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Interview / Podcast
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Derrière le son de Pierrick Devin (Lomepal, Nekfeu, Benjamin Biolay, Clara Luciani, Etienne Daho)

Que ce soit à la production ou au mixage, il enchaîne les succès. Parmi tous ses projets, on retiendra les albums Flip, Jeannine et 3 jours à Motorbass de Lomepal, mais également le dernier Grand Prix de Benjamin Biolay, ou plus récemment l'album Coeur de Clara Luciani, récompensé aux Victoires de la musiques de cette année. Au-delà de ses talents de technicien, ce sont sa culture du rock et sa sensibilité qui font de lui un atout pour plusieurs artistes du paysage musical actuel. C’était donc une évidence de chercher à savoir les secrets cachés derrière le son de Pierrick Devin.

Derrière le son de Pierrick Devin (Lomepal, Nekfeu, Benjamin Biolay, Clara Luciani, Etienne Daho) :

Salut, est-ce que tu peux te présen­ter en quelques mots ? Qui es-tu, d’où viens-tu, bref, dis-nous tout !

Salut, je m’ap­pelle Pier­rick Devin, je suis ingé­nieur du son, musi­cien et réali­sa­teur-produc­teur. Je vis à Paris et j’ai un studio dans le 9e arron­dis­se­ment, où j’aide des artistes à fina­li­ser leur projet musi­cal. J’in­ter­viens à diffé­rentes étapes du proces­sus : compo­si­tion-arran­ge­ment, enre­gis­tre­ment, mixage et/ou réali­sa­tion, selon les besoins. J’aime colla­bo­rer avec des profils musi­caux diffé­rents (Phoe­nix, Lome­pal, Daho, Clara Luciani, Benja­min Biolay, Nekfeu, Peter Peter, Pépite …). Chaque album est une nouvelle aven­ture.

Sans titre amina motorbass luciani

Comment es-tu arrivé dans la musique ? Quel est ton parcours ?

J’ai grandi à Sois­sons, une petite ville en Picar­die et très jeune on m’a initié au piano. Mon inté­rêt pour la musique a grandi avec moi. Motivé par un ami, je commence la guitare à 13 ans et 2 ans plus tard, je monte un groupe avec des copains. J’étais influencé par des power-trio comme Nirvana ou le Jimi Hendrix Expé­rience, mais l’in­té­rêt du bassiste pour la basse slap­pée et les Red Hot Chili Peppers nous trans­forme en une sorte de groupe rock-fusion… Avec nos premières maquettes, je découvre pour la première fois l’en­re­gis­tre­ment multi­piste sur cassette et c’est le coup de foudre. S’en­suivent 3 années d’études à l’ISTS, et après le diplôme un stage de 6 mois dans les studios Plus XXX. C’est une chance. Cette ancienne biscui­te­rie trans­for­mée en studios par Claude Saha­kian au début des années 70 est un trem­plin pour de nombreux ingé­nieurs du son : Philippe Zdar, Étienne de Crecy, Stéphane ‘Alf’ Briat, Julien Delfaud, Yann Arnaud y ont fait leurs premières armes… Le lieu est consti­tué de 4 cabines impres­sion­nantes : le Studio 1 est équipé d’une console Neve 88 RS, le 2 d’une SSL 9000K, le 3 d’une SSL 4000G+ et le 4e d’une Yamaha 02R. Toutes ces consoles me sont incon­nues. Après de longues heures d’ap­pren­tis­sage sur le fonc­tion­ne­ment de ces nouvelles machines et des milliers de cafés servis, le studio finit par m’adop­ter et m’em­bau­cher en CDI. Durant cette période j’ai la chance de rencon­trer et travailler pour des artistes dont je suis fan comme Cassius, Phoe­nix, Étienne Daho, -M-, Alain Bashung, les Rita Mitsouko … Suite à ces années d’as­sis­ta­nat auprès Instruments et matériels audio : PDevin-5d’in­gé­nieurs français et inter­na­tio­naux, je quitte le studio pour deve­nir free-lance. Juste avant de partir, le groupe Phoe­nix me met un pied à l’étrier en me propo­sant de remixer leur single « Long Distance Call ». Je venais d’as­sis­ter Julien Delfaud sur leur 3e album et je leur avais fait écou­ter un morceau que je faisais après les séances la nuit qui leur a plu. Ce Remix, signé sous le nom 25 Hours a Day, s’est retrouvé play­listé sur plusieurs radios et des direc­teurs artis­tiques de labels ont commencé à me contac­ter pour mixer et produire leurs artistes. En paral­lèle j’étais resté en contact avec Zdar et Boom­bass (Cassius) qui cher­chaient à monter un groupe pour jouer live leur dernier album ’15 Again’. Zdar savait que j’étais aussi guita­riste. Je me retrouve donc sur scène pendant 2 ans en tour­née avec une équipe formi­dable. C’est l’oc­ca­sion de faire de nouvelles rencontres, Matthieu Coutu­rier qui vient de monter son label Disque Primeur me propose de réali­ser 2 de ses groupes Adam Kesher et Fortune avec lesquels je ferai 2 disques respec­ti­ve­ment. Le télé­phone commence à sonner régu­liè­re­ment pour du boulot et je trouve une petite cabine à louer au sein des studios Soyuz où j’ins­talle une paire de Gene­lec 1030, un Pro Tools acheté d’oc­ca­sion au studio Melo­dium, et mes quelques instru­ments, on est en 2010. Depuis cette confi­gu­ra­tion n’a cessé d’évo­luer au fur et à mesure des projets.

