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On Refait le Patch #17 : Test du PreSonus Studio One 3 - Studio won ?

8/10

3 ans sont passés déjà depuis la tonitruante version 2 de Studio One, 2 ans depuis sa version 2.5 ; il va sans dire que cette nouvelle mouture est attendue. Reste à savoir si ses promesses sont à la hauteur de nos espérances.

Réali­sant une habile synthèse des bonnes idées de ses concur­rents, Studio One nous avait surpris à sa sortie par son atta­che­ment à opti­mi­ser le flux de travail. Là où la plupart des STAN semblaient obsé­dées par l’idée de propo­ser toujours plus de fonc­tions, de services et de conte­nus, le logi­ciel de PreSo­nus était d’abord construit autour du désir de faire plus simple, en faisant la chasse aux lour­deurs ergo­no­miques, aux clics inutiles qui para­sitent l’acte de créa­tion. Du coup, sans même propo­ser d’in­croyables inno­va­tions, mais sans renon­cer pour autant à des fonc­tions avan­cées, Studio One s’avé­rait des plus rafraî­chis­sants, bous­cu­lant, comme Track­tion ou Live avant lui, les vieux dino­saures du marché. Il les bous­cula d’au­tant plus qu’il fut le premier séquen­ceur à inté­grer Melo­dyne, l’un des plus incroyables logi­ciels sortis ces 20 dernières années, un atout énorme pour l’edi­ting comme pour la créa­tion. Rajou­tez à cela une Komplete Elements four­nie avec la version Pro pour 400 €, et vous aurez compris la raison pour laquelle Studio One a fait son trou, tout comme la curio­sité et l’im­pa­tience qui étaient nôtres lorsque cette troi­sième version a pointé le bout du pixel.

Le premier chan­ge­ment ne vien­dra pas du soft lui-même, mais de la gamme que PreSo­nus a réor­ga­ni­sée en faisant dispa­raître la version Produ­cer pour ne garder que la version gratuite (rebap­ti­sée Prime), la version Artist et la version Pro. Un choix que nous commen­te­rons plus tard en nous consa­crant, pour l’heure, à la version Pro dont nous dispo­sons.

Instal­la­tion donc. Double-cliquage d’icône et écarquille­ment d’yeux : Studio One, troi­sième du nom, se lance.

 

Bat STAN

La première chose qui saute aux yeux à l’ou­ver­ture du logi­ciel, c’est le jeu de couleurs utilisé pour cette nouvelle mouture. Si le bleu est toujours de mise, il se décline dans des nuances plus sombres, donnant à ce Studio One 3 un petit air de STAN de Batman pas désa­gréable du tout. On appré­ciera d’au­tant mieux cette évolu­tion qu’on dispose désor­mais d’un onglet « Couleurs » au sein des préfé­rences du logi­ciel qui, s’il n’offre pas le degré de person­na­li­sa­tion d’un Reaper, permet de jouer sur les couleurs domi­nantes du logi­ciel ainsi que sur leurs satu­ra­tion, lumi­no­sité et contraste.

Accom­pa­gnée d’une hausse sensible de la taille des polices de carac­tères utili­sées par le soft, cette gestion des couleurs permet à Studio One de corri­ger l’es­sen­tiel des problèmes de lisi­bi­lité de la version 2.x. Finis les minus­cules textes gris bleu foncé sur fond noir d’au­tre­fois et c’est tant mieux pour l’ac­ces­si­bi­lité. Les posses­seurs d’écrans à haute réso­lu­tion seront par ailleurs ravis d’ap­prendre que le soft propose un affi­chage Retina sur Mac comme sur PC, même si dans ce mode, le soft retrou­vera alors ses petits carac­tères de la version 2.

Mine de rien, cette refonte graphique cache d’ailleurs une vraie révi­sion du moteur d’af­fi­chage dans son entier. En témoignent les nouveaux types de courbes pour les auto­ma­tions qui n’ont plus à être linéaires, mais aussi les faders de la console qui sont désor­mais redi­men­sion­nables en hauteur et dont les vumètres sont flanqués d’un voyant de réduc­tion de gain lorsque vous utili­sez un compres­seur en Insert. C’est pratique, mais ne fonc­tionne hélas qu’avec les compres­seurs PreSo­nus…

Tant qu’on en est aux détails esthé­tiques et ergo­no­miques, mention­nons que PreSo­nus a comblé certaines lacunes et corrigé quelques agaçants défauts de la version précé­dente : ainsi, lorsqu’on modi­fie l’ordre des pistes dans la fenêtre d’ar­ran­ge­ment, ce dernier se réper­cute désor­mais sur les tranches de la console cepen­dant qu’on peut ENFIN colo­rer ces dernières dans leur inté­gra­lité, comme cela se fait depuis des lustres dans Pro Tools : une fonc­tion qui n’a l’air de rien, mais qui fait gagner un temps fou au mixage lorsqu’on cherche ses petits et qu’on peut alors se fier à des codes couleurs (pistes batte­rie en rouge, guitares en bleu, etc.).

Au rang des petites amélio­ra­tions conçues pour simpli­fier la vie, et avant de passer aux vraies grosses nouveau­tés, on s’at­tar­dera égale­ment sur le cas du navi­ga­teur de fichiers/presets/plug-ins, toujours présent sur la droite du logi­ciel.

