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Test de l’Iridium Keyboard de Waldorf - Puissance bien contrôlée

9/10
Award Valeur sûre 2022
2022
Valeur sûre
Award

Déclinaison entièrement numérique du fabuleux Quantum, l’Iridium Keyboard se présente sous la forme d’un synthé relativement compact doté d’un clavier à pression polyphonique. Cocktail détonant ?

Test de l’Iridium Keyboard de Waldorf : Puissance bien contrôlée

Présenté pour la première fois lors de la Musik­messe 2017, le Quan­tum est un fantas­tique synthé hybride, utili­sant simul­ta­né­ment plusieurs moteurs de synthèse, pour certains clas­siques, pour d’autres inédits, à travers une inter­face utili­sa­teur somp­tueuse et une cosmé­tique luxueuse. Il fait partie des synthés ultra élitistes de la marque, après le Wave et le Q+. Mais l’uti­li­sa­tion de véri­tables filtres analo­giques crée un goulot d’étran­gle­ment (en passe d’être contourné), limi­tant la poly­pho­nie à 8 voix. Si la marque a promis de tout faire pour lever cette contrainte en contour­nant la partie analo­gique, elle a en paral­lèle déve­loppé l’Iri­dium en 2020, une version entiè­re­ment numé­rique qui peut se targuer de produire 16 voix en toute circons­tance. Il vient tout juste d’être décliné en version clavier, qui plus est à pres­sion poly­pho­nique, sorte de pied de nez au grand frère. Waldorf nous a genti­ment prêté l’un des premiers exem­plaires pour un test complet…

 

Pres­sion poly­pho­nique

L’Iri­dium Keyboard reprend le même excellent niveau de fini­tion que sa version module : coque métal­lique anthra­cite, grand écran tactile couleur bien centré à réponse parfaite, poten­tio­mètres soli­de­ment ancrés, enco­deurs francs, connec­tique vissée. Le Quan­tum reste toute­fois un cran au-dessus, dans la hiérar­chie du luxe. Le synthé est compact, avec 85 × 36 × 11 cm pour 12 kg, ce que les musi­ciens itiné­rants ou contraints en espace appré­cie­ront. Les commandes, globa­le­ment moins nombreuses que sur le Quan­tum, sont logique­ment arran­gées par section : oscil­la­teurs et mixeur à gauche de l’écran, filtres, proces­seur de signal, enve­loppes, LFO et effets à droite.
Iridium Keyboard_2tof 02.JPGÀ gauche du clavier, on trouve les deux molettes habi­tuelles, deux touches de trans­po­si­tion par octave (+/-3), des touches de fonc­tions directes (accord, mono, séquen­ceur/arpé­gia­teur, main­tien) et 6 touches macro assi­gnables — hélas globa­le­ment — à certaines fonc­tions (glide, trans­po­si­tion, hauteur, accor­dage, enre­gis­tre­ment audio, mode programme, saut vers un menu…). Au total, on dénombre 47 poten­tio­mètres, 13 enco­deurs-pous­soirs et 45 touches rétroé­clai­rées. Le clavier est l’un des atouts indé­niables de l’Iri­dium Keyboard : il s’agit d’un nouveau modèle Fatar TP/8SK à 49 touches, sensible à la vélo­cité et à la pres­sion poly­pho­nique. Il répond parfai­te­ment et permet une expres­si­vité bien supé­rieure au Quan­tum, il n’y a pas photo. L’Iri­dium Keyboard intègre égale­ment la compa­ti­bi­lité MPE. Par contre, 4 octaves, c’est trop juste pour un synthé poly­pho­nique capable de jouer deux timbres sépa­rés, on aurait préféré en avoir une de plus.

Ergo­no­mie excep­tion­nelle

L’er­go­no­mie est excep­tion­nelle sur tous les plans : édition directe, choix des modules à éditer (au-dessus de l’écran), char­ge­ment/sauve­garde de Presets dans chaque module, édition contex­tuelle (6 enco­deurs), affi­chage de la valeur stockée/éditée du para­mètre en cours, retour à la valeur stockée/initiale de tout para­mètre, excel­lente réac­ti­vité de l’écran (sélec­tion, tirer-dépla­cer), graphismes magni­fiques (vibra­tion des ondes, tables d’ondes en 3D, grains mobiles, algo­rithmes FM, routage des modules, courbes de filtrage super­po­sées, enve­loppes dyna­miques avec suivi des voix, mouve­ments du séquen­ceur en temps réel…). On perd toute­fois les diodes témoins arc-en-ciel faci­li­tant l’as­si­gna­tion des poten­tio­mètres, si péda­go­giques sur le Quan­tum. Et toujours pas de mode manuel ou de fonc­tion de compa­rai­son.
Iridium Keyboard_2tof 11.JPGLa connec­tique est vissée ou sertie au panneau arrière : sortie casque (jack 6,35) avec mini-poten­tio­mètre de volume, sorties audio stéréo (jacks 6,35 TS), entrées audio stéréo (jacks 6,35 TS pour échan­tillon­ner un signal ou le trai­ter via le moteur granu­laire, les filtres ou les effets), prises pour pédales (main­tien et conti­nue assi­gnable), 8 prises mini-jack (4 entrées CV, entrée Gate, entrée « start » pour l’ar­pé­gia­teur ou le séquen­ceur, entrée/sortie horloge), prise USB vers ordi­na­teur (Midi unique­ment, hélas !), prise USB vers contrô­leur, connec­teur pour carte micro-SD (programmes, échan­tillons, oscil­la­teurs, tables d’ondes, tables Midi, système), trio Midi DIN et borne type DIN pour adap­ta­teur secteur externe 12V/3A (argh !).

