Le mastering d'un CD est à la fois un art et une science. Il constitue la dernière touche créatrice et technique avant de presser un album (CD, DVD, K7 ou autre support).
Vous pouvez comparer le mastering d’un CD au travail d’un éditeur qui prend un manuscrit et le transforme en livre. L’éditeur de livres doit à la fois comprendre la syntaxe, la grammaire, l’organisation et le style d’écriture, mais aussi les techniques de reliure, les séparations de couleurs, l’impression sous presse… De même, l’ingénieur de mastering marie l’art de la musique avec la science du son. C’est un spécialiste qui passe tout son temps à perfectionner son art dans le mastering.
Le mastering audio est réalisé dans un studio dédié comprenant une acoustique exemplaire et calibrée ainsi qu’une paire de moniteurs haut de gamme. Le flux du signal audio reste minimum et des outils spécialisés, souvent faits sur mesure, sont utilisés. Les moniteurs ne devraient pas être encombrés par des interférences acoustiques telles que de larges consoles de studios ou des racks d’effets externes. En d’autres mots, l’acoustique est seule maître à bord, viennent ensuite les autres facteurs à prendre en considération.
Pour des résultats optimums, le mastering ne devrait pas être effectué dans le même studio que celui de l’enregistrement et avec le même ingénieur qui a enregistré l’album. Il est important de trouver un ingénieur de mastering qui apportera son savoir-faire et sa perspective unique du projet de l’album et ce, afin de mettre la touche finale qui distinguera un enregistrement ordinaire d’une œuvre d’art.
Qu’est-ce qu’un ingénieur de Mastering ?
Un ingénieur de mastering doit avoir un passé musical tout autant que technique, une bonne oreille (voire deux !), un bon équipement, et des connaissances techniques. Idéalement, il devrait savoir lire la musique et avoir une excellente sensation de justesse. Il doit maitriser un bon nombre d’équipements hi-tech dont la plupart ne sont pas trouvés dans un studio d’enregistrement traditionnel. Un bon ingénieur de mastering doit également connaître et comprendre de nombreux styles (et il y en a beaucoup !), ainsi que savoir faire du travail d’édition. Il est sensible aux besoins du réalisateur et de l’artiste, et accorde une attention toute particulière à chacun de ses projets. Il doit aussi deviner ce qui arrivera au CD lorsqu’il passera à la radio, dans la voiture ou sur une chaîne stéréo.
Master, Pre-master, Glassmaster
Le prémastering, plutôt que le mastering, est le terme le plus précis à utiliser, puisque le vrai master pour un Compact Disc est appelé le Glassmaster, lequel est découpé physiquement au laser durant le pressage en usine. En fait, le glassmaster est détruit au moment de la production. La seule chose permanente est une réplique, copie métallique du glassmaster, qui sert de matrice pour presser des milliers de CDs avant d’être remplacée. Si vous voulez en savoir plus sur les procédés de fabrication, je vous conseille de visiter l’une de ces usines de pressage.
Le matériel qui va à la fabrication peut être une bande Umatic (système Sony à base de PCM1630), une cassette DDP (cassette 8mm Exabyte de data contenant une image disque du CD, le standard actuel), un CD-R (CD enregistrable), ou encore un PMCD (CD Master contenant les mêmes informations que l’Umatic).
Désormais, le lecteur standard installé dans le rack LBR, pour Laser Beam Recorder (la machine qui s’occupe de graver votre glassmaster), est une DDP; tout autre format arrivant à l’usine est transféré en DDP. L’Umatic est devenu plus ou moins désuet car il est moins fiable qu’une cassette DDP et moins rapide pour graver le glassmaster.
Bien qu’il s’agisse d’un prémaster, il est courant de désigner la cassette DDP ou le CDR « Master CD » car (espérons-le) il n’y aura plus d’altération de l’audio numérique durant les prochaines étapes. Si l’usine de pressage fait bien son travail, les bits du CD final seront identiques à ceux du Master qui ont quitté le studio de mastering.
