Appartenant à la série Inspired by Gibson, la SG Muse a rejoint la famille Modern aux côtés de la Les Paul du même nom. Le concept est simple, proposer des instruments reprenant les formes des SG et Les Paul, bien connues depuis leur création, et les équiper de fonctions modernes.
Ma Muse à moi
Cette SG Muse est donc une version plus moderne de la SG, visuellement d’abord, puis par ses caractéristiques techniques dans un second temps. Le visuel de l’instrument est très aguicheur. Epiphone a dévoilé sept nouveaux coloris métallisés/pailletés qui habillent la guitare de façon assez élégante et très originale. Notre version est recouverte d’un vernis de couleur Smoked Almond dont la teinte se rapproche de celle du cuivre. Epiphone n’a pas eu la main légère sur les paillettes, ce qui n’est pas une mauvaise chose, la guitare n’en sera que plus belle et visible sur scène.
Au premier regard, on reconnaît la SG et sa forme si caractéristique ; mais à y regarder de plus près, on remarque quelques changements qui assoient la guitare sur un socle plus moderne. L’entrée jack par exemple, habituellement localisée sur la table, près des quatre potards de volume et tonalité, se voit déplacée sur la tranche de la guitare. C’est effectivement un peu plus pratique. Les boutons de potentiomètres transparents sont très originaux et apportent également une touche de modernité à la SG qui fêtera ses soixante ans l’an prochain. Quant au sélecteur de micro à trois positions, il est, sur ce modèle, dépourvu de son cerclage de plastique.
La tête de la guitare est le nouveau modèle que nous avons déjà aperçu sur les Les Paul Standard 60’s, l’ Uptown Kat et la Les Paul Special TV Yellow, toutes les trois déjà testées dans nos colonnes. Elle est sertie de la petite décoration traditionnelle en nacre, comme le logo de la marque. Enfin, les mécaniques en métal sont signées Epiphone et sont en forme de tulipe. Cela rappelle les mécaniques que l’on peut trouver sur les Les Paul des années 70. Le look est donc assez sympa et réussi.
Fini de faire muMuse
Si le look est original, c’est au niveau de l’électronique que se cachent les spécificités de cette SG qui en font un instrument résolument moderne. Une guitare récente peut globalement se résumer en un concept : polyvalence. Que ce soit en termes de sonorités, de confort de jeu et d’ergonomie, les guitares dites modernes sont conçues pour pouvoir aborder tous les styles tout en garantissant un bon confort de jeu et un look résolument opposé à celui des instruments vintage. La SG Muse est construite entièrement en acajou pour le corps et le manche. La touche en laurier indien est sertie de 22 frettes Medium Jumbo et de repères trapézoïdaux et dispose d’un rayon de 12 pouces. Le diapason est standard pour la marque et affiche 24,75 pouces au compteur. L’accastillage nickelé comprend des mécaniques maison allégées qui offrent un ratio de 18:1, un chevalet LockTone ABR, un cordier LockTone StopBar et un sillet GraphTech.
Mais la SG Muse révèle son potentiel et sa polyvalence dans sa configuration électronique. À première vue, deux humbuckers montés sur des cercles en plastique couleur crème, rien de très original. Mais en regardant de plus près, on constate que trois des quatre potards sont équipés de push/pull. Les deux potards de volume permettent de splitter les micros, c’est-à-dire de raccourcir le bobinage du micro de façon à abaisser son niveau de sortie. La sonorité ainsi obtenue est assimilable à celle d’un micro à simple bobinage. On peut donc jouir d’une bonne variété de sons grâce à cette option de split. Mais Epiphone ne s’est pas arrêtée là ; en effet, le potard de tonalité du micro manche est également muni d’un pushl/pull, cette fois-ci pour mettre les micros hors phase. Grâce à cette option, on peut trouver un son pour presque toutes les situations et tous les styles.
On déMUSÈle la bête
Une fois le tour de la guitare effectué, on plaque le premier accord. Première bonne surprise, l’instrument est assez résonnant. Le corps vibre bien sur toute sa surface, le manche également. La jonction entre ces deux éléments est soignée et bien réalisée, ce qui assure une bonne transmission des ondes sonores. En la branchant sur un ampli réglé sur un son clair, on découvre avec surprise l’étendue assez vaste de la palette de sons offerte par cette SG Muse. Les micros AlNiCo Classic Pro remplissent bien leur office et répondent bien en termes de dynamique. Selon la marque qui les qualifie de « High output », ces micros présentent une importante résistance de sortie ; on peut néanmoins obtenir des sons clairs très honorables sans faire tordre l’ampli. Les diverses options électroniques permettent de varier le son à volonté. La position mettant les micros hors phase est assez intéressante et trouvera son utilité dans plusieurs registres ; le son est certes un peu nasal, très centré sur les hauts-médiums mais permettra de bien ressortir du mix. Pour une petite cocotte funky, cette sonorité sera tout à fait appropriée. En son clair, les micros splittés permettent d’affiner le son, de le rendre un peu plus maigrelet. Selon les résultats qu’on cherche, ça peut plaire, mais ce ne sont pas les sonorités les plus captivantes de l’instrument. Les micros semblent très bien fonctionner ensemble. La position intermédiaire est vraiment très plaisante que ce soit en hors phase ou non. On attaque les sons crunch en restant sur cette même position.
Branchée dans notre tête Marshall Studio Vintage, cette petite guitare rappelle qu’elle est bien une SG. On retrouve ce côté très présent et direct de la SG. Sur la position intermédiaire on retrouve un bon équilibre entre les micros, équilibre qu’il est possible d’affiner en jouant sur les potards de tonalité et de volume. Ces derniers sont d’ailleurs munis de Treble Bleed ce qui permet de ne pas perdre d’aigus en baissant le volume. Toutes les positions de micros sont exploitables en crunch, la guitare est très à l’aise dans ce registre, peu importe le style. Le profil du manche autorise tous les styles de jeux.
En augmentant un peu le gain et en plaçant un boost en face de l’ampli, on entre sur les territoires des saturations un peu plus musclées. Les micros assurent toujours autant, le son ne bave pas et reste droit et précis. On sent une certaine hargne venir de la guitare ce qui donne envie de lui rentrer davantage dedans. On prend du plaisir à jouer cette guitare, c’est le principal. Les sons splittés sont, comme pour les sons crunch, dispensables. Le son des micros hors phase est intéressant mais reste quand même plus exploitable en son clair. Néanmoins, la SG se comporte bien, tient l’accord et donne du plaisir au guitariste qui la joue.
- Clean all pickups no split01:14
- Clean all pickups split + phase : hors phase02:09
- Crunch all pickups no split02:17
- Crunch all pickups split + phase:hors phase02:59
- Lead all pickups no split04:13
- Lead all pickups split + phase:hors phase02:34
Le mot de la fin
Présentée par la marque comme une guitare moderne, cette petite SG Muse tient sa promesse. Ses nombreuses options électroniques permettent des variations sonores qui la rendent polyvalente. Néanmoins, ces différents sons n’ont un réel intérêt qu’en sons clairs ce qui n’enlève rien à l’utilité de telles options. Mais dans des registres un peu plus saturés, les splits ne présentent que peu d’intérêt, d’autant que cette option amène une bonne dose de souffle. La lutherie est soignée, les finitions sont plus que correctes, l’électronique a beaucoup à offrir, le tout à moins de 450 € ce qui permet à la SG Muse d’offrir un bon rapport qualité-prix.