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Le Mastering - Le Mastering

Le mastering d'un CD est à la fois un art et une science. Il constitue la dernière touche créatrice et technique avant de presser un album (CD, DVD, K7 ou autre support).

Vous pouvez compa­rer le maste­ring d’un CD au travail d’un éditeur qui prend un manus­crit et le trans­forme en livre. L’édi­teur de livres doit à la fois comprendre la syntaxe, la gram­maire, l’or­ga­ni­sa­tion et le style d’écri­ture, mais aussi les tech­niques de reliure, les sépa­ra­tions de couleurs, l’im­pres­sion sous pres­se… De même, l’in­gé­nieur de maste­ring marie l’art de la musique avec la science du son. C’est un spécia­liste qui passe tout son temps à perfec­tion­ner son art dans le maste­ring.

 

Le maste­ring audio est réalisé dans un studio dédié compre­nant une acous­tique exem­plaire et cali­brée ainsi qu’une paire de moni­teurs haut de gamme. Le flux du signal audio reste mini­mum et des outils spécia­li­sés, souvent faits sur mesure, sont utili­sés. Les moni­teurs ne devraient pas être encom­brés par des inter­fé­rences acous­tiques telles que de larges consoles de studios ou des racks d’ef­fets externes. En d’autres mots, l’acous­tique est seule maître à bord, viennent ensuite les autres facteurs à prendre en consi­dé­ra­tion.

 

Pour des résul­tats opti­mums, le maste­ring ne devrait pas être effec­tué dans le même studio que celui de l’en­re­gis­tre­ment et avec le même ingé­nieur qui a enre­gis­tré l’al­bum. Il est impor­tant de trou­ver un ingé­nieur de maste­ring qui appor­tera son savoir-faire et sa pers­pec­tive unique du projet de l’al­bum et ce, afin de mettre la touche finale qui distin­guera un enre­gis­tre­ment ordi­naire d’une œuvre d’art.

 

Qu’est-ce qu’un ingé­nieur de Maste­ring ?

Racks utilisés en masteringUn ingé­nieur de maste­ring doit avoir un passé musi­cal tout autant que tech­nique, une bonne oreille (voire deux !), un bon équi­pe­ment, et des connais­sances tech­niques. Idéa­le­ment, il devrait savoir lire la musique et avoir une excel­lente sensa­tion de justesse. Il doit maitri­ser un bon nombre d’équi­pe­ments hi-tech dont la plupart ne sont pas trou­vés dans un studio d’en­re­gis­tre­ment tradi­tion­nel. Un bon ingé­nieur de maste­ring doit égale­ment connaître et comprendre de nombreux styles (et il y en a beau­coup !), ainsi que savoir faire du travail d’édi­tion. Il est sensible aux besoins du réali­sa­teur et de l’ar­tiste, et accorde une atten­tion toute parti­cu­lière à chacun de ses projets. Il doit aussi devi­ner ce qui arri­vera au CD lorsqu’il passera à la radio, dans la voiture ou sur une chaîne stéréo.

 

Master, Pre-master, Glass­mas­ter

Préparation du glassmasterLe prémas­te­ring, plutôt que le maste­ring, est le terme le plus précis à utili­ser, puisque le vrai master pour un Compact Disc est appelé le Glass­mas­ter, lequel est découpé physique­ment au laser durant le pres­sage en usine. En fait, le glass­mas­ter est détruit au moment de la produc­tion. La seule chose perma­nente est une réplique, copie métal­lique du glass­mas­ter, qui sert de matrice pour pres­ser des milliers de CDs avant d’être rempla­cée. Si vous voulez en savoir plus sur les procé­dés de fabri­ca­tion, je vous conseille de visi­ter l’une de ces usines de pres­sage.

 

Le maté­riel qui va à la fabri­ca­tion peut être une bande Umatic (système Sony à base de PCM1630), une cassette DDP (cassette 8mm Exabyte de data conte­nant une image disque du CD, le stan­dard actuel), un CD-R (CD enre­gis­trable), ou encore un PMCD (CD Master conte­nant les mêmes infor­ma­tions que l’Uma­tic).

 

LBR (Laser Beam Recorder)Désor­mais, le lecteur stan­dard installé dans le rack LBR, pour Laser Beam Recor­der (la machine qui s’oc­cupe de graver votre glass­mas­ter), est une DDP; tout autre format arri­vant à l’usine est trans­féré en DDP. L’Uma­tic est devenu plus ou moins désuet car il est moins fiable qu’une cassette DDP et moins rapide pour graver le glass­mas­ter.