Codes PQ et Norme Red Book
Les codes PQ servent à faire des repères sur chaque titre du CD. Il y a un index de début de titre et un index de fin de titre et ce, même si les morceaux sont enchaînés. L’index de fin de titre sert principalement à connaître le minutage exact du titre. Chaque index (de début et de fin) a un « offset » de quelques millisecondes, permettant à votre lecteur CD de se positionner légèrement avant le morceau afin de ne pas entamer le début du titre lorsqu’il démarre.
La norme Red Book est un ensemble de règles très strictes et toute bande (pré)master partant à l’usine de pressage qui ne respecte pas cette norme ne sera pas acceptée. Sans rentrer dans une explication plus complexe, sachez qu’avant tout pressage, une analyse est faite, détaillant le nombre des corrections d’erreur, la comparaison entre les PQ inscrits et ceux décrits, le nombre de paquets exacts de data enregistrés etc.
Pourquoi ne devrais-je pas appeler ma K7 DAT le « Master » ?
Le mot « Master » est trop utilisé. En réalité, il ne peut y avoir qu’une cassette Master. Vous devriez nommer votre cassette « Mix » ou « Session » ou « Travail édité » ou « Compilation Edition » ou « Submaster assemblé »… Mais comme vous pouvez le voir, utiliser le label « Master » ne fera que rendre les choses plus confuses par la suite.
D’autres confusions arrivent lorsque le réalisateur s’en mêle. Il peut décider de changer l’EQ ou les niveaux d’une chanson, mais oublier de l’indiquer sur le master précédent. La première chose à faire lorsque l’on crée un second master à partir d’un master déjà existant, est certainement d’inscrire en gros DNU, pour « Do Not Use », sur l’étiquette de l’ancien master devenu obsolète.
Analogique contre Numérique dans le Mastering
Une fois un signal converti en numérique, vous devriez faire attention à bien revenir en analogique. Idéalement, vous ne voudrez qu’une seule de ces conversions, une fois à l’enregistrement et une autre fois au moment de l’écoute sur votre platine CD.
Mais alors que faire des compresseurs, limiteurs à lampe ou à transistor ? Bien que couramment utilisés durant un mixage, un grand nombre de ces processeurs ne convient pas à des fins de mastering. Par exemple, un vieux Pultec peut avoir beaucoup de souffle mais être toujours utilisable sur une voix ou un instrument pendant un mixage.Mais est-ce que vous passeriez votre mix général sur cette boîte à souffle (peut-être que oui si vous aimez vraiment le son !) ? De plus, chaque processeur utilisé dans un studio de mastering (un bon studio de mastering) sera utilisé par paires, sera calibré, silencieux, propre, et révisé régulièrement. Des positions calibrées sont importantes pour un re-mastering ou pour la maintenance. « Propre » signifie peu de distortion harmonique et de bruit de fond. « Par paires » empêche l’image stéréo de se détériorer.
Malgré tout, si un ingénieur en mastering a un EQ analogique favori ou un processeur d’effets qu’il désire utiliser pour créer un son particulier d’une K7 DAT, il devra faire attention à comparer le son avant et après traitement. Il y a toujours un manque de transparence lorsque l’on passe par des stades analogiques, particulièrement A/D/A (analog/digital/analog). Quiconque a patché des processeurs sur sa console est conscient de ces problèmes. En d’autres termes, vous devez faire très attention à peser le pour et le contre entre faire un traitement analogique sur une bande DAT ou amener cette même DAT sur un système numérique haute résolution et traiter le signal en numérique sur toute la chaîne.
Il y aura de toute évidence un léger (ou un sérieux) manque de transparence pour chaque conversion. Cependant, il est possible que l’ingénieur de mastering pense que la musique bénéficiera des caractéristiques acoustiques d’un compresseur ou d’un équaliseur « vintage ». Peut-être recherche-t-il ce fameux effet de pompage qui ne peut être obtenu qu’avec des processeurs analogiques (de nombreuses personnes se plaignent du côté trop propre du numérique). Enfin, certains ingénieurs de mastering prétendent que les processeurs analogiques sonnent mieux que les processeurs numériques. Mais il s’agit là d’un autre débat, des plus subjectifs : nous ne rentrerons donc pas ici dans celui-ci !
