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Test de la LmDrum de Behringer - Il a crié à Linn pour qu’elle revienne…

8/10
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Reprenant les couleurs de la LM-1, le boitier de la LinnDrum et l’échantillonnage de la Linn9000, la LmDrum se veut un concentré très abordable d’une des plus célèbres familles de BAR des 80’s signées Roger Linn. Le ramage se rapporte-t-il au plumage ?

Test de la LmDrum de Behringer : Il a crié à Linn pour qu’elle revienne…
Behringer LmDrum
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En 1980, Roger Linn présente la LM-1, une BAR à sons échan­tillon­nés « réels » qui sera adou­bée et pous­sée dans ses retran­che­ments par Prince, adepte de la trans­po­si­tion des samples vers le bas avec ce grain carac­té­ris­tique. Mais c’est en 1982 que l’une des BAR les plus marquantes de l’his­toire de la pop fait son appa­ri­tion : la Linn­Drum. Plus compacte, plus abor­dable et plus avan­cée, on la retrouve sur un nombre incal­cu­lable de tubes de l’époque. S’en­sui­vra la Linn9000 en 1984, une station de travail avant-gardiste BAR/échan­tillon­neur/séquen­ceur MIDI dont l’in­sta­bi­lité conduira à la perte de Linn. LmDrum 2tof 02 Linn&LmLe sympa­thique Roger partira dès lors prêter main-forte au dépar­te­ment R&D d’Akai sur le projet MPC60, qui portera sa signa­ture. Quarante ans plus tard, il n’est pas vrai­ment éton­nant de voir Behrin­ger revi­si­ter la célèbre famille Linn. Plusieurs années après son annonce, la très atten­due LmDrum est enfin dispo­nible. Non contente de reprendre sans équi­voque le facteur de forme de la Linn­Drum (avec la séri­gra­phie orange foncé de la LM-1), elle intègre bon nombre d’amé­lio­ra­tions, dont l’échan­tillon­nage et la possi­bi­lité d’im­por­ter de nouveaux sons (comme la Linn9000). Voyons si le carac­tère sonore, la faci­lité de program­ma­tion et le groove des ancêtres se retrouvent égale­ment, car c’est surtout là qu’on l’at­tend…

Ergo­no­mie et prise en main : châs­sis, inter­face et logique de jeu

LmDrum 2tof 06 Droite1La LmDrum est carros­sée dans le même type de boitier que les RD-8 et RD-9 (48 × 26 cm pour 3,1 kg). Si le dessous est en métal, la coque et les flancs sont en plas­tique épais, assu­rant une rigi­dité satis­fai­sante, y compris entre les curseurs où la matière est la plus fine. Les commandes sont franches et agréables à manier, mais les pads demandent d’être bien frap­pés ou enfon­cés pour entrer en action. Ils sont sensibles à la vélo­cité, mais la réponse est assez incer­taine et la valeur n’est pas enre­gis­trée dans le séquen­ceur interne (contrai­re­ment à ce que prétend le manuel page 27). L’écran central LED blanc sur fond noir est bien lisible, sauf sous des angles impor­tants, ce n’est pas un modèle OLED. L’agen­ce­ment des pads et des commandes de mixage est large­ment inspiré de la Linn­Drum, avec toute­fois quelques nouveau­tés dont nous parle­rons au fur et à mesure de ce test.

LmDrum 2tof 12 FadersLa surface de contrôle est confor­table et les nombreuses commandes bien espa­cées. On comprend vite l’or­ga­ni­sa­tion de la machine en diffé­rentes sections : modes de jeu, trans­port du séquen­ceur, navi­ga­tion dans les menus (4 flèches en croix + 1 enco­deur pous­soir), 2 lignes de 8 pads, 16 curseurs de volume, une rangée de 16 touches de sélec­tion des sons, 16 curseurs de pano­ra­mique avec cran central, 6 poten­tio­mètres d’ac­cor­dage réser­vés à certains sons + 1 pour le Decay du hi-hat (le passage par le menu est indis­pen­sable pour pouvoir accor­der les autres sons), effets de sortie… pas de quoi se perdre. La navi­ga­tion dans les menus est simple et l’in­ter­face graphique claire, que ce soit pour les réglages sonores par pad (dispo­nibles dans la plupart des modes), l’édi­tion des samples ou l’édi­tion globale. Force est de consta­ter que les menus sont réso­lu­ment « d’ins­pi­ra­tion Elek­tron ».