 

Bien qu’il s’agisse d’un prémas­ter, il est courant de dési­gner la cassette DDP ou le CDR « Master CD » car (espé­rons-le) il n’y aura plus d’al­té­ra­tion de l’au­dio numé­rique durant les prochaines étapes. Si l’usine de pres­sage fait bien son travail, les bits du CD final seront iden­tiques à ceux du Master qui ont quitté le studio de maste­ring.

Codes PQ et Norme Red Book

Les codes PQ servent à faire des repères sur chaque titre du CD. Il y a un index de début de titre et un index de fin de titre et ce, même si les morceaux sont enchaî­nés. L’in­dex de fin de titre sert prin­ci­pa­le­ment à connaître le minu­tage exact du titre. Chaque index (de début et de fin) a un « offset » de quelques milli­se­condes, permet­tant à votre lecteur CD de se posi­tion­ner légè­re­ment avant le morceau afin de ne pas enta­mer le début du titre lorsqu’il démarre.

 

La norme Red Book est un ensemble de règles très strictes et toute bande (pré)master partant à l’usine de pres­sage qui ne respecte pas cette norme ne sera pas accep­tée. Sans rentrer dans une expli­ca­tion plus complexe, sachez qu’avant tout pres­sage, une analyse est faite, détaillant le nombre des correc­tions d’er­reur, la compa­rai­son entre les PQ inscrits et ceux décrits, le nombre de paquets exacts de data enre­gis­trés etc.

 

Pourquoi ne devrais-je pas appe­ler ma K7 DAT le « Master » ?

Casettes DAT (Digital Audio Tape)Le mot « Master » est trop utilisé. En réalité, il ne peut y avoir qu’une cassette Master. Vous devriez nommer votre cassette « Mix » ou « Session » ou « Travail édité » ou « Compi­la­tion Edition » ou « Submas­ter assem­blé »… Mais comme vous pouvez le voir, utili­ser le label « Master » ne fera que rendre les choses plus confuses par la suite.

 

D’autres confu­sions arrivent lorsque le réali­sa­teur s’en mêle. Il peut déci­der de chan­ger l’EQ ou les niveaux d’une chan­son, mais oublier de l’in­diquer sur le master précé­dent. La première chose à faire lorsque l’on crée un second master à partir d’un master déjà exis­tant, est certai­ne­ment d’ins­crire en gros DNU, pour « Do Not Use », sur l’étiquette de l’an­cien master devenu obso­lète.

 

Analo­gique contre Numé­rique dans le Maste­ring

Une fois un signal converti en numé­rique, vous devriez faire atten­tion à bien reve­nir en analo­gique. Idéa­le­ment, vous ne voudrez qu’une seule de ces conver­sions, une fois à l’en­re­gis­tre­ment et une autre fois au moment de l’écoute sur votre platine CD.

Mais alors que faire des compres­seurs, limi­teurs à lampe ou à tran­sis­tor ? Bien que couram­ment utili­sés durant un mixage, un grand nombre de ces proces­seurs ne convient pas à des fins de maste­ring. Par exemple, un vieux Pultec peut avoir beau­coup de souffle mais être toujours utili­sable sur une voix ou un instru­ment pendant un mixage.Rack de compresseurs et autres effets de studioMais est-ce que vous passe­riez votre mix géné­ral sur cette boîte à souffle (peut-être que oui si vous aimez vrai­ment le son !) ? De plus, chaque proces­seur utilisé dans un studio de maste­ring (un bon studio de maste­ring) sera utilisé par paires, sera cali­bré, silen­cieux, propre, et révisé régu­liè­re­ment. Des posi­tions cali­brées sont impor­tantes pour un re-maste­ring ou pour la main­te­nance. « Propre » signi­fie peu de distor­tion harmo­nique et de bruit de fond. « Par paires » empêche l’image stéréo de se dété­rio­rer.

