Trois ans après ses débuts, le Minilogue revient en version XD survitaminée, tirant parti des développements effectués sur le Monologue et le Prologue. Hybridation ultime ?
Présenté en 2016, le Minilogue lançait un pavé dans la mare aux synthés analogiques polyphoniques. Pour un prix très agressif, il proposait des mémoires, deux VCO, un VCF, un VCA, deux enveloppes, des commandes directes et un séquenceur à pas, le tout embarqué dans un synthé à mini-clavier compact facile à prendre en main. Ce retour de Korg à l’analogique programmable n’était que le commencement, puisque la série allait rapidement s’enrichir côté entrée de gamme avec le Monologue, puis côté haut de gamme avec les Prologue. Face aux réactions de la concurrence, il paraissait normal que le plus ancien modèle de la série évolue. C’est désormais chose faite avec le Minilogue XD, présenté il y a quelques jours à peine au NAMM, héritant des développements faits sur le Prologue. Alors, simple modèle réduit du fleuron de la gamme ? Peut-être mieux que cela en fait…
Air de famille
Le Minilogue XD reprend in extenso le look et les matériaux de son prédécesseur. Seul le noir a succédé au gris en façade et on devine rapidement un certain nombre de commandes additionnelles. Nous avions parlé rapidement du tarif serré du Minilogue à sa sortie, nous sommes dans le même ordre de grandeur avec le XD, ce qui est très bien pour un synthé analogique polyphonique complet avec clavier, de nombreuses commandes, deux écrans, des séquences et des mémoires.
Côté qualité de construction, nous sommes sur les mêmes standards : façade alu peinte au profil légèrement galbé, panneau arrière en bois vernis découpé et sous-face en plastique moulé. La taille et le poids sont toujours aussi minimalistes : 500 × 300 × 85 mm pour 2,8 kg. Les commandes sont encore plus généreuses : 26 potentiomètres, 2 encodeurs crantés, 17 inverseurs (cran ou ressort), 24 boutons poussoirs à LED blanches et 2 écrans (le tout petit de type LED bleuté, le moins petit de type OLED blanc). Les potentiomètres possèdent des axes métalliques fermes, les interrupteurs et les poussoirs ont une réponse bien franche.
Un petit joystick deux axes pitchbend / modulation a pris la place du petit bâton de pitchbend simple. En plus du pitch sur l’axe horizontal, il peut piloter deux paramètres de synthèse et d’effet parmi une trentaine sur l’axe vertical (l’un vers le haut, l’autre vers le bas), merci ! Le clavier Slim est identique à celui du premier Minilogue, à savoir 37 touches réduites à 86% de la taille standard, tout à fait jouables (fines mais longues) ; elles sont sensibles à la vélocité pour moduler l’enveloppe assignable et le volume. La limitation à trois octaves est une contrainte au regard de la polyphonie, il faut donc jouer du sélecteur de transposition (sur plus ou moins deux octaves). On pensait que le Minilogue serait peut-être un jour proposé en module rackable, que nenni ! Nous ne ferons donc pas de pronostic pour le XD…
Le panneau arrière regroupe l’ensemble de la connectique : prise casque (jack 6,35 stéréo), sortie gauche / droite (jack 6,35), entrée pédale de tenue (jack 6,35), 2 entrées CV (jack 3,5), entrée / sortie synchro (jack 3,5), entrée / sortie MIDI DIN, prise USB type B (MIDI), borne pour alimentation externe 9 V (fournie) et interrupteur marche/arrêt. Par rapport au premier Minilogue, nous saluons la véritable sortie stéréo, l’entrée pour pédale de tenue (enfin !) et les entrées CV (qui peuvent fonctionner en CV/Gate ou piloter deux paramètres de synthèse et d’effet parmi la trentaine évoquée avec le joystick) ; en revanche, l’entrée audio pour injecter des sources externes dans le filtre est passée à la trappe.
