De nombreux fabricants cherchent de nouvelles façons d’aborder le geste musical, en proposant des instruments plus ou moins éloignés de la pratique traditionnelle. Parmi eux, Roli, qui a annoncé en 2013 la conception d’un clavier hors norme, le Seaboard Grand. Voici qu’arrive une version 25 notes, le Seaboard Rise, complété d’un synthé logiciel, Equator. Comment s’y prend-on ? Réponses.
Nul besoin de remonter à la nuit des temps musicaux pour comprendre que les instruments, quels qu’ils soient, ont toujours profité des innovations techniques, les intégrant très rapidement, permettant d’améliorer leur son, leur ergonomie, leur approche. Et ces avancées techniques ont elles-mêmes permis de créer des instruments totalement nouveaux : dès la fin du XIXe siècle, le son synthétique (comprendre produit ici par un moyen différent de celui utilisé pour les autres instruments, frappe, vent, pincement, frottement, etc.), s’est concrétisé via le télégraphe musical d’Elisha Gray (1876, utilisant un oscillateur électrique) ou le Telharmonium de Taddheus Cahill (1897), instrument électro-mécanique qui aura conduit à l’ancêtre des synthétiseurs additifs, l’orgue Hammond (on peut cependant considérer que cette place revient à l’orgue liturgique).
Sans nommer ici toutes les avancées, la lutherie électronique apparue grâce aux inventeurs de génie que furent Raymond Scott (avec le Clavivox et l’Electronium, dès 1950), Max Matthews, Robert Moog, Alan R. Pearlman et consorts, ou les expériences des deux Pierre, Schaeffer et Henry, ont changé à jamais la pratique et la conception de musique. Toutes ces évolutions ont été concomitantes avec des tentatives d’approche de l’instrument différentes, des Ondes Martenot et du Theremin aux divers contrôleurs apparus grâce à la création de la norme MIDI (1983), cette dernière permettant enfin d’utiliser un protocole plus fiable que le standard CV/Gate, afin de faire communiquer entre eux instruments et outils de commande. Des contrôleurs à vent de type EWI et EVI aux capteurs hexaphoniques pour guitare, des triggers pour percussion aux premières intégrations de contrôleurs à ruban (comme ceux utilisés par Kurzweil), nombreuses sont les tentatives de proposer au musicien une extension, voire une pratique différente de son geste musical.
Récemment, un certain nombre de fabricants/éditeurs a poussé ses recherches vers un contrôleur qui ne soit plus seulement dépendant d’un type de geste (via un clavier ou le souffle, par exemple) mais proposant, qui une interface totalement nouvelle, qui une adaptation de pratiques conventionnelles. Que l’on pense à l’Artiphon, au Continuum de Haaken Audio, aux diverses solutions personnalisables proposées par les produits Mesi/Eowave, sans oublier toutes les interfaces de type Push, Maschine, Novation, LinnStrument, AlphaSphere, Percussa, voire l’utilisation des manettes Wii ou autres, liste non exhaustive.
À l’époque des premiers synthétiseurs (et même encore sur certains maintenant), de nombreux joueurs de claviers se sont souvent surpris à faire vibrer, bouger leurs doigts sur les touches, dans une tentative vaine de produire tremolo, vibrato, effet de pitch ou toute autre modulation « entendue » lors du phrasé mais pas forcément réalisable en temps réel. Puis les choses ont changé, avec l’aftertouch par exemple (et l’indispensable aftertouch polyphonique hélas trop rarement implémenté…).
Quand la nouvelle d’un clavier sensible à tout mouvement, contre-mouvement, pression, re-pression dans toutes les directions, est arrivée en provenance des bureaux de Roli, l’attente d’en avoir un exemplaire entre les mains est devenue de plus en plus grande. Maintenant qu’un exemplaire nous est enfin parvenu, peut-on parler encore de « clavier » au sens strict ? En est-ce un, ou autre chose ? Qu’est-ce que l’instrument apporte à notre façon de jouer, ou que change-t-il ? Et le son, dans tout ça ? Quelle est la matière première utilisable ?