 

Malgré tout, si un ingé­nieur en maste­ring a un EQ analo­gique favori ou un proces­seur d’ef­fets qu’il désire utili­ser pour créer un son parti­cu­lier d’une K7 DAT, il devra faire atten­tion à compa­rer le son avant et après trai­te­ment. Il y a toujours un manque de trans­pa­rence lorsque l’on passe par des stades analo­giques, parti­cu­liè­re­ment A/D/A (analog/digi­tal/analog). Quiconque a patché des proces­seurs sur sa console est conscient de ces problèmes. En d’autres termes, vous devez faire très atten­tion à peser le pour et le contre entre faire un trai­te­ment analo­gique sur une bande DAT ou amener cette même DAT sur un système numé­rique haute réso­lu­tion et trai­ter le signal en numé­rique sur toute la chaîne.

 

Il y aura de toute évidence un léger (ou un sérieux) manque de trans­pa­rence pour chaque conver­sion. Cepen­dant, il est possible que l’in­gé­nieur de maste­ring pense que la musique béné­fi­ciera des carac­té­ris­tiques acous­tiques d’un compres­seur ou d’un équa­li­seur « vintage ». Peut-être recherche-t-il ce fameux effet de pompage qui ne peut être obtenu qu’avec des proces­seurs analo­giques (de nombreuses personnes se plaignent du côté trop propre du numé­rique). Enfin, certains ingé­nieurs de maste­ring prétendent que les proces­seurs analo­giques sonnent mieux que les proces­seurs numé­riques. Mais il s’agit là d’un autre débat, des plus subjec­tifs : nous ne rentre­rons donc pas ici dans celui-ci !

 

Cinq raisons de faire un maste­ring

Chaque enre­gis­tre­ment mérite d’avoir un bon maste­ring. Quand vous mixez, votre travail n’est pas terminé. Le maste­ring polit le tout, cela devient plus qu’un disque… Cela devient une œuvre d’art. Les chan­sons deviennent un ensemble cohé­rent, le son peut prendre une nouvelle dimen­sion et une nouvelle vie qui met encore plus en valeur les meilleurs mix. Voici 5 raisons pour lesquelles un maste­ring est néces­saire.

 

Fatigue de l’oreille

La plupart de la musique d’aujour­d’hui est produite en enre­gis­tre­ment multi­pistes. L’étape suivante est le mixage. Ce mixage peut prendre entre 4 heures et 4 semaines, selon les prédi­lec­tions du réali­sa­teur, les souhaits de l’ar­tiste et le budget. Géné­ra­le­ment, chaque titre est mixé indé­pen­dam­ment. Vous avez rare­ment le luxe de chan­ger et de compa­rer les chan­sons pendant que vous mixez. Certains mix peuvent être faits à 2h du matin, quand les oreilles sont fati­guées, d’autres à midi, quand vos oreilles sont fraîches. Le résul­tat : chaque mix sonne diffé­rem­ment, chaque chan­son a ses propres carac­té­ris­tiques acous­tiques. Le maste­ring permet­tra d’ho­mo­gé­néi­ser l’en­semble des morceaux de album maste­risé en rédui­sant les diffé­rences frap­pantes dans les morceaux.

 

La courbe de réponse des enceintes

Une courbe de réponse quasi parfaiteC’est assez invrai­sem­blable quand vous y pensez mais peu de studios ont un système d’écoutes fiable et précis. Saviez-vous par exemple que placer des enceintes sur le rebord d’une console crée des creux et des bosses dans la courbe de réponse en fréquences ? Une « control room » clas­sique, remplie d’équi­pe­ments, provoque égale­ment des acci­dents de courbe de réponse autour de 200–300Hz, avec un « effet de masque » qui fera baver les éven­tuelles irré­gu­la­ri­tés de ladite courbe. Et bien que vous soyez rempli de bonnes inten­tions, combien de fois avez-vous le temps de prendre vos premix avec vous pour les jouer sur diffé­rents systèmes allant de votre auto­ra­dio à un système audio­phile haut de gamme ? Résul­tat : vos mix sont des compro­mis. Certaines fréquences ressortent trop, et d’autres pas assez.

Puis-je prendre votre commande SVP ?