Maîtrise numé­rique

Au bout d’une quin­zaine de secondes, l’Iri­dium Keyboard nous donne accès à ses milliers de programmes. De nombreux sont déjà préchar­gés en usine (pas loin de 1.800), dont certains nouveaux tirent parti du clavier à pres­sion poly­pho­nique. Ils ont été déve­lop­pés par des poin­tures (Kurt Ader, Richard Devine, Matt John­son, Howard Scarr… et notre ami CO5MA, bravo à lui, une belle recon­nais­sance de son travail !). On peut sélec­tion­ner les sons par numéro, banque, auteur et 4 attri­buts au choix, mémo­ri­sables au moment de la sauve­garde des sons. Pour un rappel direct, par exemple en situa­tion live, on peut orga­ni­ser ses programmes en favo­ris (6 onglets de 20 sons). Une fonc­tion permet, au char­ge­ment, d’ini­tia­li­ser un programme complet ou l’une des deux couches sonores que peut conte­nir un programme. Les poten­tio­mètres peuvent répondre dans les modes saut/seuil/rela­tif. On appré­cie leur préci­sion et les trois niveaux de réso­lu­tion propo­sés pour chaque para­mètre continu. Les commandes en façade trans­mettent des CC Midi et sont faci­le­ment assi­gnables à une source de modu­la­tion, nous y revien­drons. De même dans les menus, en main­te­nant le para­mètre voulu, ce qui ouvre une boite de dialogue permet­tant l’as­si­gna­tion.
Iridium Keyboard_2tof 08.JPGLa qualité sonore de l’Iri­dium Keyboard est du même niveau que le Quan­tum : gros niveaux de sortie, large bande passante, stéréo ample. Les sons sont cris­tal­lins, cise­lés, précis. Nous avons appré­cié les textures évolu­tives façon PPG, les ensembles de chœurs atmo­sphé­riques, les ambiances bien planantes, les diffé­rentes percus­sions modé­li­sées, les tubes souf­flés éthé­rés et les effets spéciaux en tout genre. Un synthé typique­ment doué pour la musique Ambient et l’illus­tra­tion sonore. On en sort aussi quelques sons poly­pho­niques type VA, mais l’Iri­dium Keyboard n’a pas l’épais­seur ni les fluc­tua­tions natu­relles des synthés analo­giques poly­pho­niques, ni le punch d’un mono. Il ne satis­fera donc pas les dogma­tiques sectaires de l’ana­lo­gique vintage, bien évidem­ment ! Par contre, il se mélan­gera très bien avec des sons denses, leur appor­tant du tran­chant ou des fluc­tua­tions subtiles dans les fréquences moins couvertes par ces derniers.

Iridium Keyboard_1audio 01 Mega Saws
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  • Iridium Keyboard_1audio 01 Mega Saws00:18
  • Iridium Keyboard_1audio 02 Forman­tic Choir00:32
  • Iridium Keyboard_1audio 03 Poly Pres­sure01:14
  • Iridium Keyboard_1audio 04 Tribute 2Gior­gio01:42
  • Iridium Keyboard_1audio 05 Modu­la­ted Split01:18
  • Iridium Keyboard_1audio 06 Reso­na­tor Whis­per01:47
  • Iridium Keyboard_1audio 07 Bed & Bottle00:52
  • Iridium Keyboard_1audio 08 Multi Synthe­sis00:59
  • Iridium Keyboard_1audio 09 Two Syncs00:35
  • Iridium Keyboard_1audio 10 Adios Split00:58

 