Taggle

Le brow­ser profite en effet de cette version 3 pour exhi­ber quelques nouveau­tés. La première, c’est la possi­bi­lité d’avoir une repré­sen­ta­tion graphique des plug-ins, ce qui peut s’avé­rer pratique pour déni­cher à l’oeil ce que l’on cherche. Le seul bémol de cette fonc­tion, c’est qu’en dehors de ceux de PreSo­nus qui sont déjà géné­rés, il faudra géné­rer tous les aperçus des autres plug-in un par un, ce qui peut être long…

Pratique, le cliquer-glis­ser d’un dossier de l’ar­bo­res­cence dans la barre permet doré­na­vant de l’épin­gler dans cette dernière : de quoi se mettre des raccour­cis vers ses dossiers favo­ris, histoire de gagner un temps précieux à l’heure où nos disques durs débordent de Go de données.

PreSonus Studio One 3

Mais la nouveauté la plus inté­res­sante tient au fait que le brow­ser gère désor­mais les tags, soit des mots-clés auxquels sont asso­ciées les boucles livrées avec le logi­ciel. On peut de la sorte filtrer ces dernières par style musi­cal, par instru­ment ou par ‘carac­tè­re’ (acous­tique, élec­trique, dark, bright, solo, ensemble, etc.). La fonc­tion est assu­ré­ment inté­res­sante sauf qu’elle est pour l’heure très sous-exploi­tée. Non seule­ment elle se limite donc aux boucles (alors qu’on aime­rait dispo­ser de ce genre de système pour les presets aussi), mais il n’est en outre pas possible d’ajou­ter ses propres tags ni même d’af­fec­ter ceux exis­tants à des sons ne faisant pas partie du bundle de Studio One. Ensuite, souli­gnons que si l’em­ploi de plusieurs tags permet de trier effi­ca­ce­ment les items qui leur sont asso­ciés, il n’est abso­lu­ment pas possible de faire du filtrage par exclu­sion (il n’est pas possible de voir tous les types de sons sauf ceux de synthé par exemple). Là-dessus, PreSo­nus serait bien inspiré de regar­der ce qu’a fait Toon­track avec EZdrum­mer. Sans même parler de fonc­tions Tap 2 Find ou Sing 2 Find qu’on espère voir un jour débarquer dans un séquen­ceur, préci­sons qu’il n’est pour l’heure pas possible non plus de noter les items, ou du moins de les marquer comme favo­ris… Un vrai coup d’épée dans l’eau donc. Heureu­se­ment, PreSo­nus a bien d’autres choses à nous propo­ser pour se rattra­per, à commen­cer pas un nouveau type de piste.

Coin de nappe

Une nouvelle piste « Arran­ge­ment » fait ainsi son appa­ri­tion et permet de regrou­per des passages entiers pour les mani­pu­ler ensuite plus simple­ment : on pourra ainsi défi­nir ce qu’est l’in­tro, l’ou­tro, le couplet, le refrain, etc. et redi­men­sion­ner, dépla­cer, dupliquer ou suppri­mer chaque bloc de la façon la plus simple qui soit.

PreSonus Studio One 3

Si l’idée n’est pas nouvelle (on la trouve notam­ment dans Cubase), elle n’en demeure pas moins très pratique, surtout lorsqu’on fait un proto­type rapide de la chan­son qu’on a en tête. Et elle l’est d’au­tant plus qu’elle est complé­tée par une autre nouveauté bien plus origi­nale.

Lorsqu’on compose, une fois posées les bases d’une chan­son, d’un thème ou d’un riff, il n’est pas rare d’avoir besoin d’un coin de nappe pour essayer de grif­fon­ner des idées de varia­tions, des essais d’ar­ran­ge­ments alter­na­tifs, des décli­nai­sons, etc. Pour ce faire, pas mal de musi­ciens ont l’ha­bi­tude de se créer un petit bac à sable quelques mesures après la toute fin de la chan­son : un endroit où l’on peut tenter des choses sans mettre sens dessus dessous ce qui a été fait et dont on est sûr.

Ayant observé cela, PreSo­nus nous propose un outil pour simpli­fier cette façon de travailler : le Scratch Pad.

PreSonus Studio One 3

Il s’agit ni plus ni moins d’une sorte de nouvelle fenêtre d’ar­ran­ge­ment qui s’ouvre en split screen et dans laquelle vous pouvez couper/copier/coller/séquen­cer ce que bon vous semble sans que cela ne mette le bazar dans votre projet prin­ci­pal. (Un simple cliquer-glis­ser d’une section de la piste Arran­ge­ment permet d’ailleurs de copier tout ce qu’elle comprend d’un coup). Une fois satis­fait de ce que vous avez obtenu dans cette dernière, il ne vous reste plus qu’à récu­pé­rer son contenu pour l’in­té­grer à votre projet vie un simple cliquer-glis­ser dans l’autre sens : c’est simple, effi­cace et très bien réalisé.