Pendant une séance de mix, le réali­sa­teur n’a géné­ra­le­ment aucune idée de l’ordre des chan­sons qu’il fera avant que tous les mix soient termi­nés. Si vous compi­lez ces chan­sons à l’unité de gain et les écou­tez l’une après l’autre, cela ne sonnera proba­ble­ment pas comme un disque. Certains titres seront en dehors, d’autres trop faibles ; vous pour­rez aussi décou­vrir que certains mix sont trop brillants ou qu’il n’y a pas assez de grave, ou que la voix est trop faible, ou que la sépa­ra­tion stéréo est trop étroite. Ces choses arrivent couram­ment, même après des semaines passées en studio. De plus, ces problèmes n’ap­pa­raissent souvent qu’une fois l’al­bum assem­blé dans son ordre et qu’il est audi­tionné dans un bon envi­ron­ne­ment sonore.

 

La pers­pec­tive d’une (autre) paire d’oreilles quali­fiée

L’in­gé­nieur de maste­ring est la dernière personne à parti­ci­per à votre projet. Il peut donner une repré­sen­ta­tion artis­tique, musi­cale et tech­nique de vos idées. Profi­tez tout parti­cu­liè­re­ment de ses oreilles… De nombreux projets musi­caux sont passés entre ses mains. Vous pouvez lui deman­der ce qu’il pense de l’ordre de vos chan­sons, comment elles devraient être espa­cées, et s’il y a quelque chose de spécial qui pour­rait les mettre encore plus en valeur. Il écou­tera atten­ti­ve­ment chaque aspect de votre album et pourra vous four­nir des sugges­tions si vous le dési­rez.

 

Toujours plus fort

Vu-mètres au maximum« La norme du CD indique que le niveau maxi­mum d’un CD, soit 0dBfs, est de 18dB au-dessus du 0Vu de la console et ce, afin d’avoir une marge suffi­sante pour les crêtes (headroom). De nos jours, cette marge a été réduite à 1 ou 2dB par les studios de maste­ring (et leurs compres­seurs/limi­teurs hi-tech). La compé­ti­tion actuelle entre les diffé­rents studios se tient là : qui produira un master encore plus fort que celui de votre concur­rent ? » (D.Blanc-Fran­cart). Vous l’avez compris, lais­ser faire le maste­ring par un profes­sion­nel peut être « stra­té­gique ».

 

Ce ne sont que quelques-unes des raisons pour lesquelles un travail de maste­ring est inévi­ta­ble­ment néces­saire pour faire de vos chan­sons un (pré)master qui inclut un ajus­te­ment des niveaux, un bon espace entre les chan­sons, de bons fondus ou enchaî­ne­ments (fade-ins, fade-outs), la suppres­sion de bruits rési­duels, le rempla­ce­ment d’er­reurs musi­cales en combi­nant plusieurs prises (courant lors d’un enre­gis­tre­ment stéréo), l’éga­li­sa­tion des chan­sons pour les rendre plus brillantes ou plus sombres, la mise en valeur d’ins­tru­ments qui (rétros­pec­ti­ve­ment) ne sortaient pas assez du mix.

 

Ne sous-esti­mez donc pas le maste­ring, et surtout ne l’évi­tez pas pour écono­mi­ser quelques centaines d’eu­ros.

Conser­ver une qualité de son opti­male

A présent que vous en savez plus sur ce qu’est le maste­ring, nous allons tenter d’éta­blir une petite check­lit à vali­der avant de procé­der au maste­ring de votre album.

Recom­man­da­tions pour conser­ver une qualité de son opti­male

  • Si vous mixez sur une bande analo­gique (oui, oui, cela se fait encore), la meilleure chose à faire est d’ef­fec­tuer une copie de sûreté en numé­rique (pendant le mixage ou après). Editez votre bande (analo­gique) avec votre désor­mais antique lame de rasoir. Dans la mesure du possible, utili­sez une bande 1/2 pouce tour­nant à 76cm/s (30IPS).
  • Si vous mixez en numé­rique, sachez que la conver­sion A/D (Analog to Digi­tal) est le maillon le plus faible de votre chaîne. De multiples répé­ti­tions de conver­sions A/D/A peuvent modi­fier de manière plus ou moins radi­cale votre son, donnant au final un son géné­ra­le­ment plus dur. C’est pourquoi, si vous préfé­rez mixer en 16bits sur DAT, vous devriez vous procu­rer le meilleur conver­tis­seur externe A/D. Même si vous devez effec­tuer par la suite un dithe­ring en 16 bits, un bon conver­tis­seur 20 bits A/D vous donnera de biens meilleurs résul­tats acous­tiques que les conver­tis­seurs internes de votre DAT. Idéa­le­ment, vous ne devriez pas non plus reve­nir en analo­gique (D/A) avant d’écou­ter votre CD sur votre lecteur préféré.
  • Arrê­tez-vous tout de suite si vous voulez seule­ment faire un assem­blage de vos titres avant de les envoyer au studio de maste­ring. Vous ne gagne­rez pas de temps à copier votre DAT. Chan­ger l’ordre des pistes pren­dra 2 minutes à faire au studio de maste­ring et vous évite­rez ainsi d’ajou­ter éven­tuel­le­ment des erreurs de codage sur votre bande DAT en le faisant vous-même.