Arbo­res­cence géné­rale

Iridium Keyboard_2tof 19.JPGL’Iri­dium Keyboard est un synthé numé­rique bitim­bral poly­pho­nique 16 voix. Chaque programme comprend deux couches sonores, que l’on peut jouer indi­vi­duel­le­ment, de part et d’autre d’un point de sépa­ra­tion program­mable ou empi­lées. Pour chaque couche, on peut régler le volume, le pano­ra­mique, la vélo­cité sur le volume, le gain de l’en­trée audio, le routage de l’en­trée audio (vers la sortie, les filtres ou les effets de la couche) et le mode unis­son (nombre de voix, désac­cor­dage, largeur stéréo, délai). On ne peut éditer qu’une couche à la fois, les touches « Layer 1 » et « Layer 2 » étant exclu­sives. En sépa­ra­tion, on défi­nit le nombre de voix et la tessi­ture de chaque couche, ce qui permet de créer des chevau­che­ments ; en empi­lage, la poly­pho­nie tombe logique­ment à huit voix, ce qui reste confor­table pour ce type de son.
Pour chaque voix, on trouve 3 oscil­la­teurs, 2 filtres en paral­lèle (= filtre double), un proces­seur de signal et un ampli, ainsi qu’un géné­ra­teur de modu­la­tions complexes, 6 enve­loppes, 6 LFO et une matrice de modu­la­tion. Chaque oscil­la­teur offre le choix entre cinq types de synthèse : tables d’ondes, formes d’ondes, parti­cules, réso­na­teur ou noyau. On dispose de certaines commandes directes, le reste se faisant dans les menus, après sélec­tion du module à éditer au-dessus de l’écran. On peut régler diffé­rents para­mètres en fonc­tion du moteur sélec­tionné (voir ci-après) et de la hauteur de l’os­cil­la­teur (octave/demi-ton, centième). On passe par le menu pour régler le suivi de clavier sur la hauteur (bipo­laire), le volume (préci­sion normale, fine ou super­fine), le pano­ra­mique (idem), la desti­na­tion de l’os­cil­la­teur (filtre double, proces­seur de signal, ampli, avec balance entre filtres par paliers de 5 %), le volume des modu­la­tions en anneau (1×2 et 2×3), la quan­tité de pitch­bend et la varia­tion de hauteur (simu­la­tion des fluc­tua­tions des oscil­la­teurs analo­giques). Les autres para­mètres dépendent du moteur de synthèse. Au plan global, on peut choi­sir un tempé­ra­ment parmi une longue liste de Presets ou program­mer jusqu’à 8 tempé­ra­ments utili­sa­teurs, sympa pour les adeptes des gammes micro­to­nales.

Tables d’ondes

Iridium Keyboard_2tof 07.JPGLe premier type d’os­cil­la­teur est la table d’ondes, spécia­lité de la maison Waldorf depuis l’ori­gine, repre­nant le flam­beau de PPG. Cela consiste à lire des formes d’ondes courtes enchaî­nées, avec tran­si­tion plus ou moins douce, en modu­lant la posi­tion de lecture par diffé­rentes sources pour créer des évolu­tions spec­trales riches. On peut ainsi jouer des accords parfai­te­ment synchro­ni­sés ou complè­te­ment barrés, suivant les sources de modu­la­tion choi­sies. Les commandes directes permettent de régler la trans­po­si­tion du spectre sonore, le niveau de bruit, le point de lecture initial dans la table, la satu­ra­tion et la modu­la­tion cyclique de lecture. C’est d’ailleurs surpre­nant qu’on ne puisse pas chan­ger de table d’onde direc­te­ment en façade, ce que Waldorf a depuis réglé sur le M en le dotant de doubles enco­deurs pour sélec­tion­ner la table et le point de lecture.
C’est donc via le menu qu’on choi­sit la table d’ondes, parmi les 84 tables d’usine (de 14 à 380 ondes envi­ron) et les très nombreuses tables qu’on ne manquera pas de fabriquer. Ensuite, on règle la posi­tion initiale de lecture dans la table, la phase initiale, le contenu spec­tral (trans­po­si­tion du contenu harmo­nique), la brillance, le suivi de clavier assi­gné au contenu spec­tral, le mode de dépla­ce­ment cyclique dans la table (cycle par voix, cycle global, synchro au tempo, coup unique, ping­pong par voix, ping­pong global), la qualité (propre, dure ou sale, pour simu­ler l’alia­sing des synthés vintage PPG et Waldorf), le type d’in­ter­po­la­tion entre les ondes (avec ou sans fondu), le lissage de balayage (lisse ou granu­leux), la satu­ra­tion (drive, gain) et la vitesse de dépla­ce­ment cyclique en lecture de la table (posi­tive ou néga­tive). L’écran repré­sente en 3D le spectre de la table d’onde, dans lequel on se balade en chan­geant la posi­tion initiale, magni­fique ! Le synthé offre aussi une boite à outils pour créer puis expor­ter des tables d’ondes. Par exemple, resyn­thé­ti­ser en table d’ondes une phrase tapée au clavier, ou analy­ser un fichier audio importé, ou encore créer une table de huit ondes à cycle court à partir d’un extrait audio WAV/AIFF, avec un maxi­mum de 1024 samples, ou enfin conver­tir un fichier WAV/AIFF en table d’ondes à période constante (entre 64 et 4096 samples). Les tables peuvent être impor­tées/expor­tées avec le lecteur micro-SD. Bravo pour cet éditeur inté­gré !