Introducing Roli Seaboard Rise
Après l’achat (888 euros prix TTC, on le trouve aux alentours de 799 euros), le clavier est livré dans une élégante petite valise en ce qui semble être une variété de polystyrène rigide, avec sa poignée et un fourreau illustré glacé la recouvrant. Fourreau hélas trop serré, ce qui a provoqué son déchirement lors de l’ouverture (la poignée ne rentre pas assez, il faut tirer comme un malade sur le fourreau, résultat, crac. Désolé…). On sent l’influence du packaging façon Apple, dans la manière dont les documents, les compartiments sont conçus (avec une lettre d’accueil du DG de Roli).
La bête impressionne, tout en métal et silicone, et textures noires offrant différents rendus de matité. Le poids est aussi rassurant, 2,8 kg, tandis que les dimensions accueillant les 25 touches (nommées Keywaves chez Roli) et les contrôleurs sont assez réduites, surtout au niveau de l’épaisseur (22,86 mm, et longueur 50,5 cm, largeur 21 cm). Les connexions sont réduites au minimum, une entrée pour alimentation auxiliaire (9–12V, 2A, non fournie), deux ports USB (un A et un B, un câble fourni, MIDI transmis) et une entrée pour pédale, qui peut accueillir aussi bien un modèle de contrôleur continu ou une pédale de contact. Le Seaside reconnaît automatiquement le type et la polarité, bien vu. L’alimentation et la charge de la batterie interne se font via USB, et, lorsque le Rise est branché à une alimentation externe, le port USB pourra charger un iPad connecté, par exemple.
Sont aussi fournis les logiciels nécessaires, du synthé Equator for Rise au Roli Dashboard for Rise, ainsi que les éventuelles mises à jour desdits logiciels et du firmware du contrôleur (deux depuis le début de ce test). Les logiciels sont compatibles Mac OS (à partir de 10.8, et à partir de 10.10 pour pouvoir bénéficier de MIDI Over Bluetooth) et Windows (à partir de 7), ainsi que iOS (pour le moment indiqué comme tel dans le manuel, avec l’annonce d’un Equator for iPhone pour fin novembre, profitant de la technique 3D Touch implémentée depuis les iPhone 6S. Début décembre, lors de la rédaction finale de ce test au long cours, l’appli n’était toujours pas sortie).
On peut installer les logiciels sur quatre ordinateurs (merci m’sieur l’éditeur !), il suffit de se connecter sur le compte que l’on aura créé lors de l’enregistrement du produit. Quelques patches sont à télécharger sur le site, spécifiquement conçus pour utiliser le Rise avec Kontakt de Native Instruments, Omnisphere de Spectrasonics et le Synth Squad Player de FXpansion (livré uniquement avec le Seaboard Grand) ainsi que des Templates (vu le fonctionnement particulier de l’ensemble) pour les principales STAN (et autres hôtes) du marché (Logic, DP, Studio One, Mainstage 3, Live, Pro Tools, Tracktion, Reaper, Cubase) et leurs instruments respectifs (en tout cas pour Logic et Live à l’heure du test). On peut aussi paramétrer les synthés (logiciels et matériels) afin de répondre aux commandes, l’on verra comment plus tard.
La gamme regroupe donc le Grand (88 Keywaves, 8 888 euros…), le Grand Stage (3 499 euros, 61 Keywaves), le Grand Studio (37 Keywaves, 2 199 euros), le Rise 49 (49 Keywaves, 1 2499 €) et le Rise qui fait l’objet de ce test.
Comment ça marche ?
Eh bien, c’est très simple. En fait, non. Mais si quand même. Le Rise se propose d’offrir un contrôle simultané et indépendamment de cinq dimensions sonores (5D Touch selon le fabricant, soit une de plus que les autres modèles), Strike (prenant en compte la vélocité de la frappe), Press (gestion de la pression en continu après la frappe), Glide (mouvements horizontaux sur les Keywaves), Slide (mouvements verticaux sur les Keywaves) et Lift (vitesse de relâchement de la Keywave), le tout PAR touche, pour une polyphonie globale de 16 notes… Chacune de ces dimensions correspond à un ou plusieurs messages MIDI : dans l’ordre ci-dessus, Note On et vélocité, Aftertouch (poly ou de canal), Pitch Bend, MIDI CC74 et Note Off et vélocité de relâchement.
