L’Akai Advance 49 nous avait sacrément plu. Alors quand Alesis s’empare du même concept et des mêmes technologies pour en faire à son tour un clavier de contrôle, forcément, on hausse le sourcil, tend l’oreille et libère un port USB pour brancher l’engin.
Près d’un an s’est écoulé depuis notre test de l’Akai Advance 49 représentant, aux côtés de son grand rival le Komplete Kontrol S de Native Instruments, la nouvelle génération des claviers de contrôle MIDI. Et si Akai n’a pas encore annoncé son successeur, les concepts et technologies qu’il utilisait n’en sont pas moins au coeur de deux autres produits signés Alesis et M-Audio, toutes ces marques appartenant au groupe inMusicBrands. Déclinaison du même concept d’un clavier polyvalent propulsé par le logiciel VIP, voici donc venir à nous l’Alesis VX49, précédant de quelques semaines le M-Audio CTRL 49 qu’on attend pour cet été.
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La première chose qui frappe lorsqu’on compare l’Alesis à l’Akai, c’est la réorganisation complète des contrôles, à commencer par le bloc des 8 gros encodeurs, des 8 pads et 8 boutons qui surmontent le clavier de l’Advance. Les pads et boutons ont ainsi été déplacés à gauche du clavier, sous les molettes, pour former une matrice 4×4 (ou plutôt deux matrices 2×4 juxtaposées, comme nous le verrons), tandis que les encodeurs, énormes chez Akai, retrouvent une taille normale et sont désormais disposés sur 2 lignes. Conséquence de ces changements, l’écran de 4,3 pouces occupe désormais une position plus centrale, tandis que toutes les touches de fonctions sont remisées dans la partie supérieure gauche. Le rétro-éclairage jaune des boutons change aussi pour le bleu chez Alesis tandis que les pads RGB ne sont plus en pleine couleur mais opacifiés par une sérigraphie noire : la couleur ne se voit donc que sur leur pourtour, ce qui donne un ensemble nettement moins lumineux et ‘sapin de Noël’ que l’Advance.
Sensiblement plus imposant que le clavier d’Akai (95,5 × 31,5 × 11,5 cm contre 75 × 29.3 × 8.8 cm), le VX49 pèse pourtant le même poids que son aîné (4,5 kg), tout en étant vendu près de 60 euros moins cher. Si les disparités en termes de taille s’expliquent par la réorganisation des contrôles qui restent exactement les mêmes d’un point de vue fonctionnel, l’économie de poids vient très probablement du clavier même qui n’est pas tout à fait de la même facture que celui de l’Advance. Rien de dramatique, rassurez-vous, mais en termes de toucher, on sent qu’on est un cran en dessous de l’Advance qui était excellent dans ce domaine, avec quelque chose d’un peu plus léger. Cela n’empêche toutefois pas le clavier de s’avérer précis, que ce soit dans l’édition de paramètres ou la réponse à la vélocité et à l’aftertouch : c’est juste un peu plus cheap, c’est tout.
Précisons-le enfin, ce que nous avons décrit comme une matrice de 4×4 pads sur le VX49 n’en est pas tout à fait une, dans la mesure où seuls les 2×4 pads de la partie inférieure sont sensibles à la vélocité et à l’aftertouch. Ils ressemblent à des pads, ils ont le goût du pad, mais les 2×4 du haut sont quant à eux de simples boutons. Et c’est bien dommage vu qu’une matrice de 4×4 aurait été le plus grand argument du VX face à l’Advance.
Pour le reste, tout est identique : même nombre de boutons, mêmes connectiques, mêmes fonctions hardware (arpégiateur, répétition de note, etc.)… et même ergonomie du coup, avec tout ce que cela implique, comme nous allons le voir en nous penchant sur ce qui est assurément le plus intéressant dans ce test : le logiciel VIP dont la version 2.0 est sortie récemment.
VIP et bien
Rappel pour ceux qui auraient loupé les épisodes précédents : VIP est un logiciel pensé pour être utilisé avec le clavier et qui, tout comme son grand concurrent Komplete Kontrol, entend faire le lien entre le hard et le soft de manière la plus intelligente qui soit.
