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Test du Neutron de Behringer - Amas de particules

8/10

On pensait le Neutron constitué de trois quarks colorés, il est en vérité composé de particules sonores élémentaires bien plus petites et nombreuses, appelées modules, reliées par des cordons de brassage qui se connectent et déconnectent à volonté…

Test du Neutron de Behringer : Amas de particules

Parmi la longue liste de produits en déve­lop­pe­ment annon­cés par Behrin­ger à la suite du Deep­Mind, le Neutron est le deuxième à poin­ter le bout de ses poten­tio­mètres dans nos vitrines préfé­rées. Depuis son lance­ment au NAMM 2018, sa dispo­ni­bi­lité a été variable tout au long de l’an­née, si bien qu’il nous a fallu pas mal d’éner­gie pour captu­rer le petit boitier rouge allongé à la baie de bras­sage excen­trée. Peu de temps avant de rece­voir le Neutron, l’OS V2 et une appli pour faci­li­ter l’édi­tion des fonc­tions cachées ont été déve­lop­pés, ajou­tant bon nombre de fonc­tion­na­li­tés. Raisons large­ment suffi­santes pour passer un peu de temps sur ce synthé semi-modu­laire tout à fait origi­nal. Et quand on fait le décompte des modules propo­sés au regard du tarif très serré, spécia­lité Behrin­ger depuis son arri­vée en force sur le marché de la synthèse, diffi­cile de ne pas attra­per une poignée de cordons de patch !

Rouge élec­trique

Neutron_2tof 14.JPGOn ne peut pas dire que le Neutron repique une quel­conque charte graphique. Avec sa robe rouge élec­trique et sa séri­gra­phie psyché­dé­lique, il ne passe pas inaperçu et se distingue par l’ori­gi­na­lité de son design. Le marquage est plus visible qu’il n’y parait sur les photos, mais peut s’avé­rer diffi­cile à lire sous certaines expo­si­tions : il faudra prendre ses dispo­si­tions. On remarque qu’il n’y a pas de valeurs numé­riques autour des poten­tio­mètres, ce qui pour­rait gêner certaines personnes. Le Neutron a le même profil que le Model D, mais est plus large (42 × 14 × 9 cm) pour 2 kg tout ronds. La façade comprend 36 poten­tio­mètres rota­tifs et 7 inter­rup­teurs-pous­soir rétroé­clai­rés, suffi­sam­ment dimen­sion­nés et espa­cés pour une bonne prise en main. La dispo­si­tion un peu chao­tique peut au début prêter à confu­sion : VCO à gauche avec mixeur en haut, filtre à la verti­cale, LFO en haut au centre, éléments de mixage juste en dessous, délai et over­drive à côté en haut, enve­loppes en dessous, VCA à droite, modules complé­men­taires en dessous… C’est une ergo­no­mie « un bouton pour une fonc­tion », les seules excep­tions étant liées aux fonc­tions ajou­tées par l’OS V2, néces­si­tant des combi­nai­sons de boutons hélas non séri­gra­phiées en façade.

Neutron_2tof 10.JPGImpos­sible de passer à côté de la baie de bras­sage 32 entrées / 24 sorties au format jack 3,5 mm située en partie droite ; nous y revien­drons en détail plus tard, signa­lons juste à ce stade que les modules se désa­lignent entre les entrées et les sorties, ce qui complique un peu leur repé­rage. On en oublie­rait presque l’en­trée MIDI DIN juste à sa gauche. Le reste de la connec­tique est situé à l’ar­rière : sortie audio (jack 6,35 mm TRS symé­trique !), entrée audio (jack 6,35 TS), sortie casque (jack 6,35 mm stéréo) avec poten­tio­mètre de niveau, MIDI Thru DIN, MIDI USB2 (Class Compliant), 4 sélec­teurs de canal MIDI, un inter­rup­teur secteur et une borne pour alimen­ta­tion externe 12V DC / 1A (à bloc extrême, cheap et non repé­rée par une étiquette).

Un mot sur la qualité de construc­tion : elle est très bonne, avec une coque tout en métal, des flancs en bois teinté (mince et tendre) et des poten­tio­mètres à tige métal­lique bien ancrés (mais pas vissés) offrant une très bonne résis­tance.