On peut imaginer que transmettre autant d’informations simultanément (voir la capture d’écran du moniteur d’entrées MIDI de Logic qui affiche les données envoyées par le jeu d’un simple accord de trois notes) implique une gestion différente du langage MIDI, car toutes ces informations ne pourraient être envoyées/traitées en n’utilisant qu’un seul canal. À cet effet, 15 des 16 canaux pourront être utilisés, ce qui implique un récepteur particulier (Equator est conçu dans ce but, entre autres) ou des configurations particulières (voir les différents Templates ou Multis conçus par Roli pour les différentes STAN et instruments virtuels créés par d’autres éditeurs), permettant ainsi des effets de Pitch Bend polyphoniques. Ainsi, le Template conçu pour Sculpture, le synthétiseur à modélisation de Logic/Apple comporte dix instances dudit instrument, chacune dotée de son propre canal MIDI, et de sa piste, et dont les sorties audio sont toutes dirigées vers un Bus. Autre exemple, les Multis pour Omnisphere utilisent les huit chargements disponibles. Le flux de données MIDI généré par Rise est très important, puisque continu sur quasiment chacune de ses cinq dimensions.
Voyons donc ce qu’offre ce clavier d’un autre type (on peut le dire dès maintenant, il ne va plus falloir « simplement » penser clavier, au sens pianistique du terme). Outre les 25 Keywaves et la connectique déjà mentionnées, on trouve, de haut en bas, un bouton de sélection de présets, trois sliders (Touch Faders, aux fonctions différentes suivant le type de mode dans lequel le Rise fonctionne, on y revient), un pad X/Y, un bouton de changement d’octave et un bouton d’alimentation/mode (qui indique et définit le type de mode, et la charge de la batterie). La connexion à l’ordinateur se fait soit par câble USB, soit (sous certaines conditions d’OS) via Bluetooth, pour bénéficier du Bluetooth Via MIDI (libérant ainsi l’un des précieux ports USB de votre ordi, mais consommant du coup plus de courant, donc de batterie du Rise et de l’ordinateur).
On peut donc choisir entre deux modes de fonctionnement différents, Expression Mode, dans lequel les trois Touch Faders (TF) contrôleront la dynamique de Glide, Slide et Press (on peut même annuler totalement ces actions, afin de transformer le Rise en clavier « traditionnel », mais quel intérêt, puisque ça n’en est pas un ?) ou MIDI Mode, dans lequel on assignera les contrôleurs de son choix aux TFs. Le pad X/Y envoie lui aussi des commandes MIDI (par défaut 113 et 114) que l’on pourra modifier à loisir. Enfin, le clavier est USB Compliant, donc aucun pilote n’est nécessaire, et il transmettra simplement les infos MIDI vers les destinations désirées, tant qu’elles acceptent les entrées sur canaux multiples.
Autant le dire maintenant, la prise en main est immédiate, et le ressenti des surfaces en silicone est très étonnant, entre synthétique et organique et toute personne dont le sens tactile est affûté prendra immédiatement plaisir (n’ayons pas peur du mot) à laisser ses doigts courir sur la surface.
En face, y’a quoi ?
Évidemment, un tel clavier nécessite de s’adresser à un synthé à la hauteur, tant en mode de production sonore qu’en termes de possibilités d’interprétation/assignation des messages reçus, résultant des gestes musicaux envoyés. En toute logique, Roli a développé Equator, qui est inclus dans les versions haut de gamme de leurs claviers, et est ici fourni sous forme d’application autonome et de plug-ins VST et AU. Selon le distributeur français, le synthé a été développé en à peine six mois, par l’équipe de Juce, rachetée comme chacun le sait (ou non…) par Roli récemment.