Connec­tique et inté­gra­tion studio : sorties indi­vi­duelles, MIDI, USB et trig­gers

LmDrum 2tof 14 Partie gauche obliqueNous avons dit que la vélo­cité des pads n’était pas enre­gis­trée en interne. La LmDrum reprend hélas une autre limite de la Linn­Drum : plusieurs groupes de pads sont des décli­nai­sons d’un même son à diffé­rents volumes sonores : 3 pour la snare et 2 pour le kick, le hi-hat fermé (en plus de celui pour la version ouverte), la ride, le tambou­rin et le cabasa. D’autres sont des décli­nai­sons d’un même son à diffé­rents pitchs : 3 pour les toms, 2 pour les congas. Du coup, la LmDrum ne compte que 12 échan­tillons de percus­sions simul­ta­nés. Autant cela ne gêne pas pour les sons de percus­sions, tant qu’on respecte un peu le type d’ins­tru­ment, autant cela pose problème si on veut assi­gner un échan­tillon maison, par exemple une boucle ryth­mique, qui sera jouée à diffé­rents volumes ou trans­po­sée selon le pad auquel on l’as­signe. Pire, certains pads (kick, toms, congas) utilisent un filtre spéci­fique interne non éditable : notre boucle sera donc filtrée diffé­rem­ment suivant le pad auquel on l’as­signe ; sur le hi-hat fermé, l’échan­tillon sera en plus raccourci et non bouclable puisque le hi-hat fermé est une version courte du hi-hat ouvert dans la concep­tion de la machine. Bref, une authen­ti­cité qui implique des contraintes moins compré­hen­sibles de nos jours…
LmDrum 2tof 22 Arrière2Côté connec­tique enfin, on est plutôt gâté : sorties stéréo gauche/droite et casque au format jack 6,35, entrée sampling mono au même format, 16 sorties indi­vi­duelles au format mini-jack, 3 sorties trig­ger assi­gnables à n’im­porte quel pad via le menu / l’ap­pli Synth­tribe, un couple d’en­trée/sortie synchro, un trio MIDI DIN, une prise USB-B (notes/CC/synchro MIDI, trans­fert des échan­tillons, sauve­garde des mémoires, mise à jour du micro­lo­gi­ciel) et une borne pour alimen­ta­tion externe (bloc central 12V/2A) flanquée de son petit inter­rup­teur pous­soir. Les sorties indi­vi­duelles ne sont pas affec­tées par le mixeur (volume/pan) ni par les effets ; de plus, insé­rer un câble dans l’une d’entre elles ne coupe pas la percus­sion du mixage stéréo. Côté quali­ta­tif, on peut regret­ter le format mini-jack, tout comme la rela­tive mobi­lité des prises jack 6,35. Ceci dit, la Linn­Drum ne faisait pas mieux en son temps sur ce point, avec des connec­teurs très mobiles soudés sur une carte mère bien trop souple, non vissés à une carcasse métal­lique un peu bran­lante !

