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Le petit plus qui fait la différence ?
9/10
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Elle est de retour ! Cette semaine, on teste une interface sur laquelle nous nous étions penchée, il y a six ans, avec un certain enthousiasme. En effet, la série Clarett, de Focusrite, devient Clarett+. Qu'est-ce qui se cache derrière ce petit signe positif : coup de pub ou vraie amélioration ?

Test de la Clarett+ 8Pre de Focusrite : Le petit plus qui fait la différence ?

Focusrite Clarett+Nous l’avions annoncé, le mois dernier : Focus­rite lance une nouvelle version (disons plutôt une mise à jour) de sa fameuse série Clarett. Les Clarett+ reprennent, dans les grandes lignes, la physio­no­mie de leurs ancêtres mais nous promettent des quali­tés sonores amélio­rées sur trois points : meilleurs conver­tis­seurs, meilleurs préam­plis, meilleurs amplis casque. On s’en doute, c’est donc au niveau du bench­mark que la diffé­rence va prin­ci­pa­le­ment se jouer. Mais en atten­dant, et pour ména­ger un peu le suspense, faisont rapi­de­ment le tour de l’in­ter­face à la robe carmin venue d’outre Manche.

Noir sur rouge, rien ne bouge

Au débal­lage, on se rend vite compte qu’on pour­rait la faire courte : presque rien n’a changé au point de vue de l’es­thé­tique, et rien du tout au point de vue des entrées et sorties, ni des commu­ta­tions. Malgré cela, on va faire preuve de sérieux, de profes­sion­na­lisme (et vous éviter de relire un ancien article) et vous propo­ser une descrip­tion complète des faces avant et arrière.

Clarett+ 8PreProcé­dons de gauche à droite. À l’avant, comme sur le modèle précé­dent, Focus­rite a gardé les entrées 1 et 2 (sur combo Jack/XLR). C’est toujours pratique d’avoir deux entrées à l’avant, en parti­cu­lier pour les personnes qui souhaitent faire des prises instru­ment  direc­te­ment dans l’in­ter­face. Là dessus, rien à dire, juste à réité­rer le bon point donné la dernière fois. Viennent ensuite les deux commu­ta­teurs 48 volts (respec­ti­ve­ment pour les entrées 1 à 4 et les entrées 5 à 8) puis les réglages de gain des 8 tranches. On remarque sous chaque bouton de gain la LED noti­fiant de la commu­ta­tion du préam­pli en mode Air (émula­tion des carac­té­ris­tiques des préam­plis ISA à trans­for­ma­teurs de la marque, commu­ta­tion réali­sable seule­ment depuis le soft­ware de contrôle), et pour les entrées 1 et 2, la commu­ta­tion des entrées en mode instru­ment (haute impé­dance). Viennent ensuite les LED signi­fiant la bonne connexion USB C la MIDI.

Clarett+ headphoneUn peu plus sur la gauche, on retrouve le dBmètre, avec ses 10 bargraphes à LED de 6 segments, pour les niveaux des entrées et des deux sorties moni­to­ring gauche et droite. Cet indi­ca­teur est accom­pa­gné de l’at­té­nua­teur de moni­to­ring ainsi que des deux boutons d’op­tions dim et mute. Encore plus à droite, et pour finir cette présen­ta­tion de la face avant, deux sorties casques (toujours agréable d’avoir deux sorties casques !) avec leur deux atté­nua­teurs (atten­tion, petite diffé­rence esthé­tique, les boutons des poten­tio­mètres sont devenu gris anthra­cite et non plus argent).

Focusrite Clarett+ backProcé­dons de même avec la face arrière, où rien de change. Cette fois-ci nous irons de gauche à droite, avec les 6 entrées supplé­men­taires (micro ou ligne sur combo Jack/XLR) suivi des 10 sorties : sorties 1 et 2 consa­crées au moni­to­ring, puis sorties 3 à 10, au niveau ligne. On trouve ensuite la sortie Word Clock, une entrée et sortie optique (ADAT au format TOSlink), entrée et sorti MIDI (au format DIN 5 broches) et l’en­trée et sortie S/PDIF (au format coaxial). La connec­tion à l’or­di­na­teur se fait sur port USB C, comme c’est déjà le cas sur les Clarett depuis 2018.

Voilà, comme on vous l’avait dit, pas de grande surprise. Mais on doit recon­naître, comme l’avait fait Red Led, dans son test de la Clarett 8Pre, que l’in­ter­face est très complète au point de vue des entrées et sorties. On sent égale­ment de la construc­tion et de très bonne qualité : bonne fixa­tion des entrées et sorties aux faces avant et arrière, boutons en métal bien robuste, tout cela donne confiance dans le produit. Il est juste  un peu dommage cepen­dant que rien, abso­lu­ment rien, ne bouge. On pour­rait par exemple imagi­ner un hub USB… Mais il faut bien recon­naître que l’es­pace commence déjà à manquer, car Focus­rite se montre géné­reux. Reste que si rien ne change à l’ex­té­rieur, il va bien falloir que quelque chose justi­fie le petit plus qui s’ins­crit derrière le nom Clarett.

