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Test de Akai Professional APC64 - Super Akai Pro Commodore 64

8/10
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Akai continue dans sa lancée de sorties de nouveaux contrôleurs, avec rien de moins qu'un potentiel Launchpad Pro-killer, le APC64 ! Allons voir si la proposition de pads augmentés par un écran, avec les 8 touch faders et le reste, nous donnera envie de changer nos habitudes !

Test de Akai Professional APC64 : Super Akai Pro Commodore 64

Après avoir testé l’APC mini mk2 et l’APC Key 25 mk2 l’an dernier, nous avons le privi­lège cette année de nous pencher sur une nouvelle four­née de contrô­leurs à pads pour Able­ton Live de chez Akai Profes­sio­nal, à savoir ici l’APC (Able­ton Perfor­mance Control­ler) 64. N’y allons pas par quatre chemins, ce produit se posi­tionne très clai­re­ment et expli­ci­te­ment comme un concur­rent d’un autre contrô­leur à pads, le fameux Nova­tion Launch­pad Pro mk3, se situant sur une gamme de prix très simi­laire au moment de l’écri­ture de ce test (280 euros envi­ron pour le LP Pro mk3 contre 330 euros pour l’APC64).

Le joujou de Nova­tion est installé sur le marché depuis 2020, avait fait l’objet d’un test dans nos colonnes à l’époque, et il est la énième itéra­tion d’un concept que Nova­tion a eu l’oc­ca­sion d’amé­lio­rer et de décli­ner sous diffé­rents formats : version pro, mais aussi les versions plus abor­dables X et mini, ou encore via les groo­ve­boxes Circuit Tracks et Circuit Rhythm sorties en 2021. Le concept est un outil qui permet de mani­pu­ler la vue session du STAN Able­ton Live (qui sort sa version 12 à l’ins­tant), plus spéci­fique­ment de mani­pu­ler des clips, ainsi que de jouer des notes (avec gestion de la vélo­cité et after­touch poly­pho­nique) qui peuvent être orga­ni­sées de diffé­rentes façons sur la grille 8×8, avec un mode spéci­fique dédié aux accords, un autre à l’au­to­ma­tion de para­mètres CC et PC, et un step séquen­ceur assez remarquable. Celui-ci fait sens pour un usage à l’in­té­rieur de Able­ton Live, notam­ment grâce à la fonc­tion­na­lité « Print to Clip » qui permet de copier la séquence dans un slot du mode session, mais peut aussi être utilisé à l’ex­té­rieur de Live dans d’autres STANs ou avec du hard­ware, avec la connexion USB/MIDI ou les deux sorties MIDI physiques.

Dans le test de newjazz, on avait remarqué à juste titre que le contrô­leur permet­tait de simpli­fier la vie des utili­sa­teurs de Live, jusqu’à un certain point on va dire, mais qu’il manquait encore quelques petites choses en termes d’in­té­gra­tion pour rendre la créa­tion dans Live+LP Pro encore plus fluide, notam­ment dans les inter­ac­tions entre les diffé­rents modes d’uti­li­sa­tion du contrô­leur, ou la synchro­ni­sa­tion des conte­nus. Je suis d’au­tant toujours d’ac­cord avec ce constat que j’ai moi-même passé pas mal de temps sur le LP Pro mk3 et sur Live 11 ces derniers mois, en ayant un peu lorgné sur le contrô­leur Push tout juste mis à jour dans sa version 3 qui est sur une gamme au-dessus sur lequel l’in­té­gra­tion semble plus pous­sée. J’ai même eu la chance de tester le Squarp Instru­ments Hapax, qui m’avait laissé un ressenti très posi­tif, mais qui se voulait plus géné­ra­liste.

Aussi, quand j’ai reçu la machine que nous allons tester ici, je me suis tout de suite demandé ce que la nouveauté de Akai allait bien pouvoir appor­ter de plus qui fasse sens dans ma quête du work­flow ultime dans Able­ton Live, d’au­tant que j’ai eu plutôt des impres­sions miti­gées sur les produits de la marque que j’ai testés l’an dernier. Akai a pour­tant des années de savoir-faire à faire valoir, ayant direc­te­ment contri­bué au design du Push premier du nom, et parti­cipé à l’évo­lu­tion de ce domaine avec des produits phares comme l’APC20 ou l’APC40 et leurs évolu­tions. Est-ce que le APC64 est donc juste un LP Pro mk3 plus large avec un écran et des touch faders de plus ? Ou une propo­si­tion qui moder­nise le concept et un sérieux concur­rent voire un nouveau stan­dard ? C’est ce que nous allons voir à présent !