Note : ne faites jamais une seule copie durant le mix. Faites-en au moins 2 et mettez-les dans un endroit sûr. N’en­voyez jamais votre copie unique par la poste. Cela ne vous empêche pas de tester l’ordre de vos chan­sons en faisant des copies, mais envoyez votre DAT origi­nale au maste­ring, pas une copie.

Procé­dures de copie

Écou­tez toujours atten­ti­ve­ment la sortie de votre enre­gis­tre­ment lorsque vous faites une copie. C’est ennuyeux mais néces­saire. De plus, si vous mettez votre enre­gis­tre­ment en pause, assu­rez-vous de redé­mar­rer la bande en enre­gis­tre­ment pendant 10 secondes avant que le titre ne démarre. Cela vous assu­rera que la bande n’a pas de rési­dus sonores ou de pops numé­riques au moment du play-back (la plupart des DATs n’ont besoin que d’1 ou 2 secondes pour se synchro­ni­ser mais on n’est jamais trop prudent).

Conseils

Si vous pensez éditer votre musique seul, dites-vous que pour conser­ver une qualité de son opti­male, vous devriez éviter de toucher à tout ce qui a rapport au gain de votre musique, et lais­ser faire toutes ces opéra­tions votre l’in­gé­nieur du son de votre studio de maste­ring :

  • N’uti­li­sez pas les plug-ins « Maxi­mi­ser » ou équi­va­lents.
  • N’éga­li­sez pas ou ne compres­sez pas à travers votre éditeur.
  • Ne NORMA­LI­SEZ pas.
  • N’ef­fec­tuez pas de fades (fade in / fade out).
  • Désac­ti­vez votre option de dithe­ring (si elle est dispo­nible).

Chacun de ces procé­dés peut dété­rio­rer le son. Il faut donc éviter de faire ces trai­te­ments deux fois de suite, c 'est à dire vous puis l’in­gé­nieur du son lors du maste­ring. Lais­sez-le donc faire son métier !

 

De même, il est géné­ra­le­ment recom­mandé de ne pas faire vos fades durant le mix. Si vous avez des idées sur la manière dont ils devront être faits, suggé­rez-les à votre ingé­nieur de maste­ring. Mais donnez-lui aussi la parole : de par son expé­rience, il pour­rait avoir des idées auxquelles vous n’avez même pas pensé.

 

Aler­tez votre ingé­nieur de maste­ring de tous les bruits de fond qui vous dérangent dans votre mix (comme le SMPTE par exemple), ils pour­ront dans la plupart des cas être élimi­nés. Paral­lè­le­ment, dites-vous que certains bruits peuvent être lais­sés volon­tai­re­ment (artis­tique­ment ?), comme le décompte du batteur, les commen­taires de musi­ciens etc. Cela peut donner une certaine ambiance à l’al­bum. N’hé­si­tez pas à être créa­tifs !

 

Prépa­rer vos bandes et fichiers

La bande que vous envoyez n’est pas un master !

Donc ne l’in­ti­tu­lez pas « Master ».

Bande analogique pour faire un masterUn master est une bande (ou un CD) qui a été prépa­rée par le studio de maste­ring en une fois (sans s’ar­rê­ter), avec tous les espaces, tous les niveaux, les eqs propre­ment défi­nis, et qui n’a plus besoin d’au­cun trai­te­ment si ce n’est de se soumettre à la norme Red Book (ajout des index). Seules les bandes PCM1630, DDP ou les CDRs sont quali­fiés. Une bande ADAT n’est pas un master CD. Donc envoyez vos bandes en les inti­tu­lant : « Mix », « Submas­ter », « Session », « Mix édité », ou n’im­porte quoi d’autre mais pas un « Master ».