Son et carac­tère : grain 12 bits, kits héri­tés des LM‑1/Linn­Drum/Linn9000

LmDrum 2tof 09 Haut gaucheDisons-le d’em­blée, Roger Linn n’a pas parti­cipé au déve­lop­pe­ment de la LmDrum, il n’a pas non plus auto­risé l’uti­li­sa­tion des échan­tillons d’ori­gine, tel qu’il l’a déclaré lors d’une inter­view où il semblait un peu aigri, après que Behrin­ger lui a envoyé un exem­plaire de la BAR. Dans la LmDrum, on retrouve non seule­ment des sons direc­te­ment copiés des EPROM Linn (kick, snare, toms, cymbales, claps, percus­sions) de LM-1, Linn­Drum, Linn9000, mais égale­ment des kits de Drum­tracks (Sequen­tial), SDS (Simmons), TMC (certains pensent qu’il s’agit de The Move­ment Compu­ter, la BAR à écran et clavier inté­gré utili­sée par Euryth­mics sur Sweet Dreams — nous atten­dons toujours des préci­sions du fabri­cant à ce sujet)… bref, 109 samples qui ont rythmé de nombreux tubes des 80’s. Ceux qui trouvent cela trop typé peuvent trai­ter les sons avec la section effets inté­grée (nous y revien­drons plus tard), impor­ter leurs propres échan­tillons (via l’ap­pli Synth­tribe) ou échan­tillon­ner eux-mêmes (voir plus bas). Dans les 80’s, il fallait ouvrir sa Linn­Drum pour chan­ger les EPROM de sons, parfois plusieurs EPROM pour un même son gour­mand en mémoire (toms, cymbales), la machine étant limi­tée à des EPROM de quelques Ko !
LmDrum 2tof 16 Effets obliquesEn plus des sons, la LmDrum est livrée avec 32 motifs, certains évoquant avec plus ou moins de réus­site de grands stan­dards des 80’s, bon. Alors, comment ça sonne sorti du carton ? Il existe déjà des vidéos sur la toile qui comparent la LmDrum et la Linn­Drum, nous n’avons donc pas prévu de test en aveugle. Suivant l’échan­tillon, les réglages et le cali­brage, il y a des diffé­rences minimes, surtout sur les instru­ments filtrés en interne (kick, toms, congas) ou trans­po­sés (conver­tis­seurs diffé­rents, 12 bits ici vs 8 bits sur la Linn). Globa­le­ment, la LmDrum possède ce grain 80’s un peu crade à bande passante rabo­tée dans les aigus avec un bon punch. En compa­rant le kit de Linn­Drum à la Linn­Drum du studio équi­pée avec les EPROM d’ori­gine, nous avons tendance à préfé­rer l’an­cêtre, mieux équi­li­brée et plus homo­gène, mais c’est peut-être entre nos deux oreilles que ça se passe… Par contre, le LmDrum est beau­coup plus droite dès qu’on lance un motif, là où la Linn­Drum semble se bala­der un peu plus ; des experts de la pince à épiler compa­re­ront certai­ne­ment le timing des deux BAR sur un même motif, ici c’est juste notre ressenti, c’est subjec­tif.

LmDrum_1audio 1 Trevor’s Linn­Drum
00:0002:56
  • LmDrum_1audio 1 Trevor’s Linn­Drum02:56
  • LmDrum_1audio 2 80s SDS01:08
  • LmDrum_1audio 3 Alter­nate sounds01:13

Échan­tillon­nage et banques : 12 bit/24 kHz, import via Synth­Tribe, édition rapide

LmDrum 2tof 13 Ecran obliqueLa LmDrum contient 16 banques de 127 empla­ce­ments pour les samples. 7 banques sont prépro­gram­mées avec des kits de percus­sions prêts à l’em­ploi, repro­dui­sant les kits origi­nels des Linn­Drum, LM-1, Linn9000, Drum­tracks, SDS, TMC déjà mention­nées et un kit conte­nant les 109 percus­sions. Tous ces sons sont verrouillés et ne peuvent être effa­cés. Les empla­ce­ments libres dans les banques d’usine peuvent être utili­sés pour stocker nos propres samples (impor­tés via Synth­tribe ou échan­tillon­nés via la LmDrum), tout comme les 127 empla­ce­ments dans les 9 banques utili­sa­teur. Pour chaque son, on peut régler direc­te­ment à l’écran le niveau de distor­sion, le sens de lecture (en avant, en avant bouclé, en arrière, en arrière bouclé + réglage du déclin en main­te­nant la touche Tap), l’ac­cor­dage (+/-24 demi-tons avec réglage gros­sier ou fin) et le niveau. On peut enfin modi­fier le point de départ, la longueur et le point de bouclage du sample toujours sur la même page (réglages non destruc­tifs). En appuyant sur l’en­co­deur, on accède à la visua­li­sa­tion de la forme d’onde, utile pour ces trois derniers réglages. Tous ces réglages sont sauve­gar­dés dans les banques d’échan­tillons, pas dans les motifs. À noter que le hi-hat dispose d’une rando­mi­sa­tion du point de départ de lecture, une bonne idée qui permet d’hu­ma­ni­ser les rythmes. Acces­sible via le menu, un réduc­teur de bits permet de bais­ser la réso­lu­tion des samples de 12 à 1 bit, par type d’ins­tru­ment, histoire de salir encore plus les sons. Réduite un sample à l’ori­gine de 12 bits en 8 bits ne lui donne pas plus de pêche ou de ressem­blance avec un son de Linn­Drum, ça ajoute juste du bruit et des arte­facts numé­riques. Les valeurs indi­vi­duelles de réso­lu­tion sont cette fois sauve­gar­dées avec les motifs. Ce serait bien que le construc­teur ajoute la possi­bi­lité de sauve­gar­der tous les réglages des sons dans les motifs plutôt que dans les banques.
LmDrum 2tof 24 Arrière droite1Allez, passons au sampling maison. La mémoire dispo­nible pour les samples utili­sa­teur est de 14,17 Mo, soit 310 secondes (5′ 10″) en 12 bits / 24 kHz (valeurs fixes par défaut). Une fois la source audio raccor­dée à l’en­trée idoine et le niveau sonore correc­te­ment réglé, on peut déclen­cher l’échan­tillon­nage à la main ou à partir d’un seuil audio à défi­nir. On peut choi­sir entre le contrôle auto­ma­tique du gain à l’en­trée, l’auto-norma­li­sa­tion après coup ou le son sans correc­tion, c’est comme on le sent. Une fois l’échan­tillon capturé, il est très facile de le pré-écou­ter, le décou­per (avec zoom de la forme d’onde pour bien visua­li­ser les points début/fin), le nommer, le sauve­gar­der (ça prend un certain temps) et l’as­si­gner tout de suite à l’un des pads si on le souhaite (avec les précau­tions à prendre liées au type de pad comme expliqué plus tôt). Ce sont donc là des fonc­tions très basiques, on ne trouve pas de trai­te­ments numé­riques avan­cés, la LmDrum reste une BAR orien­tée percus­sions, sons courts ou phrases courtes, pas une unité de trai­te­ment audio avec décou­page auto­ma­tique de tranches audio, compres­sion/expan­sion tempo­relle ou déca­lage de pitch à vitesse constante, comme le fait très bien une MPC ou une STAN. La machine dispose d’un certain nombre de fonc­tions pour gérer les banques et les samples, collec­ti­ve­ment ou indi­vi­duel­le­ment : sélec­tion de tous les samples, sélec­tion des samples utili­sés dans la banque, déchar­ge­ment de la banque, rempla­ce­ment de sample. Là où la LmDrum pour­rait progres­ser avan­ta­geu­se­ment, c’est dans la possi­bi­lité de rééchan­tillon­ner ses propres sorties audio direc­te­ment en numé­rique…