Bien sûr, la fonc­tion n’est pas aussi puis­sante que la fonc­tion Edit de Track­tion (voir ce test), car les para­mètres de mixage des tranches demeurent les mêmes entre le Scratch Pad et le projet. Toute­fois, cette limi­ta­tion, contour­nable en partie par les effets à même l’objet audio, a le mérite de rendre l’ou­til extrê­me­ment simple à utili­ser. Et rappe­lons que dans l’es­prit de ces fonc­tions « Projet dans le projet », Studio One propose aussi ses fameuses Musi­cloops, assez proches fina­le­ment de ce qui a été fait dans Track­tion. Préci­sons-le enfin : vous pouvez ouvrir autant de Scratch Pads que vous le dési­rez. Moi je dis : chouette !

Or, ce n’est pas la seule nouveauté que nous propose cette version 3 pour nous simpli­fier la séquence, Studio One se dotant enfin, en plus d’un nouveau mode Step Record, d’ou­tils qui lui manquaient jusqu’alors. Pas grand-chose à dire sur ce dernier acces­sible depuis le piano roll : il fait ce qu’on lui demande sans aucun problème.

Mais plus inté­res­sant, le soft propose désor­mais des « Note FX ».

 

Note FX ?

 

Sous ce nom se cache en fait ce que nombre de concur­rents appellent « effets MIDI », soit des modules qui permettent d’au­to­ma­ti­ser le trai­te­ment des données MIDI pour vous simpli­fier le séquençage. 4 plug-ins font ainsi leur appa­ri­tion dans votre arse­nal :

Arpeg­gia­tor qui permet de program­mer des séquences sur 32 pas et propose tout le néces­saire pour animer la lecture de ces dernières : diffé­rents ordres de lecture bien sûr, mais aussi des para­mètres Swing et Gate.

 
Chor­der qui permet d’as­so­cier un accord complet à une note du clavier, ce qui peut s’avé­rer bien utile en complé­ment de l’ar­pé­gia­teur.
 
Input Filter qui permet de filtrer des notes MIDI en fonc­tion de leur hauteur ou de leur vélo­cité.
 
Repea­ter qui, comme son nom l’in­dique, permet de program­mer la répé­ti­tion auto­ma­tique de certaines notes, pour faire des effets de delay par exemple, mais plein d’autres choses aussi si l’on consi­dère que la vélo­cité comme le pitch sont program­mables.

Rien à redire sur chacun de ces modules qui se révèlent aussi effi­caces que simples à utili­ser. On regret­tera en revanche de ne pas dispo­ser d’au­tant d’ou­tils que chez la concur­rence, et notam­ment Cubase qui fait très fort sur ce point. On espère donc sincè­re­ment que cette partie du logi­ciel va s’étof­fer sous peu, d’au­tant qu’elle impacte gran­de­ment l’une des plus grosses nouveau­tés de ce Studio One 3 : les multis…

Banana Split

Sous le nom de « multis » se cache la possi­bi­lité de créer des combi­nai­sons de plug-ins, soit d’ef­fets (on parle alors d’Ex­pan­ded FX Chains) soit d’ins­tru­ments (de multis donc), comme cela avait été inventé dans Track­tion puis repris par Reason, Live, Reaper ou FL Studio.

PreSonus Studio One 3

L’idée est simple : lorsque vous insé­rez au moins deux plug-ins d’ef­fets sur une piste, vous pouvez soit les utili­ser en série, comme tradi­tion­nel­le­ment, soit en paral­lèle avec plusieurs modes de répar­ti­tion du signal. Soit vous envoyez exac­te­ment la même chose dans chacun des plug-ins, soit vous split­tez les canaux droite/gauche, soit vous split­tez le signal par bande de fréquences (mais pas de split M/S hélas). De la sorte, n’im­porte quel trai­te­ment peut se muer en trai­te­ment multi­bande, ce qui démul­ti­plie les possi­bi­li­tés de n’im­porte quel plug-in, d’au­tant que si l’on ne peut pas sépa­rer un signal en plus de 5 splits, on peut faire autant de splits de splits qu’on veut, le tout dans une inter­face autre­ment plus claire que la phrase que je viens d’écrire. Studio One, sur ce point, n’in­vente donc pas la poudre, mais propose comme à son habi­tude quelque chose d’ex­trê­me­ment bien pensé en termes d’in­ter­face, même si, pour le coup, on aurait adoré dispo­ser des vignettes des plug-ins pour les iden­ti­fier plus rapi­de­ment au sein d’un multi complexe.

Et pour les instru­ments ? C’est exac­te­ment la même chose puisque plusieurs instru­ments virtuels peuvent désor­mais être joués en paral­lèle à partir d’une seule piste MIDI. Dès que vous glis­sez un instru­ment B sur une piste qui est déjà asso­ciée à un instru­ment A, le logi­ciel vous demande ainsi si vous souhai­tez rempla­cer A par B ou les combi­ner. La répar­ti­tion se fera ensuite par un split de clavier, avec la possi­bi­lité de trans­po­ser chaque instru­ment… ou selon des moda­li­tés plus évoluées grâce aux nouveau Note FX et notam­ment Input Filter. Ainsi, il est tout à fait possible de faire un split au niveau des vélo­ci­tés en plus du split clavier, d’ar­pé­ger un instru­ment tandis que l’autre ne l’est pas, etc. À vous donc les multis gargan­tuesque au sein d’une inter­face graphique extrê­me­ment claire et simple à utili­ser, d’au­tant qu’au niveau de la table de mixage, tout est intel­li­gem­ment géré.