Formes d’ondes

Iridium Keyboard_2tof 09.JPGCe deuxième type d’os­cil­la­teur est capable d’em­pi­ler jusqu’à 8 formes d’ondes sans perte de poly­pho­nie. En façade, on défi­nit le nombre d’ondes empi­lées (les valeurs déci­males repré­sentent des volumes inter­mé­diaires), leur désac­cor­dage, la forme d’onde de base (dent de scie, sinus, triangle, impul­sion variable, bruit rose ou bruit blanc), le contenu harmo­nique et la quan­tité de synchro avec un oscil­la­teur maître virtuel (ce qui évite de consom­mer un autre géné­ra­teur sonore). Le contenu harmo­nique varie suivant la forme d’onde : avec la dent de scie, on passe progres­si­ve­ment d’une double dent de scie à une simple dent de scie, puis à une onde carrée ; avec le sinus, on passe d’une rampe en pente douce à un sinus, puis à une dent de scie adou­cie ; avec le triangle, on passe d’une rampe à un triangle, puis à une dent de scie ; avec l’im­pul­sion, on règle la largeur d’im­pul­sion de quasi 0 à quasi 100 % ; enfin avec les deux bruits, on passe d’un bruit filtré à un bruit non filtré, puis à un bruit à hauteur variable.
Toujours très soigné, l’édi­teur central affiche l’onde résul­tante en temps réel, au fur et à mesure qu’on la façonne, c’est très péda­go­gique. Via le menu, on accède à des para­mètres supplé­men­taires : largeur stéréo des ondes empi­lées, désac­cor­dage par demi-ton et par paire d’ondes (1–5, 2–6, 3–7, 4–8) et phase de l’os­cil­la­teur (oscil­la­tion libre ou début de phase forcé à chaque déclen­che­ment de note). On peut aussi char­ger, nommer et sauve­gar­der des ondes dites « Presets », comme avec les tables d’ondes. Voici un moteur très élaboré, qui encore une fois ne se contente pas d’imi­ter l’exis­tant.

Parti­cules fines

Iridium Keyboard_2tof 05.JPGLe troi­sième type d’os­cil­la­teur consiste à mani­pu­ler les échan­tillons, multié­chan­tillons ou flux audio. Il peut fonc­tion­ner en lecture de samples clas­sique, resyn­thèse granu­laire ou synthèse granu­laire live (trai­te­ment direct d’un signal externe). Les échan­tillons proviennent de la mémoire interne, de la carte micro-SD, de captures faites à partir de la machine ou de l’en­trée audio. On peut éditer les échan­tillons comme en mode Global (voir enca­dré). On peut aussi les assem­bler en multi­samples, pour les lire simple­ment ou les resyn­thé­ti­ser via le mode granu­laire. Au menu : choix de l’échan­tillon, hauteur, tessi­ture, fenêtre de vélo­cité. Si on donne à plusieurs échan­tillons la même tessi­ture et la même vélo­cité, on peut alors les alter­ner suivant diffé­rentes règles : ordre crois­sant, ordre décrois­sant, ping­pong, aléa­toi­re… la concur­rence ferait bien de s’en inspi­rer !
En mode granu­laire, les samples, multi­samples ou flux audio sont décou­pés en flux de grains. À partir de la façade, on peut éditer le nombre de flux de grains (1 à 8), le désac­cor­dage des flux, le point de départ de lecture de l’échan­tillon, la longueur des grains (jusqu’à 250 ms) et la vitesse d’os­cil­la­tion de lecture (en avant ou en arrière). Via le menu, en mode granu­laire, on accède à d’autres para­mètres : point de départ aléa­toire, Gate (densité des grains), agita­tion (action aléa­toire sur la longueur et la densité des grains), mode de lecture (continu, coup unique, ping­pong, global — tout cela modi­fiable en temps réel sans avoir à redé­clen­cher le son), attaque d’en­ve­loppe, déclin d’en­ve­loppe et largeur stéréo. On peut aussi jouer sur la hauteur des grains : disper­sion par rapport à la hauteur centrale, mode de disper­sion (diffé­rentes règles dont certaines aléa­toires ou fixées par demi-ton…). Là encore, on peut char­ger/sauve­gar­der des Presets. L’af­fi­cheur est une nouvelle fois très didac­tique pour comprendre ce que l’on fait et comment cela agit sur les échan­tillons. Un moteur de synthèse réussi et peu banal.

Réso­na­teur physique

Iridium Keyboard_2tof 14.JPGQuatrième type d’os­cil­la­teur, le réso­na­teur asso­cie une exci­ta­tion (bruit court, échan­tillon ou multi­sample) et un corps de réso­nance (banque de filtres passe-bande). En façade, on peut direc­te­ment régler le nombre de répé­ti­tions de l’ex­ci­ta­tion, l’es­pa­ce­ment des partiels, la tona­lité (filtrage ou accen­tua­tion des partiels), la nature de l’ex­ci­ta­tion (d’une impul­sion pour simu­ler une frappe, à un bruit court pour simu­ler un souffle) et la réso­nance des partiels (durée). L’écran affiche le spectre obtenu en temps réel sous forme de série harmo­nique. Via le menu, on peut régler la quan­tité de partiels accen­tués (passage d’un son boisé à un son métal­lique), la brillance (rapport entre les harmo­niques basses et hautes), l’en­ve­loppe d’ex­ci­ta­tion (AD), l’ac­cé­lé­ra­tion des répé­ti­tions (par exemple pour simu­ler une bille rebon­dis­sante qui finit par s’im­mo­bi­li­ser), la balance de filtrage des partiels, le filtrage des hautes fréquences (entre l’ex­ci­ta­tion et la banque de filtres), la largeur stéréo et le renfort de la fonda­men­tale. Comme toujours, il existe une banque de Presets char­geables et éditables pour créer ses propres réso­na­teurs.
Au sein de l’os­cil­la­teur de type réso­na­teur, comme dans le moteur à parti­cules, on peut éditer des échan­tillons et les assem­bler en multi­samples, pour les utili­ser ensuite comme signal d’ex­ci­ta­tion. La seule diffé­rence ici est qu’il n’y a qu’un mode d’al­ter­nance pour les samples ayant la même tessi­ture et la même fenêtre de vélo­cité. Les sons obte­nus avec ce type d’os­cil­la­teur varient entre les percus­sions bois, les percus­sions métal­liques, les tubes souf­flés, les bruits de ruis­sel­le­ment… Un oscil­la­teur qui ne demande qu’à être exploré, permet­tant des sons inha­bi­tuels, tantôt orga­niques, tantôt acous­tiques.