Variété assu­rée

Neutron_2tof 06.JPGLe Neutron ne copie aucune machine vintage spéci­fique. Il s’agit d’un synthé analo­gique semi-modu­laire para­pho­nique à 2 VCO, 1 VCF, 1 Over­drive, 1 VCA, 2 enve­loppes, 1 LFO, ainsi qu’une longue liste de modules que nous détaille­rons plus tard. Seules les fonc­tions globales sont mémo­ri­sables ; certaines liées au pitch des VCO, à l’as­si­gna­tion du VCF, au LFO et aux boutons en façade répondent aux Sysex MIDI. C’est donc un synthé très majo­ri­tai­re­ment analo­gique qui nous est proposé là. Avec autant de modules (parmi lesquels des VCO à ondes variables et un VCF multi­mode), il va de soi que la variété sonore est un atout de la machine. Pour en donner un bon aperçu et mettre en avant les petits jeunes, nous avons fait appel à l’ami Philippe « Orfi­linn », qui nous a envoyé des exemples sonores concoc­tés avec son Neutron en une prise ; bravo !

Au-delà des diffé­rents basses et leads, le Neutron est parfai­te­ment indiqué pour les sons évolu­tifs, drones et effets spéciaux. On peut jouer avec le contenu harmo­nique en modu­lant les ondes des VCO, en les synchro­ni­sant, en pous­sant le LFO dans l’au­dio ou en abusant de l’over­drive. Sans oublier les possi­bi­li­tés d’en­voyer des sorties de modules chatouiller des entrées impro­bables. Le mode para­pho­nique permet de jouer un accord de deux notes ou deux timbres mono en même temps, en jouant sur le chemin emprunté par la sortie de chaque VCO.

Neutron_1audio Orfi­linn 01 Para­pho­nic+­biPW
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  • Neutron_1audio Orfi­linn 01 Para­pho­nic+­biPW01:03
  • Neutron_1audio Orfi­linn 02 LFO sur filtre00:55
  • Neutron_1audio Orfi­linn 03 Arp+BBD+LFO noise00:59
  • Neutron_1audio Orfi­linn 04 LFO Tremo­lo+­pa­ra­pho­nic01:10
  • Neutron_1audio Orfi­linn 05 LFO ramp down PWM00:31
  • Neutron_1audio Orfi­linn 06 S&H+VCF manuel01:27

Neutron_2tof 08.JPGQu’en est-il du carac­tère sonore ? Les VCO sont assez propres et le VCF plutôt crado, ce qui fait un mariage heureux. En écou­tant le Neutron tel quel (sans câbler), nous avons trouvé que le son manquait d’ai­gus et de présence, donc de tran­chant. Ce n’est pas une ques­tion d’en­ve­loppes, suffi­sam­ment rapides. Il appa­rait que le filtre atté­nue le signal, même ouvert au maxi­mum, et mange les aigus quel que soit le mode (bande passante de 10 Hz à 15 kHz). Ensuite, le module Over­drive pré-connecté entre le VCF et le VCA atté­nue lui aussi le signal (même lorsque le Drive est à zéro et que le niveau de sortie est au maxi­mum) et mange aussi un peu d’ai­gus (même quand le Tone est au centre). On perd ainsi pas mal d’ai­gus et de niveau entre la sortie mixeur et l’en­trée VCA. On peut bypas­ser l’over­drive avec un cordon de patch si on ne projette pas d’uti­li­ser un certain niveau de Drive, mais cela condamne inuti­le­ment la sortie VCF1 et l’en­trée VCA. De même, on déplore ces atté­nua­tions en cascade quand on utilise des modules externes. Dernier point crucial pour un synthé à VCO, la tenue de l’ac­cor­dage en cours de session : notre Neutron a été parfai­te­ment stable tout au long du test. Pour les adeptes du multi­mètre, des Sysex et des ajus­tables, le mode d’em­ploi explique comment cali­brer la sortie modu­laire assi­gnable et le délai BBD…

Neutron_1audio 01 Bass & BDD
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  • Neutron_1audio 01 Bass & BDD00:26
  • Neutron_1audio 02 Waves & BDD00:30
  • Neutron_1audio 03 Echo Fifths00:31
  • Neutron_1audio 04 Soft Sync00:18
  • Neutron_1audio 05 Reso­na­tor HPF00:43