Sitôt que vous faites un multi, un groupe est créé auquel sont assi­gnés auto­ma­tique­ment tous les instru­ments. Vous ne voyez donc qu’une tranche, mais un petit clic permet de déployer tout ce qu’elle contient. Libre à vous alors de jouer sur le niveau ou le pan de chaque instru­ment, de lui affec­ter des inserts ou des envois, etc., sachant que vous n’êtes pas tenu de faire tout cela depuis la table. La fenêtre « Multi » dispose en effet de son propre volet « Inspec­teur » : un clic sur un instru­ment permet ainsi d’avoir accès à son fader, son pan et ses effets… qui peuvent être l’objet d’un multi à leur tour !

Vous me direz qu’avec toutes ces combi­nai­sons et splits de splits, on aura vite fait de se retrou­ver au milieu d’un fouillis modu­laire qui ne simpli­fiera pas le contrôle ou la program­ma­tion. Et vous avez raison, sauf que PreSo­nus a prévu le coup avec les…

Macro Controls !

Garnis­sant chaque tranche de la console ainsi que chaque fenêtre de multi ou plug-in, une petite icône en forme de potard permet d’ac­cé­der à un panneau compor­tant 8 poten­tio­mètres rota­tifs, 8 boutons et 2 pads X/Y. Vous vous en doutez, chacun de ces éléments peut être asso­cié à un ou plusieurs para­mètres MIDI. Si sur une tranche, vous avez par exemple un synthé avec une disto et un flan­ger en insert, vous pouvez par exemple asso­cier au potard 1 du panneau de macros autant de para­mètres que vous le souhai­tez parmi ces éléments : contrô­ler le LFO du synthé, le gain de la distor­sion et la profon­deur du flan­ger avec un seul bouton, c’est possible. Et c’est même plus fort que ça, car vous pouvez choi­sir la courbe de réponse de chaque para­mètre MIDI : linéaire, expo­nen­tielle ou encore loga­rith­mique.

Inutile de dire que le système est des plus puis­sants, d’au­tant qu’un simple clic droit sur le potard permet d’af­fi­cher sa courbe d’au­to­ma­tion. Seule limi­ta­tion, ces Macros Controls ne peuvent pas s’ap­pliquer à autre chose que les inserts et instru­ments liés à une tranche : c’est-à-dire qu’il n’est ni possible de les utili­ser pour contrô­ler les para­mètres d’une autre tranche (impos­sible donc de les utili­ser pour pilo­ter une réverb dans laquelle on envoie sa piste), ni d’autres aspects du logi­ciel : on ne peut pas, hélas, créer une commande qui modi­fie­rait la fréquence de coupure d’un filtre par exemple, en même temps que le tempo global du logi­ciel et le niveau de la tranche Master. Dans Studio One 4 peut-être ?

Tant qu’à faire, on aime­rait pouvoir choi­sir les couleurs de chaque commande, et éven­tuel­le­ment pouvoir person­na­li­ser un peu tout ça comme on le voit dans Reason avec les Combi­na­tors dont l’in­ter­face graphique est des plus malléables.

 

Touch me, Touch me now

Ces nouveaux contrôles sont à plus forte raison appré­ciables qu’ils s’ac­com­pagnent d’une compa­ti­bi­lité du logi­ciel avec les écrans tactiles sous OS X comme sous Windows 8. Sonar avait été le premier à ouvrir le bal dans ce domaine, mais Studio One devient le premier logi­ciel à le propo­ser sur Mac comme sur PC. Une bonne chose a priori bien que nous n’ayons pas pu tester cette fonc­tion, ne dispo­sant pas d’écran tactile à la rédac­tion.

Vu que les Macs sont à la traîne dans ce domaine, PreSo­nus propose en outre une appli iPad gratuite qui sera dispo­nible aux alen­tours de juin : au vu de l’unique capture dont nous dispo­sons pour l’heure actuelle, cette dernière a l’air des plus sympa­thiques sur le plan ergo­no­mique et PreSo­nus assure qu’elle permet­tra de contrô­ler, non seule­ment le bloc de lecture et la table de mixage comme on le voit sur la photo, mais aussi les macros controls et les pads ou claviers. Affaire à suivre donc.

Effet ce qu’il peut…

Nous l’évoquions en intro­duc­tion : PreSo­nus a fait le ménage dans son offre. C’est vrai pour l’or­ga­ni­sa­tion de sa gamme, mais c’est égale­ment vrai pour le bundle d’ef­fets et logi­ciels qui accom­pagnent le soft.


Si Melo­dyne Essen­tial est donc toujours proposé en démo dans la version Artist et en version complète dans la version Pro, le bundle Komplete Elements qui était fourni avec Studio One Pro 2 n’est plus de la partie. PreSo­nus fait donc cava­lier seul et, pour nous faire oublier les très sympa­thiques softs de Native Instru­ments, nous propose 4 nouveau­tés : deux effets, et deux instru­ments.