64 nuances de pads

L’APC 64 est donc un contrô­leur à pads, dédié prin­ci­pa­le­ment à un usage dans le STAN Able­ton Live, mais dispo­sant aussi d’un mode stan­da­lone et de fonc­tion­na­li­tés pour une utili­sa­tion avec d’autres STANs ou pour inter­agir avec des machines hard­ware, au tarif conseillé actuel­le­ment de 330 euros. À première vue il donne une impres­sion de soli­dité et de soin apporté dans le design avec les couleurs affi­chées sur les pads, ses boutons rétroé­clai­rés, son écran LCD couleur, toutes les petites LEDs, jusque dans sa forme qui se paye le luxe de ne pas être rectan­gu­laire, mais avec les contrôles centraux qui s’en­foncent vers l’in­té­rieur et les petits arron­dis sur la coque du plus bel effet. La bête fait d’ailleurs 371 × 272 × 34,5 mm contre 269 × 269 × 18 mm pour le Launch­pad Pro mk3, la diffé­rence s’ex­pliquant par des ajouts pas du tout anodins que sont les 8 touch faders avec à chaque fois 9 petites LEDs, 4 boutons qui font office de croix direc­tion­nelle, l’écran et même un enco­deur pous­soir.

Il dispose d’une grille de 8 × 8 pads RGB qui gèrent la vélo­cité et l’af­ter­touch poly­pho­nique s’il vous plaît (mais pas le MPE), ainsi que d’un certain nombre de boutons tout autour (50 + 4 pour la croix contre 42 sur le LP Pro). Ils ont entre une et plusieurs fonc­tions, acces­sibles selon le mode d’uti­li­sa­tion choisi avec un appui court, deux appuis ou le bouton shift. Le rétroé­clai­rage affiche l’in­ti­tulé de la fonc­tion de manière plus ou moins visible, écrite et éclai­rée de diffé­rentes couleurs sur le bouton, pour indiquer par exemple le mode d’édi­tion ou l’état d’une variable en cours, avec du texte écrit parfois en dessous pour préci­ser les fonc­tions secon­daires. L’écran four­nit en plus en cours d’édi­tion des infor­ma­tions sur ce que l’on est en train de faire, et indique ce que l’on peut faire de l’en­co­deur, qui double certaines fonc­tion­na­li­tés de navi­ga­tion ou donne accès à des fonc­tions supplé­men­taires, mais complé­men­taires. Sur le Launch­pad Pro il m’ar­rive régu­liè­re­ment par exemple de vouloir modi­fier un para­mètre du séquen­ceur à pas comme le type de piste, ou de l’or­ga­ni­sa­tion des lignes mélo­diques, un petit peu au hasard en faisant fonc­tion­ner ma mémoire, alors qu’ici un appui sur le pad affiche direc­te­ment l’in­ti­tulé de la fonc­tion, ce qui améliore gran­de­ment l’ex­pé­rience utili­sa­teur ! La prise en main du produit est ainsi assez rapide et son usage fluide.

ConnectiqueL’APC 64 dispose aussi d’une connec­tique inté­res­sante, à savoir un switch d’ali­men­ta­tion bien­venu (la machine se branche sur un ordi­na­teur ou s’ali­mente via un port USB-C), le port Kensing­ton, une entrée MIDI et deux sorties MIDI en mini jack, ainsi que 8 sorties « CV/Gate » qui peuvent envoyer du pitch, du gate, de l’af­ter­touch et autres sur des synthé­ti­seurs modu­laires, produits par la machine ou trans­mis via Able­ton Live par l’or­di­na­teur ! Au passage, la machine est four­nie avec deux câbles USB, 3 câbles mini jack vers MIDI DIN pour faci­li­ter l’usage de la machine, et de la docu­men­ta­tion papier notam­ment pour accé­der au bundle logi­ciel fourni (une licence de Live 11 Lite, un set de plug-ins AIR Music). La docu­men­ta­tion complète est acces­sible en ligne (en anglais seule­ment), ainsi que deux appli­ca­tions qui permettent de mettre à jour le firm­ware (dont l’usage est recom­mandé à la première utili­sa­tion, faudra que je m’en rappelle sur mes prochains tests !) et de custo­mi­ser le mode… Custom. Nous avons d’ailleurs rencon­tré quelques diffi­cul­tés pour récu­pé­rer tout ça, l’en­re­gis­tre­ment du produit et le télé­char­ge­ment de certains éléments se faisant tantôt sur le site web de inMu­sic, tantôt sur celui de Akai…