Le soft­ware non plus ne change pas, et c’est tant mieux car il est très simple à utili­ser, élégant et clair : un onglet pour les entrées, un pour les sorties. Toutes les options sont acti­vables depuis le logi­ciel, ainsi qu’une fonc­tion loop­back. depuis n’im­porte quel onglet, on peut atteindre les para­mètres et sélec­tion­ner la fréquence d’échan­tillon­nage, la source de l’hor­loge et la source du S/PDIF (RCA ou optique).

Dans l’on­glet sortie, la colonne de gauche porte les sorties (les paires analo­giques, les numé­riques et le loop­back), avec la possi­bi­lité de sélec­tion­ner la source (mix person­nel ou un retour de la STAN). Il est égale­ment possible de n’af­fi­cher que certaines entrées (analo­giques ou numé­riques) et certains retours, ce qui faci­lite gran­de­ment l’uti­li­sa­tion rapide du logi­ciel : moins d’en­com­bre­ment visuel !

Inputs.PNGOutputs.PNG

Bench­mark

Afin de tester l’in­ter­face, nous avons fait un bench­mark avec notre fidèle APx515 d’Au­dio Preci­sion. Comme d’ha­bi­tude, nous publions les résul­tats obte­nus en THD, rapport signal/bruit et dévia­tion des voies, pour les entrées et sorties analo­giques. Pour toutes les confi­gu­ra­tions, je règle le gain pour obte­nir le meilleur résul­tat possible.

Latence : à 32 échan­tillons, nous obte­nons une latence de 1,45 ms en entrée, et 1,45 ms en sortie. A 64 échan­tillons : 2,90 ms et 2,90 ms.

Commençons par l’en­trée ligne. On voit à l’oeil nu une diffé­rence avec le test posté il y a 6 ans :

Line linLine THD

Dévia­tion : on est passé au niveau supé­rieur – ±0,028 dB. Pour donner un ordre de compa­rai­son, on se trouve entre (par exemple) l’Audio Zen Tour et la Baby­face Pro. Bref, c’est très bon.

THD : Là aussi, ça a progressé – sous 0,001% jusqu’à 1 kHz.

Rapport signal/bruit : 102,848 dB – on conti­nue d’être impres­sionné.

Avec la formule AIR, on retrouve la même accen­tua­tion qu’avant, mais avec une THD amélio­rée (même si moins bonne que sans AIR) : 

Line AIR linLine AIR THD

Passons aux entrées micro : j’en­voie un signal de 100 mV RMS et je règle le gain pour les meilleurs résul­tats en THD.

Mic lin Mic THD

Dévia­tion : ±0,019 dB ! Juste pour donner un ordre d’idée, c’est mieux que l’Apollo 8, l’Apollo X4 ou l’Apogee Symphony Desk­top. Donc, oui, on a fait un grand saut en avant.

THD : Là égale­ment, c’est plutôt très bon. Toujours cette petite montée dans le haut du spectre, mais cela reste large­ment en dessous de 0,002% (jusqu’à 3,5 kHz).

Rapport signal/bruit : 104,325 dB. Rien à redire.

Qu’en est-il de la sortie casque ?

HP linHP THD

En restant sur l’en­trée micro, on trouve l’ha­bi­tuelle perte dans les aigus, mais toujours un beau résul­tat en THD. C’est vrai­ment du bel ouvrage.

Et pour finir jetons un oeil à une des entrées instru­ment (signal en entrée de 200 mV RMS) : 

Inst linInst THD

Légère baisse de qualité sur la THD, mais la linéa­rité reste irré­pro­chable.

Conclu­sion

On pourra dire ce qu’on veut sur l’ori­gi­na­lité du produit (ou son manque, juste­ment), il est clair que Focus­rite tient ses promesses quant aux amélio­ra­tions annon­cées. Une meilleure linéa­rité sur toutes les entrées, une distor­sion harmo­nique réduite consi­dé­ra­ble­ment : on se retrouve avec un produit vrai­ment dési­rable, qui nous a parti­cu­liè­re­ment rappelé l’Orion Studio Synergy Core d’An­te­lope, pour ses résul­tats en linéa­rité et en THD (mais avec un peu moins d’en­trées), et pour un coût bien moindre. Alors qu’y a-t-il à redire ? Pas grand-chose en vérité. Certes, on remarquera que l’amé­lio­ra­tion a un coût pour le client, et ne s’ac­com­pagne pas de propo­si­tions vrai­ment nouvelles. Certains y verront surtout un coup marke­ting mais force est de recon­naître que le produit est assez litté­ra­le­ment amélioré sur les points annon­cés. Quant aux critiques formu­lées par Red Led à l’époque, elles aussi sont encore d’ac­tua­li­tés. Le construc­teur britan­nique ne prétend pas faire plus qu’il ne fait, et si la série Clarett+ n’est pas un game­chan­ger, elle fait ce qu’elle dit, en propo­sant un produit de qualité, juste un peu mieux qu’avant…

9/10
Points forts
  • Très transparent
  • Finition robuste
  • Fonction AIR
  • Un Focusrite Control simple
  • Deux sorties casque
Points faibles
  • Pas de traitement intégré
Auteur de l'article Pr. Soudure de La Feuille

Venu à la musique par le bruit, j'y retournerai un jour. J'aime les beaux circuits bien propres, les musiques sales et moches. Technicien de jour, la nuit je dors.


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