PreSonus Studio One 3

Commençons par les effets : un Bit Redu­cer/Down­sam­pler et un simu­la­teur de cabine Leslie. Avec la possi­bi­lité de satu­rer l’étage d’en­trée, Le premier s’avère aussi effi­cace que simple à utili­ser et permet­tra d’al­ler dans la dégra­da­tion sonore la plus totale, ce qui ravira les amateurs de Lo-Fi, comme vers des choses plus nuan­cées : rien de tel qu’un petit Bit Redu­cer pour redon­ner du craquant à une caisse clai­re…

Quand au second, il tire tout à fait son épingle du jeu  sur quelque source qu’on l’em­ploie : orgue, piano élec­trique, guitare, voix. On n’est certes pas dans une émula­tion aussi fine et para­mé­trable que celles propo­sées par Melda ou PSP Audio­ware, mais le plug-in a le mérite d’être extrê­me­ment simple à utili­ser, avec un aperçu visuel des modu­la­tions extrê­me­ment parlant.

PreSonus Studio One 3

Les deux plugs sont de ce fait un bon ajout à l’ar­se­nal du logi­ciel qui se montrait déjà inté­res­sant en V2, mais ne fera pas oublier que Studio One garde encore quelques lacunes face à la concur­rence. Si du côté créa­tif, on déplo­rera l’ab­sence d’un multi-effets à patterns, d’un modu­la­teur en anneau ou d’un voco­deur par exemple, et si certains regret­te­ront que le soft ne suive pas la mode en propo­sant un simu­la­teur de bande, un exci­ter ou des trai­te­ments « vintage », on regret­tera plus fran­che­ment de ne pas dispo­ser de dé-esseur (même si un compres­seur multi­bande est bien là) ou d’un proces­seur de tran­si­toires tandis que les réverbs ne sont toujours pas en True Stereo. Dommage.

Mais c’est surtout du côté des instru­ments virtuels qu’on avait des attentes. Voyons donc ce que PreSo­nus nous propose à ce niveau.

Chiche, on fait un bundle chiche ?

Deux nouveau­tés ont la charge de nous faire oublier Kontakt Player et les synthés Reak­tor autre­fois four­nis.

PreSonus Studio One 3

Le premier se nomme Mai Tai et il s’agit d’un synthé poly­pho­nique à modé­li­sa­tion analo­gique qui vient complé­ter le petit Mojito toujours présent. De concep­tion rela­ti­ve­ment clas­sique (deux oscil­la­teurs avec 4 formes d’onde, ce dernier se distingue surtout par son réglage « Charac­ter » à propos duquel la docu­men­ta­tion demeure très vague : il semble s’agir d’un trai­te­ment suscep­tible, selon les cas, de pronon­cer le carac­tère analo­gique du son, de jouer sur ses formants ou encore de géné­rer des harmo­niques. Force est d’ad­mettre en tout cas que son utili­sa­tion simplis­sime (un potard Sound et un Dry/Wet) permet d’ob­te­nir d’in­té­res­santes varia­tions de timbre et qu’il concourt à faire de ce Mai Tai un synthé rela­ti­ve­ment poly­va­lent bien plus convainquant que Moji­to… qu’on n’est plus prêt d’uti­li­ser. Mai Tai saura ainsi se rendre utile dans tout un tas de registres (basses, leads, pads, etc.) même s’il ne peut à lui seul combler toutes les attentes. Si l’on consi­dère que les deux seuls synthés présents dans Studio One 3 sont sous­trac­tifs et font désor­mais un peu double emploi, on aurait attendu des choses en complé­ment : de l’ad­di­tif, du granu­laire, de la FM, de la table d’échan­tillon ou un gros hybride mélan­geant tout ça.

L’autre nouveauté côté Instru­ments provient de la refonte du Rompler Presence qui passe en version XT et s’avère nette­ment plus inté­res­sant que son prédé­ces­seur qui, il faut bien l’avouer, était bien dépassé dans les sono­ri­tés qu’il propo­sait. Déjà parce qu’il jouit de nouvelles possi­bi­li­tés en termes de trai­te­ments (petite matrice de modu­la­tion) et gère les scripts comme les keys­witches, ensuite parce qu’il permet désor­mais d’im­por­ter des banques aux formats Sound­Fonts, Giga­Sam­pler, EXS24 ou Kontakt.

PreSonus Studio One 3

Ne vous réjouis­sez pas trop vite tout de même, car, en pratique, les choses sont moins inté­res­santes qu’elles paraissent à cause d’une compa­ti­bi­lité qui demeure très partielle. Dans les faits, si les quelques sound­fonts et instru­ments EXS24 que j’ai essayés se sont char­gés, j’ai eu beau­coup moins de réus­site concer­nant les patches au format Kontakt. Sur 5 patches, seul 1 a accepté de se char­ger tandis que les autres m’ont renvoyé un message d’er­reur. Est-ce pour autant qu’il ne faut voir en ce Presen­ceXT qu’un énième lecteur de Sound­Fonts ? Que nenni !

Car le bougre entend d’une part propo­ser un nouveau format de banques égale­ment utilisé par Bitt­wig (un éditeur devrait arri­ver dans le courant d’an­née), et il se voit accom­pa­gné de l’autre d’une banque de sons bien plus déve­lop­pée que celle qui accom­pa­gnait Presence.