Noyaux atomiques

Iridium Keyboard_2tof 32.JPGEnfin, l’Iri­dium Keyboard offre un cinquième type d’os­cil­la­teur, basé sur la synthèse à noyaux, comprendre par là une orga­ni­sa­tion atomique de diffé­rentes sources sonores. On dispose de 6 noyaux (mini-oscil­la­teurs) combi­nables et inter­mo­du­lables dans l’au­dio. Il y a deux niveaux d’édi­tion : Template, pour aller vite en utili­sant les cinq poten­tio­mètres en façade dans la section oscil­la­teur, qui du coup deviennent contex­tuels en fonc­tion du gaba­rit choisi. L’écran affiche alors une page avec les para­mètres assi­gnés, que l’on peut alors modi­fier, pour sauve­gar­der nos propres gaba­rits. On peut donc utili­ser ce mode en restant en surface et ne jamais se perdre.
Le second niveau d’édi­tion, fort juste­ment appelé « Edit », permet quant à lui d’en­trer dans l’in­fi­ni­ment petit. On peut arran­ger les 6 noyaux en algo­rithmes (façon DX7), avec 3 sources de modu­la­tion par noyau (un noyau peut être modulé par 1 à 3 autres noyaux dans l’au­dio). Il y a plusieurs types de modu­la­tion : phase (DX7), FM linéaire, Ring Mod, AM et point de lecture de table d’ondes. En modu­la­tion de phase et d’am­pli­tude, on peut défi­nir un niveau de feed­back pour chaque noyau. L’écran affiche l’al­go­rithme formé en direct, avec tous les routages et modu­la­tions créés. On peut aussi assi­gner les 5 poten­tio­mètres en façade à 6 para­mètres simul­ta­nés par poten­tio­mètre (macro façon matrice de modu­la­tion avec, par cordon, choix du para­mètre et quan­tité de modu­la­tion bipo­laire). L’édi­tion au niveau du noyau se fait par onglets doubles, ce qui permet de passer faci­le­ment d’un noyau à l’autre dans une page de para­mètres donnée (forme d’onde, modu­la­tions, enve­loppe et niveau). Dans la page de forme d’onde, on choi­sit le type d’onde : sinus, rampe, dent de scie, carré, bruit blanc, bruit rose, réso­na­teur, table d’ondes interne. On peut défi­nir le point de lecture initial d’une table d’ondes, sa phase, son niveau (volume et/ou modu­la­tion suivant que le noyau est une source et/ou une modu­la­tion) et son type de hauteur (ratio constant, permet­tant d’ob­te­nir des harmo­niques ou des partiels, fréquence fixe). Dans la page de modu­la­tion, on défi­nit les routages des 3 noyaux sources de modu­la­tion pour le noyau en cours. Dans la page d’en­ve­loppe, on règle l’en­ve­loppe de niveau (volume et/ou modu­la­tion) du noyau, de type AD1D2 avec suivi de clavier. Enfin dans la page de niveau, on contrôle le niveau, la réponse en vélo­cité, le suivi de clavier et le pano­ra­mique. Un moteur de synthèse à part entière là encore, qui permet aussi d’im­por­ter des banques de 32 programmes de DX7 via Sysex. Elle n’est pas belle, la vie ?

Filtre double

Iridium Keyboard_2tof 12.JPGLa section filtres de l’Iri­dium Keyboard diffère de celle du Quan­tum : les deux VCF ont été rempla­cés par deux filtres numé­riques multi­modes réso­nants stéréo en paral­lèle (= filtre double). Leurs fréquences de coupure et réso­nances respec­tives peuvent être liées ou indé­pen­dantes, suivant leur arran­ge­ment : Single (premier filtre seul activé), Boost (second filtre non réso­nant, fréquence infé­rieure et liée à celle du premier), Twin Peaks (distance constante entre les fréquences de coupure et les réso­nances des deux filtres), Esca­ping (sépa­ra­tion des fréquences augmen­tant avec la fréquence du premier filtre), Oppo­si­tion (fréquence du second filtre évoluant en oppo­si­tion à celle du premier), Endless (Twin Peaks puis Oppo­si­tion quand la fréquence du second fixe arrive au maxi­mum), Inde­pendent (réglages sépa­rés des deux fréquences et des deux réso­nances), Linked (comme précé­dem­ment, sauf que la première fréquence contrôle la deuxième). Chaque filtre offre 6 modèles décli­nés en diffé­rents modes : variables d’état (LP/BP/HP x 2/4 pôles x 3 niveaux d’en­trée clas­sique/saturé/sale = 18 modes), pente variable suivant la réso­nance (LP/HP x 2/4 pôles x 3 niveaux = 12 modes), Largo (18 modes), Nave (18 modes), PPG Wave 3.V (LP x 2/4 pôles x 3 niveaux = 6 modes) et Quan­tum (6 modes).
Les filtres, quel que soit le type, peuvent entrer en auto-oscil­la­tion. Tous les réglages conti­nus proposent, ici encore, trois modes de réso­lu­tion : normal, fin et super­fin. En façade, on peut direc­te­ment régler la fréquence de coupure, la réso­nance et le type de chaque filtre, ainsi que leur lien. Il n’y a aucun effet de pas sur les fréquences de coupure, la réso­lu­tion est de l’ordre du millième. Via le menu, on peut régler l’ac­tion du suivi de clavier/de l’en­ve­loppe/de la vélo­cité sur la fréquence, ainsi que le volume et le pano­ra­mique de chaque filtre. L’écran affiche en temps réel les courbes de réponse des filtres de manière très fluide, que l’on peut éditer par tirer-dépla­cer ; il permet égale­ment de visua­li­ser le routage des diffé­rents compo­sants sonores, oscil­la­teurs, filtres, proces­seur de signal, ampli, effets… très didac­tique !

