"Il faut que je trouve une solution. Mon studio Brecker 1 est vraiment trop petit... Je n'y pensais pas mais finalement, si je le faisais moi même ce studio". C'est l'idée que j'ai eue un soir avec un "bon" camarade après quelques verres de whisky !
Trois ans après, je pense qu’il aurait mieux valu boire beaucoup moins ce soir là, mais force est de constater que les choses se terminent petit à petit dans Brecker 2.
Bien, pour la musique avec des musiciens (je pense que c’est mieux), on a en gros deux solutions :
- La location d’un local : c’est un endroit neutre souvent traité un minimum et dans lequel on garde la batterie et les amplis de 30 kilos. C’est « pro » mais c’est cher… très cher…scandaleusement cher sur Paris ou Barcelone par exemple.
- Le garage : c’est chez la bonne poire du groupe. C’est pas pro mais c’est pas cher.
Reste qu’au moment d’enregistrer tout ce petit monde, le local peut plus ou moins faire l’affaire alors que le garage reste un enfer. Et que dire de l’humidité et du son de gare SNCF – Metro bienvenue.
Alors, si votre compagne et vos parents sont compréhensifs, il reste la solution de transformer votre garage (ou salle à tout faire) en studio de répétition et d’enregistrement semi-pro / pro.
Concepts de base : la taille, ou la grenouille et le boeuf
Le lieu que vous allez transformer n’est pas l’idéal, c’est évident, bien que j’ai vu un appartement dans Barcelone centre où le studio était dans le salon… un rêve … une famille particulière aussi ! Il faut donc dès le début partir dans l’idée que ce futur lieu de création est un ensemble de compromis. En gros, même si vous aimez l’espace, il est impossible de faire rentrer un groupe dans 3 m2.
Calculons pour le lieu de répétition :
– Batterie : 2,5 m2
- Basse + ampli : 1,5 m2
- Guitare + ampli : 1,5 m2
- Soliste vent ou chanteur: 1 m2
- Matériel (hp, ampli, effet, petit table): 2,5 m29 m2 de surface utile.
Comme il faut une distance minimale de 1 m entre chaque musicien, comptons :
– 9 m2 instruments et matériel
- 5 m2 pour séparer les musiciens14 m2, soit 4 m x 3,5 m . Croyez moi que c’est petit et que vous n’aurez pas froid. Si vous voulez en plus une cabine d’enregistrement et mixage :
– Table de mixage + siège et monitoring : 3 m2 (pour une 24 / 32 pistes)
- Effets divers: 1 m2
- Enregistreurs divers: 1 m2
- Stockage et équipement : 1 m26 m2 soit 3 m * 2 m. Pour information, le studio Brecker 1 fait 7 m2.
Il faudra bien sûr ajouter les éléments indispensables :
– Porte isolante : 1 m2
- Cloison isolante + patch et connectique : 1 m2
- Couloir et autre pour circuler entre les cabines : 1 m2environ 25 m2
Pour indication le studio Brecker 2 fait 45 m2 et il est confortable.
Enfin, je ne saurais trop insister sur la troisième dimension : la hauteur du plafond. Moins de 2m25 est vraiment inconcevable… Je sais, parfois on ne peut pas faire autrement ! Brecker 2 fait 2m40 hors isolation, et je trouve que c’est bas !
Utilisation
Avec le chapitre précédent, je vois déjà certains prendre leur calculette et supprimer / comprimer leurs musiciens. C’est vrai, la chanteuse, elle n’est pas très grosse ! Il s’agit bien de taille minimale. Cependant, il convient à présent de bien réfléchir à l’utilisation de ce studio.
La première question est de savoir si ce studio a pour première fonction d’être un lieu de répétition ou un lieu de création / composition. Un lieu de répétition doit être parfaitement isolé et très bien aéré alors qu’un lieu de création doit privilégier le confort et l’espace. Ce premier compromis vous permet d’éliminer la cloison isolante et la porte (- 2 m2). Si vous axez votre studio sur la création, le monitoring de mixage peut également servir de monitoring de répétition (entre –1 et –1,5 m2).
La deuxième question est de savoir le rapport entre l’acoustique et l’électronique. En effet, un groupe de rock nécessite beaucoup de place, à cause de la taille des amplis et de leur puissance (les amplis dégageant beaucoup de chaleur). En revanche, si vous êtes plus calme et que vous utilisez uniquement des synthés, on peut commencer à « comprimer » un peu les gens. L’extrème étant bien sûr de vous passer de batteur (entre –2 et – 2, 5 m2), cette dernière solution n’étant pas complètement absurde pour certains styles de musique.
La troisième question est le nombre d’heures / jour que vous allez y passer.
Absurde, Saxleo ! Tout ce que je peux. Oui Kiki, mais tu as l’école et toi Alfred, tu as ton travail. Entre 8 heures et 3 heures par jour il y a un monde, croyez moi. Breker 1 était juste pour une utilisation de 3 heures / jour, mais il est devenu effroyable lors de la production de My rose et ces 8 heures / jour pendant 1 mois. Entre le manque de lumiere, la taille, la chaleur dégagée par mes outils analogiques, ce studio n’est pas fait pour usage intensif.
Le lieu : dans la maison ou ailleurs ?
