Six ans après le Pro 2, Sequential renoue avec les synthés monodiques et nous présente le Pro 3, basé sur une architecture hybride associant VCO et tables d’ondes.
Dave Smith vient de fêter ses 70 ans, bouclant au passage 40 ans d’une carrière exceptionnelle comme facteur d’instruments électroniques, que ce soit aux commandes de ses propres compagnies ou pour compte de tiers. Parmi ses faits d’armes, des synthés analogiques, hybrides et numériques, ainsi que des séquenceurs, échantillonneurs et BAR… la liste est longue ! L’innovation a toujours été une obsession chez Dave : premier synthé polyphonique à mémoires intégrales, norme Midi, synthèse vectorielle, séquences d’ondes… Sans oublier les différentes collaborations avec Roger Linn ou Tom Oberheim. Alors que le marché du synthé analogique est de plus en plus convoité au point de risquer la saturation, il apparait difficile aux constructeurs de sortir du lot pour se démarquer de la concurrence. Il fallait un successeur au Pro 2, c’est chose faite avec le Pro 3. Voyons ce qui peut rendre un synthé mono encore attrayant…
Bois ou ordinaire ?
Le Pro 3 est décliné en deux versions : l’une classique avec des flancs en plastique et un panneau fixe, l’autre premium (SE) avec des flancs en bois et une façade pivotante, pour un substantiel écart de prix. Les commandes et la connectique sont identiques sur les deux modèles, c’est donc une affaire de goût et de budget. La construction est très sérieuse, avec une coque tout en métal et des potentiomètres bien ancrés. Le design est toutefois moins classieux que celui du Pro 2, les capuchons en plastique gris y étant pour beaucoup. Fichtre, que ces potentiomètres sont durs, souhaitons qu’ils s’assouplissent à l’usage, c’est un synthé, pas un banc de musculation ! La face avant impressionne et déroute, avec de très nombreuses commandes directes et un écran OLED graphique pour l’édition, doté de 4 encodeurs et 4 interrupteurs contextuels.
Au total, on dénombre 34 potentiomètres, 22 encodeurs, 3 sélecteurs rotatifs et 74 poussoirs, organisés par module : en partie supérieure, le volume, la distorsion finale (analogique), la matrice de modulation, les effets, l’éditeur central et le séquenceur (avec accès direct à 16 pas par touches lumineuses dont la couleur varie suivant le contexte). En partie inférieure, le glide, les LFO (commandes partagées), les oscillateurs, le mixeur, les filtres, les enveloppes et le feedback. A gauche du clavier, on trouve deux touches de transposition (+/-2 octaves), deux molettes de modulation et un ruban à LED assignable. Ce dernier dispose d’une touche de maintien de position mais ne répond pas à la pression, contrairement à ceux du Pro 2. Dès qu’on bouge une commande, la valeur est reflétée à l’écran, donnant immédiatement accès aux paramètres connexes du module en cours, c’est vraiment bien pensé, comme toujours. Des fonctions bien pratiques telles que Revert / Write / Compare / Show / Basic sont présentes. De même, on peut créer 10 listes de 16 programmes favoris pour rappel rapide, idéal pour la scène.
Le clavier est un TP/9 Fatar semi-lesté est sensible à la vélocité et à la pression ; sa qualité est très bonne. On doit cette fois se contenter de 37 touches, soit 7 de moins que le Pro 2.
A part la prise casque judicieusement placée à l’avant sous le panneau latéral (merci !), toute la connectique est située à l’arrière. Elle est très généreuse : deux sorties audio gauche/droite, une entrée audio mono, une sortie Gate, quatre sorties CV, quatre entrées CV et deux prises pour pédales (interrupteur / modulation continue). Cette connectique est au format jack, en 6,35 mm pour l’audio / les pédales et en 3,5 mm pour les CV/Gate. Ces dernières sont entièrement paramétrables (plage de tension et pente fine, mais uniquement en V/Octave pour les CV, pas en Hz/V). On poursuit avec les prises Midi (In/Thru/Out1/Out2), l’USB (Midi), la borne pour cordon secteur (alimentation interne, chouette !) et l’interrupteur général. Du très beau monde, donc, on va pouvoir connecter le Pro 3 à de nombreux appareils, modules analogiques, synthés Midi, BAR, STAN… sans risquer de casser des prises, car tout est parfaitement vissé au panneau. Impeccable !