Cinq raisons de faire un mastering
Chaque enregistrement mérite d’avoir un bon mastering. Quand vous mixez, votre travail n’est pas terminé. Le mastering polit le tout, cela devient plus qu’un disque… Cela devient une œuvre d’art. Les chansons deviennent un ensemble cohérent, le son peut prendre une nouvelle dimension et une nouvelle vie qui met encore plus en valeur les meilleurs mix. Voici 5 raisons pour lesquelles un mastering est nécessaire.
Fatigue de l’oreille
La plupart de la musique d’aujourd’hui est produite en enregistrement multipistes. L’étape suivante est le mixage. Ce mixage peut prendre entre 4 heures et 4 semaines, selon les prédilections du réalisateur, les souhaits de l’artiste et le budget. Généralement, chaque titre est mixé indépendamment. Vous avez rarement le luxe de changer et de comparer les chansons pendant que vous mixez. Certains mix peuvent être faits à 2h du matin, quand les oreilles sont fatiguées, d’autres à midi, quand vos oreilles sont fraîches. Le résultat : chaque mix sonne différemment, chaque chanson a ses propres caractéristiques acoustiques. Le mastering permettra d’homogénéiser l’ensemble des morceaux de album masterisé en réduisant les différences frappantes dans les morceaux.
La courbe de réponse des enceintes
C’est assez invraisemblable quand vous y pensez mais peu de studios ont un système d’écoutes fiable et précis. Saviez-vous par exemple que placer des enceintes sur le rebord d’une console crée des creux et des bosses dans la courbe de réponse en fréquences ? Une « control room » classique, remplie d’équipements, provoque également des accidents de courbe de réponse autour de 200–300Hz, avec un « effet de masque » qui fera baver les éventuelles irrégularités de ladite courbe. Et bien que vous soyez rempli de bonnes intentions, combien de fois avez-vous le temps de prendre vos premix avec vous pour les jouer sur différents systèmes allant de votre autoradio à un système audiophile haut de gamme ? Résultat : vos mix sont des compromis. Certaines fréquences ressortent trop, et d’autres pas assez.
Puis-je prendre votre commande SVP ?
Pendant une séance de mix, le réalisateur n’a généralement aucune idée de l’ordre des chansons qu’il fera avant que tous les mix soient terminés. Si vous compilez ces chansons à l’unité de gain et les écoutez l’une après l’autre, cela ne sonnera probablement pas comme un disque. Certains titres seront en dehors, d’autres trop faibles ; vous pourrez aussi découvrir que certains mix sont trop brillants ou qu’il n’y a pas assez de grave, ou que la voix est trop faible, ou que la séparation stéréo est trop étroite. Ces choses arrivent couramment, même après des semaines passées en studio. De plus, ces problèmes n’apparaissent souvent qu’une fois l’album assemblé dans son ordre et qu’il est auditionné dans un bon environnement sonore.
La perspective d’une (autre) paire d’oreilles qualifiée
L’ingénieur de mastering est la dernière personne à participer à votre projet. Il peut donner une représentation artistique, musicale et technique de vos idées. Profitez tout particulièrement de ses oreilles… De nombreux projets musicaux sont passés entre ses mains. Vous pouvez lui demander ce qu’il pense de l’ordre de vos chansons, comment elles devraient être espacées, et s’il y a quelque chose de spécial qui pourrait les mettre encore plus en valeur. Il écoutera attentivement chaque aspect de votre album et pourra vous fournir des suggestions si vous le désirez.
Toujours plus fort
« La norme du CD indique que le niveau maximum d’un CD, soit 0dBfs, est de 18dB au-dessus du 0Vu de la console et ce, afin d’avoir une marge suffisante pour les crêtes (headroom). De nos jours, cette marge a été réduite à 1 ou 2dB par les studios de mastering (et leurs compresseurs/limiteurs hi-tech). La compétition actuelle entre les différents studios se tient là : qui produira un master encore plus fort que celui de votre concurrent ? » (D.Blanc-Francart). Vous l’avez compris, laisser faire le mastering par un professionnel peut être « stratégique ».
