Akai continue dans sa lancée de sorties de nouveaux contrôleurs, avec rien de moins qu'un potentiel Launchpad Pro-killer, le APC64 ! Allons voir si la proposition de pads augmentés par un écran, avec les 8 touch faders et le reste, nous donnera envie de changer nos habitudes !
Après avoir testé l’APC mini mk2 et l’APC Key 25 mk2 l’an dernier, nous avons le privilège cette année de nous pencher sur une nouvelle fournée de contrôleurs à pads pour Ableton Live de chez Akai Professional, à savoir ici l’APC (Ableton Performance Controller) 64. N’y allons pas par quatre chemins, ce produit se positionne très clairement et explicitement comme un concurrent d’un autre contrôleur à pads, le fameux Novation Launchpad Pro mk3, se situant sur une gamme de prix très similaire au moment de l’écriture de ce test (280 euros environ pour le LP Pro mk3 contre 330 euros pour l’APC64).
Le joujou de Novation est installé sur le marché depuis 2020, avait fait l’objet d’un test dans nos colonnes à l’époque, et il est la énième itération d’un concept que Novation a eu l’occasion d’améliorer et de décliner sous différents formats : version pro, mais aussi les versions plus abordables X et mini, ou encore via les grooveboxes Circuit Tracks et Circuit Rhythm sorties en 2021. Le concept est un outil qui permet de manipuler la vue session du STAN Ableton Live (qui sort sa version 12 à l’instant), plus spécifiquement de manipuler des clips, ainsi que de jouer des notes (avec gestion de la vélocité et aftertouch polyphonique) qui peuvent être organisées de différentes façons sur la grille 8×8, avec un mode spécifique dédié aux accords, un autre à l’automation de paramètres CC et PC, et un step séquenceur assez remarquable. Celui-ci fait sens pour un usage à l’intérieur de Ableton Live, notamment grâce à la fonctionnalité « Print to Clip » qui permet de copier la séquence dans un slot du mode session, mais peut aussi être utilisé à l’extérieur de Live dans d’autres STANs ou avec du hardware, avec la connexion USB/MIDI ou les deux sorties MIDI physiques.
Dans le test de newjazz, on avait remarqué à juste titre que le contrôleur permettait de simplifier la vie des utilisateurs de Live, jusqu’à un certain point on va dire, mais qu’il manquait encore quelques petites choses en termes d’intégration pour rendre la création dans Live+LP Pro encore plus fluide, notamment dans les interactions entre les différents modes d’utilisation du contrôleur, ou la synchronisation des contenus. Je suis d’autant toujours d’accord avec ce constat que j’ai moi-même passé pas mal de temps sur le LP Pro mk3 et sur Live 11 ces derniers mois, en ayant un peu lorgné sur le contrôleur Push tout juste mis à jour dans sa version 3 qui est sur une gamme au-dessus sur lequel l’intégration semble plus poussée. J’ai même eu la chance de tester le Squarp Instruments Hapax, qui m’avait laissé un ressenti très positif, mais qui se voulait plus généraliste.
Aussi, quand j’ai reçu la machine que nous allons tester ici, je me suis tout de suite demandé ce que la nouveauté de Akai allait bien pouvoir apporter de plus qui fasse sens dans ma quête du workflow ultime dans Ableton Live, d’autant que j’ai eu plutôt des impressions mitigées sur les produits de la marque que j’ai testés l’an dernier. Akai a pourtant des années de savoir-faire à faire valoir, ayant directement contribué au design du Push premier du nom, et participé à l’évolution de ce domaine avec des produits phares comme l’APC20 ou l’APC40 et leurs évolutions. Est-ce que le APC64 est donc juste un LP Pro mk3 plus large avec un écran et des touch faders de plus ? Ou une proposition qui modernise le concept et un sérieux concurrent voire un nouveau standard ? C’est ce que nous allons voir à présent !