Akai toujours pendant que j’écris ces tests

Une fois la mise à jour effec­tuée, sans jamais quit­ter ma doudoune, on branche la machine et celle-ci se retrouve auto­ma­tique­ment recon­nue par Able­ton Live (qu’on aura aussi mis à jour pour avoir accès aux derniers scripts de gestion de l’APC64). On passe par l’on­glet confi­gu­ra­tion pour acti­ver correc­te­ment les diffé­rents ports MIDI asso­ciés, en suivant les indi­ca­tions du manuel et des vidéos de tuto­riel sur la chaine YouTube de Akai. La machine est alors prête à être utili­sée, et on devrait voir des choses se passer dans Live qui indiquent que tout est reconnu correc­te­ment.

PreferencesL’APC64 four­nit alors un work­flow qui est quasi­ment iden­tique à celui des machines Nova­tion, qui consiste pour commen­cer à navi­guer entre diffé­rentes vues à l’aide de boutons placés au-dessus des pads. La vue Session permet ainsi de lancer et de mani­pu­ler des clips ou des « scènes » dans Live sur la page du même nom, et est asso­ciée à une vue unique Over­view qui permet de zoomer sur des blocs de 8 pistes par 8 clips et de se bala­der plus vite dans les sets un peu char­gés en contenu. Le mode note clas­sique est celui qui permet de jouer des notes avec des rangées de pads, avec choix de la gamme et de l’or­ga­ni­sa­tion des lignes, le mode « Chord » ou accord y ressemble d’ailleurs comme deux gouttes d’eau sur lequel on va reve­nir. Puis on y trouve la vue du séquen­ceur à pas, celles des para­mètres globaux de la machine, la vue Projets qui permet simple­ment d’en­re­gis­trer toutes les infor­ma­tions et réglages en cours dans une mémoire parmi 24, et une vue Custom un peu parti­cu­lière égale­ment.

Project Editor

Sur le Launch­pad Pro, la vue Custom permet de jouer avec des claviers virtuels para­mé­triques, mais aussi avec des faders et switchs qui déclenchent PCs et CCs, et que l’on peut assi­gner via l’ap­pli­ca­tion Compo­nents dédiées sur 8 slots dispo­nibles. Sur l’APC64, il n’existe qu’une seule mémoire pour une seule confi­gu­ra­tion par projet, ce qui oblige à chan­ger aussi de séquences enre­gis­trées dans le *step sequen­cer* si on veut passer d’une custom mode à un autre (on y revien­dra). Dans l’ap­pli­ca­tion Project Editor, on peut placer sur la grille de pads que de quoi jouer des notes (drums pads, ligne sur une gamme donnée, un clavier chro­ma­tique sur deux lignes), sélec­tion­ner un pad spéci­fique pour lui assi­gner un compor­te­ment donné, et modi­fier les para­mètres CCs asso­ciés aux Touch Faders. On remarquera que l’APC64 ne permet pas d’en­voi de program changes malheu­reu­se­ment.

Sur le reste, on fait pratique­ment la même chose avec un APC64 et un Launch­pad Pro. Avoir sur du hard­ware une barre de trans­port, les boutons Undo/Redo, de quoi armer les pistes, les mettre en solo ou mute, créer des clips ou les dupliquer, acti­ver la quan­ti­sa­tion à l’en­re­gis­tre­ment, faire de l’over­dub etc. four­nit un certain confort d’uti­li­sa­tion supplé­men­taire dans Live par rapport à l’usage strict du clavier et de la souris. Les modes mélo­diques proposent du très clas­sique, mais effi­cace égale­ment, notam­ment avec une recon­nais­sance auto­ma­tique du type de piste sélec­tionné pour affi­cher au choix des notes ou une grille de 4×4 pour coller à l’or­ga­ni­sa­tion des drum pads dans Live. A noter qu’il est possible dans les para­mètres globaux de fixer le mode de fonc­tion­ne­ment de l’APC64 soit en compa­ti­bi­lité avec Live, soit en stan­da­lone, et que dans ce cas le compor­te­ment de la machine change évidem­ment.