Utilisable en version autonome ou comme plug-in VST/AU/AAX, VIP est un hôte VST capable de gérer pour chaque preset de chaque plug-in le mapping des différents contrôles physiques du clavier, mais c’est aussi un navigateur de presets basé sur un système de tags vous permettant de parcourir tous les sons dont vous disposez au gré d’une recherche multicritère. Et son gros avantage sur ce point, du moins sur le papier, c’est qu’Akai s’est a priori farci le tagage et le mapping de milliers de presets pour quantité de plug-ins du marché (nous reviendrons sur l’a priori). Cerise sur le gâteau, le logiciel est capable de gérer des multis, soit des combinaisons de différents plug-ins pour se bâtir un super instrument. Bref, une belle bête qui était déjà impressionnante dans sa version 1 et qui a connu deux mises à jour au fil des derniers mois. Attentif aux critiques comme aux suggestions des utilisateurs, son équipe de développement ne s’est en effet pas tourné les pouces. Outre les corrections de bugs, l’optimisation des performances et l’ajout de nouveaux mappings, les versions 1.1 puis 2 du logiciel ont en effet apporté leur lot de nouveautés, comblant pour certaines des lacunes ou apportant de vraies nouvelles fonctionnalités.
Première d’entre elles, un cloud permet désormais de télécharger de nouveaux mappings lorsqu’ils sont dispos. A l’évocation du mot cloud, j’avoue que je m’étais imaginé quelque chose de plus sophistiqué qu’un simple serveur distant pour mettre à jour la base du logiciel, et notamment la possibilité de partager par ce biais des tags et des mappings qu’on se serait pris la tête à faire pour la communauté (comme dans Studio One en fait). On espère sincèrement que l’équipe de développement de VIP envisage la chose car ce serait un bel argument en face d’un Komplete Kontrol fermé. Pour l’heure, il est donc possible pour les utilisateurs d’exporter un mapping au format VIP pour le partager ensuite, mais on rêve de disposer d’un petit système communautaire, avec des notations des ressources proposées par les utilisateurs histoire de faire le tri dans le tas de fichiers proposés, à la façon de ce que Native propose avec la Reaktor User Library.
Parmi les petites choses qui font plaisir, notons aussi que la fenêtre de VIP est désormais redimensionnable tandis qu’on a enfin la possibilité de faire de la recherche par exclusion (on peut voir tous les presets de synthés, sauf les leads et les bass par exemple). Merci pour ça ! En termes d’ergonomie et de confort, il ne manque vraiment plus qu’un moyen de grossir les polices qui peuvent être minuscules si vous travaillez en haute résolution (2560 × 1440 sur un 27" pour ce qui me concerne).
Puisque nous avons testé le soft avec l’Alesis VX49, soulignons aussi que l’ergonomie du logiciel ne s’adapte pas du tout au clavier et reprend l’emplacement des contrôles de l’Advance : ce n’est pas gênant à l’usage, mais on sent bien que le soft est développé pour l’Akai en premier lieu, et qu’il n’a pas subi la moindre modification ergonomique pour coller au VX. Une raison de plus de préférer acheter l’Advance.
Mais c’est du côté des multis qu’il s’est passé le plus de choses, avec la possibilité d’avoir un routing individuel pour chaque instrument constituant un multi… et la prise en charge des plug-ins d’effets !
Les effets sont là !
Contrairement au Komplete Kontrol de Native Instruments, VIP gère donc les plug-ins d’effets qu’il est possible d’utiliser dans les multis, que ce soit en insert de tranches (4 slots) ou via 4 bus auxiliaires. Mine de rien, la chose élargit considérablement le terrain de jeu car si nombre d’instruments virtuels intègrent leur propre section d’effets, celle-ci n’est pas toujours aussi bonne ni aussi développée qu’on l’aurait souhaité : rien de tel qu’un plug-in dédié pour disposer d’une belle réverbe par exemple, cependant que le mixage des différents instruments dans un multi se fait autrement plus facilement maintenant qu’on peut utiliser des EQ, compresseurs sur leurs tranches respectives ou sur la section Master. Et c’est sans compter les dizaines de plug-ins originaux qui permettront de transformer le plus sage des instruments en boucherie de sound design.
