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Guide d’achat
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Guide d'achat des enceintes de monitoring - Quelles enceintes de studio acheter ?

Si jusqu'ici nous nous sommes intéressés à la pièce qui va accueillir notre home studio, à son isolation et son acoustique, il est temps de nous pencher sur tout ce qu'il va contenir, à commencer par la première chose qui s’inscrit dans le sillage de nos articles précédents : le système d’écoute sans lequel nous ne pourrions pas faire grand-chose.

Guide d'achat des enceintes de monitoring : Quelles enceintes de studio acheter ?
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On n’ima­gine mal un graphiste travailler avec un petit télé­vi­seur noir et blanc en guise de moni­teur, ou un peintre bosser dans une pièce mal éclai­rée, et c’est la même chose pour le musi­cien : son système d’écoute doit être le plus fidèle et détaillé possible, pour que rien ne lui échappe au moment du mixage et qu’il abou­tisse à un morceau parfai­te­ment équi­li­bré sur le plan spatial comme spec­tral.

eclate enceinte

Conju­guées à l’acous­tique même de votre studio, les enceintes de moni­to­ring sont donc proba­ble­ment l’élé­ment le plus impor­tant de votre chaîne audio, car c’est en fonc­tion de ce qu’elles vous permettent d’en­tendre que vous allez prendre de bonnes ou mauvaises déci­sions dans la réali­sa­tion de votre musique : si votre système d’écoute tend par exemple à exacer­ber ou atté­nuer les basses ou les aigus, ce qui sonnera équi­li­bré sur vos enceintes au moment du mixage sonnera à coup sûr complè­te­ment déséqui­li­bré quand vous l’écou­te­rez chez des amis, dans votre voiture ou sur votre bala­deur. Or, puisque l’une des voca­tions premières de la musique est d’être parta­gée, il faut que votre mixage sonne bien partout.

S’il y a un maté­riel qui doit être prio­ri­taire dans vos achats, c’est donc bien celui-là, car il aura nette­ment plus d’im­pact sur la qualité de vos produc­tions que les conver­tis­seurs de votre inter­face audio, la puis­sance de votre ordi, les fonc­tions de vos logi­ciels ou la courbe de réponse de vos micros. L’in­ves­tis­se­ment vaut d’au­tant plus la peine que les enceintes ont une grande durée de vie. À moins d’une révo­lu­tion tech­no­lo­gique qui boule­verse le marché (ce qui n’est pas arrivé depuis des lustres), il n’y a pas de raison de ne pas garder la même paire d’en­ceintes 10 ou 20 ans, voire plus…

Quitte à être lourd, je le souligne toute­fois de trois traits rouges : ne faites pas cet inves­tis­se­ment au détri­ment de l’acous­tique de votre pièce. En effet, une paire d’en­ceintes haut de gamme dans une pièce à l’acous­tique médiocre sera toujours moins perti­nente qu’une bonne paire d’en­trée de gamme dans une pièce trai­tée acous­tique­ment.

Ceci dit, nous allons à présent nous pencher plus en détail sur nos enceintes, revi­si­tant à l’oc­ca­sion quelques vieux dossiers d’AF et les complé­tant de quelques judi­cieux conseils d’achat. Et pour démar­rer, la moindre des choses, c’est de rappe­ler ce qu’est une enceinte.

Qu’est-ce qu’une enceinte ?

D’un point de vue fonc­tion­nel, une enceinte fait exac­te­ment l’in­verse de ce que fait un micro : si ce dernier trans­forme en effet les mouve­ments des ondes acous­tiques qu’il capte en courant élec­trique, l’en­ceinte trans­forme quant à elle le courant élec­trique qu’elle reçoit en ondes acous­tiques. 

Pour ce faire, elle se compose dans sa forme la plus basique des éléments suivants :

  • Un connec­teur pour qu’on puisse la relier à la chaîne audio et qu’ainsi elle reçoive le signal à diffu­ser.
  • Un haut-parleur qui aura le rôle de trans­duc­teur en trans­for­mant le signal élec­trique en son.
  • Un cais­son qui sera la plupart du temps en bois ou en plas­tique et sur lequel seront montés les deux éléments précé­dents.

Notez toute­fois que la plupart des enceintes sont moins rudi­men­taires que cela. Elles embarquent en géné­ral plusieurs haut-parleurs et par consé­quent un filtre utilisé pour répar­tir le signal entre ces derniers, voire un ampli­fi­ca­teur et d’autes connec­teurs, des réglages, des inter­rup­teurs…

Twee­ter et boomer sont dans un cais­son

Pourquoi utili­ser plusieurs haut-parleurs me deman­de­rez-vous ? La ques­tion est diable­ment perti­nente sachant que plus il y a des HP sur une enceinte, plus cette dernière est compliquée à équi­li­brer. Les problèmes appa­raissent notam­ment au niveau du filtre et du fait qu’on observe fata­le­ment des recou­vre­ments entre les bandes de fréquences qu’il découpe, ce qui pose de multiples problèmes sur le plan ondu­la­toire, sans parler de ce que cela induit en termes de réson­nance du cais­son. Alors pourquoi ? Tout simple­ment parce qu’on n’a pas encore trouvé de maté­riau ou de tech­no­lo­gie qui nous permette de construire un HP idéal pour les graves comme les aigus. Pour resti­tuer les aigus, il faut en effet une membrane capable de faire des petits mouve­ments très rapides (souve­nez-vous : 15 000 Hz, c’est 15 000 mouve­ments par seconde), alors que pour resti­tuer les graves, il faut une membrane qui puisse faire lente­ment des mouve­ments très amples. Le cahier des charges n’est donc pas du tout le même du point de vue méca­nique et pour satis­faire ces exigences oppo­sées, on passe donc par des design très diffé­rents, recou­rant à des maté­riaux et des tech­no­lo­gies diffé­rentes.

On distingue de ce fait deux grands types de haut-parleurs : les twee­ters qui sont les plus petits et ont la charge de resti­tuer le haut du spectre (hauts médiums et aigus) et les boomers (appe­lés aussi woofers) qui sont plus gros et sont quant à eux en charge de resti­tuer les bas médiums et les graves. D’ailleurs, ce n’est pas dur : plus on veut descendre dans le grave, plus le haut-parleur doit être gros.

Si la taille des twee­ters n’est en effet pas signi­fi­ca­tive concer­nant leur perfor­mance, la taille des boomers renseigne en revanche sur leur capa­cité à resti­tuer le registre grave. On a d’ailleurs pris pour habi­tude de diffé­ren­cier les enceintes deux voies sur cette dernière, qui s’ex­prime en pouces. On parla ainsi d’en­ceintes 5 pouces, 8 pouces, 10 pouces, etc., sachant qu’un pouce corres­pond à 2,54 cm. (Un boomer de 8 pouces mesure donc 20,32 cm).

Et préci­sons-le pour finir : on peut trou­ver sur une enceinte beau­coup plus que deux haut-parleurs (trois, quatre, cinq, six, etc.), ce qui a des impli­ca­tions sur le filtre embarqué comme nous allons le voir.

Trou­ver sa voie

Plus on met de haut-parleurs sur une enceinte, plus ces derniers seront a priori spécia­li­sés dans telle ou telle bande de fréquence. On peut par exemple trou­ver sur une enceinte un twee­ter pour les aigus, un boomer de taille moyenne pour les médiums et un boomer de grande taille pour les graves.