Nous avons parlé du garage. Certes, mais ce n’est pas l’unique lieu transformable. Et si l’on parlait de la vieille baraque au fond du jardin ? Et le grenier à aménager ? Sans compter la boutique de pépé désaffectée et invendable aujourd’hui. Savez-vous qu’une porte de frigo est excellente également pour l’isolation phonique ?
La première chose à considérer est le bruit. Comment isoler pour ne pas géner ? Si vous faites de la musique électronique type « acoustique defendu », une simple pièce à coté du salon est suffisante car vous avez toujours la possibilité d’utiliser un casque. Même si je rappelle le danger pour les oreilles…(Voir l’article sur les acouphènes).Les spécialistes recommendent de ne pas prolonger l’écoute au casque plus de 30 minutes sans une pause de 10 minutes.
La seconde est la distance du lieu de vie. C’est très important. Descendre un escalier peut être suffisant pour ne pas aller tapoter quelques notes après le travail. Ce concept devient vital pour un compositeur. Passant de Brecker 1 à Brecker 2, il m’est nécessaire d’installer un piano à coté de mon lieu de vie.
La troisième chose à considérer est le materiel. L’Ampeg B3 que je possède pèse 31 kg. Le grenier amenagé était donc impensable compte tenu du fait que je le déplace au minimum une fois par semaine pour jouer à l’extérieur. Je ne parle évidemment pas de mon rêve, un B3 + une cabine Leslie. Voilà pourquoi le garage a autant de succès.
Enfin, bien sûr, calculez bien si vos collègues acceptent de faire le déplacement tout les jeudis soirs dans votre studio même de 100 m2 dans votre grange en plein milieu du Larzac !
Réaliser le plan du studio
Ça y est. Vous avez trouvé votre autre lieu de vie. Pour réaliser un studio, il faut être visionnaire : il est important dès le début de s’imaginer où va être placé chaque chose et comment.
Un truc, prenez donc une chaise avec des roulettes et déplacez vous (si vous le pouvez – dans mon cas le sol était en terre) dans votre futur studio sans vous lever. La vision assise est très différente. Et puis pour les compositeurs / arangeurs / mixeurs / homestudistes, cela vous permet de bien fixer vos idées sur l’endroit de la table de mixage, du placement des caisses de monitoring, des effets. Attention aussi au lieu de l’ordinateur, du clavier maitre et des racks.
Autre truc, essayez d’imaginer comment vous travaillez généralement declenchement de sequenceur, enregistrement acoustique, etc – Il faut aussi penser aux modules de sons. Vous devez les avoir tous à portée de main près du clavier maitre.
Véritablement, la meilleure chose à faire est de prendre un papier sur lequel seront représentés vos trésors d’instuments, à l’échelle, ainsi que le studio. Entre la chaise à roulettes, les petits papiers et votre imagination, vous avez tout les ingrédients pour faire le plan de votre studio de rêve.
Cependant, il est des points à considérer avec beaucoup d’attention et qui modifieront sans doute vos idées d’origine :
a) Le courant
Brecker 1 dispose d’une seule prise par exemple. Inutile donc d’expliquer l’ordre qui règne entre le 230 et les signaux analogiques même blindés et le digital – un hall de gare.
Considérer le courant consiste donc à déterminer :
- l’endroit où arrive le courant dans le studio
- le nombre de prises dont on a besoin
- l’emplacement des prises et du circuit : on évitera de croiser le courant avec le signal musical. Attention en particulier aux entrées venant de micros, synthés et autres instruments.
L’idéal est de monter des circuits séparés à partir du compteur général. Dans mon cas, les 3 circuits (lumiere / studio / son) descendent directement sans aucun connecteur (dominos, prises, boîtiers) jusqu’au studio. A l’arrivée du studio sont connectés les fusibles doubles (phase et neutre). Dans le futur, je connecterai un redresseur / nettoyeur de courant pour la partie studio afin de supprimer complètement tout les ronflements que nous fournissent à prix d’or nos chères compagnies électriques. Ce sont des variations de tension (+ ou – 230 V) mais surtout de fréquence (+ ou – 50 Hz) – encore Merci.
b) L’aération
Il faut absolument un système d’aération. Pas seulement pour un problème de chaleur mais surtout de santé. Un studio est un piège à poussière. Cinq personnes dans un local non aéré et petit produisent suffisament de Co2 pour s’intoxiquer en une demi journée !
c) Les portes et les fenêtres
Il s’agit ici du problème acoustique. Une fenêtre est une source de problèmes, premièrement à cause de la réverbération qu’elles produisent, et deuxièmement du fait qu’elles soient source de vibrations et donc de parasites. On évitera donc de coller la batterie à son coté ou de disposer la source sonore juste devant (amplis, saxos, trompettes etc). Le mieux est de dos, ou au pire perpendiculaire.
Le problème des fenêtres est le typique compromis entre confort et acoustique. Brecker 2 a penché vers le confort mais avec un traitement spécial.
d) L’ergonomie
En fait, je dirais pratiquement qu’il faut commencer par là. Mais n’étant pas spécialiste dans le domaine, je crois qu’il est plus facile, une fois le plan bien avancé, de vérifier les points suivants :
- la hauteur de la table de mixage : sur une table standard, elle sera trop haute et vous empechera d’accéder sans vous lever à l’égaliseur (ne pas accéder facilement au trim par contre n’est pas un probleme car son utilisation est peu fréquente) . Par contre, si vous la placez trop bas, ce sont les accoudoirs qui vous gèneront.