Un mot sur l’ergonomie, là encore très réussie, grâce au grand nombre de commandes directes, aux modes de réponse des potentiomètres (saut/seuil/relatif), aux fonctions Load Panel et Initialize (mais toujours pas de fonction Compare !), aux 500 mémoires internes, aux dumps MIDI, aux écrans très lisibles (nom et numéro des programmes, valeur du paramètre en cours d’édition – mais pas la valeur stockée, fonction oscilloscope ; nom du Multi Engine), à la rangée de 16 touches pour programmer le séquenceur… Certains paramètres Programme, Séquence et Système sont accessibles via les menus, en appuyant sur la touche Edit, puis l’une des 16 touches en ligne (au pif, car rien n’indique au préalable quelle page de menu elle appelle). Les réglages globaux concernent l’accordage, la transposition, la réponse en vélocité, la synchro, le MIDI (canal / filtres), le tempérament et les dumps des mémoires. Pour les programmes et les séquences, nous donnerons des détails dans les chapitres respectifs.
Évolutions sonores
Faisons maintenant un petit tour des capacités sonores de la machine. On peut déjà avoir une bonne base en partant des 200 présélections réinscriptibles livrées parmi les 500 mémoires. La sélection se fait soit à l’unité (avec l’encodeur), soit à la dizaine (en maintenant la touche Shift). On n’a pas ici les modes de sélection par catégorie ou par ordre alphabétique du Prologue, dommage… Petite consolation, la rangée de 16 touches permet d’appeler 16 favoris en maintenant au préalable la touche Shift, bien utile pour les concerts. On apprécie la diversité sonore de la machine : cuivres épais, basses résonantes, strings PWMisés, balayages de tables d’ondes, percussions analogiques, cloches scintillantes, pianos FM, drones inquiétants. En une phrase, un subtil mélange de textures analogiques et numériques rappelant la série Prologue. Le séquenceur à mouvements ajoute du piquant à cet ensemble très engageant. On apprécie le nouveau filtre 2 pôles et son Drive qui épaissit le son sans déchirer nos oreilles, du bon boulot. Cela rappellerait presque parfois les tout premiers poly Oberheim ! Autre point de satisfaction auditive, la sortie stéréo qui tire parti de la nouvelle section effets, qui apporte une belle largeur au son. De ce point de vue, le Minilogue XD marque beaucoup de points par rapport à son prédécesseur.
D’ailleurs, la signature sonore est bien plus proche de celle du Prologue que de celle du premier Minilogue. On trouve également que la machine a beaucoup plus de graves que ce dernier. Le niveau de sortie est plus faible que sur le Prologue, mais on ne remarque pas de bruit de fond en poussant les faders sur la table. Les enveloppes sont quant à elles suffisamment rapides pour bien claquer ; on constate l’absence de clics intempestifs de VCA présents sur certains modèles de Minilogue et on vérifie le déclenchement cyclique des voix en polyphonie. Rien à dire, ceux qui aiment les ondes triangles filtrées à attaque lente apprécieront. Le Minilogue XD hérite d’une qualité essentielle des autres synthés de la série Logue : la résolution sur 1024 valeurs de la plupart des commandes continues, ce qui permet une réponse parfaitement lisse. Certains modes de voix permettent d’épaissir le son (duo ou unisson désaccordés), au prix d’une réduction de polyphonie, bien normal. Dernier point, on n’a pas la possibilité de répartir les voix dans le champ stéréo, contrairement au Prologue. En fait, les VCA du Minilogue XD sont mono, ce sont les effets qui apportent la stéréo.
- Minilogue XD_1audio 01 Deep Poly00:35
- Minilogue XD_1audio 02 Giorgio Bass00:59
- Minilogue XD_1audio 03 Acid Bass00:37
- Minilogue XD_1audio 04 Atk Bass00:47
- Minilogue XD_1audio 05 FM Bass00:20
- Minilogue XD_1audio 06 PWM Strings00:32
- Minilogue XD_1audio 07 Atk Strings00:32
- Minilogue XD_1audio 08 Slow Strings00:32
- Minilogue XD_1audio 09 Med Strings00:23
- Minilogue XD_1audio 10 Stabs00:17
- Minilogue XD_1audio 11 Soft Brass00:34
- Minilogue XD_1audio 12 Rainchild00:19
- Minilogue XD_1audio 13 Spacy00:46
- Minilogue XD_1audio 14 Korgan00:33
- Minilogue XD_1audio 15 Sin EP00:40
- Minilogue XD_1audio 16 Soft Pad00:44
- Minilogue XD_1audio 17 Hybrid Pad00:57
- Minilogue XD_1audio 18 Arp Seq00:42
- Minilogue XD_1audio 19 Rythmic 100:56
- Minilogue XD_1audio 20 Rythmic 200:50
Oscillateurs façon Prologue
À l’allumage, il faut une dizaine de secondes pour que le Minilogue XD soit accordé, en bon synthé analogique à VCO. Un Autotune manuel est également disponible au cas où, comme au bon vieux temps… La machine offre 4 voix de polyphonie directement héritées du Prologue, ce qui représente une nette avancée par rapport au premier Minilogue. Chacune est constituée de deux VCO, un oscillateur numérique multi-synthèse, un mélangeur, un VCF, un VCA, deux enveloppes et un LFO.