Dans ce cas, un filtre se charge donc de décou­per la signal en trois bandes pour envoyer chacune vers le haut-parleur qui lui convient : on parle alors d’en­ceinte 3 voies. Le décou­page se fait sur 2 bandes ? Il s’agit d’une enceinte 2 voies. Sur quatre bandes ? Quatre voies. Et quand il n’y a pas de décou­page ? Vous vous en doutez : on parle d’en­ceinte une voie…

Atten­tion toute­fois, ce nombre de voies n’est pas forcé­ment en parfaite adéqua­tion avec le nombre de haut-parleurs utili­sés. Si une enceinte deux voies aura au moins deux haut-parleurs, le fait qu’une enceinte embarque 8 HP n’im­plique pas forcé­ment qu’il s’agisse d’une 8 voies, car une même bande peut alimen­ter plusieurs haut-parleurs.

Voyez avec cet exemple :

enceinte trois voies

On compte bien 4 haut-parleurs… mais c’est pour­tant une enceinte 3 voies.

Quant à ce modèle :

enceintes deux voies

Il s’agit bien d’une enceinte 2 voies en dépit de ses 3 haut-parleurs.

Nous revien­drons sur ce point à l’heure des conseils d’achat, sachant qu’il nous reste un élément à abor­der pour que notre tour d’ho­ri­zon tech­nique soit complet. Nous avons parlé HP, filtres et voies, mais il convient de ne pas oublier que le signal élec­trique envoyé à l’en­ceinte doit être ampli­fié pour qu’elle puisse en faire quelque chose, ce qui nous amène à la distinc­tion entre les enceintes actives ou passives.

Voix passive et voix active

Le signal doit donc être ampli­fié avant d’ar­ri­ver aux HP et pour cela, deux solu­tions sont possibles : soit l’am­pli­fi­ca­tion se fait au moyen d’un ampli unique avant le filtre, soit l’am­pli­fi­ca­tion se fait après le filtre, ce qui implique qu’il y aura autant d’am­plis qu’il y a de voies. Dans le premier cas, on parle d’en­ceinte passive alors que dans le second, on parle d’en­ceinte active.

Notez que dans l’énorme majo­rité des cas, les enceintes actives intègrent les amplis qui leur sont néces­saires à l’in­té­rieur même du cais­son, de sorte que beau­coup de gens croient que c’est cette inté­gra­tion qui défi­nit si l’en­ceinte est active ou non. Ce n’est pour­tant pas le cas et il existe des enceintes actives, comme les Egg de sE Elec­tro­nic, dont les amplis sont dépor­tés dans un boîtier externe.

Active ? Passive ? Deux voies ? Trois voies ? Les ques­tions doivent déjà se bous­cu­ler dans votre petit Home Studio mental, mais avant d’y répondre, nous devrons déjà passer par d’autres consi­dé­ra­tions encore.

Et pour ce faire, je vous propose de réabor­der les enceintes, non sous l’angle tech­nique comme nous venons de le faire, mais sous l’angle des besoins. L’heure est en effet venu de nous mettre en quête de notre Saint Graal. Or…

…la paire d’en­ceintes parfai­te…

…n’existe pas ! Vous vous en doutiez, sans quoi tout serait simple. Essayons toute­fois d’ima­gi­ner à quoi elle pour­rait ressem­bler pour éclai­rer notre recherche. La paire d’en­ceintes idéale, c’est a priori celle qui vous offrira :

  • la plus large couver­ture spec­trale, des aigus les plus hauts aux basses les plus graves pour tout entendre.
  • un rendu neutre et équi­li­bré sur le plan spec­tral, ce qui se traduit par une courbe en réponse plate où aucune plage de fréquence (graves, médiums ou aigus) ne prend le pas sur l’autre.
  • une parfaite image stéréo où vous pouvez entendre avec préci­sion le posi­tion­ne­ment de chaque instru­ment dans le mix.
  • le sweet spot le plus large possible, sachant qu’on appelle sweet spot le point d’écoute idéal pour que l’au­di­teur béné­fi­cie d’une écoute équi­li­brée.
  • une excel­lente réponse à la dyna­mique vous permet­tant d’en­tendre distinc­te­ment l’at­taque des sons (les tran­si­toires) dans le mix, quoi qu’il se passe autour, et respec­tant au mieux les nuances, du plus petit pianis­simo au plus gros fortis­simo.
  • le mini­mum de distor­sion du signal.
  • le mini­mum de problèmes de phase résul­tant de l’usage des multiples haut-parleurs embarqués sur les deux enceintes.

Bien évidem­ment, tous les construc­teurs visent à produire une telle enceinte et leur dépar­te­ment marke­ting/com se fait fort de vous convaincre qu’ils y sont parve­nus. Or, si l’ar­gu­men­taire tenu et le voca­bu­laire employé est sensi­ble­ment le même pour toutes les marques, le mot enceinte renvoie à quan­tité de réali­tés diffé­rentes qui auront vite fait de paumer le néophyte. Après tout, chez Bose comme chez PMC, chez Logi­tech comme chez Funk­tion One, chez Roland comme chez Cabasse, on nous promet du détail, de la préci­sion et une écoute dont la fidé­lité n’a pas son pareil. C’est quoi ce bordel ?

Des enceintes diffé­rentes pour diffé­rents usages

Ce bordel, c’est la caco­pho­nie qui s’élève de 4 secteurs distincts fabriquant des enceintes et employant les mêmes mots. En dépit des simi­li­tudes de voca­bu­laire pour les décrire, il n’en existe pas moins quatre grandes familles d’en­ceintes qui ambi­tionnent toutes de produire le meilleur son possible, mais dans des optiques diffé­rentes :

enceintes de sono

Les enceintes de sono ont pour but premier de diffu­ser la musique dans de grandes salles ou de grands espaces (de la boîte de nuit au stade de foot en passant par toutes les formes de spec­tacles vivants). Elles privi­lé­gient donc le rende­ment avant toute chose et ne sont pas du tout appro­priées à un usage en Home Studio (ne rica­nez pas, j’en ai déjà vu…), d’au­tant qu’elles sont pour la plupart énormes.

enceintes audiophiles

Viennent ensuite les enceintes hi-fi avec un marché très compliqué. En effet, si à la base dans les années 50–60, ces dernières cher­chaient à produire l’écoute la plus fidèle qui soit (Hi-Fi est la contrac­tion de High Fide­lity), ce qui est a priori inté­res­sant pour notre usage, les petits génies du marke­ting travaillant pour les géants de l’élec­tro­nique grand public (Philips, Sony, Denon, Kenwood, etc.) se sont emparé du terme comme d’un pseudo-label dans les années 80 pour élar­gir ce marché élitiste au grand public. Dès lors, les quatres lettres Hi-Fi sont deve­nues un argu­men­taire pour vendre tout et n’im­porte quoi, de la micro-chaîne avec EQ graphique 16 bandes lumi­neux au radio-cassette avec la touche Loud­ness ou Bass Boos­ter qui va bien. La notion origi­nelle de haute fidé­lité, qui n’a d’ailleurs jamais répondu à aucune norme indus­trielle, est de fait complè­te­ment galvau­dée car elle rassemble en son sein tout et n’im­porte quoi, le plus souvent dans une optique d’agré­ment : la plupart du temps, il ne s’agit plus de viser une resti­tu­tion fidèle du son mais de propo­ser un rendu qui soit joli, agréable, qui plaise à l’au­di­teur, ce qui se peut se traduire de la pire des façons (un grave surdi­men­sionné qu’on nous vend comme des « basses profondes » en regard d’ « aigus cris­tal­lins ») avec toujours une atten­tion parti­cu­lière portée à l’es­thé­tique de l’en­ceinte. Tant de subjec­ti­vité ne corres­pond pas forcé­ment à nos besoins et l’on se méfiera gran­de­ment du fourre-tout hi-fi et des multiples réali­tés qu’il abrite.