[méfiez-vous] de ses propres certi­tudes, car elles peuvent parfois être des freins

Actuel­le­ment, quelle est ta prin­ci­pale casquette ?

J’ai constam­ment plusieurs « casquettes »  et je n’en préfère pas une plus que l’autre, au contraire elles se nour­rissent les unes les autres. Cela dépend beau­coup des demandes. Mais en ce moment c’est peut-être l’étape de la fina­li­sa­tion qui me plait le plus : le mixage (juste avant le Maste­ring donc, étape que je laisse toujours à un autre ingé­nieur).

Tu bosses où ? Quelle est ta confi­gu­ra­tion ?

Ma cabine est confi­gu­rée autour d’un Mac Pro 2020 muni de 2 cartes UAD avec Pro Tools Ulti­mate, Logic Pro et Able­ton Live, mais j’uti­lise prin­ci­pa­le­ment Pro Tools. En conver­tis­seurs j’uti­lise 2 Avid HD I/O. Mon système de moni­to­ring est le Grace Design M905 avec PDevin-54une paire de Bare­foot Sound MM 27 Gen 2, une paire de Yamaha NS-10 avec un ampli McIn­tosh 2100, une paire de Gene­lec 1030A. Un patch analo­gique à contrôle numé­rique Xpatch-64 de CB Elec­tro­nics me permet de sauve­gar­der plusieurs chaî­nages de mon maté­riel analo­gique et de les rappe­ler en un clic. En compres­seurs : DBX 165 A, Stam Audio Engi­nee­ring SA4000, Stam Audio Engi­nee­ring 1176 A (Stam Audio Engi­nee­ring est une marque chilienne qui refait des clas­siques de studio à prix abor­dable il faut juste être patient, car ils ont beau­coup de demandes), pour les compres­seurs à lampe : une paire de U73 de Tele­fun­ken, une paire de Lisson Grove R-124. Un SSL Fusion, prin­ci­pa­le­ment pour fina­li­ser les mixs.
Pour les effets même si ça passe beau­coup dans l’or­di­na­teur je garde auprès de moi une BAM et un BOUM de OTO Machines, un Plane­ta­rium de Neon Egg, un Space Echo SRE-555 et un Publi­son DHM89 B2 (trouvé grâce aux petites annonces d’Au­dio­fan­zine d’ailleurs) J’uti­lise égale­ment une console de radio made in France de marque Girar­din CS186, qui doit dater du milieu des années 70. Voilà en gros la confi­gu­ra­tion de la partie studio, le reste de mon maté­riel est consti­tué d’ins­tru­ments que j’ai pu acqué­rir au fur et à mesure.

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Selon moi, la pièce de hard­ware la plus impor­tante d’un studio est la paire d’en­ceintes de moni­to­ring

Quelle est ta pièce hard­ware favo­rite et pourquoi ? 

Ah ! Mais ça va être compliqué de te répondre ! Puisque mon but est de m’en­tou­rer unique­ment de pièces favo­rites !  Selon moi, la pièce de hard­ware la plus impor­tante d’un studio est la paire d’en­ceintes de moni­to­ring. C’est la pièce maîtresse, comment commen­cer un mixage si on entend mal les fréquences ? Tous les choix que l’on fait en studio découlent de ce qui sort des enceintes, que ce soit pour le mixage, mais aussi les instru­ments que l’on sélec­tionne lorsque l’on compose par exemple.  Bien entendre le son de basse évitera de faire des couches de 3 mauvais sons qui en feront au final un moyen. Il est primor­dial de connaître ses enceintes et comment PDevin-43réagit la pièce dans laquelle elles sont posées. L’idéal est d’écou­ter beau­coup de musique dessus et de se créer des réfé­rences.
Choi­sir son moni­to­ring n’est pas simple, c’est une sorte de quête pour l’in­gé­nieur du son, et c’est un choix très person­nel. J’ai eu plusieurs systèmes et actuel­le­ment je suis très heureux avec les Bare­foot MM27, car mes mixes restent cohé­rents lorsque je les écoute en dehors du studio.