Même s’il y a du bon et du moins bon dans cette dernière, il faut admettre que PreSo­nus n’a pas lésiné sur la quan­tité, du moins pour la version Pro de Studio One, la version Artist étant propo­sée avec une banque plus restreinte et plus inégale aussi en termes de qualité (les guitares y sont notam­ment pathé­tiques par exemple). Certains patches s’en sortent donc hono­ra­ble­ment, comme les synthés, les pianos élec­triques, les guitares ou les cordes à la faveur de samples de base de bonne qualité et de quelques arti­cu­la­tions qui peuvent faire illu­sion. Hélas, en l’ab­sence de scripts évolués comme dans KontaktHALion et UVI, ou d’un moteur de synthèse perfor­mant comme le Stretch de Sample­Tank et d’un sampling trop peu détaillé, les instru­ments montrent vite leurs limites sur le terrain et peinent souvent à convaincre. Sans même parler d’ar­ti­cu­la­tions manquantes, pleins de patches ne proposent pas de Round Robin et trop peu de niveaux de vélo­ci­tés, ce qui se traduit par des sauts audibles. On sent en outre que PreSo­nus ne s’est pas trop pris la tête sur les fameux scripts. Il convien­dra de voir, avec la sortie de l’édi­teur en cours d’an­née et de nouvelles banques prévues depuis le PreSo­nus Store, si le logi­ciel progresse.

Du coup l’en­semble s’avère plus inté­res­sant que les sons du précé­dent Presence, mais ce n’est certai­ne­ment pas pour ce logi­ciel ou sa banque de sons qu’on acquerra Studio One. Et si l’on comprend parfai­te­ment que, pour des raisons pécu­niaires et pour pous­ser son PreSo­nus Shop qui permet de faire de l’achat in-app de banques de son et de boucles, PreSo­nus ait souhaité s’af­fran­chir de Native Instru­ments du côté du bundle, force est de consta­ter que les utili­sa­teurs n’y gagnent pas spécia­le­ment au change.

C’est d’au­tant plus vrai que Studio One se voit main­te­nant dépourvu de toute batte­rie virtuelle, ce qui n’est en rien compensé par la présence de l’ho­no­rable drum sampler Impact, ni par les programmes de batte­rie four­nis avec Presence, ni par les boucles audio four­nies avec le logi­ciel.

En dépit des nouveau­tés et de nombreux Multis sympa­thiques, on a donc presque un senti­ment de régres­sion du côté du bundle et ce senti­ment est d’au­tant plus fort lorsqu’on consi­dère l’offre de la concur­rence en la matière. Cet aspect ne touchera guère ceux qui sont déjà pour­vus en termes de plug-ins, mais pour­rait détour­ner ceux qui sont à la recherche de leur premier séquen­ceur et qui n’en­vi­sagent pas de se payer une Komplete dans l’im­mé­diat : contrai­re­ment à Sonar, Logic, FL Studio ou Reason, Studio One 3 n’a clai­re­ment pas fait de son bundle un argu­ment de vente et ça lui portera forcé­ment un peu préju­dice. C’est un peu rageant dans la mesure où nous poin­tions déjà ce point néga­tif dans le test de la première version de Studio One, le souli­gnions encore dans sa version 2 et qu’il demeure toujours la grande faiblesse du logi­ciel plus de cinq ans après.

Et ce n’est pas le seul motif que nous ayons pour râler.

 

Les rendez-vous manqués

Depuis sa sortie en 2009, on n’avait jamais attendu aussi long­temps une mise à jour de Studio One et forcé­ment, pendant ce temps-là, la concur­rence ne s’est pas tourné les pouces, rendant les utili­sa­teurs plus exigeants. C’est vrai pour les bundles d’ef­fets et d’ins­tru­ments virtuels, mais ça l’est aussi pour d’autres fonc­tions plus ou moins impor­tantes.

 

Si l’on regret­tera qu’il soit toujours impos­sible de tracer des courbes sur la piste tempo, on regret­tera plus encore que Studio One n’in­tègre toujours aucun éditeur de parti­tions. On croyait la chose en bonne marche lorsqu’en 2013, PreSo­nus a racheté l’ex­cellent Notion, et on s’ima­gi­nait qu’il serait inté­gré de la même manière que Melo­dyne l’avait été. Mais il semble que l’édi­teur n’ait pas jugé inté­res­sant de propo­ser cette fonc­tion qu’on retrouve chez ses plus agres­sifs concur­rents en haut de gamme.

Puisqu’on en parle, l’ex­cel­lente inté­gra­tion de Melo­dyne au sein du logi­ciel lais­sait espé­rer des fonc­tions élabo­rées (un Voice Sync comme dans Sonar, par exemple, ou un système d’har­mo­ni­sa­tion comme dans Cubase), mais là encore, PreSo­nus semble avoir d’autres prio­ri­tés.

Et c’est sans parler de l’OMF, toujours aux abon­nés absents, ou du statu quo des fonc­tions colla­bo­ra­tives. Sur ce plan, Studio One faisait figure de pion­nier avec l’in­té­gra­tion de Sound­Cloud, ou du PreSo­nus Exchange qui permet aux utili­sa­teurs d’échan­ger diverses ressources simple­ment. Et encore une fois, c’est Stein­berg qui a refait son retard pour reprendre la tête sur ce point, même en étant bien loin, tech­no­lo­gique­ment parlant, des prouesses d’un Ohm Studio.

Bref, ce Studio One 3 a beau être un séquen­ceur incroya­ble­ment souple, puis­sant et simple à utili­ser, peut-être le meilleur qui soit sur le marché en termes d’er­go­no­mie (appré­cia­tion bien subjec­tive, j’en conviens), il n’en reste pas moins à la bourre sur certains points malgré son arri­vée récente.