- déplacement avec la chaise à roulettes : un pied de table sur la trajectoire est très douleureux. C’est une des raisons pour lesquelles également aucun câble ne doit trainer par terre.
- vos yeux : l’écran doit être perpendiculaire à la source de lumière (naturelle) et doit être à la même hauteur que votre visage, à une distance minimum de 50 cm.
- les enceintes de monitoring : elles doivent être en triangle isocel par rapport à votre position assise, devant la table de mixage et à la même hauteur que vos oreilles (centré entre le tweeter et le boomer). Attention, cette configuration peut prendre beaucoup de place.
Enfin, je conseillerais de disposer d’un fauteuil pour se relaxer en écoutant le résultat de vos heures de mixage.
Alimentation et câbles
Ils rentrent aussi dans les plans et nécéssitent une attention particulière.
a) Le mélange
Les câbles d’un studio moderne vont transporter diverses choses. On distingue ainsi :
- Les câble d’alimentation (230 V / 50 Hz) pour le courant électrique : je rappelle que le 50 Hz est source de beaucoup de parasites et que cette fréquence est audible par l’oreille humaine. Si l’alimentation domestique est de mauvaise qualité, elle peut provoquer des disfonctionnements dans les racks d’effets sensibles (reverb par exemple).
- Les câbles de monitoring : ce sont les câbles entre l’ampli et les HP. Ils ont une très fâcheuse tendance à provoquer des parasistes et à être sensibles aux parasites extérieurs.
- Les câbles ligne (analogique) : il s’agit de toutes les connexions analogiques entre les effets et l’équipement du studio ainsi que les synthés. Pour des oreilles habituées, ils peuvent provoquer des interferences entre eux (diaphonie). Il sont sensibles aux parasites générés par les câbles d’alimentation.
- Les câbles micro (analogique) : il s’agit des câbles entre le micro et le préampli. Ce sont des pièges à parasistes, les plus compliqués à gérer.
- Les câbles audionumériques : ces câbles sont peu sensibles. Cela étant votre serviteur a rencontré des problèmes entre un câble MIDI et un boitier d’une lampe halogène (type de lumière à éviter absolument dans un studio).
- Les câbles informatique : L’ordinateur, c’est un paquet de câbles et d’antennes à lui tout seul. Il est le centre et la cible de tout les parasistes. Et ce malgré les normes internationales. La différence entre un ordinateur clone et ordinateur de marque se justifie souvent par la qualité du cablage interne et donc de son isolation. Le ventilateur est en particulier redoutable (bruit sonore et électromagnétique). Il n’y a malheureusement que très peu de choses à faire mis à part l’isoler des câbles transportant des signaux analogiques.
La mise en commun de tout ce monde est un véritable casse tête chinois. La règle principale est d’éviter que les câbles se touchent ou se croisent.
b) La terre
Cette prise, integrée au courant géneral, n’a pas uniquement pour but de vous protéger des décharges électriques d’un appareil défectueux. Elle va également éviter les parasistes (Je vous fait grâce des explications techniques).
Les nouvelles constructions sont aujourd’hui rigoureuses sur ce point, mais attention cependant aux fausses prises de terre qui ne vont nul part. Ensuite, bien évidemment, le fait d’avoir un seul circuit de terre pour toute la maison revient à cumuler les parasistes provoqués par la machine à laver et surtout par le frigo avec ceux de votre table de mixage ! Vous l’avez compris, il est vivement conseillé de monter son propre système de terre.
La première méthode dite du “super bricolage” consiste à dénuder un fil sur une longueur de 15 cm, de grater la peinture du radiateur et de plaquer (et non enrouler, c’est très important) le fil le long du tube d’arrivée d’eau chaude. Pourquoi ? Parce que la chaudière est toujours connectée à la terre d’une manière profesionnelle (norme ISO d’instalation et de sécurité). Croyez moi, cela fonctionne très bien – surtout si votre chambre a un sol en moquette !
La seconde méthode consiste en une tige de fer de minimum 2 mètres. Il suffit a l’aide d’une masse de la planter dans la terre. On connectera cette tige de la même manière que la première méthode. Il existe des tiges spéciales pour cette fonction.
c) La pratique
Il convient de bien séparer les éléments fixes et mobiles du studio. En effet, certains éléments sont suceptibles d’être utilisés pour les concerts – reverb, compresseur. Il devient alors important de préserver les connecteurs.
Dans ce cas, prévoir l’installation de patchs supplémentaires. Le patch est un boitier de connexion. Il permet de modifier la connectique et les routages sans passer derrière les racks et surtout la table. Les patchs d’aujourd’hui permettent différentes configurations. Les micros doivent eux aussi, si possible, passer par un patch. En règle générale, un patch vaut moins cher qu’une tranche de console ou une réparation d’un effet. Pensez y.
Enfin, il faut prévoir les passe-câbles de manière à ne laisser aucun câble trainer par terre. En plus du coté esthétique, entre en ligne de compte des problèmes d’interférences et bien sûr de propreté et d’hygiène.
Matériaux
Vous avez choisi votre endroit. Vous avez fait vos plans et tenant compte des facteurs et en prenant garde surtout à la connectique et aux interférences. Il vous reste maintenant à choisir vos matériaux.