Mais je sens que ce n’est pas le fond de ta ques­tion lorsque tu parles de hard­ware, donc, j’af­fec­tionne la console Girar­din que j’ai déni­chée sur le bon coin et qui m’ac­com­pagne depuis long­temps. La plupart de mes claviers y sont bran­chés. Cette console, a été conçue pour l’O.R.T.F (Office de Radio Télé­vi­sion Française) équi­valent de la B.B.C, et à l’époque ils ne rechi­gnaient pas sur la qualité. 
18 préam­plis germa­nium la plupart des connexions sont en or, donc inoxi­dables. Elle a été modi­fiée par Guy Fouchet (connu aussi sous le nom de Maître Guy) pour y ajou­ter des canaux de sortie directe. Les égali­seurs sont effi­caces et musi­caux et lorsqu’on pousse le gain on obtient une belle satu­ra­tion, super pour des guitares par exemple. Voilà je te réponds avec ma casquette d’in­gé­nieur, mais avec ma casquette de musi­cien je répon­drais ma Fender Mustang de 1965. Dans le fond j’au­rai toujours une fasci­na­tion et un amour plus prononcé pour un bel instru­ment plutôt qu’une machine qui ne fait que trai­ter le son.

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Quelle est celle que tu utilises le plus et pourquoi ? 

Les préam­plis Under­To­neAu­dio MPEQ-1 qui sont situés en face de moi sont vrai­ment fabu­leux.  Avec eux j’en­re­gistre quasi­ment tout, si je dois enre­gis­trer une voix, une guitare ou faire une basse. L’éga­li­sa­tion est extrê­me­ment poly­va­lent et très musi­cal. Under­To­neAu­dio est une marque créée par Éric Valen­tine. En plus d’être un ingé­nieur et produc­teur améri­cain extra­or­di­naire, il propose du maté­riel audio de grande qualité et pour les plus curieux il a une chaine YouTube passion­nante.

Ton TOP 3, et pourquoi ces 3 là spéci­fique­ment ?

  1. Pour les raisons citées plus tôt je dirais le Under­To­neAu­dio MPEQ-1, c’est un vrai couteau suisse on peut passer d’une couleur vintage à très moderne faci­le­ment. Il est très complet et très fiable.
  2. Le compres­seur Lisson Grove R-124, c’est un compres­seur à tubes vari-mu inspiré de l’Altec 436C modi­fié par les studios EMI (rebap­ti­sés Abbey Road Studios) et donc beau­coup utilisé par les Beatles. Vu leur grande influence, leurs disques sont dans l’ADN musi­cal de millions de personnes direc­te­ment ou indi­rec­te­ment et j’ai la sensa­tion lorsque je l’uti­lise qu’il y a comme une sorte de connexion avec leur musique dont je suis force­ment très impré­gné. Il doit y avoir une part de psycho­lo­gie, mais en tout cas c’est le genre de compres­seur qui ne peut jamais mal sonner, que l’on s’en serve de manière subtile ou très radi­cale! Le son qui en sort est solide et très riche harmo­nique­ment.
  3. Ma paire de Yamaha NS-10M Studio, cette écoute est vrai­ment irrem­plaçable. Cela peut paraitre éton­nant qu’elle soit encore si prisée dans beau­coup de studios aujour­d’hui, mais la manière dont elles nous poussent à faire tel ou tel choix est unique, je n’ai pas retrouvé cela avec d’autres écoutes. Les balances sont souvent bonnes et elles nous rendent plus auda­cieux, il me semble. Le fait de les avoir couplées avec un ampli de hi-fi McIn­tosh 2100 leur donne un bas plus géné­reux et des aigus plus soyeux. Cela contre-balance un peu le côté « raide » qu’on peut leur repro­cher. Le choix de l’am­pli est d’une grande impor­tance pour ces enceintes. Bien que les Bare­foot MM 27 Gen 2 soient munies d’une option pour recréer des near­field moni­tor type NS-10 je garde les NS-10 M en plus, je ne retrouve pas le même rapport.