3 Enter the Matrix2x

Sur le mode accords, la vue prin­ci­pale est rigou­reu­se­ment iden­tique à celle du mode notes clas­sique, ce qui change par rapport au Launch­pad Pro. En effet, dans la propo­si­tion de l’APC64, on sélec­tionne une note sur un pad, et la machine enverra en MIDI un accord en fonc­tion de la gamme choi­sie et d’un para­mètre parmi 9, qui permet de déci­der entre l’usage de triades clas­siques, d’ac­cords sus 2 ou sus4, de l’ajout d’une septième ou d’une neuvième. Pour les gammes moins clas­siques, on pourra égale­ment jouer systé­ma­tique­ment un accord majeur, mineur ou dimi­nué. Je trouve person­nel­le­ment le concept inté­res­sant, mais moins riche que la dispo­si­tion du Launch­pad Pro qui permet­tait plus de flexi­bi­lité, de possi­bi­li­tés d’ex­plo­ra­tion, et même d’en­re­gis­trer des accords parti­cu­liers sur un slot dédié. Mais surtout, ces deux propo­si­tions vont à mon sens beau­coup moins loin que celle de mon chou­chou à ce sujet, le Live­mode Chord du Squarp Instru­ments Hapax. Soyons honnêtes, c’est diffi­cile de repas­ser sur les équi­va­lents du LP Pro et de l’APC64 après y avoir goûté…

Ça ne va pas s’APC comme ça

Parlons à présent de ce qui fait vrai­ment la diffé­rence entre l’APC64 et le Launch­pad Pro mk3. On va commen­cer par le gros point néga­tif côté Akai, à savoir le step sequen­cer ou séquen­ceur à pas. Pour chaque « projet », il est possible d’en­re­gis­trer une unique séquence pour jusqu’à 8 pistes, sur 64 pas en poly­pho­nique (16 notes). Chaque pas est asso­cié à une note, une vélo­cité, un état « mute », et des valeurs pour les para­mètres de proba­bi­lité, de mutate ou de lien entre plusieurs pas. L’édi­tion est d’ailleurs un peu labo­rieuse, car il n’est pas possible de modi­fier la vélo­cité ou la proba­bi­lité d’une note une fois qu’elle est rentrée dans le séquen­ceur, et parce que les notes acces­sibles dans la vue sont concen­trées sur un petit espace de 4 × 4 pads. On peut bien sûr entrer les notes en enre­gis­tre­ment en direct, la machine dispo­sant de la fonc­tion « Send to Clip » pour trans­mettre le contenu du pattern dans un clip de Live, de mettre du swing, et des para­mètres permettent de faire varier le nombre de pas et la vitesse de lecture. Mais c’est tout. Exit donc les patterns multiples par pistes, le chaî­nage, les scènes, le chan­ge­ment de direc­tion de lecture, le démar­rage de la séquence ailleurs que sur le pas 1 et les micros pas du Launch­pad Pro, ou l’au­to­ma­tion de para­mètres des Circuits.

akai-professional-cree-la-surprise-avec-l-apc64-70703Alors évidem­ment, en passant par l’usage de plusieurs projets ou pistes à la fois pour créer des sections, notam­ment en work­flow stan­da­lone, on peut faire un peu mieux, mais l’ap­proche s’épuise vite notam­ment à cause de la limi­ta­tion sur le nombre de projets (24 contre 64 sur le LP Pro). De manière géné­rale, nous trou­vons le séquen­ceur à pas trop limité dans l’APC64, malgré la présence des sorties CV/Gate, au point où on espère voir de grosses amélio­ra­tions à venir sur ce sujet avec de nouveaux firm­wares futurs… De plus, tout comme sur le Launch­pad Pro, il peut deve­nir vite confus d’uti­li­ser dans un set Able­ton Live une combi­nai­son de clips enre­gis­trés sur l’or­di­na­teur et les séquences du step sequen­cer, encore plus si on abuse de la fonc­tion Send to Clip, et on aurait espéré quelques amélio­ra­tions pour l’in­té­gra­tion et la synchro­ni­sa­tion des données mélo­diques à ce sujet.

