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I believe I can fly
8/10
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Nous sommes nombreux à emporter une guitare de secours afin de gagner du temps en cas de casse de corde ou autre problème technique du style jack qui crachotte. Mais la galère peut prendre une tout autre ampleur lorsque c’est l’ampli et/ou le pédalier qui font des caprices.

Ceux qui connaissent déjà le système SansAmp savent qu’un simple boîtier peut faire le job de manière tout à fait bluf­fante, tant et si bien qu’il sera copié maintes fois par la concur­rence et qu’un logi­ciel aussi « sélect » que Pro Tools intè­grera en stan­dard une émula­tion du petit boîtier magique.

Tech21 pousse aujour­d’hui le raison­ne­ment deux crans au-dessus en propo­sant un minus­cule péda­lier (29 × 6,5 × 3,2 cm) d’une livre (525 g pour être précis) muni d’une version simpli­fiée du fameux SansAmp avec émula­tion de réverb à ressort, agré­men­tée d’un delay à tempo réglable par tap, d’une distor­sion Plexi (émula­tion analo­gique d’un Marshall 68') et d’un hot boost. En somme, une version possible du strict indis­pen­sable, en parti­cu­lier pour jouer du rock dans l’ac­cep­ta­tion la plus large du terme.

Le fuse­lage

Le contraste entre le boitier métal­lique bien solide et les micro­bou­tons en plas­tique est saisis­sant. Ces derniers se sont d’ailleurs montrés bien récal­ci­trants avant que je ne me munisse d’une pince pour décoin­cer deux d’entre eux. Alors certes, on comprend les contraintes tech­niques inhé­rentes à la néces­sité d’avoir de nombreux réglages à dispo­si­tion dans un si petit espace, néan­moins, on aurait pu espé­rer mieux de la part des New-Yorkais.

Tech 21 Fly Rig 5

Ceci étant dit, on sera tout de même ravi de pouvoir régler le niveau (Level), le nombre de répé­ti­tions (Repeat), la modu­la­tion des répé­ti­tions (Drift) ainsi que le retard appliqué à celles-ci (Time) en plus du bouton tap, en ce qui concerne le Delay. Ce dernier, une émula­tion de type vintage tape echo, est basé sur la pédale Boost DLA (testée il y a bien long­temps dans nos colonnes). Les micro-boutons en plas­tique s’illu­minent de bleu lorsque l’ef­fet est activé et c’est en orange que les suivants se colorent lorsque la partie SansAmp, compre­nant un level, une égali­sa­tion trois bandes, un drive, mais aussi la réverb, est acti­vée. On regret­tera l’ab­sence de certains réglages par rapport aux stan­dards de la marque, notam­ment celui de blend, mais les boutons Bass, Middle et Treble pour­ront être suffi­sants pour offrir une belle palette sonore.

Tech 21 Fly Rig 5

Enfin, la distor­sion se barde logique­ment de rouge et propose les indis­pen­sables level, tone et drive ; le tout se concluant par le réglage du boost ici baptisé « hot ». Ce dernier s’al­lume indé­pen­dam­ment des autres boutons du Plexi et peut fonc­tion­ner en « son clair » avec la partie SansAmp enclen­chée (ou non). Il offre 21 dB supplé­men­taires pour passer en solo et se faire entendre, en agis­sant comme un étage de gain supplé­men­taire. On est donc en présence d’un « dirty boost » plutôt que d’un « clean boost ». Concer­nant la partie Distor­sion à propre­ment parler, le circuit et les réglages sont les mêmes que ceux de la Hot Rod Plexi (testée il y a quelque temps par notre ami améri­cain), à l’ex­clu­sion du poten­tio­mètre Punch : il faudra donc se conten­ter de l’EQ du SansAmp en amont pour jouer sur les bas médiums. 

L’en­semble est câblé en « all analog signal path », autre­ment dit, le delay et la reverb sont insé­rés en paral­lèle et se mêlent au signal de base qui reste analo­gique tout le long de son parcours dans le boîtier. On ne parlera pas de true bypass car le Fly Rig 5 se comporte comme un buffer lorsque tous les effets sont désac­ti­vés.

2 Jacks sinon rien

La connec­tique est ultra simpli­fiée, le FlyRig ne dispo­sant que d’un IN et un OUT en jack 6,35 mm asymé­trique. Le XLR symé­trique brille donc par son absence et c’est tout de même bien étrange de l’avoir omis ici quand on sait la qualité des sorties DI propo­sées par les améri­cains. Alors en effet, la taille lilli­pu­tienne du péda­lier est sans doute encore une fois en cause, l’épais­seur de l’en­gin ne permet­tant pas de loger une telle prise. Néan­moins, la sortie jack suffira ample­ment pour attaquer à peu près n’im­porte quoi avec un niveau ligne d’une qualité sonore tout à fait respec­table.

Un fil à la patte

L’adap­ta­teur secteur est tout aussi discret que le péda­lier lui-même et s’adapte auto­ma­tique­ment au 110/220V (l’adap­ta­teur pour les prises améri­caines n’est pas fourni). Mais aucune solu­tion à base de pile n’est propo­sée et c’est à mon sens bien dommage pour un maté­riel volon­tai­re­ment conçu pour dépan­ner. À cela s’ajoute un fil un peu court, qui oblige à garder la multi­prise à portée de pied.