Vous avez deux options:
- Un devis auprès d’une société spécialisée : cette société doit non seulement vous conseiller sur les matériaux, mais également les installer. Elle ne peut être prise au sérieux si elle ne réalise pas une étude finale du rendement dynamique de votre studio. Cette étude consiste à chiffrer la réverbération et à faire une balance. Elle sert à vérifier, en résumé, que votre salle n’exagère ou ne diminue aucune fréquence. Attention à ne pas confondre cabine sourde et cabine neutre, elle n’ont pas la même fonction.
- L’expérience : il ne s’agit pas de nous prendre pour des professionnels mais simplement d’analyser les salles qui nous plaisent et noter les matériaux qu’elles utilisent.
En règle générale, les matériaux que l’on utilise doivent garantir :
- une bonne acoustique
- un entretien facile – attention aux fumeurs
- une température et humidité constante
- une non propagation et / ou stockage d’électricité statique – le diable pour les micros –
Quelques remarques :
- Une moquette synthétique non traitée ou un tapis en laine est à proscrire d’un studio pour son effet “batterie 12 v / 40 Ampères”. Une décharge sur mes lèvres avec un Shure 58 m’a privé de saxo pendant 2 jours !
- Le chauffage électrique est à éviter s’il n’est pas épaulé par un système de contrôle d’humidité.
- Les rideaux et tissus, si vous ne vous engagez pas à les nettoyer régulièrement, sont un nid à poussières qui, dans le cas de certaines fibres, provoquent des courts circuits dans les plaques électroniques.
- Il faut éviter tout halogène ou équipement disposant d’un transformateur.
- La qualité des effets se juge en partie en fonction de son alimentation : extérieure (ex : Alesis mini verb 3), ou interne (ex : TC Electronic M-one), les alimentations internes étant moins sensibles.
- Les ampoules les moins sensibles sont les spots avec vis.
- En règle générale, on se penchera plutôt sur des matériels absorbants.
- Enfin, je conseille d’utiliser des matériaux simples d’entretien.
L’acoustique de la salle
L’acoustique est un métier. Je ne vais donc pas entrer en concurrence avec les professionnels du domaine, mais simplement expliquer qu’avec des concepts simples et du matériel “peu” coûteux, on peut obtenir des résultats semi-pro, voire carrément pro si la chance vous sourit.
En effet, si vous vous lancez dans l’aventure de l’acoustique, sachez qu’il y a une grande part de chance. Je m’en suis rendu compte en connectant ma vieille chaîne hi-fi dans mon actuelle maison. Depuis ma “fuite” du nid familial, j’avais toujours trouvé ma chaîne un peu juste pour mes oreilles Hi-fi. J’ai pendant des années mis cette baisse de qualité au compte des divers transports et à l’âge des composants. Ma chambre d’origine était très petite avec un sol en moquette et un plafond en bois. Et depuis lors, les pièces d’accueil de mon bijoux étaient toujours de plâtre, peintures et autres… Je me souviens très bien que quand j’ai mis mon premier CD (Miles Davis – Kind of Blue, So what, c’est une tradition) dans ce nouveau logis, je suis resté carrément collé à mon fauteuil !
Trois facteurs sont selon moi importants pour juger l’acoustique :
- La précision : c’est le fait de reconnaître l’instrument tel qu’il est mais c’est surtout, selon mes critères, discerner individuellement tous les instruments d’un orchestre (dans le cas de plus de cinq musiciens).
- La direction : c’est le fait de déterminer dans l’espace (en stéréo) l’endroit où se trouve les musiciens. J’ajoute qu’il n’est pas toujours évident qu’un manque de précision implique un manque de direction (cas de ma maison précédente).
- Le réalisme : il s’agit d’un facteur subjectif. Cela étant, je vois mal Miles Davis jouer dans une église! Cette reverb est la plus courante dans nos habitations modernes à cause du béton. Les vibrations sont quand à elles dues au placo-platres sans laine de verre ou avec une épaisseur de polystyrène insuffisant. Le réalisme, selon ma vision (vraiment personnelle), est surtout la faculté de garder une balance aigu / médium / grave rigoureusement équilibrée. C’est pour cela que le son anglais me plaît autant dans le domaine de la hi-fi
Nota : attention à ne pas confondre l’isolation et l’acoustique. Le studio nécessite les 2 !
Mon expérience m’a démontré que :
- La précision s’obtient surtout par le facteur de résonance de la pièce
- La direction s’obtient par la forme de la pièce et/ou le premier facteur de réflexion
- Le réalisme s’obtient par le placement des enceintes de monitoring, la combinaison des 2 points précédents, des matériaux utilisés et de la chance !
a) Réverbération
Il s’agit du reflet du son sur les parois. En résumé, plus la paroi est lisse et dure et plus le son va « rebondir ». C’est le son typique des garages (béton) ou des sous-sols dans des régions montagneuses. Une bonne technique pour éliminer les réflexions, consiste à mettre des rideaux très lourds le long des murs. La technique du tissu sur du molleton est également excellente.