On sera tout aussi méfiant vis-à-vis du marché « audio­phile » qui désigne en quelque sorte le gratin haut-de-gamme de la Hi-Fi et cherche donc, a priori, à retrou­ver l’es­prit premier de cette dernière et sa quête de fidé­lité. Si l’on trouve en effet d’ex­cel­lentes enceintes audio­philes qui peuvent être consi­dé­rées pour un usage en studio, ce sera souvent au prix d’un inves­tis­se­ment déli­rant sans véri­table raison. Hélas en effet, le marché audio­phile tend dans bien des cas à rejoindre celui du luxe (et je vous renvoie à la défi­ni­tion de ce mot dont beau­coup mécon­naissent le sens très péjo­ra­tif), le prix et le look de l’en­ceinte deve­nant un argu­ment de qualité plus que ses perfor­mances réelles, cepen­dant qu’un discours pseudo-scien­ti­fique très fantai­siste se charge de convaincre le chaland. Bref, soyez très très méfiant concer­nant le marché audio­phile qui, s’il peut propo­ser des produits de grande qualité, n’est géné­ra­le­ment pas le lieu pour faire de bonnes affaires.

Sans même parler des chausse-trappes du marke­ting, gardons à l’es­prit enfin qu’il y a une grande nuance entre une enceinte conçue pour écou­ter de la musique, et une enceinte conçue pour en faire : on a une optique de loisir d’un côté, et une optique profes­sion­nelle de l’autre. D’abord lancée comme enceinte Hi-Fi, la fameuse NS10 de Yamaha et son haut médium très agres­sif a d’ailleurs fait un four à sa sortie, avant qu’elle devienne un best seller de studio car sa courbe de réponse en fréquences parti­cu­lière offrait une écoute extrê­me­ment inté­res­sante à l’heure du mixage. Or, soyez-en sûr : aucun audio­phile ne voudrait avoir de NS10 dans son salon ! 

enceinte multimedia

Les enceintes multi­mé­dias sont des cousines cheap des enceintes hi-fi d’en­trée de gamme qu’on utilise pour sono­ri­ser les ordi­na­teurs ou encore les balla­deur MP3 et smart­phones. De petites tailles, elles visent donc égale­ment à produire un son agréable, que ce soit pour écou­ter des MP3, jouer aux jeux vidéo ou regar­der des films, tout en se distin­guant par leurs contrôles et leur connec­tique riches (prise casque, contrôle du volume, des graves et des aigus, entrée auxi­liaire, etc.) et par le fait qu’elles intègrent leur propre ampli. C’est égale­ment aux côtés de ce genre d’en­ceintes qu’on pourra ranger les produits nomades façon Boom­Box Blue­tooth et même si ces enceintes sont bien loin de répondre au cahier des charges qui nous importe, nous verrons qu’elles peuvent trou­ver leur utilité.

enceinte de monitoring

Les enceintes de studio, aussi appe­lés moni­teurs de studio ou encore enceintes de moni­to­ring, cherchent avant tout à remplir le cahier des charges que nous avons dressé plus haut, c’est-à-dire qu’elles visent à produire l’écoute la plus fidèle, neutre et détaillée possible, ce qui ne les rend pas forcé­ment agréables pour des usages plus récréa­tifs, tout comme un utili­taire n’est pas forcé­ment la voiture la plus confor­table qui soit. Ce sont donc des outils de travail et c’est évidem­ment celles qui nous inté­ressent en premier lieu, même si, comme nous le verrons, la plupart des autres types d’en­ceintes ont leur inté­rêt pour la tâche qui nous occupe.

Cap sur les moni­teurs de studio, donc, dont nous allons détailler main­te­nant la petite famille pour rentrer peu à peu dans le vif du sujet : comment choi­sir et comment ache­ter des enceintes de moni­to­ring.

Les grands types de moni­teurs de studio

Qu’elles soient passives ou actives, à deux ou trois voies, on a pour habi­tude de divi­ser ces enceintes en trois grandes caté­go­ries en fonc­tion de la distance qui les sépare de l’au­di­teur pour une écoute opti­male, distance qui est, vous vous en doutez, liée à leur puis­sance. On distingue ainsi les écoutes de studio des enceintes de proxi­mité et semi-proxi­mité.

electriclady

Les écoutes de studio, ce sont les grosses enceintes qui équipent les studios pros et qu’on appelle aussi 'écoutes prin­ci­pales' ou encore 'écoutes client' (voir enca­dré). Il s’agit en géné­ral d’un système trois ou quatre voies passif impo­sant, puis­sant et encas­tré dans les murs mêmes de la pièce par un acous­ti­cien qui s’as­su­rera que ces grosses Bertha vont pouvoir s’ex­pri­mer sans géné­rer de vibra­tions indé­si­rables. Notez qu’une distance de 3 mètres au moins le sépare de l’au­di­teur : il faut donc avoir de la place, de l’ar­gent, ce qui n’est pas le cas de la plupart des Home Studio et des Home studistes. À moins que vous n’ou­vriez un studio auquel cas vous n’avez sans doute pas grand-chose à apprendre de cet article, c’est par consé­quent une option à oublier.

Les enceintes de proxi­mité sont quant à elles parfaites pour notre usage parce qu’on peut se tenir à un mètre d’elles et que, suivant les modèles, leur puis­sance peut s’adap­ter à des pièces plus petites. Deux voies et actives pour la plupart, elles sont en outre les plus abor­dables. C’est la bonne option à consi­dé­rer que vous soyez débu­tant ou non, et la seule à consi­dé­rer si vous êtes fauché.

Quant aux enceintes de semi-proxi­mité, elles consti­tuent comme leur nom l’in­dique un compro­mis entre l’écoute de Studio et le moni­teur de proxi­mité. Trois voies pour la plupart, elles néces­sitent au moins deux mètres de recul et sont donc envi­sa­geables pour les grands Home Studio, pour peu qu’on y mette le prix.

Bref, vous l’au­rez compris, en tant que Home Studiste, vous pouvez vous diri­ger vers des enceintes de proxi­mité ou de semi-proxi­mité, encore que ces dernières ne soient à consi­dé­rer que si vous avez beau­coup de place et un budget de plusieurs milliers d’eu­ros à leur consa­crer. Le gros avan­tage des enceintes de proxi­mi­tés, c’est qu’en vous obli­geant à vous tenir près d’elles pour l’écoute, vous subis­sez moins l’in­fluence de la pièce sur le son, ce qui vaut mieux lorsque l’acous­tique de cette dernière est approxi­ma­tive.

Par pitié en tout cas, ne faites pas l’er­reur d’avoir les yeux plus gros que les oreilles. Mettre une paire d’en­ceintes de semi-proxi­mité dans une pièce de 5 m2 est ainsi parfai­te­ment ridi­cule à plus d’un titre. D’abord parce que vous ne serez pas en mesure de les utili­ser autre­ment qu’à faible volume à moins de vous ruiner les oreilles, ce qui fait que vos enceintes ne fonc­tion­ne­ront pas au volume idéal pour lequel elles ont été conçues et ne donne­ront pas le meilleur d’elles-mêmes. Ensuite parce que vous risquez de vous trou­ver face à de sacrés problèmes d’acous­tique dans votre pièce.

Et je ne parle pas de vos voisins, de votre banquier, des gens qui partagent votre vie… Bref, si vous ache­tez ce genre d’en­ceintes, faites-le pour de bonnes raisons.