Séquen­ceur : pas à pas/temps réel, proba­bi­li­tés, ratchets et poly­mé­trie

LmDrum 2tof 18 Transport obliqueLa LmDrum orga­nise ses motifs en 8 ensembles (Song) de 16 motifs (Pattern). Un motif comprend un lien vers une banque de samples, mais pas les réglages des sons, qui sont liés à la banque. C’est une limite embar­ras­sante, notam­ment pour le mixage des sons, une amélio­ra­tion est souhai­table sur ce point. Chaque motif peut conte­nir de 1 à 64 pas. Mieux, chaque piste d’ins­tru­ment possède une longueur indé­pen­dante (poly­mé­trie), ce qui permet de créer des motifs chao­tiques diffé­rents à chaque bouclage. Encore mieux, on peut défi­nir une lecture aléa­toire pour chaque instru­ment sur chaque pas, ainsi que des fla (au global, par morceau ou par motif). Il est facile d’iso­ler ou couper un pas et un(des) instru­ment(s) en temps réel grâce aux boutons de sélec­tion des instru­ments dans la partie mixeur. Les adeptes du jeu live appré­cie­ront la touche de répé­ti­tion de pas à la volée (1–2–4–8 pas) en main­te­nant un bouton dédié et en choi­sis­sant le nombre de répé­ti­tions avec les 4 flèches, ou encore la répé­ti­tion de note (ratchet) à la volée (1–2–4–8 fois) sur le même prin­cipe, avec assi­gna­tion au choix des percus­sions à répé­ter. Sans oublier la fonc­tion Auto­fill permet­tant de lancer un motif prédé­fini en appuyant sur la touche idoine, la LmDrum reve­nant auto­ma­tique­ment au motif précé­dent après lecture dudit motif, une fonc­tion bien connue sur les arran­geurs.
LmDrum 2tof 10 PadsCôté program­ma­tion, la LmDrum peut enre­gis­trer des motifs en pas à pas (avec les 16 pads et les touches de sélec­tion d’ins­tru­ments) ou en temps réel (avec les pads). Une mode chro­ma­tique permet de jouer les sons à partir des pads orga­ni­sés en mini-clavier ou via un clavier MIDI externe (sur un canal MIDI séparé pour chaque famille d’ins­tru­ments), les varia­tions de hauteur étant alors mémo­ri­sées dans les motifs. Les concep­teurs ont prévu le micro-timing et la quan­ti­fi­ca­tion, globale ou par instru­ment, parfait ! En revanche, il n’y a pas d’au­to­ma­tion pour les para­mètres sonores (niveau, pano­ra­mique, enve­loppe de déclin, distor­sion, sens de lecture, points de lectu­re…), c’est bien dommage. Seule la fréquence de coupure du filtre global (cf. plus bas) peut être réglée pour chaque pas. Pour faire groo­ver la salle, rien de tel qu’un peu de Swing (25–75%). Il est possible de copier un motif vers un autre, mais pas un bout de motif vers lui-même (à la fin ou en inser­tion), ni globa­le­ment ni par instru­ment. Nous recom­man­dons aux déve­lop­peurs de regar­der ce qu’avait imaginé en la matière Roger Linn sur le séquen­ceur de la Linn9000 il y a plus de 40 ans, à partir des touches en façade et d’un tout petit écran, c’est édifiant…