Attention toutefois : l’intégration des effets se limite à pouvoir les intégrer dans les multis. N’espérez donc pas utiliser VIP comme un giga multi-effet : il demeure un instrument virtuel et strictement cela.
Mais même cantonnée aux multis, cette gestion des effets est un bel argument face au Komplete Kontrol et qui rend les claviers VIP très pertinents pour le live, ce qui n’empêche pas le logiciel, ou plutôt les services qu’il entend rendre, d’être largement perfectibles, comme nous allons le voir.
Oui mais…
On s’agacera un peu de la phase de détection des plug-ins et du rapatriement des presets. Le soft a réussi à détecter 342 plug-ins sur ma config, ce qui peut prendre un certain temps. Or, une fois ces plug-ins détectés, il faut pour chacun cocher la case pour l’importer dans la base du logiciel et télécharger le mapping à la main. Bref, la chose prend des plombes quand un jeu de commande de type ’Tout sélectionner / Tout Déselectionne / Tout télécharger’ ferait probablement gagner beaucoup de temps.
Mais c’est au niveau des mappings et des tags que je suis resté le plus sceptique car si sur la V1 de VIP, on était prêt à excuser pas mal de choses approximatives en regard de l’énormité de la tâche et d’un produit qui venait de débarquer, force est de constater que les défauts relevés il y a un an de ce côté sont toujours là et bien là. Certes, VIP offre une ouverture bien plus grande que Native sur le papier, mais force est de constater que cette ouverture est toute relative quand les mappings ont souvent été faits en dépit du bon sens, et les tags à la truelle.
Reprenons Addictive Drums dont je critiquais le mapping il y a un an : à l’époque, les encodeurs étaient assignés en page A au panoramique des instruments, ce qui est parfaitement inutile. Et… c’est toujours le cas ! Tant pis. Mais c’est un vieux plug-in, me direz-vous : essayons donc avec Addictive Drums 2. En première page des réglages, les deux premiers encodeurs sont assignés… aux fonctions Solo et Mute de la grosse caisse. Un encodeur rotatif assigné à un bouton ? C’est du grand n’importe quoi ! Tout comme les 11 contrôles suivants d’ailleurs qui ne permettent de régler que le kick (son pan, sa largeur, son filtre, son pitch et, ah si quand même, son niveau : merci !). Précisons par ailleurs qu’aucun preset n’a été enregistré pour le même Addictive Drums 2 alors qu’il en contient des centaines… Gloups !
Mais ne bloquons pas sur une batterie virtuelle pour nous intéresser à un autre problème rencontré l’an dernier : le tagage des pianos. Quand je clique sur le tag piano, j’ai 1870 presets sur ma machine. Je clique sur Acoustic pour réduire à 182 occurences mais là, que vois-je ? Que les Wurlitzer, Rhodes et Clavinet qu’on trouve dans Xpand! 2 sont d’après la base de VIP des pianos acoustiques. Et que seuls les patchs du Scarbee Alicia Keys remontent dans la Komplete. Et The Giant ? Et The Gentleman ? Et The Grandeur ? Et tous les autres ? Soit ils sont aux abonnés absents, soit ils ne sont pas tagués correctement.
Sur Trilian, le même tag Acoustic m’apprend que la Fender Jazzbass comme la Precision Bass et d’ailleurs toutes les basses de Trilian sont… des basses acoustiques. Et j’adorerais vous dire que les effets s’en sortent mieux, mais lorsque leurs presets ont été tagués, et ce n’est souvent pas le cas, ils comportent les mêmes genres d’aberrations dans leurs descriptions. Saviez-vous que Guitar Rig ne comprend que 41 presets dont aucun n’est un simulateur d’ampli ? En fait, c’est simple, d’après VIP, Guitar Rig ne comprend que des presets de multi-effets et des delays.