J’au­rais le même raison­ne­ment pour les cais­sons de basse, qu’on utilise en complé­ment de moni­teurs clas­siques, posés à même le sol, pour assu­rer une parfaite resti­tu­tion des fréquences graves avec lesquelles la plupart des moni­teurs sont à la peine. S’il ne fait aucun doute qu’ils remplissent effi­ca­ce­ment leur rôle, ils ne doivent être utili­sés que dans une pièce traî­tée et isolée. S’équi­per d’un cais­son de basse lorsqu’on vit dans un appar­te­ment non isolé, c’est en effet se compor­ter comme le dernier des malo­trus.

Actives ou passives ?

Je vous dirais bien que cela n’a aucune espèce d’im­por­tance tant que le son est au rendez-vous, mais ce n’est pas pour rien que sur les enceintes de proxi­mi­tés, on ne trouve quasi­ment plus que des systèmes actifs avec amplis inté­grés à l’en­ceinte.

Le premier avan­tage de cela, c’est évidem­ment la place : pas besoin d’avoir un ampli externe, avec tout ce que cela implique comme câblasse qui pendouille (n’ou­blions pas la conjec­ture des câbles déri­vée de la loi de Murphy. Un câble peut-être de deux tailles : soit trop court, soit trop long). Si l’on addi­tionne le prix de l’am­pli à celui d’en­ceintes passives, on a aussi vite fait de se retrou­ver avec une facture bien plus élevée qu’avec une paire d’ac­tives. Enfin et surtout, opter pour des moni­teurs actifs, c’est avoir l’as­su­rance que les amplis ont été conçus et réglés pour tirer le meilleur parti des haut-parleurs, alors que trou­ver l’am­pli idéal pour un enceinte passive n’est pas aussi simple.

Du coup, à moins te tomber amou­reux d’un système passif, optez pour des enceintes actives pour vous simpli­fier la vie et allé­ger votre budget.

2 voies, 3 voies ou plus ?

Disons-le clai­re­ment : On s’en fiche un peu, seule la qualité de resti­tu­tion comp­tant à la fin.

Or, si en théo­rie, une enceinte trois voies devrait être plus perfor­mante qu’une deux voies (parce qu’elle traite avec plus de préci­sion chaque plage de fréquence), ce n’est pas forcé­ment le cas en pratique. Pourquoi ? Notam­ment parce qu’une enceinte trois voies est plus diffi­cile à régler au niveau des recou­vre­ments de fréquences des diffé­rents HP.

Ajou­tons à cela les argu­ments du prix (les trois voies sont dans l’écra­sante majo­rité des cas plus chères que les deux voies) et de l’en­com­bre­ment (elles sont clai­re­ment plus impo­santes la plupart du temps) et vous aurez compris qu’à budget égal, vous aurez sans conteste mieux fait d’in­ves­tir dans une paire de moni­teurs deux voies.

Je le souligne : ça n’a rien d’un conseil gravé dans le marbre, vos oreilles restant seules juges, mais ne faites pas l’er­reur de penser que plus il y a de voies, mieux ce sera, surtout en entrée de gamme.

Le commun des mortels, surtout s’il débute, s’orien­tera donc vers du moni­teur de proxi­mité à deux voies actif, sachant que le choix sur ce marché est plétho­rique. Pour réali­ser un nouvel écré­mage, on pourra se pencher sur les chiffres pour faire des diffé­rences. Sauf que, vous vous en doutez là encore, ce n’est pas aussi simple.

Les limites des données tech­niques

Chaque fabri­cant commu­nique dans les spéci­fi­ca­tions tech­niques de ses enceintes des mesures a priori très inté­res­santes sur les perfor­mances de son produit :

La bande passante permet de savoir quelles sont les fréquences les plus graves et les plus aiguës que peut resti­tuer une enceinte à un volume donné en dB. Plus elle est éten­due et mieux c’est.

La courbe de réponse en fréquences permet de voir comment l’en­ceinte se comporte sur toute l’éten­due de la bande passante. Plus elle est plate, mieux c’est.

Le niveau SPL, géné­ra­le­ment mesuré à 1 mètre, vous renseigne sur la puis­sance sonore effec­tive de l’en­ceinte, sachant que d’après Bob Katz, le volume d’écoute idéal pour travailler se situe­rait à 83 dB.

Mais on pourra encore trou­ver le taux de de distor­sion harmo­nique, le rapport signal/bruit, et tout un tas de données. En marge de cela, on vous four­nit aussi quan­tité de détails sur les amplis éven­tuel­le­ment inté­grés (leur classe d’am­pli­fi­ca­tion, leur puis­sance), le réglage des filtres permet­tant de décou­per les bandes de fréquences et le descrip­tif des diffé­rents contrôles qu’on peut trou­ver sur l’en­ceinte. Bref, vous avez a priori plein de lecture pour dépar­ta­ger les enceintes que vous envi­sa­gez d’ache­ter… sauf que vous ne serez pas forcé­ment plus avancé ensuite.

En effet, il faut bien avoir conscience que certaines de ces données ne présentent pas grand inté­rêt, une enceinte déployant un volume de 116 dB SPL n’étant pas forcé­ment meilleure qu’une enceinte déployant 114 dB SPL, par exemple.

La courbe de réponse en fréquences est déjà nette­ment plus inté­res­sante dans l’ab­so­lu… sauf que dans les faits, on s’en moque un peu. Pourquoi ? Parce que même lorsqu’elles sont four­nies (et ce n’est pas toujours le cas) et qu’elles ont été réali­sées sérieu­se­ment (et ce n’est pas toujours le cas), et que le fabri­cant a pris la peine de docu­men­ter avec exac­ti­tude comment elles avaient été réali­sées; ces mesures ne sont pas très inté­res­santes à l’heure du choix, car les proto­coles, maté­riels et contextes de mesure ne sont pas les mêmes d’un construc­teur à l’autre.

À quoi bon compa­rer deux courbes de réponse en fréquences si ces dernières n’ont pas été faites dans la même salle anéchoïque avec le même micro et le même rack de mesure, voire le même proto­cole ? À pas grand-chose si ce n’est à avoir l’air intel­li­gent lorsque vous plis­sez le front en étudiant ces données devant votre conjoint.

Elles n’offrent en outre pas d’in­for­ma­tions sur la façon dont l’en­ceinte se compor­tera in situ, d’au­tant qu’un construc­teur s’ar­range toujours pour planquer les défauts sous le tapis. Récem­ment, nous avons ainsi eu à tester une paire d’en­ceintes dont la courbe de réponse en fréquence commu­niquée par le construc­teur s’avé­re­rait rela­ti­ve­ment plate. Quelle ne fut pas notre suprise de décou­vrir qu’à 55 Hz, les enceintes produi­saient un bruit abomi­nable ressem­blant à de la distor­sion et que le construc­teur, contacté par nos soins, attri­buait « au bruit de l’air sortant de l’évent ». Eh ben ! Et c’est sans parler de l’an­cien employé d’un fabri­cant audio qui nous expliquait que les courbes étaient tracées… à la règle !

Vous me direz que cela ne concerne que les fabriquants peu sérieux. Pourquoi pas ? Donnons nous donc la peine d’exa­mi­ner les données tech­niques four­nies par deux construc­teurs a priori serieux : Adam et Dynau­dio.

Voyez la docu­men­ta­tion de deux enceintes que vous pour­riez tout à fait vouloir confron­ter au cours de vos recherches :

La LYD7 de Dynau­dio :

donneestechniqueslyd7

Et l’A7X d’Adam Audio :

donneestechniquesa7x

 A première vue, on se dire que Dynau­dio a nette­ment plus bossé qu’Adam, en four­nis­sant de belles courbes en vis-à-vis de chiffres là où pour l’A7X, il faudra se conten­ter de la mention d’une bande passante allant de 42 Hz à… 50 kHz ! Wow ! Mesuré à quel niveau ? À quelle distance ? Mystère ! Adam se rattrape en revanche en indiquant le taux de distor­sion harmo­nique au-dessus de 100 Hz mesuré à 1 mètre sur un signal à 90 dB. Et chez Dynau­dio ? J’ai beau cher­cher, il n’est fait mention de la distor­sion harmo­nique nulle part. Là où les deux construc­teurs font en revanche jeu égal, c’est sur la façon qu’ils ont de ne pas docu­men­ter l’un et l’autre la façon dont ont été réali­sées ces mesures : Où ? Avec quel maté­riel ? On le saura jamais.