Dans ma confi­gu­ra­tion le hard­ware me sert surtout pour la phase de produc­tion et d’en­re­gis­tre­ment, la phase de mixage sera quasi­ment en soft­ware pour des raisons d’ef­fi­ca­cité. La qualité des plug-ins augmente d’an­née en année, et le travail 'in the box’ PDevin-23apporte beau­coup de souplesse.  On peut passer d’un morceau à l’autre faci­le­ment, je peux travailler et retou­cher les mixes plus rapi­de­ment, être sur plusieurs projets à la fois, mieux orga­ni­ser mon plan­ning. J’ai l’im­pres­sion qu’il est inutile aujour­d’hui d’op­po­ser monde analo­gique et monde digi­tal, je préfère consi­dé­rer l’en­semble comme des outils qui ont leurs avan­tages et incon­vé­nients et prendre le meilleur des deux mondes.

Quel est ton plug-in favori et pourquoi ?

Mon plug-in favori sera toujours celui qui fait sonner mon mix le mieux et le plus rapi­de­ment, ahah. Et il y a telle­ment de choix… J’af­fec­tionne les plug-ins UAD. L’Ampex ATR-102 parti­cu­liè­re­ment, il marche souvent sur le mix et il est poly­va­lent on peut s’amu­ser avec le bias, les eq, le type de bande, la vitesse, le trans­for­mer en disto, on peut même en faire un délai. De chez eux j’uti­lise aussi le Pultec EQ, l’Api 2500, le Empi­ri­cal Labs EL8 Distres­sor, LA-2A Gray, leurs réverbes sont superbes égale­ment EMT 140, AMS Reverb, Lexi­con 480L, la liste est longue. UAD, Waves ou encore Sound­toys sont des déve­lop­peurs qui ont permis de rendre le mixage 'in the box’ possible par la diver­sité de leur propo­si­tion et la qualité de leurs plug-ins.

Quel est celui que tu utilises le plus et pourquoi ?

C’ est certai­ne­ment le FabFil­ter Pro-Q 3. Il est telle­ment poly­va­lent. C’est égale­ment un égali­seur dyna­mique, on peut compres­ser ou side-chaî­ner certaines fréquences. Il est stéréo, dual-mono, MS. On peut faire du matching eq d’une piste à l’autre, il y a un pour­cen­tage qui permet d’aug­men­ter ou réduire l’en­semble de la courbe, etc… Je ne crois pas avoir vu un égali­seur aussi bien pensé. Bien sûr, si je produis ce sera sûre­ment Kontakt de Native Instru­ments ex æquo avec le Analog Lab d’Artu­ria. Ces derniers déve­loppent de plus en plus des plug-ins que j’in­tègre à mes mixes, leur Rev Spring-636 est top par exemple, on peut utili­ser la partie préam­pli unique­ment et en pous­sant le gain on obtient un son bien crun­chy.

Ton TOP 3, et les raisons de ces choix ?

  1. Le Pro-Q 3 pour les raisons citées plus tôt, petit détail qui pour­rait inté­res­ser certains je préfère utili­ser le mode « Natu­ral Phase » pendant le mix et en enre­gis­tre­ment si je l’uti­lise sur une piste alors je le laisse en « Zéro Latency ». On gagne en qualité. Si certains souhaitent appro­fon­dir le sujet, le site de FabFil­ter explique très bien les diffé­rents aspects des modes dispo­nibles.
  2. Le compres­seur Kush Audio AR-1 qui est une bonne émula­tion du Lisson Grove que j’adore, sur un groupe batte­rie ou un mix par exemple il apporte une belle consis­tance sonore, l’avan­tage par rapport au hard­ware est la présence d’un mix dry/wet très pratique.
  3. Très récem­ment j’ai décou­vert le FabFil­ter Time­less 3 qui devenu un de mes délais favo­ris. Un peu dérou­tant au début, mais l’in­ter­face est quand même bien pensée et on prend vite ses marques. Les possi­bi­li­tés sont incroyables et il ouvre des portes qui seraient quasi impos­sibles à ouvrir dans le monde analo­gique. FabFil­ter a fait fort et on se surprend à être très créa­tif rapi­de­ment. 
    De plus en plus j’ai tendance à préfé­rer le délai aux reverbes pour créer de l’es­pace dans les mixes et le Time­less 3 est devenu très vite un outil incon­tour­nable.
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le Renais­sance Axx Compres­sor qui est censé être pour les guitares fonc­tionne très bien sur des kicks, des snares, des basses, même des voix, c’est surpre­nant

Quel est, selon toi, le hard­ware ou soft­ware le plus sous-estimé et pourquoi ?