Ce ne sont que quelques-unes des raisons pour lesquelles un travail de mastering est inévitablement nécessaire pour faire de vos chansons un (pré)master qui inclut un ajustement des niveaux, un bon espace entre les chansons, de bons fondus ou enchaînements (fade-ins, fade-outs), la suppression de bruits résiduels, le remplacement d’erreurs musicales en combinant plusieurs prises (courant lors d’un enregistrement stéréo), l’égalisation des chansons pour les rendre plus brillantes ou plus sombres, la mise en valeur d’instruments qui (rétrospectivement) ne sortaient pas assez du mix.
Ne sous-estimez donc pas le mastering, et surtout ne l’évitez pas pour économiser quelques centaines d’euros.
Conserver une qualité de son optimale
A présent que vous en savez plus sur ce qu’est le mastering, nous allons tenter d’établir une petite checklit à valider avant de procéder au mastering de votre album.
Recommandations pour conserver une qualité de son optimale
- Si vous mixez sur une bande analogique (oui, oui, cela se fait encore), la meilleure chose à faire est d’effectuer une copie de sûreté en numérique (pendant le mixage ou après). Editez votre bande (analogique) avec votre désormais antique lame de rasoir. Dans la mesure du possible, utilisez une bande 1/2 pouce tournant à 76cm/s (30IPS).
- Si vous mixez en numérique, sachez que la conversion A/D (Analog to Digital) est le maillon le plus faible de votre chaîne. De multiples répétitions de conversions A/D/A peuvent modifier de manière plus ou moins radicale votre son, donnant au final un son généralement plus dur. C’est pourquoi, si vous préférez mixer en 16bits sur DAT, vous devriez vous procurer le meilleur convertisseur externe A/D. Même si vous devez effectuer par la suite un dithering en 16 bits, un bon convertisseur 20 bits A/D vous donnera de biens meilleurs résultats acoustiques que les convertisseurs internes de votre DAT. Idéalement, vous ne devriez pas non plus revenir en analogique (D/A) avant d’écouter votre CD sur votre lecteur préféré.
- Arrêtez-vous tout de suite si vous voulez seulement faire un assemblage de vos titres avant de les envoyer au studio de mastering. Vous ne gagnerez pas de temps à copier votre DAT. Changer l’ordre des pistes prendra 2 minutes à faire au studio de mastering et vous éviterez ainsi d’ajouter éventuellement des erreurs de codage sur votre bande DAT en le faisant vous-même.
Note : ne faites jamais une seule copie durant le mix. Faites-en au moins 2 et mettez-les dans un endroit sûr. N’envoyez jamais votre copie unique par la poste. Cela ne vous empêche pas de tester l’ordre de vos chansons en faisant des copies, mais envoyez votre DAT originale au mastering, pas une copie.
Procédures de copie
Écoutez toujours attentivement la sortie de votre enregistrement lorsque vous faites une copie. C’est ennuyeux mais nécessaire. De plus, si vous mettez votre enregistrement en pause, assurez-vous de redémarrer la bande en enregistrement pendant 10 secondes avant que le titre ne démarre. Cela vous assurera que la bande n’a pas de résidus sonores ou de pops numériques au moment du play-back (la plupart des DATs n’ont besoin que d’1 ou 2 secondes pour se synchroniser mais on n’est jamais trop prudent).
Conseils
Si vous pensez éditer votre musique seul, dites-vous que pour conserver une qualité de son optimale, vous devriez éviter de toucher à tout ce qui a rapport au gain de votre musique, et laisser faire toutes ces opérations votre l’ingénieur du son de votre studio de mastering :
- N’utilisez pas les plug-ins « Maximiser » ou équivalents.
- N’égalisez pas ou ne compressez pas à travers votre éditeur.
- Ne NORMALISEZ pas.
- N’effectuez pas de fades (fade in / fade out).
- Désactivez votre option de dithering (si elle est disponible).