Passage à la caisse

Reste à parler argent et de la perti­nence ou non, en regard des tarifs, d’ache­ter ou de mettre à jour une précé­dente version.

 

Comme expliqué plus haut, PreSo­nus profite de cette troi­sième mouture pour réor­ga­ni­ser son offre. Si autre­fois, Studio One se décli­nait en quatre versions (Free, Artist à 100 €, Produ­cer à 200 € et Pro à 400 €), l’heure est à la simpli­fi­ca­tion avec la dispa­ri­tion de la version Produ­cer. Globa­le­ment, c’est plutôt une bonne idée, car les diffé­rences entre les versions Produ­cer et Pro n’étaient pas assez marquées et cela rendait l’offre un peu confuse. Désor­mais, on a donc Studio One Prime, la version free­ware du logi­ciel, Studio One Artist à 100 € et Studio One Pro à 400 €. Cette simpli­fi­ca­tion n’est toute­fois qu’ap­pa­rente, car l’édi­teur propose désor­mais des options payantes pour débloquer certaines fonc­tion­na­li­tés d’une version Artist… toujours aussi frus­trante.

Si l’on applau­dit toujours à l’idée que PreSo­nus four­nisse une version gratuite de son logi­ciel dont on comprend aisé­ment qu’elle soit bridée, on sera en effet plus réservé sur la version Artist qui ne propose que peu de nouveau­tés dans cette version 3 (on peut désor­mais expor­ter vers Sound­Cloud : Youpi.) et qui se voit toujours frap­pée des mêmes limi­ta­tions stériles : un moteur interne en 32 bits au lieu de 64 (pour que ça sonne moins bien que la version Pro, donc) et l’im­pos­si­bi­lité d’ac­cueillir des plug-ins de tierce partie aux formats VST, AU ou ReWire, à moins d’ac­qué­rir une option payante vendue… 79$ ! Vrai­ment ? Vous êtes sûrs ? En 2015 ?

Que Studio One Artist ne comprenne pas des fonc­tions évoluées comme le Scratch Pad ou les Multis me semble tout à fait normal pour un posi­tion­ne­ment d’en­trée de gamme, mais sincè­re­ment, de nos jours, vendre 100 euros un logi­ciel qui n’est pas compa­tible avec les plug-ins VST/AU, c’est être un peu décon­necté du marché. Le seul autre qui ose faire ça, c’est Able­ton avec son Live Intro dont le rapport qualité/prix est égale­ment rela­ti­ve­ment mauvais à 75 €. Mais chez Apple comme chez Cockos, chez Stein­berg comme chez Trac­tion, chez Image Line comme chez Magix ou encore Cake­walk, personne ne four­nit un soft d’en­trée de gamme sans cette possi­bi­lité d’ac­cueillir des plug-ins tiers.

Du coup, malgré toute l’ad­mi­ra­tion que j’ai pour le travail de Matthias Juwan et bien que sur le plan ergo­no­mique, Studio One Artist en remontre à tous ses concur­rents, il n’en demeure pas moins diffi­ci­le­ment recom­man­dable à l’heure où Track­tion 4, compa­tible VST/AU est free­ware et qu’en version 6, il intègre même une version complète de Melo­dyne Essen­tials pour la somme de 60$… On pour­rait aussi parler du phéno­mé­nal Reaper, vendu sans aucune limi­ta­tion pour le même prix, ou de Gara­ge­Band, gratuit pour les posses­seurs de Mac et accueille sans problème les plug-ins Audio Unit.

Bref, d’un point de vue marke­ting, PreSo­nus nous avait habi­tués à mieux et s’ils veulent atti­rer les nouveaux venus, il leur faudra proba­ble­ment revoir cette poli­tique de prix. On peine d’ailleurs à comprendre pourquoi les options payantes ne sont pas acces­sibles dès la version Prime, alors que le Free­mium s’est révélé être un modèle effi­cace pour quan­tité d’édi­teurs, que ce soit dans l’au­dio (IK Multi­me­dia, Line 6), ou ailleurs (AppS­tore, Android Store, jeux vidéo, etc.).

Vous l’au­rez compris donc, si Studio One Pro demeure attrac­tif à 400 euros en dépit de certaines lacunes et si tous les utili­sa­teurs des Studio One précé­dents ont inté­rêt à mettre à jour vers la version Pro (il vous en coûtera 349 euros depuis une version Artist 1 ou 2, 199 euros depuis une version Produ­cer 1 ou 2, et 149 euros depuis une version Pro 1 ou 2), la mise à jour vers la version Artist 3 (49 euros tout de même), tout comme l’achat de cette dernière, ne nous semble pas des plus perti­nentes.

Préci­sons, pour finir sur une note plus posi­tive, que des offres de Cross­grade sont propo­sées pour les posses­seurs de Notion (249 €) ou les utili­sa­teurs d’une autre STAN, quelle qu’elle soit (299 €). Un beau geste qui n’est hélas pas systé­ma­tique chez tous les éditeurs.