Arran­ge­ment : mode Song, Setlist et limites de mémoire

LmDrum 2tof 20 NavigationTout comme les RD-8 et RD-9, la LmDrum offre un mode Song (8 empla­ce­ments mémoire) permet­tant de créer des morceaux complets en enchaî­nant des motifs sur 16 étapes. Chaque étape contient un numéro de motif issu de la Song active et un nombre de répé­ti­tions (1 à 255, un réglage supplé­men­taire permet­tant le bouclage à l’in­fini d’un motif tant qu’on ne bascule pas manuel­le­ment à l’étape suivante). Une fois la première étape termi­née, on passe à la suivante et ainsi de suite. On peut défi­nir si le morceau s’ar­rête après la dernière étape, reboucle sur le dernier motif ou reboucle au début. On aurait bien aimé pouvoir utili­ser les 128 motifs pour créer un morceau plutôt qu’être limité aux 16 motifs de la Song active. De même, on aurait souhaité avoir plus de 16 étapes par morceau et plus de morceaux en mémoire (64 par exemple). Pour contour­ner cette limite, on peut enchai­ner plusieurs morceaux (mode Setlist). L’unique liste se construit avec les morceaux comme les morceaux avec les motifs, hormis la répé­ti­tion à l’in­fini pour chaque étape qui ici n’est pas permise. On peut choi­sir ce qui se passe à la fin de la liste : arrêt pur et simple, bouclage après le dernier morceau ou bouclage inté­gral, sympa. Tout comme les motifs, les morceaux peuvent être expor­tés vers une STAN (MIDI dump) ou via l’ap­pli Synth­tribe.

Trai­te­ments inté­grés : compres­seur d’at­taque/main­tien et VCF stéréo réso­nant

LmDrum 2tof 11 Effets et panÀ l’ins­tar des RD-8 et RD-9, la LmDrum intègre deux effets analo­giques — cette fois stéréo – placés en série, vers lesquels on peut router les percus­sions de son choix. Le pano­ra­mique des percus­sions trai­tées est main­tenu, ce qui est une excel­lente nouvelle. Rappe­lons que l’uti­li­sa­tion d’une sortie indi­vi­duelle ne coupe pas le son de la percus­sion sur le bus stéréo final (si on veut la couper, il suffit de mettre le curseur de volume corres­pon­dant à zéro). Le premier effet est une enve­loppe attaque / main­tien, permet­tant de compres­ser les attaques et d’ob­te­nir des effets de pompage. Son action varie en fonc­tion de ce qu’on y injecte et ce n’est pas toujours facile d’ob­te­nir un résul­tat spec­ta­cu­laire. Si on exagère le réglage du main­tien, on fait aussi monter le niveau de bruit de fond, donc à utili­ser avec parci­mo­nie. Les percus­sions envoyées dans ce compres­seur sont ensuite routées vers le filtre analo­gique. Il s’agit d’un VCF réso­nant à 2 pôles, capable de fonc­tion­ner en mode passe-bas ou passe-haut. Rappe­lons que l’on peut enre­gis­trer la valeur de la fréquence de coupure dans chaque pas (pour chaque motif, chaque Song ou globa­le­ment), unique­ment en mode pas à pas, ce qui manque cruel­le­ment de souplesse. On peut aussi pilo­ter la fréquence de coupure par CC MIDI. Pous­ser la réso­nance à fond ne fait pas entrer le filtre en auto-oscil­la­tion, ce qui n’est pas vrai­ment un problème compte tenu de l’orien­ta­tion BAR de la machine. La qualité de ce filtre est très correcte, il permet de modi­fier le son global de la LmDrum de manière subtile ou radi­cale compte tenu de la plage de réglages offerte. Tout comme le compres­seur, le VCF est stéréo, ce qui signi­fie que le pano­ra­mique des percus­sions routées est main­tenu.