64 nuances de pads
L’APC 64 est donc un contrôleur à pads, dédié principalement à un usage dans le STAN Ableton Live, mais disposant aussi d’un mode standalone et de fonctionnalités pour une utilisation avec d’autres STANs ou pour interagir avec des machines hardware, au tarif conseillé actuellement de 330 euros. À première vue il donne une impression de solidité et de soin apporté dans le design avec les couleurs affichées sur les pads, ses boutons rétroéclairés, son écran LCD couleur, toutes les petites LEDs, jusque dans sa forme qui se paye le luxe de ne pas être rectangulaire, mais avec les contrôles centraux qui s’enfoncent vers l’intérieur et les petits arrondis sur la coque du plus bel effet. La bête fait d’ailleurs 371 × 272 × 34,5 mm contre 269 × 269 × 18 mm pour le Launchpad Pro mk3, la différence s’expliquant par des ajouts pas du tout anodins que sont les 8 touch faders avec à chaque fois 9 petites LEDs, 4 boutons qui font office de croix directionnelle, l’écran et même un encodeur poussoir.
Il dispose d’une grille de 8 × 8 pads RGB qui gèrent la vélocité et l’aftertouch polyphonique s’il vous plaît (mais pas le MPE), ainsi que d’un certain nombre de boutons tout autour (50 + 4 pour la croix contre 42 sur le LP Pro). Ils ont entre une et plusieurs fonctions, accessibles selon le mode d’utilisation choisi avec un appui court, deux appuis ou le bouton shift. Le rétroéclairage affiche l’intitulé de la fonction de manière plus ou moins visible, écrite et éclairée de différentes couleurs sur le bouton, pour indiquer par exemple le mode d’édition ou l’état d’une variable en cours, avec du texte écrit parfois en dessous pour préciser les fonctions secondaires. L’écran fournit en plus en cours d’édition des informations sur ce que l’on est en train de faire, et indique ce que l’on peut faire de l’encodeur, qui double certaines fonctionnalités de navigation ou donne accès à des fonctions supplémentaires, mais complémentaires. Sur le Launchpad Pro il m’arrive régulièrement par exemple de vouloir modifier un paramètre du séquenceur à pas comme le type de piste, ou de l’organisation des lignes mélodiques, un petit peu au hasard en faisant fonctionner ma mémoire, alors qu’ici un appui sur le pad affiche directement l’intitulé de la fonction, ce qui améliore grandement l’expérience utilisateur ! La prise en main du produit est ainsi assez rapide et son usage fluide.
L’APC 64 dispose aussi d’une connectique intéressante, à savoir un switch d’alimentation bienvenu (la machine se branche sur un ordinateur ou s’alimente via un port USB-C), le port Kensington, une entrée MIDI et deux sorties MIDI en mini jack, ainsi que 8 sorties « CV/Gate » qui peuvent envoyer du pitch, du gate, de l’aftertouch et autres sur des synthétiseurs modulaires, produits par la machine ou transmis via Ableton Live par l’ordinateur ! Au passage, la machine est fournie avec deux câbles USB, 3 câbles mini jack vers MIDI DIN pour faciliter l’usage de la machine, et de la documentation papier notamment pour accéder au bundle logiciel fourni (une licence de Live 11 Lite, un set de plug-ins AIR Music). La documentation complète est accessible en ligne (en anglais seulement), ainsi que deux applications qui permettent de mettre à jour le firmware (dont l’usage est recommandé à la première utilisation, faudra que je m’en rappelle sur mes prochains tests !) et de customiser le mode… Custom. Nous avons d’ailleurs rencontré quelques difficultés pour récupérer tout ça, l’enregistrement du produit et le téléchargement de certains éléments se faisant tantôt sur le site web de inMusic, tantôt sur celui de Akai…
Akai toujours pendant que j’écris ces tests
Une fois la mise à jour effectuée, sans jamais quitter ma doudoune, on branche la machine et celle-ci se retrouve automatiquement reconnue par Ableton Live (qu’on aura aussi mis à jour pour avoir accès aux derniers scripts de gestion de l’APC64). On passe par l’onglet configuration pour activer correctement les différents ports MIDI associés, en suivant les indications du manuel et des vidéos de tutoriel sur la chaine YouTube de Akai. La machine est alors prête à être utilisée, et on devrait voir des choses se passer dans Live qui indiquent que tout est reconnu correctement.