Proces­seur de signal

Iridium Keyboard_2tof 27.JPGLa section de trai­te­ment audio ne s’ar­rête pas là, puisqu’elle intègre égale­ment un proces­seur de signal. Il peut être placé avant, après ou en paral­lèle des filtres doubles. Très poly­va­lent, il est capable de produire diffé­rents Drive, Bit Crusher et des filtres numé­riques élabo­rés. En façade, on peut régler le type d’ef­fet et deux para­mètres liés au mode choisi, le reste se fait par le menu. Pour les modèles de Drive, on peut choi­sir diffé­rents modèles de circuits : tran­sis­tor, lampe, micro élec­tro­sta­tique, diode et Crunch (un Wave­sha­per à base de FM). On trouve aussi un algo­rithme de gain avec phase inver­sable. Viennent ensuite deux filtres en peigne (posi­tif et néga­tif), dont on peut régler la fréquence et la réinjec­tion. Pour le Bit Crusher, on peut modi­fier la réso­lu­tion et la fréquence d’échan­tillon­nage en temps réel.
Pour les filtres, on accède à diffé­rents modèles issus des synthés de la marque. D’abord, les Nave et Largo en modes passe-bas, passe-bande, passe-haut et réjec­tion 2 ou 4 pôles. Ensuite, le PPG Wave 3.V en modes passe-bas 2 et 4 pôles. Quel que soit le mode de filtre, on peut régler la fréquence de coupure et la réso­nance en façade ; par le menu, on accède à des para­mètres supplé­men­taires, comme le routage des oscil­la­teurs et des diffé­rents filtres. La qualité de ces trai­te­ments est variée et colo­rée, ils repré­sentent un bon complé­ment aux filtres doubles, consti­tuant ainsi une solide section qui font sortir l’Iri­dium Keyboard du lot.

Modu­la­tions, partie 1

Iridium Keyboard_2tof 22.JPGWaldorf s’est fait une spécia­lité des matrices de modu­la­tion, depuis le tout premier Micro­wave de 1989. L’Iri­dium Keyboard ne déroge pas à la règle. Le Glide dispose d’un mode de déclen­che­ment (perma­nent ou entre notes liées) et d’un réglage de temps, modu­lable via la matrice de modu­la­tion, ce qui permet de géné­rer des effets complexes de porta­mento. On trouve ensuite 6 LFO iden­tiques, dont les 2 premiers possèdent des para­mètres acces­sibles en façade (fréquence — de 4 minutes à 100 Hz — et quan­tité). Les réglages addi­tion­nels se font via le menu : forme d’onde (sinus, carré, triangle, dent de scie, rampe, S&H), synchro­ni­sa­tion à l’hor­loge, défor­ma­tion d’onde en continu (compres­sion pour le sinus, morphing sur le triangle, largeur d’im­pul­sion du carré, replie­ment pour les ondes dent de scie, défor­ma­tion des bords pour le S&H), fondu d’en­trée, fondu de sortie, synchro­ni­sa­tion entre les voix, lissage d’onde, phase, délai et cibles directes.
On passe au modu­la­teur complexe (« Komplex Modu­la­tor » en VO), un super LFO à deux formes d’ondes simul­ta­nées, idéal pour les pads et les drones. On peut régler la fréquence, le mélange des deux ondes, leurs modu­la­tions et l’en­tro­pie (modu­la­tion aléa­toire à chaque cycle) ; l’écran affiche la courbe de modu­la­tion obte­nue. On peut ensuite l’édi­ter sur 32 pas : niveau et courbe de liai­son au pas suivant (linéaire, saut discret, cosi­nus, dent de scie). De nombreux réglages supplé­men­taires sont dispo­nibles, iden­tiques aux LFO. Viennent ensuite 6 enve­loppes, dont deux offrent des para­mètres acces­sibles en façade (filtre n° 1 et ampli). Les trois premières sont préas­si­gnées au filtre double et à l’am­pli, mais peuvent être rerou­tées. Le menu permet d’édi­ter tous les para­mètres sous forme de 6 onglets (comme pour les LFO) : segments DADSR, varia­tion de phase (pour simu­ler un synthé analo­gique vintage), formes des courbes ADR, bouclage (AD ou ADSR), redé­clen­che­ment (simple, multiple), cibles directes. Là encore, l’écran affiche la courbe d’en­ve­loppe en temps réel, on peut tirer dessus et on voit chaque voix la parcou­rir, ludique et péda­go­gique ! Les temps varient de 0 à 60 secondes, très confor­table.