Bref, recon­nais­sons-le : même si ces données pour­raient revê­tir un inté­rêt, elles font plus ici office de déco pour donner l’im­pres­sion que faire des enceintes, c’est du sérieux. Cela n’elève rien à la perti­nence des produits de ces deux marques (d’au­tant que j’au­rais pu chosir d’autres marques encore pour illus­trer mon propos), mais disons qu’une écoute compa­ra­tive sera donc bien plus riche d’en­sei­gne­ments que n’im­porte quel tableau Excel que vous pour­riez brico­ler en rassem­blant des données dont vous ne maîtri­sez ni la fiabi­lité ni l’hé­té­ro­gé­néité. Et j’au­rais le même argu­men­taire concer­nant les tech­no­lo­gies utili­sées par les diffé­rents construc­teurs.

Les diffé­rentes tech­no­lo­gies

À coup de R&D (Recherche & Déve­lop­pe­ment) mais aussi, il faut bien l’avouer, de marke­ting, chaque construc­teur y va de sa petite origi­na­lité pour atteindre le Graal de l’en­ceinte parfaite et vous persua­der que sa lessive lave plus blanc que celle du voisin.

Bien Débuter : enceintes boomer jaune

Cela peut passer par l’em­pla­ce­ment des HP (enceinte à twee­ters concen­triques ou à boomer dépor­tés sur les côtés par exemple) ou celui des évents, comme par des desi­gns de fabri­ca­tion de HP (twee­ters inver­sés, à ruban ou dôme en nid d’abeille) ou par le choix de certains maté­riaux (Kevlar, Bery­lium, soie) et même de couleurs : Ah le boomer jaune de KRK imité par Berhin­ger ou Hercu­les… pour que ça sonne plus jaune !

Si ces aspects sont pour la plupart passion­nants pour ceux qui s’in­té­ressent à la concep­tion d’en­ceintes, ils n’en sont pas moins d’un inté­rêt limité pour savoir quoi ache­ter, car aucune tech­no­lo­gie, aucun design ou aucun maté­riau n’a fait la preuve de son abso­lue supé­rio­rité sur les autres… sans quoi tous les fabri­cants y recour­raient !

Il est donc vain de choi­sir une enceinte plutôt qu’une autre en fonc­tion des tech­no­lo­gies qu’elle utilise. Seul compte le résul­tat !

Puis­sance et grave ! (l’aven­ture et la passion… © Herbert Leonard)

(Oui, je sais, c’est mal.)

Les données tech­niques ne sont pas forcé­ment discri­mi­nantes, les diffé­rentes tech­no­lo­gies n’ont pas grande impor­tance, alors sur quoi va se porter notre choix avant écoute ? Sur deux choses qui vont être déter­mi­nées par la pièce dans laquelle vous allez utili­ser vos enceintes : leur puis­sance et leur apti­tude à descendre dans le grave.

Comme nous l’avons dit précé­dem­ment : mettre une paire d’en­ceintes trop puis­sante dans une chambre de bonne de 10 m2 est parfai­te­ment contre-produc­tif. Soit vous ne l’uti­li­se­rez qu’à faible volume, ce qui n’est pas opti­mal pour les enceintes, soit vous vous explo­se­rez les tympans en gênant vos voisins. Et il en va de même pour le grave, comme nous allons le voir.

Il n’y a en effet pas de miracles : en dépit d’as­tuces comme le système Bass Reflex qui permet de boos­ter les basses sur de petites enceintes (et pas forcé­ment de la plus belle manière), la qualité de resti­tu­tion des fréquences graves va souvent de pair avec la taille du haut-parleur grave (le boomer). Plus ce dernier sera grand, plus il sera à son aise pour évoluer vers le bas. S’il n’y a donc pas grand-chose à attendre du grave d’un HP de 3 ou 4 pouces, un HP de 8 ou 10 pouces sera parfai­te­ment à son aise pour déve­lop­per un grave solide qui ne bave pas. A priori donc, je vous recom­man­de­rai d’ache­ter des enceintes dotées d’un tel boomer, sauf que…

Dans un home studio, ce sont géné­ra­le­ment les fréquences graves qui sont les plus problé­ma­tiques à gérer et, à moins de pouvoir travailler l’acous­tique de sa pièce pour linéa­ri­ser leur rendu, ce qui implique souvent la pose de Bass Trap entre autres panneaux réflé­chis­sants ou absor­bants, il faut se faire une raison : si bonnes que soient les enceintes que vous achè­te­rez, et même en leur adjoi­gnant un cais­son, vous ne dispo­se­rez jamais d’un bas exploi­table pour mixer parce que votre pièce fera raison­ner certaines fréquences, en atté­nuera d’autres, dans des propor­tions beau­coup plus grandes que ce qu’on observe sur des médiums et des aigus. Autant donc en faire son deuil, ce qui n’est pas si gênant, car c’est proba­ble­ment dans le registre médium et aigu que se joue l’es­sen­tiel des problé­ma­tiques de mixage. Notez que je ne dis pas que le grave n’est pas impor­tant, mais qu’en Home Studio non traité acous­tique­ment, il vaut mieux renon­cer à travailler sur ce dernier avec des enceintes pour préfé­rer le casque.

« Utili­ser un cais­son de basse lorsqu’on est dans un appart non isolé est aussi bien elevé que de cracher de la fumée de ciga­rette au visage d’une femme enceinte. »

Du coup, dans le contexte d’une pièce non trai­tée, concen­trez-vous sur de plus petits gaba­rits basés sur un boomer de 6, 5 voire 4 pouces, en repor­tant votre exigence sur le rendu des médiums et des aigus, celui l’image stéréo, etc. Et pour véri­fier le grave ? Disons que la meilleure solu­tion, c’est encore de combi­ner casque et outils de visua­li­sa­tion… ou d’al­ler véri­fier ailleurs quand c’est possible. Après vous avez aussi la solu­tion d’op­ter pour une esthé­tique 80’s : un bon gros coupe-bas et c’est réglé. :D

Ceci dit, puisqu’on parle de coupe-bas, il convient de souli­gner que la plupart des enceintes disposent de réglages et de fonc­tion­na­li­tés qui s’avèrent inté­res­santes à consi­dé­rer pour se simpli­fier la vie au quoti­dien et amélio­rer la qualité d’écoute.

Fonc­tion­na­li­tés et réglages

Bien Débuter : filtresconnectiques

Si la plupart des moni­teurs disposent d’une connec­tique XLR, certains proposent d’autres connec­teurs (Jack TRS, RCA) qui peuvent s’avé­rer pratiques. Mais c’est surtout en matière de réglages qu’on observe des diffé­rences d’un fabri­cant à l’autre. Si les modèles se situant en tout début d’en­trée de gamme demeurent rudi­men­taires, nombre d’en­ceintes proposent des réglages permet­tant de boos­ter ou atté­nuer telle ou telle plage de fréquences, ce qui s’avère très utile pour adap­ter une enceinte à la pièce dans laquelle on va l’uti­li­ser comme à ses préfé­rences.