Le plus dur reste néanmoins le traitement du sol et du plafond. L’expérience m’a prouvé que c’est d’abord avec ces deux éléments que vous allez contrôler la réverbération d’origine voulue de votre studio (vous contrôlerez les dernières touches par l’épaisseur d’un rideau ou le revêtement d’une porte par exemple). Si vous en avez les moyens et la possibilité, la meilleure solution reste le sol en bois et le plafond en carton aggloméré spécial (nid d’abeille, moule à gauffre, etc…). Le problème majeur étant la sensibilité de ces derniers à l’humidité.
La solution que j’utilise est la suivante :
- Sol en céramique mais avec de grands tapis.
- Un plafond en bois avec de la laine de verre entre le bois et œuvre.
- Les murs sont recouverts de tissus avec du molleton
- Les fenêtres avec des rideaux épais
b) Direction
Dans les effets de direction en plus des formes entre aussi la réverbération. C’est le son typique du tunnel ou de la vallée. La forme de la pièce doit permettre d’éviter les résonances. Pour cela, éviter qu’elle soit rectangulaire ou carrée grâce à des angles qui cassent les réflexions. Si elle est rectangulaire (majorité des cas), les rapports des dimensions de la pièce (longueur-largeur-hauteur) ne doivent pas être multiples l’une de l’autre. Si vous ne pouvez pas l’obtenir, il suffit de le simuler à l’aide de rideaux en tissus lors de vos enregistrement. Les matériaux entrent aussi en ligne de compte. En effet, s’il sont trop absorbants vous risquez de perdre la direction ou tout au moins, le naturel de la direction. Il s’agit d’un savant dosage !
c) Réalisme
Pour ce qui est des enceintes de monitoring, les facteurs sont :
- placement plus ou moins écarté
- distance avec le mur
- revêtement du mur (de derrière et de devant)
En ce qui concerne la balance : des tissus épais au mur rendent une pièce plus efficace dans les graves. Le bois est bon pour les médiums et le mur en brique pour les aigus.
En règle générale, il est impensable d’avoir tout les murs en une seule matière. Vous devez laisser une réverbération minimale, mais celle-ci ne doit jamais rebondir entre les parois. Par exemple, si votre pièce est très en long (tube), une bonne solution est de laisser « sans » traitement un des murs longs (ou de le couvrir de placo-plâtres) et de couvrir son opposé en matériel absorbant (molleton, rideaux, etc.). Vous remarquez que cette solution est souvent utilisée dans les pièces de spectacles et de concerts. Dans le cas du cinéma, l’écran est la couche absorbante. Les murs présentent des aspérités et un design compliqué pour éviter les rebondissements trop directives et éviter ainsi que le son ne soit pas audible à certains endroits de la pièce. Le fond est assez dur. Un cinéma sonne assez sourd, cela peut être un bon studio, mais ce n’est pas un studio idéal (pas très réaliste en particulier).
d) Conclusion
L’acoustique est un art très complexe. Les trois facteurs sont interdépendants. Généralement, l’acoustique, lorsqu’elle est faite par un non-profesionnel est à retoucher lorsque le studio est terminé.
L’isolation acoustique
Si vous avez opté pour des techniques complexes, vous pouvez rencontrer des problèmes d’isolation. Voilà pourquoi les cabines spécialisées que l’on installe dans une pièce de son appartement ont autant de succès : les constructeurs de ces cabines étant spécialistes dans le domaine, ils ont tout pensé pour optimiser l’acoustique du produit qu’ils vendent.
Pour l’isolation, le mieux est le vide – voir les fenêtres en double vitrage avec vide entre les deux. Ce vide n’étant pas facile à obtenir, la technique consiste à amortir les ondes sonores. Là encore, le rideau très lourd est une excellente solution. Le mieux, si possible, étant le système de double cloison en sachant que le polystyrène est à proscrire, vu qu’il est, comme la plupart des polymères, un conducteur acoustique. Pour isoler du bruit, le premier facteur est la masse de la cloison… Or, les seuls matériaux légers ayant un intérêt sont fibreux et ou poreux. Au polystyrène (qui est léger mais ni poreux, ni fibreux), préférez donc les matériaux « abordables » que sont la laine de roche de forte densité (bien meilleure que la laine de verre), la laine de chanvre (très efficace et ne génèrant pas de poussière dangeureuse ou irritante) et certaines mousses à pores ouverts.
Installation
Vous avez votre lieu, vos plans, votre matériel et vous avez réalisé votre isolation. Vous n’êtes certainement pas maçon, ni charpentier, ni électricien. Mais pensez bien que vous allez le devenir sous peu. Il y a seulement quelques règles qu’il semble important d’énoncer :
- Vous n’êtes pas des professionnels : faire un mur droit aussi vite que ces maestros de la construction demande des années. Alors, calme et détermination sont requis.
- Vous êtes musiciens. Vos mains et vos doigts sont la chose la plus importante au monde avec vos oreilles. Il faut les protéger avec des gants solides. Pas seulement contre les coups, coupures et déchirures mais aussi contre les produits toxiques. Le ciment contient un produit contre l’humidité très puissant (pour qu’il reste en poudre). Ne pas utiliser de protection, c’est s’exposer à la gale du ciment! Pour un guitariste, cela consiste à ne plus pouvoir plaquer un accord sans se couper littéralement la pointe des doigts.
- Attention au surmenage. Surtout avec les gros œuvres. Les tendinites vous attendent. L’unique remède à cette inflammation est le repos. Non seulement cela vous oblige à stopper les travaux mais vous ne pouvez également plus jouer.