Couleurs hybrides
Le Pro 3 comprend 1024 programmes organisés en 4 banques utilisateur et 4 banques d’usine. Premier constat, les niveaux de sortie sont extrêmement élevés, le Pro 3 fait partie des synthés les plus forts que nous ayons essayés. Il est capable de produire les sons analogiques classiques : lead coupants, synchro subtiles ou monstrueuses, nappes paraphoniques sympathiques. Quant aux basses, elles sont franchement énormes, avec du lourd en désaccordant les VCO et du gras en les passant dans les différents filtres. La résonance du filtre en échelle conserve les infrabasses, ça change tout ! Beaucoup de programmes d’usine étalent des sons démonstratifs peu utilisables, bon. Les effets, plus variés que sur le Pro 2, apportent un véritable plus.
Au-delà des sons analogiques classiques, le Pro 3 brille par le mélange de sources de natures différentes, en particulier des tables d’ondes. Cela élargit les territoires sonores couverts, prenant tantôt une coloration PPG ou Prophet-VS (avec de l’aliasing dans les extrêmes), tantôt des allures de modélisation physique (grâce au Tuned Feedback). En poussant certains réglages (drive, grunge, distorsion), on peut assez rapidement rendre le son très agressif, voire insupportable. Ce n’est pas le meilleur aspect du Pro 3, du moins pour nos vieilles oreilles fatiguées.
Beaucoup de programmes illustrent la puissance du séquenceur à pas, capable de créer des rythmiques complexes, qui font oublier que le synthé est mono. Autre point de satisfaction, les modes paraphoniques, qui permettent de jouer quelques accords, un complément toujours utile : à nous les nappes, cuivres et autres cordes, ou encore les accords tordus en réglant différemment les oscillateurs. Sequential n’a pas oublié la fonction Slop, créant des fluctuations d’oscillateurs plus ou moins marquées simulant les synthés vintage. En résumé, la panoplie sonore est très vaste mais pas toujours très chaleureuse et flatteuse quand on exagère certains réglages.
- Pro3_1audio 01 Rez Bass02:17
- Pro3_1audio 02 Paroxy00:43
- Pro3_1audio 03 Karplus Flute00:19
- Pro3_1audio 04 Paraphonic 101:34
- Pro3_1audio 05 Hardsync00:12
- Pro3_1audio 06 Audiomod01:21
- Pro3_1audio 07 Krafted01:14
- Pro3_1audio 08 Shaped01:14
- Pro3_1audio 09 Tri4Two00:25
- Pro3_1audio 10 P3-Machinery01:31
- Pro3_1audio 11 Space X00:41
- Pro3_1audio 12 Rythm 100:56
- Pro3_1audio 13 Rythm 200:56
- Pro3_1audio 14 Wavetable 100:25
- Pro3_1audio 15 Choiresque00:38
- Pro3_1audio 16 Wavetable 200:36
- Pro3_1audio 17 Paraphonic 200:34
- Pro3_1audio 18 Fretless00:28
- Pro3_1audio 19 Bell Ballad00:47
- Pro3_1audio 20 Good Nite00:40
Oscillateurs mixtes
Le Pro 3 est un synthé monodique paraphonique. Le mode mono peut être joué avec priorité de note basse / haute / dernière et redéclenchement ou non des enveloppes. Il y a deux modes paraphoniques : 3 voix ou 2 voix avec troisième oscillateur transformé en LFO (position basse fréquence) ; dans ces modes, les enveloppes de volume sont indépendantes pour chaque oscillateur, ce qui évite certains écueils de la paraphonie, mais pas tous, puisque le filtre et son enveloppe restent communs. Les oscillateurs sont très différents de ceux du Pro 2 : on a ici deux VCO et un oscillateur numérique. Les VCO produisent des ondes continues allant du triangle à la dent de scie, puis à l’impulsion. Cette « position d’onde » est modulable. On peut aussi moduler la largeur d’impulsion quelle que soit la position d’onde, d’où un panel sonore déjà important à la base. Le VCO1 peut être synchronisé par le VCO2 (Hard Sync) et le VCO2 par l’oscillateur 3. Cette seconde synchro, qui s’apparente plus à de la Soft Sync dans le résultat, est horriblement agressive et génère des décrochages hyper crades.