En marge de ces détails, on sera égale­ment atten­tifs à tous les aspects ergo­no­miques : les inter­rup­teurs sont-ils situés à l’avant ou à l’ar­rière de l’en­ceinte ? Dispose-t-elle d’un système de mise en veille auto­ma­tique lorsqu’au­cun signal ne passe ? Existe-t-il un contrôle de volume ? En face avant ou arrière ? Ou encore déporté comme le Dynau­dio Volume Box ?

Ceci étant dit, l’heure est venue de nous confron­ter à ce qui compte le plus pour nos enceintes : le son. Et pour ce faire, ce n’est pas bien compliqué : il faut les écou­ter et compa­rer.

Écoute compa­ra­tive

À ce stade de ce guide d’achat, vous devez commen­cer à y voir plus clair sur ce qui convien­drait ou ne convien­drait pas à vos besoins pour votre budget. Le problème, c’est qu’il vous reste pas mal de réfé­rences parmi lesquelles choi­sir. Évidem­ment, vous pouvez choi­sir vos enceintes en vous basant sur les seuls avis de la presse, des utili­sa­teurs ou de vos amis, mais vu qu’en matière d’écoute, la subjec­ti­vité est reine, vous seriez bien avisé de ne rien ache­ter que vous ne puis­siez d’abord écou­ter. Et compa­rer.

Bien Débuter : audiotrium

L’idée, c’est de vous rendre dans un endroit où vous pour­rez écou­ter plusieurs paires d’en­ceintes en utili­sant des morceaux que vous connais­sez par coeur, qu’il s’agisse de disques ou de vos compos. Trou­ver un lieu où toutes les enceintes qui vous inté­ressent sont réunies peut être diffi­cile, mais c’est à ça que servent les maga­sins. Et oui, cela vaut vrai­ment la peine de se dépla­cer pour se plier à l’exer­cice, même s’il faut garder à l’es­prit qu’à cause de l’acous­tique, vos enceintes ne sonne­ront pas pareils en maga­sin que chez vous.

Ceci étant dit, je ne détaille­rai pas plus la métho­do­lo­gie de compa­rai­son, sachant que cette dernière a fait l’objet d’un article sur Audio­fan­zine.

En complé­ment de cet article, je voudrais tout de même souli­gner deux aspects impor­tants. Le premier, c’est que cette compa­rai­son ne peut pas s’éta­ler dans l’es­pace ou le temps, le rendu des enceintes chan­geant d’une pièce à une autre à un autre et l’au­di­tion n’ayant qu’une mémoire à très court terme (quelques secondes). Clamer que telle paire d’en­ceintes sonne mieux que telle autre qu’on aurait écou­tée il y a 2 mois ou même la veille dans un autre lieu, c’est donc un parfait non-sens d’un point de vue physio­lo­gique (même si on entend souvent ce genre de propos dans la bouche de gens pour­tant très respec­tables).

La deuxième tient à l’éthique d’achat. Si vous recou­rez aux espaces d’écoute propo­sés par les maga­sins comme aux conseils du vendeur dans la boutique, sachez être beau joueur et ne prétex­tez pas de « devoir réflé­chir » pour aller ache­ter vos enceintes chez un concur­rent et gagner 20 balles. Ça n’a rien de très respec­tueux de l’en­seigne et de la personne qui vous ont rendu service et c’est le meilleur moyen pour qu’à terme, ce genre d’au­di­to­riums n’existe plus. Or, comme vous l’au­rez compris, il est impor­tant qu’ils existent, car ce n’est pas avec une vidéo Youtube ou sur un salon bruyant que l’on peut appré­cier les nuances qui distinguent plusieurs paires d’en­ceintes.

Et puisqu’on parle d’achat, il est l’heure de nous mouiller un peu pour vous recom­man­der quelques réfé­rences qui nous ont plu au fil de nos bancs d’es­sai. Cela ne rempla­cera pas une véri­table écoute compa­ra­tive, mais vous permet­tra sans doute d’éta­blir plus faci­le­ment votre shor­list.

Notre sélec­tion d’en­ceintes

Le marché des moni­teurs de studio est assez vaste, au point que l’on peut rencon­trer des enceintes qui prétendent à ce titre et qui sont vendues une centaine d’eu­ros comme on trouve des écoutes passant la barre des 20 000 euros… l’unité ! De fait, on distin­guera 3 gammes de prix : moins de 700 la paire pour l’en­trée de gamme, moins de 2500 la paire pour le milieu de gamme et plus de 2500 euros la paire pour le haut de gamme.

Je sais : bien que défi­nie mathé­ma­tique­ment à partir des prix du marché, la tranche du milieu de gamme semble bien large. C’est qu’en son sein, on trouve du moni­teur de proxi­mité comme du moni­teur de semi-proxi­mité, sachant qu’à 2000 euros la paire, on dispose d’un excellent modèle deux voies alors que cela consti­tue plus ou moins l’en­trée de gamme des trois voies sérieuses.

Je le précise aussi : si c’est évidem­ment dans le haut de gamme qu’on trouve les plus fameuses paires d’en­ceintes, bon nombre profes­sion­nels bossent avec un bon milieu de gamme au quoti­dien. Quant aux produits d’en­trée de gamme, ce sont incon­tes­ta­ble­ment ceux qui ont fait le plus de progrès au cours de ces 15 dernières années. Pour moins de 700 euros aujour­d’hui, on trouve des écoutes qui font régu­liè­re­ment dire à des pros : si j’avais eu ça quand je débu­tais… (Sans pour autant qu’il troque leurs écoutes actuelles pour un petit modèle, soyons réalistes ! ;-)).

Vous me deman­de­rez aussi ce qui diffé­ren­cie une paire d’en­trée de gamme, d’une paire milieu de gamme ou haut-de-gamme en termes de qualité. Et sans vous répondre bête­ment le son (vous vous en doutiez), je vous dirais que c’est sur la maîtrise du grave que les progrès sont les plus mani­festes à mesure qu’on augmente son budget, les aigus posant beau­coup moins de problème sur le plan acous­tique. Disons qu’à moins de 700 euros la paire de deux voies, le grave fait ce qu’il peut alors qu’il est beau­coup mieux maitrisé sur une paire deux à trois fois plus chère. De là à dire qu’au dessous d’un certain budget, il vaut mieux renon­cer au grave, il y a un peu que je lais­se­rais à chacun le soin de sauter ou non… Rappe­lons en outre que le contrôle qualité comme l’éthique de fabri­ca­tion explique aussi bien des écarts de prix : lorsqu’un Dynau­dio fabrique au Dane­mark avec un contrôle qualité assez élevé, on ne s’étonne pas que ses enceintes soient sensi­ble­ment plus chères à specs égales que celles d’un concur­rents qui ne jette rien de ce qui sort de son usine asia­tique. Cette poli­tique a toute­fois une grosse réper­cu­tion sur ce qui se retrouve ensuite sur les étals de nos marchands. La plupart du temps en effet, moins un produit est cher, plus on constate d’hé­té­ro­gé­néité d’un modèle à l’autre, voire de problèmes plus sévères. Vous voici donc préve­nus.

Ne vous éton­nez pas enfin, concer­nant cette sélec­tion, de ne pas trou­ver tel modèle de telle ou telle marque. Nous avons préféré nous concen­trer sur les moni­teurs que nous avons testés (et pas seule­ment entendu, ou connu de répu­ta­tion). De ce fait, ces sugges­tions seront couram­ment mises à jour lorsqu’un modèle testé nous paraî­tra méri­ter sa place parmi les réfé­rences rete­nues.

Je le précise par ailleurs, les étoiles indiquent la note reçue lors de notre test, une note qui prend en compte le prix auquel est vendu le produit. Les quatres étoiles et demies des Yamaha HS n’in­diquent donc pas qu’elles peuvent riva­li­ser avec des Dynau­dio LYD7, par exemple.