- La sécurité est le maître mot : vous ne pouvez pas avoir tout le matériel des professionnels. Ils vous faut alors inventer improviser des outils. On appelle cela le bricolage et cela peut s’avérer dangereux.
Le gros œuvre
En général, cela consiste à monter un mur, faire un sol ou monter une cloison. Se référer aux revues spécialisées. A notre niveau, il n’y a pas de conseil spécialisé pour le montage d’un studio. La seule chose à vérifier est que tout est bien fixé d’une manière définitive pour éviter les vibrations.
L’œuvre
Ici, il convient d’être vigilant lors de la fixation des plaques de placo ou du lambris. Vous devez réduire l’espacement des tasseaux afin de limiter les vibrations. La laine de verre (attention à toujours mettre un masque) est un excellent matériel. Néanmoins, le polystyrène reste beaucoup plus pratique.
Electricité
Ne pas hésiter à acheter de bons interrupteurs et prises pour limiter les interférences. En plus de toutes les règles de sécurité, ajoutons :
- Eviter les paquets de fils (chose très difficile avec les boîtiers).
- Eviter les connecteurs (dominos et autres) : bien penser au câblage.
- Eviter les angles droits.
- Le scotch est interdit.
- La section du câble doit être surdimensionnée.
- Penser au placement du redresseur de courant (au cas où).
Dans tous les cas, veillez à bien repérer par où passent les câbles pour ne pas les croiser avec les autres câbles sensibles (micros par exemple).
Normalement, l’installation doit être faite par un installateur agréé, pour vous éviter des problèmes d’assurance en cas d’incendie. Nous vous conseillons donc de le faire faire par un professionnel.
Autres câblages
Penser avant les finitions à passer les autres câbles.
1. Dans la cabine d’enregistrement :
- Câblage des HP (monitoring et/ou répétition) : Ils doivent être d’excellente qualité : le petit câble noir et rouge du supermarché est interdit de séjour !
- Câblage des micros : les connecteurs sont en XLR de toutes façons. Vous avez deux solutions :
-
- 1. Acheter un patcheur/dépatcheur style scène. Avec des soudures irréprochables, mais qui doit être posé dès le début de la construction (ne pas s’amuser à couper !).
- 2. Le faire par vous-même. Cela risque de vous coûter plus cher, mais si vous êtes un excellent soudeur, cela vous permet une liberté totale – sur la longueur exacte en particulier. Ces câblages sont compatibles avec les jacks classiques à travers un adaptateur. Bien évidemment, les synthés utilisent aussi ces patches. Comptons trois à cinq micros pour la batterie. Un pour la basse. Un à deux pour la guitare. Deux pour le clavier et un pour le soliste (chanteur, saxo ou autre). Bref, avec 8 à 12 entrées vous êtes confortable pour enregistrer un groupe.
- Câblage des casques : le mieux est d’utiliser un dispatcheur du commerce pour commencer. Cela étant, si vous disposez d’un système pour le retour, un retour de 5 à 6 casques est suffisant pour un bon bout de temps.
2. Dans la cabine de mixage :
- Câblage des micros : le mieux est de prévoir également un patch pour connecter les préamplis et autres effets insert/inline avant d’envoyer le son aux enregistreurs directement en passant ou non par la table (voir dossier prise de son).
- Câblage des effets : il s’agit en fait de connecter en permanence avec le patch les x effets possibles de votre table (6 par exemple pour une Berhinger MX 8000 ou Mackie 24/48). Les effets sont également connectés à ce patch. Celui-ci sert ainsi uniquement de routeur entre les entrées / sorties FX de la table et les effets externes.
- Câblage des inserts : ensuite bien sûr, il faut câbler tous les inserts de votre table. Là encore, faisons preuve de réalisme : avec 24 pistes, vous en aurez assez.
- Ceux des inserts auxiliaires. Quelque soient vos méthodes de travail, il est utile également de câbler les points d’inserts des auxiliaires à un patch.
- Ceux des inserts de mastering. Les tables professionnelles disposent de points d’insert de main mix ou/et mastering.
- Câblage de l’enregistreur multi-pistes : autant de câbles qu’il y a de pistes.
- Câblage des enregistreurs pour le mastering : entrées sorties, bien sûr.
Nota Bene : vu le prix des patch, mieux vaut en acheter un que le faire soi-même.
Comme vous l’imaginez, il faut beaucoup de câbles. Le mieux est d’acheter d’office une bobine de 100 mètres d’excellent câble blindé 3 brins. C’est très cher, mais c’est le prix de la tranquillité; surtout pour les modifications que vous réaliserez dans le futur. L’éventuel surplus (je vous garantis qu’il n’y en aura pas ou très peu) vous sera utile pour vos scènes.
Mobilier et menuiserie
Vous devrez peut être fabriquer vos propres meubles. Cependant avant de vous lancer dans la menuiserie, il convient de bien étudier les aspects financiers.
Pour les racks, je vous conseille vivement la solution standard. De plus, un rack 24 U d’occasion vaut une misère. Que voulez- vous, à part vous, qui peut acheter un engin de 2 mètres de haut ? De plus, vous pourrez toujours le recouvrir pour cacher les ravages causés par le temps et les concerts.
Important : prévoir des espaces libres. Entre vos futurs achats vos et divers invités, vous les utiliserez rapidement.