Modules sonores

Neutron_2tof 07.JPGPour géné­rer le son, le Neutron dispose de deux VCO, un VCF, un Over­drive, un VCA et un délai BBD, donc un signal audio 100% analo­gique. Nous allons dans un premier temps décrire le signal dans l’ordre où il est préca­blé, mais rien n’em­pêche de boule­ver­ser l’ordre établi en raccor­dant les diffé­rents modules, ce qui inter­rompt le signal (nous y revien­drons). Les VCO sont consti­tués de circuit inté­grés V3340, clone maison (Cool Audio) du CEM3340 (celui qui équipe notam­ment les Pro One / Prophet-5 Rev3 / 10 / T8 / 600, OB-Xa / OB-8, Memo­ry­moog, SH-101 / JP-6, Voye­tra-8…). Ceux qui veulent creu­ser le sujet du clonage peuvent aller voir du côté de ce site, qui liste les diffé­rents cloneurs de circuits SSM et CEM.

Reve­nons à nos VCO, qui offrent les ondes sinus, triangle, dent de scie, carrée et impul­sion variable. On peut passer de l’une à l’autre en mode discret ou continu, cette tran­si­tion ayant une entrée de modu­la­tion CV dans la baie de bras­sage, tout comme la largeur d’im­pul­sion possède la sienne pour l’onde PW, excellent ! On peut accor­der les VCO sur 32, 16, 8 pieds. Chaque VCO dispose d’un poten­tio­mètre d’ac­cor­dage fin pas facile à régler, car il agit en continu sur une plage de plus moins une octave (envi­ron) ; c’est encore pire avec le mode +/- 10 octaves, puisque la plage de réglage du poten­tio­mètre passe à 20 octaves en continu ! Heureu­se­ment, on peut décon­nec­ter l’un ou l’autre poten­tio­mètre, ce qui a pour effet d’ac­cor­der parfai­te­ment le VCO corres­pon­dant. On peut aussi décon­nec­ter le VCO2 du suivi de clavier via le menu système, en le calant sur la dernière note jouée. Les deux VCO peuvent être synchro­ni­sés : il s’agit de Soft Sync, qui décroche lorsque la fréquence du VCO maître n’est pas multiple de celle du VCO esclave, comme illus­tré dans un des exemples sonores.

Neutron_2tof 19.JPGIl reste à régler la balance entre les deux VCO, le niveau du géné­ra­teur de bruit blanc et le niveau de l’en­trée externe avant d’at­taquer le VCF. Ce dernier est de type 2 pôles réso­nant multi­mode (passe-bas / passe-bande / passe-haut). La fréquence de coupure varie de 10 Hz à 15 kHz comme déjà dit ; elle est modu­lable par le suivi de clavier (simple on/off), une enve­loppe pré-assi­gnée (poten­tio­mètre unipo­laire) et le LFO (poten­tio­mètre unipo­laire). Lorsqu’on pousse la réso­nance, le filtre passe en auto-oscil­la­tion et pousse des cris stri­dents. Cela n’écrase toute­fois pas le reste du signal. Le VCF est connecté à un over­drive, dont on peut régler le Drive, la couleur sonore et le niveau de sortie. Nous avons dit que le module atté­nuait le signal quand le Drive était à zéro, on pensera à la bypas­ser quand on ne l’uti­lise pas.

L’over­drive est à son tour connecté à l’en­trée VCA, qui dispose d’un poten­tio­mètre Bias permet­tant de sortir un signal constant (utile pour les drones) en plus du signal passant par l’en­ve­loppe de volume. En sortie de VCA, on trouve un délai analo­gique à base de BBD ; on peut régler le temps (de 24 à 640 ms), le nombre de répé­ti­tions et la balance signal sec / mouillé. Ce délai souffle pas mal suivant le réglage, comme la majo­rité des BBD, c’est parti­cu­liè­re­ment audible sur les temps longs où on sent une porte de bruit se fermer en cadence (cf. exemple Waves BBD). De même, on peut le faire satu­rer si on y entre un signal trop fort, genre la sortie Mix des VCO, voire la sortie du filtre (pour­tant déjà atté­nuée). En réglant des temps courts, on obtient un son de réso­na­teur métal­lique inté­res­sant.

Modu­la­tions plétho­riques

Neutron_2tof 11.JPGLe Neutron est parti­cu­liè­re­ment bien équipé au plan des modules dédiés aux modu­la­tions. On trouve deux enve­loppes, un LFO, un S&H, un porta­mento (avec temps clas­sique et géné­ra­teur de rampe) et deux atté­nua­teurs (sans oublier les somma­teurs, les multiples et l’in­ver­seur, tout cela sera détaillé au chapitre suivant). On commence par les enve­loppes analo­giques, de type ADSR, l’une routée au VCF et l’autre au VCA par défaut. Comme déjà dit, elles sont suffi­sam­ment claquantes pour produire des sons à tran­si­toires, sans toute­fois égaler celles du Model D. Les attaques sont linéaires (0,3 ms à 5 s) et les délais expo­nen­tiels (2,4 ms à 10 s).