D’abord, la première application à prendre en compte est Roli Dashboard For Rise. C’est en effet grâce à elle que l’on règlera la réponse des applications destinataires aux Touch Faders, et que l’on effectuera le mapping MIDI de tous les contrôleurs, y compris la pédale et le type de comportement du contrôleur en fonction des matériels ou logiciels devant recevoir les informations de commande. Ainsi on pourra activer ou modifier le suivi de la quasi-totalité des faders et commandes, le mode MPE (Multi Channel Mode), qui permet de déterminer le nombre de canaux MIDI utilisés pour les envois d’informations (à ma connaissance, le premier synthé compatible directement est Strobe 2 de FXpansion), ou le fait d’envoyer la totalité des informations sur un seul canal MIDI (du coup, plus de pitch bend polyphonique). Les informations sont répercutées de façon graphique sur une grille avec effet 3D du meilleur… effet.
Ensuite, Equator sera le synthé de choix, puisqu’il a été spécifiquement conçu pour l’utilisation avec Rise. Et l’on peut dire que l’éditeur a mis les petits plats là où il faut, puisque les spécificités de base pourraient faire rougir de nombreux synthés logiciels (et matériels). Au menu, une grande interface 2D permettant d’afficher trois pages différentes dans la partie supérieure, Synth, Mixer, Global, et trois dans la partie inférieure, Modulation Panel, Modulation List et 5D Touch Zoom et une partie nommée Keytracking, tout en bas. On y rajoute quelques menus accessibles via la barre de navigation, permettant aussi la gestion des présets.
Côté synthèse, deux oscillos stéréo à lecture d’échantillons (chacun doté de son propre filtre résonant multimode, multipente, multitype), trois oscillateurs à lecture de tables d’ondes (de la forme d’onde la plus simple à la plus complexe), un générateur de bruit blanc ou rose (avec les mêmes filtres que les lecteurs d’échantillons), et un générateur FM à trois opérateurs. Chaque module dispose de son bouton d’activation, d’un réglage de hauteur fin et grossier, de son réglage de niveau et d’un pan, à l’exception du FM (seulement les taux de modulation) et du Noise (largeur et niveau). Les oscillos à tables d’ondes se voient dotés d’un réglage Width supplémentaire lors d’utilisation d’ondes en rectangle afin de modifier la largeur d’impulsion.
On trouve ensuite deux filtres reprenant les caractéristiques de ceux embarqués dans les oscillos (LP 12 et 24 dB/oct., BP, Notch, HP 12 et 24 dB/oct., Comb, State Variable LP, BP et HP, 12 et 24 dB/oct.). Et l’on finit par cinq effets très complets, Bitcrusher, Distortion, EQ, Chorus, Delay et Reverb. Wow ! Seul reproche, l’impossibilité d’user de ses propres échantillons dans les oscillateurs capables, mais avec tout ce qui est déjà à disposition, il y a de quoi faire…
Car bien évidemment, tout cela est destiné à être modulé jusqu’à plus soif grâce aux cinq sources du clavier, plus tous les modules cycliques ou one-shot inclus, le tout s’interconnectant sans vergogne. Au menu : les cinq dimensions, pour commencer. Chacune d’entre elles peut transmettre quatre courbes simultanément (!) de modulation, que l’on assignera selon ses besoins aux différentes destinations dans la page Modulation List. Viennent après les faders et pad X/Y, auxquels on peut aussi assigner des Macros, ensemble d’instructions plutôt que commande unique (idéales pour des commandes d’effet et de filtrage simultanés, par exemple). On dispose ensuite de deux LFO multiforme d’ondes, avec Rate (de 0 à 10 Hz, dommage qu’ils ne puissent passer dans le domaine audio), niveau, fade, retrigger et polarité (bi, ou unipolaire). Et l’on finit par cinq générateurs de forme dynamique, dont un assigné par défaut à l’amplitude (mais qui peut aussi être orienté vers d’autres destinations dans la page Mod List). Ces générateurs sont multisegment (ADR, ADS-R, ADADR, ADS-PR), les réglages pouvant être effectués de façon graphique ou via une deuxième page par des rotatifs. Enfin Keytracking permet de visualiser les notes jouées et leur action.