Pour les meubles (tables et autres), le problème n’est pas aussi simple. En effet le bois aggloméré (le bois qu’il faut utiliser) est très cher. Cela étant, dans le domaine de la musique, les prix défient souvent toute concurrence. Néanmoins, les choses changent et les prix commencent à rejoindre la normale et la logique des grandes productions. La construction par soi-même est donc moins rentable qu’avant.
Si vous vous lancez dans la menuiserie, voici quelques conseils :
- Aggloméré recouvert de noir si vous voulez connaître le niveau de poussière avec anticipation. Marron ou bois naturel sinon. Evitons le Formica tout de même !
- Epaisseur très conséquente pour éviter les vibrations.
- Les HP de monitoring doivent être sur un support dur. Evitez donc les systèmes étagères ou équivalents. Le mieux est de faire un coffrage rempli de sable. Cela permet en cas de gros changement de modifier la disposition sans casser de murs.
- Prévoir le repose main si votre table n’en est pas équipée. C’est très confortable et précis pour fignoler le réglage d’un fader.
- Faire soi-même, si vous ne le trouvez pas en standard, un tiroir épais pour le clavier et la souris. Les standards en fer sont un désastre.
Enfin, soignez les finitions au mieux : un studio doit être un lieu agréable.
Finitions
C’est souvent à ce moment que l’on peut mettre un bon travail en l’air. Si vous ne collez pas les petites baguettes en bois qui marquent les joints, elles entreront en vibration au bout d’un mois d’utilisation. Les vis doivent être bloquées. Aucune pièce ne doit être en contact avec une autre si elle n’est pas collée et / ou vissée. Le cadre de Mamie est un nid à vibrations, le poster d’Iron Maiden vibre avec la caisse claire. Et que dire des verres dans le mini bar que vous vous êtes construit ? (sans commentaire). La table basse pour le repos doit toujours avoir son objet lourd au-dessus. Un cendrier est une cymbale indésirable…
Les conséquences potentielles de l’installation de tout objet dans votre nouveau lieu de lieu doivent être étudiées a priori.
Dans les détails qui ont de l’importance :
- Signalons la déconnexion manuelle de la sonnerie du téléphone. Par loi de Murphy, elle sonnera toujours au meilleur moment de votre meilleur solo.
- La petite lumière ON AIR à la porte de votre studio qui indique à vos amis et copines que vous êtes en train d’enregistrer et qu’une entrée intempestive peut être cause de dispute voire de divorce.
- Un petit verrou pour les heureux papas d’enfants très intéressés par son activité – voir les commentaires de Marcus Miller dans l’album The sun don’t lie –
- Une lumière actionnable de l’extérieur qui vous avise d’une urgence sans vous tuer votre solo.
- Un panneau « interdit de fumer » pour solutionner toute question et justification inutile, cause de discussion stérile. Celui qui n’a jamais fumé ne comprenant pas celui qui n’a jamais arrêté de fumer, et réciproquement.
- Une armoire pour ranger tout l’inutile en règle générale (micros, pieds, anti – pop) qui prend beaucoup de place.
Pour conclure, disons que patience sera de tout évidence le maître-mot tout au long de cette importante étape des finitions.
Tests
Le mieux est de faire venir un à un les instrumentistes et de tester le rendu direct et en enregistrement. Attention, écouter un solo de batterie dans votre nouveau studio ne vous apprend strictement rien. Par contre, une ligne classique en direct et en enregistrement vous permet de déterminer l’équilibre des percussions et de déterminer les vibrations et échos de type choc.
Le bassiste vous fera le test du décollage et vibration en règle. N’hésitez pas à pousser un peu le volume de l’ampli ainsi que les graves. Cela vous permet de déterminer, dès la première session, le maximum admissible de votre studio.
Si vous avez passé ces deux premières épreuves sans problème, c’est très encourageant pour la suite.
Il convient à présent de tester nos amis à 6 cordes. Là encore, faites leur plaisir pendant 10 minutes, n’oubliez pas vos protections auditives et laissez les jouer au volume qui leur plaît (à fond dans 90 % des cas). Vous vérifiez ainsi la tenue de médium haut et la saturation (niveau maxi) de votre studio. Ensuite, à un niveau normal pour le commun des mortels, vous vérifierez la clarté du son – inutile de dire que vous demanderez à votre ami de couper la distorsion (allez savoir, il découvrira peut être un nouveau son !). Il est important à ce moment de bien écouter les reverbs et échos qu’engendre votre pièce. Le minimum doit être chassé avec précision. En effet, un simple écho avec cet instrument correspond à un brouhaha lorsque l’orchestre sera installé.
Si vous avez passé ces trois premières épreuves sans problème, vous n’êtes pas loin d’avoir devant vous le studio idéal.
En fait, les juges finaux vont être les instruments purement acoustiques mono timbraux : une voix, un saxo, une trompette ou un violon. C’est à ce moment que vous saurez si vous avez votre studio idéal. Si vous êtes arrivé là sans problème, c’est que ou vous n’êtes pas un Terrien ou qu’il vous faut sans attendre aller jouer au loto… Il vous restera alors à faire jouer tout le monde. Plus sérieusement, si vous avez été strict, il ne devrait pas y avoir de problème.