Puisque c’est l’un de ses arguments phares face à son concurrent de Native Instruments, je vais voir comment les choses se passent pour Omnisphere 2. Les tags ont l’air cette fois-ci pertinents mais du côté des mappings, les choses se gâtent. Sur tous les presets que j’ai essayés et qui n’étaient pas des multis, VIP s’évertue à assigner les dix premiers encodeurs au niveau des différentes Part. Ce qui n’a d’intérêt que pour un multi…
Décevant ? C’est le mot… Au point d’ailleurs qu’entre les mappings mal fichus et les tags erronés, on se demande bien si cette base est entretenue par des humains, ou par des moulinettes informatiques qui choppent comme elles peuvent les paramètres des plug-ins et les attributs des presets. Plusieurs choses laissent à penser que ce sont bien des logiciels qui ont fait ce tagage plutôt que des humains : le fait de voir les harpes de la banque de Kontakt avec le tag Arpeggios par exemple, aux côtés de synthés dont le nom contient ‘Harpsi’ en référence au clavecin, et non à un quelconque arpégiateur. À bien y regarder, on se rend compte d’ailleurs que quantités de tags reposent sur le nom du preset, et pas forcément sur son contenu réel.
Bref, s’il n’y a pas grand-chose à reprocher à VIP, le soft, le contenu de sa base de données semble manquer d’un réel contrôle qualité… Rien qui ne soit pas corrigible bien sûr, d’autant qu’on peut se remonter les manches et faire le boulot soi-même mais quand on dépense 500 euros dans un clavier avec la promesse du Plug & Play, on n’a pas forcément envie de goûter aux joie du Plug & Edit, Edit, Edit, Edit… then Play.
Finissons enfin en rappelant, comme il y a un an avec l’Advance, que la première limite de VIP réside toujours dans le hardware.
Les limites du système
Si excellent que soit VIP, et si significatifs que soient ses progrès, le clavier VX49 demeure pour sa part frappé des mêmes limitations que l’Advance. Certes, il offre une matrice de 2×4 pads autrement plus jouables que celle du clavier Akai, mais pour le reste, sa conception ne fait aucun progrès : la navigation dans les presets depuis la machine demeure toujours aussi laborieuse à cause de la molette peu propice aux grands défilements, et comme l’écran n’est toujours pas tactile, on en vient vite à lâcher le clavier pour reprendre la souris. Pour défiler entre quelques multis qu’on aura préalablement réalisés avec son ordinateur, le VX49 s’en sort donc aussi bien que l’Akai et il présente dans ce cas précis un intérêt réel. Mais pour ce qui est d’explorer les dizaines de milliers de presets qui sont ceux de vos instruments virtuels, il s’en sort aussi mal. Et aussi mal, rappelons-le, que le Komplete Kontrol S qui ne fait pas mieux dans ce secteur.
L’ajout des effets se traduit en outre depuis le clavier par une navigation bien fastidieuse pour arriver à sélectionner le plug que l’on veut éditer. A coup de molette, on passe d’un plug-in à l’autre : si vous voulez atteindre le vingtième plug-in sur votre table, vous savez ce qu’il vous reste à faire… Là encore, on en vient vite à reprendre la souris et c’est dommage…
Conclusion
Propulsé par l’excellent logiciel VIP dont la version 2 s’avère enthousiasmante à plus d’un titre, le VX49 est loin d’être un mauvais clavier. Il est juste une resucée, en moins bien, de l’Akai Advance 49 pour un prix à peine inférieur : mêmes fonctions et mêmes défauts fonctionnels donc (si ce n’est l’agencement plus pratique des pads en 2×4) avec une qualité en deçà sur le toucher du clavier. Du coup, j’ai peine à croire que les gens qui seraient intéressés par un clavier VIP au point de dépenser 500 euros dans un VX49 ne consentiront pas à verser 11% de plus pour se payer l’Advance.
Le clavier semble donc condamné par son propre prédécesseur, en attendant le M-Audio CTRL-49 qui s’annonce pour sa part plus intéressant dans ses différences sur le papier (une cinquantaine de boutons, des pads en 2×4, des molettes sur le côté, 9 faders pour compléter les 8 encodeurs, etc.).
Au-delà de ce VX49 dont le prix devra donc baisser s’il veut faire son trou en France, les nouveautés de VIP relancent aussi la compétition avec les Komplete Kontrol de Native. Que dire ? Qu’il faudra examiner les choses point par point, en les envisageant sous l’angle de la compatibilité, des fonctions, et du hardware.