Identiques, les deux VCO sont accordables sur 2–4–8–16 pieds et sur plus ou moins une octave supplémentaire, en continu ou par demi-ton (avec la touche Shift). Ils sont capables de produire trois types d’ondes (dent de scie, triangle et impulsion) continuellement variables grâce au paramètre Shape. Ils peuvent interagir par synchronisation, modulation en anneau et cross modulation (dosable par un potentiomètre dédié). Il n’y a pas d’exclusion Sync / Ring Mod comme sur le Prologue, ici c’est les trois possibles en même temps !
Le pitch des 2 VCO ou du VCO2 est modulable par une enveloppe AD bipolaire partagée avec le VCF, nous y reviendrons (il y en a qui râlent au fond, on les comprend !). Très complémentaire aux VCO, le troisième oscillateur, numérique, est capable de générer différentes synthèses spectrales. La machine est livrée avec un générateur de bruits (4 couleurs) et 16 algorithmes de distorsion de phase (VPM type Casio CZ avec ondes sinus, dent de scie, carré et différents contenus harmoniques). Mais on peut aussi charger 16 types d’oscillateurs utilisateur via un bibliothécaire à télécharger (voir encadré). Lorsque l’oscillateur est un bruit, le potentiomètre Shape permet de faire varier son filtrage ; lorsque c’est un oscillateur VPM, il permet de modifier le contenu harmonique ou le ratio des ondes (touche Shift maintenue). Dans ce dernier mode, on dispose d’une enveloppe AD supplémentaire (accessible via le menu) assignée à l’onde modulatrice, ce qui permet de moduler le contenu harmonique. Le troisième oscillateur est aussi capable de contourner le filtre, afin de trancher avec les VCO, parfait !
Nouveau filtre
Les 3 sources (et leur éventuelle modulation en anneau) sont finement dosées via leurs potentiomètres respectifs puis atterrissent dans un VCF passe-bas 2 pôles résonant. Dérivé du Prologue, il laisse passer davantage de basses que celui du premier Minilogue. Ceci confère au XD une couleur sonore très différente, sachant qu’on perd au passage le mode 4 pôles et le HPF. Korg a résolument voulu ici donner un bas registre plus puissant, sans passer par le booster de graves présent sur le Prologue-16. L’interrupteur Drive à trois positions (0–50–100%) apporte une belle saturation, imposante mais non agressive. La fréquence de coupure est parfaitement lisse grâce à la résolution élevée des potentiomètres (1024 valeurs). Pousser la résonance aux trois quarts fait entrer le filtre en auto-oscillation, sans écraser le reste des fréquences. Il se produit alors une onde sinusoïdale, que l’on peut utiliser comme générateur sonore supplémentaire. Si on pousse la résonance à fond et qu’on joue sur le Drive, on peut produire un écrêtage assez violent.
La fréquence de coupure est modulable par la fameuse enveloppe AD bipolaire dont nous avons déjà parlé plus haut, le suivi de clavier (0–50–100%) et la vélocité sur l’enveloppe (0–127). Très mauvaise nouvelle, on doit choisir si l’enveloppe AD module le VCF ou les VCO ; c’est le seul arbitrage crispant sur la machine, mais il est vraiment crispant. Allez hop, tout le monde râle un bon coup ! Le signal passe enfin dans le VCA (mono) et son enveloppe ADSR dédiée modulable par la vélocité (0–127). Le VCA du Minilogue avait tendance à cliquer sur certains modèles, ce n’est pas du tout le cas ici. Un mot sur les tempéraments de clavier : on peut choisir parmi 20 Presets (dont 6 signés Aphex Twin) et 12 réglages utilisateur (6 sur toute l’étendue du clavier, 6 sur une octave).