Carac­té­ris­tiques tech­niques

  • Format et poids : envi­ron 48 × 26 cm ; 3,1 kg
  • Affi­cheur : LED blanc sur fond noir (lisible, angles limi­tés)
  • Commandes : 2×8 pads, 16 curseurs de volume, 16 curseurs de pano­ra­mique, enco­deur, 6 potards d’ac­cor­dage dédiés + 1 Decay HH, boutons de sélec­tion sons, trans­port
  • Audio I/O : stéréo L/R 6,35 mm, casque 6,35 mm, entrée sampling mono 6,35 mm, 16 sorties indi­vi­duelles mini‑jack, 3 sorties trig­gers assi­gnables, sync in/out
  • MIDI/USB : DIN MIDI IN/OUT/THRU ; USB‑B (MIDI, trans­fert de samples, sauve­gardes, MAJ firm­ware)
  • Alimen­ta­tion : externe 12 V / 2 A (inter­rup­teur en façade arrière)
  • Échan­tillon­nage : 12‑bit / 24 kHz, mono ; mémoire ~14,17 Mo (≈310 s)
  • Banques d’échan­tillons : 16 banques × 127 empla­ce­ments ; 7 banques préchar­gées (LM‑1, Linn­Drum, Linn9000, Drum­Traks, Simmons SDS, TMC, etc.) ; 109 samples d’usine
  • Séquen­ceur : 1–64 pas ; pas à pas ou temps réel
  • Auto­ma­tion : coupure du VCF enre­gis­trable par pas ; pas d’au­to­ma­tion des autres para­mètres sonores
  • Arran­ge­ment : 8 Songs (16 Patterns chacun), options de répé­ti­tion, Setlist pour chaî­ner les morceaux

FAQ

La vélo­cité des pads est‑elle prise en compte par le séquen­ceur interne ?

Non. Les pads sont sensibles à la vélo­cité, mais cette infor­ma­tion n’est pas enre­gis­trée dans le séquen­ceur interne. Vous pouvez toute­fois pilo­ter la LmDrum en MIDI depuis une STAN si vous avez besoin d’ex­pres­si­vité.

Peut‑on impor­ter ses propres échan­tillons ?

Oui, via l’ap­pli­ca­tion Synth­Tribe ou par l’en­trée audio. L’édi­tion est simple (start/loop/sens/accor­dage) et non destruc­tive. La mémoire dispo­nible est d’en­vi­ron 14,17 Mo, soit 310 secondes en 12‑bit/24 kHz.

Les sorties indi­vi­duelles sont‑elles affec­tées par le mixeur et les effets ?

Non. Les 16 sorties indi­vi­duelles (mini‑jack) ne passent ni par le mixeur volume/pano­ra­mique ni par les effets. Cela faci­lite les trai­te­ments piste par piste dans votre STAN.

Y a‑t‑il de l’au­to­ma­tion de para­mètres par pas ?

Seule la fréquence de coupure du filtre analo­gique global peut être enre­gis­trée par pas. Les autres para­mètres sonores ne s’au­to­ma­tisent pas dans le séquen­ceur interne.

Jusqu’où peut‑on aller en longueur de motif et en orga­ni­sa­tion ?

Un motif peut aller jusqu’à 64 pas, avec poly­mé­trie par piste. Vous dispo­sez de 8 Songs (16 Patterns chacun) et d’un mode Setlist pour chaî­ner des morceaux.

Le carac­tère sonore est‑il fidèle aux BAR des années 80 ?

Oui, on retrouve un grain 12 bits « serré » dans l’aigu et une bonne attaque. Des diffé­rences mineures par rapport aux mêmes sons de la Linn­Drum origi­nelle existent selon les instru­ments filtrés ou trans­po­sés en interne, mais l’iden­tité 80’s est bien là.

Peut‑on jouer chro­ma­tique­ment des sons ?