Modu­la­tions, partie 2

Iridium Keyboard_2tof 06.JPGEnfin, on trouve une matrice de modu­la­tion à 40 cordons, pour relier 47 sources à 191 desti­na­tions. Pour chaque cordon, on choi­sit la source, la desti­na­tion, la quan­tité de modu­la­tion (bipo­laire), le contrô­leur de modu­la­tion de côté et la quan­tité d’ac­tion dudit contrô­leur. Les commandes en façade permettent d’as­si­gner faci­le­ment une desti­na­tion à une source qui y est repré­sen­tée (enve­loppe, LFO). Toute­fois, le Quan­tum faisait beau­coup mieux en la matière, grâce à des commandes plus nombreuses dotées de diodes multi­co­lores pour repé­rer immé­dia­te­ment les desti­na­tions et les sources assi­gnables. Avec l’Iri­dium Keyboard, passer par le menu permet toute­fois d’al­ler vite : la page de la matrice affiche la liste dérou­lante des cordons et les quan­ti­tés de modu­la­tion sous forme de barres rouges ou vertes selon le signe ; on choi­sit le cordon à éditer via un enco­deur et on accède à tous les para­mètres grâce aux autres enco­deurs contex­tuels. On peut muter ou suppri­mer un cordon à tout instant.
Parmi les sources dispo­nibles : les LFO, les enve­loppes, le modu­la­teur complexe, les contrô­leurs physiques (dont la pres­sion poly­pho­nique et l’axe Y du MPE), plusieurs CC Midi, un géné­ra­teur aléa­toire, un pad virtuel X/Y sur l’écran, les 8 lignes de modu­la­tion du séquen­ceur de para­mètres et les 4 entrées CV. Parmi les desti­na­tions : la hauteur globale ou par oscil­la­teur, le niveau de chaque oscil­la­teur, les para­mètres des oscil­la­teurs (quasi tous), les filtres et le proces­seur de signal (tous les para­mètres y compris les niveaux et pano­ra­miques), le volume, le pano­ra­mique, les segments de chaque enve­loppe, la vitesse et le gain de chaque LFO, les para­mètres du modu­la­teur complexe, le temps de Glide, certains para­mètres d’ef­fets et certains para­mètres de l’ar­pé­gia­teur et du séquen­ceur. Kolos­sal ! Nous avons appré­cié la possi­bi­lité de modu­ler le numéro de table d’ondes, une fonc­tion peu commune, surtout que le résul­tat est très bien maitrisé, sans effets indé­si­rables.

Décade d’ef­fets

Iridium Keyboard_2tof 25.JPGUn programme compre­nant deux couches sonores, Waldorf a eu la bonne idée de les doter chacune d’une chaine distincte de cinq multief­fets en série. Dommage qu’on ne puisse les router diffé­rem­ment. Autre limi­ta­tion, il n’y a qu’une seule instance possible par type d’ef­fet dans les cinq blocs (on ne peut pas avoir deux chorus, par exemple). En façade, on peut direc­te­ment éditer deux para­mètres pour les deux premiers effets, c’est peu ! La liste des algo­rithmes assi­gnables à chaque bloc est confor­table : phaser (diffé­rents types dont ceux du Nave et du PPG Wave 3.V, de 2 à 16 étages), chorus (2 à 8 étages), flan­ger, délai stéréo (avec synchro au tempo), réverbe (diffé­rentes couleurs), EQ para­mé­trique 4 bandes, satu­ra­tion (modé­li­sa­tion de tran­sis­tor, lampe, micro élec­tro­sta­tique, diode et Crunch) et compres­seur (très complet, avec tous les para­mètres souhai­tables pour ce type d’ef­fet, sauf une entrée de modu­la­tion laté­rale).
On a le plus souvent 10 para­mètres éditables par effet, la plupart étant des desti­na­tions de la matrice de modu­la­tion, bravo ! Nos effets préfé­rés sont le chorus, profond et épais, ainsi que la réverbe, précise et longue. Le phaser est sympa en version PPG, métal­lique en version Nave, tout comme le flan­ger. Il n’y a pas de modé­li­sa­tions de pédales vintage à l’ho­ri­zon, tant pis. L’unique sortie stéréo empêche d’avoir des trai­te­ments sépa­rés par couche sonore ou de récu­pé­rer sépa­ré­ment une couche non trai­tée, dommage. Au plan global enfin, on a un compres­seur à réglage unique et un ampli­fi­ca­teur de basses (simple marche/arrêt). Parfois utile, parfois pas du tout en fonc­tion des sons, c’est d’au­tant plus dommage qu’ils soient globaux.