Passons au LFO numé­rique, vrai­ment bien doté, surtout depuis l’OS V2. Il offre 5 formes d’ondes : sinus, triangle, dent de scie, carrée, rampe. Il possède deux fonc­tions origi­nales pour un LFO : la possi­bi­lité de passer progres­si­ve­ment d’une forme d’onde à l’autre et la faculté de modu­ler cette posi­tion via la baie de bras­sage, comme pour les VCO. On peut aussi chan­ger l’ordre des ondes via l’ap­pli Neutron (cf. ci-après). La plage de fréquence varie de 0,01 Hz à 10 kHz, ce qui est énorme ! Le LFO peut être synchro­nisé à l’hor­loge MIDI suivant une bonne ving­taine de divi­sions ou multiples tempo­rels ; d’autres para­mètres sont acces­sibles via des combi­nai­sons de touches ou l’ap­pli, tels que la phase, le redé­clen­che­ment des enve­loppes ou encore le suivi de clavier assi­gné à la fréquen­ce… nous y revien­drons juste après. Le LFO peut modu­ler les ondes PW par défaut grâce aux poten­tio­mètres atté­nua­teurs, ainsi que la fréquence de coupure du filtre via le poten­tio­mètre de modu­la­tion. Un module très bien conçu !

Combi ou appli ?

L’OS V2 a apporté un certain nombre de fonc­tions addi­tion­nelles et une appli dédiée au Neutron (Mac OS 10.6.8 / PC W7) pour faci­li­ter certains para­mé­trages avec la prise USB. Certaines fonc­tions sont acces­sibles via l’ap­pli ou par combi­nai­son de boutons : prio­rité de note (haute/basse/dernière), Poly­chain, accor­dage des VCO, tran­si­tion des formes d’onde des VCO (conti­nue ou discrète), source de modu­la­tion du VCF (aucune / molette / vélo­cité / pres­sion, merci !), quan­tité de modu­la­tion du VCF, para­mètres addi­tion­nels du LFO (synchro au tempo, profon­deur, mode one shot, suivi de clavier de la fréquence, phase, tran­si­tion conti­nue ou discrète des formes d’onde, redé­clen­che­ment des enve­loppes). Aucune de ces fonc­tions n’est hélas repé­rée en façade, ce qui oblige un effort de mémoire ou un pense-bête à portée de main. D’autres para­mètres sont acces­sibles unique­ment via l’ap­pli ou par Sysex : Auto­glide, éten­due du pitch­bend, point de split du mode para­pho­nique, ordre des formes d’onde du LFO, phase du LFO et canal MIDI (sélec­teurs désac­ti­vés sur le panneau arrière).

La fonc­tion Poly­chain permet d’uti­li­ser plusieurs Neutron en poly­pho­nie. Pour ce faire, on relie les MIDI Thru aux MIDI In des modules en cascade ; on défi­nit ensuite le premier maillon, puis les suivants, tous réglés sur le même canal MIDI, mais avec un numéro ID diffé­rent ; jouer plusieurs notes en même temps solli­cite chaque module comme une carte voix dans un synthé poly­pho­nique analo­gique, à la diffé­rence près qu’il faut régler chaque Neutron à la main pour avoir le même son, la machine étant inca­pable d’émettre / rece­voir des CC pour ses commandes, vu sa concep­tion quasi inté­gra­le­ment analo­gique. Le plus déli­cat sera de régler les VCO, donc les poten­tio­mètres qui, rappe­lons-le, sont hyper­sen­sibles !

Coin des bras­seurs

Pour satis­faire le nombre crois­sant d’amou­reux des spaghet­tis en plas­tique et cuivre, le Neutron est à la fois semi-modu­laire (cf. schéma de préca­blage interne) et compa­tible Euro­rack. Ce format, inventé par Dieter Döpfer, norma­lise les dimen­sions physiques, alimen­ta­tions, connec­teurs entre modules et tensions des CV de notes / CV de commande / Gate / sorties audio. En enle­vant 8 vis en façade et en décon­nec­tant deux nappes internes, on peut insé­rer le module complet dans un rack 3U (il occupe alors 80 HP de large, c’est-à-dire beau­coup, 1 Hori­zon­tal Pitch valant 5,08 mm ou 1/5 de pouce) et le connec­ter au rail d’ali­men­ta­tion via la nappe four­nie. Le seul regret ici, c’est la perte de l’en­trée audio, de la sortie casque, de la prise MIDI Thru et de l’USB situées à l’ar­rière. Pas du tout pratique pour le mode Poly­chain !