Les plug-ins de base qui viennent avec les DAW sont souvent sous-esti­més.  Par exemple, le plug-in Lofi de Avid est fantas­tique, il peut être utilisé subti­le­ment pour amener du corps et adou­cir des aigus ou des tran­si­toires ou alors plus dras­tique­ment. Chez Waves la série Renais­sance est un clas­sique, le Renais­sance Axx Compres­sor qui est censé être pour les guitares fonc­tionne très bien sur des kicks, des snares, des basses, même des voix, c’est surpre­nant. Il y a plein de plug-ins gratuits aussi que j’uti­lise régu­liè­re­ment, Multi­ply de Acon Digi­tal Media, OTT de Xfer Records, Wider de Poly­verse Music, Satu­ra­tion Knob de Softube, Bark of Dog de Boz Digi­tal Labs, Melda­Pro­duc­tion ou Tokyo Dawn Labs en proposent plusieurs égale­ment.

Quel est l’ins­tru­ment ou toute autre pièce hard­ware que tu rêves de t’of­frir ?

Avoir un Neumann U47. Ça serait comme possé­der un bout de l’his­toire de la musique avec soi. Malheu­reu­se­ment c’est un micro­phone rare et les prix conti­nuent de grim­per, sans parler des contraintes de main­te­nance. Il existe de bonnes répliques comme le Pearl­man Micro­phones TM-1 ou TM-47. En France l’Atelier du Micro­phone est réputé pour faire une très bonne version. Actuel­le­ment je suis ravi de mon micro GMT-12 de Grif­fon Micro­phones (micros réali­sés en Bretagne pour un tarif très abor­dable).

griffonEst-ce qu’il y a un conseil ou autre que tu as reçu un jour et qui a changé ta façon de voir ou de faire les choses ? 

Philippe Zdar, qui était un mentor pour moi, répé­tait souvent «  il n’y a pas de règles ». Il faut parfois enfreindre les soi-disant règles, s’en déga­ger pour ne servir que la cause musi­cale. La musique doit guider nos choix artis­tiques et tech­niques et pas l’in­verse.

Est-ce que toi tu aurais un conseil à donner ?

Savoir se remettre en ques­tion pour progres­ser, se méfier de ses propres certi­tudes, car elles peuvent parfois être des freins. On PDevin-47apprend et réap­prend constam­ment au rythme des avan­cées tech­no­lo­giques et musi­cales. Aussi, être à l’écoute des personnes avec lesquelles on est impliqué dans un projet, et surtout ne pas deve­nir le frein de ce projet, mais en rester le moteur. En étant dans l’ac­tion, en poin­tant ce qui nous semble être des problèmes et en y appor­tant toujours un début de solu­tion. Faire, expé­ri­men­ter, puis prendre du recul, et puis refaire enco­re… Écou­ter énor­mé­ment de musiques diffé­rentes, parfaire sa culture musi­cale et aigui­ser son goût et ses oreilles, cela va aider à prendre des déci­sions en séance. Pour les plus jeunes qui veulent débu­ter comme ingé­nieur du son, essayez de propo­ser vos services à de jeunes artistes locaux qui vous plaisent, les accom­pa­gner en répé­ti­tion, les sono­ri­ser, les enre­gis­trer, colla­bo­rer.

Quelle est ta plus grande fierté ? 

Surement de réus­sir à exer­cer ce métier depuis main­te­nant une quin­zaine d’an­nées et de pouvoir en vivre. C’est grati­fiant égale­ment d’avoir des artistes qui me contactent, car ils appré­cient mon travail. J’es­père que cela durera le plus long­temps possible. Sinon, les 2 albums réali­sés avec Antoine (Lome­pal) flirtent avec le million de ventes en cumulé. C’est fou, ça me semble irréel. C’était aussi génial de prolon­ger l’étape de studio en l’ac­com­pa­gnant sur scène en tant que musi­cien pour une tour­née de 2 ans qui s’est soldée par 2 dates à Bercy.

Quels sont tes projets, dans un futur proche ou éloi­gné ? 

Actuel­le­ment je me concentre prin­ci­pa­le­ment sur le prochain album de Lome­pal. Dans un futur éloi­gné j’am­bi­tionne secrè­te­ment de sortir mes propres morceaux, dont des bribes attendent dans un disque dur, qui sait…

As-tu quelque chose à ajou­ter ou dont tu aime­rais faire part à nos lecteurs ?

Savoir s’en­tou­rer de maté­riel c’est une chose, mais s’en­tou­rer de personnes avec lesquelles on peut créer et parta­ger des moments de musique c’est quand même plus impor­tant. Pour moi c’est avant tout des rencontres et une aven­ture humaine, ça semble évident, mais c’est impor­tant de ne pas l’ou­blier.

Retrou­vez Pier­rick Devin sur Insta­gram.

Crédits photos : Hush­man

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