Il ne s’agit pas de donner une impor­tance moindre à votre bande : cela aidera simple­ment à diffé­ren­cier le véri­table master de vos bandes sources. Cela évitera aussi toute confu­sion dans le futur si vous devez faire des correc­tions et que vous recher­chez le véri­table Master. Au moins la moitié des bandes dans une biblio­thèque d’ar­chives est inti­tu­lée (à tort) Master.

Assu­rez-vous avant toute chose que votre studio de maste­ring accepte votre support analo­gique.

Les plus courants sont les bandes 1/4 pouce ou 1/2 pouce à 19, 38 ou 76 cm/s (7 1/2, 15, 30 IPS).
Si vous avez utilisé un réduc­teur de bruit, n’ou­bliez pas de mention­ner quel format : Dolby A, SR, DBX Type 1 ainsi que l’éga­li­sa­tion AES ou NAB.

Ajou­tez une amorce en début et en fin de bande.

Si possible, ajou­tez-en aussi entre les chan­sons (sauf pour les concerts).
La bande devrait être rembo­bi­née lente­ment et en fin de bande.
Indiquez pour chaque bande le nom de l’al­bum, le titre des chan­sons et leur temps absolu (ABS Time).
Indiquez la vitesse de la bande, le niveau d’en­re­gis­tre­ment à 0 VU en nw/M (si vous ne savez pas ce que c’est, deman­dez à votre ingé­nieur du son), ainsi que l’éga­li­sa­tion et la réduc­tion de bruit employées.
Indiquez aussi s’il s’agit d’un enre­gis­tre­ment Mono ou Stéréo.

Ajou­tez les tons d’ali­gne­ment sur une de vos bandes (sans réduc­teur de bruit) : 100Hz, 1kHz, 10kHz, 15kHz et si possible 45Hz et 5kHz le tout à 0 VU. Il va de soi que cela doit être enre­gis­tré en passant par le même équi­pe­ment utilisé durant le mixage. Indiquez enfin l’ordre des titres que vous voulez sur votre CD.

Prépa­ra­tion des bandes numé­riques (DAT)

D.A.T.De manière géné­rale, les conver­tis­seurs A/D moyen de gamme sont de meilleure qualité à 48kHz. N’ou­bliez pas la liste des titres, le nom de l’al­bum et le temps absolu (ABS) de chaque titre. Si possible, ajou­tez une Start ID avant chaque titre et indiquez-la sur votre liste. Les Start Ids n’ont pas besoin d’être exac­te­ment loca­li­sées (lais­sez de l’es­pace), mais elles sont très pratiques pour se repé­rer.

Ayez toujours au moins une copie de sécu­rité (clone) avant d’en­voyer une cassette DAT au Maste­ring. Si possible, enre­gis­trez un ton de cali­brage en début de bande à 1kHz au niveau de réfé­rence qui corres­pond à 0 VU sur votre console (géné­ra­le­ment entre –14dBFS et –20dBFS). D’autres fréquences sont option­nelles. Les tons sont utili­sés pour véri­fier l’état de votre conver­tis­seur A/D et la réponse en fréquence de votre système ainsi qu’à la cali­bra­tion des diffé­rentes machines.

Commen­cez à enre­gis­trer votre musique après envi­ron 2 minutes de silence. Cela évite une éven­tuelle mauvaise condi­tion de la bande qui se trouve géné­ra­le­ment au début de la cassette DAT. Mettez votre ton de cali­bra­tion (sans ID) à envi­ron 2 minutes (ABS), lancez votre premier titre avec une ID #1. Quand vous mixez sur un format numé­rique (tel qu’une cassette DAT), mettez-vous en enre­gis­tre­ment au moins 10 secondes avant que la musique ne démarre, et lais­sez la bande tour­ner au moins 10 secondes après que la musique soit termi­née. Cela vous évitera d’éven­tuelles erreurs de codage lorsque la bande sera char­gée au Maste­ring.

Il n’est pas besoin d’en­re­gis­trer vos titres dans l’ordre de votre album. Amenez simple­ment une liste sur une feuille sépa­rée avec l’ordre que vous voulez. Certains réali­sa­teurs amènent aussi des instruc­tions sur quelles prises prendre et où la trou­ver sur la bande. Si vous avez des souhaits parti­cu­liers (comme des enchaî­ne­ments de morceaux), indiquez-le égale­ment.