Bouclez vos cein­tures

Tech­nique d’en­re­gis­tre­ment

Pour ce test, j’ai utilisé deux Fender (une Tele­cas­ter Stan­dard Mexi­caine et une Stra­to­cas­ter Gilmour NOS), une Gibson SG Stan­dard et une Ricken­ba­cker 330. J’ai bran­ché le Fly Rig 5 en retour de boucle d’ef­fets d’un Hugues & Kett­ner Triamp MkII sur un baffle Marshall 1960A.
Le son est ensuite capté par un Shure SM 57 à gauche et un Senn­hei­ser E 609 à droite. L’en­semble est câblé en direct dans une 01-V qui renvoie le signal dans une ProFire Light­Bridge sur un iMac sous Pro Tools M-Powe­red.
Les extraits « DI » ont été joués en bran­chant le Fly Rig 5 en direct dans la 01-V.

Commençons notre explo­ra­tion sonore avec une Tele­cas­ter Stan­dard mexi­caine, en bran­chant le Fly Rig 5 en Return de boucle d’ef­fets d’un Triamp MkII (dans le but de bypas­ser le préam­pli de celui-ci). Vous enten­drez d’abord le son dry, puis avec le SansAmp auquel j’ajoute le Plexi pour finir avec le hot boost.

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On retrouve le son SansAmp, avec des médiums bien présents et les extré­mi­tés du spectre un peu floues. Le Hot Boost semble appor­ter une vraie dose de gain supplé­men­taire, mais l’aug­men­ta­tion de volume sonore ressenti n’est pas tout à fait au rendez-vous.

Tentons main­te­nant un peu de Delay avec un extrait réglé à l’aide du tap. Je troque alors la Tele pour une Ricken­ba­ker 330 avec son micro cheva­let. 

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Le son s’aère alors et le Fly Rig 5 apporte une belle présence à cette hollow body. De là à croire que le péda­lier aime les guitares à ouïes, il n’y a qu’un pas. 

En direct live

Dans le but de se rappro­cher des condi­tions du live, je l’ai bran­chée en direct dans la Yamaha 01-V et voici ce que ça donne avec la Tele­cas­ter précé­dem­ment utili­sée :

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Tech 21 Fly Rig 5

Le rendu en direct est excellent (comme toujours chez Tech21) et on sent que le but premier du péda­lier est de se passer tota­le­ment d’am­pli, notam­ment grâce à sa réverb. En effet, sa colo­ra­tion « spring » peu marquée pourra peut-être déce­voir certains, mais elle lui permet de s’adap­ter à tout type de guitares et de styles musi­caux à l’aide d’un seul et unique minus­cule poten­tio­mètre. Bravo !

Pour la peine, je sors la Gilmour et pousse la réverb au delà de midi. 

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L’ému­la­tion analo­gique du Plexi est certes moins défi­nie que ce que pour­rait rendre un véri­table Marshall JMP, mais la partie SansAmp reste bluf­fante quand on pense qu’il s’agit d’une simple sortie Jack en direct dans une table.

Enfin, j’ai utilisé une SG stan­dard avec son micro manche pour finir avec son frère cheva­lesque.

FlyRig5 DI SG manche
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  • FlyRig5 DI SG manche 00:46
  • FlyRig5 DI SG cheva­let 00:42
Tech 21 Fly Rig 5

Dans l’ex­trait SG manche, on peut entendre le DLA utilisé en tant que chorus avec les boutons time et repeat à 0 et le drift à fond : force est de consta­ter qu’il s’en sort plutôt pas mal du tout ! Il conti­nue de convaincre à la fin de l’ex­trait cheva­let lorsqu’on souhaite le faire sonner comme une très longue réverb. Les plus fous pour­ront même mettre le time et le repeat à fond pour profi­ter d’une sorte de « looper infini » diffi­cile à caser dans un morceau de musique, mais terri­ble­ment fun.

Au niveau sonore, on peut en conclure que la pédale a un rendu assez typé et peut-être un peu moins poly­va­lent que ce à quoi on pour­rait s’at­tendre, le Plexi étant très typé et ne pouvant pas conve­nir à de nombreux styles. Néan­moins, l’en­semble est très effi­cace en direct et pourra se bran­cher dans toute console digne de ce nom pour déli­vrer un son de guitare élec­trique ampli­fiée réaliste. 

En cas d’ur­gence

Tech21 risque encore de faire des émules quand on entend ce dont est capable un si petit engin. À l’aise dans toute situa­tion, il saura faire face à tout problème tech­nique prove­nant de votre maté­riel habi­tuel. D’au­tant que la somme deman­dée (moins de 300 €) paraît tout à fait justi­fiée à l’écoute des sons déli­vrés. 

Il faudra tout de même avoir une prise de courant à proxi­mité, se conten­ter d’une distor­sion pas très précise et de poten­tio­mètres diffi­ciles à manier.

Télé­char­gez les fichiers sonores (format FLAC)

 

8/10
Points forts
  • 5 « indispensables » en 1
  • Le format riquiqui
  • Le SansAmp, toujours efficace
  • La bonne réverb à un bouton
  • La sonorité et le côté polyvalent de la partie DLA
  • La simplicité d’utilisation
Points faibles
  • Les potards en plastique, difficiles à manier
  • La distorsion Plexi, réaliste, mais peu polyvalente
  • Pas d’alimentation par pile
  • Pas de sortie symétrique
  • Pas de vraie prise casque

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