Corrections
Bien, revenons sur Terre et regardons les possibilités pour rectifier le studio qui n’est forcément pas parfait.
Réverbération et écho
Il convient d’assouplir d’abord le mur. Ensuite, si c’est insuffisant, le sol. Pour cela, il suffit de mettre des rideaux épais ou de matelasser vos murs.
Une fois le problème résolu, on recouvrira ceux-ci de tissus. Une autre technique consiste à placer des auvents en tissu autour des musiciens. Cette technique a l’avantage de garder une certaine versatilité.
Si l’opération avec vos murs est insuffisante, la théorie consiste à traiter le plafond avec des plaques étudiées pour cette fonction. Mais avant de vous lancer dans cette dépense, vous pouvez essayer de mettre quelques tapis au sol. Si vous avez traité correctement votre plafond, ils seront suffisants pour résoudre le problème.
Nota Bene :
- la batterie ne jouera jamais à même le sol, le bombo remontant au micro à travers son pied, cela même avec les suspensions. Il faut toujours isoler la batterie du sol principal avec un tapis. Les studios pros utilisent des caissons particuliers montés sur des feutres ou des caoutchoucs.
- Il existe dans les grandes surfaces de bricolage des caoutchoucs spécialement reservés à l’isolation les enceintes hifi du sol. Ces mêmes produits sont une merveille d’isolation pour la batterie, les HP des amplis de guitare et y compris pour la table de mixage.
Vibrations
Il convient de repérer le lieu et la fréquence à laquelle elles se produisent. Généralement, ce sont les fenêtres et les panneaux insuffisamment fixés qui entreront en vibration. Il se peut qu il reste une fréquence « vibratoire » ou qui donne une impression de bourdonnement. Il s’agit d’un phénomène complexe que nous n’expliquerons pas ici. La solution est encore ici d’assouplir les revêtements.
Pour les panneaux, il suffit de les fixer correctement. Un mètre entre les tasseaux est une bonne moyenne. Si vous utilisez du placo-plâtre, les joints sont une source de problèmes. Si vous utilisez du lambri, c’est en période de sécheresse que vous rencontrerez des problèmes. En effet, les plaques de bois ne seront pas en contact permanent entre elles.
Les vitres sont un vrai problème. Vous remarquerez que les studios professionnels utilisent soit des vitres blindées, soit des doubles vitrages d’épaisseur conséquente. Si vous détectez des vibrations, il faut d’abord vérifier l’état des joints. Il doivent être en silicone de manière à offrir une élasticité avec le montant de la fenêtre. Bien évidemment, vous devez utiliser des rideaux. Si malgré tous vos efforts, il vous reste des vibrations, le seul remède est le bricolage. Personnellement, dans Brecker 1, je coince une éponge entre le rideau et la vitre. Un scotch soutient le poids de l’éponge. C’est extrêmement laid, mais cela a le mérite de fonctionner.
Utilisation
Ca y est ! Vous avez votre studio. Les matériaux, au cours du temps, vont travailler. Il est donc logique que le son et le rendement de votre studio évoluent. Cela étant, comptons qu’au bout d’un an, votre studio va devenir stable.
Avec l’utilisation, il est évident que vous devrez faire des changements. Chaque changement doit être accompagné d’une réanalyse du rendement de votre studio. Néanmoins, si le son de ce dernier vous plaît, je conseille de ne rien toucher en termes de structure et gros œuvre/œuvre. Il est en effet difficile de reproduire un rendement. Savez-vous par exemple que des ingénieurs se sont tués à reproduire l’acoustique des théâtres grecs ?
Un studio s’entretient, il doit rester propre. En effet, nos appareils sont des pièges à poussières. Les micros sont particulièrement sensibles. Il doivent être remis dans leur boîte et dans votre armoire après chaque utilisation.
Les câbles que vous utilisez doivent être enroulés (en les nettoyant), mis sur le porte manteau, et classés par type de câble. Les perches doivent être rangées dans l’armoire.
En règle générale, votre studio doit être sans cesse en ordre pour assurer un entretien facile. Avec l’expérience, on se rendra compte qu’il est plus facile de nettoyer régulièrement (et donc peu) que de temps en temps à fond. En effet, dans ce dernier cas, la poussière sera déjà entrée et incrustée dans les instruments.
Conclusion
Trois ans après les premiers coups de pioche, Brecker 2 n’est toujours pas fini. En revanche son acoustique est encourageante. Il est vrai que le gros œuvre dans mon cas a nécessité pratiquement 2 ans de travail : abaissement du niveau du sol, renforcement des fondations, sol, murs, escaliers, etc.
Néanmoins, dans un contexte raisonnable et en dédiant les fins de semaine sans lâcher vos compromis musicaux, comptez sur une année, une année et demi pour le grand jour de l’inauguration de votre studio.
Le budget est assez élevé tous comptes faits. Mis à part le gros œuvre, compter environ 20 000 francs de matériel tout compris (panneau, câbles, électricité) pour un studio de 25 m2. Ce même studio réalisé par un professionnel vous coûtera environ 50 000 francs. Les matériaux ne sont, il est vrai, pas les mêmes, mais si vous êtes patient, que vous faites attention aux détails et que la chance vous sourit, la différence se justifiera.
En résumé, entre le faire soi-même et le faire faire, le seul argument est le temps ! Tenez-en compte…