Conclu­sion

Il y a indu­bi­ta­ble­ment quan­tité de choses enthou­sias­mantes dans ce Studio One Pro 3 qui garde sur nombre de concur­rent une belle avance sur le terrain de l’er­go­no­mie… mais aussi quelques décep­tions, exacer­bées par le fait que cette mise à jour s’est fait un peu trop attendre. Studio One 2 avait certes surpris tout le monde avec son ergo­no­mie aux petits oignons, son Melo­dyne inté­gré et sa Komplete Elements, mais la concur­rence a depuis lors eu le temps d’or­ga­ni­ser sa riposte, et de propo­ser à son tour bien des choses qu’on aurait aimé trou­ver dans cette nouvelle mouture (les fonc­tions d’ha­mo­ni­sa­tion ou de colla­bo­ra­tion de Cubase, le Voice­Sync de Sonar, etc.).

Tout en applau­dis­sant l’ar­ri­vée des multis, des NoteFX, du Scratch Pad et du tactile, tout en se réjouis­sant de quan­tité de petites évolu­tions qui rendent le logi­ciel encore plus produc­tif et ergo­no­mique, on regret­tera le fait que le bundle d’ins­tru­ments virtuels ne soit toujours pas à la hauteur du reste (un défaut déjà souli­gné dans les versions 1 et 2) ni de la plupart des concur­rents. Et l’on regret­tera aussi l’ab­sence de fonc­tions depuis long­temps récla­mées (éditeur de parti­tions, support de l’OMF, etc.) ou le fait que Studio One n’ex­ploite pas à fond tout ce que le prodi­gieux Melo­dyne pour­rait lui appor­ter sur le plan fonc­tion­nel (des fonc­tions d’har­mo­ni­sa­tion comme dans Cubase, un Voice­Sync comme dans Sonar, etc.).

Par ailleurs, si la réor­ga­ni­sa­tion de la gamme est une bonne chose sur le papier, elle dissi­mule bien mal dans les faits le mauvais rapport qualité/prix de la version Artist. Toujours frap­pée d’ab­surdes limi­ta­tions déblo­cables, pour certaines seule­ment, à un prix bien trop élevé, cette dernière n’est clai­re­ment pas très attrac­tive en regard de ce que propose la concur­rence en 2015.

Si l’on recom­man­dera chau­de­ment aux utili­sa­teurs des versions Produ­cer et Pro 2 de se payer la mise à jour vers la version Pro 3, on sera donc plus mitigé concer­nant un upgrade de la version Artist qui conserve les plus gros défauts de la v2.

Quant à ceux qui dési­rent inves­tir dans leur premier séquen­ceur, tout dépend de ce qui compte le plus à leurs yeux. Si c’est la simpli­cité d’em­ploi, l’er­go­no­mie et l’op­ti­mi­sa­tion du flux de travail (work­flow), alors ce Studio One Pro 3 est assu­ré­ment un soft qui les ravira au quoti­dien : on y bosse vite et bien, au sein d’un envi­ron­ne­ment qui dimi­nue au maxi­mum les fric­tions et lour­deurs infor­ma­tiques au profit de la créa­ti­vité.

Mais si le bundle doit peser dans la balance ou encore le rapport fonc­tion­na­li­tés/prix, la réponse sera clai­re­ment moins évidente sur un marché dyna­mité par des bombes logi­cielles à 60 $ (Reaper et Track­tion qui, en dépit de leurs prix, ne sont clai­re­ment pas des logi­ciels bridés d’en­trée de gamme) et où les concur­rents ont gran­de­ment évolué au cours des trois dernières années, tant sur les plans fonc­tion­nels et ergo­no­miques qu’au niveau des offres marke­ting et des à-côtés du logi­ciel (services, bundles, etc.).

Du coup, tout en faisant un chaleu­reux accueil à ce Studio One troi­sième du nom, on attend déjà son succes­seur qui, souhai­tons-le, ne nous lais­sera pas trépi­gner pendant trois ans.

 

  • PreSonus Studio One 3
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Notre avis : 8/10

  • Piste arrangement
  • Idée lumineuse du Scratch Pad
  • Extended FX Channel et Multis très bien conçus et démultipliant les possibilités
  • L'arrivée des plug-ins MIDI
  • Macros Controls très pratiques
  • L'ordre des tranches enfin cohérent avec celui des pistes.
  • Gestion de la couleur
  • Interface nettement plus lisible
  • Le tactile (non testé)
  • L'appli iPad (non testée)
  • Mai Tai : un synthé soustractif qui tient la route
  • Presence XT, nettement plus évolué que son ancêtre et proposant des sons tout à fait corrects
  • Rotor et Bitcrusher
  • Studio One Prime : un freeware qui fait plaisir
  • Et toutes les qualités héritées de Studio One 2 (ergonomie d'enfer, Melodyne intégré, etc.)
  • 3 ans d'attente depuis la v2, 2 ans depuis la v2.5
  • Faiblesse de l'offre en matière d'instruments virtuels (pas de batterie, deux synthés redondants seulement)
  • Manque de détail (niveau de vélocité, articulations, etc.) et de scripting pour quantité d'instruments proposés par Presence XT
  • Lacunes du bundle d'effets (pas de Transient Designer, de de-esser, de reverb True Stereo, etc.)
  • Des fonctions attendues toujours aux abonnés absents : gestion de l’OMF, courbes sur la piste tempo, éditeur de partition, plus de possibilité dans le collaboratif, etc.
  • Version Artist peu attractive à 99 euros car non compatible VST/AU/ReWire à moins d'un surcoût de 79 euros

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