L’APC64 fournit alors un workflow qui est quasiment identique à celui des machines Novation, qui consiste pour commencer à naviguer entre différentes vues à l’aide de boutons placés au-dessus des pads. La vue Session permet ainsi de lancer et de manipuler des clips ou des « scènes » dans Live sur la page du même nom, et est associée à une vue unique Overview qui permet de zoomer sur des blocs de 8 pistes par 8 clips et de se balader plus vite dans les sets un peu chargés en contenu. Le mode note classique est celui qui permet de jouer des notes avec des rangées de pads, avec choix de la gamme et de l’organisation des lignes, le mode « Chord » ou accord y ressemble d’ailleurs comme deux gouttes d’eau sur lequel on va revenir. Puis on y trouve la vue du séquenceur à pas, celles des paramètres globaux de la machine, la vue Projets qui permet simplement d’enregistrer toutes les informations et réglages en cours dans une mémoire parmi 24, et une vue Custom un peu particulière également.
Sur le Launchpad Pro, la vue Custom permet de jouer avec des claviers virtuels paramétriques, mais aussi avec des faders et switchs qui déclenchent PCs et CCs, et que l’on peut assigner via l’application Components dédiées sur 8 slots disponibles. Sur l’APC64, il n’existe qu’une seule mémoire pour une seule configuration par projet, ce qui oblige à changer aussi de séquences enregistrées dans le *step sequencer* si on veut passer d’une custom mode à un autre (on y reviendra). Dans l’application Project Editor, on peut placer sur la grille de pads que de quoi jouer des notes (drums pads, ligne sur une gamme donnée, un clavier chromatique sur deux lignes), sélectionner un pad spécifique pour lui assigner un comportement donné, et modifier les paramètres CCs associés aux Touch Faders. On remarquera que l’APC64 ne permet pas d’envoi de program changes malheureusement.
Sur le reste, on fait pratiquement la même chose avec un APC64 et un Launchpad Pro. Avoir sur du hardware une barre de transport, les boutons Undo/Redo, de quoi armer les pistes, les mettre en solo ou mute, créer des clips ou les dupliquer, activer la quantisation à l’enregistrement, faire de l’overdub etc. fournit un certain confort d’utilisation supplémentaire dans Live par rapport à l’usage strict du clavier et de la souris. Les modes mélodiques proposent du très classique, mais efficace également, notamment avec une reconnaissance automatique du type de piste sélectionné pour afficher au choix des notes ou une grille de 4×4 pour coller à l’organisation des drum pads dans Live. A noter qu’il est possible dans les paramètres globaux de fixer le mode de fonctionnement de l’APC64 soit en compatibilité avec Live, soit en standalone, et que dans ce cas le comportement de la machine change évidemment.
Sur le mode accords, la vue principale est rigoureusement identique à celle du mode notes classique, ce qui change par rapport au Launchpad Pro. En effet, dans la proposition de l’APC64, on sélectionne une note sur un pad, et la machine enverra en MIDI un accord en fonction de la gamme choisie et d’un paramètre parmi 9, qui permet de décider entre l’usage de triades classiques, d’accords sus 2 ou sus4, de l’ajout d’une septième ou d’une neuvième. Pour les gammes moins classiques, on pourra également jouer systématiquement un accord majeur, mineur ou diminué. Je trouve personnellement le concept intéressant, mais moins riche que la disposition du Launchpad Pro qui permettait plus de flexibilité, de possibilités d’exploration, et même d’enregistrer des accords particuliers sur un slot dédié. Mais surtout, ces deux propositions vont à mon sens beaucoup moins loin que celle de mon chouchou à ce sujet, le Livemode Chord du Squarp Instruments Hapax. Soyons honnêtes, c’est difficile de repasser sur les équivalents du LP Pro et de l’APC64 après y avoir goûté…
Ça ne va pas s’APC comme ça
Parlons à présent de ce qui fait vraiment la différence entre l’APC64 et le Launchpad Pro mk3. On va commencer par le gros point négatif côté Akai, à savoir le step sequencer ou séquenceur à pas. Pour chaque « projet », il est possible d’enregistrer une unique séquence pour jusqu’à 8 pistes, sur 64 pas en polyphonique (16 notes). Chaque pas est associé à une note, une vélocité, un état « mute », et des valeurs pour les paramètres de probabilité, de mutate ou de lien entre plusieurs pas. L’édition est d’ailleurs un peu laborieuse, car il n’est pas possible de modifier la vélocité ou la probabilité d’une note une fois qu’elle est rentrée dans le séquenceur, et parce que les notes accessibles dans la vue sont concentrées sur un petit espace de 4 × 4 pads. On peut bien sûr entrer les notes en enregistrement en direct, la machine disposant de la fonction « Send to Clip » pour transmettre le contenu du pattern dans un clip de Live, de mettre du swing, et des paramètres permettent de faire varier le nombre de pas et la vitesse de lecture. Mais c’est tout. Exit donc les patterns multiples par pistes, le chaînage, les scènes, le changement de direction de lecture, le démarrage de la séquence ailleurs que sur le pas 1 et les micros pas du Launchpad Pro, ou l’automation de paramètres des Circuits.