Chacun de ces procédés peut détériorer le son. Il faut donc éviter de faire ces traitements deux fois de suite, c 'est à dire vous puis l’ingénieur du son lors du mastering. Laissez-le donc faire son métier !
De même, il est généralement recommandé de ne pas faire vos fades durant le mix. Si vous avez des idées sur la manière dont ils devront être faits, suggérez-les à votre ingénieur de mastering. Mais donnez-lui aussi la parole : de par son expérience, il pourrait avoir des idées auxquelles vous n’avez même pas pensé.
Alertez votre ingénieur de mastering de tous les bruits de fond qui vous dérangent dans votre mix (comme le SMPTE par exemple), ils pourront dans la plupart des cas être éliminés. Parallèlement, dites-vous que certains bruits peuvent être laissés volontairement (artistiquement ?), comme le décompte du batteur, les commentaires de musiciens etc. Cela peut donner une certaine ambiance à l’album. N’hésitez pas à être créatifs !
Préparer vos bandes et fichiers
La bande que vous envoyez n’est pas un master !
Donc ne l’intitulez pas « Master ».
Un master est une bande (ou un CD) qui a été préparée par le studio de mastering en une fois (sans s’arrêter), avec tous les espaces, tous les niveaux, les eqs proprement définis, et qui n’a plus besoin d’aucun traitement si ce n’est de se soumettre à la norme Red Book (ajout des index). Seules les bandes PCM1630, DDP ou les CDRs sont qualifiés. Une bande ADAT n’est pas un master CD. Donc envoyez vos bandes en les intitulant : « Mix », « Submaster », « Session », « Mix édité », ou n’importe quoi d’autre mais pas un « Master ».
Il ne s’agit pas de donner une importance moindre à votre bande : cela aidera simplement à différencier le véritable master de vos bandes sources. Cela évitera aussi toute confusion dans le futur si vous devez faire des corrections et que vous recherchez le véritable Master. Au moins la moitié des bandes dans une bibliothèque d’archives est intitulée (à tort) Master.
Assurez-vous avant toute chose que votre studio de mastering accepte votre support analogique.
Les plus courants sont les bandes 1/4 pouce ou 1/2 pouce à 19, 38 ou 76 cm/s (7 1/2, 15, 30 IPS).
Si vous avez utilisé un réducteur de bruit, n’oubliez pas de mentionner quel format : Dolby A, SR, DBX Type 1 ainsi que l’égalisation AES ou NAB.
Ajoutez une amorce en début et en fin de bande.
Si possible, ajoutez-en aussi entre les chansons (sauf pour les concerts).
La bande devrait être rembobinée lentement et en fin de bande.
Indiquez pour chaque bande le nom de l’album, le titre des chansons et leur temps absolu (ABS Time).
Indiquez la vitesse de la bande, le niveau d’enregistrement à 0 VU en nw/M (si vous ne savez pas ce que c’est, demandez à votre ingénieur du son), ainsi que l’égalisation et la réduction de bruit employées.
Indiquez aussi s’il s’agit d’un enregistrement Mono ou Stéréo.
Ajoutez les tons d’alignement sur une de vos bandes (sans réducteur de bruit) : 100Hz, 1kHz, 10kHz, 15kHz et si possible 45Hz et 5kHz le tout à 0 VU. Il va de soi que cela doit être enregistré en passant par le même équipement utilisé durant le mixage. Indiquez enfin l’ordre des titres que vous voulez sur votre CD.
Préparation des bandes numériques (DAT)
De manière générale, les convertisseurs A/D moyen de gamme sont de meilleure qualité à 48kHz. N’oubliez pas la liste des titres, le nom de l’album et le temps absolu (ABS) de chaque titre. Si possible, ajoutez une Start ID avant chaque titre et indiquez-la sur votre liste. Les Start Ids n’ont pas besoin d’être exactement localisées (laissez de l’espace), mais elles sont très pratiques pour se repérer.
Ayez toujours au moins une copie de sécurité (clone) avant d’envoyer une cassette DAT au Mastering. Si possible, enregistrez un ton de calibrage en début de bande à 1kHz au niveau de référence qui correspond à 0 VU sur votre console (généralement entre –14dBFS et –20dBFS). D’autres fréquences sont optionnelles. Les tons sont utilisés pour vérifier l’état de votre convertisseur A/D et la réponse en fréquence de votre système ainsi qu’à la calibration des différentes machines.