Assignations à gogo pour sons évolutifs
La page Modulation List affiche les sources disponibles, la modification de la fonction de transfert (un offset sur la façon dont le contrôleur est appliqué à la cible), les destinations et le taux de modulation (bipolaire). Pour faire simple, on dira que tout peut être modulé par tout, des paramètres des effets aux segments des enveloppes, des réglages des oscillos aux niveaux de la table de mixage, ce qui promet de longues heures de synthèse, de programmation et de recherche afin de rendre les sons les plus expressifs possible. Il est très simple de rajouter un élément de modulation, et donc d’y assigner autant de cibles que désiré.
La page Mixer permet, elle, de router les oscillateurs (sauf FM, puisqu’il agit depuis les oscillos existants) vers l’un et/ou l’autre des filtres, avec dosage d’envoi, d’activer un Ring Mod jusque-là caché (multiplication des sorties des oscillos 1 et 2), de configurer la disposition des filtres (en série, en parallèle, sommés ou mixés) et enfin de paramétrer les niveaux de sortie des effets, de la réverbe (qui dispose donc de son retour séparé) et du son Dry. Là encore, difficile de faire plus complet. Enfin on choisira dans la fenêtre Global le type de Voice Mode (polyphonique, mono avec redéclenchement ou legato), le FX Modulation Mode (quel type de notes déclenche la modulation des effets, de dernière à plus haute ou basse, ou pseudo-aléatoire) et enfin d’un réglage de niveau, d’accord fin et grossier et du pitch bend du préset en cours.
On dispose de 127 présets d’usine, couvrant un large type de familles sonores, même si l’on imagine bien que les sons de synthèse purs seront plus intéressants à manipuler que des imitations d’instruments réels, même si ces derniers peuvent par ailleurs être plutôt réussis ; cette réussite ne tient pas à leurs qualités propres (rien ne peut lutter contre un multi-échantillonnage maîtrisé ou une modélisation savante), mais aux capacités expressives du contrôleur, et aux assignations que l’on peut créer.
Ainsi, quelques sons sont assez bluffants, au départ. Parmi eux, les Solo Strings, ou la Double Bass And Bow. Quelques extraits, en profitant des cinq dimensions quand elles sont toutes implémentées.
Dans un tout autre genre, quelques-uns des sons évolutifs de la bête, en essayant de faire entendre les capacités de modulation polyphoniques, tremolo, vibrato, pitch, etc.
Bilan
Impressionnant, est le premier terme qui vient à l’esprit. Difficile, est le deuxième. Car, ne nous y trompons pas, le Rise, et les autres Seaboard par extension, implique un changement total de vision, d’appréhension de l’instrument : il n’est pas question de le prendre pour jouer du clavier au sens pianistique, mais pour apprendre une nouvelle forme de jeu de clavier. Bien sûr, les possibilités expressives dépassent tout ce que l’on pouvait rêver ; le corollaire est qu’il faut le temps d’apprendre à les utiliser. Et cela ne passe pas tant par le synthé Equator, une véritable réussite et qui sonne très bien quel que soit le type de son désiré, mais bien par la pratique et le re-travail de son jeu, dans une démarche qui ne doit plus privilégier la vélocité, le toucher piano, mais un toucher « multipoint » si l’on me passe l’expression, et un autre type de précision, chacun des doigts pouvant avoir des actions indépendantes sur les cinq dimensions…
Rise, le clavier de commande, est pour nous, joueurs de claviers ou de piano, un nouveau clavier qui demandera du temps avant d’être réellement maîtrisé, et donc utilisé pour tout ce qu’il offre. C’est en même temps toute la beauté de l’instrument : nous offrir des champs nouveaux, et une vision de la musique qui en découlera.
Le troisième mot pour qualifier Rise+Equator est : réussite. Une réussite totale, posant un pari gonflé (remettre en cause les pratiques des instrumentistes, les non-claviers seront d’ailleurs certainement plus à l’aise), et qui ne peut faire regretter qu’une chose, celle de rendre l’exemplaire de test. On lui décerne, et c’est la moindre des choses, l’Award Innovation. En attendant, je retourne travailler dessus avant que le transporteur ne passe le récupérer…
Tarif généralement constaté : 799 €
En complément du test de Sleepless, voici une démo filmée qui permet de se rendre mieux compte de l’intéraction que propose le Seaboard Rise. Merci 1000 fois à notre membre Procman pour son partage :