Entrée de gamme (moins de 700 euros)

En entrée de gamme, en termes de rapport qualité/prix, trois modèles nous ont réel­le­ment séduits au fil des dernières années : les Yamaha HS (à 340 € la paire en 5" ou à 560 € en 8 »), les PreSo­nus Eris encore moins chères (300 € la paire en 5 pouces et 500 € la paire en 8 pouces) ou, sensi­ble­ment plus chères, les géniales Alpha de Focal (520 euros en 5 pouces ou 700 euros en 8 pouces). Allez écou­ter cela et faites-vous votre idée, sachant que vous pouvez sans problèmes les confron­ter à quan­tité de modèles prove­nant d’autres construc­teurs, la qualité sur ce secteur de marché étant rela­ti­ve­ment homo­gène.

Pour le cas précis de ceux qui cherchent des enceintes faci­le­ment trans­por­tables ou prenant peu de place, on n’hé­si­tera pas à aller reni­fler du côté des SC204 d’Eve Audio (600 € la paire) ou encore les Gene­lec 8010A (500 euros la paire).

Yamaha HS   PreSo­nus Eris  Focal Alpha  Eve Audio SC204 Gene­lec 8010A
yamahahs presonuseris8 focalalpha  
Moniteurs de studio : sc204
Moniteurs de studio : genelec 
starstarstarstarstar starstarstarstarstar starstarstarstarstar  starstarstarstar  starstarstarstar
340 € en 5"
560 € en 8"
300 € en 5"
500 € en 8"
520 € en 5"
700 € en 8"
600 € en 4" 500 € en 3"

 

Milieu de gamme (entre 700 et 2500 euros la paire)

Au-dessus de 700 euros, on rentre dans le milieu de gamme, avec des prix allant du simple au triple parce que c’est aussi sur cette gamme de prix que commence l’offre en matière de moni­teur de semi-proxi­mité, trois voies pour la plupart.

Parmi les enceintes qui sont passées entre nos mains, on citera de nombreux modèles à ruban signés Eve, Hedd ou encore PreSo­nus tandis que nous avons parti­cu­liè­re­ment appré­cié les Dynau­dio LYD7, ainsi que les Solo6 BE de Focal qui font désor­mais office de réfé­rences sur le marché.

 PreSo­nus R65 Hedd Type 07 Eve Audio SC207 Dynau­dio LYD7  Focal Solo6 BE
 
presonusr65

 

heddtype07
 
Moniteurs de studio : sc204
Bien Débuter : lyd7
solo6be
 starstarstarstar  starstarstarstar starstarstarstar starstarstarstarstar starstarstarstarstar
780 € 1280 € 1000 € 1200 € 2000 €

Haut de gamme (plus de 2500 euros la paire)

Disons-le tout net : si vous êtes prêts à consa­crer un tel budget dans votre système d’écoute, vous n’avez sans doute pas besoin de nos conseils et pouvez aller faire la fortune des construc­teurs de réfé­rence à ce niveau de prix, qu’il s’agisse de PSI, PMC, Neumann, Ques­ted, Bare­foot, sans oublier le haut de gamme des grands construc­teurs que sont Dynau­dio, Focal, JBL, Gene­lec, Adam, Eve. A ce niveau, ne manquez pas de jeter une oreille sur les Trio6 Be de Focal qui nous avaient séduits pour leur inté­res­sante capa­cité à commu­ter en 2 voies ou 3 voies.

Câbles et acces­soires

Ache­ter des enceintes, c’est bien, mais il s’agi­rait de ne pas oublier dans votre budget tous les acces­soires les concer­nant et qui ne sont pas four­nis la plupart du temps, à commen­cer par des câbles audio : Jack ou XLR selon vos besoins (même s’il vaut toujours mieux privi­lé­gier du XLR), ni trop longs ni trop courts, ni trop cheap ni trop chers (plus de 5 euros, moins de 30). Nous revien­drons de toutes façons sur ces derniers à l’oc­ca­sion d’un dossier dédié mais vous pouvez sans problème aller faire votre marché du côté de Planet Waves, Cordial, Mogami

isoacoustics supports

Mais on pourra encore parler des supports d’en­ceintes, pieds et des éven­tuelles mousses desti­née à réduire la conduc­tion soli­dienne de vos écoutes, préser­vant du même coup vos voisins du bruit généré par vos moni­teurs, et préser­vant votre écoute des vibra­tions indé­si­rables de votre pièce et de ses meubles. Ne négli­gez pas cet aspect car je vous assure que du point de vue de l’iso­la­tion phonique comme du trai­te­ment acous­tique, un simple support peut faire une énorme diffé­rence.

Le mieux, c’est évidem­ment de mettre chaque enceinte sur pied plutôt que sur un bureau qui fera caisse de réson­nance, mais tout le monde n’a pas le luxe d’avoir autant de plus pour poser ses écoutes. Le commun des mortels se repor­tera donc sur des supports basés sur un système d’amor­tis­seurs comme les Zaor Miza D-Stand ou les Iso-Acous­tics, ou sur des pads de mousse acous­tique, comme les MoPad d’Au­ra­lex. Veillez à bien choi­sir la taille qui corres­pond à vos écoutes et méfiez vous des marques mécon­nues qui proposent à très bas prix… des mousses de très mauvaise qualité car manquant de la densité néces­saire pour remplir leur rôle.

Enfin, nous en avions déjà parlé lors de nos dossiers sur l’acous­tiques : pensez qu’il existe des solu­tions logi­cielles pour corri­ger la réponse en fréquence d’une enceinte en fonc­tion d’une pièce. Ça ne vaut pas un vrai trai­te­ment acous­tique mais c’est un pis-aller qui permet souvent une nette amélio­ra­tion de la qualité d’écoute.

Plusieurs paires d’en­ceintes ?

L’enjeu du mixage, c’est de s’as­su­rer de l’équi­libre spec­tral et spatial du morceau que l’on a mixé sur quelque système d’écoute que ce soit, du casque à la chaîne hi-fi, de l’au­to­ra­dio à la sono. En complé­ment de vos enceintes de moni­to­ring, il peut ainsi être très judi­cieux de dispo­ser d’une paire supplé­men­taire d’en­ceintes radi­ca­le­ment diffé­rentes pour pouvoir véri­fier votre travail, sachant que plus le rendu de cette dernière sera éloi­gné de vos moni­teurs, plus le jeu en vaudra la chan­delle.

Hi-fi ou multi­mé­dia, le choix vous regarde en sachant qu’il ne s’agit pas pour cette écoute de dépen­ser trop d’ar­gent. Ça pourra être une unique enceinte 1 voie à la Aura­tone comme on en utilise quoti­dien­ne­ment dans le domaine de la post­pro­duc­tion (voir enca­dré), ou même un simple ghetto blas­ter comme en utilise Chris Lord-Alge ou des petits modèles multi­mé­dias comme on en trouve chez Logi­tech ou Hercules.

Même à 30 balles, tout est bon pour vous offrir une autre pers­pec­tive !

« J’uti­lise toujours 3 paires d’en­ceintes. J’ai toujours mes NS-10 d’ori­gine avec la protec­tion devant, depuis les années 80, avec les amplis d’ori­gine Yamaha 2002 et un subwoo­fer Infi­nity BU2. Ensuite, pour les main, j’ai des M&K actifs avec deux subs, juste pour gonfler un peu le truc. Et toujours mon ghetto blas­ter Sony Z1 qui reçoit le mix de la console et que j’ai en rack. Avec ces trois systèmes, c’est déjà pas mal. » (Chris Lord-Alge)

Le seul problème d’avoir deux paires d’en­ceintes, c’est qu’il faut pouvoir passer de l’une à l’autre simple­ment. Et qu’à moins que votre inter­face audio gère ce genre de choses, vous en vien­drez vite à vous inté­res­ser aux contrô­leurs de moni­to­ring : des petits boîtiers rassem­blant toutes les fonc­tions et connec­tiques utiles à la gestion de l’écoute en studio.