Commencez à enregistrer votre musique après environ 2 minutes de silence. Cela évite une éventuelle mauvaise condition de la bande qui se trouve généralement au début de la cassette DAT. Mettez votre ton de calibration (sans ID) à environ 2 minutes (ABS), lancez votre premier titre avec une ID #1. Quand vous mixez sur un format numérique (tel qu’une cassette DAT), mettez-vous en enregistrement au moins 10 secondes avant que la musique ne démarre, et laissez la bande tourner au moins 10 secondes après que la musique soit terminée. Cela vous évitera d’éventuelles erreurs de codage lorsque la bande sera chargée au Mastering.
Il n’est pas besoin d’enregistrer vos titres dans l’ordre de votre album. Amenez simplement une liste sur une feuille séparée avec l’ordre que vous voulez. Certains réalisateurs amènent aussi des instructions sur quelles prises prendre et où la trouver sur la bande. Si vous avez des souhaits particuliers (comme des enchaînements de morceaux), indiquez-le également.
Préparation des fichiers
Concernant les CD-Roms, bon nombre d’entre nous utilisent désormais des CD-Roms avec des fichiers 24bits AIFF ou WAV comme submaster. C’est un bon support pour échanger des fichiers mais quelques règles sont tout de même à suivre :
- N’utilisez pas de labels CDs : ils peuvent être impressionnants mais peu de personnes savent que cela augmente le taux d’erreur en altérant la vitesse de rotation du disque, surtout lorsque vous enregistrez au delà de 2X ou avec des fichiers multipistes, des fréquences d’échantillonnage élevées ou des bits élevés. Il est possible d’éviter bon nombre d’erreurs si vous n’utilisez pas de labels. Conclusion : ne les utilisez pas pour tout matériel sensible.
- Concernant vos fichiers proprement dits, laissez au moins une seconde de blanc en début de fichier car un certain nombre de programmes peut y ajouter des clics numériques.
- Il est généralement recommandé de fermer votre session CD-Rom. Si vous ne la fermez pas, certains studios auront du mal à reconnaître votre CD ou à trouver tous les fichiers. Une erreur facile à éviter.
D’autre part, d’après Michel Geiss, « il est important de graver à la vitesse maximum autorisée par le graveur de CD (double, quadruple…). En effet, la rotation à plus grande vitesse permet d’assurer une meilleure stabilité du CD et le laser de gravure travaille par impulsions plus brèves et donc plus constantes. Par ailleurs, la puissance du laser est supérieure à vitesse plus rapide, donnant des empreintes plus nettes. N’oubliez pas qu’il vous faut des disques certifiés compatibles et qu’il vaut mieux s’en tenir à l’utilisation des supports préconisés par le fabricant du graveur. ». Ce point est un peu controversé par certains presseurs de CD qui préconisent de graver en 1X pour éviter au maximum les erreurs de gravure et optimiser la profondeur de gravure. Le mieux est certainement de vous conformer aux dires de votre presseur : en cas de problème, vous aurez suivi scrupuleusement leurs conseils.
Michel Geiss ajoute : « A noter que lors d’une gravure, le codage de correction d’erreurs est de meilleure qualité en mode CDROM qu’en mode CD Audio. Ceci explique pourquoi un CD Audio peut enregistrer 74 mn d’audio, équivalent d’environ 740 MB sur un disque dur, et seulement 650 MB en mode CDROM. »
Testez vos fichiers une fois la gravure faite. Ouvrez-en un ou plusieurs, essayez de le rejouer, de le copier sur votre disque dur. Si, malheureusement, vous obtenez des erreurs, il est temps de recommencer !
Crédits
Texte original de Bob Katz, complété par Vincent Cordel (Atanata Records).
Traduit et adapté de l’américain par Vincent Cordel.
Adapté pour AudioFanzine par Agnès Fournier et Philippe Raynaud.