Alors évidemment, en passant par l’usage de plusieurs projets ou pistes à la fois pour créer des sections, notamment en workflow standalone, on peut faire un peu mieux, mais l’approche s’épuise vite notamment à cause de la limitation sur le nombre de projets (24 contre 64 sur le LP Pro). De manière générale, nous trouvons le séquenceur à pas trop limité dans l’APC64, malgré la présence des sorties CV/Gate, au point où on espère voir de grosses améliorations à venir sur ce sujet avec de nouveaux firmwares futurs… De plus, tout comme sur le Launchpad Pro, il peut devenir vite confus d’utiliser dans un set Ableton Live une combinaison de clips enregistrés sur l’ordinateur et les séquences du step sequencer, encore plus si on abuse de la fonction Send to Clip, et on aurait espéré quelques améliorations pour l’intégration et la synchronisation des données mélodiques à ce sujet.
Sur le reste, on peut dire heureusement que nous avons eu aussi de gros coups de cœur. On a déjà parlé de ce qu’apportaient le nombre de boutons, le rétroéclairage, et la présence de l’écran qui envoie du feedback supplémentaire. Parlons à présent des Touch Faders que j’ai gardés pour la fin. Au nombre de 8, ils permettent de contrôler des paramètres de plug-ins ou de synthèse analogique, ainsi que le volume des pistes, les pannings et les sends dans Ableton Live, en fonction du mode choisi via les 4 boutons idoines situés à gauche de la grille de pads. Il est même possible de les désactiver pour éviter les fausses manipulations. Pouvoir jouer facilement avec les volumes de plusieurs pistes en même temps d’un appui sur un bouton est déjà une fonctionnalité appréciable, que ce soit pour le mixage ou la performance live.
Chaque Touch Fader dispose aussi de 9 LEDs sur le côté qui montrent la valeur en cours du paramètre associé, et donc de savoir en un coup d’œil si ils sont associés à un réglage ou non. Je ne sais pas si j’aurais préféré des faders ou des potards à la place, mais je les trouve très agréables à utiliser et assez précis (sans commune mesure avec les faders à pads et à inertie bizarre du LP Pro), sans les inconvénients de contrôles physiques qui ne sont jamais sur la bonne valeur du paramètre ou qui ne donnent pas de feedback suffisant.
On aurait pu s’arrêter là, et préciser simplement le confort infini qu’il y a à disposer sur le même contrôleur d’une interface de jeu avec la grille de pads et de moyens de modifier des paramètres de synthèse en même temps, sans passer d’une vue à l’autre ou utiliser de contrôleur supplémentaire. Rien que cette fonctionnalité rend l’APC64 plus expressif et plus agréable à utiliser pour faire de la musique que l’expérience utilisateur du concurrent de Novation ne le permet. Mais le coup de force d’Akai (non pas ce contrôleur-là) se situe aussi dans l’intégration Live des Touch Faders. En cliquant sur un plug-in d’effet, ceux-ci se retrouvent assignés automatiquement aux paramètres du plug-in visibles dans le STAN dans l’ordre. Et on peut utiliser les flèches directionnelles pour naviguer par groupe de paramètres, puis de plug-ins en plug-ins dans l’ordre dans la chaine de la piste, puis sur les boutons du bas pour passer d’une piste à l’autre ! Dans le cas des instruments, on peut passer par la section de configuration dédiée de Live, ou simplement bouger un bouton et pouvoir le manipuler automatiquement sans intervention avec un des faders qui s’allume automatiquement.