Le troisième oscillateur, numérique, peut produire les ondes dent de scie, impulsion, triangle, sinus et Supersaw. Le contenu harmonique des quatre premières peut évoluer en continu, tout comme l’épaisseur de la Supersaw. Cet oscillateur est aussi capable de lire des tables de 16 ondes sous forme de séquences progressives (fondues) modulables. Il apporte au Pro 3 un caractère numérique évolutif très complémentaire aux VCO, se mariant parfaitement avec les VCF. En revanche, pas le moindre Sub-oscillateur en vue. Le pitch de chaque oscillateur peut prendre 5 valeurs d’octave et être très finement accordé sur 7 demi-tons. Il est également possible de laisser libre ou forcer le cycle à chaque nouvelle note. Le temps de Glide se règle par oscillateur, tout comme la fluctuation aléatoire de pitch. On peut désactiver le suivi de clavier, très utile pour les intermodulations d’oscillateurs par synchronisation ou via la matrice de modulation. On peut aussi affecter le pitch global à l’un des 64 tempéraments clavier (réinscriptibles par Sysex). La sortie de chaque oscillateur est ensuite mélangée au générateur de bruit blanc et au signal audio externe. Pousser les niveaux à ce stade permet déjà d’ajouter une légère saturation. Concernant l’entrée externe, on peut en régler le gain (donc utiliser tout type de source), le seuil de déclenchement et le suivi d’enveloppe (création d’une modulation à partir du signal audio entrant). Lorsqu’aucune source audio n’est raccordée, le réglage de niveau crée un feedback additionnel au sein du mixeur, qui peut aller jusqu’au larsen si on le pousse à fond.
Filtre au choix
Sur le Pro 3, on trouve trois types de VCF, mais un seul peut être actionné à la fois, ce qui est moins souple que sur le Pro 2 avec ses deux filtres simultanés et routages d’oscillateurs, dommage ! Le premier est un filtre passe-bas 4 pôles issu du Prophet-6, le deuxième un filtre passe-bas 4 pôle en échelle de transistors (type Moog) et le troisième un filtre multimode à état variable 2 pôles tiré de l’ OB-6. Il y en a donc pour tous les goûts. Les deux premiers filtres peuvent entrer en auto-oscillation. Le filtre en échelle peut être compensé, ce qui permet de conserver les basses intactes, bien joué ! Le troisième filtre permet de passer progressivement du mode passe-haut au mode passe-bas, en passant par le mode réjection de bande ou passe-bande (commutation).
Le réglage de la fréquence de coupure se fait sur 1024 valeurs, une première chez Sequential, longtemps cantonné à 164 valeurs (d’ailleurs le manuel 1.1 est victime d’un malencontreux copier-coller). Cela signifie une réponse ultra fluide, parfaite ! La fréquence de coupure peut être directement modulée par une enveloppe dédiée (mais pas exclusive), le suivi de clavier (0 à 100%) et la vélocité (marche/arrêt). Le reste se fait via la matrice de modulation. Un Drive permet d’ajouter une saturation plus ou moins marquée au cœur du filtre. En sortie de filtre, le signal passe par un VCA, avec son volume programmable, son enveloppe dédiée et sa réponse en vélocité. Suivent un Tune Feedback et une distorsion analogique. Le Tune Feedback est un délai accordable réinjecté permettant de créer des résonances métalliques souvent bien barrées. L’une des applications, nécessitant des réglages délicats, est la création de sons de tubulures soufflées de type Karplus-Strong (excitation d’un bruit blanc bouclé). On peut régler la quantité de modulation et l’accordage, puis activer un mode Grunge bien crade. Il est clair qu’avec tous ces étages successifs d’amplification / saturation, le son du Pro 3 peut finir par être très agressif, à la limite désagréable. A consommer avec modération, donc, surtout pour les personnes sensibles.