Modulations trop ciblées
Les modulations du Minilogue XD sont assez basiques et très ciblées. Au programme, un portamento (vitesse accessible en façade, mode lié/libre, synchronisation au tempo), une enveloppe ADSR assignée au VCA dans le dur, une enveloppe AD bipolaire assignable au VCF ou aux VCO (on en a déjà parlé juste avant) et un LFO. On perd donc la possibilité de moduler la fréquence ou l’intensité du LFO comme c’était le cas sur le premier Minilogue, dommage !
Si les enveloppes sont pêchues, les durées maximales d’attaque sont un peu courtes, puisqu’on a chronométré 2,5 secondes sur l’ADSR et 3,5 secondes sur l’AD. Les Decay peuvent en revanche aller plus loin (ou plutôt plus longtemps), autour des 20 secondes. L’enveloppe ADSR retourne systématiquement à zéro quand on redéclenche les notes. L’enveloppe AD dispose d’un paramètre legato définissant si elle doit être ou non redéclenchée dans les modes de voix unisson et accord.
Le LFO offre trois formes d’onde basiques : dent de scie, triangle et carré. Mais où est le S&H ? Toujours pas au programme ! Un interrupteur permet de choisir son mode d’action : coup unique (enveloppe simplifiée en fonction de la forme d’onde), normal ou BPM (= synchronisé au tempo défini dans chaque programme). La fréquence va de 0,05 Hz à 28 Hz, on perd au passage le mode rapide (x10) des Monologue et Prologue. Le LFO peut être assigné à différentes destinations, hélas par exclusion, comme l’enveloppe AD : Pitch, Shape ou VCF. La touche Shift permet d’inverser le signe de la modulation. Via le menu, on peut décider si le cycle du LFO est libre ou redéclenché à chaque note (indépendant pour chaque voix ou unique pour toutes les voix). Si la cible est le pitch, on peut sélectionner quels oscillateurs doivent être impactés, via le menu : les 3, les 2 VCO, le VCO2 ou le Multi Engine. Encore une fois, Korg a choisi simplifier les modulations…
Modes de voix réduits
Tout comme le Prologue, le Minilogue XD dispose de quatre modes de voix : poly, unisson, accord et arpège. Dans chaque mode, un potentiomètre permet de faire varier plus ou moins progressivement l’arrangement des voix. En Poly, les quatre voix sont assignées de manière classique, puis on passe au Duo où deux voix sont empilées et progressivement désaccordées au fur et à mesure que l’on tourne le potentiomètre. En mode unisson, les quatre voix sont empilées et progressivement désaccordées pour épaissir le son. En mode accord, on passe de mono à l’un des 14 accords prédéterminés : 5th, sus2, m, Maj, sus4, m7, 7, 7sus4, Maj7, Aug, Dim, m7♭5, mMaj7, Maj7♭5.
Enfin, le mode Arp joue un arpège de 1 à 4 notes suivant l’un des 13 motifs proposés : Manual 1, Manual 2, Rise 1, Rise 2, Fall 1, Fall 2, Rise Fall 1, Rise Fall 2, Poly 1, Poly 2, Random 1, Random 2, Random 3. Certains de ces motifs sont mono, polyphoniques ou aléatoires, on l’aura deviné. En tirant le sélecteur de mode vers le bas, on active le mode Latch (tenue) de l’arpégiateur. Les notes arpégées ne sont toujours pas transmises en MIDI, seules les notes jouées pour former l’arpège le sont. Par rapport au premier Minilogue, il manque les renversements d’accords (anecdotique), le mode Mono avec Sub (vraiment dommage pour le coup, car ce n’est qu’en partie contournable avec le troisième oscillateur), le mode Delay (contournable avec la section effets) et le mode Sidechain (dommage, ce mode était vraiment original avec ses effets Ducking). On l’aura compris, la fonction mode de voix a perdu en fonctionnalités…
Trio d’effets
Le Minilogue XD est doté de trois effets numériques simultanés placés en sortie : modulation, réverbe et délai (donc mieux que le Prologue qui nécessite d’arbitrer entre délai et réverbe).
Un premier sélecteur en façade permet de choisir l’effet à éditer, un second permet de l’activer, le couper (préservant ainsi un signal analogique) ou sélectionner l’algorithme (en le poussant vers le haut). Deux potentiomètres permettent ensuite de modifier les deux paramètres disponibles par effet : temps et profondeur. La réverbe ajoute un troisième réglage de balance sec / mouillé (accessible avec Shift + Depth). C’est basique, mais c’est cohérent avec la logique de simplicité de la machine, puisque tout tombe sous la main.