Sur le reste, on peut dire heureu­se­ment que nous avons eu aussi de gros coups de cœur. On a déjà parlé de ce qu’ap­por­taient le nombre de boutons, le rétroé­clai­rage, et la présence de l’écran qui envoie du feed­back supplé­men­taire. Parlons à présent des Touch Faders que j’ai gardés pour la fin. Au nombre de 8, ils permettent de contrô­ler des para­mètres de plug-ins ou de synthèse analo­gique, ainsi que le volume des pistes, les pannings et les sends dans Able­ton Live, en fonc­tion du mode choisi via les 4 boutons idoines situés à gauche de la grille de pads. Il est même possible de les désac­ti­ver pour éviter les fausses mani­pu­la­tions. Pouvoir jouer faci­le­ment avec les volumes de plusieurs pistes en même temps d’un appui sur un bouton est déjà une fonc­tion­na­lité appré­ciable, que ce soit pour le mixage ou la perfor­mance live.

Chaque Touch Fader dispose aussi de 9 LEDs sur le côté qui montrent la valeur en cours du para­mètre asso­cié, et donc de savoir en un coup d’œil si ils sont asso­ciés à un réglage ou non. Je ne sais pas si j’au­rais préféré des faders ou des potards à la place, mais je les trouve très agréables à utili­ser et assez précis (sans commune mesure avec les faders à pads et à iner­tie bizarre du LP Pro), sans les incon­vé­nients de contrôles physiques qui ne sont jamais sur la bonne valeur du para­mètre ou qui ne donnent pas de feed­back suffi­sant.

On aurait pu s’ar­rê­ter là, et préci­ser simple­ment le confort infini qu’il y a à dispo­ser sur le même contrô­leur d’une inter­face de jeu avec la grille de pads et de moyens de modi­fier des para­mètres de synthèse en même temps, sans passer d’une vue à l’autre ou utili­ser de contrô­leur supplé­men­taire. Rien que cette fonc­tion­na­lité rend l’APC64 plus expres­sif et plus agréable à utili­ser pour faire de la musique que l’ex­pé­rience utili­sa­teur du concur­rent de Nova­tion ne le permet. Mais le coup de force d’Akai (non pas ce contrô­leur-là) se situe aussi dans l’in­té­gra­tion Live des Touch Faders. En cliquant sur un plug-in d’ef­fet, ceux-ci se retrouvent assi­gnés auto­ma­tique­ment aux para­mètres du plug-in visibles dans le STAN dans l’ordre. Et on peut utili­ser les flèches direc­tion­nelles pour navi­guer par groupe de para­mètres, puis de plug-ins en plug-ins dans l’ordre dans la chaine de la piste, puis sur les boutons du bas pour passer d’une piste à l’autre ! Dans le cas des instru­ments, on peut passer par la section de confi­gu­ra­tion dédiée de Live, ou simple­ment bouger un bouton et pouvoir le mani­pu­ler auto­ma­tique­ment sans inter­ven­tion avec un des faders qui s’al­lume auto­ma­tique­ment.

StepSeqCe genre de mani­pu­la­tion dans le LP Pro mk3 néces­site au moins 2 à 3 clics dans Live alors que là tout se faire presque auto­ma­tique­ment ! Cela change tout et consti­tue le point le plus réussi de mon point de vue de l’in­té­gra­tion dans Live de l’APC64, au point que je me suis surpris à m’en servir tout le temps et à appré­cier d’avoir réel­le­ment de quoi jouer avec Live sur la machine sans avoir besoin de lever les yeux sur l’écran ou d’al­ler tout le temps cher­cher la souris et le clavier ! On regret­tera juste l’ab­sence d’une fonc­tion qui permet de « locker » un plug-in et son jeu de para­mètres aux Touch Faders en navi­guant dans le projet, fonc­tion qui était présente sur les anciennes APCs. Mais surtout on restera sur notre faim en mode stan­da­lo­ne…

Conclu­sion

A la lecture de ce test, vous avez forcé­ment remarqué que nous nous sommes beau­coup foca­li­sés sur un concur­rent direct du produit, au lieu d’abor­der le marché rapi­de­ment dans un chapitre dédié, comme nous pouvons le faire d’ha­bi­tude. Cela s’ex­plique car le Nova­tion Launch­pad Pro mk3 est depuis un moment quasi­ment incon­tour­nable en tant que contrô­leur à pads pour Able­ton Live, par son set de fonc­tion­na­li­tés et un posi­tion­ne­ment prix plutôt abor­dable pour les déten­teurs de licences du STAN. La seule vraie concur­rence exis­tante était celle des contrô­leurs Push, qui ne sont pas sur la même gamme de prix et qui proposent de fait une inté­gra­tion renfor­cée, ou des séquen­ceurs dédiés au hard­ware.