Arpé­gia­teur et séquen­ceur

Iridium Keyboard_2tof 30.JPGLes deux couches sonores d’un programme possèdent chacune un arpé­gia­teur ou un séquen­ceur à pas exclu­sifs. Commençons par l’ar­pé­gia­teur. On peut main­te­nir les accords (touche « Chord ») et ajou­ter des notes à l’ac­cord main­tenu (touche « Latch »). Dans ce dernier mode, appuyer sur une note déjà main­te­nue la retire de l’ac­cord. Les para­mètres dispo­nibles sont le tempo, la divi­sion tempo­relle, le swing, le motif ryth­mique (31 types avec diffé­rentes accen­tua­tions), la durée avant redé­clen­che­ment, le temps de Gate de relâ­che­ment, le sens de lecture (haut, bas, haut et bas, haut et bas avec répé­ti­tion, bas et haut, bas et haut avec répé­ti­tion, aléa­toire), l’oc­tave (1 à 4), le tri des notes (comme joué, ordre inversé, crois­sant ou décrois­sant suivant la hauteur de note, crois­sant ou décrois­sant suivant la vélo­cité, accord), le mode de resti­tu­tion de la vélo­cité (toutes le notes jouées, première note jouée, dernière note jouée).
Pour ceux qui préfèrent les motifs program­més aux arpèges jouées, l’Iri­dium Keyboard offre un séquen­ceur mono à 32 pas. Pour chaque pas, on défi­nit la note, la longueur, la vélo­cité, ainsi que 8 lignes de mouve­ments assi­gnables via la matrice de modu­la­tion. La program­ma­tion peut se faire direc­te­ment à l’écran, en dessi­nant le motif à la main et en l’édi­tant ensuite avec préci­sion. On peut acti­ver un pas, le muter (le rendre inac­tif sans l’ef­fa­cer) ou doubler sa longueur (le pas suivant est sauté mais reste en mémoire). Par contre, on ne peut pas lier deux pas, créer des effets d’Au­to­bend ou des Ratchets. L’écran peut affi­cher les pas 1–32 (pour une vision globale), 1–16 ou 17–32 (pour une vision plus fine). On peut aussi entrer les notes direc­te­ment au clavier. Là encore, l’Iri­dium Keyboard permet de sauve­gar­der et char­ger des Presets de séquences. Le sens de lecture est modi­fiable : avant, arrière, ping­pong, alterné et coup unique. De même, on peut défi­nir à quel endroit la séquence commence quand on appuie sur une nouvelle touche : au début, en cours, à un pas aléa­toire. Les séquences sont direc­te­ment trans­po­sables au clavier ou à l’écran via des pads virtuels. Il est même possible de choi­sir un tempé­ra­ment et une note racine. Les autres para­mètres (tempo, divi­sion tempo­relle, swing…) sont communs à ceux de l’ar­pé­gia­teur. Signa­lons que les notes arpé­gées ou séquen­cées peuvent être trans­mises en Midi/USB.

Conclu­sion

Iridium Keyboard_2tof 21.JPGL’Iri­dium Keyboard est un synthé ultra puis­sant, capable de géné­rer une pano­plie très vaste de sono­ri­tés grâce à ses diffé­rents moteurs de synthèse, pour certains peu ordi­naires. Les textures évolu­tives et pseu­doa­cous­tiques sont sa spécia­lité. Le son est singu­lier, précis, chirur­gi­cal même, mais rare­ment banal. La qualité de construc­tion est haut de gamme et l’in­ter­face utili­sa­teur somp­tueuse. C’est un synthé de recherche très puis­sant qui invite à aller dans le détail, en compre­nant ce qu’on fait, en accep­tant de se perdre parfois. Doté d’un peu moins de commandes directes que le Quan­tum, il intègre en revanche un clavier à pres­sion poly­pho­nique qui change beau­coup de choses dans l’ex­pres­si­vité, d’au­tant qu’on peut l’as­si­gner à une infi­nité de para­mètres. C’est sur ce point que la diffé­rence avec son grand frère est la plus spec­ta­cu­laire. On se prend alors à rêver d’un Iridium Keyboard à 5 octaves ou d’un Quan­tum équipé d’un clavier à pres­sion poly­pho­nique. En somme, le haut de gamme idéal Waldorf n’existe pas encore, ces deux beaux synthés pour desi­gners sonores aver­tis se le disputent, chacun avec ses atouts et ses contraintes. Choix corné­lien s’il en est et Award Valeur Sûre pour l’Iri­dium Keyboard.

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Notre avis : 9/10

Award Valeur sûre 2022
2022
Valeur sûre
Award
  • Grande variété sonore
  • Synthèses multiples et simultanées
  • Puissance d’édition des oscillateurs
  • Echantillonnage et import d’échantillons
  • Filtres numériques multimodes stéréo
  • Routages variés pour le signal audio
  • Enveloppes et LFO nombreux et rapides
  • Effets nombreux et modulables
  • Matrice de modulation puissante
  • Arpégiateur et séquenceurs à mouvements
  • Mémoire très généreuse
  • Ergonomie aux petits oignons
  • Résolution et précision des réglages
  • Transmission des CC Midi
  • Construction très sérieuse
  • Clavier Fatar à pression polyphonique
  • Clavier limité à quatre octaves
  • Traitement des samples encore perfectible
  • Routages et instances d’effets limités
  • Séquenceur perfectible (Autobend, Ratchets)
  • Pas de fonctions Panel/Compare
  • Une seule paire de sorties analogiques
  • Pas d’audio via USB
  • Alimentation externe
Pays de fabrication : Allemagne

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