Même sur une paire d’en­ceintes unique, ce genre de boitier qui peut être passif ou actif présente déjà un inté­rêt : celui de pouvoir monter ou bais­ser le volume sans devoir passer par un logi­ciel ou par les contrôles géné­ra­le­ment situés à l’ar­rière des enceintes. Mais on y trouve encore quan­tité d’autres fonc­tions selon les modèles : des boutons Mute et DIM pour couper le son ou l’at­té­nuer à un palier défini, un bouton Mono pour passer de la stéréo à la mono (car oui, c’est impor­tant de véri­fier comment se comporte votre mix stéréo en mono) voire d’autres fonc­tions plus évoluées suivant les modèles : des sorties casques avec leur volume, un micro Talk Back pour commu­niquer à travers le système d’écoute avec un musi­cien se trou­vant dans une autre pièce, et surtout la possi­bi­lité de gérer plusieurs sources et plusieurs écoutes d’une simple pres­sion de bouton. 

moniconl

Vous pouvez sans problème aller reni­fler du côté de Mackie, PreSo­nus ou Palmer pour vous rensei­gner là-dessus, sachant que nous avons testé plusieurs contrô­leurs de moni­to­ring en entrée de gamme. Pour le haut de gamme, on ira en revanche voir chez Crane Song, Dange­rous Music ou encore Gace Design avec des prix autre­ment plus élevés. Que gagne-t-on monter en gamme sur ce genre d’équi­pe­ment ? Pas forcé­ment plus de fonc­tions, mais surtout un plus grand respect du signal tran­si­tant par le boîtier, ce qui n’a pas de prix à un niveau profes­sion­nel, mais ne présente pas forcé­ment d’in­té­rêt pour le débu­tant. Comme souvent, il s’agit d’être cohé­rent avec les reste de votre équi­pe­ment : un Palmer Moni­con L dans le sillage d’une inter­face audio d’en­trée de gamme pour swit­cher entre des PreSo­nus Eris 8 et une paire d’en­ceintes Logi­tech, ça fait sens. Mais ce n’est pas forcé­ment le contrô­leur qu’on utili­sera pour passer d’une paire de NS10 à une paire de Focal SM9 dans le sillage d’une inter­face Prism Audio…

Instal­ler ses enceintes

Nous aurons forcé­ment à reve­nir sur la ques­tion de l’amé­na­ge­ment de votre home studio mais je ne peux décem­ment pas ne pas vous renvoyer vers deux petits dossiers que nous avons déjà consa­cré à l’ins­tal­la­tion des enceintes. Le premier concerne le posi­tion­ne­ment de vos moni­teurs, et le second leurs réglages. En vis-à-vis de ces articles, je me permets de vous rappe­ler le plus élémen­taire des conseils : Read the fucking manual !

Même si l’usage d’une enceinte n’a a priori rien de bien sorcier, la lecture du manuel fourni par le construc­teur vous rensei­gnera en effet sur la façon opti­male de les placer, de les régler ou sur l’éven­tuelle néces­sité d’un rodage.

Préco­nisé par certains construc­teurs en fonc­tion des maté­riaux utili­sés et de l’as­sem­blage des compo­sant, ce dernier consiste à soumettre sur plusieurs heures, voire plusieurs dizaines d’heures, l’en­ceinte neuve à un signal parti­cu­lier (musique, bruit rose, etc.) afin que ses diffé­rents compo­sants méca­niques s’as­sou­plissent, s’ajustent au mieux et qu’ils donnent ensuite le meilleur d’eux-même.

Les meilleures enceintes ? Les vôtres !

Nous appro­chons la fin de cet épique dossier et j’es­père que vous avez une idée plus précise de la façon dont vous allez choi­sir vos enceintes. Il me reste toute­fois à vous mettre en garde : même en faisant une écoute compa­ra­tive en boutique, vous n’au­rez qu’un bref aperçu des quali­tés d’une paire d’en­ceintes et ce n’est qu’une fois que cette dernière sera dans votre Home studio que vous aurez dura­ble­ment travaillé avec elle et que confron­te­rez vos mixes à l’ex­té­rieur que vous appren­drez réel­le­ment à la connaître et à vous confron­ter à ses défauts et quali­tés.

Bien Débuter : scheps tannoy

Dès lors, au-delà des recom­man­da­tions faites depuis le début de cet article, vous compren­drez que la meilleure paire d’en­ceintes n’est pas forcé­ment liée à telle fonc­tion ou telle tech­no­lo­gie, mais que c’est plus simple­ment celle avec laquelle vous avez le plus l’ha­bi­tude de travailler. C’est pour cette raison d’ailleurs qu’An­drew Sheps expliquait dans l’in­ter­view qu’il nous a accor­dée qu’il ne s’est jamais séparé de ses vieilles Tannoy SRM10B et qu’il en a même racheté d’autres paires au cas où elles tombe­raient en panne. Non pas qu’il n’existe pas mieux ou aussi bien dans les enceintes fabriquées aujour­d’hui, mais qu’il les connaît par cœur.

De ce fait, gardez-vous bien de passer votre vie de Home studiste à cher­cher la paire d’en­ceintes qui lave toujours plus blanc et à céder au Gear Acqui­si­tion Syndrome à la première occa­sion. Si l’on ne peut certes faire du bon travail avec du mauvais maté­riel, il arrive un moment où la courbe de progres­sion de vos produc­tions ne passera pas par de meilleures enceintes, mais par la connais­sance de vos outils et par la progres­sion de la base de votre écoute : vos oreilles.

trainyourears

L’au­di­tion, ça se travaille en effet, et dites-vous bien que ce qui vous diffé­ren­cie le plus de tel ou tel grand ingé­nieur son que vous admi­rez, ce n’est pas tant son matos, mais la faculté à écou­ter et à repé­rer des détails qu’une oreille non exer­cée ne relè­ve­rait pas. Or, pour éduquer son oreille, il n’y a pas de miracles : il faut passer des milliers d’heures à enre­gis­trer, éditer, mixer. Bref, tout est ques­tion d’ex­pé­rien­ce… même si l’on peut gagner du temps.

Il existe en effet des logi­ciels desti­nés à faire progres­ser votre audi­tion dans les domaines parti­cu­liers qui nous inté­ressent par le biais de multiples exer­cices d’écoute. L’in­ves­tis­se­ment peut valoir le coup que l’on s’oriente vers Trai­nYou­rEars à moins de 90 euros, Sound­Gym (abon­ne­ment à 15 $ par mois), le plus rudi­men­taire Quizz­tones, ou encore vers les solu­tions pour mobile propo­sées par Auri­cula ou encore StudioEars

Conclu­sion

Gageons que vous aurez bien­tôt LA paire d’en­ceintes qui corres­pond à vos attentes, en espé­rant vous avoir fait comprendre à quel point il était néces­saire de soigner cet achat. Comme nous l’avons toute­fois souli­gné, la meilleure paire d’en­ceintes ne sera pas d’une grande utilité dans une salle à l’acous­tique médiocre. Et c’est parce qu’il n’est pas toujours possible de travailler cette dernière, mais aussi parce que les enceintes ne répondent pas à tous nos besoins d’écoutes que nous nous inté­res­se­rons pour notre prochain guide aux casques audio.

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