L’effet de modulation comprend 8 Chorus, 3 Ensemble, 8 Flanger et 8 Phaser. Les Chorus et Ensemble apportent une belle largeur au son, avec coloration et subtilité selon la déclinaison. Les Flanger nous ont tous bien plu par leur présence et leur résonance. En revanche, les différents Phaser nous ont semblés bien pâlichons et sans relief. La réverbe peut simuler différentes ambiances : Hall, Clear, Arena, Plate, Room, Early Reflection, Space, Riser, Submarine, Horror. De quoi couvrir les principaux besoins sans se prendre la tête, avec un bon niveau de qualité. Enfin, le délai peut fonctionner en modes stéréo, mono, pingpong, passe-haut, écho à bande, coup unique et doublage ; les cinq premiers modes sont également disponibles avec synchronisation au tempo ; bien mieux que le délai du premier Minilogue ! Comme sur le Prologue, il est possible de télécharger des effets utilisateur (16 modulations, 8 réverbes, 8 délais) via le bibliothécaire dédié. Super !
Séquences en mouvement
Le Minilogue XD émet et reçoit des CC pour tous ses paramètres via MIDI / USB (sauf les deux valeurs de l’axe Y du joystick dans l’OS testé, un oubli ?), ce qui le prédispose à l’automation via une STAN. Il est aussi doté d’un séquenceur 16 pas entièrement programmable, proche de celui du Monologue. Pour chaque séquence, on définit le tempo, la longueur, la résolution, le Swing et le Gate. L’enregistrement se fait indifféremment en temps réel ou en pas à pas. En temps réel, le séquenceur fonctionne en auto-quantification à l’entrée et Overdub (la séquence tourne en boucle et on ajoute des notes à chaque passe) ; la touche Rest permet d’effacer des notes à la volée. En pas à pas, on choisit le pas à enregistrer avec la rangée de 16 touches, puis on entre la note au clavier ; on peut aussi entrer des silences ou des liaisons, voire changer le temps de Gate de la note en cours avec l’encodeur.
Comme sur les autres Logue, il est possible d’enregistrer le mouvement de quatre commandes en temps réel, en bougeant les potentiomètres et les sélecteurs ; l’enregistrement démarre au premier mouvement et s’arrête à la fin de la première boucle (la lecture se poursuit toutefois). On peut réenregistrer des mouvements par-dessus une piste, les effacer (globalement ou piste par piste) ou les neutraliser sans les effacer (piste par piste également). Chaque piste de mouvement bénéficie d’une fonction de lissage, pour des transitions tout en douceur entre les pas. Après coup, on peut éditer les séquences en pas à pas (changer de note, de Gate, désactiver un pas…). Nouveauté, on peut aussi éditer/entrer les pistes de mouvements (mais uniquement en valeurs discrètes, le continu étant réservé à l’enregistrement temps réel). Par contre, on ne retrouve pas la faculté du Monologue de transposer la séquence en temps réel. Les notes séquencées sont transmises en MIDI/USB. En revanche, les CC des commandes en mouvement ne le sont pas. Chaque séquence est sauvegardée dans son programme. Avec sa rangée de 16 touches et de petites améliorations, ce séquenceur est bien plus intuitif que celui du premier Minilogue.
XD gagnant !
Le Minilogue XD a fait un trop bref séjour dans le studio et nous a beaucoup plu. Il tire davantage sa filiation du Prologue que du premier Minilogue, avec son oscillateur numérique Multi Engine et sa section à trois effets ouverts à l’utilisateur, sans oublier le nouveau filtre deux pôles très musical, conservant des basses bien pesantes. Il reprend le séquenceur du Monologue, avec ses accès directs, mais sans la transposition en temps réel. Nous apprécions sa construction soignée malgré un prix serré, son encombrement réduit, sa prise en main immédiate grâce à un maximum de commandes directes (au détriment des possibilités de modulation) et la fluidité des potentiomètres grâce à la résolution élevée. Mais le plus important, c’est la qualité sonore, et sur ce point, le Minilogue XD donne toute satisfaction ; à cette qualité s’ajoute la variété, grâce au moteur sonore hybride. Nous lui décernons sans hésitation l’Award Qualité / Prix Audiofanzine 2019 !