Modulations matricielles
Les synthés DSI puis Sequential ont toujours été des modèles du genre en matière de modulations. Le Pro 3 n’échappe évidemment pas à la règle, fort de ses 3 LFO, 4 enveloppes et puissante matrice de modulation. Les LFO peuvent produire les classiques ondes triangle, rampe, dent de scie, carrée et S&H. Ils peuvent osciller jusque dans l’audio (500 Hz), se synchroniser à l’horloge, redéclencher leur cycle ou osciller librement. On peut directement régler la quantité de modulation et choisir une destination sans passer par la matrice. On peut aussi lisser les ondes et jouer sur la phase.
Passons aux enveloppes, de type DADSR, librement assignables. Deux sont préassignées au VCF et au VCA, les deux autres sont entièrement libres d’affectation. Toutes ont une fonction bouclage et un réglage de quantité (mono ou bipolaire suivant le cas). Les enveloppes auxiliaires sont directement assignables à une destination, avec action conjuguée de la vélocité, sans passer par la matrice.
Parlons maintenant de cette fameuse matrice, forte de ses 32 cordons, 46 sources et 171 destinations. Avec la façade et l’écran, il est très intuitif d’assigner directement une source à une destination, puis régler la quantité de modulation bipolaire. L’écran permet de faire défiler les cordons et de les trier par numéro, source ou destination. Parmi les sources : oscillateurs, générateur de bruit, entrée audio, sortie audio, LFO, enveloppes, contrôleurs physiques, vélocité, pression, suivi de clavier, pédales, générateur aléatoire, valeur fixe, suiveur d’enveloppe audio, entrées CV et pistes du séquenceur. Parmi les destinations : fréquence / position d’onde / largeur d’impulsion / index de table d’onde / variation aléatoire de pitch / volume de chaque oscillateur ou de tous simultanément, bruit blanc, fréquence / résonance des VCF, position du filtre variable, VCA, panoramique, feedback, distorsion, paramètres d’effets, fréquence / quantité des LFO, quantité / segments des enveloppes, quantité de modulations des 32 cordons (wobulation), 4 sorties CV et 2 sorties Midi (note et CV, canaux 1–6, sorties DIN/USB). Par rapport au Pro 2, on perd la FM et l’AM dans la liste des destinations, dommage.
Effets doubles
Le Pro2 était équipé de lignes à retard en guise d’effets, le Pro 3 va plus loin, la marque ayant tiré parti de l’expérience acquise sur les synthés polyphoniques récemment sortis. On dispose de deux multieffets numériques consécutifs. Au programme, délai numérique stéréo, simulation de BBD, chorus, flanger, phaser, filtre passe-haut, modulation en anneau, haut-parleur tournant et réverbe à plaque (disponible uniquement sur le second effet). Chaque effet dispose d’un réglage de balance sec/mouillé et de trois paramètres contextuels, tous accessibles en façade via des encodeurs.
Les effets basés sur des temps peuvent être synchronisés à l’horloge, avec différentes divisions temporelles, parfait. Les temps de délais ne peuvent toutefois pas excéder une seconde. Comme nous l’avons déjà évoqué, les paramètres d’effets sont des destinations de la matrice de modulation, encore mieux ! Niveau qualitatif, c’est du bon, avec peut-être un bémol pour les flanger et phaser un peu froids et métalliques, n’égalant pas leurs alter egos analogiques. Les délais fonctionnent très bien dans les deux modes, le chorus élargit le son comme on l’attend et la réverbe est agréable tant qu’on reste raisonnable sur le dosage de signal traité et qu’on atténue un peu les hautes fréquences.