Native a beau avoir avoir ouvert Komplete Kontrol aux éditeurs tiers et s’être assuré la collaboration de pas mal de monde dont Arturia, U-He, Xils Lab ou Waldorf et quelques grands éditeurs de banques pour Kontakt (Heavyocity, Soundiron, ProjectSAM, Spitifire, Soniccouture…), il reste encore pas mal de poids lourds qui n’ont pas répondu à l’appel : Spectrasonics, Vienna ou Eastwest pour n’en citer que trois… Et comme VIP ne repose pas sur le bon vouloir des éditeurs mais peut facilement intégrer de nouveaux mappings et presets, il ne souffre absolument pas des mêmes restrictions et s’avère compatible avec un nombre impressionnant de plugs, émanant des plus grands comme des plus petits éditeurs. 1 point pour VIP donc.
Oui mais… quand on regarde les choses en détail, on s’aperçoit que la base de données sur laquelle repose VIP est trop souvent d’une qualité toute relative. Tagages erronés, mapping faits à la va-vite : on a l’impression qu’on a privilégié la quantité à la qualité, là où Native, en s’assurant le concours des éditeurs, a préféré faire peu mais sans doute mieux. 1 partout donc.
Fonctionnellement, VIP permet de gérer des multis, ce qui s’avèrera pratique sur scène notamment là où Native ne propose toujours pas d’équivalent. VIP double donc la marque : 2–1.
Mieux : VIP gère désormais les effets. Même si l’on sait que Native y viendra forcément à un moment ou à un autre, il alourdit pour l’heure le score : 3–1.
Reste à parler du hardware où là, Native reprend du poil de la bête. D’abord grâce à ses molettes de pitch bend et modulation autrement plus intéressantes que celles proposées par Akai ou Alesis : 3–2.
Ensuite grâce son système Lightguide qui s’avère extrêmement pratique lorsqu’on utilise des instruments à keyswitches., où qu’on veut s’afficher une gamme quelconque. 3–3.
Enfin parce que Native, contrairement à InMusicbrands, est le seul à proposer un 88 notes à toucher lourd : les pianistes apprécieront. Ça nous met à 3–4.
Que réplique la VIP Family ? Qu’un écran couleur de 4,3 pouces, c’est quand même diablement pratique pour naviguer dans les presets ou les multis plutôt que de devoir regarder un écran. 4–4.
Mieux : son arpégiateur et son Note Repeater ne sont pas logiciels mais bien matériels ce qui, hors du contexte MAO, peut avoir son importance… 5–4.
Bref, à l’heure où sont écrites ces lignes, je donnerais les VIP Keyboards gagnants d’une courte tête, sachant que c’est aussi à vous de faire jouer les coefficients : suivant qu’on valorise le Lightguide ou le 88 touches par exemple, on pourra tout aussi bien préférer les Komplete Kontrol. J’avoue en outre que les détails relatés sur les tags et les mappings de la base VIP ne sont pas loin de se transformer en malus pour ma part. Bref, chacun verra son MIDI à sa porte…
Je terminerai en disant que, quoi que deviennent les logiciels VIP et Komplete Kontrol, et même si leurs bases de données vont très logiquement être toujours plus complètes, ils ne pourront pas, avec leurs petits bras virtuels, combler les lacunes de l’un comme l’autre des claviers qui sont toujours mal foutus sur deux points : la gestion des pads XY (mal résolue par un système à deux potards façon Télécran réellement exaspérant à l’usage), et la pénibilité de la navigation : parcourir une liste de 10 000 presets avec une molette crantée non motorisée, ça relève d’une malédiction mythologique ; Sysyphe aurait adoré. Or, la seule solution pour résoudre ces problèmes serait de disposer sur l’un comme sur l’autre d’un écran tactile multipoint. A l’heure où l’on trouve des tablettes Android de 7 pouces à 60 euros embarquant 8 Go de mémoire, la chose n’a rien d’impossible. Ce sera un peu plus cher ? Probablement ! Mais le premier qui osera le faire torpillera de façon définitive son concurrent. Et vu qu’Akai a risqué un gros orteil dans cette direction avec la récente MPC Touch, il n’y a qu’une chose à dire : vivement demain !