Oui, via un mode chro­ma­tique par instru­ment ou en MIDI externe, avec mémo­ri­sa­tion des trans­po­si­tions dans les motifs.

Quelles sont les prin­ci­pales limites à connaître ?

Mémoire échan­tillons et Songs/Patterns restreinte, pas de rééchan­tillon­nage direct du bus, pas d’au­to­ma­tion éten­due, et le manque de sensi­bi­lité dans la réponse des pads.

  • LmDrum 2tof 02 Linn&Lm
  • LmDrum 2tof 03 Face
  • LmDrum 2tof 04 Gauche1
  • LmDrum 2tof 05 Gauche2
  • LmDrum 2tof 06 Droite1
  • LmDrum 2tof 07 Droite2
  • LmDrum 2tof 08 Dessus
  • LmDrum 2tof 09 Haut gauche
  • LmDrum 2tof 10 Pads
  • LmDrum 2tof 11 Effets et pan
  • LmDrum 2tof 12 Faders
  • LmDrum 2tof 13 Ecran oblique
  • LmDrum 2tof 14 Partie gauche oblique
  • LmDrum 2tof 15 Faders obliques
  • LmDrum 2tof 16 Effets obliques
  • LmDrum 2tof 17 Effets zoom
  • LmDrum 2tof 18 Transport oblique
  • LmDrum 2tof 19 Faders oblique
  • LmDrum 2tof 20 Navigation
  • LmDrum 2tof 21 Arrière1
  • LmDrum 2tof 22 Arrière2
  • LmDrum 2tof 23 Arrière gauche
  • LmDrum 2tof 24 Arrière droite1
  • LmDrum 2tof 25 Arrière droite2

Notre avis : 8/10

Award Qualité/Prix 2025
2025
Qualité/Prix
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Sur le marché de l’occasion, on trouve des LM-1 proposées (pas forcément vendues) entre 17 000 et 29 000 € (gloups !), des LinnDrum entre 6 000 et 9 000 € et des Linn9000 entre 3 000 et 11 000 € (suivant les options). Une LmDrum ne remplacera pas l’objet de collection en pleine hype vintage, mais elle fera tout à fait l’affaire pour celui qui recherche le grain typique et la manière de programmer les rythmes des 80’s. Elle y ajoute des sonorités de BAR concurrentes de l’époque, l’import ou la création d’échantillons, une petite section effets pour retravailler (« moderniser ») le son rapidement et les moyens de communication actuels avec l’extérieur. Le résultat sonore est très satisfaisant, avec du caractère, une bonne pêche et un grain 12 bits/24 kHz punchy et crade. LmDrum 2tof 08 DessusOn peut lui reprocher d’avoir repris certains défauts des ancêtres (tels que les préréglages des pads), une mémoire limitée (samples, morceaux), l’absence de rééchantillonnage direct des sorties audio, le manque d’enregistrement de la vélocité des pads, l’impossibilité d’enregistrer les paramètres sonores dans chaque motif, l’absence de pistes MIDI externes ou la construction en plastique majoritaire. Nous avons également rencontré quelques bogues en passant d’un mode à l’autre tout en changeant de motif/en éditant certains sons (notamment des volumes ou panoramiques réinitialisés), sans toutefois subir de gros plantages. Mais c’est sans compter sur son tarif très agressif, qui séduira plus d’un nostalgique des 80’s ou d’un jeune musicien qui souhaite redécouvrir une époque où les BAR à EPROM régnaient sans partage.

  • Recréation réussie du grain des BAR des 80’s
  • Sampling 12 bits et import de samples
  • Edition des sons rapide et pratique
  • VCF stéréo avec assignation de chaque instrument
  • Différents modes d’enregistrement des motifs
  • Probabilités et ratchets par instrument
  • Polymétrie totale
  • Mode chromatique par instrument
  • Mode Song + Setlist
  • Curseurs de volume et de panoramique
  • Sorties individuelles par instrument
  • Rapport qualité/prix imbattable

  • Comportement prédéfini des pads (volume, hauteur, filtrage)
  • Mémoire interne limitée à 8 morceaux de 16 motifs
  • Mémoire d’échantillonnage limitée à 14 Mo
  • Absence de rééchantillonnage direct numérique
  • Edition du séquenceur perfectible (copie, insertion, collage)
  • Sensibilité des pads insuffisante
Pays de fabrication : Chine
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