Neutron_2tof 01.JPGAu chapitre de la modu­la­rité, nous sommes parti­cu­liè­re­ment gâtés, puisqu’on trouve en façade pas moins de 32 entrées et 24 sorties au format jack 3,5 mm dans la baie de bras­sage de droite (rappe­lons que connec­ter un cordon inter­rompt le chemin du signal préca­blé à ce point). Voici la liste des points de patch. Pour les oscil­la­teurs : entrées CV pitch VCO1, VCO2, VCO1+2, forme d’onde VCO1, forme d’onde VCO2, PW1, PW2 ; sorties audio VCO1, VCO2, Mix VCO et Noise. Pour le VCF : entrées audio VCF, CV sur la fréquence de coupure, CV sur la Réso­nance ; sorties audio VCF1 (signal filtré du mode en cours), VCF2 (signal filtré du mode suivant). Pour l’over­drive : entrée / sortie audio. Pour le VCA : entrées audio et CV ; sortie audio. Pour le délai : entrées audio et CV sur le temps ; sortie audio post délai (= sortie audio prin­ci­pale).

Pour­sui­vons avec les enve­loppes : entrées Gate 1 et 2 ; sorties CV 1 et 2. Pour le LFO : entrées CV fréquence, modu­la­tion de forme d’onde (bien vu !), trig­ger ; sorties bipo­laire (-5/+5V) et unipo­laire (0/+5V), bien vu là aussi ! Pour le S&H : entrées signal et horloge ; sortie signal. On trouve aussi un module inver­seur bien utile (entrée / sortie CV), un Multi (1 entrée vers 2 sorties), deux atté­nua­teurs (2 entrées signal et CV sur le premier, entrée signal seule sur le second, sortie signal sur les deux), un géné­ra­teur de rampe (entrée / sortie) et deux somma­teurs (2 entrées vers 1 sortie chacun). Il existe aussi une sortie MIDI Gate et une sortie assi­gnable à un CV (VCO1, VCO2, vélo­cité, molette, after­touch). Bref, le Neutron offre vrai­ment beau­coup et n’a pas grand-chose à envier à un système modu­laire déjà pas mal fourni.

Plus qu’élé­men­taire !

Le Neutron est un synthé semi-modu­laire para­pho­nique à deux VCO, qui réunit de nombreux modules origi­naux dans un format compact compa­tible Euro­rack. Fort de ses nombreux points de patch en entrée et en sortie, il se posi­tionne comme concur­rent sérieux de systèmes modu­laires beau­coup plus chers. Certains argue­rons qu’il n’a ni séquen­ceur ni arpé­gia­teur, mais n’ou­blions pas qu’on a ici une ving­taine de modules pour le prix d’un module de moyenne gamme. Nous avons toute­fois trouvé un certain manque de carac­tère dans le filtre, avec une tendance à étouf­fer le son, le privant ainsi d’un certain tran­chant. De même, les pertes succes­sives de niveau sonore dans le filtre puis l’over­drive apportent des contraintes. En tout cas, ceux qui peuvent se passer de sons inci­sifs et qui souhaitent mettre un pied dans le modu­laire sans se ruiner trou­ve­ront dans le Neutron un allié de tout premier choix.

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Notre avis : 8/10

  • Timbres variés et originaux
  • Modularité très généreuse
  • VCO à ondes continues
  • Mode paraphonique
  • Délai BDD analogique intégré
  • Entrée audio vers le filtre
  • Prise en main relativement aisée
  • MIDI USB/DIN + Polychain
  • Format compatible Eurorack
  • Construction robuste
  • Prix hyper serré
  • Un certain manque de tranchant dans le son
  • Perte d’aigus et de niveau dans le VCF et l’OD
  • Accordage des VCO hyper sensible
  • Pas de séquenceur ni d’arpégiateur
  • Fonctions cachées non sérigraphiées
  • Sérigraphie difficile à lire suivant exposition

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