le potard de temps créé des clicks et autres inter­rup­tions désa­gréables dans le son, comme si le proces­seur peinait à recal­cu­ler l’ef­fet. Fina­le­ment, seul le chorus sort du lot, élar­gis­sant le son très utile­ment, mais boos­tant lui aussi les niveaux. Une petite section un peu en deçà, mais parfois utile si on l’uti­lise avec parci­mo­nie.

Expres­sion directe !

En résumé, le Sledge est une incar­na­tion très simpli­fiée du moteur sonore du Blofeld, mais avec un grain somme toute diffé­rent – plus présent et plus inci­sif, dans une présen­ta­tion de luxe. Il est rare d’avoir des commandes aussi larges, aussi logique­ment placées sur une façade aussi géné­reuse dans cette gamme de prix. Voici l’un des synthés les plus agréables à program­mer et à jouer. Ajou­tons à cela une construc­tion soignée et on a là un instru­ment de musique qui invite immé­dia­te­ment à la mani­pu­la­tion dans tous les lieux où on produit de la musique élec­tro­nique. La ques­tion main­te­nant est de savoir si on accepte de renon­cer à la puis­sance du Blofeld, comme les 2 tables d’ondes simul­ta­nées, les 2 filtres routables, la matrice de modu­la­tions surpuis­sante ou l’im­port de samples… sans parler de la multi­tim­bra­lité ! Autre­ment dit, certains ne trou­ve­ront pas leur compte avec ce petit moteur dans cette magni­fique carros­se­rie. Au final, le Sledge s’adresse aux musi­ciens qui mettent la prio­rité abso­lue sur l’ef­fi­ca­cité dans la program­ma­tion, le confort dans le jeu ou la perfor­mance live. Bref, le plai­sir de s’ex­pri­mer !

Télé­char­gez les fichiers sonores.

Notre avis : 7/10

  • Panneau de commandes hyper confortable
  • Ergonomie exceptionnelle
  • Clavier généreux et très agréable V+AT
  • Instrument solide et léger
  • Polyphonie 16 voix confortable
  • Synthèse mixte tables d’ondes + VA
  • Interactions entre oscillateurs
  • Qualité sonore
  • Variété des timbres
  • Enveloppes qui claquent bien
  • LFO très rapides (niveaux audio)
  • Seulement monotimbral
  • Un seul oscillateur à tables d’ondes
  • Un seul filtre, sans la modélisation PPG
  • Modulations limitées aux LFO
  • Effets simplistes
  • Pas de fonction de clavier de commande
  • Pas d’entrée audio
  • Quelques plantages sur l’OS 1.1

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