Or le constat sans appel à la fin de l’écri­ture de ce test est le APC64 ne fait pas simple­ment sens sur cette gamme du marché, il enterre quasi­ment à mes yeux la propo­si­tion de Nova­tion pour un usage dans Live. Après avoir goûté aux joies de pouvoir jouer des notes et contrô­ler ses plug-ins en même temps — quasi­ment sans inter­ven­tion néces­saire dans les para­mètres — via les touch faders, il est diffi­cile de reve­nir au mode de fonc­tion­ne­ment du Launch­pad Pro mk3, au point que je suis pratique­ment prêt à revendre mon exem­plaire pour le rempla­cer par un APC64 pour tout vous dire. J’ap­pré­cie aussi la possi­bi­lité de voir préci­sé­ment l’im­pact de chaque fonc­tion de réglage avec l’écran, sans être obligé de me replon­ger dans le manuel ou de faire un effort de mémoire, vu que l’in­for­ma­tion est présen­tée instan­ta­né­ment.

Malheu­reu­se­ment, une critique impor­tante que j’ai formu­lée est que le séquen­ceur à pas est très en deçà de celui de Nova­tion, notam­ment avec l’ab­sence des patterns (en dehors du chan­ge­ment de projet) et des scènes, et de quelques bizar­re­ries niveau work­flow, au point que son inté­rêt est beau­coup plus limité en mode Stan­da­lone, malgré l’uti­lité évidente des sorties CV/Gate, ou pour ceux qui ne juraient que par cette fonc­tion pour mani­pu­ler Live. Cela montre que certains des reproches sur l’in­té­gra­tion et sur la cohé­sion des diffé­rentes fonc­tion­na­li­tés de ces machines, qui étaient poin­tés du doigt lors du test et de la sortie du Launch­pad Pro mk3, sont malheu­reu­se­ment encore d’ac­tua­lité avec le APC64, qui pour moi reste encore un peu dans l’ombre de son concur­rent direct, et aurait béné­fi­cié d’un poil d’am­bi­tion et de tenta­tive de moder­ni­sa­tion de la propo­si­tion de Nova­tion. D’au­tant plus que le séquen­ceur du LP Pro fait déjà un peu daté aujour­d’hui par rapport à ce qu’il y a dans les Circuits par exemple.

En tout cas person­nel­le­ment je n’ai pas boudé mon plai­sir, je recom­man­de­rais sans hési­ta­tion à tout le monde de se pencher en prio­rité sur le produit d’Akai dans cette gamme de prix pour un contrô­leur à pads pour Live si on me le demande et si ce type de work­flow inté­resse. Je surveille­rai dans les prochains mois si Akai compte faire encore quelques modi­fi­ca­tions sur le firm­ware de son nouveau venu pour me faire un avis défi­ni­tif sur la machine, notam­ment pour un usage en dehors de Live. Au passage, j’ai pu consta­ter que le STAN Bitwig Studio 5 dispose déjà d’une inté­gra­tion quasi complète du contrô­leur que j’ai pu expé­ri­men­ter et qui est toujours en cours de fina­li­sa­tion pour le moment. Tous ces éléments font que nous avons décidé d’ores et déjà d’ac­cor­der à ce produit l’award de la valeur sûre !

Notre avis : 8/10

Award Valeur sûre
Valeur sûre
Award
  • Proposition de contrôleur à pads très pertinente sur le marché dans cette gamme de prix
  • Les touch faders x 8
  • L'intégration dans Live au dessus de ce que propose Novation
  • Pads sensibles à la vélocité et aftertouch polyphonique
  • Mode standalone
  • Les 8 sorties CV/Gate en plus de l'entrée et des 2 sorties MIDI
  • Le switch d'alimentation
  • On peut désactiver les touch faders pour éviter d'appuyer dessus par mégarde
  • Joli et solide
  • L'écran qui donne pas mal d'informations et qui fluidifie le workflow
  • Le send to clip
  • Prise en main et ergonomie au top
  • Séquenceur à pas rudimentaire
  • Chord mode simpliste
  • Pas de "device lock"
  • Pas d'envoi de program changes
  • Écran et encodeur sous utilisés
  • Pas de MPE
Pays de fabrication : Chine

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