Arpèges et séquences
Tout comme le Pro 2, le Pro 3 intègre un arpégiateur et un séquenceur à pas utilisables simultanément. L’arpégiateur n’a pas évolué : réglage de tempo avec potentiomètre ou touche Tap, synchronisation à l’horloge avec différentes divisions temporelles, choix de la direction de jeu (en haut, en bas, alterné, aléatoire, comme joué), tessiture de l’arpège (1–2–3 octaves), répétitions à chaque pas (0–1–2–3 notes) et Latch (maintien des notes jouées avec remplacement ou ajout de notes). Remarque importante, cette fois, les notes arpégées peuvent être transmises en Midi, enfin !
Passons au gros morceau, le séquenceur. Chaque programme peut mémoriser 4 séquences de 16 pas (A-B-C-D) ou une séquence de 33 à 64 pas. La lecture est lancée par la touche Play ou au clavier, avec transposition immédiate. Elle peut se poursuivre en cours de transposition ou redémarrer au début, au choix. On peut aussi égrener les pas un par un avec le clavier, l’arpégiateur, le Midi, l’entrée audio ou les entrées CV. Il existe plusieurs sens de lecture : avant, arrière, alterné, aléatoire. On peut aussi injecter un peu de swing. On peut même changer un programme tout en bloquant la séquence en cours. Chaque séquence comprend 16 pistes. Les pistes 1–2–3 sont réservées aux notes (mode mono ou paraphonique), la piste 4 au Cutoff, les pistes 5–12 à des modulations au choix et les pistes 13–16 aux sorties CV. On peut même créer des séquences ne comprenant que des modulations. Bien évidemment, les notes séquencées peuvent être transmises en Midi et/ou CV.
Pour enregistrer, on doit d’abord décider de la taille maximale de la séquence. Chaque piste peut avoir une longueur différente, ce qui permet des décalages intéressants (on peut forcer toutes les pistes à redémarrer à chaque cycle de la première piste). Une fois l’enregistrement armé, on entre les notes au clavier. La vélocité est prise en compte, on pourra d’ailleurs l’éditer au millimètre plus tard, tout comme la durée, l’activation du pas, la liaison au pas précédent ou les Ratchets (jusqu’à 8 répétitions par pas). Une fois les notes entrées, on peut passer à l’enregistrement des modulations sur les 13 pistes réservées avec les commandes en façade. Les valeurs peuvent ensuite être éditées pour chaque pas et lissées piste par piste. L’écran affiche toutes les données sous forme graphique, c’est très visuel et aisé à modifier. On peut muter une piste, la copier vers une autre, modifier sa destination, copier une séquence complète, modifier sa longueur… bref, tout est prévu dans ce séquenceur à pas qui ne cesse de progresser.
Mono mania
Une réflexion nous est venue en cours de test : pourquoi sortir encore un synthé mono quand on a au catalogue toute une gamme de merveilleux polyphoniques, certains à prix quasi identique ? Le mono pur et dur a fait long feu, d’où les modes paraphoniques sur la plupart des synthés qui sortent aujourd’hui. Mais il y a bien un domaine où un synthé mono a du sens, c’est dans le punch inégalable. On cherche cette capacité à rentrer dans le filtre, saturer de manière naturelle, faire la différence dans le mix, mais aussi traiter un signal externe ou s’interfacer avec le monde modulaire.
Le Pro3 offre toutes ces qualités, auxquelles il ajoute un oscillateur numérique à tables d’onde lui permettant de sortir du lot, d’autant qu’on peut y importer ses propres ondes (au prix de quelques efforts). Il bénéficie de différents filtres très réussis, mais hélas exclusifs, ce qui constitue notre principale déception. Il s’affirme par un son moderne, mais vite agressif si on pousse les niveaux. Il en donne beaucoup, avec des modulations généreuses, de bons effets et un séquenceur toujours plus puissant. Au plan expérience utilisateur, c’est plus mitigé, avec d’un côté une ergonomie exemplaire et une excellente définition pour les paramètres cruciaux, mais de l’autre, une façade à dompter et des potentiomètres bien trop durs. Un synthé monodique paraphonique destiné aux chercheurs expérimentés en quête de sons originaux capables de tailler dans le mix.