 

Prépa­ra­tion des fichiers

Concer­nant les CD-Roms, bon nombre d’entre nous utilisent désor­mais des CD-Roms avec des fichiers 24bits AIFF ou WAV comme submas­ter. C’est un bon support pour échan­ger des fichiers mais quelques règles sont tout de même à suivre :

  • N’uti­li­sez pas de labels CDs : ils peuvent être impres­sion­nants mais peu de personnes savent que cela augmente le taux d’er­reur en alté­rant la vitesse de rota­tion du disque, surtout lorsque vous enre­gis­trez au delà de 2X ou avec des fichiers multi­pistes, des fréquences d’échan­tillon­nage élevées ou des bits élevés. Il est possible d’évi­ter bon nombre d’er­reurs si vous n’uti­li­sez pas de labels. Conclu­sion : ne les utili­sez pas pour tout maté­riel sensible.
  • Concer­nant vos fichiers propre­ment dits, lais­sez au moins une seconde de blanc en début de fichier car un certain nombre de programmes peut y ajou­ter des clics numé­riques.
  • Il est géné­ra­le­ment recom­mandé de fermer votre session CD-Rom. Si vous ne la fermez pas, certains studios auront du mal à recon­naître votre CD ou à trou­ver tous les fichiers. Une erreur facile à éviter.

D’autre part, d’après Michel Geiss, « il est impor­tant de graver à la vitesse maxi­mum auto­ri­sée par le graveur de CD (double, quadru­ple…). En effet, la rota­tion à plus grande vitesse permet d’as­su­rer une meilleure stabi­lité du CD et le laser de gravure travaille par impul­sions plus brèves et donc plus constantes. Par ailleurs, la puis­sance du laser est supé­rieure à vitesse plus rapide, donnant des empreintes plus nettes. N’ou­bliez pas qu’il vous faut des disques certi­fiés compa­tibles et qu’il vaut mieux s’en tenir à l’uti­li­sa­tion des supports préco­ni­sés par le fabri­cant du graveur. ». Ce point est un peu contro­versé par certains pres­seurs de CD qui préco­nisent de graver en 1X pour éviter au maxi­mum les erreurs de gravure et opti­mi­ser la profon­deur de gravure. Le mieux est certai­ne­ment de vous confor­mer aux dires de votre pres­seur : en cas de problème, vous aurez suivi scru­pu­leu­se­ment leurs conseils.

 

Michel Geiss ajoute : « A noter que lors d’une gravure, le codage de correc­tion d’er­reurs est de meilleure qualité en mode CDROM qu’en mode CD Audio. Ceci explique pourquoi un CD Audio peut enre­gis­trer 74 mn d’au­dio, équi­valent d’en­vi­ron 740 MB sur un disque dur, et seule­ment 650 MB en mode CDROM. »

 

Testez vos fichiers une fois la gravure faite. Ouvrez-en un ou plusieurs, essayez de le rejouer, de le copier sur votre disque dur. Si, malheu­reu­se­ment, vous obte­nez des erreurs, il est temps de recom­men­cer !

Crédits

Texte origi­nal de Bob Katz, complété par Vincent Cordel (Atanata Records).
Traduit et adapté de l’amé­ri­cain par Vincent Cordel.
Adapté pour Audio­Fan­zine par Agnès Four­nier et Philippe Raynaud.

  • doom_Oo7 788 posts au compteur
    doom_Oo7
    Posteur·euse AFfolé·e
    Posté le 01/11/2012 à 22:40:52
    Juste une questoin : qu'est-ce que tout ça vaut en 2012 ?
    Y'a-t-il des pratiques qui ont évoluée de manière plus "numérique"?

    Merci :)
  • earz 162 posts au compteur
    earz
    Posteur·euse AFfiné·e
    Posté le 16/06/2013 à 14:14:46
    le DAT n est plus d actualité aujourd’hui, De quand date ce dossier ?
  • doom_Oo7 788 posts au compteur
    doom_Oo7
    Posteur·euse AFfolé·e
    Posté le 19/06/2013 à 06:11:42
    "Posté le 02/11/2002"
  • rroland 27026 posts au compteur
    rroland
    Modérateur·trice thématique
    Posté le 19/06/2013 à 08:42:04
    La plupart des conseils restent valables, cela dit. Certes, on utilise plus le DAT et on travaille plutôt avec des fichiers 24 bit, mais pour le reste tous les conseils restent valables.

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