Ce genre de manipulation dans le LP Pro mk3 nécessite au moins 2 à 3 clics dans Live alors que là tout se faire presque automatiquement ! Cela change tout et constitue le point le plus réussi de mon point de vue de l’intégration dans Live de l’APC64, au point que je me suis surpris à m’en servir tout le temps et à apprécier d’avoir réellement de quoi jouer avec Live sur la machine sans avoir besoin de lever les yeux sur l’écran ou d’aller tout le temps chercher la souris et le clavier ! On regrettera juste l’absence d’une fonction qui permet de « locker » un plug-in et son jeu de paramètres aux Touch Faders en naviguant dans le projet, fonction qui était présente sur les anciennes APCs. Mais surtout on restera sur notre faim en mode standalone…
Conclusion
A la lecture de ce test, vous avez forcément remarqué que nous nous sommes beaucoup focalisés sur un concurrent direct du produit, au lieu d’aborder le marché rapidement dans un chapitre dédié, comme nous pouvons le faire d’habitude. Cela s’explique car le Novation Launchpad Pro mk3 est depuis un moment quasiment incontournable en tant que contrôleur à pads pour Ableton Live, par son set de fonctionnalités et un positionnement prix plutôt abordable pour les détenteurs de licences du STAN. La seule vraie concurrence existante était celle des contrôleurs Push, qui ne sont pas sur la même gamme de prix et qui proposent de fait une intégration renforcée, ou des séquenceurs dédiés au hardware.
Or le constat sans appel à la fin de l’écriture de ce test est le APC64 ne fait pas simplement sens sur cette gamme du marché, il enterre quasiment à mes yeux la proposition de Novation pour un usage dans Live. Après avoir goûté aux joies de pouvoir jouer des notes et contrôler ses plug-ins en même temps — quasiment sans intervention nécessaire dans les paramètres — via les touch faders, il est difficile de revenir au mode de fonctionnement du Launchpad Pro mk3, au point que je suis pratiquement prêt à revendre mon exemplaire pour le remplacer par un APC64 pour tout vous dire. J’apprécie aussi la possibilité de voir précisément l’impact de chaque fonction de réglage avec l’écran, sans être obligé de me replonger dans le manuel ou de faire un effort de mémoire, vu que l’information est présentée instantanément.
Malheureusement, une critique importante que j’ai formulée est que le séquenceur à pas est très en deçà de celui de Novation, notamment avec l’absence des patterns (en dehors du changement de projet) et des scènes, et de quelques bizarreries niveau workflow, au point que son intérêt est beaucoup plus limité en mode Standalone, malgré l’utilité évidente des sorties CV/Gate, ou pour ceux qui ne juraient que par cette fonction pour manipuler Live. Cela montre que certains des reproches sur l’intégration et sur la cohésion des différentes fonctionnalités de ces machines, qui étaient pointés du doigt lors du test et de la sortie du Launchpad Pro mk3, sont malheureusement encore d’actualité avec le APC64, qui pour moi reste encore un peu dans l’ombre de son concurrent direct, et aurait bénéficié d’un poil d’ambition et de tentative de modernisation de la proposition de Novation. D’autant plus que le séquenceur du LP Pro fait déjà un peu daté aujourd’hui par rapport à ce qu’il y a dans les Circuits par exemple.
En tout cas personnellement je n’ai pas boudé mon plaisir, je recommanderais sans hésitation à tout le monde de se pencher en priorité sur le produit d’Akai dans cette gamme de prix pour un contrôleur à pads pour Live si on me le demande et si ce type de workflow intéresse. Je surveillerai dans les prochains mois si Akai compte faire encore quelques modifications sur le firmware de son nouveau venu pour me faire un avis définitif sur la machine, notamment pour un usage en dehors de Live. Au passage, j’ai pu constater que le STAN Bitwig Studio 5 dispose déjà d’une intégration quasi complète du contrôleur que j’ai pu expérimenter et qui est toujours en cours de finalisation pour le moment. Tous ces éléments font que nous avons décidé d’ores et déjà d’accorder à ce produit l’award de la valeur sûre !